Histoire Des Libertines (74) : Les Maitresses De Mussolini

Ce récit est particulier, puisque nous allons évoquer dans ce texte plusieurs femmes à travers la relation qu’elles ont eue avec le même homme, le dictateur italien Benito Mussolini (1883-1945), dont elles furent la maîtresse.

MUSSOLINI ET LES FEMMES : UN MACHO ET UN TABLEAU DE CHASSE

Séducteur et entreprenant, le jeune Mussolini multiplie les aventures galantes. Certaines de ses maîtresses se dépensent sans compter pour assurer sa réussite et son ascension sociale.

Il faut souligner le lien indéfectible entre Benito Mussolini et les femmes qui ont marqué sa vie. Qu'elles soient filles de joie ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, les femmes sont omniprésentes dans la vie de Mussolini. Qu'il les violente ou qu'il les adule, c'est toujours vers l'une d'elles que le Duce se tourne. Benito Mussolini doit ses s à Donna Rachele, la forte paysanne, son éducation politique à Angelica Balabanoff, la Diva socialiste, sa culture et son audience à Margherita Sarfatti, la grande bourgeoise vénitienne. Ce besoin d'une présence féminine est tragiquement symbolisé par la mort à ses côtés de Claretta Petacci, jeune bourgeoise volage et légère, fidèle jusqu'au bout à son amant-dictateur.

Égocentrique, le futur Duce ne s'attache à aucune de ses maîtresses mais, pour soigner sa réputation auprès de la droite traditionnelle, il épouse civilement en 1915 l'une d'elles, Rachele Guidi (1890-1979), qui lui donnera cinq s.

Mussolini traitait les femmes avec une insensibilité toute orientale. Tel un pacha, il peut fort bien les convoquer soudain, quand elles lui sont nécessaires physiquement, et les renvoyer de la même façon. Dès qu'elles ont franchi sa porte, il les oublie.

Une artiste étrangère, à qui il accorda plusieurs séances de pose, fut rapidement victime de son charme indiscutable et de son ardeur. Elle dut avouer qu'elle ne revint pas seulement de Rome avec son tableau peint, mais avec un .

Mussolini l'apprit mais ne se soucia ni de la mère ni du rejeton.

Deux femmes seulement parviendront, en dehors de Rachele Guidi (1890-1979), qui sera son épouse, à susciter chez Mussolini une relative, très relative, fidélité : Margherita Sarfatti (1880-1961) et Claretta Petacci (1912-1945), qui sera fusillée à ses côtés.

La vie amoureuse de Mussolini éclaire singulièrement sa personnalité. Nous savons que, dès sa jeunesse, il a toujours été irrésistiblement attiré par les femmes ; qu'à chaque nouveau déplacement, il a laissé derrière lui une série de maîtresses plus ou moins inconsolables et que sa cohabitation avec Rachele n'a diminué en rien le nombre de ses conquêtes. Il fut dit aussi (on ne prête qu’aux riches) que le Duce avait été atteint par la syphilis).

Il n'était pas plus fidèle à ses maîtresses qu'à son épouse. Même Margherita Sarfatti, belle Juive collaboratrice de « l'Avanti ! » puis du « Popolo d'Italia », avec qui il aura des relations aussi sensuelles qu'intellectuelles de 1913 à 1934, ne parviendra jamais à avoir « l'exclusivité ».

Toutes les autres ne seront que des passades sans importance.

Mussolini, comme d’autres dictateurs, fut un loup pour son peuple et pour les femmes.

Dans son ouvrage cité en référence, Gian Carlo Fusco pourfend les ridicules du régime du Duce, à coups d'anecdotes autour de Rachele (l’épouse) et des maîtresses innombrables de « l’homme de la Providence », un homme aux séductions brutales.

ANGELICA BALABANOVA L’INITIATRICE

Angelica Balabanova (1878-1965) était une militante cosmopolite italienne d'origine juive ukrainienne. D’une famille Israélite fortunée, en 1897 elle quittait la Russie et se rendait d'abord à Bruxelles. Elle entra en contact arec les socialistes italiens et fit partie du Parti Socialiste Italien dès sa fondation. Après son installation à Rome, elle adhéra au PSI en 1900. Elle y fréquenta Benito Mussolini, alors socialiste, dont elle fut la maîtresse et l'éducatrice politique durant une décennie.


Angelica, passionaria du socialisme, va jouer pour Mussolini un véritable rôle de mentor. Elle lui fait acquérir une réelle éducation intellectuelle et politique qui lui permettra de gravir tous les échelons de la hiérarchie socialiste italienne, jusqu'à devenir directeur de l'Avanti, journal du parti socialiste italien. Angelica sera ensuite une des plus farouches adversaires du futur Duce.

IDA DALSER, LA SACRIFIEE

Ida Dalser (1880-1937) fut la première compagne de Mussolini. Ida était une jeune fille émancipée, d'avant-garde.

Née près de Trente, alors province de l’Autriche-Hongrie, Ida suit à Paris des cours d'esthéticienne et retourne à Milan en 1913 où elle ouvre un salon de beauté sur le modèle français. C'est à cette époque qu'elle commence une relation avec Benito Mussolini, dont elle avait toutefois fait la connaissance quelques années auparavant (probablement vers 1907-1909) à Trente. Fascinée par l'intensité du personnage, elle se jette dans ses bras et décide de tout lui sacrifier pour permettre de satisfaire son ambition personnelle. Elle décide de vendre tous ses biens pour financer sa carrière et lui permettre de fonder son propre journal, « Il Popolo d'Italia » qui sera l'organe de presse du parti fasciste italien et le fer de lance de la montée au pouvoir de Mussolini. Le couple se serait marié religieusement en 1914 avant la naissance de leur fils Benito Albino le 11 novembre 1915 que le futur Duce aurait officiellement reconnu le 11 janvier 1916, bien que les documents officiels aient disparu.

Durant la Première Guerre mondiale, Mussolini est blessé et séjourne à l'hôpital de Treviglio, puis se marie civilement le 15 décembre 1915 avec Rachele Guidi, reniant alors sa précédente liaison avec Ida, ainsi que l'existence de leur fils Benito Albino. Pour y parvenir, il essaye en vain de faire emprisonner Ida en raison de sa nationalité autrichienne. Durant toute sa période d'accession au pouvoir, il cherchera à effacer les preuves de cette union et fera par la suite enfermer Ida Dalser dans un asile d'aliénés : en 1926 d'abord à Pergine Valsugana (grâce à une expertise psychiatrique de complaisance rédigée en réalité par un médecin ORL, chef du parti fasciste à Trente), puis sur l'île de San Clemente à Venise où elle meurt d'une hémorragie cérébrale en 1937.


À la différence des autres maîtresses de Mussolini, qui se sont tues, Ida Dalser va écrire au pape, au roi, au préfet pour faire reconnaître ses droits. Elle chercha à discréditer Mussolini en révélant certaines vérités cachées. Ce qui reste évidemment le plus terrifiant dans cette histoire, c'est le sort réservé à Ida Dalser et à son . Ida est extraordinaire par la manière dont elle crie sa vérité jusqu’à se perdre. Alors que le régime cherche à protéger l’image du Duce en faisant disparaître l’acte de mariage et en modifiant l’état civil de son fils, Ida exige la reconnaissance de son statut d’épouse légitime et de mère du fils aîné de Benito. Elle refuse tout compromis, en sachant que, si elle acceptait de retourner dans l’ombre, elle aurait une position confortable comme les autres maîtresses de Mussolini. Ida incarne la femme universelle mue par l’amour et qui refuse de reconnaître les rapports de force.

RACHELE GUIDI, LA LEGITIME

Rachele Guidi (1890-1979) est issue d'une famille de paysans du nord de l'Italie et fait sa première rencontre avec Benito Mussolini, également natif de Predappio, à l'école élémentaire de leur village natal qu'ils fréquentent tous les deux. Sa famille part ensuite pour Forlì où elle entre au service d'une riche famille bourgeoise.

En 1909, Benito Mussolini demande Rachele Guidi en mariage à ses parents sans que cela se fasse. En 1910, naît le premier du couple, Edda, alors que Mussolini entretient une relation amoureuse avec Ida Dalser.

Durant la Première Guerre mondiale, alors que Mussolini est blessé et qu'il séjourne à l'hôpital de Treviglio en Lombardie, il décide d'épouser civilement Rachele Guidi le 17 décembre 1915 et confirmera un engagement religieux en 1925 après son accession au pouvoir. Le couple aura au total cinq s.

Rachele Guidi sera l'épouse fidèle et modèle de son mari qui continuera cependant de vivre des relations amoureuses parallèles.

MAGDA FONTANGES L’EPHEMERE

La Française Magda Fontanges (1905-1960) est un exemple de ces multiples relations sans lendemain qu’entretenait Mussolini, en dehors de son mariage et de ses maîtresses attitrées.


Née Madeleine, Jeanne Coraboeuf, journaliste, actrice et espionne, elle épouse à 17 ans, un sous-préfet dont elle divorce deux ans plus tard et part à Paris. Elle prend alors le pseudonyme de Fontanges, du nom d'une maîtresse de Louis XIV.

En 1925, réputée être une femme au physique irrésistible, elle entame une carrière d'actrice. Elle sort avec plusieurs hommes politiques connus, comme l’éphémère président du Conseil, Joseph Paul-Boncour (1873-1972). Elle fréquente le monde diplomatique, devenant une figure du Tout-Paris.

En 1935, elle devient journaliste. Usant de son pouvoir de séduction, elle obtient la correspondance romaine du Matin puis du quotidien genevois La Liberté. À Rome, elle réalise une interview du Duce, dont elle devient la maîtresse. Une liaison qui sera toutefois de courte durée et dont Magda fera ses choux gras dans la presse.

Furieux, Mussolini la fait expulser d'Italie. La jeune femme, pensant que c'est le fait de l'ambassadeur de France à Rome, le comte Charles de Chambrun, fait feu sur celui-ci à deux reprises, à Paris, à la gare du Nord, le 17 mars 1937. Défendue par maître René Floriot, elle n'est condamnée qu'à un an de prison avec sursis. De 1937 à 1955, elle entretiendra également une relation avec lui.

Elle sera, pendant la guerre, une agente de l’Abwehr, puis du SD, le service de renseignement de la SS, ainsi que la maitresse d’Henri Laffont, le patron de la gestapo française.

Cette « Mata Hari de pacotille » sera condamnée à 15 ans de travaux s et vingt ans d’interdiction de séjour, à l’indignité nationale à vie et à la confiscation de tous ses biens, pour « intelligence avec l’ennemi et trahison », avant d’être libérée en 1955.

Si j’ai mentionné ce triste personnage, c’est parce qu’elle illustre bien le type de femmes qui attiraient Mussolini.

MARGHERITA SARFATTI, L’INSPIRATRICE

Margherita Sarfatti (1880-1961) n’a pas été que la maîtresse et l’égérie de Mussolini. Elle fut aussi une brillante intellectuelle, femme de lettres, journaliste et critique d’art.

Issue d'une riche famille, brillante et cultivée, elle séduit Benito Mussolini à l'époque où il n'est encore qu'un obscur journaliste, membre ardent du parti socialiste italien, dans les années 1910. Elle devient sa maîtresse et, bientôt, sa conseillère en politique. C'est elle, exaltée et impétueuse, qui le pousse au sommet, elle qui l'incite à consti le mouvement fasciste, elle encore qui forge le Duce de toutes pièces.

Elle est née Margherita Grassini à Venise dans une famille de la bourgeoisie juive de Venise.

Elle reçoit une éducation de haut niveau, se découvre très tôt des convictions socialistes et épouse à 18 ans Cesare Sarfatti, un avocat de 32 ans, lui-même juif. Le couple s’installe en 1902 à Milan et se lie aux dirigeants du Parti socialiste italien. Margherita organise des crèches et des dispensaires et dans les quartiers ouvriers. Le salon de Margherita est fréquenté par les écrivains et artistes d'avant-garde, ainsi que des journalistes, hommes politiques et diplomates étrangers. Margherita Sarfatti s’affirme bientôt comme critique d’art, collabore à « Avanti ! », le journal du Parti socialiste où elle tient une rubrique à partir de 1909.

Les Sarfatti font la connaissance de Mussolini en 1912. C’est Margherita qui convaincra le futur Duce de devenir interventionniste en 1914. Margherita, devenue sa conseillère, l’aide à financer le journal par ses fonds propres et ses relations.

Après l’armistice, la relation entre Mussolini et Margherita Sarfatti se mue en passion amoureuse. Désormais par sa fortune, ses écrits, ses réseaux, son sens politique, elle va se faire la propagandiste du fascisme. Justifiant les violences des milices, invectivant ses amis d’hier, proclamant sa haine des démocraties, elle va soutenir l’ascension du Duce. L’avènement du fascisme offre à sa conseillère et maîtresse un pouvoir d’influence dont le zénith se situe à la fin des années 1920. C’est auprès d’elle que les journalistes étrangers doivent demander une entrevue avec le Duce, c’est elle qui fait à Mussolini le compte-rendu de la presse étrangère, elle encore qu’on sollicite pour des faveurs et passe-droits.

Margherita est la muse de Mussolini. Elle rassemble en 1922, des artistes en un mouvement qu’elle appelle Novecento, dont elle organise à Milan la première exposition, inaugurée par Mussolini en 1923. En 1925, Paris offre à Margherita Sarfatti le titre de vice-présidente du jury international à l’exposition des Arts décoratifs - elle est aussi Commissaire pour le pavillon italien - et la décore de la légion d’honneur. L’année suivante, elle organise un rassemblement plus large d’artistes (plus de 200) rebaptisé Novecento italiano, qu’elle expose à la triennale de Milan, puis lors de tournées en Europe du Nord et en Amérique du sud, dans l’intention d’accréditer l’avènement d’un « style fasciste ».

Elle accède à la célébrité internationale avec « Dux », son hagiographie de Mussolini, publiée en 1925. Elle y bâtit le mythe du Duce, nouvel Auguste étendant son empire au-delà de la mer Méditerranée et offrant au peuple une nouvelle ère de prospérité, la « troisième Rome ».

Son influence diminue peu à peu dans les années 30. A partir de 1932, le vent tourne. Mussolini apprécie une chair plus fraîche, que ses admiratrices lui fournissent en abondance.

Elle s'exile à Paris, puis en Amérique latine lorsque le fascisme italien devient antisémite. Elle reviendra en Italie en 1947 et tentera de se refaire une place dans le monde des arts.

CLARA PETACCI SULFUREUSE ET FIDELE

Clara Petacci (1912-1945) fut la dernière des « grandes maîtresses » du dictateur italien.

Issue d'une famille de la haute bourgeoisie de Rome, Clara Petacci rencontre le Duce en 1932. Elle devient sa maîtresse à l'été 1936.

Clara s’amourache du Duce, alors admiré de toute l’Italie. Armée de son culot et sachant jouer de ses charmes, elle parvient à devenir sa favorite. Tandis que la seconde guerre mondiale se rapproche, la jeune femme n’a d’autre obsession que de passer du temps avec Mussolini, quoi qu’il en coûte. Son mariage avec un soldat, sa famille, rien n’y résiste.

Bien qu'elle ait obtenu le divorce en Hongrie de son mari, le lieutenant de l'aéronautique Riccardo Federici, elle ne demanda jamais à Mussolini de lui rendre la pareille.

Dans un journal qu'elle tient chaque jour, Clara décrit chacune des relations sexuelles qui pimentent leurs aventures. Elle n'hésite pas à parler des jeux sadomasochistes auxquels elle se livre en compagnie de son amant, qui la surnomme de façon très vulgaire « la sale chienne ». C’est de ce journal sulfureux que s’inspire le roman graphique publié récemment par Pauline Cherici et Clément Xavier.

Dans ce journal, Clara, pourtant élevée dans le culte de la personnalité de Mussolini, n’y dissimule rien de la vulgarité de son amant, de ses fantasmes et de leurs jeux sexuels.

Le point fort du Journal de Clara, qui valut certainement l’isolement aux écrits de la jeune femme, est la description fine et méticuleuse de la psychologie et des mœurs de Mussolini. Le fils d’un forgeron et d’une institutrice, né dans une petite ville d’Émilie-Romagne, capable d’accès de violence dans sa jeunesse, apparaît comme un rustre, doublé d’une force de la nature, obsédé par son corps. Mais dans le même temps, la présence de Clara révèle d’autres facettes du personnage. Mussolini avait un appétit sexuel débordant, au point de reporter un conseil des ministres pour faire l’amour à Clara ou d’imposer à la jeune femme des pratiques SM à coups de cravache

Clara est naïve (elle rencontre le Duce à 20 ans et est en couple avec lui à 24), fascinée par un homme dont on lui a toujours vanté les mérites, amoureuse de la force brute que dégage Mussolini, mais au fil du temps elle apprend à user de son charme pour manœuvrer les hommes à son avantage ou celui de sa famille.

Interceptés tous les deux à Dongo lors de leur tentative de fuite vers la Suisse, Clara et le Duce sont exécutés par les partisans le 28 avril 1945, et leurs corps, ainsi que ceux d’autres hiérarques fascistes, seront exposés, pendant par les pieds, sur une place de Milan. Un an plus tôt, les fascistes y avaient exhibé les cadavres de quinze partisans. C’est l’heure de la terrible revanche.

Clara Petacci n’a pas eu le temps d’enfiler de sous-vêtements lors de son arrestation et ne porte qu’une jupe au moment de son exécution. Dans la foule, seul un prêtre magnanime interviendra pour relever le vêtement et recouvrir ainsi son pubis dénudé.

N’ayant commis aucun autre crime que celui d’être la maîtresse de l’homme le plus haï d’Italie, « Claretta» aurait très facilement pu franchir la frontière suisse, mais a choisi de rester. Elle exigea de rejoindre Mussolini, de courir les mêmes risques et connut finalement le même sort.


PARMI LES SOURCES :

Dans les ouvrages :
• « Mussolini et les femmes », de Gian Carlo Fusco (Le Serpent à Plumes, 2010)

• « Femmes de dictateurs » de Diane Ducret (Perrin, 2011)

• « Le Journal de Clara », de Pauline Cherici et Clément Xavier (Actes Sud, 2020)

• « Margherita Sarfatti, l’égérie du Duce », de Françoise Liffran (Seuil, 2009)

Je renvoie également aux articles Wikipédia dont je me suis inspirée, ainsi qu’aux liens suivants :

• http://www.histoire-en-questions.fr/personnages/mussolini-claretta.html

• https://boowiki.info/art/ne-en-1912/clara-petacci.html

• https://casesdhistoire.com/mussolini-mis-a-nu-dans-le-journal-de-clara/

• Dans la série « Les Scandaleuses. Histoire d'alcôve…Un article très complet sur Clara Petacci https://www.logpateth.fr/blogpress/?p=60

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