O Belle Demoiselle 8

Deux jeunes personnes qui se sont rencontrées lors d'un bel après-midi d'été, dans un parc de la ville où ils habitaient, elle comme lui.

Voilà ce que nous étions, Cécilia et moi. Ce que nous étions l'un pour l'autre. Ce qui nous liait. Nous étions de parfaits inconnus et nous nous étions rencontrés.

C'était décidément un bel après-midi d'été, placé sous le signe de la sensualité mais aussi et surtout de la luxure. Un après-midi où l'on se laisse aller et où l'on oublie tout le reste.

C'était un bel après-midi où toutes les conditions étaient réunies pour passer du bon temps dehors, un agréable moment. C'était comme si le temps s'était arrêté. Ou comme si nous appartenions à un autre temps, Cécilia et moi.

Le vent soufflait légèrement, il était doux et frais. Même s'il avait baissé en intensité, le soleil caressait nos deux corps et nous réchauffait autant qu'il le pouvait.

Le saule sous lequel nous étions tremblait au contact du vent. Ses branches étaient bercées à son contact et se balançaient dans un mouvement de va-et-vient qui leur était propre.

- Hmmm... Joli garçon... Nous sommes si bien, rien que toi et moi, cet après-midi. Je suis à genoux... Je te branle... Je te suce... Et tu vas jouir bientôt... Très... bientôt...

Elle n'arrêtait pas de me regarder, Cécilia. Ça lui tenait à cœur. Sentir qu'un mec allait dans la même direction qu'elle, qu'ils se rendent désir pour désir, qu'ils se donnent et qu'ils s'échangent plaisir pour plaisir, plaisirs pour plaisirs... C'était ce qu'elle préférait.

C'était un bel après-midi et dieu sait que Cécilia et moi étions bien. On ne pensait à rien. On lâchait prise, on s'abandonnait. On vivait l'instant présent, on savourait le moment. Il n'y avait plus que ça qui comptait pour nous. Le reste...

Ce qu'il se passait entre nous, c'était tout ce que nous aimions. Ni plus, ni moins. Cécilia aimait se mettre dans la peau de la "petite salope" mais elle appréciait particulièrement quand le gars.

.. son amant... se montrait délicat et qu'il fasse attention à elle. De mon côté, j'étais un homme qui avais mes fantasmes bien à moi. Mais... Mais. Je les gardais dans un coin bien chaud de mon esprit. Et quand je faisais la rencontre d'une fille avec qui ça "matchait", j'aimais ça et je me laissais aller. Les femmes audacieuses, les "petites salopes", je les aimais tout particulièrement. Je cachais mon jeu, oui, d'accord. Oui. Mais j'étais comme ça.

- Haaaan... Belle demoiselle... Oui... On est bien, toi et moi... C'est si bon tout ce que tu fais... Tu es à genoux... Tu me pompes... Et si tu continues comme ça... Je te préviens... Je...

Je n'ai pas pu terminer cette dernière phrase que j'avais pourtant commencé. La faute, si je puis dire, à cette jeune créature de sexe féminin, désirable à souhait. Le plaisir qu'elle me donnait me mettait hors de moi. C'était aussi simple que ça.

Cécilia me mettait hors de moi. Elle avait fait de moi une boule de plaisir.

C'était un putain de bon après-midi. Tous les voyants avaient viré au vert. Tous les ingrédients avaient été de la partie pour que l'on passe un délicieux moment à deux, rien que tous les deux.

Une rencontre comme ça, par le plus grand des hasards... Un homme qui voulait oublier son ex et qui se plongeait à corps perdu dans la musique pour remédier à ses problèmes de cœur... Une femme qui aimait la compagnie des hommes et qui avait décidé de sortir se balader pour, pourquoi pas, croiser la route d'un beau gosse et, pourquoi pas, là encore, l'attirer dans ses filets.

C'était ce qu'il s'était passé ! Ni plus, ni moins !

Quand nous nous étions rencontrés, nous nous étions plus aussitôt. Au jour d'aujourd'hui, quand je me souviens de ce beau jour, c'était aussi simple que ça. J'avais été fasciné par le pâleur de sa peau, par la petitesse de ses seins, par son corps peut-être fragile mais pourtant émoustillant.

- David... Tu peux penser que c'est peut-être une partie de jambes en l'air.
.. Tu te trompes. C'est bien plus que ça. Je suis bien, avec toi... J'aime tout ça...

On se regardait dans le blanc des yeux. On se regardait et on ne se quittait pas des yeux. Une complicité certaine était née entre nous et on se mangeait des yeux. On se sentait bien. Le reste n'avait plus d'importance.

Elle avait beau être entièrement nue, Cécilia... Oui, peut-être. Je lui avais retirée sa robe, elle n'avait pas jugé bon de porter ni soutien-gorge ni culotte. Soit. Ça n'enlevait rien à l'attirance que je ressentais pour elle. Ça n'avait pas d'importance.

Elle m'avait abordé. Je n'aurais pas misé un kopeck sur une rencontre de ce genre. Karine m'avait brisé le coeur. Karine ? Mais pourquoi est-ce que je parle d'elle en fait, là ?! C'est inutile. Karine est mon lointain passé, aujourd'hui. Elle est tout sauf mon présent ET mon futur. J'avais craqué pour Cécilia.

Cécilia... Elle avait eu des manières directes et ça m'avait plu. Au plus profond de moi, j'aimais bien qu'une femme prenne les devants, qu'elle me surprenne au moment où je ne m'y attends le moins. J'aimais ça. Cécilia m'avait confirmé, bien qu'elle ne l'ait pas su sur le coup, ce penchant que j'avais.

- Cécilia... C'est plus que baiser, ce qui se passe entre nous, là. Tu pensais que j'en avais pas conscience ? Toi aussi, là, tu te trompes. T'es bien plus qu'une petite salope, Cécilia. Tu es tellement plus.

- David... Mon joli garçon... Je te l'ai dit, tout à l'heure... T'as pas oublié, j'espère...? J'ai beau vouloir être une petite salope... Je ne suis qu'une jeune femme après tout... Et.. tu vois ? J'ai beau être comme ça... J'aime... la délicatesse...

Cécilia me regardait. Je voyais l'émotion dans la brillance de ses yeux, dans l'intensité de son regard. Elle ne cillait pas, elle ne clignait pas des yeux. Hmm... C'était comme si elle retenait son souffle. C'était comme si le temps s'arrêtait.

- Oui... David... Je suis comme ça, et pourtant.
.. Tu le vois... Je suis toute nue... Mon corps est fragile... Il est tout plat... Je n'ai pas de formes... Et pourtant... tu l'as aimé dès que tu m'as déshabillée... J'aurais pas pu trouver un meilleur amant que toi, David. Non. Je crois pas.

Consciemment... Inconsciemment... Un réflexe plutôt, je pense. J'ai orienté mon regard en direction de ses tout petits seins. Deux petites aréoles roses. Deux tétons érectiles mais c'était comme s'ils étaient timides, comme s'ils n'osaient pas se montrer au grand jour.

- David... Mes seins minuscules... J'en suis fière. J'ai appris à mes aimer avec les années, ces deux toutes petites merveilles. Elles ne sont pas affriolantes, à priori... Et pourtant... Je les aime plus que tout. Et quand je te vois me regarder comme ça, David... C'est MOI dont t'as envie. Ne mens pas... Je vois comment tu ne les quittes pas des yeux, mes seins. Je vois comment tu me regardes, David...

- Cécilia... Je ne le nie pas. Je suis tombé pour toi. Je n'ai pas résisté et ça, dès le début. Ta personnalité... Le son de ta voix... Ta beauté... Ça m'a parlé tout de suite, ma belle. C'est aussi simple que ça. Tu es belle, Cécilia, n'en doutes jamais. Ne l'oublies jamais.

Cécilia m'a regardé.

C'était intense.

Elle n'a pas prononcé le moindre mot.

C'était comme si elle avait eu le souffle coupé.

C'était comme si elle en était sur le cul, de ce que je venais de dire.

- David... Tu es tout le temps gentil avec moi... Pourquoi ? Heu... Pardon de te dire les choses comme ça... Je sais que t'es sincère à cent pour cent. J'aime ça. Et j'ai confiance en toi. Simplement... Où tu étais pendant toutes ces années ? Je t'ai cherché... Mais ça n'a plus d'importance... Non... Je t'ai enfin trouvé, beau gosse. Et tu es à moi... N'oublies pas mes lèvres sur ta peau, tout à l'heure... Tu... es... à... moi. Rien... qu'à... moi.

- À... toi, belle demoiselle.

- Joli garçon.
..

Nous nous sommes regardés.

C'était intense.

Nous n'avions pas besoin de parler, nous n'avions pas besoin de prononcer le moindre mot. C'était tout simplement inutile.

- Tu es là, debout et tu es tout nu, David... T'es beau gosse et t'es bien gaulé. Et... en plus d'être mon joli garçon... t'as une belle queue... C'est pas négligeable... J'aime...

Bien évidemment, et il fallait s'y attendre... un joli "petit" sourire s'est dessiné sur ses lèvres roses. Elle en a même profité, si je puis dire, pour émettre un gloussement. Ah ça... Avec le recul, j'ai conscience qu'elle ne pouvait pas se retenir, Cécilia. Elle aimait ça, quand un garçon est à poil, sans ne rien porter du tout et qu'il est à elle, tout à elle. Rien qu'à elle et pas à une autre fille. Et quand c'était le cas, elle en profitait le plus possible, la jeune femme au piercing à la langue.

- Tu vas rigoler, je pense, Cécilia... J'aurais jamais pensé faire l'amour un jour dans un lieu public. Prendre le risque d'être pris en flag'... M'exhiber... Prendre autant de plaisir comme ça avec une fille... Qu'elle en prenne autant, elle aussi, qu'elle jouisse à en pleurer... Baiser... Cé... ci... lia...

- Ooouuuh! Eh bien ! Tu m'en vois ravie, David... Et je vois bien que t'y prends du plaisir à coucher avec moi, mon cœur... Continue... Ce n'est pas fini... Non... C'est que du plaisir, David... Tu es là, debout, tout nu... et je te fais une pipe, les yeux dans les yeux, dans un jardin public... Ooouuuh...!

Elle avait raison, Cécilia. Après tout, c'était vrai, en y repensant, qu'elle occupait une place de choix pour le voir, que j'aimais ça. Elle avait beau se tenir sur ses genoux, c'était moi qui étais soumis à son bon vouloir, en fait. C'était ELLE qui me prenait et me reprenait à sa guise, entre ses lèvres. C'était ELLE qui me prenait dans son poing et qui me masturbait.

- Joli garçon... Tu ne peux pas me mentir. Tu aimes que je te donne du plaisir... Tu aimes ce que je te fais, comment je le fais... Tu as fermé plusieurs fois les yeux et puis tu les as rouverts... Tu as penché la tête en arrière... Tu gémis, tu soupires... C'est MOI à présent qui te baises, David... Tu m'entends ? Tu... es... à... moi.

Dieu sait que Cécilia n'était pas millionnaire de paroles dans le vent. Elle en faisait toujours quelque chose. Ses paroles, qu'elles fussent douces et tendres ou osées et salaces, se transformaient et se concrétisaient en actes. Un baiser... Une caresse... Une masturbation... Une fellation... Un coup de langue... Un suçon... Oui. Ce n'était pas pour ne rien dire. Être une allumeuse, ce n'était pas le genre de fille que Cécilia voulait être.

- C'est que du plaisir avec toi, belle demoiselle... Et tu es si jolie...

À l'écoute du compliment que je venais de lui adresser, et malgré mon sexe prisonnier dans le creux de son poing, la jeune femme m'a souri. Elle m'a fait un clin d'oeil. Et puis elle a tiré la langue et elle l'a faite bouger de gauche à droite, et de droite à gauche. Je voyais son piercing ainsi mis en évidence.

- Mon cœur... Tu le vois, mon piercing ? Oui... Tu le vois. Tu aimes quand il te caresse et qu'il te touche le gland. Mmmh... Oui... Tu aimes. Je le sais... Et je sais que tu ne peux plus te retenir à présent, joli garçon...

J'ai poussé un long gémissement qui était à la fois éloquent et libérateur. Elle m'a repris en bouche. Ses lèvres étaient chaudes et mouillées. Elles étaient douces et accueillantes. Sa langue était à la fois froide et chaude. Le métal du piercing faisait que oui, elle était peut-être froide, oui. Et pourtant... Les caresses qu'elle me donnait, Cécilia, elles, elles étaient chaudes, chaleureuses. Et l'effet, la durée, la texture propres à ces caresses linguales me procuraient des sensations tantôt douces et voluptueuses, tantôt plus... intenses, plus savoureuses voire même carrément... jouissives. Le gland... Le frein... La couronne... La hampe... Les bourses... Le périnée... J'étais tout sauf insensible.

- Je sens... un liquide, mon cœur, au fur et à mesure que je te suce, que je te pompe... Je connais ce liquide... Je l'aime... Il m'excite... Car ça veut dire que... tu vas... très bientôt... jouir, chéri... OH!

Un petit coup de langue sur le frein... Sa langue qui virevoltait et je sentais la caresse du métal sur ma peau. Mais c'était tout sauf désagréable...parce que c'était léger, subtil, dosé.

- Haaaaan... Pu... tain! Oh oui, ma belle !

- Oui! Oui! Oui! OUI! VAS-Y ! Libère-toi, coeur! JOUIS! Je veux que tu te laisses aller et que tu jouisses ! MAINTENANT !

Elle avait beau être accroupie, Cécilia, ça ne l'empêchait pas le moins du monde d'être là sacrée "petite" coquine, la "petite salope" qu'elle aimait être. Ses cheveux volaient au vent du fait que sa tête s'agitait sur mon sexe. Je lui caressais les cheveux. Tendrement. Doucement. Délicatement.

- Mon... cœur! Ça me plaît que tu me les caresses, mes cheveux. Et j'ai ton goût dans ma bouche pendant ce temps-là... OH! Ce que tu m'excites ! Vas-y ! VAS-Y ! Vas et viens ! Fais-toi du bien, David ! JOUIS! Je suis prête à recevoir ton sperme...

Gémissement faible.

Gémissement un peu plus prononcé.

Gémissement long et éloquent.

J'ai baissé les yeux et je suis tombé sur la bouche de Cécilia qui menait ce mouvement incessant d'allers-retours sur l'intégralité de mon pénis. Mes yeux sont aussi tombés sur la main gauche de la belle brune aux tout petits seins qui se caressait. Elle en gémissait donc de plaisir...

Un frisson m'a parcouru et s'est emparé de moi. J'ai grimacé. Moi aussi, j'ai gémi à mon tour.

Cécilia m'a pris sur le fait.

Tout en se faisant menotte, elle m'y pris fermement dans sa main droite.

Elle m'a branlé dans un mouvement fort et rapide.

Elle a porté mon gland rougi par l'excitation et mouillé par le plaisir à sa langue.

Elle m'a adressé un regard intense, lourd de sens et puis l'instant d'après, un regard suppliant.

Ses mouvements étaient fermes mais délicats. Sa langue touchait par instant mon gland.

L'explosion était imminente.

Ce n'était plus qu'une question de temps.

J'ai grogné puis poussé un cri de tous les diables, bestial.

Ça sortait tout seul.

Je ne contrôlais plus rien.

Plus rien de rien.

Tout sortait tout seul.

- Mon a... mour! Arrose-moi de ton sperme ! Là ! VOILÀ ! OH! Ton bon sperme ! Enfin, le voilà...

Sa bouche...

Sa langue...

Ses joues...

Son menton...

Son cou...

- Joli garçon... Tu jouis... OH!

J'étais… vidé. Le sexe avait été tellement intense en ce bel après-midi d'été. Même s'il faisait un poil moins chaud, ça avait été définitivement une bonne idée d'aller dehors et de profiter du soleil.

Même si c'est bien évidemment puni par la loi, faire l'amour en plein air l'avait été, aussi, une bonne idée. Avec le recul, je n'ai ni remords ni regrets. On a l'habitude de dire que faire l'amour prolonge l’espérance de vie, n'est-ce pas? J'en prenais note…

J'étais lessivé. Entre les préliminaires, la pénétration et la fellation… j'avais dépensé beaucoup d'énergie. Je venais tout juste de jouir et mon cœur battait si fort. J'avais grand besoin de retrouver mon second souffle. J'inspirais, j'expirais et c'était plutôt bruyant. Le volume sonore de ma respiration était proportionnel à la violence et à l'intensité de l'orgasme que je viens d'avoir.

Je haletais pas mal. Ma peau était couverte de chair de poule. Des frissons me parcouraient dans tout le corps. C'étaient des sensations étranges mais agréables. J'étais tout en sueur et la transpiration coulait sur mon visage, elle m'atterrissait sur le corps et elle tomba sur le sol. J'avais été homme, Cécilia m'avait réduit à l'état de boule de plaisir. Elle venait de faire de moi un homme faible parce que j'avais été soumis au bon vouloir de sa bouche ET de sa main jusqu'à l'explosion finale qui avait seulement eu lieu. Et là, j'avais le souffle coupé.

– Joli gar… çon! Tu as joui! Tu as joui! Wouah tout ce… sperme sur… moi! Hmmmmm…

Elle a gloussé.

Elle m'a regardé et elle m'a adressé aussitôt après l'un de ces sourires radieux dont elle avait le secret. Elle était belle et elle me faisait définitivement fondre, Cécilia.

Je ne l'avais pas ratée, à ce que je pouvais voir. Mes pupilles se redilataient et se réhabituaient à la lumière et au soleil qui donnait. Le sperme coulait sur sa peau. Je ne la lâchais pas des yeux parce que même si je l'avais souillée, je la trouvais toujours aussi mignonne, Cécilia.

Une petite coulée de ma semence dégoulina le long de ses pommettes et atteignit ses lèvres. D'instinct, la belle demoiselle tira la langue et elle se lécha les lèvres. Qu'est-ce qu'elle était émoustillante quand elle s'y mettait…

Elle était belle et cochonne à la fois. Qu'est-ce que je pouvais aimer ça, bon sang! Comment être insensible? Pas possible. Moi, en tout cas, j'étais tombé sous son charme dès le moment où elle était venue me parler alors que j'étais en train de composer cette chanson. Tout ce qu'il s'est passé jusqu'à mon éjaculation n'était que la suite logique qui devait en découler. Il n'aurait pas pu en être autrement. Non.

Elle me regardait dans les yeux. Elle n'arrêtait pas de faire ça parce que c'était quelque chose qu'elle aimait tout particulièrement. Elle souriait, ses pupilles étaient dilatées. Elle faisait semblant de faire la moue, ses yeux prenaient une teinte plus sombre. J'étais fou de ses prunelles et des nuances de ses regards. Quand elle était émue… Quand elle me suppliait… Quand on se caressait… Quand on se parlait...Ses yeux étaient tellement expressifs. Ce n'était pas possible de les lâcher. Non.

– Joli garçon… Tu me regardes tout le temps… Tu es obsédé par mes yeux… Ne mens pas. J'aime… que tu me regardes comme ça.

Je continuais, moi, pendant ce temps-là, de reprendre mon souffle. Je devais avoir de petits yeux… mais ça n'avait pas d'importance pour moi. Mes yeux étaient braqués sur la femme qui venait de me faire jouir. Je regardais la belle demoiselle avec qui je venais de faire l'amour. J'étais fier de vivre ce moment avec elle. C'était aussi simple que ça.

– Si tu savais comme c'est bon… quand tu me regardes de cette manière, David… Et je sais à quoi tu penses… J'ai raison, n'est-ce pas? Il n'y a que moi, là…

J'étais donc bel et bien à nu, au sens propre comme au sens figuré du terme. Elle avait beau être à genoux… ça ne l'empêchait pas le moins du monde de me passer aux rayons X. Elle avait conscience de l'emprise qu'elle avait pris sur moi, le temps de ces coquineries. Elle avait beau avoir mon sperme sur le visage… elle avait toujours le sourire aux lèvres. Ouais.

– Cécilia…

– David…

Je lui caressais les cheveux avec tendresse pendant qu'elle me tenait bien moins fermement dans son poing. De sa langue, elle me léchait le sexe. Avec ses lèvres, elle m'enrobait le gland. Ses mouvements étaient doux. À présent que j'avais joui, j'étais redevenu trop sensible. La pression et le rythme de ses va-et-vient étaient adéquats.

– «La belle demoiselle...»

– Tu n'es pas Christophe Maé, joli garçon. Tu es David et c'est TOI que j'aime entendre. C'est TOI…

Nous nous sommes regardés. Nous avions joui, elle comme moi, et là, c'est un duel, une affaire de regards. Il y avait un lien, un feeling qui nous liait, c'était indéniable. On était sur la même longueur d'onde et ce n'était pas que baiser. Ça allait au-delà.

– Cécilia…

– David…

– Tu es si belle, même avec du foutre sur ton visage. Tu me fais fondre, Cécilia… Si tu savais...

– Tu n'as pas besoin de parler, joli garçon… Je le vois, que je te plais… Ton regard est tellement…Il a un je-ne-sais-quoi, David… Tu es tout nu même sans t'en rendre compte…

Je ne réfléchissais pas. Je vivais le moment. Elle me plaisait, j'avais toujours autant envie d'elle. Elle avait une classe qui était bien à elle. Son audace, sa sensualité, son côté «petite salope»… Tout ça, ça ne m'avait pas rebuté. Non. C'était comme ça qu'elle m'avait abordé, c'était comme ça qu'elle me plaisait. À… MOI.

– Cécilia… Toi aussi, tu n'as pas besoin de parler… Ton côté «co… chonne», ton audace… Tout ça, ça parle pour toi… Et tu es restée la même, jusqu'à présent…

– Je suis pas parfaite, tu sais? Je suis tout sauf ça?

– Tu oses… Tu dis des paroles. Tu pourrais écrire des chansons, si tu savais, toi… aussi? Et si tu les écrivais quand je gratte ma guitare…? Ça te dit, ché… rie?

– Ton sexe est mon instrument préféré… C'est LUI que j'aime utiliser, beau gosse… Le rythme, la pression… Mes sons, leur tonalité… Avec un joli… garçon… c'est comme ça que j'aime… m'exprimer…

Elle était sensuelle, dans sa manière de prononcer ces mots en dépit de leur crudité et de leur portée, parfois. Cécilia restait Cécilia.

Cécilia, elle restait elle-même.

Les yeux dans les yeux, on se regardait et on vivait le moment.

Elle aussi, elle avait le souffle coupé. Elle inspirait, elle expirait. Elle aussi, elle ne semblait pas se poser de question.

Elle s'écoutait et elle ne se posait pas de question. Elle vivait le moment présent, comme c'était mon cas, bien que, pour être honnête, je n'avais plus les idées claires.

Cécilia me rendait «crazy in love» un coup. Une seconde après, je recouvrais la raison et je me disais qu'elle était une fille que j'avais rencontré sur ma route, comme ça. Je ne savais plus sur quel pied danser.

Je voulais profiter de chaque instant, me sentir bien à ses côtés. J'étais détendu, je ne pensais à rien. On se parlait après l'amour, on prolongeait la magie. On avait pris bien du plaisir et on se l'était donné, l'un à l'autre.

Elle avait la langue tirée. Son piercing était particulièrement visible.

Ses lèvres formaient une sortie de «O». Elles étaient roses et brillantes.

– Joli garçon… Si seulement on s'était rencontrés avant.. On serait ensemble en ce moment même et on n'aurait pas à se séparer… On aurait encore prolongé la magie, on serait allés chez toi ou chez moi et on aurait refait l'amour…

– Cécilia… Moi aussi, j'aimerais… C'est comme ça. Profitons de ces instants. On sait pas si ça va se reproduire. Profitons…

Les lèvres de la jeune femme se sont posées autour de mon glande et elle s'est mise à me nettoyer le sexe. C'était chaud… C'était bon… Cécilia savait se montrer douce dans ces caresses. Une nouvelle fois, j'ai plongé ma main dans ses cheveux, délicatement. Je les caressais car c'était quelque chose dont je raffolais, je remarquais. Cécilia m'a instantanément regardé et ses iris étaient pétillants. C'étaient de beaux yeux. Ah… Si nous avions été ensemble… Si nous avions été en couple et si on avait eu envie de pimenter notre amour… Après cette partie de jambes en l'air en extérieur, nous serions allés chez elle ou bien chez moi et nous aurions remis le couvert. Nous aurions baisé et… re-baisé…

Cécilia s'est relevée, et là voilà qui me faisait de nouveau face… Je remarquais que ses yeux lui piquaient. Elle se retenait de fondre en larmes, je pense, avec le recul. Elle était émue parce que je n'arrêtais pas de la regarder du fait qu'elle était tout simplement ravissante. Nous étions toujours entièrement nus, tous les deux.

Je me suis légèrement détaché de notre étreinte et je me suis penché pour ouvrir mon sac en bandoulière afin d'y prendre le paquet de Kleenex que j'avais toujours à l'intérieur, au cas où. J'ai ouvert le paquet et j'ai tendu un mouchoir à la jeune femme pour qu'elle puisse essuyer tout le sperme que j'avais éjaculé sur elle. Je l'ai observée, avec attention, Cécilia. Je devais reconnaître que mon orgasme a été plutôt violent et je ne l'avais effectivement pas ratée.

Les joues…

Les mâchoires…

Les lèvres…

Le menton…

Le cou…

La torse…

Les seins…

Oui… Je ne l'avais pas manquée...

– Joli garçon… Je sais pas ça faisait combien de temps que tu n'avais pas giclé ou… tout simplement… que tu n'as pas… fait… l'amour… J'A-DORE! Tout ce sperme sur mon corps… C'est MOI… qui t'ai fait jouir, joli garçon… MOI.

– TOI.

Même si elle était encore en train de se nettoyer, je me suis rapproché d'elle et j'ai posé mes mains sur le bas de son ventre. J'ai collé mon visage au sien.

– Un baiser, Cécilia.

– Oh oui, Da… vid! Je veux! Je veux!

– Hmmm…

Mes lèvres, tout simplement…

C'était un baiser simple que l'on échangeait. Pourtant, c'était tellement… savoureux. Nos lèvres étaient mouillées, juste comme il fallait. Elles étaient gonflées. Elles se moulaient à merveille. Mon amante avait entre temps laissé le morceau de papier par terre et elle avait les bras pendus à mon cou. Nous n'avions, là, envie ni de pelles ni de baisers goulus. Non… C'étaient des petits baisers, peut-être… mais nous en tirions beaucoup de plaisir. Nous en savourions toute la quintessence. Ça nous plaisait, on prolongeait la magie et on faisait en sorte que le temps s'arrête momentanément.

On ne s'en lassait pas.

On s'enlaçait.

On était bien.

On était beaux.

On se savourait.

On s'avouerait…

Les minutes que l'on vivait étaient précieuses. Il fallait qu'on les vive à fond. Ce genre de choses, on ne sait jamais si ET quand ça se reproduira. C'était pourquoi je ne quittais pas ses lèvres. Et…

– Ta langue, Cécilia…

– Là voilà, David…

Mes mains sont remontées le long de son corps, par instinct. Sa peau rose pâle était humide et douce à la fois.

– MON joli garçon…

– MA belle demoiselle…

Je veillais à ce que mes attouchements restent agréables, délicats. Elle, un peu à la manière d'une chatte qui vient vers vous et qui a envie de caresses, Cécilia se blottissait et elle pressait son corps contre le mien. Elle aussi, elle devait probablement penser comme moi et c'était pourquoi, limite, elle s'arrimait.

Mes mains sont arrivées au niveau de la gorge de la jeune femme aux longs cheveux bruns et j'ai regardé cette dernière… intensément. Elle, elle m'a rend le même genre de regard, avec ses yeux vairons. C'était décidément une affaire de regards, entre nous. Mais qu'est-ce qu'on aimait ça…

Mes mains qui tenait, l'instant d'après, son visage… Ses cheveux qui étaient rebelles et qui n'en faisaient qu'à leur tête… Un geste du bout des doigts et je les replaçais.

– Joli garçon…

À mon tour, j'ai mis un peu la langue et le baiser ultime a eu lieu. Nos langues se sont emmêlées et elles se sont faites ainsi… l'amour.

Nous en avons gémi à l'unisson.

On aimait ça.

Les bruits que l'on émettait…

On en était hébétés.

Le désir nous habitait, décidément.

– Ce sont les plus beaux baisers que l'on ne m'ait jamais donnée, David… Encore…

– Mmmh, oui, princesse… En… core…

Nous ne pensions à rien. Nous nous embrassions sur la bouche, avec la langue. C'est tellement simple, s'embrasser et pourtant… ça n'a pas de prix. C'est dommage que ça soit négligé, parfois… Moi, je pense que c'est justement une mise en bouche, au sens propre du terme , et que c'est déjà faire l'amour.

Nous ne nous lassions pas de nous toucher. Nous aimions ça. Pourtant, elle comme moi, on savait qu'il allait falloir y mettre un terme avant que quelqu'un ne découvre notre secret. Si nous étions découvert et… pire! Si nous étions dénoncés… C'était sûr que nous serions dans de «beaux» draps.

Nous n'en avions pas envie… mais il le fallait.

Je me suis un tout petit peu détaché des lèvres de ma partenaire d'un jour. À contrecœur… J'aimais tellement être auprès d'elle. Une complicité certaine était née et nous avions joui de l'instant présent. Mais à présent, ça allait être le moment de nous séparer… et de reprendre le cours de nos vies respectives.

Une main sur chaque jour… Le bout des doigts qui essuyaient les premières larmes qui coulaient déjà… C'était un moment délicat. Le revers de la médaille. Nous étions à nu, aussi bien physiquement que psychologiquement.

Je n'ai jamais aimé les adieux. Les ruptures, qu'elles soient venues de moi ou de la fille, ont toujours été désagréables à vivre. Et là…

Nous nous sommes regardés et nous savions, sans nous parler, que la belle rencontre inattendue touchait à son terme. J'avais comme un poids dans l'estomac et je ne me sentais pas bien. Cécilia, quant à elle, n'était plus que l'ombre d'elle-même et les larmes coulaient sur son visage. Ça voulait tout dire… En l'espace de peu de temps, nous nous étions attachés l'un à l'autre.

– Pardon, trésor… (Sanglot) C'est pas la dernière image que je voudrais te laisser… (Sanglot) Je voudrais que tu te souviennes que j'étais mignonne… (Sanglot) Par… don.

Elle a serré ses bras autour de mon cou et, par instinct, je l'ai recueillie dans les miens. Elle haletait et elle sanglotait. Non. Elle PLEURAIT. C'était comme si j'avais été mobilisé pour une guerre et que c'étaient les tout derniers instants avant que je ne monte dans le train qui m'emmènerait sur le front.

Là où sa peau était à ma portée, je l'embrassais. Son front… Ses tempes… Ses oreilles… Ses paupières… Ses pommettes… Ses joues… Ses mâchoires… Son menton…

– Ne t'excuses pas, ma jolie. Tu es belle, même quand tu pleures. Je te l'ai dit tout à l'heure. Je vais me souvenir de TOUT.

– David… Fais-moi un câlin, serre-moi fort dans tes bras… Je veux garder un peu de ton odeur sur moi… Je veux garder un peu de TOI sur mon corps, tout court…

Sa voix se cassait sous le coup de l'émotion. C'était difficile pour moi de savoir Cécilia comme ça. Elle qui avait été tellement pétillante depuis notre rencontre… Là, elle était à nu et elle ne dissimulait plus du tout sa tristesse. Tout simplement… parce qu'elle en était incapable.

Des petits baisers…

Une étreinte un peu plus ferme, un gros câlin…

C'était, je pense, ce que je savais faire pour lui apporter un peu de chaleur, pour la réconforter.

Elle pleurait, à chaudes larmes. Elle devait avoir très mal, au plus profond d'elle. La douleur et la tristesse étaient certainement inimaginables.

Je n'étais pas dans mon assiette, non plus, à vrai dire. Je me retenais au maximum… mais c'était difficile. Quasiment mission impossible. J'ai plongé les yeux dans les siens, et là, la vérité s'est montrée, sans aucun sursis: j'étais au bord des larmes, à mon tour. Je n'étais plus en mesure, moi aussi, de dissimuler ma peine.

– David… Tu es comme moi…

Elle a posé doucement, tendrement, sa main droite sur ma joue droite et elle a rapproché délicatement son visage du mien.

– Je veux t'embrasser, David… Je veux profiter de toi…

Sa voix est mal assurée, faible. Pourtant, elle sonnait vraie. Ses lèvres se sont posées et, là encore, le baiser était magique. Sa chair était pulpeuse, gonflée. On a fermé tous les deux les yeux. J'ai posé mes mains sur le bas de son dos, comme deux tentacules qui la faisaient prisonnière.

C'était un beau baiser. Un baiser émouvant. Un baiser comme ceux qu'on voit dans les films au cinéma. On y a mis l'attirance, la tendresse et le désir que l'on avait l'un pour l'autre. Nous n'arrivions décidément pas à mettre un terme à nos baisers, caresses et autres étreintes. C'était trop difficile de s'en aller du Jardin d'Éden. Le paradis était sur le point d'être perdu.

- Da…

Elle a de nouveau explosé en larmes, c'était ce qu'il a fait qu'elle a commencé à prononcer et c'était tout ce qu'il était sorti de sa gorge.

– David… Dis-moi que l'on va se retrouver…

Je regardais en détail ses yeux. Je les passais aux rayons X. Ils étaient petits, ils étaient tristes. Elle avait le cœur brisé. Elle me serrait très fort contre elle. Ah les au-revoir et les adieux… Ce n'étaient jamais une partie de plaisir… C'est toujours tout le contraire. J'avais connu ça par le passé, mais là, c'était pire.

– Heey!

Comme à mon habitude quand quelqu'un était triste, je voulais redonner le sourire à Cécilia. Alors, comme à mon habitude, j'ai fait le pitre: je l'ai regardée droit dans les yeux, j'ai un tout petit peu penché la tête sur mon épaule, vers la gauche et j'ai prononcé ce «Heey!» La réaction de la jeune femme a été immédiate: elle a ri et elle a gloussé. Elle a pressé sa bouche contre la mienne.

– J'aurais pas pu trouver un meilleur amant que toi, joli David…

On enchaînait les petits baisers. Et puis est venu LE moment… LE moment de nous détacher l'un de l'autre… à contrecœur.

Elle s'est penchée pour prendre sa robe qui gisait sur l'herbe, la lisser du mieux qu'elle le pouvait et la remettre sur elle.

Je me suis penché pour récupérer tous mes vêtements et je me suis rhabillé. J'ai également ramassé mon cahier de partitions, mon stylo, mon petit carnet et je les ai rangés dans mon sac.

Elle, elle s'est saisie de sa paire de sandalettes et elles les a chaussées.

J'ai pris ma guitare avec précaution, j'ai ouvert son étui en grand et je l'ai placée avec soin à l'intérieur.

Enfin, j'ai tendu la main pour prendre mon manteau léger et le mettre sur mon dos.

(…)

C'était l'heure...

Nous nous sommes donnés la main et nous nous sommes mis en route vers l'une des sorties du parc.

Malgré l'imminence de la séparation, nous nous mangions des yeux et nous nous sourions.

De temps en temps, nous ne résistions pas au désir ardent de nous embrasser.

(…)

Et puis voilà… Nous y étions…

– À bientôt, j'espère, Cécilia… Ça a été un plaisir.

Je lui ai pris la main et j'ai déposé un petit baiser, sur le revers.

– Oouuhh! Moi aussi, j'espère, joli garçon… Très fort… J'ai adoré faire l'amour avec toi. Je m'en souviendrai toujours.

Elle s'est emparée de mon visage à pleines mains et elle m'a embrassé goulûment une dernière fois.

Nos mains se sont déserrées, et nous avons marché chacun de notre côté...

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