Le Lagon Du Plaisir
Je planais grave, allongé sur le dos dans les cliquetis de leau tiède de cette crique isolée de lîle Musha, sans lune pour témoin, dans une nuit noire presque parfaite.
Tel un adepte camé des ablutions, je faisais corps avec la Mer Rouge et ses poissons polychromes que je devinais à proximité. Le sable blanc pour matelas menterrait vivant à chaque rouleau qui venait frapper mon corps, et jimplorais le tout-puissant pour que les raies à points bleus qui pullulent dans le secteur, se gardent de perturber de leur dard, plus douloureux encore quune piqûre dabeille, ce moment privilégié de relaxation zen.
La fusion avec les éléments était telle que, naturellement, comme si la chose allait de soi, mon bermuda glissa lentement le long des chevilles jusquà passer par-dessus tête, dun tir du droit renversé, et je mappuyais ainsi, cul nu sur mes deux coudes enfoncés dans le sable meuble, à demi-immergé.
Je scrutais lhorizon... Au loin, à plusieurs miles nautiques, on apercevait les lumières orangées du port de Djibouti, mais ici, dominait la mélopée de la mer dans lobscurité de la nuit.
Jécartais opportunément les cuisses pour mieux sentir le flux sensuel de lécume qui venait se briser dans un mouvement brutal, sec et nerveux sur mes parties intimes, tandis que le reflux en revanche, les couvrait de caresses lascives, comme pour mieux se faire pardonner, sans doute...
Ma verge affolée bringuebalait alors au gré des courants qui lentraînaient vers le large, avant de se ressaisir, durcissant délicieusement à chaque claquement de la vague. Jétirais nonchalamment mon mètre soixante-dix dans leau bouillonnante, les bras en croix, et mon cerveau noyé dans les flots sembrouilla.
Un délicieux frisson me parcourut alors. Javais soudain envie de plaisir, de délice, de jouissance. Moi-même avec moi-même, comme toujours, sans retard, sans regret, sans personne. Je posais mes deux pouces, désormais virtuoses, sur chacun de mes tétons, et jinitiais de savantes caresses qui finissaient toujours par raidir mon joujou extra, encore privé de partenaires de jeu, quil faudra bien, un jour ou lautre, mêler à mes envies de jeune ado.
Désormais, tripoter mes tétons ne suffisait plus à mapaiser. Je tendis mon bras droit, bien au dessous du torse, et posais ma main salée, habile à apprécier le juste degré du trouble émotionnel présent, sur mon sexe dur et tendu, qui ressortait de lécume baveuse des vagues, tel un mât de bateau, en perdition dans une mer déchainée.
Mes doigts caressèrent et caressèrent encore
Mon sexe rougit de tant de viriles cajoleries. Mais la vigueur de ma jeunesse na dégale que labsence totale de maîtrise sur mes pulsions intimes, et très vite, les yeux mi-clos et le souffle court, dans un état second de grande volupté, de puissantes décharges laiteuses se déversèrent comme autant de torrents de jouissance, dans lélément aquatique, où tout liquide se mélange, quelque soit son origine. Ma semence, désormais inutile, se dissipa dans limmensité des flots.
La fraîcheur humide de la nuit noire me rappela à lordre. Il était temps de se bouger après ce délicieux moment dégarement. Jattrapais prestement mon bermuda à demi enterré dans le sable. Je lenfilais, alors quil dégoulinait encore de Mer Rouge tiède et salée, alourdi qui plus est, dune kyrielle de gravillons marins qui grattouilla au plus profond de mon fondement.
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