Mieux Vaut Tôt Queutard_5
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite
Partie 5
Sabrina entra suivie de Rodolphe, dAntoine Dewilder et de la secrétaire de Serena affolée et dépassée par les évènements.
« Eh bien, eh bien, quest-ce que nous avons là ? Je crois que nous arrivons au beau milieu dune partie de baise messieurs. »
Serena et Sylvère récupérèrent leurs vêtements par terre et sen couvrirent comme ils le purent. La secrétaire, lair extrêmement gênée, annonça que quatre autres visiteurs attendaient au secrétariat dêtre introduits auprès de Serena, ayant un rendez-vous. Sabrina lui mit la main sur lépaule.
« Ah, ce sont certainement nos invités. Faites-les entrer. Au point où nous en sommes
»
Elle sortit de la pièce et revint quelques secondes plus tard accompagnée dHerb, Lars, Freddy et Friedrich, tous lair un peu perdus. Sabrina savança vers eux.
« Entrez les gars, asseyez-vous. Cest moi qui vous ai convoqués. Il est temps que nous ayons tous une conversation entre adultes responsables et que certaines choses soient tirées au clair. Rodolphe, veux-tu bien approcher un fauteuil pour Antoine, toi et moi je te prie ? »
Tout le monde sinstalla. Sabrina les scruta tous, un par un et repris.
« Si je vous ai fait tous venir ici, aujourdhui et à cette heure précise, cest quil est grand temps que je règle mes comptes avec vous. »
Elle se tourna vers Herb.
« Herb, toi mon grand, tu nas finalement rien fait dautre que de me prendre ma virginité et de me lâcher comme une vieille paire de chaussette. Voilà pourquoi il faut que tu saches que lemploi de balayeur que tu as, cest à moi que tu le dois et que si tu tiens à le conserver, il va falloir te tenir à carreaux. Est-ce que tu mas bien comprise ? »
« Oui Sabrina. »
« Oui patronne. Tu mappelleras désormais « patronne ».
« Oui patronne. »
« Bien. Friedrich, mon cher et beau magicien. Figure-toi que je vais tapprendre un tour de magie que jai mis sur pied. Il sagit du fait que, nulle part, entend-moi bien, nulle part, tu ne seras plus jamais engagé. Si tu veux travailler, il faudra que tu choisisses un autre métier, mais un métier qui ne soit pas dans le spectacle, car, dans cet univers, je tai grillé et plus personne ne te prendra, ne serait-ce que pour un spectacle danniversaire. Tous les organisateurs de spectacle savent que, sils dérogent à cette condition que je leur ai imposée, je les ruinerai. Je nai plus rien à te dire, tu vérifieras par toi-même à quel point je peux être persuasive. »
« Mais, pourquoi me fais-tu ça ? »
« Parce quon ne me trompe quune fois. Tu peux nous laisser maintenant, le temps qui tétait imparti est terminé. »
Penaud et la tête basse, Friedrich quitta la pièce. Sabrina se tourna vers Freddy.
« Freddy, mon bel ingénieur du son. Je tai réservé le même sort. Tu vas recevoir ta lettre de licenciement pour restructuration économique de lentreprise. Ne cherche pas un autre job dans ta branche, je me suis arrangée pour que ta réputation soit grillée, si tu me permets ce jeu de mot. Change de métier ou change de continent, mais, dans toute lEurope, tu ne trouveras plus un seul recruteur assez stupide pour te recruter. Je ne suis pas une chienne, tu toucheras des indemnités de licenciement, histoire de voir venir et, surtout, de tacheter le billet de train ou davion devant te transporter loin, très loin. Tu peux nous laisser maintenant. »
Comme Friedrich, Freddy se leva et, sans un mot, quitta la pièce.
Sabrina se tourna vers Lars.
« Lars, mon beau parleur, si fort avec sa langue, au point de la fourrer dans tous les trous possibles, si tu me permets cette métaphore. Tu tes assez moqué de moi en te vautrant dans dautres bras après mavoir juré être lhomme dune seule femme.
Lars, tout en restant droit et fier, se leva et quitta la pièce. Sabrina se tourna alors vers Serena.
« Ah toi, ma chère amie, ma chérie comme tu aimes si souvent mappeler, combien de mecs il va encore falloir que tu mettes dans ton lit pour comprendre quun homme que tu crois prendre à une femme, nest rien dautre quun vulgaire queutard et que, avec la même facilité que tu las chipé à lune, une autre te le piquera un beau jour. Nous avons toujours eu un problème toutes les deux. De ton côté, tu crois que je suis jalouse de ta beauté et, du tiens, tu me jalouse ma réussite. »
« Mais pas du tout ma chérie, on a toujours eu un deal toutes les deux.
« Un deal, à dautres. Ca ta toujours plu de mhumilier en me piquant mes amants. En couchant avec, soi-disant pour me prouver que tous les mecs se valent. Petit clin dil au passage, tu as du pot quaucune de tes victimes par queue interposée, nait jamais tenté de te voler ton homme. »
« Quoi, Rodolphe, qui dautre en voudrait ? »
« Là nest pas le sujet pour linstant. Je nai jamais été jalouse de ta beauté. Nous sommes nées comme la vie nous a faites. Je nai jamais été, ne suis et ne serai jamais aussi belle que toi. Mais, les hommes qui sarrêtent à la beauté extérieure dune femme, ne sont, finalement, pas très intéressants et, la plupart du temps, de vrais queutards. Je ne tai jamais jalousé ta beauté, parce que jai la mienne et, quintérieurement, il ny a pas photo entre nous deux. Ça, je lai toujours su. Tu as eu beau me piquer mes amants, tu nas jamais émis le moindre regret. Je savais pertinemment que si je te disais que je sortais avec Sylvère, tu te précipiterais pour le mettre dans ton lit. Je te lavais dit : Celui-là, tu ny touche pas. Mais tu nas pas pu résister. Il fallait que tu me montre que cétait toi qui lemportais toujours sur moi pour les hommes. Eh bien tu as eu tort. »
« Comment ça ? »
« Je ne sors pas avec Sylvère. Jai fait un deal avec lui et il a parfaitement joué son rôle. Jadore lartiste quil est et nous allons faire du chemin ensemble. Mais mon admiration pour lartiste sarrête là. Nous nous apprécions professionnellement, mais je ne choisis pas mes amants au berceau. Excuse-moi Sylvère, cest une image. Mais je pourrais être ta mère. »
« Ma mère certes non, mais ma grande sur oui. »
« En revanche, tu mas jalousé ma réussite, sans jamais te demander si elle nétait pas due au travail ! Tu tes toujours reposée sur quelquun pour tout dans la vie, sans quasiment jamais ne rien faire par toi-même. Regarde ton entreprise, héritée de ton pauvre père qui doit se retourner dans sa tombe sil voit ce que tu en as faite.
« Il ne manquerait plus que ça ! »
« Mais, la vie va changer pour toi. Et pas que la vie au bureau, crois-moi. »
Cest le moment que choisit Rodolphe pour prendre la parole.
« Ma pauvre Serena. Tu croyais que jétais aveugle, que je ne savais pas que tu couchais avec tout ce qui bouge ? Il y a très longtemps que je sais tout de tes frasques sexuelles. Tu tes moquée de moi, tu as abusé de ma gentillesse, de ma fidélité et de mon argent. Mais cest terminé tout cela. Jai consulté mes avocats. Nous allons divorcer et tu nauras rien de tout ce qui mappartient et pour lequel jai trimé dur. Nous avons un contrat de mariage et, lorsque nous aurons divorcé, il ne te restera plus rien, car, même ce que tu possédais avant de nous marier, tu las perdu. Je suis le co-fondateur de RS Trust Organisation. Je dirige cette société avec Sabrina et, de ce fait, je suis aussi ton patron. Comme elle te la dit, ta vie va changer. Tu seras une salariée comme les autres et nauras plus aucun droit de regard sur la destinée de ta désormais ex-entreprise. Quant à nous, cest également de lhistoire ancienne. Il y a pas mal de temps que jai perdu la foi en notre couple. Notre divorce va me rendre une liberté dont jaurai besoin pour chercher et, je lespère, trouver la femme qui saura maccompagner, me soutenir et, je lespère avant tout, maimer. »
Sabrina se leva et mis sa main sur le bras de Rodolphe.
« Tu sais Rodolphe, la femme de sa vie nest jamais très loin. Il suffit souvent de savoir ouvrir les yeux. »
« Ça va, ne vous gênez pas pour moi. »
Rodolphe se tourna vers elle lair soudain méchant.
« Si tu nas rien dautre à ajouter, tu peux nous laisser. On te fera signe pour que tu viennes signer ton nouveau contrat de travail. Sylvère, merci pour ta prestation. Comme Sabrina te la dit, nous allons veiller sur ta carrière, tu peux en être certain. Ton avenir est tout tracé. À nos côtés, tu vas connaître le plus beau des destins. »
Il se tourna vers Sabrina et la prit dans ses bras.
« Quant à nous, jespère que lunion de nos deux chemins nous donnera enfin la joie, lépanouissement et lamour que nous attendons depuis si longtemps. Tu sais Sabrina, jai longtemps cru quil était trop tôt pour chercher à te fréquenter. »
« Tu avais tort Rodolphe. Il vaut mieux tôt queutard. »
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