Idem
Il nétait pas mon patron, comme cest souvent le cas dans ce genre dhistoires. Il était bien plus que ça. Je vivais dans une de ses nombreuses propriétés. Cela faisait de lui mon propriétaire. Mais à ce moment-là, jétais loin de me douter que ce terme prendrait un tout autre sens.
Javais emménagé fin 2017, un peu dans la précipitation, ne trouvant pas grand-chose à louer. La petite maison dans laquelle je venais de minstaller était la première dune série de logements identiques, tous en enfilade, le long dun chemin étroit en cailloux blancs. La visite du logement avait été organisée par les anciens locataires. Après mon déménagement, je navais toujours aucune idée du visage de celui ou celle à qui je devrais un loyer.
La première rencontre eu lieu peu de temps après mon arrivée. Je vis un homme dans la quarantaine, de taille normale, à la peau mate. Son signe distinctif était ses longs cheveux bouclés qui lui arrivaient à mi-dos. A cela sajoutait des yeux perçants et une bouche aux lèvres bien dessinées et rebondies. Il était très élégant et respirait une certaine aisance financière.
Jappris assez vite que mon propriétaire était également mon voisin le plus proche. Nous étions donc amenés à nous croiser régulièrement. Ce nétait pas un problème. Jappréciais les quelques échanges que nous avions devant la boite aux lettres ou en sortant les poubelles.
Jamais je ne sentais la moindre ambiguïté dans ses propos. Il était en couple depuis de très nombreuses années et notre grande différence dâge, plus de 20 ans, nous tenait naturellement à distance.
Jaimais néanmoins lapercevoir en rentrant du travail. Ses propos toujours bienveillants avaient quelque chose de réconfortant. Il semblait bien établi dans sa vie. La Porsche quil garait devant chez lui indiquait quil avait réussi sa vie professionnelle. Sa femme, dune grande beauté, complétait ce tableau parfait.
De mon côté, joccupais un poste durbaniste dans une collectivité au sud de la banlieue lilloise.
Pour pallier labsence de passion dans mon couple, je pratiquais la masturbation avec beaucoup dapplication. Etudiante, mon rythme était intense. Parfois plusieurs fois par jour. Ma tête fourmillait alors de très nombreux fantasmes. Jétais vierge de tout homme mais ma connaissance en matière de sexe et de fétichismes était bien plus poussée que pour la plupart des personnes de mon âge. Je me servais de ces recherches sur le sujet pour développer des histoires toujours plus poussées.
Les séances commençaient généralement toujours de la même façon. Je mallongeais sur mon clic-clac détudiante, fermais les yeux et me plongeais dans un décor soigné. Souvent un salon au style luxueux, avec un canapé de cuir beige. Je portais de la lingerie en lanières de cuir et jacceptais de me faire malmener des heures durant, pour le seul plaisir de mon maître.
Il mest aujourdhui facile de mettre des mots sur mes fantasmes détudiante. A lépoque en revanche, je concevais difficilement mon côté soumis. Bien sûr, lunivers du BDSM ne métait pas inconnu et ses codes mintriguaient autant quils mattiraient. Néanmoins, cétait autre chose de reconnaitre et daccepter faire partie de celles quon appelle soumises.
Une fois le décor et le contexte bien ancrés dans mon esprit, je pouvais commencer à visualiser la scène. Tout en mimaginant violemment prise, je descendais ma culotte jusquà mes genoux et caresser très délicatement, avec la pulpe de mon index, lentrée de mon vagin. Je pinçais doucement les lèvres, pour faire monter lexcitation.
Bien quaimant me caresser, rien ne me donnait dorgasmes aussi intenses que le jet puissant du pommeau. Je masseyais sur le carrelage froid du bac de douche et les cuisses écartées, je le positionnais avec dextérité entre mes genoux. Dans ma tête, lhistoire continuait. Des mains larges enserrées ma gorge, pinçaient mes tétons avec violence. Une bouche de barbu me crachait dessus tout en minsultant.
Le jet deau touchait simultanément mon clitoris et lentrée de mon vagin. Cette double stimulation pouvait me faire jouir en quelques minutes, parfois moins. Et je recommençais comme ça jusquà ce quil ny ait plus deau chaude. Alors je sortais, les jambes tremblantes, les poignets engourdis, le sexe meurtris par la puissance de leau, la tête qui tourne et les yeux embrumés par les larmes que marrachait presque toujours mes orgasmes.
Jétais étudiante, je vivais seule, mes fantaisies pouvaient prendre toute leur place. Sexuellement, cette période forgea définitivement la femme que je devins par la suite.
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