Aveux
Aveux
Jamais je naurais cru en parler un jour.
Jamais je naurais imaginé raconter mon histoire.
Cétait mon secret.
Voilà lhistoire du jour où ma vie a changé.
Peut-être que je vais un peu mélanger avec dautres jours ; ils se ressemblaient tous ; mais je vais essayer de bien me souvenir
Je me suis levée à 6h30 pour préparer le café pendant que Nicolas faisait sa toilette et shabillait. Jai décongelé un petit pain, sorti le beurre et la confiture de fraise. Jai préparé les deux bols des s sur le coin de lévier, sorti les céréales de Cindy, les gâteaux au chocolat pour Margot, la brique de lait, le chocolat en poudre. A peine sorti du micro-ondes, jai ouvert le petit pain en deux, tartiné les deux morceaux dune fine couche de beurre pendant que le pain était chaud, rangé le beurre dans le réfrigérateur. Juste à temps ! Nicolas arrive et sassoit au moment où je verse le café dans le bol, rempli au trois-quarts. Il prend un morceau de sucre et lève un regard noir. La petite cuillère, jai oublié la cuillère. Jouvre le tiroir du buffet, pose la cuillère dans sa main tendue . Pendant quil déjeune, je dépose ses chaussures de travail sur le tapis de lentrée, à côté de lattaché-case. Je vérifie que le trousseau de clés de la maison est bien dans la poche de son blouson, les clés de la voiture sur le guéridon, et je pars réveiller les filles en vérifiant que mon peignoir est bien fermé. La semaine dernière, il ma fait une réflexion parce que je navais pas fermé les deux boutons du bas, et quon voyait mes genoux : « Fais attention à ta tenue ! cest pas un exemple pour les filles ! ». Jouvre les volets et je secoue Margot par lépaule. Cindy est déjà réveillée et me sourit, un bras pendant du lit du haut. Margot sétire et arrange son drap. Cindy relève son bras et sallonge en entendant les pas dans le couloir .
- Bonjour, papa !
- Bonjour, papa, bonne journée !
Il fait un signe de tête aux filles et disparaît vers lentrée où je le suis.
Je tiens son blouson dans son dos pour quil enfile ses bras et lui ouvre la porte.
Tout cest à peu près bien passé ce matin.
Dici ce soir, il ne pensera plus à loubli de la petite cuillère. Jespère quil aura oublié. Deux jours de suite, ce serait trop ; je ne pourrais pas, deux jours de suite.
Jai bu mon café en préparant le déjeuner des filles. Leurs affaires étaient prêtes sur le dossier des chaises de leurs bureaux. Il avait vérifié dun coup doeil.
Je suis allée me préparer pendant quelles déjeunaient, et jai tout de suite rangée la nuisette rouge dans larmoire de la chambre.
Jai accompagné les filles à larrêt du bus et jai attendu leur départ pour rentrer.
Je nai rien montré aux filles, bien sûr, mais cétait une ce matin de descendre les trois étages. Au retour, jai pris mon temps.
Comme tous les jours en rentrant, jai fait la vaisselle du petit déjeuner, les poussières et jai lavé par terre. Hier, il a trouvé des traces sur le lavabo. Javais oublié de vérifier après la toilette des filles.
Sur le moment il na rien dit, mais après le film, quand je suis allée me changer, jai vu quil avait posé la nuisette rouge sur la patère, par-dessus ma chemise de nuit. Jai retenu les larmes qui me montaient aux yeux. Ça lagace quand je pleure, et il sénerve. Jai mis la nuisette et je suis allée dans la chambre : jai noué le bâillon derrière ma tête, la boule coincée entre mes dents et je me suis agenouillée au pied du lit, ma tête seule reposant sur loreiller, les avant-bras glissés entre le matelas et le sommier, et jai attendu.
Hier, il a pris la cravache la plus fine et en plus des fesses et du haut des cuisses, il ma aussi cinglée sur les seins.
Ce matin, le frottement des sous-vêtements dans les escaliers était une vraie . A un ou deux endroits, la peau a éclaté et je saigne un peu . Jen ai pour une bonne semaine.
Jai mis de la pommade à cicatriser après avoir fini le ménage et je suis restée allongée à plat ventre sur le lit, le temps quelle agisse et quelle sèche.
Je saigne aussi un peu de lanus ; ça, cest plus rare ; au début, cétait presque à chaque fois ; mais depuis la naissance de la dernière, depuis six ans, il ne me prend plus que comme ça, et cest beaucoup plus rare que je saigne. Il ne voulait pas que je prenne la pilule ; en fait je crois surtout quil a toujours préféré me prendre comme ça, et quil sest trouvé ce prétexte.
Je nai pas eu le cur de me préparer à manger. Je suis restée allongée sur le lit à rêvasser ; le prochain anniversaire de Margot ; le rendez-vous avec les professeurs dans deux semaines, à la fin de lannée scolaire ; les vacances prochaines. Jattends les vacances.
Comme tous les ans, on ira chez son frère, dans la Creuse. Nicolas passera trois semaines avec nous, et ensuite comme lan dernier, il rentrera à Paris et je resterai à la campagne avec les filles, chez Serge et Marie-Ange, et Nicolas viendra nous rejoindre les week-end.
Avant que son frère se marie avec Marie-Ange, on rentrait à Paris nous aussi ; jétais contente que Nicolas nous ramène. Son grand frère, Serge, je ne laime pas beaucoup. Il venait nous retrouver des fois, le soir, dans la chambre, et cétait bizarre ; il voulait juste que je les regarde faire ; jaimais pas ça. Depuis quil est marié, il ne vient plus. Je crois que cest Nicolas qui va dans leur chambre des fois, quand je suis couchée. Jai jamais osé demander à Marie-Ange et elle ne men a pas parlé non plus.
Lan dernier, après le départ de Nicolas et pendant que Serge était au travail, on parlait, on se racontait des histoires, mais on ne parlait jamais de ni de Serge ni de Nicolas, on les oubliait, pour un après-midi, pendant que les filles jouaient dehors.
Cétait surtout elle qui parlait, de sa vie davant, quand elle était dans la rue. Je crois quelle a eu des moments difficiles, mais elle ne racontait que des choses amusantes.
Un matin, elle est entrée dans la salle de bains pendant que finissais de me laver.
- Il y va fort
Elle me regardait dans le miroir et murmurait :
- Le
ventre aussi ?
Jai dit oui de la tête.
Après elle sest reculée et elle a enlevé son peignoir et sa chemise de nuit en me tournant le dos. Elle est rentrée dans la baignoire sans me regarder et après un petit moment elle a tiré le rideau de douche :
- Ferme bien en partant
Jai vu les cicatrices sur ses reins et ses fesses, en haut de ses cuisses ; des marques profondes, croisées, anciennes.
Elle a attendu deux jours, quon soient seules à la maison, laprès-midi où les filles sont allées à la piscine.
Javais fini de laver la vaisselle et on étaient assises sous les érables pour prendre le café. Je suis partie laver nos tasses et elle les a essuyées et rangées dans le placard :
- Viens avec moi.
Je lai suivie. Elle est allée dans sa chambre ; elle a refermée la porte dans mon dos et sest assise sur le bord du lit :
- Déshabilles-toi !
Je me souviens que jétais restée toute bête, plantée devant elle sans savoir quoi faire. Je métais jamais déshabillée devant personne, sauf Nicolas bien sûr, depuis très longtemps ; depuis la maternité en fait, depuis la naissance de Margot.
Jai déboutonné ma robe et je lai pliée sur la chaise à côté de la porte.
Si, je me souviens, quand jai posé ma robe sur la chaise, jai pensé que jaurais dû mettre des dessous assortis et plus jolis, au lieu de la grande culotte de coton que javais mise le matin, avec ses élastiques détendus ; oui, jai pensé à ça.
- Allez ! Continue !
Jai dégrafé mon soutien-gorge, le retenant dune main pendant que je faisais glisser les bretelles sur mes bras, et je lai posé sur ma robe, en cachant mes seins de mes mains quand je me suis retournée vers Marie-Ange.
Ils sont gros, affaissés depuis mes grossesses ; jai nourri les deux filles au sein . Jai retrouvé un ventre plat et ma taille davant, mais mes seins sont plus gros quavant mes grossesses, deux tailles de bonnets de plus, avec de petites vergetures ; et des cicatrices, aussi.
- Ta culotte !
Jai baissé ma culotte, la laissant par terre à mes pieds. Javais un peu honte. Nicolas mobligeait à me raser complètement, même avant quil me cingle aussi devant, sur le ventre, il avait toujours voulu. Il mavait juste dit darrêter pendant mes grossesses ; et puis mavait dit de me raser à nouveau dès ma sortie de la maternité, les deux fois. Javais honte ; javais peur que Marie-Ange se moque de mon ventre nu. Je me regarde pas souvent dans une glace ; jaime pas me voir. En fait je ne me vois que quand je me soigne. Mes petites lèvres dépassent beaucoup entre mes jambes, toutes marrons et fripées, un peu boursoufflées en bas, là où Nicolas met les pinces.
Je nosais plus lever les yeux. Elle me regardait ; je le savais ; on est restées longtemps comme ça, sans rien dire. Et puis :
- Approche !
Elle ma regardée sous toutes les coutures, me faisant tourner de ses mains, suivant dun doigt les marques sur mon corps, soulevant mes seins pour suivre la longueur dune trace encore vive, écartant mes jambes pour passer le doigt sur la plaie qui allait dune lèvre au bas de ma fesse.
Et puis les questions
quand la dernière fois ? samedi ; souvent ? chaque semaine, des fois plus ; comment ? la nuisette, la cravache ; plus ? les pinces, les aiguilles parfois ; depuis quand ? après Margot ; tu as du plaisir ? quoi ? du plaisir ! je sais pas ; il te fait lamour ? plus depuis
, derrière ; toute seule ? comment ça ? tu te masturbes ? quoi ? quel âge tu as déjà ? 28 ?26 ans ; tu as eu un autre homme avant ? non ; et depuis ? non ! tu as jamais envie ? de quoi ? tu nas pas envie darrêter ? arrêter ? cest de plus en plus dur ? je sais pas ; il te fait plus mal quavant ? des fois, peut-être ; et si tu refusais ? cest mon mari ; il a le droit ? cest mon mari ; quel âge a Cindy ? huit ans ; il reste seul avec elle ? pourquoi ? rien
rien
viens-là
viens
Elle ma serrée dans ses bras et puis elle est allée chercher mes affaires sur la chaise et elle ma rhabillée, comme jhabille Cindy et Margot tous les matins, et elle ma encore serrée dans ses bras, et jai pleuré ; je savais pas pourquoi ; mais javais envie de pleurer ; ça ma fait du bien.
Quand on est sorties de la chambre, on sest installées dans le canapé devant la télé ; il y avait une étape du Tour de France ; jaime bien les images, on voit de jolis paysages
- Marie-Ange
- Oui ?
- Serge il
te fait
pareil ?
- Non !
- Ah
mais
- Cétait avant ! pas lui ! jamais !
Cétait dans les Alpes ; cétait vert ; jaimerais bien y aller
- Marie-Ange
- Oui ?
- De quoi tu parlais
- Quand ça ?
-
tout à lheure
si javais
du plaisir
- Tu veux savoir ? le plaisir, et masturber ? aussi ? tu veux savoir ?
-
oui
- Bon ! ça tintéresse la télé ?
-
comme ça
- Tu veux vraiment savoir ?
-
oui
- Viens !
Elle sest levée du canapé et elle est repartie vers la chambre. Elle ma attendue à la porte et comme un peu plus tôt, elle a refermé la porte derrière moi.
Cest elle qui sest déshabillée, cette fois, et jétais presque plus gênée que quand cétait moi.
Elle a beaucoup parlé. Beaucoup. Elle ma montré, son sexe, des gestes. Elle a mis ma main sur elle
- Essaies, sur toi !
-
- Je te laisse toute seule, essaies !
- Non
- Tu veux pas ?
- Si
mais reste
Cétait
bizarre. Jétais nue sur le lit avec Marie-Ange. Je me sentais coupable et je voulais que ça dure. Jaimais sa main sur mon front, son bras sous mon cou qui me serrait par lépaule pendant que je frottais mon sexe, plus pour elle que pour moi, comme pour lui montrer que je mappliquais.
Elle ma arrêtée en posant sa main sur la mienne et en lenlevant de sur mon ventre, elle ma serrée dans ses bras, nue contre moi :
- Ça viendra, tinquiète pas, ça viendra
Je me souviens que jétais déçue pour elle, pas pour moi ; je ne savais même pas ce que je cherchais.
La semaine suivante, le 20 juillet on a fêté lanniversaire de Marie-Ange. On a mangé dehors sous les érables. Les hannetons volaient autour de nous et les filles criaient chaque fois quun dentre eux se prenait dans leurs cheveux. Quand Serge est parti prendre son service de nuit à la fonderie, les filles sont parties se coucher. La bouteille de champagne était à peine entamée et Marie-Ange a décidé quon nirait pas nous coucher avant davoir fini le gâteau et le champagne. On a débarrassé la table en empilant tout dans lévier. Jallais me mettre à la vaisselle, mais Marie-Ange na pas voulu.
Elle a posé deux parts de gâteau dans des assiettes et les a amenées dans la salle à manger avec la bouteille et elle a mis de la musique, assez doucement pour ne pas déranger les filles qui dormaient à létage. On a dansé. Elle buvait à la bouteille et me faisait boire aussi :
- Trente-cinq ans, ça se fête, allez, me laisse pas boire toute seule !
- Je vais être malade, je bois jamais dalcool !
- Allez, pour une fois !
On a dansé le tango, le rock, le madison. On samusait . On a fini la bouteille et la tête me tournait un peu, à Marie-Ange aussi, il était tard ; alors on est allées au lit.
Je venais juste déteindre la lumière quand Marie-Ange est venue dans ma chambre :
- Ça va, toi ?
- Ça va
Jai senti quelle sasseyait sur le lit et puis elle ma cherchée de la main. Elle a ouvert le drap et sest allongée à côté de moi :
- Cest trop triste de passer un anniversaire toute seule !
Elle a mis sa main sous ma chemise de nuit.
- Quest-ce que tu fais ? je crois quon a trop bu
- Chhhhuuttt, dis plus rien
Depuis le 20 juillet 2007, le plaisir, je sais ce que cest.
Et cet été, je recommencerai ; si Marie-Ange veut bien, je recommencerai.
Alors jattends les vacances.
Et parfois, jaimerais avoir plus de courage ; jy pense ; jaimerais dire à Nicolas
darrêter
dire « non », « ça suffit »
et puis
je ne dis rien
mais jy pense !
Je me souviens que dans la journée, en attendant les filles, javais pensé à tout ça, mais je me perds, je vous raconte dans le désordre, cest pas bien, excusez-moi, je reprends où jen étais
Je suis restée allongée sur le lit jusquà 2 heures passées. La crème cicatrisante ne me piquait plus et je suis allée dans la salle de bain pour me laver. Le frottement du gant a réveillé la brûlure.
Jai remis le lit en ordre et nettoyé la salle de bains, vérifié partout dans la maison que tout était en ordre. Normalement, il ne recommencera pas avant quelques jours, mais je préfère être sûre. Des fois, il me punit aussi avec des aiguilles. Cest pire que la cravache.
Il y a deux semaines, javais pas vu que Cindy avait laissé sa culotte et ses chaussettes sous son lit ; pourtant je vérifie, dhabitude. Je venais de soigner Margot qui sétait abîmée un genou à lécole et jai oublié. Il est allé leur dire bonsoir et il ma appelé depuis la chambre, me montrant du doigt un bout de chaussette qui dépassait sous le lit. Jai compris. Je lai vu sortir du buffet de la salle à manger la petite boîte en plastique où je range mes épingles de couture. Il est allé dans la salle de bain pour la remplir dalcool.
Vraiment, je voulais lui dire non ; vraiment. Et puis
Avant il les plantait que dans les petites lèvres ; mais depuis quelques mois, il men met aussi à travers les tétons, et le pire, cest dans les grandes lèvres. Cest plus épais. Je peux pas mempêcher de pleurer ; ça lénerve encore plus, je le sais, mais cest trop, je peux pas me retenir.
Je me suis remise à mon tricot à côté de la fenêtre. Je fais un gilet pour Margot ; je nai plus quune manche à monter, et avec les aiguilles de 6, je vais vite ; jaurais fini avant daller chercher les filles à la descente du bus. Jaimerais avoir la télé, ça me tiendrait compagnie. Serge avait proposé de nous donner son ancien poste, mais Nicolas na pas voulu.
Lété dernier, jai vu plusieurs fois quil était agacé quand il rentrait de la pêche avec son frère et quil me voyait devant la télé avec Marie-Ange ; il ne disait rien devant son frère, mais je voyais bien quil nétait pas content.
Oh ! pardon ! je me perds encore
jai pas lhabitude de raconter
Les filles faisaient leurs devoirs sur la table de la salle à manger quand Nicolas est rentré. Javais rangé le tricot dans la boîte à couture ; il était presque fini, javais plus quà coudre les manches et les boutons. Cindy avait une leçon dhistoire à apprendre et Margot avait une lecture et un résumé de lecture à faire.
Il sest dabord énervé parce que les filles me posaient des questions à moi et pas à lui, et puis parce que jai trouvé une faute dorthographe quil navait pas vue. Ça a fait rire Cindy et il lui a donné une gifle. Il était vraiment en colère. Il la renvoyée dans sa chambre :
- Tu mérites une fessée ! file dans ta chambre ! jarrive !
Cest là que jai repensé à toutes ces questions de Marie-Ange, cest aussi pour ça que je vous ai raconté.
Jai imaginé Cindy à genoux devant son lit, et lui avec la cravache.
Je me souviens que jai crié « NON » et que je lai bousculé au moment où il se levait pour suivre Cindy dans la chambre.
Je voulais juste larrêter.
Et puis il sest cogné la tête contre langle du buffet.
Serge et Marie-Ange sont montés à Paris. Ils mont beaucoup aidé. Et puis ils mont proposé de venir habiter chez eux à Guéret avec les filles.
Au début, Marie-Ange venait me retrouver dans mon lit quand Serge était de nuit à la fonderie. On parlait pas beaucoup. Cétait surtout elle qui me donnait du plaisir et puis elle ma appris à lui en donner aussi. Cétait tellement nouveau. Petit à petit, jai appris à ne plus avoir peur, à ne plus tout surveiller.
Un jour, après le petit-déjeuner, au moment de partir faire les courses, Marie-Ange ma serrée dans ses bras en riant :
- Tes guérie !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Réfléchis à ce que tu as fait ce matin, réfléchis ! je tai dit ! tes guérie !
- Je comprends pas
- Tes prête à partir, là ? regardes !
Elle me montrait la table de la cuisine :
- Tas pas lavé les bols ! et je suis passée devant ta chambre
tas pas fait ton lit non plus !
Quelque semaines plus tard, un soir, les filles étaient couchées et Serge venait de monter se coucher lui aussi, Marie-Ange ma enserrée dans ses bras pendant que je finissais la vaisselle dans lévier de la cuisine. Jaimais bien quand elle faisait ça, elle le faisait souvent, des fois elle soulevait ma robe, me faisait des chatouilles ; une fois elle mavait même caressée en baissant ma culotte pendant que javais les mains dans leau de vaisselle. Elle a pris mes seins dans ses mains, collée à mon dos, son menton sur mon épaule :
- Tu me fais confiance ?
- Bien sûr !
- Je vais te proposer quelque chose
tu réfléchis avant de répondre
et tu dis oui ou non, ça changera rien, je te jure, si tu veux pas, daccord ?
-
daccord
- Est-ce que tu veux venir dormir avec nous ce soir ?
Je suis restée complètement muette. Marie-Ange et Serge
son frère ? Tout un tas dimages sont revenues
- Fais-moi confiance ! mais cest à toi de choisir, et je tai dit, ça ne changera rien, promis
et arrête de frotter cette assiette, elle est propre !
-
Serge
- Il est pas au courant !
- Mais toi
- Moi ? daprès toi, si je ten parle
Jai fini la vaisselle dans un état second. Javais rien décidé. On est allées mettre nos chemises de nuit dans la salle de bains. Javais rien décidé
- Et si je dis non
- Si tu veux pas, je viendrai dormir avec toi !
- Mais
et Serge ?
- Tinquiète pas
il sait déjà
Elle ma tenu la main en montant lescalier. Dans la chambre, elle a allumé la lampe de chevet. Serge sest retourné, la main devant son visage pour se protéger de la lumière. Il avait lair surpris mais il souriait quand Marie-Ange a soulevé ma chemise de nuit et que jai levé les bras pour quelle lenlève. Jai senti quelle aussi se déshabillait derrière moi et elle a ouvert le drap, me poussant dune main dans le dos.
Jétais beaucoup trop tendue et inquiète pour avoir profité de cette nuit. Je me souviens seulement que lui était très doux, presque timide, et quil ma fait lamour pendant que Marie-Ange membrassait, me parlait à loreille, caressait ma joue. Et je me souviens quelle a pleuré. Moi,jétais comme absente.
Depuis, toutes les nuits jai dormi avec eux.
Monica est née en janvier. Cindy et Margot sont contentes davoir une petite sur.
Serge et Marie-Ange
eux
ils en sont fous.
Peut-être quon en aura un autre, un garçon, ça serait bien, mais pas tout de suite. Pour linstant, on profite du bébé et de nos nuits.
Je ne suis plus absente à nos étreintes, loin de là, mon corps sest réveillé, et ils sont si doux tous les deux
Jai 29 ans, trois beaux s et deux merveilleux amants.
La vie, parfois
tourne bien.
Voilà . Il ny a plus de secret.
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