Ciné Folie Ii

Une pluie incessante tombe depuis ce matin. Un samedi dans l’eau ce n’est pas le pied. Ce n’est pas aujourd’hui que j’étrennerais ma nouvelle jupe.
Pour tromper mon ennui, je navigue sur le net. Par hasard, je tombe sur un site qui publie des histoires coquines. « Histoires de sexe ». Pourquoi pas !
Sans trop de conviction, je parcours quelques textes. Bof ! J’ai du mal à accrocher. Je m’apprête à quitter le site lorsque le titre d’une histoire m’interpelle.
« CINÉ FOLIE »
Drôle de titre ! Je ne m’attends pas à ce que cette histoire soit mieux que les autres. Je ne me fais pas trop d’illusion. Mais ca ne coute rien d’y jeter un coup d’œil.

« Claude dit :
OK ! Et tu n’oublies pas, tu me racontes.
Sandrine dit :
Promis, je te raconte.
J’éteins mon ordinateur. Je viens de passer une heure, sur MSN, avec un… »

Mince ! On sonne à ma porte.
« Bonjour Aurélie, je ne te dérange pas au moins ? »
C’est ma petite voisine du dessus. Je dis « petite » parce qu’elle est un peu plus jeune que moi. Elle vient de fêter ses dix huit ans. Elle s’est émancipée, très tôt, avec l’aide de ses parents. Moi, j’aurais mis vingt deux ans, pour accepter de quitter le cocon familial et atterrir dans ce studio.
« Mais non, Marion, bien au contraire. Je m’ennuie un peu là ! Entre. »
Je n’ai pas pris le temps de quitter ma page sur internet. Et naturellement…
« Heu ? C’est quoi ca CINÉ FOLIE ? »
« Ho ! Ça ? C’est rien ! C’est une histoire. Je suis… »
« Tombée dessus par hasard, je parie ! »
« Ben oui, pourquoi ? »
« Mais Ouiiii ! C’est caaa ! »
Elle s’amuse de me voir rougir.
« T’inquiète ! Moi aussi je visite des sites de cul ! Y a pas mort d’homme. Allez, viens là, on va la lire ensemble. OK ? »
Un peu honteuse tout de même, je me pose près d’elle.
Elle trouve amusant de la lire à haute voix. Elle y met même l’intonation.

Je la laisse faire.

« ... La caissière lis toujours «VOICI».
Je marche rapidement jusqu'à un café et descend aux toilettes pour vérifier ma tenue.
Avant de reprendre le métro, je déguste un bon crème. Dans la rue, des hommes passent et me regardent.
Et si l’un d’eux … »

Elle souffle.
« Ben dis dont ! Ce n’est pas une sainte cette fille là ! »
« Oui. En même temps, elle n’existe pas. Je reconnais que le type qui a écrit ca a beaucoup d’imagination. Tu veux un café ? »
« Oui, je veux bien. En même temps, je ne crois pas qu’il ait tout inventé. »
« Que veux-tu dire ? »
« Ben, ce ciné…je crois bien savoir ou il se trouve. »
« Tu crois ca ? »
« Tu sais des cinés de quartier, il n’y en a pratiquement plus. Qui plus est, ne passant que des films d’horreur, je n’en vois qu’un. »
« Vraiment ? »
« Viens on va vérifier ! Je te parie un restau. »
« Ok ! Je tiens le pari ! »
Elle retourne se changer. Je fais de même et …

…C’est ainsi que nous nous retrouvons au métro « Strasbourg saint Denis ».
Je ne suis pas mécontente d’avoir opté pour mon imper. Il tombe des cordes. Ca aura au moins le mérite de protéger mon pull en mohair et…ma jupe toute neuve.
Marion a voulu jouer la maligne avec son petit blouson de cuir. Sa jupe est encore plus courte que la mienne, et même si elle ne le dit pas, je suis sur qu’elle se gèle.
« Viens vite, c’est par là ! »
Alors bien sur, elle me fait marcher au pas de course.
Mince ! Elle avait raison. Elle s’arrête devant un petit ciné. Je vois la caisse, la porte qui doit mener aux escaliers, tout comme dans l’histoire. Il passe « Alien. Résurrection » et « Jeu d’ ».
« Je connais ! C’est Chucky, la poupée tueuse ! J’adore ce film ! Viens, on y va ! »
« Heuu ! Marion, tu sais moi les films d’horreur ce n’est pas mon truc. »
« Mais c’est rien ! C’est même plutôt drôle. »
Inutile d’insister, elle est déjà à la caisse.

Nous poussons la porte. Il y a bien un escalier qui descend et en bas nous trouvons la porte au hublot.
« Alors, tu vois ? Tu es convaincue ? »
« Si derrière cette porte il y a encore trois marches, je le serrais. »
Je pousse la porte. Elle grince comme dans l’histoire. C’est incroyable, il y a trois marches. Nous ne parvenons pas à nous retenir de pouffer de rire.
Le film est commencé.
« Chuttttt ! »
Trois personnes nous demandent de nous taire.
Pour faire une entrée discrète, c’est raté.
Nous ne voyons rien de la salle et pas de chance, « Alien » est le film le plus sombre qui soit.
Marion me prend la main et nous nous glissons dans la première rangée venue. Elle va jusqu’au bout et se cogne au mur. Nouvel éclat de rire, nouvelles remontrances des spectateurs mécontents.
Nous reculons de deux sièges et nous nous installons. Je retire mon imper que je plie consciencieusement et le pose sur mes genoux une fois assise. Marion ouvre son blouson, mais ne le retire pas. Dessous, elle ne porte qu’un fin chemisier. Je le savais, elle doit être glacée.
Sur l’écran, l’hémoglobine coule à flot. Finalement, j’accroche et je suis à fond dans le film.
Sur la gauche de l’écran il y a la porte qui mène aux toilettes. Un homme en sort et reste au haut des marches. Sans doute pour habi ses yeux à la pénombre.
Il descend, semble hésitant, puis il se dirige droit sur notre rangée et y pénètre.
C’est un homme d’une quarantaine d’années. Pas vraiment laid. Pas vraiment beau, non plus. A sa façon de s’habiller, je dirais qu’il tente de se rajeunir. En tout cas, il aime le parfum. Je le sens d’ici.
Étrangement les six sièges libres à ma gauche n’ont pas sa faveur. Sa préférence se porte sur les deux derniers de la rangée, près de mon amie.
Nous sommes obligées de nous lever pour le laisser passer. Je maintiens mon imper contre mes cuisses pour qu’il ne tombe pas. Marion, elle, cherche son équilibre et se tenant du bout des doigts aux accoudoirs.

L’homme semble être à l’étroit pour passer. Beaucoup plus, à mon avis, qu’il ne devrait.
Je sens le revers de sa main frotter la mienne. En un éclair je comprends et le regarde manœuvrer avec Marion.
Avec le strapontin replié derrière ses jambes, elle se retrouve légèrement cambrée. Elle semble s’offrir et se tendre vers cet homme. Alors qu’il n’en est rien bien sur. Mais cette position est une aubaine pour le type.
Je le vois frotter son épaule contre les seins de Marion et sa main se coller à son entre jambe. Je ne sais même pas si elle y a prêté attention. Mais il ne s’arrête pas là. Alors qu’elle commence à se rasseoir, il se tourne vers elle et lui chuchote :
« Excusez moi, je crois avoir laissé tomber mon portefeuille. »
Marion n’est pas relevée, qu’il est déjà penché entre elle et le fauteuil de devant.
Nous nous regardons, interrogatives.
Puis il se relève, mais pas de profil, non ! Mais face à elle. Je vois très nettement son manège.
Son nez accroche le bas de la jupe de Marion, qui remonte un peu avec lui. Puis il frotte son visage au ventre et à la poitrine de celle-ci avant de se retrouver le visage à quelques centimètres du sien, le corps plaqué contre elle. Il s’excuse gentiment et passe.
Nous sommes stupéfaites. Tout cela c’est passé si vite que Marion n’a pas eu le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait
Cela ne nous empêchera pas d’éclater de rire une nouvelle fois lorsque le type se cognera contre le mur.
Du coup il est calmé et s’assoit. Nous reprenons le cours de notre film.
Pas pour longtemps. Il se lève et s’installe sur le strapontin près de mon amie.
Elle le regarde et il se sent obligé de se justifier. Désignant le siège près du mur :
« Il est cassé ! »
Il se passe cinq minutes sans incident, mais soudain, Marion me donne deux petits coups de coude. Pas besoin d’explications. Je me penche légèrement pour observer le type.
Bien enfoncé dans son siège, il se doit d’écarter les jambes pour ne pas être gêné par le dossier de devant et de ce fait son genou frôle celui de Marion.

Elle se tourne légèrement vers moi et me fait un clin d’œil agrémenté d’un grand sourire.
Du coup, c’est moi qui me sens gênée. J’espère que cette histoire ne l’a pas excité au point de se laisser faire. Pourtant…
Il l’a caresse maintenant du bout de l’auriculaire et devant son manque de réaction devient plus pressant. L’annulaire, le majeur. Désormais sa main entière est posée sur le genou.
Avec la plus grande prudence, je chuchote à Marion :
« Tu veux qu’on change de place ? »
Et elle de me répondre :
«Non ! Laisse faire, ca m’excite ! »
« T’es folle ou quoi ? »
Je n’en crois pas mes yeux. Elle se laisse glisser dans le siège. Du coup, la main de l’homme, qui elle n’a pas bougée, se retrouve sur sa cuisse.
« Arrête Marion ! Arrête ! Rhooo !»
Je n’aurais jamais cru ca d’elle. Je la savais excentrique et libérée, mais là…
Le type continu sa progression et sa main passe presque sous la jupe de Marion.
« Allez ! Viens ! On s’en va ! »
« Surement pas ! Ça me plaît bien, moi. T’a qu’a partir si tu veux, moi je reste ! »
Et là, elle fait une chose d’une inconscience totale. Elle écarte les jambes.
« Mais t’es complètement folle ! Arrête ca tout de suite, merde ! »
Mais je parle dans le vide.
Le type doit être aux anges d’avoir trouvé une salope.
Sa main passe sous la jupe, dévoilant le haut des cuisses de la déséquilibrée. Nouvelle surprise. Mademoiselle porte des bas, mais pas de culotte. S’en est trop.
« Tu l’auras voulu, je me tire ! Salut pauvre folle ! »
Je me lève. Elle ne tourne même pas la tête.

Elle rentre quatre heures plus tard et sonne chez moi.
« Ho, toi, t’es fâchée ! »
« Non, pas du tout. C’est ta vie, tu en fais ce que tu veux. Je trouve juste que tu as pris des risques inconsidérés, et pourquoi ? Je te le demande ? »
« Mais nonnn ! Qu’est ce que tu voulais qu’il m’arrive, hein ? »
« Mais merde à la fin ! Tu as écarté les cuisses à un homme qui t’es totalement étranger ! »
« Et alors ? Il m’a fait jouir ! C’est ca le principal ! »
« Tu t’es donnée à un vieux dégueulasse ! »
Elle éclate de rire et me prend dans ses bras.
« Ben oui, je me suis donnée ! Tu ne voulais quand même pas que je le fasse payer ? Tu sais ca porte un nom et c’est interdit ! »
« Mais c’était un vicelard, un salaud qui profite des filles ! »
« Pas du tout ! Je pouvais partir ! Et puis tu sais, je suis sur que ce n’était qu’un pauvre type célibataire, sans aucun doute en manque de femmes et d’affections. Allez, Aurélie ! Fais-moi un beau sourire. »
J’aime beaucoup cette fille et il n’est pas question que je me fâche avec elle. Alors, pour lui montrer que je ne suis plus en colère, j’honore mon pari perdu et je l’invite au restaurant.

Trois semaines se sont écoulées depuis cet « incident ».
Trois semaines que je dors mal, que je n’arrive pas à me concentrer sur mon travail. Trois semaines que je ne pense qu’a ca. J’ai tourné et retourné cette histoire dans ma tête des centaines de fois. J’en ai même rêvé.
Mais le plus étrange, c’est qu’aux fils des jours je m’approprie cette histoire abracadabrante.
Je m’imagine à la place de Marion et ca ne m’offusque plus beaucoup. Je crois même capter l’essence même du plaisir que l’on peut en retirer. Je crois pouvoir ressentir cette douce crainte, cette douce peur qui doit prendre au ventre. Je crois…
On sonne. C’est elle.
« Ha ben tu tombe bien ! Je voulais te demander quelque chose. »
« Si je peux te rendre service… »
« Me rendre service, non, mais m’expliquer, oui. »
« J’espère que ce n’est pas encore cette histoire de cinéma, dis ? »
« Heuu ! Ben en fait, si. Un peu. »
« Ha non ! Là c’est bon ! On va encore s’engueuler ! »
« Mais non ! Je voulais juste te demander si après coup, tu étais toujours d’accord pour dire que c’était sans risque. C’est tout. »
« Évidement ! Il n’allait pas m’égorger ou me … Tu vois ce que je veux dire. »
« Oui, bien sur. Tu ne me dirais pas ce qu’il c’est passé quand je suis partie ? »
« Il m’a dit qu’il regrettait de t’avoir fait fuir, et qu’il aurait aimé que tu restes. »
« Et ? »
« Et quoi ? »
« Ben, qu’est ce qui c’est passé ? »
« Mais c’est quoi cet intérêt soudain pour tout ca? Pffff ! Il m’a caressé. Il m’a branlé. Je l’ai sucé et puis voilà. C’est bon ? Tu sais ce que tu voulais savoir ? T’es bizarre toi ! J’te jure ! »
« Mais…T’a joui ? »
« Comme une folle ! Bon, allez, ca vas comme ca ! On se revoit plus tard, quand tu serras redevenue toi-même. Salut ! »
Elle claque la porte.
Oups ! Je crois que je l’ai encore fâché, là.

Assise sur mon lit, je finis de me sécher les cheveux, songeuse. Mais de toute façon, voilà trop longtemps que j’y pense et j’ai pris une décision… Je veux savoir, je veux me rendre compte de moi-même et me mettre en situation.
En fait, je me cherche des excuses pour le faire, alors que c’est tout simplement parce que j’ai envi de le faire. Mais quand ? Là, je ne suis pas encore vraiment décidée.
Nue devant le miroir, je me contemple.
Je suis plutôt pas mal foutue. J’arrive à comprendre que les hommes se retournent sur moi.
Oups ! Trêve de prétention. Ce n’est pas mon genre.
J’écarte un peu les jambes et je me caresse tout doucement. J’aime faire ca devant mon miroir. Ainsi je vois ce que les autres pourraient voir et ca m’excite terriblement.
Je fantasme sur des situations que je pourrais vivre si j’étais une salope.
Comme par exemple enfiler mon imperméable sur mon corps nu et m’imaginer m’exhibant dans la rue devant tout le monde.
Ho, il m’est bien arrivée, deux ou trois fois, de descendre chercher mon pain ainsi, mais au grand jamais je n’aurais osé ouvrir mon manteau. C’est évident.
Par contre, je me souviens très bien de l’état d’excitation ressenti en remontant chez moi. Je m’étais masturbée comme une forcenée.
Il me semble être fiévreuse. Je tremble et j’ai le feu aux joues.
En fait je suis comme une qui se prépare à faire une grosse bêtise.

Me voilà devant le cinéma, nue comme un ver sous mon imperméable. Pour seuls ustensiles, mes bottes et un foulard de soie pour cacher la peau nue de mon léger décolleté.
Le bref voyage en métro a été agréable. La doublure de mon imper qui frôlait ma peau, était comme autant de caresses légères qui réchauffaient mon ventre.
J’hésite encore. Je tourne en rond.
Allez ! J’y vais.
Payer ma place, pousser la porte, descendre les escaliers.
Il me faut maintenant pousser la porte au hublot. Celle qui grince.
Je la pousse et je percute un homme qui sort. Tout a été très vite.
Tout en sortant, l’homme jetait un dernier coup d’œil à l’écran. J’ai juste eu le temps de faire « Oupss ! ». Il a été surprit et instinctivement il a levé les mains pour amortir le choc. Elles se sont posées directement sur ma poitrine. Il les a retirées immédiatement.
« Ho ! Pardon mademoiselle ! Je suis désolé ! Vous m’avez fait peur ! »
Je lui souris et descends les trois dernières marches.
Je ne m’assois pas au même endroit qu’avec Marion. La première fois, j’avais observé qu’il y avait d’autres rangées de fauteuils qui disparaissaient sous la cabine de projection. Je n’ai pas vu jusqu’ou car cette endroit de la salle est beaucoup plus sombre. C’est dans cette partie que je veux m’installer.
J’y vais un peu à tâtons, mais je fini par distinguer le bout du cinéma.
Je m’installe au centre de l’avant dernière rangée. Le premier spectateur est à au moins sept ou huit rangées devant moi. Je ne serrais pas déranger, c’est sur.
Je tente de voir s’il y a du monde dans la salle. A vue de nez, je dirais une vingtaine de personnes, exclusivement masculine.
Il fait chaud. Je défais mon foulard et je le range dans ma poche. Je m’enfonce dans mon siège afin de pouvoir poser ma nuque sur le dossier.
Je reconnais que ce n’est pas la bonne place si je veux vivre ce que Marion a vécu, mais peut être ne suis-je pas prête à franchir le pas. Ce n’est pas vraiment facile tout de même !
Pourquoi me suis je mise nue sous mon imper ? Qu’est ce que cela m’apporte. Je souris intérieurement de ma bêtise.
C’est l’homme avec qui je me suis cognée qui me sort de mes pensées.
Il n’est pas parti. Je le vois dans l’angle du renfoncement. Il essaie de se faire discret. Il m’observe, j’en suis certaine.
Merde ! Voilà que je prends peur.
Ho ! Comme dit Marion, je pourrais toujours partir s’il m’ennuie.
Mon cœur cesse de battre lorsqu’il s’engage dans l’allée et qu’il remonte la salle.
Il avance doucement jusqu’à ma travée et finalement s’installe dans la dernière rangée coté mur. Ouf !
Je regarde le film depuis près d’une heure. C’est un film d’horreur dont le titre m’échappe totalement. Enfin… horreur, horreur !!! Moi je trouve qu’il s’apparente plus à un film érotique qu’à celui d’un film d’horreur. Il y a tout un tas de jeunes filles, quasiment à poil en permanence et qui s’envoient en l’air à tour de bras. Bon, certes, elles se font égorger à tour de rôle, mais quand même !
Ceci dit, ces filles ne me laissent pas entièrement indifférente. Elles sont toutes plus belles les unes que les autres. Les types aussi sont plutôt bien foutus.
De voir tout ces jeunes gens se caresser, s’embrasser et faire l’amour, m’émoustille beaucoup.
Il me semble sentir mon intimité s’humidifier abondamment. Mince ! À ce point ?
Je glisse deux doigts entre les boutons de mon imper. J’écarte légèrement les cuisses et frotte ma vulve.
Humidifier ? Le mot est faible. Je dégouline et de me sentir ainsi m’excite au plus haut point.
Je me caresse doucement. Je fais glisser mon majeur sur mon clito étonnamment gonflé.
Ma respiration s’accélère. Je ferme les yeux.
Je défais un bouton afin de pouvoir passer ma main entière sous mon imper.
Hummm ! Quel bonheur. J’entends une fille jouir sur l’écran. J’ouvre les yeux. Je la regarde prendre son pied et soudain… Je prends le mien. Je suis prise de petits spasmes et je pousse un petit « Hi ! », incontrôlable mais très discret.
Je respire profondément et je me calme doucement en regardant la petite se faire ouvrir la gorge. Beurck !
Je retire ma main et ferme le bouton.
Inconsciemment, je porte mes doigts à ma bouche. J’aime l’odeur de ma jouissance et je ne peux pas m’empêcher de sucer et de lécher mes doigts.
Gourmande que je suis !
Mais soudain, je ne me sens pas bien. Je ne sais pas pourquoi. Quelque chose ne va pas. Quelque chose me dérange. Mais quoi ?
Un léger toussotement me fait tressaillir.
Sans tourner la tête, je tente de regarder sur le coté.
J’aperçois le type. Il est penché, les bras croisés sur le dossier des sièges de ma rangée, sur lesquelles il fait reposer son menton.
Autant dire qu’il peut m’inclure sans difficulté dans son champ de vision.
Merde ! Je l’avais complètement oublié celui là.
Est-ce qu’il a vu mon petit jeu ? Est ce qu’il m’a entendu ?
Bon ! Je crois qu’il est temps pour moi de m’en aller. Mais il se lève avant moi et du coup, je n’ose plus bouger.
Il redescend dans la salle en direction des toilettes. Ouf ! J’ai eu le trac.
Mais je me réjouis trop vite car il s’arrête. Il regarde sa montre. Il a du mal à voir et se penche pour capter la lumière produite par l’écran.
Il fait demi-tour et remonte.
Mince ! Pourvu qu’il sorte. Mais il passe la porte et monte encore l’allée.
Il approche et il se passe ce que je craignais le plus…Il s’assoit près de moi.
Je ne peux pas lui jeter la pierre à bien y réfléchir.
Quand nous nous sommes percutés, bien que ce fut rapide, il a bien du sentir que mes seins n’étaient pas prisonnier d’un soutien gorge ! Peut être même s’est t'il rendu compte qu’il n’y avait rien sous mon imper ? Je n’en sais rien ! J’ignore ce qu’il a perçu comme sensations.
Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas perdu une miette de mon petit plaisir solitaire.
Normal qu’il puisse penser que je suis une coquine en demande, voir même une grosse salope qui veux se faire baiser.
Je ne sais même pas ce que j’espérais en venant ici, habillée comme ca. En fait, je ne sais toujours pas ce que je veux. Je dois être folle.
Voilà un bon quart d’heure qu’il s’est installé. Il ne s’est rien passé même si je le sens un peu agité. Ça me rassure un peu.
Mais soudain.
« Hummm ! »
Surprise, je me tourne vers lui.
Il a son sexe à la main et se masturbe doucement. Mon cœur fait un bon et je noie rapidement mon regard dans l’écran.
Son petit cri de satisfaction n’a pas été discret du tout, et j’ai vu deux personnes se retourner, un court instant, vers nous.
Il m’a annoncé la couleur. Moi qui le croyais sage, c’est raté
Son genou vient frôler le mien. Puis son auriculaire me touche. Je retrouve toute la technique d’approche qu’avait subit Marion il y a trois semaines. Pour la première fois, j’arrive à comprendre ce qu’elle avait pu ressentir.
Dès la touchette du genou, j’ai été prise d’un grand frisson. Une peur étrange s’est emparée de moi. Ho ! Pas une grande peur, non ! Une toute petite, insidieuse. Une de celle qui vous casse les pattes.
Je me sens molle. Incapable de bouger. Mais pourtant, je me sens excitée avec le feu au ventre.
Toutefois, je serrais bien incapable de faire comme mon amie et écarter les jambes.
Je reste inerte, neutre, passive.
Mon imperméable est long. Il caresse mon genou par-dessus ce dernier. Puis ma cuisse.
Moi accrochée aux accoudoirs, je fixe l’écran sans bouger. J’ai peur et pourtant je sens mon sexe humide et bouillant.
Il redescend sa main jusqu’au dernier de mes boutons. Il le défait. Puis un autre, et encore un. Il aide un pan à glisser sur le coté, pour dévoiler une de mes cuisses à son regard.
« Hummmm ! »
Celui-ci était encore moins discret que le précédent et là, ce sont quatre personnes intriguées qui se retournent. Si il continu ainsi, c’est toute la salle qui va se retourner.
Sa main touche ma peau pour la toute première fois. Elle est douce et chaude. Le pauvre doit avoir la fièvre et le cœur qui bat fort, tout comme le mien d’ailleurs.
Il serre mon genou entre ses doigts, et le caresse avec son pouce. Puis, avec beaucoup de douceur, il tente d’écarter mes jambes en plaçant son pied derrière le mien et en essayant de l’amener vers lui. Je résiste. Il retente encore, une fois, deux fois et je fini par céder à la demande. Je m’ouvre, pas trop, juste ce qu’il faut.
Il plonge sa main sur l’intérieur de ma cuisse. Là ou la viande est plus chaude, là ou elle commence à être plus moite.
Ma respiration se fait plus rapide.
« T’es cul nu ? Tu n’a rien là-dessous ! »
Sa phrase me glace le sang.
« Et le reste, y a rien non plus ? »
Alliant le geste à la parole, il me prend un sein à pleine main au travers de mon imper. Il me caresse fort. Il le malaxe, l’écrase entre ses doigts à m’en faire presque mal.
Je le sens surexcité.
« Mais non ! Il n’y a rien non plus ! T’es une bonne salope toi ! J’ai de la chance ! Pas vrais ? »
Je suis scotchée à mon siège, paralysée et bien sur je ne réponds pas.
« Tu veux...u...i…r...? »
Je n’ai pas entendu ce qu’il vient de me dire et machinalement…
« Pardon ? »
« Tu veux jouir ? »
Et moi, pauvre idiote que je suis, je laisse répondre mon envie avant mon cerveau.
« Oui ! »
« Hummm ! Prend ma queue. Branle-moi, salope ! »
Il tente de prendre ma main. Mais je suis trop bien accrochée, il n’y parvient pas.
« Humm ! T’es une timide toi ! Fais voir si c’est joli là-dessous ?»
Il se tourne un peu et déboutonne mon imper en commençant par le haut.
Je pourrais me lever et m’enfuir, mais je me sens étrange. Je ne veux plus partir. Je veux… Je veux…M’abandonner, me donner, m’offrir peut être. J’ai l’impression d’être e. Peut être est ce l’adrénaline que je dois fabriquer en masse, peut être même de l’endorphine ? Je l’ignore, mais au-delà de ma peur, je me sens bien et presque détendue maintenant.
Il a fait sauter tout les boutons jusqu’à la ceinture. En fait, c’est la seule chose qui tient encore mon imper plus ou moins fermé.
Il glisse sa main dans l’ouverture. Je tressaille au contact de ses doigts sur mon ventre et il se contracte. Une onde électrique traverse tout mon être.
Il le caresse longtemps puis laisse sa main glisser jusqu'à ma taille et remonte vers ma poitrine.
Son pouce atteint mon sein droit. Il glisse dessus, s’attarde un instant sur mon téton dressé, dur comme une gomme de crayon à papier, puis glisse sur le dessus afin de permettre aux autres doigts de le prendre par-dessous.
Sa main est ferme comme sa palpation. Il ne ménage pas mes seins, mais sait faire des poses pour titiller mes tétons, les pincer, les étirer.
Il respire de plus en plus fort.
Son autre main continu de caresser sa verge tendue. J’ai peur qu’il jouisse. Ou, quand, comment ?
Finalement, il l’a délaisse. Il se penche sur moi pour sucer et caresser mes seins, tandis que sa main fraichement libérée, plonge entre mes cuisses.
Il me fouille de ses doigts agiles, pince mon clito, le branle et refouille. Il triture mes grandes lèvres, les étire comme pour les arracher. Il frotte ma vulve trempée avec vigueur.
Je monte en puissance et je ferme les yeux pour savourer cet instant.
Instant trop court, malheureusement.
« Humm ! Tu mouille comme une salope, petite trainée ! »
Je me raidie de surprise et ouvre les paupières. Sa voix à du porter jusqu’aux toilettes. Le con !
Plus de la moitié de la salle c’est retourné et nous observe.
Je dois être rouge comme la moquette qui recouvre les murs.
Mon cœur se met à battre la chamade, lorsque deux hommes se lèvent et quittent leur rangée.
Mon con, continu à me dévorer les seins, sans n’avoir rien remarqué. Il se redresse un peu pour m’embrasser dans le cou et sucer mon lobe d’oreille.
« Humm ! Tu sens bon ! Tu vas me sucer, hein ? Tu vas me sucer ? »
Je lui dirais bien qu’il est un peu tard pour parler tout bas.
Les deux hommes s’engagent dans la rangée de devant et se plantent face à moi. Mon gaillard les aperçoit enfin.
« Ho, les mecs, elle est bonne la salope ! Elle mouille bien et ses nichons sont durs comme du béton ! »
Il écarte mon imper pour leurs montrer mes seins.
Les types, convaincus par la présentation, m’exposent leurs sexes raides. L’un des deux se penche un peu et défait ma ceinture. Mon imper s’ouvre en grand.
Cette fois, plus rien ne cache ma nudité.
J’aperçois d’autres hommes se lever. Là, ma petite, tu ne sais pas ou tu vas, mais tu y vas !
Très vite, je ne vois plus l’écran, caché par les nombreux corps. Des hommes sont passés derrière moi et me caressent les cheveux, les joues, les seins bien sur. Certain m’offrent leurs doigts à sucer, voir plusieurs.
C’est étrange, mais je n’ai plus peur. Une impression bizarre d’être entre amis me rassure et me calme. J’arrive même à sourire.
Mon pauvre « con » se lève. Manifestement il n’en peut plus. Il se tourne vers moi, sexe à la main. Il se cambre.
« Tiens ! Prend ca, putain ! Harggg ! »
Une striure blanche zèbre mon ventre. Puis une autre sur mon sein gauche. Je préfère ca à mon visage.
Certains types rouspètent. Il serra moins aisé de me caresser maintenant.
Il s’en va, un autre le remplace. Je ne vois pas les visages, je ne regarde que ses verges tendues pour moi.
Un type derrière, dégage mes épaules et me masse gentiment.
J’ignore si c’est le spectacle que je leurs offre qui les énervent, mais les hommes chuchotent et s’agitent.
Un individu enjambe les fauteuils. C’est un black. Il vient vers moi et se place debout face à moi, entre mes jambes et m’exhibe un énorme sexe noir.
J’hésite bien que l’odeur de la bite me rende folle.
Tout en me massant, l’homme derrière, me pousse doucement en avant.
Le gland humide se pose sur mes lèvres et les caresse. Je les lèche. Il ne m’en faut pas plus pour abdiquer. J’écarte les mâchoires et laisse le membre gonflé prendre possession de ma bouche.
« Elle a l’air de bien sucer, la salope ! »
« Ha ouiii ! »
« Hummm ! Elle est super bonne cette garce ! »
« Je vais lui en mettre un coup à cette pute ! »
« Elle est à qui ? C’est qui son mec ? »
« J’en sais rien. Je crois que personne ne sait. »
« On s’en fou ! »
« Oui, on s’en fou, pourvus qu’on la baise à fond, cette truie ! »
« En tout cas, c’est une bonne pute ! Vraiment ! »
J’ai l’impression que les types pensent que je ne les entends pas. C’est super étrange. En même temps… ce ne sont que des hommes.
C’est dans ces instants, mesdames, que nous pouvons nous sentir supérieur.
Je me délecte de la queue du black. Il ne m’a jamais été donné d’en avoir une si belle, si puissante.
Il est prit de soubresauts. Il ne fait aucun doute sur sa délivrance prochaine.
Mais le mâle sait se concentrer.
Ses mains qui assuraient la cadence de ma fellation, quittent mon crane et me prennent par les épaules pour me soulever et me mettre debout.
Le masseur, petit malin, retient mon imperméable.
En me levant, mes bras quittent leurs manches. Je n’ai pas le temps de réagir. Je suis désormais totalement nue.
« Putain ! Qu’elle est belle ! »
« Hummmm ! Je bande comme un âne ! »
« Vas y enfile là ! »
« Ho, oui ! Fait là jouir ! »
Tandis que le black me retourne et me penche en avant pour que je m’accoude aux dossiers, une sombre idée traverse mon esprit.
S’il venait l’envie à un de ses types de partir avec mon imper, je serais dans une drôle de situation.
Il semble que le masseur ait perçu mon angoisse.
« T’inquiète pas ma belle, je le surveille. Tu peux me faire confiance. »
Il a l’air très gentil et j’ai la ferme conviction qu’il est sincère.
Pour être à l’aise et plus offerte, je pose un pied sur le strapontin d’à coté. Dans cette position, je suis ouverte et disponible.
D’un coup je me sens remplie et je ne peux m’empêcher de crier ma surprise.
« Haa ! »
Je me cambre et jette ma tête en arrière.
Des mains viennent caresser ma poitrine malgré la trainée de foutre.
Celles du black, très puissantes ont accroché mes hanches et m’attirent sur l’énorme trique.
A chaque fois que son gland pousse mon utérus et que ses couilles percutent mon clito, je ne peux pas m’empêcher de crier.
« Oui ! Oui ! Hum ! Rhin ! Oui ! Hou ! »
Je n’ai jamais autant gémis en faisant l’amour.
Mon ventre frotte sur les dossiers ou je m’agrippe de toutes mes forces.
Le masseur m’att par les cheveux et attire mon visage à sa bitte.
Je me sens comme un mouton à un méchoui. Embrochée.
Soudain une vague brulante inonde mon vagin en ondes bouillonnantes et répétées.
Le plaisir est immense et me provoque un orgasme puissant. Je lâche la queue du masseur pour faire exploser mon bonheur.
« Hummm ! Ho ouiiii ! Hummmm ! Remplie-moi bien ! Ho ouiii ! »
Alors que je reprends ma fellation, le black est aussitôt remplacé par un autre. La différence de taille est flagrante, mais le plaisir toujours aussi bon.
Mon sucre d’orge, frétille, se contracte et…explose. Je bois l’homme avec délectation puis, lui aussi, est rapidement remplacé.
Trois hommes se succèdent en moi, autant pour ma bouche.
Quand le troisième quitte mon orifice dégoulinant, un autre se présente. Lui, se n’est pas mon vagin qui l’intéresse. Il s’y baigne tout de même, surement pour se lubrifier.
Il n’aura pas à pousser fort pour disparaitre dans mon fondement.
Il agrémente sa chevauchée par de bonnes claques sur mes fesses de plus en plus fortes au fur et à mesure qu’il approche l’extase.
Quand il y parvient, je m’étonne de m’entendre supplier.
« Ho nonnn ! J’en veux encore ! J’en veux encore ! Défoncez-moi le cul ! Baisez-le encore ! »
L’avantage, c’est que je n’ai pas à supplier longtemps pour être satisfaite.
Je commence à avoir du mal à être sur mes jambes, et mon ventre est irrité par le frottement répété sur le dossier.
Lorsque la liqueur bouillante se déverse dans mes entrailles et que le type me libère, je m’écroule assise sur mon siège.
Mais pas de repos pour les salopes.
Un type se penche, me relève les jambes et me maintient ainsi en empoignant mes chevilles.
Son pantalon et son caleçon sont à ses pieds. Son sexe rigide semble me dire :
« Toi, ma petite, je vais t’avoir ! »
L’homme accroupie un peu et sans effort, pénètre ma vulve ruisselante.
Combien me prennent ainsi. Je ne saurais le dire.
Je baigne dans un plaisir, une jouissance ininterrompue.
Tandis que l’on me bourre le ventre de jus frémissant et bouillonnant, certains préfèrent se délivrer sur mon corps.
Il se couvre peu à peu d’une couche grasse et blanche provoquée par des zébrures de plus en plus nombreuses.
A plusieurs reprises je suis obligée d’implorer le respect.
« Ho non ! Pas le visage ! S’il vous plait ! Pas le visage ! »
Combien de temps c’est écoulé lorsqu’épuisée, éreintée, je me relève enfin.
Je ne comprends pas très bien. Il n’y a plus personne autour de moi. Les types ont tous regagnés leurs places.
« Bienvenu chez les vivants, mademoiselle. »
C’est le gentil masseur. Il a tenu sa parole et a garder mon imper.
« Oups ! Je crois que j’ai raté un épisode ! »
« Vous vous êtes endormie d’épuisement. Rien de grave. J’aurais attendu votre réveille de toute façon. Même jusqu’à la fermeture s’il avait fallu. »
« C’est très gentil, je vous remercie beaucoup. »
« Ho ! Me remercier vous l’avez déjà fait ! Ne vous en faite pas pour ca. »
Je ne peux pas m’empêcher de rougir.
« Tenez, prenez. Se sont des mouchoirs en papier pour vous essuyer un peu. »
« Non, merci. Je reste ainsi. Aidez-moi juste à enfiler mon imper sans me tacher. »
« Ha bon ? Bien ! Comme vous voudrez. Dans une poche vous trouverez quelques cartes de visite. Certain aimeraient vous revoir. »
« Pas vous ? »
« La mienne est avec les autres. J’ai écris MASSEUR BÉNÉVOLE, dessus pour que vous la reconnaissiez. »
« Hihihi ! C’est mimi.»
Je lui donne un baiser et m’éclipse.

Mon imperméable colle à mon corps poisseux et s’alourdit.
Dans le métro qui me ramène, il semble que personne ne remarque rien. Tant mieux !
Dans le hall de mon immeuble je tombe sur Marion au pied de l’ascenseur, entourée de sacs de courses.
« Ha ! Ben tu tombe bien, toi ! Tu vas pouvoir me filer un coup de main. »
Je l’aide à charger ses provisions et monte avec elle.
« Hum ! Il y a comme une drôle d’odeur la dedans ! Tu ne trouve pas ? »
Je rougie.
« Heu ! Ben, non ! »
« Ha si ! Ça sent l’amour ! Ça, c’est encore des jeunes qui se sont envoyé en l’air dans l’ascenseur ! »
Une fois ses courses dans sa cuisine, je veux prendre congé.
« Ho ! Hé ! Il n’y a pas le feu, non ? Tu vas bien prendre un café ! »
Je n’ai pas le choix que d’accepter de rester un moment. Mais pas question pour moi de m’assoir. Je reste debout près du bar de sa cuisine américaine.
Tandis que je bois mon café, je sens des ruissèlements de foutre le long de mes jambes, glisser et disparaitre dans mes bottes.
« Ben, merde alors ! Ici aussi ca sent bizarre ! »
« Bon ! Marion ! J’y vais ! »
« Une minute papillon ! Viens voir ici, toi ! »
Aille ! Je suis mal barrée, je pense.
« Mais dis dont …! C’est toi qui dégage un drôle de parfum ! Tu viens d’où comme ca ? Merde, en plus tu a une haleine de bitte. Tu t’es fait sauter ? »
« Ben quoi, c’est interdit ? »
« Bien sur que non ! Mais pour sentir autant, c’était au moins un éléphant d’Afrique ! »
Je repense au black.
« Hum ! Il y a un peu de ca. »
« Bon ! Allez ! Raconte ! »
« Ça vas pas te plaire. »
« Vas-y, merde ! Raconte ! »
Je respire un grand coup.
« Benn… j’y suis retournée. »
« Ou ca ? »
« Benn…là bas, quoi. »
« Là bas, là bas. C’est ou là bas ? »
Mais soudain, je vois un éclair dans ses yeux. Elle vient de comprendre.
« Nonnnn ! Tu n’es pas retournée là bas ? Hein ? Tu n’as pas fait ca ? »
« Et pourquoi pas ? »
« Mais c’est des coups à te faire…, merde ! »
« Ben, non ! Ils ont été très gentils. »
« Ils ? »
« Ben oui. »
« Mais c’est quoi, ils ? »
« Tu vois, je savais que tu n’aimerais pas. »
Elle semble folle de rage et hurle.
« C’EST QUOI, ILS ? »
Elle m’énerve à crier ainsi. Encore un peu tendu par ce que je viens de vivre, je craque et balance tout.
« Cesse d’hurler ! ILS, ce sont les types, tous les types de ce ciné ! Tous les spectateurs ! Voilà ! »
« Mais non, tu déconnes ! Tu me fais marcher ? Hein ? C’est ca ? »
« C’est ce que tu crois ? Vraiment ? »
Fébrile je déboutonne mon imperméable et défais la ceinture.
« Tiens ! Regarde si je déconne ! »
Je l’ouvre doucement. Il y a des petits bruits. Comme si on décollait des feuilles adhésives.
De longs filets gluants relient mon vêtement à ma peau.
Mes orifices se vident encore un peu sur mes cuisses serrées.
Marion porte sa main à sa bouche.
« Mon dieu ! Qu’a tu fais là ? Tu es folle ? »
« Pourquoi ? Tu crois avoir le monopole du plaisir ? Tu pense être la seule à pouvoir faire la salope ? À avoir des envies ? Des désirs ? »
« Mais Aurélie ! Moi ce n’est pas pareil ! »
« Ha bon ? Et en quel honneur ? »
« Mais, Aurélie ? Moi ce n’était pas vrais ! C’était pour de faux ! »
« Ben voyons ! J’ai rêvé tes jambes nues, ta chatte à l’air. J’ai imaginé te voir écarter les cuisses à ce mec ! »
« Aurélie ! Ma pauvre Aurélie ! Je connais ce type ! C’est un de mes amants ! »
« Comment ca ? »
« Avant de partir au ciné, lorsque je suis montée me changer, je lui ai téléphoné. Je lui ai demandé de nous rejoindre au ciné et de faire comme si il ne me connaissait pas. C’est toi qu’il devait caresser, mais il n’a pas osé. Alors il a joué le jeu avec moi. »
Je ne sais plus quoi dire. Mon cerveau est vide. Je ne peux plus penser.

Il me faudra une semaine pour me remettre de cette après midi particulière. J’ai relativisé. Si Marion n’avait pas voulu me faire un faux plan sexe, je n’aurais jamais vécu cette expérience.
Ce que j’ai ressenti ce jour là, les jouissances indescriptibles que l’on m’a offert, je ne le retrouverai sans doute plus jamais.
Mais, sur l’étagère près de ma machine à laver, reste un petit paquet de cartes de visite.

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