Un Autre Souvenir

Retour sur le passé (2)

Après la naissance de mon dernier , je me suis mise à chercher un travail. J'en voulais un pas trop loin de chez
moi et peu m'importait ce que je gagnerais. L'ANPE m'a dit qu'une société s'installait dans ma ville et qu'ils
cherchaient du personnel. Je me suis donc présentée. A part d'avoir eu un diplôme de secrétaire quand j'avais vingt
ans, je ne savais pas faire grand-chose d'autre mais comme j'étais recommandée par l'ANPE, ils ont bien voulu me
recevoir.
J'ai poussé la porte. Il y avait une femme au comptoir. J'ai tendu mon papier et la femme y a jeté un coup d'oeil et
moi, pendant qu'elle le lisait, j'avais les yeux plongés dans son profond décolleté. Je n'avais jamais vu une femme
avec des seins aussi gros. Elle m'a rendu mon papier avec un sourire et m'a dit d'aller dans la salle 4 pour y attendre
qu'on vienne me chercher pour l'entretien.
Il y avait déjà une autre femme, jeune aussi et avec une très belle poitrine. Je me suis assise en face d'elle et
ment, j'ai fini par la regarder. Le temps passait et une troisième femme est arrivée, elle aussi avec une forte
poitrine. J'ai pensé et ça m'a fait sourire, qu'heureusement, moi aussi, j'avais gardé une belle poitrine mais qu'hélas,
je n'avais pas de décolleté. Une quatrième femme est encore arrivée, la quarantaine et forte poitrine elle aussi, dans
une tenue sévère qui l'emprisonnait.
On a fini par nous regarder toutes, tour à tour et à nous faire des sourires et parfois des grimaces puis l'autre porte
de la salle s'est ouverte. Une jeune femme en est sortie puis est venue s'asseoir à côté de moi puis un homme est
sorti, la cinquantaine, déjà chauve et en complet veston :
- Madame X..., s'il vous plaît !
La femme qui était déjà là quand j'étais entrée dans la pièce s'est levée et a suivi le type et la porte s'est refermée.
Toutes, nous aurions bien eu envie de questionner la femme qui venait de sortir de cette mystérieuse porte mais
nous n'avons pas osé.

On a donc continué à se regarder bizarrement.
Puis la femme est ressortie. C'était mon tour. Je suis entrée à la suite du bonhomme qui m'a fait asseoir. Il n'y avait
qu'une feuille sur son bureau, avec un crayon.
- Bien, m'a-t-il fait, j'ai vu votre CV...
Il y a eu un grand silence puis il m'a demandé de me raconter ce que j'avais fait de ma vie puis quand je me suis tue,
il a continué :
- Bien ! J'aimerais bien vous embaucher, mais...
J'ai eu l'impression qu'il évitait de me regarder et il m'a dit d'attendre dans la salle et qu'il me donnerait son avis
quand ils nous aurait toutes vues. Je suis sortie et je me suis rassise sur ma chaise.
Je sentais le regard des autres femmes posé sur moi, mais c'est une des autres femmes qui s'est mise à parler :
- D'habitude, ils nous disent qu'on nous écrira !
J'ai répondu que le type m'avait dit d'attendre sa décision dans la salle. Une autre femme a dit qu'on ne savait pas à
quoi on nous emploierait et la première, je crois, a dit qu'on ne savait même pas ce que cette société faisait.
La dernière femme entrée dans cette salle a fini par sortir, avec le type sur ses talons :
- Bien, a-t-il dit, je vous prend toutes les cinq mais vous devrez faire un stage avant de commencer ! La femme à la
réception va vous donner un papier qui vous expliquera tout !
Il a ouvert la porte donnant sur le couloir et nous a invitées à aller voir cette femme puis il a disparu.
Nous sommes alors allées voir la femme qui finissait de photocopier des papiers qu'elle a classés dans un dossier
avant de nous les donner. Une fois dehors, nous avons ouvert notre dossier et nous avons pu voir qu'on commençait
dans exactement un mois et que nous allions faire un stage de formation sur un traitement de texte.
Ça ne me gênait pas parce que je savais taper à la machine et les autres femmes... avaient disparu mais j'en ai
rattrapé une qui attendait un bus et je lui ai dit qu'on pouvait quand même boire quelque chose pour fêter ça et elle
a bien voulu me suivre dans un café proche où nous avons pris un.
.. café.
Je m'étonnais encore de mon audace qui me l'avait fait inviter quand elle m'a dit que nous étions comme des poules
qu'on mettait dans un nouveau poulailler et que notre nouveau coq aimait bien les gros nichons.
- Vous n'avez pas vu, insista-t-elle alors que j'avais rougi, que nous avons toutes les cinq de gros nichons ? Quant à
la fille, à la réception, avec ses seins énormes...
- Vous avez peur qu'il vienne nous tripoter, ai-je demandé à la femme ?
- Oh, moi, certainement pas, m'a-t-elle répondu, du moment qu'il y a la paie !
- Je suis mariée, lui ai-je objectée...
- Et moi, je ne le suis plus, m'a fait la femme ! Il m'en est arrivé bien d'autres ! Appelez-moi Valérie, puisque nous
sommes appelées à travailler ensemble !
Je lui ai répondu de m'appeler Hélène et elle a continué :
- Mon premier mari, a continué la femme, c'était mon premier patron ! J'avais dix-huit ans et je voyais bien qu'il
était tombé amoureux de moi mais il était si timide qu'il n'osait pas m'en parler. Bref, je me suis si bien débrouillée
que je me suis retrouvée enceinte de lui et nous nous sommes mariés ! Ça a duré jusqu'à ce que notre fille se marie
et nous avons divorcé !
- Pourquoi, lui ai-je demandé ?
- Pourquoi, m'a fait la femme en me souriant, parce qu'on ne baisait plus et je pense qu'en deux ans on avait tout
découvert et on n'avait plus envie, mais pour notre fille, nous sommes restés ensemble ! Oh, ça ne fait rien, a-t-elle
continué devant ma mine déconfite, il a dû fermer sa boîte et du coup, il s'est trouvé une place de représentant et
j'ai arrêté de travailler et ça m'a laissé des loisirs et j'ai découvert que j'aimais le sexe plutôt que le mariage et j'ai eu
des tas d'amants !
Valérie a porté ses mains à ses côtes et comme nous le faisons toutes, avec ses pouces, elle a tenté de remettre son
soutien-gorge en place et comme elle a croisé mon regard, elle n'a pas pu s'empêcher de me dire qu'elle avait mis
un "soutif" uniquement pour le rendez-vous et qu'elle n'en mettait jamais.

- Et vous, vous aimez-ça, m'a demandé Valérie ?
Je lui ai expliqué que ma mère me surveillait tant que j'étais bien obligée d'en porter un mais que souvent, une fois
sortie de la maison, je le retirais.
- Comment avons-nous pu nous obliger à porter ces carcans, s'est ensuite indignée Valérie !
Et moi, pour aller dans son idée, j'ai dit que je n'aimais pas les culottes non plus et ça l'a faite rire et j'ai ri avec elle.
- Jamais à la maison et jamais pendant les vacances - quand je suis en robe - ai-je ajouté ! C'est mon mari qui veut
ça !

J'étais là devant elle et je lui racontais mes petits secrets et Valérie n'arrêtait pas de s'esclaffer puis elle a ajouté
qu'elle avait rêvé qu'un jour on pourrait vivre libre, hommes et femmes et qu'on pourrait faire l'amour avec qui l'on
voulait sans se cacher.
- Enfin, les lesbiennes, ça me dégoûte, a fini par me dire Valérie !
- Et pas les pédés, lui ai-je demandé ?
- Les pédés, a-t-elle continué, je m'en fous ! Ils peuvent bien s'enc...
J'ai bien vu qu'elle n'a pas pu dire le mot et elle a rougi.
- Les pédés, ça ne te gêne pas, ai-je insisté, mais les lesbiennes, si ?
- T'es lesbienne aussi, m'a dit Valérie après une hésitation ? C'était la première fois qu'elle me tutoyait et moi, par la
suite, je n'ai jamais pu la tutoyer. T'es lesbienne aussi, me répéta-t-elle ? Pourtant tu es mariée et tu as des
s...
Valérie me regardait dans les yeux. Je lui ai répondu que je ne l'étais pas sans réfléchir que j'avais déjà eu une
expérience homosexuelle quand j'étais jeune fille et j'ai dit une grosse bêtise :
- Les gouines, ça m'amuse plutôt ! Je les plains !
- Oh, moi, je ne pourrais pas, a ajouté Valérie ! Rien que de les voir s'embrasser ! Comment elles font l'amour ?
- Comme elles peuvent, ai-je dit ! Sans doute en faisant un soixante-neuf ? Tu n'en faisais pas avec ton mari ?
- Si, m'a fait Valérie ! Il m'a même enculée !
Elle s'est tue comme si elle venait de se rendre compte qu'elle avait dit un gros mot.
Un très gros mot.
- Est-ce que ça a de l'importance, du moment qu'on fait ça pour donner du plaisir, lui ai-je demander ?
- Peut-être, a concédé Valérie ! En tout cas, moi, je ne pourrais jamais poser ma bouche sur une vulve !
Je me suis mise à rire et j'ai pensé que peu importait ce qu'elle pensait de moi. Je lui ai ensuite demandé si elle se
masturbait ou si elle avait des amants et une fois encore Valérie a rougi et a ajouté :
- Une fois, pour être embauchée, j'ai accepté de coucher ! C'était un bel homme et tous les soirs avant la fermeture
des bureaux, il me faisait venir dans le sien et me faisait l'amour en levrette, couchée sur une table et quand il avait
joui, il me tripotait les seins et dans la journée, il me traitait comme toutes les autres femmes. "Venez, nous avons
un dossier à clôturer", me disait-il en m'attrapant quand je sortais du vestiaire et je le suivais. Un jour, il m'a dit que
si j'étais là c'était uniquement pour qu'il se vide les couilles. J'étais couchée sur la table et je voyais le cadre avec la
photo de sa femme et de son fils sur le bureau. Ce jour-là, je me suis rebellée et je lui ai dit qu'il était marié mais il
m'a répondu que sa femme ne l'aimait pas assez pour lui donner du plaisir, ce que j'arrivais moi, à lui donner. Il était
parfois vulgaire et me menaçait toujours de révéler que je faisais l'amour avec lui et je ne pensais pas qu'il ne
pouvait pas à moins de faire savoir qu'on faisait ça tous les deux. Quand il avait fini, il me disait de remettre ma
culotte et de m'en aller. De temps en temps, j'avais bien une prime que les autres n'avaient pas. Il sortait de son
tiroir une enveloppe kraft avec de gros billets mais ce qui gâchait tout c'est qu'il me disait aussi qu'il avait
l'impression de payer une putain et au bout de cinq ans j'ai dû partir parce qu'il y avait des rumeurs. Il m'a donné
une grosse enveloppe et j'ai démissionné puis j'ai appris que lui aussi avait quitté son emploi. Moi, pour me
consoler, j'ai calculé combien de fois nous avions fait l'amour ensemble. C'est bien simple, cinq fois quarante-six
semaines par cinq ans, ça fait - elle réfléchissait - mille cent cinquante fois ! J'ai baisé plus de mille fois avec ce
cochon...
Valérie réfléchissait encore puis elle a répété qu'elle ne pouvait pas faire autre chose que de renfiler sa culotte et
qu'elle n'avait plus qu'à la laver une fois rentrée chez elle et elle a conclu, philosophe, qu'elle ne pouvait même pas
s'asseoir dans le bus de peur de s'en mettre plein sa robe.
- J'étais un bon coup, a-t-elle ajouté !
- Et maintenant, lui ai-je demandé ?
- Maintenant, m'a répondu Valérie, je fais comme j'ai toujours fait ! Je me masturbe, mais pas avec les doigts ! Je me
suis offert toute une batterie de godes et de vibromasseurs et j'ai même acheté des boules de geisha !
- Ça sert à quoi, les boules de je ne sais quoi, lui ai-je demandé parce que je ne savais pas encore ce que c'était ?
- Tu ne sais pas, m'a demandé Valérie ? Ce sont des boules attachées sur un cordon comme un collier, mais bien
plus grosses. Les miennes font trois centimètres et demi et tu te les enfonces dans le vagin et tu te promènes et ça
te ramone bien ! C'est vraiment excitant ! Les doigts, je faisais ça quand j'étais gamine mais je préfère les godes qui
te pénètrent bien. Ce que j'aime c'est être bien ouverte, a ajouté Valérie !
Je me suis demandée si elle allait me demander de lui raconter ce que je faisais mais elle n'en a rien fait. Elle avait
son bus à prendre. On s'est revue pendant tout le stage et avec elle je n'ai plus jamais parlé de ça. Il y avait bien ces
allusions quand on déjeunait ensemble avec les autres femmes mais la plupart du temps, on était en groupe bien
plus important.
Au bout d'un mois, il a bien fallu aller travailler. Notre bureau était aménagé et on a commencé à s'habi à notre
nouveau travail. C'était une jeune femme qui nous apportait ce qu'on devait taper et on ne voyais quasiment jamais
plus le type qui nous avait recrutées.
Un jour, un coursier qui s'était trompé de porte pour livrer son paquet, a ouvert la porte de notre bureau et le cri -
cri du cœur - qu'il a poussé nous a toutes fait rougir sans exception :
- Putain ! J'aimerais bien bosser dans cette boîte ! Il n'y a que des gros nichons !
Il n'avait pas tout à fait raison car dans les autres services ce n'était pas le cas et les filles étaient de tous les gabarits.
Un autre jour, Valérie m'a dit qu'elle partait parce qu'elle se mariait. Je lui ai demandé ce qu'il en était et elle m'a
répondu que c'était un monsieur très sérieux mais qu'elle ne doutait pas d'arriver à le décoincer et je ne l'ai jamais
revue.
J'étais dans la place depuis trois ans et comme un de nos s avait des problèmes de santé, moi et mon mari
avons jugé qu'il était mieux que je reste à la maison pour m'occuper de lui et même si je n'en suis pas responsable,
je veux ajouter qu'après mon départ, cette société à fermé.

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