Une Autre Première

– Tu vas aller aux toilettes, Sarah… Tu vas enlever ta p'tite culotte… Et tu reviens.

Ça ne fait pas depuis très longtemps que nous sommes entrés dans ce restaurant-bar de la capitale qui s'appelle 'Le Secret' et où nous avons décidé de passer la soirée. Nous venons à peine de nous installer à la table que mon mari Romain a réservé, et voilà qu'il met ses idées perverses à exécution. Mais ça tombe bien car j'aime jouer et oser autant que lui. C'est simple: nous aimons explorer de nouveaux territoires dans notre couple, qu'ils soient sensuels et/ou sexuels. Et ce soir, c'est notre première expérience dans un club libertin. Nous sommes arrivés en début de soirée au 'Secret' après avoir passé une jolie journée en amoureux à travers Paris. Juste avant de faire notre entrée à l'intérieur, Romain m'a arrêtée dans mon élan, il a sorti un morceau de tissu noir de l'une de ses poches et m'a bandée les yeux avec. Après quelques secondes d'attente, le videur nous a autorisés à pénétrer à l'intérieur du restaurant-bar. Je me suis laissée guider par mon homme, main dans la main. L'endroit me plaisait d'entrée même si j'étais temporairement privée de la vue. La musique qui sortait des baffles était électro. Le son était dosé. Tout en continuant de marcher, je pouvais entendre les chuchotements et les murmures, les éclats de rire et les gloussements, les soupirs et les gémissements. C'est le lieu idéal pour donner vie à ses fantasmes, pour montrer et dévoiler le libertin ou la libertine qui sommeille en soi. J'avais chaud, j'étais déjà en sueur. J'étais excitée, je mouillais déjà beaucoup. À un moment donné, Romain m'a fait m'asseoir doucement et j'en ai conclu que nous étions arrivés à notre table. Très délicatement, il m'a retirée le bandeau que j'avais sur les yeux et j'ai pu découvrir le charme du 'Secret'. J'ai été stoppée dans mes pensées quand un serveur beau garçon est arrivé pour prendre notre commande pour l'apéritif. Romain a jeté son dévolu sur deux coupes de Bollinger 61.

Quand je me suis assise, j'ai particulièrement senti le plug entre mes fesses. Romain me l'avait inséré dans mon anus, quand nous étions dans notre chambre d'hôtel, juste avant que nous ne partions pour ici.

– Allez… Ne perds pas de temps… Notre serveur beau gosse ne va pas tarder à revenir...

C'est vrai, il n'a pas tort, Romain. Cependant, quand sa voix est suave, chaude comme ça, je ne réponds plus de rien. Je fonds, je suis émoustillée. Je suis excitée, je me liquéfie instantanément. Je suis alors d'autant plus la «petite chose perdue» de mon mari. Il a encore plus le dessus sur moi et dès lors, je ne peux plus du tout lui résister. Sur ces mots, je me lève avec grâce et je fais quelques pas pour me mettre en route pour les toilettes du club. Je ne suis malheureusement pas assez rapide et je ne peux pas esquiver la main de mon époux qui s'abat sur ma croupe. Bien qu'elle ne soit pas très forte, le bruit se fait entendre et des regards se tournent vers notre table. Romain… vient de me donner… la fessée, devant tout le monde. Génial… Pour m'être faite remarquer, je me suis faite remarquer. Cette fois, je ne perds pas plus de temps et je pars à la découverte du 'Secret'. J'ai le rouge qui me monte aux joues et j'ai chaud. Je sens encore la main de Romain sur ma fesse et je me dis qu'elle doit être rouge, elle aussi. Pendant que je marche à la recherche des toilettes, je remarque que des yeux se posent sur moi. Leur concupiscence me fait quelque chose: mes tétons durcissent et mes petits seins gonflent sous l'effet de l'excitation et je ne peux pas m'arrêter de mouiller. Je dois arriver aux toilettes au plus vite. Parce que si ça continue comme ça… Je ne sais pas… je ne sais plus où donner de la tête tellement je suis curieuse. La musique est rythmée avec des chœurs féminins sexy. Elle me plaît et j'aurais bien envie de danser dessus si je le pouvais. Les gens rient gaiement, les gens gloussent. Ils se murmurent des choses à l'oreille et je m'imagine que c'est secret. Le cœur battant et le sourire aux lèvres, je pense à Romain et à l'ordre qu'il m'a donnée. Ça m'excite tellement… Si ça tenait qu'à moi, ma petite culotte serait déjà enlevée et je serais sur le chemin du retour. Le problème est que je n'ai aucune idée d'où se trouvent les toilettes. Ah! Une employée! Elle, elle va pouvoir me renseigner…

– Excusez-moi… Je cherche les toilettes… C'est la première fois que nous venons ici, mon mari et moi, et... – Bienvenus au 'Secret'! Toute l'équipe et moi-même, nous vous souhaitons la bienvenue! Nous espérons que notre établissement vous plaît et que vous y êtes bien. Si vous avez besoin de quoique ce soit… N'hésitez pas.

Elle a les cheveux longs et blonds, ils sont ondulés et ils lui arrivent aux épaules. Ses iris sont bleus et on pourrait s'y noyer si on la regardait de plus près. La robe qu'elle porte épouse les courbes de son corps. Elle est plus jeune que moi. Elle doit avoir la vingtaine, je pense. Je ne suis pas bisexuelle. Je n'ai jamais couché avec une fille même en compagnie de mon homme mais j'avoue que CE fantasme est dans les premières places de ma liste coquine. Mes fantasmes se réveillent, ils redeviennent plus chauds. Mes hormones me travaillent, mon bas-ventre me picote, la cyprine me coule entre les cuisses. Si j'avais plus de temps… Non. Elle est en service et moi, je dois aller aux toilettes et obéir aux ordres coquins de Romain.

– Merci à vous, c'est très gentil! Heu… Hmm… Les toilettes, alors?

– Ah oui, c'est vrai! Ex-cus-ez-moi! Vous voyez les barres de pole dance, là-bas? Vous voyez les escaliers à proximité? Eh bien, vous les descendez et là, vous trouverez les toilettes pour dames sur la droite? Voilà voilà!

Elle me sourit et je la remercie en prenant congé d'elle. Je marche tout droit et je vois les barres de pole dance qui me font de l’œil. Ah… SI nous avions le temps… Si c'était le désir de Romain… Je pense à la jeune femme, je pense à mon mari... Leurs voix résonnent en moi alors que je suis le chemin que l'on m'a indiquée. Je fais attention en arrivant aux escaliers, à cause de mes talons de 12 centimètres. J'ai la tête qui tourne, je frissonne, je mouille. Je suis en train de perdre complètement les pédales. Je suis perdue dans mes pensées lubriques lorsque je réalise que je suis arrivée en bas des escaliers. Me voilà au fameux croisement qui sépare les toilettes des femmes de celles des hommes. Tout en tournant à droite, je remarque que tout ici est décidément propre, immaculé. Je n'ai pas de temps à perdre. Romain a été clair, net et précis: je dois enlever ma petite culotte et revenir à notre table… avant que le serveur ne nous serve nos apéritifs. Pourtant… je pourrais me faire perverse, moi aussi, et je le ferais mariner. Néanmoins, ma pensée la plus immédiate est d'aller dans l'une des cabines et de m'y enfermer pour pouvoir y satisfaire le désir de Romain. Après avoir regardé avec attention si les cabines sont bien libres, j'en choisis une et je ferme le loquet à double tour. Quoi de pire que d'être dérangée en pleine situation cocasse… Ouf… Les toilettes sont désertes et je n'y entends pas la moindre voix, pas le moindre bruit. Ouf. C'est une nouvelle fois propre. Ce sont le lieu et le moment idéaux. Je m'assieds sur la cuvette et je frissonne parce que c'est froid. Mes mamelons durcissent de plus belle et ça me fait gémir. Mon excitation monte encore d'un cran. Je glisse ma main droite dans mon sous-vêtement et là… la réalité me ratt en pleine face. Je mouille comme rarement je n’ai autant mouillé auparavant. Je pense à mon mari, je pense à la fille de tout à l'heure. Je pense à l'ordre que j'ai reçu, je pense à tout ce que je vis depuis que je suis ici. Je me laisse alors aller, et je donne libre cours à la sensualité qui coule dans mes veines. Je me caresse légèrement et je me contente de quelques mouvements circulaires pour stimuler mon clitoris, juste pour m'ouvrir l'appétit, c'est tout. Du bout des doigts, je me touche, je sens mon piercing clitoridien. Et soudain… je me fais violence pour m'arrêter à temps. Je souris, je reprends mon souffle. Je retire ma main de la culotte. Elle est luisante, elle est glissante. Je plaque mon autre main sur la dentelle et j'imprègne celle-ci de ma cyprine. La culotte est détrempée et je suis fière du résultat. Sur ce, je me remets debout, je tiens la petite culotte souillée par les côtés et je la fais descendre le long de mes jambes. Je suis subjuguée, émoustillée par ce spectacle. Elle est à terre et je me penche pour la ramasser. Je déverrouille la cabine et je quitte les toilettes féminines, le sourire aux lèvres. Me voilà à mon point de départ, à la fameuse intersection et je jette un coup d’oeil au miroir. La femme qui me fait face sourit, son visage a pris une teinte rouge. Ses pupilles sont dilatées. Je me pâme devant mon reflet et je me trouve belle. Mes pensées vont vers Romain. J’ai hâte de le retrouver. Quand il verra la femme que je viens de voir… Il tombera pour moi. J’en suis sûre. Je prends la direction des escaliers et je les remonte. Je fais de nouveau attention, à cause de mes talons de 12. J’ai le cœur qui bat la chamade. Est-ce parce que je viens de retirer ma petite culotte? Est-ce parce que j’ai eu un échange agréable avec l’employée du club? Est-ce parce que je m’apprête à retrouver l’homme que j’aime? C’est en réalité un peu de tout ça à la fois.

J’arrive en haut des escaliers.

Je me retrouve à hauteur des barres de pole dance de tout à l’heure. La musique est toujours aussi entraînante, tout en restant sensuelle. L’éclairage, ici, est sombre. C’est propice à l’érotisme, à la promiscuité, aux confidences, à l’intimité. On se désinhibe plus facilement ainsi.

Je marche et j’ai conscience que l’on me regarde. Les regards sont concupiscents. Mon cœur bat si fort. J’arrive dans la salle du restaurant. J’ai chaud, je mouille.

Je le vois. Mon mari. Je suis excitée.

Encore quelques pas…

Me voilà.