Rue De Rennes
Rue de Rennes
Les basses de la musique trop forte font naître des ondes à la surface de son verre. Du dos dune longue cuillère, elle presse la rondelle de citron puis la pose sur la note déchirée abandonnée sur la table et dessine dun doigt sur le marbre en étirant une trace ronde et humide ; elle dessine les rayons dun soleil , observe un moment les ondes se briser en vagues incertaines contre les parois de verre, étire dun doigt les rayons du soleil.
Elle a pris une table tout au fond de la terrasse couverte et tourne le dos à la salle, regardant le manège ininterrompu des passants qui entrent et sortent de la bouche du métro, emmitouflés souvent de couleurs sombres dautomne ; ils se frôlent à pas pressés, sévitent au hasard dune qui sarrête dans le flot pour ouvrir un parapluie. Elle aussi est un peu mouillée du petit crachin froid ; elle garde malgré tout sa veste humide sur ses épaules. Ses petites chaussures à talons et le tailleur quelle a mis ce matin ne sont plus de saison; elle navait pas prévu la pluie, pas prévu dattendre aussi longtemps. Elle a froid du bord de la chaise sur ses bas, de la grande vitre glacée contre son épaule, de la table de marbre cerclée dacier où repose le bras quelle lève pour la centième fois pour regarder sa montre.
Cécile lui a dit « vers 19 heures » ; encore un quart dheure à attendre.
Elle a lié connaissance avec elle à un cours de danse gymnique auquel elle sest inscrite dès la deuxième semaine de son arrivée à Paris il y a un mois. Sur la quinzaine de femmes qui assistaient aux cours sur la tranche horaire, cétait la seule à peu près de son âge, et très naturellement elles se sont rapprochées.
- Il est bien ton ensemble ! Cest nouveau, non ?
- Oui, je lai acheté hier ; jai bien vu la dernière fois que jétais pas dans le ton !
- Bah ! pourquoi tu dis ça ?
- Non, cest une blague ! cest surtout que jai eu chaud en survêtement et puis cest mignon, non ? Je me suis fait plaisir !
- Tas choisi toute seule ?
- Euh
oui
- Je dis ça parce que cest les mecs qui choisissent ces tenues-là pour nous, parfois !
- Non non, cest pas un mec qui a fantasmé là-dessus !
- Parce que ten as pas ou parce que tu as choisi seule ?
- Parce que jen ai pas
- Ça te va bien ! tes belle à croquer comme ça !
- Peut-être un peu trop flashy, mais cest le premier que jai essayé et jétais bien dedans.
- Gênée ? de te montrer comme ça ? Au contraire ! Tu ferais plutôt des jalouses !
- Oh non, ça, je men fiche ! Non, la forme, pour bouger !
- Ah oui ! je vois ! jen ai un comme ça aussi, ça rentre un peu dans les fesses
dailleurs, je le mettrai la prochaine foi ! On sera comme deux surs jumelles !
- Daccord !
- Bon, je prends une douche ! jai bien transpiré aujourdhui ! Pas toi ?
- Euh
non, je nai pas pris ce quil faut !
- Je te prête ma serviette, si tu veux ?
- Non, non
cest gentil ! je ferai ça chez moi
- Comme tu veux, mais couvre-toi en sortant
tu habites loin ?
- A deux stations dici, rue de Rennes.
- Ah, mais on est voisines alors ! On pourrait manger une pizza ensemble un de ces soirs !
- Pourquoi pas
- Tu veux vendredi ? quest-ce que ten penses ? cest le week-end !
- Après-demain ? hé bien
- Oh, pardon ! tu sais, je suis seule, je mennuie un peu, mais tu as peut-être prévu quelque chose, excuse-moi
- Non, non, texcuse pas
écoute
pourquoi pas, vendredi, oui !
- Génial, pour une fois que je ne vais pas me morfondre sur un mauvais bouquin, super !
Pour la troisième fois elle sort de son sac son petit agenda. Mardi 18h00, Gym, Jeudi 20h00, Gym + C, Vendredi 19h00, C/Le Dôme.
Mardi elles ont échangé quelques mots en se changeant, complices de regards et sourires échangés pendant la séance, de regards croisés dans le grand miroir, dun début de fou-rire quand seules elles deux parvenaient à suivre le rythme de la musique et puis se perdaient à leur tour. Devant leurs casiers elles se sont présentées, leurs prénoms, quelques mots sans objet, prétexte à sourires ; elle la regardée à la dérobée se déshabiller et senvelopper dune grande serviette de lautre côté du petit banc où elle avait posé son sac ; elle la suivie des yeux. En tournant langle vers les salles de douche, sans se retourner, Cécile a fait un petit signe de la main et des doigts, au revoir
elle savait quEmma la regardait.
En partant, elle a vérifié sur le tableau des réservations ; elle cherchait son nom ; une seule Cécile, jeudi à 20h. Elle a déplacé sa réservation au jeudi.
Elle tourne la page de son agenda. Vide.
Les yeux dans le vide elle regarde la rue les deux mains croisées sur lagenda ouvert, faisant machinalement tourner sa bague autour de son doigt.
Une main sur son épaule
- Oh ! Je tai pas vue arriver !
- Bonjour ! je ne tai pas fait trop attendre ?
- Non, non
jétais en avance !
Cécile tire une chaise dune table à côté et suspend sur le dossier le gros sac quelle porte à lépaule sur le dossier, sassoit face à la baie vitrée. Dune main, elle tourne un peu vers elle lagenda ouvert dEmma :
- Cest la semaine prochaine ? tas du temps de libre on dirait ! tu viendras pas à la gym ?
- Si, si ! Je nai pas encore réservé !
- Attends
En se retournant, elle fouille son grand sac dune main, en sort son portable, une boîte de cachets pour maux de tête, un porte-carte, deux enveloppes de courrier décachetées et enfin son agenda :
- Alors
moi jy vais
mardi et jeudi à 20h00, tu notes ? Quest-ce que jai comme bazar là dedans ! Oh ! zut ! jai oublié de poster celle-là.
Elle range tout dans son sac, en vrac, ne garde sur la table que la lettre à poster. Son genou est venu se coller à celui dEmma quand elle sest retournée pour fouiller dans son sac, est resté là, au contact, tout le temps où Emma a noté les horaires et quelles aient tout rangé dans leurs sacs.
Cécile a pris la main droite dEmma dans la sienne :
- Jolie bague, cest un topaze ?
- Oui
un souvenir de ma grand-mère ! Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci
je peux boire dans le tien ? Je saurai tes secrets !
- Il ny a pas beaucoup à découvrir, tu vas être déçue !
Cécile prend le verre sans lâcher la main dEmma, joue dun index sur la bague, porte le verre à sa bouche en fermant les yeux :
- Je vois
un ventre affamé de pizza chez Guido ! On y va ? Jaimerais passer chez moi dabord pour me changer et me débarrasser de mon sac, tu veux bien ?
- Daccord, jai déjà payé, je te suis !
En remontant la rue de Rennes, Céline glisse sa main sous le bras dEmma.
- Tu maides à choisir ?
Céline est debout devant la penderie quelle a dévoilée en ouvrant un épais rideau de velours brun, pendant quEmma, près de la fenêtre observe lappartement ; une kitchennette séparée par un comptoir dune grande pièce avec un sofa, une petite table et deux chaises. Tout au fond, un grand lit fait face à la penderie aménagée dans un renfoncement de cloison ; le studio de Céline est douillet ; les couleurs vives de tissus tendus réchauffent les murs et il y a partout des coussins revêtus de soie, oranges, jaunes et rouges, sur les chaises et le sofa, sur le lit. Les doubles rideaux devant la haute fenêtre qui donne sur larrière-cour de limmeuble et le rideau qui masque la porte dentrée sont identiques au rideau de la penderie.
- Jai pas eu le temps de décorer mon studio, tes ici depuis longtemps ?
- Un an, un peu plus !
Emma sécarte de la fenêtre et rejoint Céline devant la penderie.
Elle avait souri et tourné la tête vers la fenêtre en voyant Céline sortir de la salle de bains en culotte, chemisier ouvert sur un soutien-gorge rouge sombre rehaussé de parements de dentelles, assorti à la culotte échancrée remontant haut vers les hanches.
- Quoi ?
- Rien
- Cest quoi ce sourire
- Rien
je te vois souvent en petite tenue, cest tout !
- Oh ! pardon !
- Texcuse pas
cest bon
Elles ne se regardent pas. Toutes deux parcourent des yeux les vêtements sur les cintres, serrés les uns contre les autres entre deux hauteurs détagères, à gauche pulls et t-shirts, des pantalons pliés, à droite vêtements de sport, sous-vêtements, une valise. Emma, par jeu, croise les bras comme Céline, rectifiant avec ostentation le sens du croisement après un coup dil, pour imiter exactement la position de Céline, avance légèrement un pied comme elle. Elles rient doucement, en silence, lèvres fermées.
- Tas fini, oui ?
- De choisir ? non
Céline avance une main et décroche un cintre.
- Pas mal
Emma avance à son tour et fouille un peu, tend à Céline un string blanc parsemé devant, sur un côté, de petits brillants en strass :
- Ça irai mieux avec ça
- Cest tout ?
- Ça te suffit pas ? tas peur davoir froid ?
Céline se change au pied du lit, se met nue dabord avant de se rhabiller lentement. Emma, mains dans le dos, parcourt des yeux les titres des romans empilés sur létagère fixée au mur contre lequel est appuyé le lit. Deux ou trois fois, les regards se croisent, sans se fuir, et se quittent.
Dans son dos avant de sortir, Emma dégage de sous le col de la veste de cuir les cheveux de Céline attachés dun chouchou noir, la fait se retourner dune pression sur lépaule et referme un bouton en haut du chemisier, arrange un peu le col , repousse dun doigt une mèche derrière une oreille.
- Emma
tu
Emma dun index sur ses lèvres lempêche de parler.
- Emmène-moi chez ce fameux Guido. Tu mas promis une pizza.
Elles se tiennent la main pour traverser ensemble en courant lavenue. Sur le trottoir den face, Céline garde la main dans la sienne, la serre de deux pressions plus fortes et mêle ses doigts à ceux dEmma. Pas un instant elles ne se regardent en descendant la rue le visage levé dans la petite pluie fine, règlent leur pas au pas de lautre.
Guido na aucun doute. Sans rien demander, il les guide vers une table isolée au fond de la salle éclairée de quelques bougies sur les tables couvertes de nappes à carreaux rouges et blanc, et dappliques murales aux lueurs tremblotantes. La blonde, il la déjà vue plusieurs fois, a même essayé de lui plaire, mais na pas réussi à éveiller son intérêt. Son sourire et le petit hochement de tête quil a en les conduisant à leur table démontrent un soulagement rassuré : ce nest pas son charme qui était en défaut.
Emma écarte dun doigt une mèche de cheveux humide collée sur son front. Les lumières et les bruits de la ville pénètrent dans la pièce à travers lentrebâillement des doubles rideaux et louverture de la fenêtre. Il fait chaud malgré le fin crachin dautomne dehors et les draps sont repoussés au pied du lit. Elle na pas sommeil ; elle nen a pas fini de son début de nuit.
Elle y avait pensé, bien sûr, mais pas si vite, pas ce soir, nerveuse et inquiète, pendant deux jours, de ne pas avoir vu le vrai et davoir rêvé, puis davoir bien deviné et dêtre incapable à se montrer en pleine lumière telle quelle est. Elle a vécu les deux situations, en est sortie meurtrie, frustrée, nosant plus rien et se repliant sur elle-même. Cest lune des raisons qui lont poussée à postuler pour cette mutation à Paris : fuir la province frileuse et mesquine et les esprits étroits qui létouffaient, où lon finit toujours par être connue et montrée du doigt. La différence y est un problème. Il faut y être commune, se perdre dans une masse terne au conformisme pesant. Surtout, elle avait des chagrins à noyer.
Elle na pas cherché Céline ; elle était là. Elle nétait pas vraiment prête non plus. Elle était décidée à ne rien montrer, à attendre, voire à repousser, même quand la soirée avançait et quil devenait évident quelles avançaient du même pas sur la même voie. Ce film-là, elle la joué cent fois dans sa tête, changeant cent fois la fin, sans trancher, pour une soirée
« non » et « pourquoi pas » se livraient en elle un combat indécis tout au long de leur discussion autour de la nappe rouge et blanche, du Lambrusco pétillant qui lui tournait agréablement la tête. Elle reculait sa main, serrait son poing sur ses genoux, de peur de céder.
Elle a raconté son métier, sa mutation, sans en donner les raisons, prétextant lattrait de la ville. Elle a écouté, questionné aussi, curieuse mais distante, niant le geste si naturel dans la rue où encore sous le charme du moment dans lappartement elle avait serré la main dans la sienne. La discussion sétiolait et petit à petit ; partagée entre des sentiments contradictoires, elle a vu un pli dinquiétude et dincompréhension marquer le front de Céline ; elle la vue perdre son entrain, elle si gaie et pétillante depuis quelle lavait vue la première fois. Elle sont rentrées lentement sans un mot, comme si en une seule soirée elles avaient épuisé toutes les conversations. Emma croisait les bras dans la rue, épaules levées, se protégeant de la fine pluie.
Céline la suivait, légèrement en retrait.
Devant la porte cochère de limmeuble, Céline sest arrêtée un long moment, puis sest retournée pour taper le code dentrée. Quand elle sest tournée à nouveau pour lui souhaiter bonsoir, Emma a vu les yeux mouillés de larmes que Céline voulait faire oublier dun sourire courageux, et elle a craquée dun coup.
A cause de ce sourire qui montrait tant de fragilité et de désarroi, elle a tout oublié de ses questions et de ses hésitations, elle navait plus rien à lesprit que lenvie de la serrer contre elle et dembrasser les yeux rougis brillants de larmes retenues.
- Viens
viens-là
ne me mens jamais, viens
La porte sest refermée dans le dos de Céline. Sous la pluie fine au milieu du trottoir elle a rejoint Emma qui lui tendait la main, à petits pas prudents, ses yeux plissés de questions fixés aux siens.
Elles étaient face-à-face, leurs doigts seffleuraient à peine.
- Tu me repoussais
- Non, non
jai peur, cest tout
pardonne-moi
- Peur de moi ?
-
de demain, pas de toi
de demain
Céline a eu un petit rire nerveux et a haussé les épaules, les larmes avaient finies par déborder et se mêlaient à la pluie sur ses joues :
- Pourquoi ?
jai du jus dorange et des croissants, tinquiète pas
Emma se redresse sur les coudes et attire entre ses bras les coussins éparpillés à la tête du lit. Dans son dos, la joue au creux de ses reins, Céline la caresse dun doigt, effleurant le sillon entre ses fesses. Ses cheveux étalés sur son dos la chatouille doucement quand elle décolle sa joue pour poser de petits baisers sur les fossettes creusées sur ses reins :
- On tas déjà dit que tavais un cul denfer ?
En arrivant dans lappartement, Céline sest débarrassée de ses chaussures dun coup de pied, de sa veste de cuir sur le dos dune chaise en tournant le dos à Emma. Un moment appuyée des deux mains sur la veste, elle a semblé hésiter et a redressé les épaules comme après avoir pris une décision. Elle a défait la ceinture de cuir tressé, déboutonné le pantalon et baissé la fermeture éclair ; Elle la ôté et plié soigneusement en marquant le pli sur le dossier de la deuxième chaise. Emma, derrière elle, a glissé ses mains sous ses bras et mêlé ses doigts aux siens pour défaire un à un les petits boutons argentés du chemisier, lui laissant le soin de finir seule en plaquant ses deux mains doigts ouverts sur le bombé de son ventre et les remontant sous ses seins pour les soulever doucement, restant en-dessous, juste pour en éprouver le poids et la chaleur. Céline a défait les trois boutons sur chacun des poignets et sest retournée dans les bras dEmma, pour leur premier baiser ; sans aucune attente ou hésitation ; bouches collées, ouvertes lune à lautre totalement. Leurs bouches toujours soudées, la veste dEmma enlevée, son chemisier ouvert et la jupe tombée au sol, Céline a rejeté son chemisier dun mouvement dépaules ; elles se pressaient lune contre lautre de tout leur corps, les seins de Céline sur les dentelles dEmma, leurs ventres et leurs cuisses serrés. Elles se sont séparées, éloignées de la longueur de leurs bras tendus, se tenant à deux mains. Emma a lâché les mains de Céline, défait son soutien-gorge dans son dos, fait glisser les dim-up sur ses jambes et enlevé son slip de dentelles noires, imitée de Céline qui a fait glisser son string à ses pieds. Nues face-à-face, chacune delles détaillait le corps de lautre lentement, Emma pour la troisième fois après les vestiaires de la salle de sport et le début de soirée, Céline pour la première fois :
- Voilà
je te connais
tu es encore plus belle que je le croyais
- Moi je savais !
Sur le lit grand ouvert elle se sont caressées tout doucement du bout des doigts et des lèvres, interrompant leurs caresses pour de longs baisers, couchées lune sur lautre, écrasant leurs seins entre elles. Elles se sont données lune à lautre le premier plaisir, dabord Céline, plus pressée de goûter les petits tétons bruns et de plonger la main dans lépaisse toison brune, de faire gémir Emma qui sest abandonnée, déjà brûlante des petites morsures sur ses seins. Emma na pas attendue de reprendre son souffle pour noyer son visage entre les jambes nerveuses qui lont emprisonnée quand Céline a tremblé et étouffé son cri dun poing fermé sur ses lèvres crispées. Elles avaient voulues toutes les deux ce premier plaisir, sans attendre, comme pour se débarrasser dune faim trop grande avant de se donner avec plus de douceur et de temps.
Céline suit de ses lèvres la trace creusée dans le dos jusquaux épaules et la nuque et sallonge contre le corps chaud un bras replié sous sa tête en continuant du bout du doigt à caresser le sillon entre les fesses serrées :
- Allonge-toi, ma chérie, jai encore un peu à visiter pour bien te connaître
tourne-toi
là, oui
laisse-moi
Elle passe son bras sous le cou dEmma en se redressant un peu sur un coude, embrasse la nuque sous les cheveux quEmma a relevé dune main. Elle caresse larrondi de la hanche, de la taille creusée à la cuisse quelle soulève de la main, pliant la jambe jusquà ce que le pied repose à côté du genou de la jambe étendue. Elle suit du bout des doigts lintérieur de la cuisse levée, avance en se penchant dans son dos le bras entre les jambes ouvertes pour caresser le ventre très haut et revient sur le sexe quelle enveloppe de la main, masse des doigts, insère le pouce entre les lèvres, doucement, patiemment, jusquà sentir à nouveau la chaleur humide sous le doigt, et murmure à loreille dEmma :
- Voilà, ma chérie
ça vient doucement
tu mouilles encore
ccchhhh
mouille pour moi
jaime
Elle glisse son pouce profond dans le sexe, fermant fort ses doigts sur les lèvres, entre, sort, longtemps à un rythme lent, et descend, descend, le pouce sur lanneau de chair plissées quelle sent crispées et serrées sous son pouce tendu :
- Laisse-moi
laisse-moi venir ma chérie
là
Et le pouce humide entre un peu, à peine, dans un soupir gémi, et ressort. Céline glisse les autres doigts entre les lèvres quelle écarte en grand, cherche le chemin, écarte de deux doigts serrés entre eux, doucement, et la pénètre des deux doigts tendus, lentement, et le pouce à nouveau pénètre entre les fesses que cette fois Emma recule vers la main, appelant la caresse de mouvements du bassin.
Céline est douce et patiente, ne force rien, elle sait, elle sait quEmma va venir delle-même au-devant delle, et elle vient, et gémis dimpatience, sempalant plus profond sur les doigts dans son vagin et le pouce entre ses fesses qui se rejoignent presque à travers la mince paroi. Céline devine aux mouvements dEmma quune des mains à elle aussi est venue, et elle sent ses doigts venir se mouiller contre les siens pour adoucir sa caresse. Alors elle nattend plus, accélère le rythme de mouvements plus profonds, lenvahit et létire de la longueur de tous ses doigts, jusquau raidissement de la nuque sous sa bouche, la tension du dos :
- Oui viens ma chérie, viens, viens
Emma crie cette fois, le visage enfoncé dans les coussins, et Céline retire le pouce doucement, continue sa caresse du sexe collant au rythme de la main dEmma, sarrête avec elle et reprend avec elle pour un autre cri de plaisir, se retire quand Emma essoufflée et brûlante bascule à plat ventre, parcourue de frissons, et tourne le visage vers elle, les joues très rouges, la bouche et les yeux humides :
- Waouh
tas des mains de fées, toi
fais pas ça trop souvent, tu vas me
Elle navait pas menti. Elle avait du jus dorange et des croissants surgelés quelle a cuits dans son four. Elle avait aussi une grande chemise de flanelle quelle lui a prêtée pour le déjeuner quelles ont pris assises sur le lit.
Après une douche dans la petite salle de bains, elles se sont recouchées ; Céline avec des chaussettes en laine et le grand t-shirt quelle avait enfilé après sa douche, Emma avec la chemise de flanelle à carreaux gris et rouges. Elles ont tiré la couette très haut sur leurs têtes pour se cacher du jour qui filtrait entres les rideaux et du bruit lointain des voitures dans la rue. Emma sest collée au dos de Céline en glissant une main sous le t-shirt pour tenir un sein dans sa main. Elles ont dormi jusquà plus de midi, récupérant un peu du sommeil perdu dans la nuit.
Elles vont souvent chez Guido, qui sassoit à leur table, offre un Amaretto, et les embrasse sur le pas de la porte.
Pour deux, le studio est petit, mais comme elles passent la plupart de leur temps dans les bras lune de lautre, il est bien assez grand malgré tout.
Céline, Emma
Emma, Céline
aimez-vous mes chéries
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