Trahisons

Allongé sur le dos, les jambes écartées, je laissais mon meilleur ami me sodomiser. Je connaissais Christophe depuis trois ans. Nous nous étions rencontrés par Internet. Son couple cherchait un couple avec qui pratiquer l’échangisme. Toujours friand de sensations nouvelles et assez admiratif du couple qui nous avait contacté, j’avais pressé mon mec de dire oui.

A nos côtés, Luc, mon homme, et Olivier, le mec de Christophe, faisaient l’amour. Leurs contacts étaient différents des nôtres. Christophe et moi ou Christophe et Luc ou même Olivier et moi, c’était de la baise, de la bonne baise mais juste de la baise. A deux, à trois ou à quatre, nous prenions du bon temps – ce qui n’avait absolument rien à voir avec les moments de fusion que je partageais avec Luc.

Par contre, lorsque Luc et Olivier faisaient l’amour, leurs gestes, la tendresse qu’ils y mettaient nous mettaient mal à l’aise Christophe et moi. Ils y mettaient l’intimité que nous avions Luc et moi ou que Christophe et Olivier partageaient. C’était très déstabilisant de voir son compagnon faire l’amour alors qu’il devrait simplement baiser. C’était pourtant aussi très beau car ils étaient tous les deux diablement sexys.

Olivier était sur le dos, les jambes bien relevées et les chevilles reposants sur les épaules de Luc qui avec tendresse le caressait tout en faisant tout doucement coulisser son sexe tendu dans l’anus d’Olivier. Ils se regardaient en se souriant et appréciaient la chaleur de leur étreinte. De temps en temps Luc s’arc-boutait pour mieux changer l’angle de pénétration et chatouiller de sa langue la langue d’Olivier.

Je n’étais pas en reste avec Christophe et il me donnait du plaisir. Il en prenait beaucoup lui aussi. Mais l’intensité n’était pas au rendez-vous. C’était bandant mais pas jouissif. Il avait beau me prendre en levrette, et c’était assez bon pour m’arracher quelques soupirs, ce n’était pas la queue de mon homme qui œuvrait en moi et je sentais confusément la différence en terme de qualité.

Je ne prenais pas le même plaisir, je ne me donnais pas de la même façon. C’était sexuel, pas fait dans l’amour.

Le miroir en face du lit me permettait de voir le visage de Christophe qui visiblement s’amusait bien… bien qu’il se tournait fréquemment vers Luc et Olivier. Je pouvais lire alors comme une vague impression d’inquiétude lorsqu’il les regardait. Moi-même je me penchais pour essayer de capturer en vain le regard de mon homme et ça me frustrait de ne pas y parvenir.

Luc et Olivier continuaient à se lécher la langue avec tendresse. Les à-coups répétés du sexe de Luc en Olivier provoquait leur excitation réciproque, excitation qui allait bien loin de celle que Christophe et moi nous tentions d’atteindre. Je reconnaissais tous les signes corporels qui indiquaient que mon homme prenait du plaisir avec un P majuscule.

Tout à leur étreinte, ils continuaient leurs caresses et leurs gémissements. Olivier, toujours volubile dans le sexe, appelait mon homme. Ca me chiffonnait de voir mon compagnon si réceptif, lui pour qui je parle toujours trop durant nos rapports. Mieux, il semblait apprécier la voix tendue d’Olivier et tout en lui malaxant le sexe, il bougeait les lèvres. Je comprenais qu’il avait envie de répondre sur le même registre mais ne le faisait pas parce qu’il savait que j’entendrais.

Christophe me retourna pour mieux m’enfourcher. Nous continuions notre plan mais nous étions l’un comme l’autre absorbé par nos compagnons respectifs et leur émoi. Je tentais de reprendre la situation en main et lui glissait un tendre et voluptueux baiser auquel il répondit. Le temps de ce baiser, notre chaleur partagée renouvela un instant notre intérêt accru pour le moment que nous partagions.

La voix d’Olivier qui continuait de murmurer à Luc combien il adorait se faire prendre par lui nous interrompit. Luc, trop emporté, répondit aussi qu’il adorait ça. De plus en plus hardies, leurs voix s’élevaient alors que les coups de bassin de Luc s’intensifiaient.
Olivier ne murmurait plus, sa voix disait distinctement :
- Va s’y Luc, oui, c’est bon comme ça, continue, j’adore ça, j’adore quand tu me fais ça. Je t’adore Luc.
« Je t’adore ? ». Mes oreilles tintaient, tout comme celles de Christophe. Olivier continuait alors que Luc gémissait de plus en plus fort.
- C’est bon Luc. Continue chéri, va s’y plus fort. Fais-nous plaisir. Fais-toi plaisir.
« Chéri ? ». De plus, si c’était moi, Luc m’aurait sans doute demandé de me taire. Là, au contraire, je voyais qu’il appréciait et son gémissement se transforma en paroles qu’il ne pouvait plus taire.
- Oui, c’est bon. J’adore tes fesses Olivier. Cambre-toi bien mon chéri, c'est ça... tu vas me faire jouir
« Mon chéri ? ». Christophe avait entendu comme moi et nous avions cessé nos ébats trop étonnés par nos compagnons respectifs qui soudainement exprimaient l’un pour l’autre autre chose qu’un intérêt sexuel.

Luc sortit d’Olivier et dirigea directement son sexe prêt à cracher vers sa bouche. Ils débutèrent un 69 très très court qui eut au moins le mérite de les faire taire. Luc était si excité qu’il jouit presque tout de suite dans la bouche d’Olivier. En dépit de sa jouissance et des soubresauts de son corps, il continua à masturber Olivier et dans les trois secondes qui suivaient, Olivier à son tour jouit dans la bouche de Luc.

Christophe et moi étions sidérés. Luc et Olivier s’embrassèrent et se sourirent. Ils redescendirent doucement du septième ciel vers la terre, prenant enfin conscience de notre présence à leurs côtés.
- Ben oui, dit Olivier. Ca faisait quelques temps qu’on voulait vous le dire. Luc et moi…

Je ne voulais pas en entendre davantage. Je sortis de la chambre avant qu’il puisse terminer sa phrase. Si je le l’entendais pas, alors je pourrais nier la réalité. Je n’avais pas fait trois pas que Luc m’attrapa par la main. Il avait jailli du lit à ma suite.
- Bébé, me dit-il en me prenant dans ses bras.
C’est qu’un cap à passer. Ca ne changera rien entre nous, je te le promets
- Ca a déjà tout changé, rétorquais-je, en cherchant à me dégager.

Il raffermit sa prise sur moi, me serrant encore plus fort contre lui, comme si son corps allait être le meilleur rempart contre une rupture
- Non. Je t’aime et je te veux, pour toujours.
- Tu ne peux pas avoir deux personnes à la fois Luc
- Je n’ai pas deux personnes. Je t’ai toi en premier et je l’ai lui en second.
- C’est de la folie. Je n’accepterais jamais!
- Si, parce que sans toi, je ne suis pas complet. Toi, c’est un part de moi
- Luc, tu ne peux pas me demander ça!

Je secouais la tête lentement. Il ne m’écouta pas, me prit par la main et me ramena au lit. Je me laissais faire, trop triste pour réagir. Il m’allongea sur Olivier et s’allongea sur Christophe, trop médusé pour réagir.
- Olivier nous a tous les deux Christophe et moi, et moi je t’ai Olivier et toi.

Tout doucement, il embrassa Christophe avec tendresse alors qu’Olivier chercha ma bouche pour y déposer un baiser très doux.

Plus Olivier se montrait tendre envers moi, plus les larmes me montaient aux yeux. Il était plus jeune, il était plus mince, plus sexy. Je tournais la tête mais Olivier ne cessa pas de m’embrasser, bientôt rejoint par Luc et ils nous ensevelirent Christophe et moi sous un déluge de tendresses, de caresses et de baisers, nos professant leurs amours respectifs.

Voilà quelques mois que Christophe et moi nous ne nous touchons plus. Désormais Christophe et Luc se donnent ensemble à Olivier. Je ne participe pas, tout comme Christophe ne participe pas aux ébats que nous partageons Olivier, Luc et moi.

Il m’a fallu du temps et je n’ai pas accepté la situation mais par amour, pour garder mon homme heureux et surtout le reconquérir, je me suis plié à ses caprices, et je dors avec Olivier pour qu’il puisse nous faire l’amour à tous les deux en même temps quand il en a envie.

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