Eté À Montalivet - 1/3
Eté à Montalivet
Chapitre 1
Elles se promènent en bord de mer.
Lune, brune, grande, assez forte, les hanches larges moulées dans un collant noir, à peine couvertes dune ample tunique en satin beige boutonnée jusquau col Mao, a posé un bras sur les épaules de la seconde, fine et élégante dans sa robe fourreau blanche soulignée dune chaîne de taille dorée à gros maillons. Les boucles blondes de ses cheveux courts balayées par le vent de mer cachent ses yeux.
De retour à lentrée de la plage principale, légèrement à lécart du chemin daccès, la brune, collée au dos de la blonde referme ses bras autour delle et les quelques promeneurs qui observent ce couple peuvent voir ses mains remonter des hanches sur sa poitrine, se refermer sur son ventre.
Il est tard. Quelques couples font demi-tour en haut de la dune après quelques instants passés à regarder la mer depuis la fin de laccès goudronné, , des jeunes savancent plus loin, se regroupent pour une nuit sur le sable, quelques hommes, seuls.
Il a lair jeune, hésite, avance de quelques mètres et se déportant vers la gauche, sassoit dans le sable.
La brune chuchote à loreille de la blonde, la pousse dune main dans le dos.
Elle saccroupit à côté du jeune homme, lui parle ; il hésite, longtemps. Elle parle encore, se penchant vers lui, une main sur son épaule. Elle doit être convaincante ; il se lève, et tous deux partent plus loin, vers la dune. A plusieurs reprises ils se retournent, regardent la grande silhouette qui les suit, lattendent.
Ils sarrêtent enfin, au pied de la dune, à une centaine de mètres du chemin daccès, rejoints par la brune qui sourit au jeune homme ; elle pousse la blonde vers lui des mains sur ses hanches, murmure à son oreille. La blonde sagenouille, déboutonne le pantalon du jeune homme et labaisse, entraînant le boxer du même geste. Mains à plat sur ses cuisses, elle prend son sexe dans sa bouche et commence une lente fellation, guidée de la main de la brune dans ses cheveux, qui impose le rythme, impose la profondeur de la pénétration.
La blonde sest relevée, fait face à sa compagne qui vérifie dune main sous la robe lexcitation de la blonde, caresse sa joue et lembrasse tendrement.
Elle lui avait dit «
Surprise
ce soir
». Elle na pas discuté. Pas demandé. Depuis hier soir, elle ne pose aucune question.
Nadège a enfilé une culotte blanche sans réveiller Pascal avant de sortir de la caravane. Sous lauvent, une petite glace posée sur la table, elle sest regardée, tordant la tête pour se voir de dos, vérifier que le t-shirt est assez long, mais pas trop ; elle a décalé un des élastiques pour découvrir à demi une fesse.
Un jour, un homme lui a dit quil ny avait rien de plus excitant que de surprendre une chair accidentellement dévoilée : elle organise depuis ces petits accidents de tenue.
En écartant du bout du doigt lun des rideaux de lauvent, elle aperçoit de lautre côté de lallée leur voisin en train de prendre son café en compagnie de sa femme ; il paraît assez grand, la quarantaine avantageuse ; sa femme porte un t-shirt trop court et une sorte de collant noir moulant qui arrive à mi-mollet et ne cache rien de ses formes plus que généreuses, presque débordantes. Daprès leur voiture, ce sont des anglais. Elle ouvre grand la porte de lauvent, et après un coup dil discret, part vers le bloc des sanitaires dune démarche ondulante accentuée par ses mules à talons. Il regarde, elle le sent ; elle a un sixième sens pour ça : elle détecte le regard des hommes.
Le couple dont ils ont fait connaissance lan dernier, elle les a accrochés dès le premier jour de leurs vacances ; curieusement, elle dabord, et lui plus tard seulement.
Elles étaient côte-à-côte un matin pour faire la vaisselle.
- Vous voulez bien me prêter votre torchon pour me sécher ?
Au lieu de tendre le torchon, elle lavait essuyée elle-même
yeux baissés, torchon en bouchon dans sa main, doucement, puis sans un mot avait repris sa vaisselle, les joues cramoisies, et sétait esquivée très vite. Deux jours plus tard, elles sétaient retrouvées en faisant la queue pour les cabines de douche. Comme Nadège lui souriait elle sétait adressée, toujours rougissante à lhomme qui attendait en sa compagnie dune petite voix :
- Cest la dame que jai essuyée
Pierre et Lydie ; elle aurait aimé quils puissent se retrouver cette année ; Pascal et elle ont rarement loccasion de rencontrer un couple aussi complètement en phase avec eux ; elle, effacée mais prête à tout, vraiment tout, pour plaire à son mari, et lui, bon amant, bel homme.
Ils avaient fini par sympathiser, se retrouver à la plage, à lapéro, autour dun barbecue. Ils habitaient comme eux en région parisienne et avaient échangé des invitations après les vacances, et un week-end, chez Pierre et Lydie, après un repas bien arrosé, Pierre avait lancé lidée dun poker coquin, les pertes se payant en gages
Leurs rencontres suivantes navaient plus eu besoin de prétextes pour finir en échanges amoureux.
En faisant leur connaissance, elle a découvert un côté de Pascal quelle navait pas imaginé malgré leurs 17 ans de mariage : il aime la voir dans les bras dun autre homme. Elle savait bien sûr quil appréciait ses tenues aguicheuses en public, sa nudité exposée lété sur la plage, mais elle nimaginait pas quil aimerait autant être spectateur de ses ébats. A elle, ces « passages à lacte » n apportaient que peu de plaisir physique, elle en était parfois comme absente, bien que participant de bon gré, pour Pascal.
Elle ne lui en a parlé quune seule fois ; elle voulait savoir ; quand elle lui a demandé sil aimait la voir faire lamour avec Pierre, il na pas répondu, mais sa glotte montait et descendait quand il acquiesçait de la tête en détournant le regard , et elle avait été étonnée de constater une érection naissante et confortée dans ces intentions de continuer ces jeux réveillant son désir et renouant leur complicité.
Sur le chemin, de loin, elle a aperçu Nadia qui revenait vers sa tente. Elle a une tente pour elle toute seule cette année. Elle grandit. Et elle est belle. Des seins haut perchés et fiers, de longue jambes fines, de grands yeux bleus, très clairs. Nadège est un peu jalouse de sa fille, de sa jeunesse.
De temps en temps on lui dit quelle est vraiment très bien pour son âge : pour son âge ! elle ait volontiers ceux qui disent ça ! Elle est une belle femme un point cest tout ! Elle le sait ; elle fait des efforts pour que ça se voit.
Lemplacement de la caravane nétait pas assez grand pour que sa fille y installe sa tente igloo. Le placier la autorisée à la monter de lautre côté de lallée, à une vingtaine de mètres de ses parents.
Dans le fond, cest aussi bien : Pascal et elle seront plus tranquilles si
une occasion se présente !
Lan dernier, Nadia lui a servi dalibi quand elle a voulu vérifier son pouvoir de séduction. Elles sont parties un soir en balade en ville pendant que Pascal jouait une de ses interminables parties de pétanque, et elle a trouvé un prétexte pour passer seule une heure ou deux. Nadia a-t-elle été dupe ? Peut-être pas.
Cette année, après la découverte du goût de Pascal, si lenvie lui en prend, aucun alibi ne sera nécessaire
elle demandera à Pascal de la suivre discrètement, de loin, dans les dunes où elle amènera un amant dun soir
il aimera
et elle aussi. Lui aimera lespionner pendant quelle aimera faire lamour avec un jeune homme, et peut-être, comme lan dernier, cette étreinte dun soir avec un inconnu lui apportera-t-elle un plaisir trop rare.
En fin de matinée, Nadège est allée voir sa fille :
- Tu viens déjeuner ?
- Je vais me faire un sandwich
je veux aller à la plage de bonne heure !
- Tes bien installée, dis-moi !
Nadia a orienté sa tente avec louverture dos au chemin, face à une petite haie. Son hamac est tendu entre deux pins. A travers la haie, Nadège aperçoit un garçon blond, assis en tailleur sur une natte qui boit une canette de bière et en baissant le ton :
- Sembête pas ton voisin, tas vu ? il est en sous-vêtements
- Tarrive trop tard, maman ! tout à lheure il était tout nu
et son copain aussi
et ils sembrassaient !
- Des homos ?
Nadia hausse les épaules et finit de préparer son sac de plage. Nadège continue à regarder à travers la haie jusquau moment où Nadia ferme sa tente et la prend par le bras en lentraînant vers la caravane.
En sortant du camping, après avoir traversé la route, Nadia prend le petit chemin goudronné qui mène à plage en traversant une pinède. Comme les autres années avec ses parents, elle est partie vers la gauche, vers la plage naturiste.
Il est encore tôt. Elle sinstalle au pied de la dune, se déshabille, debout sur le drap de bain : très tôt, en observant sa mère, elle a appris leffet produit sur les hommes par une femme qui se dévêt, et comme elle, elle aime le regard des hommes, provoquer leur désir.
Après avoir soigneusement rangé ses vêtements dans son sac de plage, elle part se promener au bord de la mer, appréciant dêtre suivie des yeux par le beau brun aux fesses blanches, qui étalaient distraitement de la crème solaire sur le dos de sa compagne en guettant son effeuillage ; cest pour lui quelle a pris des poses, chassant des grains de sable imaginaires de sa fine toison de blonde, sa culotte baissée à mi-cuisses, puis cambrant les reins, agenouillée sur son drap de bain en lui tournant le dos, fouillant longuement son sac à la recherche de sa crème solaire quelle a lentement étalée sur son corps déjà bronzé du soleil de juillet sur la terrasse de ses parents.
Un moment, la main en visière devant les yeux elle a observé lévolution de deux scooters des mers rebondissant sur les vagues. Elle a longé locéan, se baissant parfois pour ramasser un caillou, un coquillage, fouillant la plage du regard : elle aime être vue, regardée, mais elle est aussi curieuse des autres, sattardant aussi souvent sur le corps des femmes que sur celui des hommes. Par jeu, elle commence à tenir des comptes : combien de femmes sont entièrement épilées et combien ont un piercing, combien dhommes se rasent, sur les pectoraux ou autour du sexe. Elle-même ne sépile pas : elle préfère garder intact son fin duvet de blonde. Un piercing la tente. Elle aimerait un petit anneau sur le capuchon du clitoris, mais sa mère le lui a interdit pour linstant. Pour les hommes, elle préfère ceux qui se rasent, les reconnaissant soucieux de leur image, les pensant plus fragiles de labandon dune parure de mâle, plus exposés.
Sans sêtre baignée, elle regagne son drap de bain, sétend à plat ventre offrant ses fesses au soleil et au jeune homme aux fesses blanches qui la vue revenir et elle se plonge dans le roman quelle a amené.
De temps en temps elle se retourne, sur le dos, bras tendus au-dessus de la tête pour maintenir son livre. Petit à petit, dautres estivants arrivent et sinstallent, déjà nus en venant de la gauche et du camp naturiste, se déshabillant après sêtre installés lorsquils arrivent de la droite. Cest plutôt ceux-là dont elle observe, regard masqué derrière ses lunettes de soleil, parfois la précipitation à se dévêtir en jetant des regards comme inquiets autour deux, dautres fois le naturel et la décontraction, ou, comme elle, elle les reconnaît, lintérêt quils portent à se montrer.
Quelques hommes seuls. Des couples. Des familles, adolescents gênés de leur nudité, dont certains, des garçons souvent, gardent leur bermuda et les yeux baissés, paraissant embarrassés autant de leur différence que de la nudité qui les entourent.
Elle se souvient avoir été comme eux, au point de renoncer à des après-midi de plage ; pour ne pas voir ses parents sexposer à la vue de tous ; pour ne pas vivre le dilemme entre lexclusion de la communauté de chairs par le maillot quelle gardait et ses pudeurs dadolescente à dévoiler un corps en devenir.
Ce temps est bien passé. Quelques éclairs de fierté, de jalousie aussi, dans les yeux de sa mère, quelle sait un juge impitoyable des apparences, ont autant faits pour lui donner confiance que laddition de ses flirts. Et puis de sa mère, elle a appris la provocation.
Au visage levé de celui qui à son arrivée la observée se déshabiller elle offre maintenant le lent mouvement douverture et de fermeture répétées de ses jambes à demi repliées. Elle reconnaît leffet produit sur lui par lexposition de son sexe, de la naissance de ses fesses, à ce quil reste allongé sur le ventre, au risque dun sérieux coup de soleil sur ses fesses blanches, au geste quelle a surpris quand il a glissé une main sous son ventre ; elle imagine son sexe tendu dexcitation quil a redressé de sa main en creusant le sable pour lui laisser lespace du confort. Loffre, et ses effets certains, est aussi égoïste ; elle aime la douce chaleur qui envahit son ventre ; elle aime ressentir le gonflement des lèvres de son sexe et la moiteur naissante.
Un soir, peut-être, elle osera. Aux heures où la plage se vide, ces heures de fin de soirée où lan dernier elle a vu quelques couples oser des gestes, où elle a deviné les caresses échangées, elle se caressera, pour elle, pour eux peut-être, jouira de ses mains et de leurs yeux. Elle a pensé ce moment ; plus comme un projet que comme un fantasme.
Perdue dans son jeu et ses pensées, elle ne prend conscience de larrivée de sa mère quà son ombre projetée quand elle se penche sur elle et lui frôle le bras :
- Bonjour chérie ! tu t es baignée ?
- Non pas encore, je vous attendais.
Nadège, mains sur les hanches, observe la plage. Elle voit le couple installé à une dizaine de mètres face à Nadia, lhomme aux fesses rosées qui lit un magazine en appui sur les coudes, et reconnaît tout de suite le jeu de sa fille, pour le pratiquer elle-même si souvent. La femme en elle est amusée, la mère sinquiète. Pour autant elle ne fait aucune remarque et renonce à sinstaller entre le couple et sa fille comme un temps elle a pensé le faire, sinstalle à côté delle, adossée à la dune.
Nadia sest redressée et aide sa mère à étaler sur le sable son grand drap de plage :
- Papa nest pas venu ?
- Il a préféré jouer à la pétanque.
Elles se sont baignées à deux reprises, dans la zone surveillée du camp naturiste, et à leur retour se sont mutuellement passées de la crème dans le dos.
Monsieur fesses roses aura de belles images en tête ce soir. Il aura le choix entre la jeunesse au naturel de Nadia et la maturité éclatante de Nadège, son sexe épilé laissant entrevoir jusquà lexcroissance brune et rose des petites lèvres étirées saillant au bas du sexe entre des cuisses pleines, ses seins arrogants aux tétons constamment érigés.
Sa compagne a remarqué les effets du spectacle ; elle voulait se baigner, il retardait ; elle sest moquée gentiment de lui en souriant et en secouant la tête. Nadège a repris une position moins démonstratrice de ses charmes et quand la jeune femme a fouillé la plage des yeux pour trouver un motif à lembarras de son compagnon, elle na rien deviné ; il la rassurée dun baiser et dune caresse dans son dos, de quelques mots en se tournant vers elle ; elle sest crue sans doute à lorigine de lexpression physique de son émoi, que Nadège ne pouvait voir, mais quelle devinait sans peine en voyant où se posaient les yeux de la jeune femme et son sourire mi-moqueur mi-flatté.
Il a fini par sasseoir et après quelques minutes, sest levé, tiré par la main de sa compagne qui lentraînait vers la mer. Nadège et Nadia étaient assises quand ils sont revenus. Il leur a semblé à toutes deux quil appréciait moins dêtre observé que dobserver, leur a paru embarrassé dexposer de bien piètres attributs au sortir de leau fraîche de locéan, quil tentait de masquer de gestes désordonnés de ses mains. Nadia et sa mère ont échangé un sourire, complicité et connivence de femmes, sans explications, pas prêtes à partager leurs pensées sur les anatomies comparées de la gent masculine.
Nadège discute très librement avec sa fille de tout ce qui concerne le sexe, avec cependant une frontière jamais franchie : lusage que lune et lautre en font. Elle a évoqué la possibilité pour Nadia de se faire prescrire une pilule contraceptive ; sa fille a décliné, arguant à juste titre que lusage incontournable de préservatifs suffisait à la fonction. Elle na pas demandé à Nadia si elle en usait.
Au détour de conversations, elle apprend le nom de ses flirts, mais ignore tout du degré dintimité entre sa fille et ses conquêtes ; de cela au moins, elle ne doute pas : cest elle qui séduit.
Elles sont rentrées au camping ensemble, bras dessus bras dessous, riant de riens.
En rentrant de la douche, enveloppée de sa serviette de toilette nouée sous les seins et découvrant largement ses cuisses, Nadège fait un détour par le terrain où Pascal dispute une partie de pétanque. Elle voit à son léger sourire quil apprécie sa tenue et se régale des regards que ses partenaires de jeu lui jettent :
- Tu finis bientôt ? Jaimerais quon aille en ville acheter quelques cartes postales et des magazines.
Il sapproche, dépose un baiser léger sur ses lèvres :
- A tes ordres, chérie ! La partie est presque terminée.
Tout dans son attitude proclame : « regardez ! Cest ma femme ! Voyez comme elle est belle ».
Elle séloigne lentement, accentuant à peine un déhanchement qui lui est naturel, suivie des yeux gourmands des hommes, de la moue pincée de leurs compagnes ; elle est toute aussi satisfaite de ces deux réactions sciemment provoquées.
Sous lauvent, elle dénoue le drap qui lenveloppe, déçue que leur voisin den face, langlais entrevu le matin ne tienne pas compagnie à sa lady brune qui lui sourit en la détaillant des pieds à la tête. Nadège a laissé la porte de lauvent entrouverte. Relevant les yeux pendant quelle sèche ses cheveux dune serviette propre, elle voit la lady debout mug en main de lautre côté du chemin qui lobserve en souriant, lui fait signe de son mug tendu. Ne recevant pas la réponse attendue, Nadège la voit traverser le chemin et se cache derrière sa serviette serrée de ses poings à hauteur de ses seins :
- Would you like some tea?
Thé
pour vous?
Nadège est interloquée de lintrusion de langlaise qui écarte dun bras la porte de toile, entre sous lauvent toujours souriante et va déposer tranquillement son mug sur la table, avant de sapprocher delle :
- Please
Des deux mains sur ses épaules, elle fait pivoter Nadège qui est tellement sidérée quelle na toujours pas eue la moindre réaction, et lorsquelle lui tourne le dos sous limpulsion des mains fermes sans être brusques, langlaise lui prend la serviette de toilette des mains et commence à lui sécher les cheveux :
- Do you understand me ?
Do you speak english ?
De par sa banalité, Nadège saisit le sens de la question bien quelle nait jamais compris un traître mot danglais, ou si peu, vagues souvenirs de ses années de collège :
- Non
je ne comprends pas
- Non grave
youre so nice, honey
love your pretty ass, you know
- Ecoutez, je vous remercie, mais
Nadège se dégage des mains de langlaise et senroule à nouveau dans le drap de bain récupéré sur le dos dune chaise. Le culot de cette femme la laisse pantoise et sans réaction dautant que le problème de langue complique singulièrement la situation. Elles sont face-à-face et muettes quand Pascal écarte la porte de toile.
- Je vais
maintenant
bye bye.
Langlaise tend la serviette de toilette à Nadège, lui presse légèrement le bras et quitte lauvent tranquillement avec un sourire et un petit geste de la main.
Pascal la suit des yeux et se retourne vers Nadège, sourcils levés :
- Tu dragues les anglaises ?
- Mais
non !
- En tout cas, elle, elle taime bien !
- Quoi ?
- Ah, cest vrai ! toujours fâchée avec langlais
tas pas compris !
- Mais quoi, enfin !
- Elle ta dit quelle te trouvait jolie et que tavais un beau cul
jétais là
je voulais pas vous déranger
Nadège a haussé les épaules et est entrée dans la caravane pour sy habiller, pour cacher son étonnement, son trouble aussi.
Il lui est déjà arrivé dêtre approchée par des femmes, sans jamais le rechercher, et elle na pas donné suite, peu attirée par les amours saphiques. Quand elle embrasse Lydie, quelle échange avec elle des caresses et quelle lui donne du plaisir, cest parce que Pierre est là pour apprécier leurs jeux, parce que Pascal la regarde. Ni lune ni lautre nont le goût de se livrer seules aux mêmes ébats.
Que cette grande anglaise aux hanches larges et au ventre rebondi lui fasse des avances la surprend tellement quelle ne sait pas quoi penser, la laisse sans réaction et sans avis ; elle est surprise davoir reconnu chez Pascal cette excitation quil ressent à la voir possédée par Pierre ; mais cette anglaise
voilà qui est étonnant.
Elle choisit une jupe blanche courte et flottante sous laquelle elle porte un string-ficelle minimaliste, un top sans manche, rouge, quelle enfile sans soutien-gorge.
Pascal a décidé de prendre une douche avant de laccompagner et nest pas encore revenu. Sur la table, elle voit le mug bleu portant le nom « Jane » oublié par langlaise ; elle traverse lallée et frappe à lentrée de la caravane de ses voisins.
Jane, puisque cest sûrement son nom, apparaît à la porte et la reconnaissant linvite dun geste à monter les deux marches et à entrer. Nadège salue dun sourire le compagnon de Jane assis devant une table rabattable où il lit un journal et tend le mug à Jane.
- Oh ! thank you ! I had forgotten !
merci
Jane prend le mug tendu dune main et en se baissant légèrement dépose un baiser doux au coin des lèvres de Nadège qui nesquisse aucune réaction de recul tant elle est surprise, comme subjuguée par lassociation de limpression de force et de puissance de ce corps et la douceur quelle déploie, par la luminosité de son regard. Elle est spectatrice de la scène, ne comprend pas, ni sa présence dans cette caravane ni sa passivité. Jane caresse ses boucles blondes à peine séchées, ses lèvres du dos de lindex. Nadège, encore, sobserve embrasser ce doigt, pencher la tête au contact de la main sur son cou, fascinée de se voir soumise au pouvoir dattraction de cette femme à laquelle elle naccorde aucun attrait physique, accueille naturellement, comme inéluctable, le nouveau baiser de Jane, la caresse furtive de sa langue sur ses lèvres ; sans un mot elle quitte la caravane et rejoint la sienne où elle attend le retour de Pascal assise sur un fauteuil de toile.
Elle revit les instants passés sans leur trouver la moindre justification. Cet abandon ne lui ressemble pas : elle est celle qui mène le jeu de séduction, décide. Elle na aucun repère lui permettant de comprendre. Par contre elle reconnaît le poids et la tension de ses seins, la chaleur humide au creux de son ventre, cest bien là le seul terrain connu, bien quépisodiquement fréquenté.
Les trois week-ends quils ont passés cette année avec Pierre et Lydie, leur séjour de vacances depuis cinq ans sur des plages naturistes et ses deux soirées descapade dans les dunes lan dernier sont en fait les seuls faits marquants de leur vie sexuelle depuis bien longtemps. Dix-sept ans de mariage les a endormis : Pascal est moins entreprenant, elle a moins denvies. Il leur arrive de passer des semaines entières sans faire lamour, et elle en est très rarement comblée. Elle compensait, avant, en se caressant, et puis même ça a lentement changé. Elle aime séduire, paraître, et daucuns pourraient croire à son attitude et ses tenues quelle est très libre, peut-être même de murs légères ; il nen est rien : des apparences ; elle na connu en dix-sept ans que de brèves et rares parenthèses. Et ce soir
la voilà excitée par cette femme, ébahie de sentir une si rare humidité déborder de son intimité au point dimprégner ses dessous. Depuis quand na-t-elle pas ressenti une si brusque émotion, et pour quoi, au juste ?
Nadia a demandé à sa mère de lui ramener un magazine et a replongé dans sa rêverie en se balançant dans le hamac
elle ira se promener ce soir en ville, se joindra peut-être à un groupe sur la plage, et comme lan dernier partagera leurs bières ou leur whisky-coca en écoutant un apprenti guitariste
Lan dernier, cétait Nicolas. Il jouait très mal mais il était si beau. Et surtout, cétait lui le point de ralliement du groupe, alors cétait lui quil lui fallait ! et dès le premier soir elle lavait séduit de ces grands yeux à la tombée de la nuit. Ils sétaient écartés du groupe. Il était timide. Il lembrassait mais nosait aucun geste, inquiet de la proximité des autres, par peur de la brusquer. Mais cest lui quelle voulait.
Alors cest elle qui a glissé la main sous son sweat-shirt, joué avec la fine ligne de poils qui descend de son nombril, quelle a suivi sous la taille du caleçon dépassant du baggy. Il était allongé sur le dos, et elle en appui sur un coude, le regardant dans les yeux. Elle a retiré sa main, et a répondu à son expression de déception en défaisant sa ceinture dune main, déboutonné le baggy et baissé la fermeture éclair, écarté lentement les deux pans du pantalon.
Il attendait
elle aussi :
- Soit tu soulèves ma robe, soit je marrête là
à toi de voir
Il sétait exécuté, bien sûr, mais avait vite perdu le fil de ses intentions et de ses désirs dexploration quand Nadia avait pris son sexe dans sa bouche après avoir baissé son caleçon. Jamais une fille avant elle ne lui avait fait ça, il le lui avait avoué après. Nayant aucun élément de comparaison, il ne sest donc pas rendu compte que Nadia était une experte à ce jeu, et sans doute a-t-il été déçu lors dune autre expérience. Nadia ne couchait pas. Pas encore. Alors elle avait développé une véritable expérience et un talent certain pour tous les autres jeux de sexe. Comment un garçon aurait-il pu résister à une aussi jolie fille qui lui demandait de lui expliquer ce quil aimait, en détails, et qui mettait en pratique sans retenue le moindre de ces détails et explications. Au cours de lannée, elle avait multiplié ce que sa mère appelait des flirts. Son application à les satisfaire et son savoir-faire certain lui avait permis de se faire pardonner de ne pas accorder lultime don de sa personne. Nicolas non plus neut pas le droit de lui faire lamour pendant les dix jours quils avaient passés ensemble. Il le regrettait, mais les mains expertes et la bouche de Nadia lui donnaient tellement de plaisir quil ne lui en voulait pas trop, dautant que si elle était bonne élève, elle était aussi un excellent professeur, et quen dix jours, il en apprit beaucoup sur le corps des femmes et les manières de leur donner du plaisir.
ce premier jour de vacances nest pas terminé
alors, la suite, chapitre 2 ,bientôt
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!