Rendez-Vous Galant
3-6-9... Leïla pianote sur le clavier enchâssé dans le mur. Un « bzz » se fait entendre et la porte souvre. Limmeuble dans lequel Leïla sapprête à pénétrer est situé dans un quartier chic de la ville. Quand elle est en « rendez-vous », Leïla ne néglige aucun détail : cheveux dorés qui bouclent sur les épaules, yeux enluminés de henné, lipstick qui brille. Avec ça, un blouson de skaï et le jean avec une ceinture tellement basse quon voit la lisière du pubis. Ce look « plus beurette tu meurs » plaît beaucoup aux vieux messieurs du moins à certains.
Aujourdhui, Leïla est accompagnée dIssorah qui est originaire du Cameroun. Cest une jeune Noire aux traits nettement plus grossiers. Bizarrement, elle porte la tenue de travail réglementaire de chez McDo : jupette lie de vin et polo, le tout sali de taches. Et si ce nétait que cela
elle sent lhuile de friture !
Issorah suit Leïla en connaissance de cause, mais elle commence à se demander si cest un bon plan. Bien sûr, il y a la promesse quelle repartira avec une enveloppe, ce qui représente pour elle une chance. Sa mère est souffrante et la jeune femme a besoin denvoyer de largent à Yaoundé. Malheureusement, elle est sans papiers, tout comme son copain Zibrid. Leïla lui a fait comprendre quil existe pour elle une solution : un rendez-vous galant, avec un vieux.
Lennui, cest tromper Zibrid. Ce sera la première fois. Et puis, la perspective de faire lamour avec un inconnu la met sens dessus dessous. Enfin, quelle étrangeté que de shabiller en serveuse de McDo ! Elle a dû emprunter luniforme dune copine qui travaille réellement chez MacDo. Et le mettre sur elle sans même le laver, par rapport à lodeur dhuile de friture à laquelle le monsieur tient beaucoup, paraît-il
En fait, cette scabreuse aventure la motive et langoisse à la fois. Elle en est tout énervée
- Alors, tes toujours OK ? demande Leïla.
- Ben oui
bien obligée ! Mais jai envie de faire pipi
bégaye Issorah.
- Trop tard, cest lheure du rendez-vous ! Fallait prendre tes précautions, tes plus une gamine quand même
- Et puis, ça me fait tout drôle, tu sais
- Justement, cest pourquoi tes là ! Le type, il aime pas les professionnelles. Pour faire la pute, il cherche des « vraies filles » comme toi. Des qui font la pute quune fois dans leur vie, tu comprends ? Des timides ! Il est fana des petites vendeuses de Monoprix, des serveuses de McDo... auxquelles « ça fait tout drôle », précisément. Cest le fantasme qui le fait jouir. Et quand la fille est une Beurette ou bien une Black, il y tient plus. Le seul truc, cest quil faut pas mettre de sous-vêtements. Cest tout ! Tas ôté ta culotte au moins ?
Pour sen assurer, Leïla passe la main sous la jupette dIssorah. Elle ne peut retenir un petit cri en constatant que celle-ci a le sexe trempé
- Eh bien, ma cochonne ! Tu sais ce quon dit en Algérie des filles qui mouillent ? On dit quelles ont des pensées impures
Daprès ce que je tâte, tes plus pute que ten a lair ! plaisante Leïla.
Arrivées à lappartement 69 du 3ème étage, les deux filles trouvent la porte entrouverte. Elles empruntent un couloir. Malgré la pénombre, elles distinguent dans le fond la silhouette dun gros homme assis.
- Cest ma commande de chez McDo ? résonne une voix.
- Putain, tas pas pris son Big Mac ? lâche Leïla dun ton affolé.
- Jai oublié
dit Issorah.
- Elle a pas ma commande ? se fâche la voix. Merde, quest-ce que jen ai à foutre dune serveuse de McDo si elle me livre pas un burger avec des frites ? Et puis un grand Coca ! Elle a pas non plus le Coca ?
- Men parlez pas, Monsieur, risque Leïla. Ces Africaines, elles sont nigaudes. A la sortie de son boulot, celle-là devait prendre le burger mais elle a rien sous le crâne.
- Voyons ça, dit la voix qui sapaise au fur et à mesure quIssorah se rapproche.
Calé dans un fauteuil, un homme de soixante ans.
- Pardonnez mon audace, Monsieur, ajoute Leïla. Mais la fille, il faut lexcuser. Elle débarque juste du Cameroun. Elle a pas encore déducation. Dans son village, on tout nu dans le soleil. Les sous-vêtements, on connaît pas, vous imaginez. Et bien, jusquà présent, elle veut toujours pas mettre de soutien-gorge ni de culotte ! Et question hygiène
épargnez-moi les détails
Issorah nen croit pas ses oreilles !
- Parfait, parfait
Excellent même ! concède lhomme, rattrapant un filet de salive à la commissure de ses grosses lèvres. Mais le Coca, je peux pas men passer. Tu vas donc aller men chercher pendant que je fais plus ample connaissance avec mademoiselle.
Lhomme fait asseoir Issorah dans un fauteuil en face du sien. Elle observe que son regard pesant se fixe obstinément sur ses cuisses. A lévidence, lhomme cherche à vérifier quelle na pas de culotte. Elle écarte un peu les jambes, juste assez pour quil voie que cest bien le cas. Dêtre examinée comme ça la trouble. Mais voilà que son trouble décuple ! Sans rien dire, lhomme se lève et retire son pantalon ! Issorah ne peut réprimer un « Oh ! » Les choses se concrétisent beaucoup plus vite quelle ne sy attendait !
Le bonhomme est tellement gras que son abdomen fait des plis. Issorah regarde par en-dessous, pour trouver son sexe. Il est épais mais la jeune femme le trouve riquiqui. En tout cas, il est moins long que celui de Zibrid. Même ses frères restés au pays, qui nont pourtant que quatorze et seize ans, en ont de plus grands que lui. Par contre, les bourses sont très allongées. Les boules sont bas entre les cuisses, avec lune qui pend davantage que lautre. Cest la première fois que la jeune Africaine voit un Blanc tout nu, en vrai. Constater de ses propres yeux quil est rose dabsolument partout la déconcerte un peu.
- Jai envie de pisser. Viens maider ! dit lhomme, se dirigeant vers la salle de bain.
Issorah doit tenir ce drôle de sexe au-dessus de la cuvette des W.C. et guider le jet durine. Ce nest pas difficile. Mais cest franchement inattendu. Dire quelle avait cru « dérouiller » tout de suite, pour parler comme Leïla. En fait, le sexe est mou. Mais elle ressent quand même un gonflement progressif, preuve que lhomme nest pas insensible. Quand coule la dernière goutte, il confie :
- Jaime tes odeurs. Tu sens la sueur et lhuile des frites. Jaime ça, les filles qui sont sales
Issorah ne sait que penser de ce compliment contre nature.
- Excusez-moi, je suis pas lavée
Jai rencontré Leïla au McDo, affabule-t-elle. Cest là quelle ma proposé de venir ici. Jai pas eu le temps de me changer
Vous savez, je fais pas ça moi dhabitude, ajoute-t-elle. Je veux dire, aller chez les messieurs pour faire lamour
Cest la première fois. La jeune Africaine dit alors la vérité.
Cet accent de sincérité néchappe pas au bonhomme. De toute façon, ça se voit quIssorah est plutôt désemparée, preuve quil sagit dune « nouvelle » authentique. Sans rien dire, lhomme se met à flairer les aisselles dIssorah puis il glisse la tête sous la jupe. Agenouillé, il lui renifle la touffe, en prenant tout son temps. Puis il introduit le nez dans son entre-fesse, promenant lappendice nasal dans la raie. Jamais Issorah na subi une telle inquisition olfactive, même pas de Zibrid.
- Cest drôle, je sens sous la jupe des odeurs qui sont pas les tiennes, dit lhomme.
Aurait-il deviné que la jupette est un vêtement prêté ? Des vapeurs montent à la tête dIssorah
- Quest-ce qui se passe ? Tu transpires tout à coup. Mets-toi à ton aise
dit lhomme qui sest relevé, faisant signe quelle se déshabille.
Confuse, Issorah se débarrasse de son méchant pull. Dès que le vêtement tombe sur le carrelage de la salle de bain, un miracle sopère.
- Surtout, ne parle pas d'argent, il déteste ça ! Je men occuperai et je te donnerai ton enveloppe, lui a dit Leïla.
Ce que la Beurette a omis de préciser, c'est que la fameuse « enveloppe » ne contient que trois billets de 20 euros alors qu'elle a facturé le rendez-vous à 250. Ce qui n'est pas cher demandé pour mettre une débutante dans les pattes d'un vieux bourgeois. Une perle pour ainsi dire, qui na jamais fauté, fidèle depuis lenfance à son copain Zibrid. Le seul défaut quon lui connaît, cest sa maman malade.
Se gardant dêtre directif, lhomme préfère attendre pour voir comment l'Africaine réagit. Une occasionnelle expérimentée aurait entamé une danse lascive, ou bien ce genre de strip-tease médiocre qu'on voit faire dans les boîtes de nuit. Il apprécie que la jeune femme reste les bras ballants, sans savoir quelle initiative prendre.
Après un moment de silence qui lui semble durer une éternité, Issorah finit par sinterroger. Peut-être est-il temps de faire lamour ? Elle décide dôter sa jupette, toute honte bue. Sa pilosité est luxuriante, avec des poils frisés qui montent en pointe jusquau nombril. La toison est dans son état naturel. Jamais elle ne la taillée, ce que lhomme apprécie beaucoup. Aujourdhui, la moindre pétasse se rase de près, à paraître impubère. La chatte sauvage de lAfricaine le ravit.
Issorah senhardit. Des deux index, elle éloigne les grandes lèvres puis disjoint les petites des deux pouces. Se cambrant en avant, elle pousse vers lhomme lentrée de son vagin, orifice improbable dans la broussaille des poils qui lui colonisent le bas-ventre. Une sécrétion glaireuse coule sur les doigts de la jeune femme. Cest quIssorah est en pleine contradiction !
Pour se donner du cur au ventre, elle a rêvé dun partenaire qui lui serait agréable. Un gentil Blanc. Un amateur dexotisme. Un homme distingué de la haute société, comme on en voit dans les romans-photo des magazines. Avec des mots de bienvenue qui mettent à laise. Des mains expertes qui courent sur le corps. Tout le charme discret de la bourgeoisie. Sa libido semballerait. Elle tromperait Zibrid sans même y penser. Tant ce serait irréel, une parenthèse de rien du tout... Tant le plaisir serait volage. Voilà les « pensées impures » quelle sétait mises en tête. Et ces pensées impures font quelle mouille encore un peu, alors que la réalité na rien de séduisant.
La réalité, cest un vieux monsieur ventru qui joue à touche-pipi ! Quand va-t-il se décider à lui faire lamour ? se demande la jeune femme. Quon en finisse ! Issorah se pose plein de questions. A son âge, est-ce que le bonhomme manque de lafflux sanguin, du souffle nécessaires ? Ou bien, ne serait-ce pas elle-même qui nest pas à la hauteur ? Lhomme peut à lévidence soffrir les plus magnifiques escortes. Par exemple, ces belles Russes à la peau si blanche et si douce
Quest-elle, à côté de ces top-models ? Une petite Africaine sans talent, ignorante des choses de lamour, seulement capable de faire étalage de sa foufoune dans la salle de bain
Subitement, Issorah se méprise. Elle se dit quelle est triviale. Jamais, elle ne sest jugée aussi minable quà présent. Que penserait Zibrid sil la voyait dans cette posture ? Exhibant sa chatte devant un vieux monsieur ? Avant de commettre linavouable ! Quel déshonneur ! A Yaoundé, sa maman refuserait largent, pour sûr. Issorah voudrait sisoler. Et voilà cette envie de pisser qui lui revient
- Jai envie de faire pipi, dit-elle piteusement.
- Je ten prie, répond lhomme, désignant la cuvette des W.C.
Issorah espérait quil sortirait de la salle de bain et quelle aurait un peu dintimité. Hélas ! Elle sassied donc sur le bord du siège. En vérité, elle na jamais pissé devant quelquun. Ca la gêne. Malgré lenvie, rien ne vient
- Et bien ma petite, sois pas si timide. Pisse donc, que je voie ça !
Issorah se presse le bas-ventre pour comprimer la vessie. Lurine finit par jaillir en chuintant.
Cest comme un déclic !
Brusquement, lhomme saccroupit aux pieds de la jeune femme. Il la bascule en arrière, les genoux en lair, et fourre la tête entre ses cuisses. Surprise, elle ne parvient pas à len empêcher. La tête plongée dans la cuvette, lhomme lape lurine à la source
Comment est-il possible de faire une chose pareille ? Cest extravagant ! Issorah ferme les yeux pour ne rien voir ! Maintenant, elle sent quil tête. Carrément ! Dans le silence de lappartement, la jeune femme nentend plus que bruits de succion et de déglutition.
La vessie dIssorah vidée, lhomme se redresse. La jeune femme rouvre les yeux pour le découvrir qui bande face à son visage.
- Tes venue ici pourquoi ? interroge lhomme.
- Et bien
faire lamour. Faire lamour avec vous ! répond Issorah, avec ses idées simples.
- Ouais, peut-être. Mais tes surtout venue ici pour faire la pute. Leïla ta pas dit que tes venue ici pour apprendre à faire la pute ?
- Si, si
- Parfait ! Alors, réponds. Tes venue ici pourquoi ? répète lhomme.
- Je suis venue ici pour faire la pute, Monsieur.
- Très bien ! Je vais te montrer... Première leçon, ouvre grand ta bouche
Issorah ouvre grand la bouche. Lhomme commence à se masturber sous son nez. La jeune femme croit quil sexcite pour mieux lui faire lamour. Mais pourquoi ouvrir grand la bouche ? Voyant que lhomme se branle de plus en plus vite, limpensable lui vient enfin à lidée ! Lhomme va éjaculer dans sa bouche ouverte ! Mon Dieu, quelle horreur ! Au Cameroun, on dit que ça fait faire des s dans la tête ! Elle serre les dents juste à temps pour éviter davaler le jet de sperme. Le liquide visqueux se répand sur ses joues, sur son menton et lui dégouline sur les seins.
Cest à ce moment que la sonnette de la porte dentrée retentit.
- Merde, je tavais pourtant dit douvrir la bouche ! maugrée le bonhomme. Va ouvrir, ajoute-t-il, cest Leïla qui revient avec le Coca.
Issorah veut se nettoyer, se couvrir un peu. Il est impossible quelle se montre dans cet état ! Mais lhomme lui enjoint de ne pas continuer à faire de « chichis ». Quand on vend son cul, on assume.
- Quest-ce que Leïla simagine ? rigole-t-il. Que ta fait du papy-sitting ? Allez ! Va ouvrir !
Lil de lhomme brille dun sentiment quIssorah découvre : lobscénité. La jeune Africaine jure quon ne ly reprendra plus. Mais un peu tard ! Penaude, elle se dirige pour linstant vers lentrée. Elle est dans le plus simple appareil, le visage et le buste maculés du sperme de lhomme quelle tente détaler sur le reste de son corps pour que ça se voie moins
Elle ouvre à Leïla mais cest Zibrid qui est sur le palier.
Comment cela se fait-il ? Mystère ! En tout cas, le gaillard est armé dune batte de base-ball. Et le voilà qui entre dans lappartement avec un air qui nest pas commode.
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