L'Éveil De Sophie - 7/7
Léveil de Sophie
Chapitre 7/7
En fait de poste de guet, il sagissait dune petite haie avec une barrière faite de troncs darbre qui empêchait de trop sapprocher du bord dun étang et dun banc de bois. A genoux sur le banc et accoudées à la barrière, on a cherché les oiseaux des yeux. Loin, trop loin, effectivement on voyait un grand oiseau blanc qui se déplaçait lentement, plongeant de temps en temps le bec dans leau.
Heureusement, cétait calme et il faisait beau
mais peu passionnant.
Jai laissé descendre mon bras de sa taille sur ses hanches. Elle était penchée sur la barrière et
ses fesses attiraient ma main irrésistiblement
- Sophie
- Oui ?
je fais pas de bruit
- Mmm
jai passé la main sous la jupe, remontant de lintérieur du genou entre ses cuisses entrouvertes
- Sophie
- Oui ?
regarde les jolis oiseaux
- Mmm
ma main est remontée sur ses fesses tendues en arrière, redescendue dans le sillon des fesses, sest insinuée entre ses jambes
- Sophie
- Oui ?
laisse-moi un peu de place
eh
tu mattendais, toi
- Mmm
elle mavait laissé un peu de place, déplaçant un genou sur le banc. Je sentais son intimité ouverte sous ma main, chaude, humide, et la cambrure accentuée de ses reins ne laissait aucun doute quant au plaisir quelle éprouvait à ma caresse
- Dépêche-toi
quelquun pourrait venir
- Me dépêcher ?
-
sil te plaît, Sophie
Je lai caressée très vite, du plat des doigts entre les lèvres, et son orgasme est venu très vite, avec un sanglot et de brusques mouvements du bassin. Dun bras dans son dos, elle a repoussé ma main, vérifier que sa jupe était en place, et a poussé un profond soupir :
- On aurait pu nous surprendre
tes intenable
- Mais tavais envie !
-
oui
regarde-les oiseaux, maintenant !
- Sont trop loin
- Mmm, tas raison, on rentre.
- En tout cas, le grand air ta donné des couleurs !
Au premier virage de létroit sentier de retour, un homme agenouillé au milieu du chemin était en train de ranger de grosses jumelles dans une besace de toile :
- Bonjour .
Il a levé la tête, nous adressant un grand sourire :
- Bonjour ! Pardon, je vous empêche de passer !
- Cest rien, on a le temps ! vous semblez mieux équipé que nous. Sans jumelles, on ne voit pas grandchose !
- Oh ! on na pas toujours besoin de jumelles des choses intéressantes
Il sest enfin relevé en passant sa besace sur son épaule. Veste militaire kaki avec des poches partout dont dépassait un sandwich entamé, pantalon de toile, chaussures de marche, il avait belle allure avec son grand sourire et ses cheveux en bataille. Planté au milieu du chemin, il nous dominait toute les deux dune demi-tête et nous dévisageait lune après lautre. Au coup dil assassin quelle ma lancé et à sa soudaine rougeur, Martine avait dû interpréter comme moi le sens de sa dernière remarque !
- En tout cas, le grand air vous réussi, vous avez de bonnes couleurs !
Martine me tenait toujours par la main, et jai senti sa main me serrer vraiment très fort. Il avait lair sympa, mais sil continuait comme ça, elle allait vraiment se fâcher !
- Vous logez dans le coin ?
Martine, lèvres serrées, ne semblait pas en état de lui répondre :
- On loge à la maison dhôte, juste au bout du chemin !
- Chez Hilda ? Super ! je récupère mon trépied et on rentre ensemble ?
- Euh
oui, allez-y.
Dès quil a eu le dos tourné, Martine ma jeté un regard noir :
- Tu crois comme moi ?
Jai haussé les épaules :
- Tas vu où est son trépied
et je lui ai désigné une petite haie du doigt
-
et cest là que je suis allée faire pipi ! tu crois quil ma vue ?
Je me doutais bien que cest un autre spectacle quil avait vu, et sil mavait aperçue, après tout je men fichais, mais je voulais surtout calmer Martine et la détourner de sa première idée.
- Moi aussi, je loge chez Hilda, je viens presque tous les week-end ! Vous verrez ce soir, cest une super cuisinière !
Sa besace sur une épaule, un appareil photo en autour du cou et un long trépied sur lautre épaule, il nous a précédé sur le chemin. Jai pas pu me retenir :
- Et vous photographiez tout ce qui se présente ?
Il na pas tourné la tête vers nous et jai entendu le rire dans sa voix :
- Bien sûr que non !
Il ma semblé quil sapprêtait à ajouter un nouveau commentaire, mais il sest arrêté un instant avant de continuer :
- Je prends des photos doiseaux pour un mensuel dornithologie, mais en ce moment il y a peu de choses intéressantes ; cest un peu tôt dans la saison. Sans jumelles, vous navez pas dû voir grandchose ! Si vous voulez, demain matin je vous emmènerai sur lîle, ce sera mieux.
- Peut-être, on verra, on ne voudrait pas partir trop tard !
- Comme vous voulez, on en parlera au dîner. On mange ensemble ! Tout le monde mange à la table dhôte !
- Tout le monde ?
- En fait, à moins que quelquun dautre soit arrivé
il ny a que nous trois !
Il était six heures passées quand nous sommes arrivés à la ferme et il faisait déjà très sombre. Il sest débarrassé de sa besace et du trépied dans le couloir dentrée :
- Hilda a dû vous prévenir, on mange tôt ici, sept heures. Alors à bientôt !
Dans notre chambre, Martine na pu se retenir bien longtemps :
- Tu crois que
- Je sais pas, Martine, et puis après, même sil ma vue le jogging aux chevilles, cest pas la mort !
- Fais pas lidiote, Sophie, je parle pas de ça
- Oh ! tu crois que
non ! et même ! ça lui fera un souvenir !
- Ouais
- Cest un beau mec, non ? tu lui donnes quel âge ?
- Sais pas, vingt-cinq trente !
Il était déjà attablé quand nous sommes entrées dans la grande salle, nos deux couverts en face du sien.
- Ce soir, cest soupe au lard, carré dagneau avec des pommes de terre sautées et je vous ai fait un flan pour le dessert. Je vous ai mis ensemble, cest plus convivial et puis vous pourrez faire connaissance. Ça vous dérange pas, mesdemoiselles ? Tu te tiendras bien Maxime, va pas me faire honte, hein ? Mais vous verrez, il est gentil. Pas toujours causant, mais il est gentil.
Elle nous a servi à grandes louches dans des assiettes creuses tout en continuant à parler. Maxime riait en secouant la tête, et a attendu quelle retourne à la cuisine avec sa soupière :
- Hilda est incroyable ! Cest ma grand-tante ! je ladore, mais
elle est seule toute la semaine, alors elle se ratt !
Martine et moi nous étions changées. Maxime, puisque cétait apparemment son nom, aussi. Et recoiffé, mais ses cheveux blonds bouclés navaient pas lair daimer la discipline. Martine avait fini par en convenir, du bout des lèvres, cétait un beau mec, et son polo Lacoste et son pantalon de toile le mettaient en valeur.
Il nous a raconté des histoires pendant tout le repas, nous faisant rire, parfois à ses dépens, avec des anecdotes de ses chasses aux images. A la fin du repas il nous a proposé de nous montrer ses albums de photos :
- Vous savez, ici, les soirées sont longues, alors si vous voulez, installez-vous devant la cheminée, et je vous raconterez en images tout ce que vous navez pas vu cet après-midi, vous voulez bien ?
- Avec plaisir !
- Installez-vous, je monte les chercher dans ma chambre !
Martine avait lair de lapprécier, ses angoisses de laprès-midi oubliées, et je le trouvais moi aussi très sympathique.
Jai entraîné Martine sur le canapé devant la cheminée, et me suis assise tout contre elle, ma tête sur son épaule :
- Tu te souviens de notre conversation de cet après-midi ?
- Quoi ?
- Quon le ferait ensemble
- Je me souviens
- Faudrait quelquun comme lui
- Tes sérieuse, Sophie ?
- Oui ! on le connaît pas, il est sympa, beau mec, et on repart demain
cest lui quil nous faudrait
et taurais plus à me bousculer avec Micka
et tu me tiendrais la main
et je te tiendrais la main
ça serait beau
et rassurant
- Tu rêves, Sophie chérie
- Oooh, jaime quand tu mappelles chérie
encore !
- Pas trop, tu pourrais y prendre goût !
- Mais je veux y prendre goût ! Et mon idée, tu nas rien dit
il ne tattire pas même un tout petit petit peu ?
- Cest vrai quil est beau et quil est sympa.
- Dis-moi juste une chose Martine, juste une, honnêtement, tu promets ?
- Jai toujours été honnête avec toi
- Bon
Dis-moi
ça te fait peur ?
Elle ma serré fort la main, ma embrassée dans les cheveux. Je me suis assise face à elle, cherchant ses yeux :
- Dis-moi
-
jai souvent limpression que cest moi qui ai dix-sept ans et toi vingt-six
- Tu as peur ?
Elle avait les yeux humides de larmes retenues, et a fait « oui » de la tête.
- On le drague ?
Allez
on le drague ?
- Tu sais, Sophie, tes folle ! complètement folle !
et je taime
je taime !
Et devinez ?
Eh oui !
Maxime est revenu au moment où je lembrassais avec fougue !
Moi, javais envie de rire et de chanter ! Elle me la dit ! Elle ma dit « je taime » et ses yeux le disaient aussi !
Lui, était un peu gêné, dansant dun pied sur lautre, un peu rouge, mais tellement moins que Martine que ça pouvait passer inaperçu ! Alors jai enfoncé le clou de leurs gênes conjuguées :
- Euh
Maxime
tavais, je crois déjà vu des choses cet après-midi
non, te défends pas, cest pas grave, va, on est
ensemble, enfin tu comprends, mais tu sais, on aime aussi les garçons
les garçons comme toi !
Martine sest penchée en avant et sest cachée le visage dans les mains. Lui avait la bouche ouverte et les yeux écarquillés.
- Ben quoi ! quest-ce que jai dit ?
Tout doucement dabord, puis de plus en plus fort, Martine sest mise à rire :
- Excuse-la, elle est folle !
- Jaime bien un peu de folie ! Il serait temps quon se présente, non ? Je ne connais même pas vos prénoms !
- On vient de Paris, pour un week-end au calme. Je te présente Sophie, et moi cest Sophie Martine, prof de gym. Tu fais quoi, à par des photos ?
- Je suis prof aussi, histoire et géo, à Saint Quentin ; enchanté, au sens propre, que vous ayez choisi la maison de ma tante ! ce nest pas si fréquent de recevoir daussi jolies femmes, ici. Vous avez trouvé comment ?
- Jai cherché sur internet hier soir, les commentaires étaient bons !
- Ah ! Alors il faut que je vous fasse un aveu ! jai créé le site internet pour ma tante il y a deux mois. Ladresse est bonne, mais il fallait la faire connaître
cest moi qui ai entré les commentaires clients !
- Mais cest de larnaque ça !
- Sans doute, Martine, mais ladresse est bonne, non ?
- Cest vrai, mais tu as quand même triché !
- Tu nimagines pas à quel point jen suis heureux ! et puis rassurez-vous pour cet après-midi
je ne publierai pas les photos !
- Oooh !
Je lai poussé très fort dans le canapé, où, et ce nétait bien sûr pas un hasard, il sest affalé sur les genoux de Martine. Je continuais à le secouer par le col de sa chemise Lacoste :
- Sil te plaît, ne déchire pas mon polo, dis-lui Martine, quun prof na pas les moyens de sen payer un neuf tous les jours ! Cétait une blague ! Tu remontais ton jogging quand je me suis aperçu de ta présence !
Jai levé les yeux vers Martine. Elle avait lair soulagée. Elle souriait.
- Crois-moi, sil te plaît, je regrette
mais
très jolie la dentelle noire !
Il sest redressé et sest tourné vers Martine :
- Cest toi qui choisis ses dessous ? tu as bon goût
- Je les choisis ! Pour moi ! Elle me vole mes petites culottes !
Et cétait vrai. Quand je métais changée pour descendre dîner, javais enfilé celle que je lui avais enlevé avant de sortir.
- Ça doit être dur de vivre avec quelquun qui vole tes affaires !
- Tu nimagines pas !
Lambiance était en même temps décontractée et tendue. Finalement on na pas regardé les photos. Il nous a raconté les travaux pour transformer la ferme en maison dhôte, les petits plats de sa tante, la nuit quil avait passé sur létang un jour où sa barque avait coulé.
Aux petits signes que je lui adressais, Martine se rendait compte que je navais pas abandonné mon projet, et je la sentais nerveuse et résignée. Mais lheure tournait. Elle sest levée :
- Il est tard, non ?
- Vous êtes à létage ?
- La chambre 2.
- On est voisins, je monte avec vous.
Sur le palier, Martine a ouvert notre porte et allumé la lumière. Après une hésitation, elle a tendu la main à Maxime pour lui dire bonsoir. Moi, je lui ai fait la bise. La main quil a posé sur mon bras en le serrant doucement ma décidé. Jai reculé dans la chambre en le tirant par la main, cherchant Martine du regard. Les bras ballants, cétait vraiment de la résignation que jai vu sur son visage. Je me suis adossé à la porte et dans le mouvement, jai basculé linterrupteur, plongeant la chambre dans le noir. Ne subsistait quune très faible lueur venant lentrebâillement de la porte de la salle de bains dont on avait oublié déteindre la lumière.
Maxime serrait mes doigts dans sa main. Jai tendu lautre main vers Martine pour lattirer. Elle a résisté un instant avant de céder et de sapprocher de moi. Je serrais fort sa main. Jai posé un baiser léger sur sa bouche, et mavançant vers Maxime, je lai embrassé à son tour quand il a baissé le visage vers moi.
- Martine
je peux partir
cest pas un problème
Sa voix était très basse, presque un murmure, calme. Le silence durait. Je sentais la main de Martine trembler dans la mienne. Dans la faible lumière, je lai vu faire un pas hésitant, lombre de son bras monter vers Maxime, sa main sur son cou, et un chuchotement :
- Reste
mais
il va falloir que tu sois très doux
Il a compris. Il a su quil ne fallait rien brusquer. Et il a été, du premier instant, celui qui pouvait lapprivoiser. Il a eu les gestes justes, la retenue, la douceur sans laquelle rien naurait été possible. Il na rien pris, rien demandé, rien proposé, simplement donné ce quelle attendait au moment juste. Et puis jétais là
égoïstement affamée ? peut-être
sale gosse ? un peu
mais amie, amante, et amoureuse, cest sûr !
Au début, un lit, cest pratique ! après on sen passe, cest plus marrant, même ! Mais au début, ça aide, ça fixe les idées, alors, les tenant toujours tous les deux par la main, jai reculé doucement dans la chambre jusquà sentir le bord du lit contre mes jambes.
Les habits, pour cacher, pour montrer, aussi, pour le confort, pour la séduction, il avait aimé mes dentelles ? Jai lâché leurs mains, descendu la fermeture éclair dans mon dos et ma jupe est tombée à mes pieds. En pleine lumière, je naurais peut-être pas osé, mais il faisait vraiment sombre ; le trait de lumière venant de la salle de bain dessinait un triangle blanc sur la moquette qui avait la bonne idée de balayer mes jambes, alors, ce que lombre cachait, le chiffon noir à mes pieds à peine éclairé le laissait deviner. Me tenant au bras de Maxime, jai enlevé mes mocassins. Il me soutenait dun bras et je devinais lautre bras sur les hanches de Martine ; cest bien, ne la lâche pas, surtout ne la lâche pas.
- Elle est toujours comme ça ?
On entend le sourire dans sa voix ; continue Maxime, sois complice avec elle.
- Non, des fois, je mets pas de dessous !
- Dans ce noir, ça ne ferait pas de différence
De la provoc ? ok
Jai enlevé le petit boxer de dentelle et je lai posé sur son épaule :
- Tu as sans doute raison, quelle différence après tout ! Embrasse-moi
Lèvres chaudes, douces, baiser léger, il me goûte, lèvres à peine entrouvertes que je pique de petits coupes de langue ; il se dégage, se tourne vers Martine :
- Tu as essayé de lui résister ?
-
jai essayé
un peu
Je cherche encore ses lèvres :
- Aide-moi, Martine.
Je lai déshabillé, lui ; je lai déshabillée, elle ; il sest laissé faire ; elle a résisté. Sur le lit, je me suis allongée entre eux deux ; leurs mains se rejoignaient sur mes seins et sur mon ventre, souvent sa main à lui couvrant sa main à elle, qui hésitait à me caresser. Et puis la fièvre a pris le dessus. Elle membrassait et pleurait en tendant un préservatif à Maxime quand il sest agenouillé entre mes jambes. Elle pleurait en caressant mon visage quand il sest glissé entre mes jambes.
Plus tard, je lai caressé, et jai aimé tenir son sexe dans ma main, lui donner du plaisir.
Plusieurs fois il la prise dans ses bras, gardant ses distances malgré tout ; plusieurs fois ils ont échangé de longs baisers.
Quand il sest sommairement rhabillé, elle sest levée pour le rattr à la porte et lembrasser sur la joue en caressant son bras.
Cest moi qui lui ai demandé son téléphone le lendemain, et qui lai appelé, plusieurs fois, au cours des mois suivants. On plaisantait ; et puis on parlait delle
- Tu le sais depuis longtemps ?
- Jai eu la réponse au début du mois.
- Et tu mas rien dit !
-
jattendais que tu aies fini tes épreuves du bac.
- Cest trop loin, Rennes, beaucoup trop loin
Javais envie de crier, de hurler, de la frapper, de me faire mal. Je me suis enfermée dans la salle de bains, entre hébétude et sanglots.
Le soir jai appelé Maxime, et le lendemain, il se garait devant la maison. Il a passé le week-end avec nous, déployant des trésors de gentillesse pour nous consoler, imaginer tous les possibilités futures.
Pendant les trois années qui ont suivies, jai fait des milliers de kilomètres en train, consommé des sommes folles en téléphone.
Nouveauté cette année, ce nest plus vers Rennes que je vais pour la retrouver. Cest vers Saint Quentin, et vous savez quoi ? ces week-end là, jai double ration de plaisir
Fin (presque)
Un petit plus, une humeur
Bien sûr « Léveil de Sophie » est une histoire. Mais
Sophie qui ne sappelle pas Sophie, vous vous en doutez existe bien. Jai appris à la connaître, à supporter son énergie débordante. On a beaucoup discuté, ou plutôt, jai beaucoup écouté, et je savais en lécoutant que jécrirais une histoire de ses histoires.
Mais une histoire ne dit pas tout ; et en dit plus.
Une histoire se construit sur de petits faits étrangers les uns aux autres, et, se nourrit dimagination pure : je suis une brodeuse, en fait.
Martine qui ne sappelle pas Martine, vous vous en doutez existe bien, elle aussi, mais na jamais rencontré cette Sophie-là.
En réalité, cest lhistoire de Martine que je vous ai racontée. Elle a été la première lectrice et ma demandée pourquoi je nallais pas au bout de lhistoire.
Cétait important ? pour elle, oui, aujourdhui ça lest.
Jétais témoin à son mariage il y a onze ans. Elle a deux merveilleux s, deux filles, et un mari extraordinaire : Maxime - qui ne sappelle pas Maxime, vous vous en doutez existe bien.
Maxime a déployé des trésors de patience et damour. Il est extraordinaire parce quil était là, au bon moment, tel quil est, pour elle.
Happy end ? oui, happy end !
Au tout début de mon histoire, Martine déflore Sophie, et je vous ai dit quelle-même avait été déflorée pendant une relation avec une amie de collège ? non, je vous ai dit - Martine dit à Sophie - quelle avait « fait lamour » avec une amie. Une différence ? oui.
Martine a été violée par son père à lâge de 12 ans.
Il fallait un Maxime pour la réconcilier avec elle-même.
Et aujourdhui encore elle aime les femmes ; non plus par rejet des hommes : par amour des femmes. Cest tellement mieux.
Elle na pour autant rien oublié.
Je vis, comme vous dans une société bien policée, lisse : nous sommes civilisés.
Nous nacceptons plus la barbarie ; nous refusons de déléguer à dautres ce que nous ne voudrions pas faire nous-mêmes ; ainsi, exit la peine de mort. Cest bien. Je suis daccord. Vraiment, je suis daccord.
Mais de temps en temps, allez, vous ny avez jamais pensé ? Moi si.
Moi jai pensé à la castration à la brique : une brique dessous, et la seconde
à bout de bras, bien haut levé
Mais non ! nous ne sommes plus des barbares !
Chassons vite ces mauvaises pensées.
Et prions.
Prions quau moins, il y ait un Maxime, au bon moment, tel quil doit être, pour elles.
Un Maxime pour un salaud ? Cest ça un happy end ?
Pardonnez-moi, certains soirs, je suis en colère ; et lhistoire est moins drôle.
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