Soir D'Été Torride (1)
Il sappelle Francis. Cest le père de mon copain Joël. Hier il est devenu mon amant.
Hier il faisait une chaleur de four, la plus chaude journée de lannée selon la météo et je nai aucune raison den douter. Ce que jai vécu hier est lexpérience la plus excitante quil mait été donné de vivre depuis que jai lâge de comprendre et dinterpréter mes émotions. Hier jai été emporté par un maelström de sensualité irrépressible. Jai avalé toute la chaleur de ce jour caniculaire et je lai déversé en un flot puissant de désir et de passion aux pieds de lhomme consentant et comblé. Jai abandonné cet après midi là mon innocence de garçon timide, mes années dinsouciance, mon corps de jeune homme. Il sempara de tout en soudard à demi enivré de mauvaise bière sans questions ni remords, alourdi dalcool et de chaleur.
Sur le vieux canapé fatigué, il se laissa caresser, sucer, avaler. Tout cela lui semblant naturel, inconscient de sa propre suffisance. Convaincu de son charme pourtant si incertain de trentenaire avancé. Et pourtant la chose se fit, inexplicablement mystérieuse et irrationnelle, bouleversant mes sens à jamais.
Javais monté les deux étages qui séparent nos appartements respectifs afin demprunter un bouquin que son fils possédait et que je voulais lire. Ce nétait pas un faux prétexte mais bel et bien le but de ma visite. Les évènements se sont enchaînés sans aucune préméditation de ma part. Si je devais imaginer quune relation de telle nature devait sétablir avec un membre de cette famille, cest sa fille Clémence que jaurais choisi, qui était une fille délurée et sensuelle, ou bien le fils Joël, joli blond aux yeux bleus qui hante mes rêveries érotiques depuis longtemps, mais en aucun cas le père. Cependant les circonstances sont des plus favorables. Toute la famille est en vacances et il doit les rejoindre dans deux semaines. Il est donc seul par cette après-midi torride et Francis minvite à partager une bière avec lui, histoire de casser lennui mortel de ce dimanche caniculaire.
Pourquoi mon pied frôle t-il le sien ? Si un jour je peux répondre à cette question je connaîtrais les raisons de mon comportement. Mais je ne peux expliquer mon geste, ni comment jai pu oser le commettre. Tout ce qui suit découle de cette action. Dès que mes orteils nus entrent en contact avec sa peau les faits senchaînent irrémédiablement! Son mutisme redouble ma hardiesse, encourage mes élans. Plus rien nest interdit et je ne me refuse rien. Le fruit est trop mur et tentant pour que je ny morde pas à pleines dents. Amour de circonstance et de hasard. La lourdeur de latmosphère, la pénombre de la pièce, tout contribue à cet inexorable aboutissement.
Les faits sont incontestables dans leur brutalité. Je bascule dans un univers irrationnel, les sens en ébullition. Oui ce sont eux qui prennent les rennes, ils sont les maîtres de mes actes. Mes jambes tremblent, ma gorge se noue, le désir violent me cisaille le ventre parcouru de spasmes dimpatience. Mon corps veut quelque chose et lobjet de ce désir est là devant lui. Magenouiller aux pieds de lhomme lascif, défaire le bouton et la fermeture éclair de son pantalon est laffaire de quelques secondes. Ma main sintroduit dans le slip, presse, palpe légère et sure. Cette main est ma main. Le garçon penché sur ce ventre dhomme mûr cest moi. Je fais un effort violent pour men persuader à travers la brume qui imprègne mon cerveau. Ma bouche est envahie par le goût acre du mélange de sueur et durine qui caractérise les parties génitales trop longtemps confinées dans un slip en été. Puis la sensation du membre qui peu à peu sanime, séchauffe en se gorgeant de sang et fini par remplir ma bouche, ferme et épanoui. Tout va vite, trop vite, quimporte. Il doit comprendre combien il me bouleverse. Je veux quil me désire, devenir pour lui aussi indispensable que lair quil respire. Le sperme coule dans ma bouche en abondance, cest épais insipide et tiède.
(À suivre)
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!