À L'Aveuglette

Je suis dans une chambre d'hôtel. Je suis sagement assise sur le fauteuil en cuir et je t'attends.
Je suis habillée d'une nuisette en dentelle noire, qui dévoile subtilement mes seins. Je porte également une belle culotte semi transparente noire, avec un petit ruban qui décore le creux de mes reins, ainsi que de beaux escarpins noirs.
Mes cheveux sont détachés, recouvrent mes épaules et le milieu de mon dos. Mes yeux, subtilement maquillés, sont couverts d'un masque, qui m'empêche de voir. J'humecte mes lèvres couvertes d'un rouge à lèvres d'un rouge étincelant.
J'attends, assise, silencieuse. Le seul bruit que j'entends est mon cœur, qui bat la chamade, et dont j'essaie de contenir avant qu'il explose.
J'avais laissé à la réception une enveloppe à ton nom, dans laquelle contenait la clé et le numéro de chambre où me rejoindre. Je ne sais pas à quelle heure tu vas ouvrir la porte. J'attends ton arrivée.
Puis, j'entends le verrou magnétique se déclencher et la porte s'ouvrir. Mon cœur fait un bond, mais je ne bouge pas. Je prends de grandes respirations. Je sais que tu es là, même si tu ne dis pas un mot. Je peux sentir ton doux parfum à distance. Ce que tu sens bon...
J'essaie de porter attention aux bruits environnants, savoir ce que tu fais. Tu es discret, je n'entends que le silence. Une fois de plus, j'essaie de contrôler ma respiration. Je sens ta présence, ta chaleur qui est à proximité de mon bras. Je n'ose même pas mordiller ma lèvre inférieure. Je ne fais aucun mouvement. J'attends.
Je sens alors tes doigts qui glissent doucement sur ma joue, puis descendre au menton, le cou, mon épaule, mon bras. Je sens un doigt effleurer mon décolleté. Ma peau frisonne immédiatement. Je n’émets aucun son. Je ne fais qu'imaginer ton visage, ton regard. Le désir qui te trahit. Je ne bouge pas. J'attends toujours.
Puis, tu prends ma main. Ta peau est chaude. Réconfortante. Sans dire un mot, tu m'invites à me lever.

Doucement, avec délicatesse. On se dirige vers le lit. Tu me guides à m'allonger sur le dos. Je te sens près de moi. Je sens la chaleur de ton corps. Je sens ton regard sur moi. Je rougis.
Tu prends mes mains et les place au-dessus de ma tête. Mon cœur s'accélère. Je sais ce que tu vas faire et ça m'allume. Je sens un tissu se glisser sur mes poignets, j'entends le nœud se lier pour immobilier mes mains. J'attends, je suis à ta merci.
Les secondes sont interminables. C'est le silence le plus complet, hormis le son de notre respiration. La tension est insoutenable. Vraiment insoutenable.
Jusqu'à ce que ta main glisse doucement de la cuisse jusqu'à ma culotte. Mon corps s'électrifie à ton toucher. Puis, je sens tes lèvres toucher mon cou. Je me retiens pour ne pas soupirer, mais ma respiration me trahit. Tu ne peux t'empêcher d'émettre un petit rire discret. Ta main toujours sur ma culotte, tu attends. Tu me fais languir. Je sens ton regard pénétrer mon corps. Je sens la chaleur envahir mon bas du ventre. J'attends, j'écoute, je retiens ma respiration.
Tes lèvres se déposent alors sur les miennes. Doucement, puis ta langue se mêle à la mienne. Je sens ta main se presser sur mon pubis, alors que tes baisers sont de plus en plus langoureux. Je m'efforce de me contenir, de ne pas bouger. Mon corps crie de désir, mon corps veut s'abandonner sous ton emprise. Tu ressens ce désir sous ta main. Tes doigts se retiennent de bouger. Tes lèvres se retirent, je sens que tu me regardes. J'attends...
Je sens tes doigts glisser sous ma culotte, pour rejoindre mon clitoris en feu. Je ne peux contenir un gémissement et ma tête se penche vers l'arrière. Tu sembles sourire à ma réaction, satisfait de l'effet que tu me fais. Tes doigts me stimulent doucement, tu ne dis aucun mot. Tu ne fais qu'écouter mes réactions. Tu ne fais que regarder mon corps bouger. Je sens la satisfaction dans ton regard, même si je ne te vois pas.
Tu retires tes doigts, pour ensuite enlever ma culotte. Tes mains glissent sur mes jambes, pour ouvrir mes cuisses. Je me laisse faire. Tes lèvres touchent mon sexe humide. Je sens ta langue entrer délicatement dans ma fente, pour lécher mon clitoris. Encore une fois, je me cambre et je pousse un léger gémissement. Ta langue chaude glisse délicieusement et électrifie mon corps. Je sens alors un doigt pénétrer en moi, stimulant mon point G. Je ne peux contenir mes gémissements de plus en plus forts. Tes mouvements accélérés ne font que contribuer aux tremblements qui s'en prennent à mon corps. Et j'explose. Je jouis à en perdre le souffle. Tu te retires. Je reprends mes esprits. J'attends.
Le silence est revenu dans la chambre. Je tends l'oreille. Aucun son. J'attends.
J'entends le son de tes vêtements, qui tombent sur le sol. Ta chemise, tes pantalons. Tu te dénudes. J’imagine ton corps nu. Je peux percevoir ton érection, même si je ne le vois pas. Je sens encore ton regard sur moi. Mon cœur se débat encore. Mon corps a soif de toi. J’ai envie de toi. J’attends.
Tu montes doucement sur le lit, tu te rapproches de moi. Mes cuisses sont toujours ouvertes, elles sont prêtes pour toi. Tu embrasses mes seins, toujours cachés sous la nuisette. Ta bouche se colle à la mienne. Tu m’embrasses avec passion. Je sens ton sexe frôler mon pubis. La chaleur embrase mon corps. Je me tortille légèrement. Je me laisse volontairement r. J’aime sentir ta retenue. Tu aimes jouer avec moi. Je t’embrasse avec fougue. Je te désire. J’attends…
Tes lèvres se retirent à nouveau des miennes. J’écoute nos respirations. Je sens ton regard intense sur mon visage. Les secondes sont interminables. Je ne bouge pas, j’attends.
Ton bassin bouge doucement, et je sens ton sexe dur glisser au fond de moi. Bien profondément. Je gémis de surprise. Tu ne bouges pas. Je suis aux aguets, j’anticipe tes futurs mouvements. Un nouveau coup de bassin. Je tressaillis! Même les yeux bandés, je ferme les yeux. Un autre coup, puis un autre. Je te sens bien au fond de moi et j’adore ça. Je me laisse bercer par ton rythme ferme, mais passionnel. Je sens tes fesses bouger alors que ta queue s’enlise bien au fond. Tu m’embrasses passionnément, à en perdre le souffle. Mes poignets toujours liés, je ne peux faire autrement que m’abandonner aux coups de bassin que tu me donnes. Je me cambre de plaisir. Ma respiration s’accélère. Je n’en peux plus, mon corps ne peut plus résister plus longuement.

Je perds la tête en lançant un cri. Je te prends par surprise. Je t’allume, je le sens à l’intérieur de moi. Tu jouis presqu’immédiatement. Tu trembles en moi. Tu ne bouges plus. On reprend nos esprits. Tu m’embrasses doucement, ton corps collé au mien.
Quelques minutes passent. Tu te lèves. Je suis toujours alitée, les poignets liés, toujours les yeux bandés. Je t’entends t’habiller doucement. Je ne bouge pas. J’attends.
Je te sens t’approcher de moi, tout doucement. Tu m’embrasses délicatement. Ta main glisse sur ma joue, et tu me murmures à l’oreille : « merci ma belle ». Tu défais mes liens aux poignets. Quelques secondes plus tard, j’entends la porte de la chambre se refermer.