L'Éveil De Sophie - 6/7
Léveil de Sophie
Chapitre 6/7
Je me suis réveillée, allongée sur le dos comme à mon habitude, en la sentant bouger dans le lit ; elle était accoudée au-dessus de moi et souriait. Quand jai ouvert les yeux, elle sest reculée, un peu gênée dêtre surprise ainsi.
Jai posé un gros baiser sur sa joue :
- Jai super bien dormi ! et toi ?
-
aussi
- Et
je me souviens de rien du tout !
Elle a eu lair surpris, un petit sourire timide accompagnant le haussement des sourcils.
- Il est quelle heure ?
- Huit heures et demie
Jai repoussé les draps du pied. Mon T-shirt était enroulé autour de ma taille, mon « hérisson » brun exposé. La nuisette de Deb ne cachait rien non plus de sa blondeur.
- Oh ? javais bien une culotte en me couchant, moi ? Quest-ce qui cest passé ?
Elle riait, rougissait, se mordait les lèvres.
Debout au pied du lit, jai renfilé la culotte retrouvée sous les draps. Quand Deb est passée à côté de moi en contournant le lit, je lai prise dans mes bras en la serrant très fort, et jai murmuré à son oreille :
- Très dangereux lalcool, après on sait même plus ce quon fait !
et je lui ai donné un petit baiser du bout des lèvres sur la bouche en la libérant de mes bras. En me reculant, je lui ai claqué gentiment les fesses :
- Et mets une culotte ! on va réveiller Chloé
La tension avait disparue, son sourire était plus naturel.
un petit quelque chose dans le regard tout de même, que je surprends à la dérobée, de temps en temps, quand elle me regarde et crois que je ne la vois pas
on noublie rien, bien sûr
Nous étions amies. Cette nuit aurait pu être un fossé entre nous, une gêne. Au contraire, une complicité nouvelle et plus profonde est née qui nous lie encore aujourdhui. Et puis cette expérience nétait quun début
deux années plus tard nous avons partagées le même lit avec Jason, ce grand australien un peu fou qui donnait des cours danglais sur le campus, et qui de temps en temps sasseyait au pied du lit
spectateur attentif
Jétais son témoin à son mariage, sa consolatrice après son divorce.
Elle connaît tous mes chagrins et tous mes bonheurs. Et sa peau est si douce !
Maman est arrivée très en retard, à onze heures passées, et nous avons déposé Chloé, mal réveillée et barbouillée devant chez elle.
- Elle avait pas lair bien ta copine .
- Elle a abusé de la vodka . Elle a été malade !
- Et toi ?
- Moi je me suis limitée aux jus de fruits.
- Cest bien vrai ?
- Ben oui ! pourquoi je te mentirais ?
- Je ne sais pas
tu ne me mens jamais ?
-
pas souvent
- Ah ! ça arrive alors
-
quand je ne sais pas faire autrement
des fois cest compliqué
- Cest vrai, parfois cest compliqué
-
maman
- Oui ?
- En ce moment
cest compliqué pour moi
Je me suis tout dun coup rendue compte quelle sétait garée et quelle avait coupé le moteur. Je navais pas aimé lui mentir sur le week-end avec Martine, ne my résignant que parce que jen avais tellement envie et que je ne savais pas du tout comment lui dire
-
je sais que jai que dix-sept ans, quelle en a vingt-six, et que cest ma prof
que cest lannée du bac
jai préféré rien dire
cest tellement nouveau ! et tellement bon !
je savais pas comment te dire
- Sophie ! remets tout dans lordre calmement, daccord ?
- Je savais que tu saurais
tu devines toujours tout
- Chérie, raconte-moi !
Elle avait pris ma main dans la sienne et écoutait. Je lui ai raconté, pas tous dans le détail, bien sûr, mais .... Le manque que je ressentais. Lenvie damour. Martine, belle et gentille . Le hasard dun jour, un peu provoqué. Le sentiment de plénitude. Le désir. Le plaisir. La crainte dêtre hors norme. Son âge et le mien. Et le mensonge, pour repousser le moment de parler. Peut-être de lui faire mal. La peur de la décevoir.
Elle ma tendu un mouchoir et ma attirée vers elle, embrassée sur le front, son regard clair fixé au mien.
- Merci, ma chérie
Elle a redémarré et ni lune ni lautre navons plus rien dit jusquà la maison.
Maman a claqué la porte derrière elle et nous nous sommes déchaussées dans lentrée. Dans la cuisine, des bruits de couverts, un tiroir qui se ferme, une chaise quon déplace.
- Tas invité qui ?
- Une amie
- Je la connais ?
- Pas très bien, je crois
tu monteras tes affaires plus tard, va lui dire bonjour
Debout dans la cuisine, une main sur le dossier dune chaise, Martine me regardait. Je métais arrêté sur le pas de la porte et maman ma poussée en avant dune main dans le dos :
- Je vous laisse, vous avez des choses à vous dire
- Maman
reste
reste
Je lai prise par la main, jai pris la main que tendait Martine. Jai passé un bras autour de leurs tailles et les ai serrées contre moi, enfouissant mon visage entre elles deux.
- Et si je tavais rien dit, maman ?
Elle me regardait en souriant et en faisant non de la tête :
- Je te connais
je navais aucun doute
il suffisait dentrouvrir la porte
Depuis le début, mes sentiments pour Martine nétaient pas très clairs. Je lavais provoquée, attendant plus que je ne proposais, presque manipulatrice.
Micka, Deb, autant de détours qui auraient pu méloigner. Mais avec Micka, javais pensé à elle
avec Deb aussi - plutôt après : il faut rester honnête -, javais eu un pincement au cur, jugeant mon plaisir comme une trahison envers elle, ce qui ne changeait rien, cest entendu, mais qui éclairait mes sentiments pour elle
Parler delle avec Maman, être au net avec celle dont lavis mimportait plus que tout autre, non pas que jai eu besoin de son accord, quoique
, mais plutôt que ce ne soit pas un non-dit, une ombre entre nous, ma libérée. Et puis le cur nest jamais bien loin du corps. Le corps avait attendu, langui, espéré, et il était rassuré. Le cur pouvait parler maintenant. Et il parlait fort.
Il a parlé fort pendant trois mois, et a beaucoup pleuré ensuite, quand Martine ma annoncée sa mutation pour Rennes.
Maman ma accompagnée dans ma chambre quand je suis montée préparer mon sac de voyage.
- Maman, cest compliqué pour toi.
- Oui, chérie, cest vrai, cest compliqué
- Je taime
- Je taime aussi, chérie, ça aide
- Tu men veux ?
- Arrête-toi, sil te plaît ! là !
- En double-file ?
- Oui !
Pendant le repas, nous avions très peu parlé, évitant tout sujet nous concernant de trop près, et cest surtout maman qui avait fait les frais de la conversation et avait raconté des anecdotes sur les internes, les médecins et ses collègues infirmières, certaines assez osées quelle ne mavait jamais racontées avant.
Elle roulait depuis à peine cinq minutes quand je lui ai demandé de sarrêter, mais je ne pouvais plus me retenir. Jai détaché ma ceinture de sécurité pour pouvoir bouger, et dès le frein à main serré, je lai prise dans mes bras et je lai embrassée très fort sur les lèvres et je lai reprise dans mes bras pour la serrer et pour cacher mes larmes dans son cou
- Tu men veux pas ?
Jai secoué la tête en lembrassant dans le cou
et en reniflant
et je me suis rassise sur mon siège, une sourire idiot sur le visage :
-
roule Martine, roule ! emmène-moi où tu veux !
Je me suis endormie sur le périphérique et réveillée en baie de Somme ; je nai jamais dit à Martine pourquoi jétais aussi fatiguée. Elle avait réservé une chambre dhôte dans une ancienne ferme où une charmante et très bavarde vielle dame nous a accueillie. Martine sest dévouée pour lui accorder une oreille attentive, se gardant bien malgré tout de relancer la conversation. Je nai pas eu sa résistance et suis partie dans la salle de bains dont une grande baignoire à remous occupait tout un angle. La baignoire a mis longtemps à se remplir. Il y avait trois flacons de sels de bains : jai mélangé les trois et jétais assise sur le rebord en train de mélanger les sels dans leau dun pied quand Martine ma enfin rejointe :
- Elle est gentille
- Et bavarde !
- Et bavarde ! Tu minvites dans ton bain ?
- Je tattendais.
Sa jupe et son t-shirt ont disparus en un rien de temps :
- Eh ! tous tes sous-vêtements étaient sales ?
- Jai peur que tu me les voles ! On plonge ?
Une serviette posée sur le petit rebord contre le mur pour y appuyer la tête, elle sest allongée dans la mousse et les bouillons de bulles. La baignoire était suffisamment grande pour quelle soit entièrement couverte des épaules aux jambes à peine repliées contre la paroi. Je me suis assise entre ses jambes dos contre sa poitrine et elle a refermé ses jambes par-dessus les miennes, ses bras sous les miens posés sous ma poitrine à peine couverte. Leau affleurait le bord et la couche de mousse débordait lentement sur les carreaux de faïence du sol ; dune main, jai tourné la molette pour augmenter le débit dair soufflé sur les côtés et le fond, noué mes doigts aux siens :
- Tu as réservé quand ?
- Hier soir, par internet.
- Et tu as décidé quand, de parler à maman ?
- Cette nuit
jarrivais pas à dormir
-
Martine
- Mmm ?
- Je taime
Les yeux fermés, je suivais le parcours du gros gant en mousse enfilé sur sa main droite, de ses lèvres sur ma joue. Elle soulevait un sein pour passer le gant, massait doucement, chatouillait, ouvrait mes lèvres dun doigt léger, glissait sous une lèvre, étirait doucement les chairs fines, agaçait et calmait, remontait sur un sein pour doucement rouler un téton dressé, écartait une mèche mouillée
leau chaude et ses douces caresses me ramollissait, ses petites chatouilles et les bulles me maintenait dans un état dattente, déveil au plaisir. Je sentais le contact de ses doigts devenir plus rêche, la pulpe déformée dêtre restée trop longtemps dans leau.
- Je sens mes doigts sengourdir ;
- Je le sens aussi
- Tu peux attr le rasoir sur le bord du lavabo ?
- Ouais
attends
tu veux faire quoi ?
- Mes jambes
- Je peux faire ?
Jai fais attention à ne pas la couper, vérifiant mon travail du plat de la main, sur ses deux jambes.
- Assieds-toi sur le bord, je vais faire tes cuisses et te faire un minou tout doux
- Tu tires la langue !
-
je mapplique, cest pour ça !
- Tas raison, applique-toi, me coupe pas !
- Tinquiète
jy tiens à ta petite chatte !
Tu fais souvent ?
- Ça dépend
des fois joublie
toutes les semaines, sinon ! je vais moccuper de toi, après !
- Je pique ?
- Non
tu rases ou tépiles ?
- Epiler, jai fait quune fois, cest chiant
cest tout un bazar
javais mis de la cire partout ! ma mère voulait me payer lesthéticienne mais jai pas voulu, cétait lan dernier, avant les vacances, javais pas envie. Ty vas, des fois ?
- De temps en temps, pas très souvent. Ça dure pas beaucoup plus longtemps
mais cest agréable quon soccupe de toi
- Tu te fais tripoter ?
- Mais non ! tes bête !
- Même quand elle te fait le maillot ?
- Mais non ! en tout cas à moi, ça mest jamais arrivé ! Allez, prends ma place !
eh
y en a un peu besoin, quand même
- Pourtant , ça pousse pas trop vite
mais je sais plus quand jai fait
oh ! tu débordes,là ! tu veux tout enlever ?
- Non
juste dans les aines, plus haut
et je raccourcis, cest tout
tu veux bien ?
- Fais ce que tu veux
ce que tu veux
Quand elle a eu fini, il nétait plus vraiment question de nous rincer dans leau de la baignoire où flottait trop de petits poils qui auraient collé à la peau. On sest toutes les deux rincées à la douchette.
Jai regardé le résultats dans le miroir du lavabo ; finie la touffe de poils bruns qui me couvrait le ventre, plus longs en haut des lèvres au-dessus du clitoris ; elle avait tout raccourci à quelques millimètres et leffet était étonnant, tout les détails de mon sexe apparents :
- Ça pique un peu, sous la main !
- Ils vont sadoucir en repoussant, et puis si ça te gêne, je rase tout ! tu seras aussi nue que moi !
- On verra
Debout dans mon dos, elle caressait mes lèvres à deux mains, les roulait entre ses doigts, écartait, observait comme moi dans le miroir
- Mmm
- Quoi ?
- Tu tes mal essuyée ?
- Non
- Pourtant cest tout mouillé, là
- Ça tétonnes, avec ce que tu fais ?
- Non
regarde
ton trésor est bien visible comme ça
ooh
il aime ça on dirait
Mes jambes commençaient à ne plus vouloir me porter, prises de tremblements, fléchissant par saccades :
-
Martine, je vais mécrouler
on va dans la chambre
-
non
regarde
regarde-toi
caresse tes seins
tu es belle, regarde
Elle avait raison, voir ses mains sur mon ventre, décuplait les sensations.
de la main gauche sur le bombé du mont de Vénus, doigts en crochets, elle métirait très haut, et de la main droite, mouillant régulièrement ses doigts en descendant profond entre mes jambes à peine écartées, elle enserrait le clito dont je sentais la tension entre son index et son majeur, montant et descendant en pressant du bout de ses doigts autour, le décalottant toujours plus, le faisant gonfler de plus en plus de lafflux de sang, grossir à léquivalent de la phalange de son petit doigt
- Regarde, Sophie
Elle lavait pris entre son pouce et son index, tirait plongeait fort vers le bas, remontait doucement
et pas besoin de regarder, je le sentais palpiter, presque douloureux, et mes genoux tremblants ont lâchés, refusant de me porter pendant quune vague memportait, Martine me soutenant dun bras autour de la taille, continuant son doux supplice :
- Ouvre les yeux Sophie, regarde, regarde toi jouir
je le voyais bouger entre ses doigts, rose pourpre, agité de secousses rythmées, accompagnant les pulsations de mon ventre, ses doigts immobiles un temps, relançant un autre orgasme dun seul pincement de ses doigts, jusquà la douleur, jusquà que le besoin de lui échapper soit trop fort et que je glisse de ses bras au sol.
Jai pris une douche pour effacer la fine transpiration qui me couvrait le corps pendant que Martine se rhabillait jai enfilé un jogging et un t-shirt, jeté un sweat sur mes épaules.
Martine avait déjà la main sur la poignée de la porte :
- Attends
viens !
Je me suis agenouillée devant elle pour glisser mes mains sous sa jupe, et jai baissé aux chevilles la culotte noire en dentelle que je lui avait vue enfiler dans la salle de bains.
- Sophie, je croyais quon allait voir les oiseaux !
- Mais on y va ! lève les pieds !
Jai jeté la culotte sur le lit et ouvert la porte :
- Allez ! on y va !
Elle a éclaté de rire en claquant la porte derrière elle et ma embrassée en me prenant par la taille :
- Bonne promenade, mesdemoiselles !
Notre hôtesse, au bout du couloir, les mains croisées sur son tablier à fleur, nous regardait avec un grand sourire.
- Vous allez mémoustiller tous mes pensionnaires, jolies comme vous êtes !
- A ce soir !
- Au revoir, les jeunes ! profitez quil fait beau !
Martine suivait les indications du petit dépliant et les repères sur les panneaux indicateurs plantés régulièrement au bord du chemin en me tenant par la taille. Ce premier jour de beau temps, bien quil fasse frais était une bénédiction.
- Tu me racontes ta soirée ?
- Ça va pas te plaire !
- Ah bon ?
- Mais cest ta faute, aussi, je tai obéi !
- Comment ça ?
- Jai embrassé Micka !
- Oh ! Oh ! et alors ?
- Pas terrible
et puis il est vachement timide
il a fallu que ça soit moi qui le déshabille !
- Sophie ! Cest vrai ? bon, je tai un peu encouragée, daccord, mais je croyais pas que tirais jusque-là !
- Oh ! javais pas lintention daller très loin ! Je voulais
le tenir dans ma main !
- Et alors ?
- Eh bien jai posé ma main sur son truc par-dessus le slip, pour faire connaissance, quoi, cool, « bonjour jeune-homme, moi cest Sophie » et puis il a poussé un petit cri de souris ; ma main était humide, et y avait une grosse tâche sur son slip qui sélargissait à mesure que je le sentais bouger sous ma main. Eh ! rigole pas comme ça, cest vrai !
- Et alors ?
- Il a sauté dans son jeans et ils sont partis !
- «
sont partis
» ?
- Avec Enzo, qui était avec Deb !
- Cest pas une vraie expérience, alors ! tu sais toujours rien des garçons !
- Oh si ! quil faut les manier avec prudence, sinon ils explosent ! Et puis tu peux parler, toi, tas dit quaucun ne tavait approché !
- Il y en a bien un ou deux qui ont essayé, mais je courais trop vite
- Moi aussi, je cours vite, alors pourquoi tu voulais que je me laisse rattr ?
-
parce que
cest naturel
un homme et une femme
- Ça te va bien, de dire ça ! pourquoi moi et pas toi ? Si je le fais, alors tu fais aussi ! ya pas de raison !
ce qui serait cool, même, cest quon le fasse ensemble
- Tu te rends compte des horreurs que tu dis ? mais tes une vraie dépravée, ma parole ! Quand je vais dire ça à ta mère
- Même pas cap
- Non tas raison, je lui répèterais pas ! elle mérite pas ça ! on est arrivé, cest là, « Poste de guet n° 2 », chut maintenant, tu vas effrayer
quest-ce quils disent
les hérons cendrés, avec tes histoires !
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