Nuit Torride Improvisée
Au départ, j'avais prévu d'aller à une soirée avec lunch. K m'appelle. On convient d'y aller ensemble. On fait la route. Arrivés là, l'ambiance n'est pas à notre goût. On décide de changer le programme et d'aller en club. Mais après ces tâtonnements, il est 22 heures et nous n'avons pas encore dîné.
Nous cherchons un endroit où manger rapidement. Nous avons faim d'autre chose. Nous trouvons un petit restaurant sur une jolie place entourée d'arcades en pierres. Il y a un peu de monde qui s'attarde aux tables.
Nous parlons à bâtons rompus, mais la conversation revient toujours vers le sexe. Le seul fait d'être face à face nous stimule beaucoup. Et nous n'avons rien fait ni l'un ni l'autre depuis le week-end précédent. Mais même si j'ai envie de le toucher, je ne le fais pas parce que j'aurais trop de mal à m'empêcher de dévier vers des caresses excitantes et visibles. Il est lui aussi très chaud. Et puis, il me semble que la différence d'âge entre nous rendrait même un frôlement ridicule à cette terrasse. En se tenant à distance, on peut encore donner l'illusion d'être deux collègues en goguette.
Quand nous nous levons pour aller jusqu'à la voiture, il me revient le souvenir d'une lecture, d'une scène de promenade nocturne dans Venise, où le narrateur est un homme qui y erre avec sa maîtresse. Il s'agenouille devant elle dans l'encadrement d'une porte cochère ou sous une arcade, justement. Ils sont à peine dissimulés. Il se glisse sous sa robe et la lèche avec délice, la tête entre ses jambes, et elle jouit en tremblant. Je me souviens de cette description, de m'être imaginée à la place de cette femme, qui se retenait certainement de gémir.
Je n'arrive pas à me souvenir dans quel livre j'ai lu cela. Peut-être François Weyergans?
Dans cette ville, on est loin de l'ambiance libertine qu'on prête à Venise. Et il y a trop de monde autour de cette place en cette soirée de début d'été. Mais le désir que m'inspire cette scène augmente encore celui qui s'est accumulé en moi depuis des heures et me rend langoureuse.
Quand nous voyons la durée s'afficher sur l'écran du GPS, nous haussons les sourcils en riant... 38 minutes. On ne pourra jamais tenir 38 minutes.
Au bout de quelques minutes, je lui dis que j'ai très envie de le caresser. C'est lui qui conduit et il m'y autorise, ça ne le gênera pas. Alors j'avance ma main sur sa cuisse, sur son sexe. Il est très excité, il me l'avait dit à table et je me délecte de ce contact. Il bouge légèrement. Je le masturbe comme ça plusieurs minutes en fermant les yeux, en savourant ce plaisir qu'il prend et qui se communique à moi. Je laisse aller ma tête en arrière.
Cela ne nous suffit pas, bien sûr. Il faut qu'on s'arrête. Il n'y a pas beaucoup de circulation par là, on est sur des petites routes, mais nous voulons trouver un chemin à l'écart. Tous les chemins ont l'air de mener à des propriétés. On est agacés. On finit quand même par en trouver un.
Je me jette sur lui, je le suce en caressant ses fesses et ses cuisses musclées. Je ferais ça pendant des heures, le dévorer en savourant son désir extrême, sa façon de bouger et de se cambrer. J'aime son corps, son appétit, son mental. Il me pénètre avec ses doigts et ça me rend folle. Nous faisons l'amour en nous accommodant de l'espace de la voiture. Il recule son siège, je l'enjambe et l'enserre de mes cuisses, il prend mes fesses et je m'empale sur lui. C'est la première fois que je fais ça comme ça. Et nous venons très vite, l'un comme l'autre.
Au club, bien sûr, nous continuons à nous amuser...
La fin de soirée approche. Nous sommes allongés sur un canapé, regardant des couples dans leurs ébats. Je caresse son corps et son désir repart, il caresse la pointe de mes seins. Le souvenir de cette scène vénitienne me revient. Pas la représentation de la scène, mais le désir accumulé dans mon corps depuis que j'y ai pensé là-bas, sous les arcades.
Je me lève, je me mets debout devant lui, mes mains remontent ma robe et j'approche mon sexe de sa bouche.
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