Dompter L'Indomptable - Chapitre 2
"Ah Victor tu es rentré c'est bien. Comment s'est passée ta semaine ? Bien. Nous avons une réception pour toi dans 3h alors tâche d'être prêt."
Le dur retour à la réalité. Après cette semaine forte en émotion, j'ai pris conscience de ma vie. Je viens à peine de rentrer dans la grande villa de mes parents et ils ont déjà posé leurs attentes sur moi. J'y suis habitué depuis tout petit c'est vrai mais cette fois-ci, je vois la scène différemment. Ma mère n'a même pas pris la peine d'attendre ma réponse pour me donner la marche à suivre.
"Bonjour mère. C'est quoi cette histoire de réception ?"
Mon père débarque alors dans le hall d'entrée et se charge de répondre.
"On a invité la famille des Chambord à dîner. Fils tu as 25 ans maintenant et nous t'avons laissé assez de liberté. Il est temps d'arrêter d'être dévergondé comme tu l'es depuis ces dernières années. Avec ta mère, nous souhaitons que tu prennes tes responsabilités."
"Je ne vois pas le rapport avec la famille Chambord."
"Ils ont une fille de 23 ans et nous souhaitons que vous puissiez vous projeter ensemble."
J'hallucine ou ils sont en train de m'arranger mon mariage ?
"Père, je n'ai pas besoin de ça. Pourquoi ne pas la présenter à Charles ? Ils ont le même âge."
"Ton frère a d'autres priorités. Tu seras gradué d'ici quelques semaines et il te faut une situation stable. Tu dois être responsable... Maintenant pars te préparer."
Je ne cherche même pas à répondre et passe devant eux sans les regarder. Je pars dans ma chambre et m'étouffe dans un coussin pour oublier ma vie. Une seule personne m'apparaît en tête et c'est le visage de Nathan. C'est d'ailleurs à ce moment-là que mon portable vibre.
"Bien rentré ?"
C'est lui. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je voudrais tout lui dire mais je ne peux pas. Je sens la cage se refermer et la liberté ressentie cette semaine disparaître.
***
Nous sommes tous autour de la table pour la réception. Il y a mon père et ma mère de chaque côté de moi. Mon petit frère Charles et ma petite sur Stéphanie occupent les extérieurs du côté de la table. Je suis le plus âgé de la fratrie et aussi celui qui a le plus de pression. Mais je sais que ma petite sur de 16 ans vivra ma situation encore plus difficilement du fait que ce soit une fille. Face à moi, la famille Chambord respecte le même plan de table avec ma "future femme" Marine au centre entourée de ses parents puis de ses trois petites surs.
L'ambiance est aristocratique au possible et je me sens très mal à l'aise. Je suis au centre de l'attention et pourtant je n'ai aucune action à faire. Mon père parle pour moi et le père de Marine fait de même. Je les écoute parler de ma vie future et esquisse quelques regards vers Marine pour constater qu'elle est tout aussi mal à l'aise que moi. Je déteste les écouter parler de leurs plans et leurs arrangements concernant ma vie. Et pour autant je ne dis rien. Je suis la grande gueule de mon école mais je n'ai jamais mon mot à dire dans ma famille. Je connais les conséquences et me résigne à me soumettre à leurs souhaits. J'en ai toujours eu l'habitude mais aujourd'hui je sens la rage au fond de moi. J'ai envie de crier et de tout arrêter mais je sais que c'est comme si je hurlais dans le vide. Mes parents sont formatés depuis leur plus jeune âge et se sont rencontrés de la même manière. Il leur paraît donc normal qu'un mariage ne soit pas une question d'amour.
Au bout de 2h interminables, mon père propose de se retirer pour que Marine et moi puissions faire connaissance. Ils rigolent gaiement comme si on on appréciait ce moment sans avoir remarqué que je n'ai quasiment pas ouvert la bouche de la soirée.
J'emmène alors Marine dans ma chambre. C'est l'endroit où je me sens le plus en sécurité. Elle s'assied sur mon lit pendant que je pars en direction de mon bureau.
Je m'assieds sur ma chaise de bureau et regarde Marine. Elle est très mal à l'aise et n'ose pas me regarder.
"Je suis désolé."
C'est la seule phrase que j'arrive à formuler car dans cette histoire on est deux à en souffrir et je veux qu'elle sache que ce n'est pas ma demande. Je ne la connaissais même pas avant ce soir. Elle vient d'une ville voisine et est scolarisée dans une autre école.
A mes mots, elle relève la tête pour enfin me regarder. Elle a les larmes aux yeux. Je ressens toute la contrainte de la situation et comprends qu'elle comme moi sommes soumis à un pouvoir bien plus forts que nous.
"Qu'est-ce qu'ils te feront si tu refuses ?"
C'est la première fois que j'entends sa voix aussi clairement. Elle est douce mais très fragile. Sa phrase est une question. Une question à laquelle je n'aime pas penser car elle montre que je ne vaux rien.
"Je serai le déshonneur familial et serai rayé de toute la sphère bourgeoise. Et je suppose que mon père sauvera son honneur en me déshéritant. Il veut me responsabiliser et m'a fait comprendre au cours de ce repas que je n'avais pas intérêt à me placer contre lui... Et toi ?"
"Je devrai arrêter mes études qui me tiennent à cur. Et après... ils continueront leurs recherches jusqu'à ce que quelqu'un m'épouse."
Elle commence à pleurer à ces mots. Je me lève instinctivement pour venir proche d'elle et la prendre dans mes bras pour la consoler.
Je me demande si notre discussion est celle de tous ceux qui vivent notre situation ou si c'est nous qui exagérons. En me posant cette question, je relève son visage et enlève les cheveux qui tombent devant ses yeux. Elle est très belle. Les traits fins, le visage clair et les yeux brillants. Elle aurait pu me plaire si je n'en avais pas été .
C'est d'ailleurs à ce moment que mon portable vibre à nouveau. Par réflexe, je pars prendre mon portable sur mon bureau et lorsque le nom de Nathan s'affiche, je m'affale sur la chaise en soupirant. J'ai ma tête enfouie dans mes mains et je réalise que je suis face à une situation impossible.
"C'est ta copine ?"
J'avais oublié l'existence de Marine l'espace d'un instant. Entendre sa voix me fait sursauter et je lève la tête en sa direction les yeux mouillés.
"Non... c'est mon copain..." je prends une grande respiration, regarde mon portable et le repousse pour me relever. "Enfin c'était mon copain. On sait bien tous les deux que l'on a pas le choix."
J'allais partir vers la porte mais Marine se lève pour me prendre dans ses bras.
"Je suis désolé Victor. Je ne voulais pas..."
"Tu n'y es pour rien... Tu as un copain ?"
Marine s'assied à nouveau sur le lit et je la rejoins. Elle commence alors à me raconter sa vie et l'amour qu'elle a pu porter pour un homme qu'elle a aujourd'hui décidé d'oublier car elle sait qu'elle n'aura jamais ce qu'elle souhaitera. Son histoire est pire que la mienne car j'ai toujours pu m'autoriser quelques quelques écarts car je suis un homme. Cela me fait penser à ma petite sur et je crains qu'elle ne soit aussi réduite à la vie de Marine.
Après avoir discuté un petit moment et nous être apaisés, nous décidons de rejoindre nos familles. Il est tard et nous avons déjà programmé dans quelques jours une soirée ensemble pour mieux nous connaître.
***
Les jours se sont écoulés et ma situation s'est aggravée. J'ai très bien senti que nos deux familles voulaient nous unir et que nous n'aurions pas trop notre mot à dire. C'est pour cette raison que j'ai arrêté de répondre à Nathan. Chaque message de lui me font mal et je ne peux pas lui parler de ça. Enfin, je ne sais pas comment aborder le sujet alors je préfère me taire.
Je ne peux même pas signifier à quel point ça me fait mal d'agir comme ça. Je suis retourné dans ma routine et inconsciemment, j'ai remis en place mon attitude d'avant. Celle où je parle fort et où j'attire l'attention. Cette attention me nourrit mais ne vaut rien à côté de celle porté par Nathan. Et c'est d'ailleurs lui qui me fait prendre conscience de mes actes à chaque fois que je le croise. Ma honte ne m'autorise pas à le regarder dans les yeux et dès qu'il est dans mon champ de vision je tourne la tête.
Ce qui me fait le plus mal c'est lorsque je relève ensuite la tête pour le voir s'éloigner de moi en sachant tout le mal que je lui fais. Mais je ne peux rien laisser paraître. Je me dis que c'est un amour de passage et que je trouverai très rapidement en Marine l'amour dont j'ai besoin.
***
La soirée avec Marine est arrivée et je la retrouve au restaurant. Je suis content de la revoir. Finalement c'est ma bouffée d'oxygène car je n'ai pas à faire semblant et je sais qu'elle vit la même situation que moi. Elle me fait d'ailleurs la même réflexion et je me demande si c'est comme ça que mes parents sont tombés amoureux... en voyant en l'autre leur bouée de sauvetage face à un environnement étouffant.
On a commencé à manger et on reparle tranquillement de la réception passée. Chacun de nous raconte les discussions qui ont suivies et elle me confirme qu'ils comptent bien nous marier. Elle est désespérée et se reprend soudainement en me disant que ce n'est pas parce que je ne suis pas beau et sympa. Je rigole en la comprenant et lui retourne aussi sa réflexion.
"Et Nathan il le vit comment ?"
Sa question venue de nulle part me plonge dans le mutisme et je me referme. J'avais réussi à l'oublier l'espace d'une soirée, trop occupé à maudire nos familles. Je finis par lui répondre après un temps de silence.
"Il n'est pas au courant. Je ne lui ai pas reparlé depuis."
Marine saisit ma situation et commence alors à me questionner sur lui et comment je l'ai rencontré. Je commence alors à parler de Nathan à cur ouvert. Je me rends compte que c'est la première fois que je parle à quelqu'un de Nathan. Je lui explique que je l'avais déjà repéré il y a des mois et que sa discrétion m'intriguait. Puis j'aborde la semaine de vacances avec toutes les péripéties. De sa défiance et comment elle m'a fait littéralement craquer. Enfin j'en arrive à aujourd'hui en déclarant que je l'ai tenu à distance et que je souffre de le voir me haïr.
"Et pourquoi tu ne lui expliques pas la situation ?"
La rage me monte à la tête et je commence à perdre le contrôle. Fort heureusement, personne ne se trouve à proximité de nous pour nous entendre. Mon ton devient sec et froid, limite réprobateur.
"Parce que je ne peux pas ! Je sais déjà ce qu'il me répondra et je ne veux pas lui montrer que je suis faible et que je ne peux pas affronter ma famille. Je suis prisonnier et je n'ai pas d'autres choix que de me marier avec toi pour qu'ils me foutent la paix.... Et toi alors ? T'en es où dans tes illusions ???"
Je deviens agressif et c'est en voyant Marine se refermer sur elle-même, les larmes aux yeux, que je me rends compte des mots que je viens de lui dire.
"Marine... Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Je suis énervé contre moi car je ne vaux rien. Je ne voulais pas t...."
"Tu as raison Victor." Dit-elle en me coupant la parole. "Je ne vis que dans des illusions en pensant que ça se passera bien mais c'est faux. Tu ne m'aimeras jamais comme je veux être aimée et je ne t'aimerai jamais comme Nathan. J'ai vu ton regard pendant que tu me parlais de lui. C'est ce regard que je veux sur moi lorsque l'homme que j'aimerai me parlera. Mais tu n'es pas l'homme que j'aime et pourtant je devrai vivre avec."
Marine a raison et je la rejoins sur tout son discours. Je sais qu'à chaque fois que je la regarderai, je verrai Nathan que j'aurai sacrifié par faiblesse.
"Marine. On ne se mariera pas ensemble. Tu ne te marieras pas non plus avec quelqu'un que tu n'aimes pas. Je ne suis peut-être pas amoureux de toi mais je t'apprécie beaucoup et je veux te voir heureuse. On trouvera une solution."
"Victor on la connait déjà la solution. La question c'est de savoir si nous sommes prêts à tout perdre pour ce que l'on souhaite. Tu es prêt à perdre ton prestige et ta richesse pour Nathan ? A être sans argent et devoir trouver un travail de base en acceptant le regard que les gens porteront sur toi lorsqu'ils sauront qui tu es ? Celui qui a déshonoré sa famille en suivant son amour pour un autre homme. Es-tu prêt à affronter tes parents ?"
Marine venait de résumer ce que j'évite de penser depuis trop longtemps. Je sais que c'est la seule solution mais je ne sais pas si je suis prêt à ça. Après ce que j'ai fait à Nathan, je ne sais même pas s'il sera capable de me pardonner. Je lui souffle un "je ne sais pas".
Marine saisit alors ma main.
"On s'entraidera Victor. Je serai là pour t'aider à récupérer Nathan et on trouvera un moyen pour continuer à faire ce qu'on souhaite. Au pire on vivra en colocation quand on n'aura plus d'argent. Nos parents pourront se féliciter puisqu'on vivra ensemble."
Elle me fait sourire par ses blagues et je retrouve finalement de la joie à être avec elle. On décide de changer de sujet pour apprendre à mieux se connaître.
***
Une nouvelle semaine s'est écoulée. Je suis toujours sur le chemin programmé par mes parents qui inclut donc aussi une attitude arrogante omniprésente. C'est elle qui me sauve et qui me maintient en place. Je n'arrive toujours pas à m'habi aux regards de Nathan quand je le croise dans les couloirs. Il a arrêté depuis un moment de me calculer et d'essayer de me parler mais je sais que je lui fais toujours autant de mal. Je le sais car j'en souffre encore énormément. Je l'observe à mes temps perdus lorsque j'en ai la possibilité. Je ne supporte plus ma vie. Je ne supporte plus mes amis. Je ne supporte plus ma famille.
Et pourtant je suis là, entouré de mes amis avec mon attitude supérieure, tout
en étant conscient qu'une fois dans ma maison je ne suis plus que la marionnette de mes parents. Est-ce vraiment ça que je veux ? Rester passif pour conserver cette sécurité financière et le réconfort de savoir que je n'ai rien à faire car ma vie est déjà écrite ?
"Ya baston !"
Cette alerte me tire de mes pensées et je remarque que je suis seul à table, mes amis étant partis. Je regarde en direction de la foule et j'entends une personne hurler que Paul prend sa revanche sur Nathan.
Mon cerveau explose et je cours au milieu de la foule. Paul est debout prêt à exploser Nathan déjà au sol. Kyle est aussi à ses côtés pour en découdre mais j'att à temps le bras de Paul et le jette en arrière. Je me place devant Nathan et me retourne pour faire face à Paul et Kyle.
"Putain mais arrêtez-les bouffons !!!"
Le silence prend place. Toute la foule d'étudiants s'est arrêtée et tous les regards sont braqués sur moi. Je réalise que dans un réflexe émotionnel, je viens d'insulter mes amis pour prendre la défense du mec que j'ai fait semblant de haïr publiquement pendant une semaine.
Je réalise que c'est le moment. Je sens au fond de moi cette voix qui me crie de me libérer et de faire mon choix. MON choix. Pas celui de mes parents, de mes profs ou de mes amis mais le mien. Celui qui fait que je perdrai mon passé au profit de mon désir le plus intense. Celui d'aimer Nathan.
"J'en ai marre ! Marre d'être ce que je ne suis pas et de supporter des connards comme vous quotidiennement. Marre d'être la perfection que vous attendez tous !... Le prochain qui touche à mon mec, je le défonce !"
Je crève de chaud et le monde est figé depuis des dizaines de secondes. J'ai toujours aimé avoir l'attention sur moi mais pas cette fois-ci. Je n'ai qu'une hâte et relève Nathan pour le prendre dans mes bras.
"Désolé de t'avoir fait du mal ces deux dernières semaines. Je n'arrivais pas à gérer. Mais c'est fini. Je t'aime Nathan."
J'ai juste envie de l'embrasser mais après ce que je lui ai fait subir, je crains qu'il me repousse. A ma grande surprise, il prend la décision de m'embrasser. Retrouver ses lèvres est la plus belle chose qui me soit arrivée depuis deux semaines.
Je reprends conscience lorsque j'entends les premiers bruits refaiee surface autour de moi. Kyle et Paul sont les premiers à réagir en m'insultant mais je n'en ai que faire de ces deux crétins. Les autres sont partagés entre le dégoût, l'excitation et la joie d'avoir un énorme scoop à raconter.
Nathan me prend la main et me propose de nous éloigner. Une sensation étrange m'envahit. J'ai l'impression de faire tomber tous les masques et de voir une tout autre réalité. Le regard des autres me pèse énormément et je réalise ce que je viens de faire. J'ai envie de fuir mais dès que mon regard se pose sur Nathan tout s'envole et je ne veux plus m'éloigner de lui.
On est maintenant à l'abri des regards dans un coin de l'Université. Nathan n'avait pas sorti un seul mot depuis le début. Bon je pas parlé non plus car je le suivais comme un caniche pour voir où il allait m'emmener. On s'assied sur un banc et il me regarde. Sans dire un mot, je comprends ce qu'il attend de moi. Je prends une grande respiration et me lance.
"Je suis désolé Nathan. En rentrant, mes parents m'ont annoncé qu'ils voulaient me marier et m'ont présenté une fille. J'ai compris que je n'avais plus de choix et j'ai préféré couper avec toi lâchement car j'avais peur de t'affronter. Chaque soir dans mon lit mes larmes coulaient pour toute la peine que je t'avais fait dans journée en t'évitant. Et puis quand j'ai vu Paul et Kyle sur toi j'ai explosé. Je ne pourrai pas vivre heureux si tu n'es pas avec moi."
Nathan n'a toujours pas parlé mais ses expressions montrent qu'il est réceptif et il vient instinctivement m'embrasser. S'ensuit alors une discussion où il m'explique sa souffrance et sa rage contre moi. J'en viens alors à tout lui expliquer. Je lui parle de Marine et du soutien qu'elle a été pour moi.
"Et maintenant qu'est-ce que tu vas faire ?"
"Je ne sais pas Nathan... Je ne sais pas... La seule chose dont je suis sûr, c'est que je ne me marierai pas avec Marine tant que je n'aurai pas tenter toutes les options d'être à tes côtés."
"Tu l'es déjà Victor..."
J'ai cru qu'il me faisait une déclaration avant de suivre son regard pour voir qu'il était dans le premier degré en montrant qu'il était littéralement à côté de moi. Je rigole et je suis heureux de l'avoir retrouvé. C'est comme si je m'étais libéré d'un poids. Mais je sais que le plus dur reste à affronter.
***
Je suis à table avec ma famille. L'ambiance est plutôt calme et habituelle. On ne converse que très peu durant les repas ou bien c'est qu'il y a des annonces à faire. Mon père commence à me poser une question concernant Marine lorsque mon frère étouffe un rire en me regardant. Des personnes m'ont pris en photo cet après-midi et je sais qu'il est déjà au courant. Je regarde mon père l'observer et comprend qu'il est aussi au courant. Ma mère tousse dans sa serviette pour cacher son malaise et l'atmosphère change brutalement. Il n'y a que ma petite sur qui brille d'innocence et j'aimerais tellement qu'elle puisse la garder le plus longtemps possible.
"Charles cesse donc tes manières." finit par exprimer mon père avant de se tourner vers moi. "Quant à toi Victor, il me semble t'avoir parlé de prendre tes responsabilités et d'arrêter d'agir comme un en manque d'attention. Que cherches-tu en embrassant un autre homme tel un dévergondé ? Au sein de ton école qui plus est."
Ce genre de réprimande est courante et j'ai toujours réagit très honteusement et en me soumettant à ses réprobations. Mais aujourd'hui je n'ai pas envie. Je comprends bien que si je me soumets maintenant tout sera terminé et que je serai enchaîné à vie.
"Je ne cherche rien d'autre que le vrai amour."
"Le vrai amour ? Qu'est-ce que tu y connais au grand amour ? Tu penses le trouver en embrassant le premier gigolo que tu croises ?"
L'entendre insulter Nathan me met hors de moi.
"Ne parle pas de Nathan comme ça !! Il est la seule personne qui a su me voir comme j'étais vraiment et pas comme l'image que je dois donner ! Je l'aime et il m'aime !"
Ma mère s'étouffe de nouveau dans sa serviette et mon père me voit le défier et commence à se redresser. Quant à mon frère et ma sur, ils observent la scène en attente du dénouement.
"Cesse donc ! Tu ne peux pas aimer un homme ! Victor il est temps de te reprendre pour revenir dans le droit chemin. Ta mère et moi t'avons laissé bien trop de liberté. Je te laisse deux jours pour te reprendre et demander la main de Marine. Il est hors de question que tu salisses l'image de la famille. Tu dois rester concentrer sur ta réussite et ta notoriété."
Mon père frappe la table violement faisant sursauter ma petite sur qui commence à avoir les larmes aux yeux. Ma mère est déjà en pleurs et mon frère continue d'observer en craignant la suite. Et il a bien raison car je sens cette boule au fond de moi prendre de plus en plus d'ampleur et me monter à la gorge. Je vais exploser. Je ne peux rester assis, je me sens trop oppressé. Je finis par hurler.
"C'est ça votre problème ! Vous êtes tellement obnubilés par votre apparence que vous avez oublié que vous aviez des s. Vous avez fait de moi votre marionnette et je ne veux plus. J'en ai marre de vous et de cette image à maintenir ! Tu me dis que je ne sais pas ce qu'est l'amour mais tu n'en sais pas plus car tu n'as jamais eu de cur. Tu n'as jamais aimé ma mère tout comme elle ne t'a jamais aimé ! Vous êtes FAUX ! Tout est faux dans cette putain de famille. Allez tous vous faire foutre ! Vous ne m'empêcherez pas d'aimer Nathan ou qui que ce soit d'autre. Vous avez dirigé toute ma vie mais aujourd'hui c'est terminé !"
Mon père se lève dans une rage encore jamais vue et me met une énorme gifle bien puissante. Je dois me rattr à la chaise pour ne pas tomber.
"Cesse de parler ! Tu nous fais honte !"
Ma sur est maintenant en larmes et s'est réfugiée dans les bras de Charles pendant que ma mère pleure seule de son côté. La scène me fait tellement de peine. Pas pour mes parents mais pour ma petite sur. Elle ne mérite pas de voir ça et encore moins ce qui va suivre. Mon père m'a mis dans une rage énorme en me touchant. Son geste représente pour moi le surplus de contrôle qu'il veut m'imposer. Il est prêt à me battre pour que je suive sa voie. J'en ai déjà accepté par le passé mais celle-là ne sera pas sans suite. Je me lève et lui fait face. Je le regarde droit dans les yeux.
"Et toi tu me fais de la peine d'être un tel abruti."
Je vois le bras de mon père se charger pour m'en remettre une mais le mien était déjà prêt depuis plus longtemps. Je regarde mon poing s'écraser sur son visage en sachant que je viens de signer la fin de ma vie dans cette famille.
"C'est terminé Père. Tu ne décideras plus de qui je dois être."
Il se redresse et me fixe froidement. Il est sans doute sous le choc que j'ai répondu par la force et il sait qu'il ne fait pas le poids face à moi.
"Sors de chez moi tout de suite ! Tu n'es plus le bienvenu."
"Je ne l'ai jamais été. La personne avec qui vous avez vécu pendant 25 ans n'était pas moi. Elle était votre illusion."
Je prends la sortie en le bousculant de l'épaule. J'atteins la porte lorsque j'entends ma petite sur arriver en courant me suppliant de rester. Elle ne me lâche plus et je vois mon frère la chercher. Il a les larmes aux yeux et les miennes commencent à monter en les regardant.
"Ne t'inquiète pas, on se reverra. N'oubliez pas de rester qui vous êtes. Vous êtes plus que ce nom de famille."
***
Je marche dans la ville depuis 1h. Je réalise ce qu'il vient de se passer mais je pense à ce qui m'attend dans le futur. Je sais que dès demain les conséquences arriveront. Mon père cachera ça le plus longtemps possible pour maintenir l'image de la famille mais les nouvelles se sauront bien rapidement avec la photo qui circule. Mon premier réflexe est d'aller au distributeur et de retirer un maximum d'argent. Je réalise que je n'ai pas d'endroit où dormir et ma seule envie est de parler à Nathan. Je prends donc mon téléphone et l'appelle.
"Nathan... Je... Je peux dormir chez toi ?"
"Bien sûr, viens."
"Je suis déjà en bas de chez toi."
Je n'ai pas besoin d'en dire plus pour qu'il comprenne ce qu'il s'est passé. J'attends que la porte s'ouvre et monte à l'étage de son appartement. La porte est déjà entrouverte et je rentre. Je le vois alors arriver à ma hauteur. Il est tellement beau. Je cours dans ses bras sans attendre et laisse quelques larmes couler.
***
Ça fait deux heures qu'on parle de la situation et la scène. Nathan est fier de moi et montre son soutien pour la suite. Il me dit que je peux rester vivre chez lui et que je n'ai pas à me soucier pour l'argent. Ma seule angoisse est de ne pas revoir ma petite sur car étant donné qu'elle est mineure, ses mouvements sont très contrôlés. Je lui confie que j'ai envie de voir cette maison en cendres mais il reste là à me calmer en me disant que je ne dois pas répondre par la vengeance mais construire mon propre chemin.
"Qu'est-ce que je vais devenir Nathan ? Je ne sais même pas ce que j'aime car j'ai été programmé à reprendre l'entreprise familiale."
"Laisse-toi le temps... Commençons par le commencement. Qu'est-ce que tu aimes le plus mais que tu ne t'ai jamais autorisé à penser ?"
"Euuuuuh... toi ?"
"Je ne suis pas un métier mais c'est déjà un bon début."
Je le vois se mettre sur mes genoux. Il approche sa bouche de la mienne et tendrement ses lèvres viennent toucher les miennes. Mes mains rejoignent son corps instinctivement et ma bouche s'ouvre pour laisser nos langues s'enlacer. Ce mec est mieux qu'un antidépresseur. Ça fait une minute qu'il m'embrasse et j'ai déjà oublié pourquoi je suis là.
Mes mains viennent retirer le tee-shirt de Nathan pour laisser apparaître ses abdos bien durs. Il retire le mien pour que l'on soit égaux et m'embrasse dans le cou. Je le laisse parcourir mon corps en soupirant. Tous mes membres se relâchent après cette soirée sous tension et je me laisse envahir par l'amour que me transmet Nathan. Le seul endroit qui semble être tendu est coincé dans mon pantalon.
Nathan relève alors la tête pour venir m'embrasser et je sens en même temps ses mains venir déboutonner mon jean. Il y glisse ensuite sa main pour venir attr ma queue et la positionner d'une manière plus agréable. Il finit tout de même par se retirer de mes lèvres pour enlever le reste de tissu qui me couvrait et me laisser dans mon plus simple appareil. Il prend de nouveau ma queue en main à la différence qu'il la masturbe doucement en me regardant avant d'y approcher sa bouche.
Le contact est électrique et je me demande pourquoi j'ai gâché deux semaines en l'éloignant de moi. Mais ce moment de retrouvailles est intense et je sais que le futur m'offrira la possibilité de me rattr. Je me concentre donc sur la douceur de sa langue sur ma queue et soupire d'aise la tête renversée en arrière. Une main dans ses cheveux vient accompagner son mouvement. J'ai besoin de son contact et de le sentir de toutes les manières possibles. Sa main droite caresse mon corps de haut en bas, me provoquant des frissons dans toute la colonne vertébrale.
"Nathan emmène-moi dans ta chambre s'il te plaît"
Je ne veux pas continuer sur le sofa. Je veux quelque chose d'intime et je ne vois rien de mieux que son lit pour cette union. Il se lève donc pour me prendre la main et m'emmener jusqu'à sa chambre.
En arrivant, j'en profite pour enlever le reste des vêtements encore sur lui et éteins la lumière pour me retrouver dans le noir seul avec lui et la sensation de son corps. Nos bouches se retrouvent rapidement et nos mains s'enlacent sensuellement. Il m'accompagne sur le lit pour me mettre sur le dos et reprendre là où on en était.
Tous mes sens sont éveillés et toutes les sensations semblent décuplées. J'aime sentir son odeur près de moi et vibrer au toucher de ses mains contre ma peau. C'est comme ça que je le sens prendre de la distance avant de revenir près de mon corps. Une sensation d'un liquide froid me fait frémir au niveau de la queue avant de sentir l'approche de l'anus de Nathan.
Il s'encule avec douceur et régularité jusqu'au garrot. Une fois qu'il a tout en lui, je le sens se baisser pour venir m'embrasser. Ses baisers sont pleins de tendresse et mes mains viennent se poser sur ses fesses pour accompagner le mouvement. Je ressens toute la chaleur de son corps et l'étroitesse de son anus épouse parfaitement ma queue.
Après un petit moment dans cette position, j'en viens à le retourner sur le dos pour prendre le dessus et relever ses jambes. Je m'enfonce alors à nouveau en lui et prends son visage dans mes mains pour l'admirer dans le noir. Je ne vois presque rien si ce n'est ses pupilles brillantes. J'entends son souffle chaud et saccadé s'échapper de sa bouche et je sais qu'il sent aussi mon souffle sur son visage. Ses mains accompagnent mon mouvement pour montrer son approbation.
Je me sens venir et décide de me retirer pour terminer avec lui en masturbation. Je me relève pour me mettre à sa hauteur et l'embrasser à pleine bouche. Je prends sa queue pour lui signifier qu'on approche du final et il prend en échange la mienne. Nos mains sont en action et nos langues ne sont pas en reste.
Je suis le premier à céder et dans un gémissement de jouissance, je décharge tout ce que j'ai en moi sur ses abdos. Je suis fatigué mais je puise dans mes dernières forces pour que Nathan puisse avoir aussi sa jouissance. Je le laisse donc se masturber pendant que je lui caresse le corps en le doigtant de mon autre main. Il jouit pas très longtemps après en joignant son sperme au mien.
Je m'autorise à me relâcher et m'écrase contre son corps, épuisé, la respiration haletante. Il vient m'entourer de son bras et me caresse le crâne de sa main. Je suis tellement bien avec lui.
Il se lève finalement pour aller se doucher pendant que je termine de reprendre mes esprits. J'échange ensuite ma place avec lui avant de le rejoindre dans le lit. Je me blottis contre lui et l'embrasse dans le cou.
"Tu m'avais tellement manqué Nathan."
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