Au Dela Des Maneges
Chez certaines jeunes filles, il nest pas nécessaire dattendre la fin de la puberté, pour déceler de fortes pulsions sexuelles.
Pour quelques une, avant même que leurs poitrines ne commencent à prendre du volume, leurs façons dagir avec les garçons, annoncent une future vie, riche en ébats amoureux de toutes sortes.
Baisers facilement donnés, attouchements volontiers accordés et parfois même dépucelages prématurés sont autant dindices pour détecter déventuelles futures libertines.
En ce qui me concerne, cest récemment et pratiquement accidentellement, que jai découverte ma vraie nature
SALOPE.
Laissez moi vous raconter comment.
Je mappelle Angélique et je viens de fêter mes dix neuf ans. Jusquici, je portais bien mon prénom. Jeune fille sage, évitant les mauvaises fréquentations, les histoires. En fait, je me repliais sur moi-même. Javais peu damies et ne comprenais pas quelles puissent se donner aussi facilement aux hommes. Bref, jétais très puritaine.
Il y a six mois, je me suis tout de même laissée berner par un Don Juan, à qui je me suis offerte et qui en a bien rit. Mon petit cur a bien souffert, mais aujourdhui, je vais vraiment mieux. Du moins, je me réconforte à me le dire.
Le sexe na jamais encombré mon esprit. Même si jai aimé faire lamour, même si je jouissais fort, si mon corps était plus que réceptif aux caresses, mes pensées restaient plus romantiques que sexuelles.
A ce quon dit, je suis plutôt bien faite et jattirerais le regard des hommes sur moi.
Cela ne me dérange pas, même si parfois je sens quils me voient plus nue quhabillée. Et ce soir, je suis très regardée.
Cest une belle soirée de printemps.
Mini jupe et t-shirt se sont imposés à moi, comme étant la tenue vestimentaire la plus adéquate pour cette sortie nocturne. Enfin, pour parer à une éventuelle fraîcheur, jai passé un joli gilet, qui en plus, me permet de mettre mes mains dans ses poches et de me sentir ainsi moins empotée avec mes mains.
FOIRE DU TRÔNE.
Le panneau lumineux, multicolore, me rend déjà joyeuse. La fête est là, diffusant ses parfums sucrés de guimauves, pommes damour ou autres barbes à papa.
Le cliquetis des wagonnets qui montent la rampe de la montagne russe, les carabines qui crachent leurs plombs, les rires, les musiques qui se mélangent, les cris, annoncent joies et plaisirs garantis.
Je ne suis pas friande de ces manèges à sensations, mais jaime regarder les gens courageux qui sinstallent dans les nacelles, riants aux éclats, tremblants et stressés. Puis, la machine démarre, tourne, plus vite, toujours plus vite, monte et monte encore.
Grosse attraction que ce manège, importé directement des états unis. Une foule compacte sest amassée aux pieds de lengin. Nous avons tous la tête en lair, à sourire aux cris de détresse qui proviennent des amateurs de sensations fortes, seize mètres plus haut. Nous sommes serrés. Certains perdent léquilibre davoir les yeux dans les étoiles. Les corps se cognent, se touchent, se frôlent. Cest pourquoi je ne prête pas attention au torse qui heurte mon dos, ni à la main qui effleure ma cuisse.
Un mouvement de foule me pousse en arrière et je sens que jécrase un pied. Je tourne la tête et présente mes excuses à un homme dune cinquantaine dannées, qui en souriant maffirme quil ny a rien de bien grave. Je lui souris à mon tour avant de relever la tête de nouveau.
Pendant un instant, lorsque ses mains se posent sur mes hanches, je pense quil a perdu léquilibre à son tour et quil se ratt comme il peut. Mais, elles restent là. Je dirais même quelles me serrent et mattirent en arrière.
Gênée, je résiste, mais je me sens collée à lui, sans grande possibilité de me dégager. Je pense lui pincer les mains ou lui écraser de nouveau les pieds, mais je limagine hurlant de douleur, les gens se retournant sur moi. Alors, je ne fais rien. Rouge de honte, je reste pétrifiée, le nez dans les étoiles.
Il se frotte à moi doucement, discrètement. Une protubérance se forme dans son pantalon. Elle passe dune fesse à lautre. Je peux la sentir gonfler et gonfler encore.
Je me sens bizarre, molle, détendue.
Je redouble de honte lorsque je sens une douce chaleur menvahir et mes tétons pointer sous mon t-shirt tendu. Manifestement, je ne peux nier que je trouve du plaisir à cette situation.
Des idées de folle me passent par la tête. Mettre mes mains dans mon dos, me retourner, relever ma jupe, lembrasser ou encore sortir son membre et le branler dans la foule.
Heureusement, lattraction ralentie et ramène ses passagers vers la terre ferme. La foule se dissipe. Lhomme na pas dautres choix que de me libérer de lemprise de ses mains. Je mattends à ce quil maccoste, mais rien. Jen serrais presque vexée.
Je marche un peu et me retourne, lair de rien. Il nest plus là. Il ne ma même pas suivie.
Je souris. Oui, je suis vexée.
Mais quest ce qui ma prise dapprécier quun homme se frotte à mon cul. Peut être aurais je dus me masturber avant de venir, pour calmer ma libido. Ça ne me ressemble pas, pourtant. Je pouffe de rire à cette pensée et très vite je reprends ma promenade, oubliant cet incident.
Je me balade, dattractions en attractions. Des stands de tir aux roulottes de loterie, je regarde les gens qui samusent, courent dans tout les sens et font la queue pour avoir un ticket, excités.
Jaime ces moments ou tout sagite autour de moi.
Un gamin passe tout près, tenant une énorme barbe à papa. Je craque, et me voici moi aussi avec un nuage de sucre rose autour dun bâton.
Je pince la boule et tire de petits paquets que jenfourne dans ma bouche. Hum ! Quel délice. Changement de technique. Jenroule la confiserie autour de mon index, je tire et une fois dans ma bouche, je nai plus quà sucer mon doigt pour me délecter.
Cette façon de déguster ma barbe à papa, a apparemment plus à deux trentenaires en goguette.
Ils choisissent leurs mots pour rester correct et ne pas basculer dans la grivoiserie et poliment, me font comprendre que leurs sexes sont à ma disposition, pour finir ma boule de sucre et remplacer mon doigt. Je ne peux mempêcher de rire et rouge de honte, je leurs tourne le dos.
Ils ninsistent pas et partent en quête dune autre jeune femme à taquiner.
Même si cet incident est bénin, ce soir, il ne me laisse pas indifférente et de nouveau cette étrange chaleur menvahie un court instant. Des pensées salaces me viennent à lesprit et je me surprends à mordiller avec nervosité le bâton de la barbe à papa, que je viens de finir.
Je décide de me calmer, tout ceci ne me ressemble pas.
Je moffre une canette de soda et grimpe dans la grande roue toute proche.
Moins impressionnante que les autres attractions, il y a peu de monde et je suis seule dans la soucoupe. Une petite secousse et le sol séloigne doucement. Je grimpe vers les étoiles.
Vue den haut, la fête est magnifique. Je fais plusieurs tours, puis la roue simmobilise alors que je suis tout en haut.
Le monde mappartient. Cest grisant.
Je penche la tête en arrière pour finir mon soda. Je me retrouve le nez dans les étoiles. Jai un léger vertige. Il me semble voler, mais cest de courte durée car ma soucoupe redescend déjà et me ramène sur terre. Jai adoré cette escapade dans les cieux.
Est-ce la boisson, ou bien lair frais qui régnait là haut, mais une grosse envie de faire pipi change mes plans de promenade. Trouver des toilettes. Ah ! Pour les trouver, ça cest facile, mais pour y accéder cest autre chose. Une file dattente impressionnante, me motive à prendre une autre option.
Le bois tout autour de la foire, devrait être une bonne protection contre les regards indiscrets.
Subrepticement, je me glisse entre deux stands et menfonce prudemment dans le bois. Je fais une vingtaine de mètres, et marrête pour scruter les environs. Pas de bruits suspects, seules les musiques de la fête me parviennent.
Jécarquille les yeux dans la pénombre. Lendroit me semble désert. Rassurée, je passe derrière un gros tronc, descend mon string, maccroupie et fait mon besoin urgent.
Au loin, jentends Nâdiya chanter « Et cest partis
». Sans men rendre vraiment compte, je fredonne tout en me réajustant.
Hum ! Ça va mieux, je peux retourner à la fête.
Je me retourne et me heurte de plein fouet dans un homme. Je fais deux pas en arrière, effrayée. Pas besoin de lumière et bien quétant à contre jour, je le reconnais de suite. Cest lui, le satyre du manège.
« Je ne vous veux pas de mal. »
Sil croit que ça me rassure. Je mécarte pour le contourner, mais il tend les bras pour me bloquer le passage.
« Laissez moi passer ou je crie ! »
« Non, chuttt ! Je ne vous veux pas de mal, je ne vous toucherais pas, soyez sans crainte. »
« Quest ce que vous me voulez ? Laissez-moi partir ! »
Je suis complètement paniquée. Les poings serrés, je croise instinctivement les bras sur ma poitrine, comme pour me protéger.
« Nayez pas peur. Voyez, je ne bouge pas, je reste là. Je veux juste vous regarder. »
« Me regarder ? »
Tandis que je sens mon cur taper si fort quil pourrait traverser mon t-shirt, lhomme, sans plus rien dire, sort son sexe et se masturbe. Effarée, je nose plus parler, ni bouger. Je suis tétanisée par la trouille.
Je lobserve, prête à bondir au moindre mouvement. Je suis à deux mètres de lui et je pourrais sentir son haleine tant il respire fort.
Ses jambes sont légèrement fléchies, son ventre bien en avant comme pour faire ressortir son attribut. Sa masturbation est rapide et saccadée, comme mal maîtrisée.
Ma petite expérience des hommes, me suffit pour pouvoir être certaine quil ne serrât pas long à jouir. Sitôt dit, sitôt fait.
Le sperme jailli en un long jet, qui vient sécraser sur les feuilles mortes, entre mes pieds. Un autre et encore un autre qui atterrissent devant moi. Il râle, pousse des « ouiiii », respire vite, souffle.
Pendant tout ce temps, il ne ma pas lâchée du regard.
Des frissons me parcourent la colonne vertébrale. Que vas til faire maintenant. Toujours prête à mélancer, je le regarde sessuyer avec un mouchoir et ranger son attirail. La tête basse, il me dit « Merci » et séloigne vers les lumières.
Paralysée, je ne bouge pas et le guette disparaître derrière les arbres. Je reste ainsi plusieurs minutes, tremblante.
Au sol, les traces de son plaisir ont déjà disparues, absorbées par le sol. Seul, son mouchoir de papier souille lendroit.
Je mefforce à retrouver mes esprits et je me dirige rapidement vers les lumières, vers la foule. Quand je passe à la hauteur de larbre ou je lai perdu de vue, jentends comme un sanglot. Je presse le pas tout en jetant un il.
Je laperçois, adossé à un arbre, la tête dans les mains, semblant pleurer toutes les larmes de son corps.
Je repasse rapidement entre les deux stands et me fond dans la foule.
Je marche au milieu des gens, sans savoir ou je vais, perturbée, sans plus rien voir ni entendre. Je me repasse le film de la scène, sans comprendre.
Deux flics patrouillent. Je les aborde.
« La bas, il y a un homme qui
.non, rien, excusez moi. »
Les flics me regardent bizarrement et reprennent leur patrouille.
Jignore ce qui ma retenu. Peut être de lavoir vu pleurer. Mais pourrait-il avoir des circonstances atténuantes ? En plus, il est là, je le vois. Ils nauraient eu quà le cueillir. Je le vois de dos, assis à une table de buvette, la tête entre les mains.
Et si moi aussi, je lui faisais peur ? Serrais-je assez courageuse pour aller le trouver et lui dire mes quatre vérités ?
Je mélance, reviens sur mes pas, puis reviens une foi de plus. Je tourne en rond comme une tigresse autour dune proie. Petit à petit, je me rapproche de lui.
Voilà un quart dheure que je rode. Ça y est, je suis debout, face à lui. Il a encore le visage dans les mains. Il ne ma pas vu.
Cest à cet instant précis que ma vie bascule, à cet instant précis que je décide dêtre salope.
« Jai parlée de vous aux flics. »
Il sursaute au son de ma voix et me regarde hagard. Je suis troublée. Ses yeux sont rouges et des larmes coulent encore sur ses joues. Aussi loin que je me rappelle, je ne crois pas avoir déjà vue un homme en larme et malgré la trouille quil ma foutue tout à lheure, je suis émue de le voir ainsi.
« Vous avez fait quoi ? »
« Jai parlé de vous aux flics. Ils vous cherchent. »
« Vous avez eu raison. Je vais les voir. »
Il pose ses mains sur la table pour saider à se lever.
« Restez assis. Nous avons à parler. Désirez-vous boire quelque chose ? Une bière
? »
Il hoche la tête négativement et se rassoit.
« Ben moi, jen ai besoin. Ne bougez pas, je reviens. »
Je vais à la buvette pour commander, sans lâcher mon lascar des yeux.
Je lobserve.
Cinquante ans, peut être moins, habillé cool, façon jeans et polo, bien coiffé, rasé de près, plutôt bel homme. Son regard, bleu turquoise, bien que rougis par les larmes, est magnifique, apaisant.
On me donne ma bière dans un grand gobelet en carton et je retourne masseoir. Je ne sais plus très bien par où commencer. Je tente une approche humoristique.
« Houlà ! Ici, quand on commande une bière, on en a pour son argent, il y a au moins un demi-litre. »
Je fais un bide total.
Il plonge ses yeux dans les miens.
« Que me voulez vous, mademoiselle ? Où sont les flics ? Pourquoi ne viennent-ils pas marrêter ? »
« Que ME voulez vous ? Que ME voulez vous ? Cest vous qui me dites ça ? »
Je frappe la table de mon poing et manque de renverser ma bière. Consternée, jen avale une grande gorgée. Ma peur cest complètement dissipée faisant place à la colère.
Il me semble être devant un gosse qui a fait une grosse bêtise. Il baisse la tête et commence à me raconter.
« Il y a sept ans, alors que je fêtais mes quarante cinq ans, un ami ma présenté une de ses connaissances. Cétait une femme superbe, si belle, si douce. Jai craqué tout de suite et suis tombé amoureux comme un gamin. Trois mois plus tard, elle venait emménager dans mon studio. Cétait le grand amour, je baignais dans le bonheur. Un soir, mon voisin, qui était également mon ami, est venu nous proposer une virée à la fête. Nous avons pris un verre, pendant que Camille se préparait, puis, nous sommes venus ici. La soirée sannonçait sympa. »
Il parle lentement, laissant du temps entre chaque phrase. Je le regarde et dévisage cet homme qui tout à lheure mavait foutu la trouille de ma vie.
Sa voix est chaude, douce, envoûtante. Je me rends compte que je bois ses paroles, que je suis pendue à ses lèvres.
La douce chaleur menvahie de nouveau.
Putain, quest ce qui marrive ? Il marrive que jaie bu presque toute ma bière, sans men apercevoir et que lalcool et moi, ça ne fait pas bon ménage. Je me ressaisie, me redresse, lair de rien.
« Et alors ? Quel rapport avec moi ? »
« Jai bien vu quils sentendaient bien, quils riaient beaucoup ensemble. Je ne me suis pas méfié, je nai rien vu venir. Jessayais de choper une peluche dans ces espèces de boites avec des pinces. Je mettais euro après euro. Je la voulais vraiment, cette saloperie et je lai eu. Jétais sur quelle ferait plaisir à Camille.
Ils nétaient plus là. Je les ais cherché partout. Dans les manèges, les buvettes, mais rien. Alors jai pris mon portable pour lappeler. Et là, jai entendu la sonnerie de son téléphone derrière le stand de loterie qui était près moi. Jais fais le tour et je les aient vu. »
Oups ! Jai finie ma bière. La tête me tourne un peu et franchement, jai du mal à tout enregistrer. En fait, ce mec me plaît beaucoup. Merde, voilà que mes tétons pointent. Je croise les bras, espérant quil na rien remarqué.
« Vous avez vu quoi ? »
« Elle était accroupie devant lui et
et
»
« Laissez tomber, jai compris. Quavez-vous fait ? »
« Je me suis approché deux. Ils étaient tellement à leurs affaires quils ne mont pas entendu arriver. Quand il a tourné la tête vers moi, surpris, je ne lui ai laissé que le temps de dire mon prénom « Damien ? » et je lui ai foutu mon poing dans la gueule. Il sest écroulé.
Elle, elle était encore accroupie et je lai giflé. Elle a perdu léquilibre et elle est tombée sur le coté. Elle sest relevée et ma giflé à son tour.
Je nai pas répondu. Elle a aidé lautre salaud à se relever et ils sont partis. Je ne les ais jamais revus, ni lun, ni lautre. »
« Ben cest bien triste tout ça, mais moi
quest ce que je viens faire dans votre malheur ? »
Il lève les yeux vers moi et souri. Mais dun sourire bêta, comme si ce quil allait me dire était la plus belle idiotie de la terre
et en effet
elle lest !
« Vous lui ressemblez, vous êtes son sosie parfait, une copie conforme. En vous atteignant, cest elle que je voulais atteindre. Au manège, je voulais vous conquérir, mais bien sur, je savais que cétait peine perdue. Alors je vous ai suivi, je voulais
je voulais
je ne sais pas ce que je voulais. Je suis désolé. »
Le fond de mon gobelet géant est vide. Dommage. Boire un coup aurait meublé le silence qui règne.
Je ne sais plus quoi dire et lui non plus semble-til. Je me lève et fais quelques pas, songeuse. Cest bon ! La bière na pas fait trop de dégât et je peux encore réfléchir.
Je retourne vers lui et lui tape sur lépaule.
« Allez, venez ! »
Il se lève sans rien dire, résigné. Il enfonce ses mains dans les poches de son jeans.
Je le saisi par le bras et nous regagnons lallée principale. Nous marchons ainsi depuis cinq minutes, lentement, sans rien dire. Puis, il aperçoit des flics. Je sens quil est décidé à les rejoindre, car il sécarte un peu de moi, dans leur direction. Je marrête et le retiens.
Surpris, il me regarde. Je le dévisage de la tête aux pieds et fixe mes yeux dans les siens.
« Vous vouliez quoi ? »
« Je vous en prie, arrêtez, je ne sais
Je ne peux
»
Je ménerve, tape du pied, fronce les sourcils et rageusement je lui demande :
« VOUS VOULIEZ QUOI ? »
Surpris par mon attitude, il bredouille, bafouille et fini par me dire :
« Vous baiser, sans doute
Vous baisez pour me venger delle, pour la souiller par lesprit. »
« Venez avec moi ! »
Fermement, je lagrippe par le bras et passant derrière un manège, je lentraîne dans le bois.
Je le tire, le forçant à avancer dans la pénombre. Il me demande inquiet ou nous allons, ce que je fais. Je ne réponds pas.
Notre marche e se termine lorsque mon tibia heurte le banc en bois dune table de pique nique, que jai vu trop tard. Je me penche pour me frotter la jambe et il fait de même.
« Vous avez mal ? »
« Cest rien ! »
Je me redresse, lui aussi. Quelques centimètres seulement, nous séparent. Je peux sentir son parfum, lentendre respirer.
« Que fait-on ici ? »
« Je viens davaler un bocal de bière, il faut que je pisse. Vous savez ?
pisser ! Mais siiiii, vous mavez déjà vu faire, rappelez-vous. »
Sans attendre sa réaction, je relève ma jupe, baisse mon string et maccroupie au pied dun arbre.
Là, jai fait fort.
Le pauvre à la tête à lenvers. Il ne sait plus quoi faire et gêné, il nose pas regarder.
Je ne devrais pas, mais jai de la peine pour ce mec.
Je me vide la vessie pendant au moins une minute. Plutôt que de remonter mon string, je laide à tomber à terre. Je me relève et extirpe mes pieds du bout de tissu, que je pousse de la pointe de ma chaussure, derrière larbre.
Plus légère, je suis prête à reprendre ce pour quoi je lai entraîné ici.
Me revoici de nouveau face à lui.
Doucement, je relève mon t-shirt et le passe au dessus de mes seins libres.
« Non
Il ne faut pas
Il
»
Sans lâcher son regard, je pose un index sur sa bouche et dans un souffle léger
« Chuttttttt. Tu préfères les flics ?»
Puis je pose mes deux mains sur sa taille et remonte lentement son polo. Ceci fait, je ne le touche plus et laisse mes bras le long de mon corps.
Lentement, je réduis la distance qui nous sépare. Mes tétons durcis par lexcitation, finissent par le toucher. Jécrase doucement ma poitrine sur son torse. Contre mon sein droit, je peux sentir son cur qui fait des bonds. Japproche mes lèvres des siennes, mais ne lembrasse pas.
« Sil vous plais, arrêtez, il ne faut
»
« Chuttttt »
Je lui souffle dans loreille et descend en lui léchant le cou de la pointe de ma langue. Je passe le barrage de son polo et continue ma progression jusqu'à sa poitrine.
Je suce son téton, je laspire, le mordille.
Mes mains plaquées sur son torse entament une lente descente. Lénorme paquet qui déforme son jeans, ne laisse aucun doute sur son état.
Pourtant, il matt les poignets et mécarte les mains de son pantalon.
« Ça suffit maintenant ! Arrêtez ce petit jeu ! »
Surprise, je me redresse, mais bien décidée à ne pas me laisser impressionnée, je me recolle à lui.
La mâchoire serrée, les sourcils froncés, je tente de faire preuve dautorité et de récupérer la situation en ma faveur.
Je le sens vidé, faible, à ma merci.
« Lâche moi les poignets et ne refais jamais ça ! »
Sidéré par le ton employé, il me lâche et laisse tomber ses bras le long de son corps. Ainsi libérée, je passe une main derrière sa nuque et lembrasse fougueusement, tandis que mon autre main, malaxe son entre jambe avec ardeur.
La fermeture éclair ne me résiste pas longtemps. Sans chercher à comprendre, je tire le caleçon vers le bas et mes doigts sentent enfin, le doux crissement des poils pubien.
Mon pouce heurte la base de son pénis. Un par un, mes doigts prennent leur place autour du membre raidi. Il palpite à chacune de mes pressions, doux, chaud, vivant. Je le sors en douceur et latt à deux mains.
Je décolle mon corps, libère sa langue et sa bouche de mes lèvres gourmandes. Je fais un tout petit pas en arrière, juste pour lui permettre de voir mes yeux qui pétillent de malice et denvie.
Ses mains se lèvent pour me saisir la taille, mais je recule rapidement, tout en le tirant par sa virilité, que je nai pas lâché.
Mes fesses heurtent le bord de la table de pique nique. Surprise, je bascule légèrement en arrière et je dois abandonner ma prise pour récupérer mon équilibre en mappuyant sur la table. Il profite de cet instant dinattention pour me ressaisir les poignets, sécraser contre moi et reprendre ma bouche fiévreusement.
Je mabandonne.
Il relâche son étreinte et ses mains prennent dassaut mon corps brûlant de fièvre. Je me cambre pour lui offrir mes seins. Son dard, dur et raide, a soulevé ma jupe. Son gland bouillant, rentre en contact avec ma vulve trempée. Il glisse dessus, à plusieurs reprises, venant écraser, frotter mon clito gonflé, irradiant mon ventre de plusieurs vagues de plaisirs intenses.
Mes bras ne me soutiennent plus et je mécroule sur la table, offerte.
Mes jambes enserrent sa taille et linvitent à se coller plus fort contre moi. Il nen faut pas plus à sa queue, pour profiter de sa position idéale et investir mon puits damour. Elle me pénètre lentement, glissant sur mes parois inondées de mouilles grasses.
Accroché à mes seins, il la pousse au plus profond de moi.
Vaincue, je lâche mon premier cri de plaisir. La machine se met en route, me prenant et me reprenant, lentement dabord et plus fort ensuite, pour revenir plus tard à une allure moins soutenue.
Ses mains me caressent, les seins, le cou, mon ventre ou encore branle mon clito.
Cambrée, tête en arrière, bouche ouverte, je ne suis plus que plaisir et luxure. Ma vue brouillée par les larmes du plaisir, me laisse entrevoir une lune ronde et claire qui danse dans les branchages, la haut, tout la haut.
Un craquement, des pas, des chuchotements. Je reviens sur terre en un dixième de seconde. Mon cur cesse de battre, je retiens mon souffle. Je suis glacée de trouille.
Damien, lui, malgré ma chatte qui cest resserrée dun coup, continu à me prendre.
Je le regarde. Il a la tête tournée vers la droite. Lui aussi a du entendre quelque chose, alors je tourne la tête à mon tour.
Dans lobscurité du bois, à peine éclairé par la fête bien éloignée, deux hommes sapprochent.
Paniquée, je relâche létreinte de mes jambes et tente de me lever. Mais Damien ne voit pas les choses ainsi. Il passe ses bras sous mes genoux et me plaque contre lui. Me voilà à léquerre, mes pieds à hauteur de son visage. Comme excité par cet événement, il me baise deux fois plus fort. Il a reprit le pouvoir.
« Damien, putainnn ! Arrêteee ! Putainn ! Arrêteeee ! »
Alors, il me regarde et souriant me fait :
« Chuttttt ! »
Les deux hommes viennent droit sur nous. Soudain, je les reconnais. Ce sont les deux compères qui mont taquiné tout à lheure.
Je tente une dernière supplique, mais rien ny fait, mon bourreau ne me lâchera pas.
Jai honte comme jamais, mais légèrement soulagée davoir pus les identifier, même si ça ne change rien au problème.
Ça y est, ils sont là et je vois leurs visages au dessus du mien. Ils se sont placé de chaque coté de la table, que je cramponne aussi fort que je le peux. Je les sens surpris de trouver la petite fille sage, accoutrée et besognée de la sorte, mais ravis aussi de pouvoir admirer son corps ainsi offert.
Leurs mains ségarent sur mes seins et mon ventre. Ils me caressent le visage, lissent mes cheveux. Puis, presque ensemble, ils se penchent pour sucer mes seins.
Je me détends, de nouveau envahie, une fois de plus, par cette chaleur étrange.
Je me veux accueillante et ondule mon bassin pour mieux dévorer le sexe qui me remplie.
Damien a ralenti la cadence, sans doute pour éviter de se libérer de suite.
Mon ventre monte et descend au rythme de ma respiration qui accélère doucement.
Les compères membrassent à tour de rôle, plongent des doigts dans ma bouche que je lèche et suce. Je lâche la table et cherche leurs queues à laveuglette.
Hum ! Deux beaux monstres chauds glissent entre mes doigts. Je les caresse, les étirent et les serrent pour quils me donnent quelques gouttes de cyprine, que jétale sur mes paumes de mains et que je porte à ma bouche avec délectation.
Lodeur de sexe me rend folle. Il me semble perdre la tête. Je suis prise de spasmes et je jouie comme jamais. Je pousse un cri de contentement, alors que de mon vagin jailli une fontaine damour qui jen suis sure, ne manquera pas de tacher le jeans de Damien.
Je me vide de mon plaisir, encore et encore. Le liquide coule entre mes fesses, jusqu'à mon anus, éclaboussé par les couilles qui me frappent régulièrement.
Un coup plus fort, puis un autre et une nouvelle chaleur remplie mes entrailles. Damien joui avec force. Les yeux au ciel il râle telle une bête sous les yeux admiratifs des deux acolytes.
Il baisse la tête et me fixe. Il se penche un peu sur moi, pour mieux apprécier sa victoire. Pas un mot, pas un sourire. Il sécarte un peu, relâche mes jambes et mabandonne à mon sort.
Pas encore redescendue de mon sublime orgasme, je suis prise en charge par les garnements.
Sans attendre, ils me remettent debout et me penche en avant. Un gland trempé de plaisir, glisse entre mes lèvres et senfonce dans ma bouche. Pour la première fois, je prends plaisir à sucer et à lécher un sexe dhomme.
Derrière moi, lautre « gland » se frotte à moi, recueillant la liqueur blanchâtre et gluante qui séchappe de ma vulve. Puis, consciencieusement, il létale sur mon anus. Pressentant la sodomie très proche, je respire fort et me détend. Un doigt expert, prépare le passage, lubrifiant copieusement les cloisons à laide du sperme de Damien.
Ma chatte coule encore de plaisir, lorsque le gland force louverture de mon fondement. Complice et consentante, je me laisse remplir lentement et lorsque le piston, enfin accepté, rentre en action, je suis de nouveau submergée par le plaisir.
Mes seins ballottent en cadence. Je les prends à pleine main et les malaxe fermement, regrettant presque quil ny ait pas quelqu'un pour le faire à ma place.
De la bave séchappe de la commissure de mes lèvres, à chaque fois que le pieu sort de ma bouche. Je le sens vibrer, enfler et se raidir encore plus. Soudain ma tête est prise entre de puissantes mains. Le sexe simmobilise sur ma langue et un flot discontinu de foutre gicle au fond de ma gorge. Javale par grande rasade, la liqueur visqueuse avec contentement, alors que mon orifice anal, libéré, est copieusement arrosé du même jus bouillant.
Je tombe à genoux, épuisée. Je me recroqueville sur mes cuisses et profite encore quelques instants du plaisir qui minonde. Lorsque je lève la tête, les deux hommes sont assis sur les bancs et mobservent gentiment.
« On te raccompagne, viens. »
« Où est lhomme qui était avec moi ? »
Ils haussent les épaules. Il est parti sans rien dire.
Je messuie comme je peux avec un mouchoir que javais dans la poche de mon gilet, je me réajuste et part à la recherche de mon string, abandonné au pied dun arbre.
Je le trouve rapidement.
Dessus, posé, il y a un petit mot griffonné sur un paquet de cigarette déchiré.
A lannée prochaine. Damien
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