Invitation Spéciale - 1
Les sacs remplis de fringues, Elisa déambulait dans le centre ville à la recherche de la dernière perle vestimentaire, celle qui la rendrait irrésistible auprès des hommes. Elle avait envie de plaire en ce moment. Etre le centre dintérêt de ces messieurs. Peut-être même, être leur sujet principal de conversations aux terrasses des cafés quand elle passerait devant eux avec sa toute dernière tenue. Pour linstant elle avait acheté quelques sous-vêtements et une robe rouge moulante à bretelles qui épousait parfaitement sa poitrine et ses fesses. Mais elle voulait quelque chose de plus sexy encore. Quelque chose qui émoustillerait les mecs quand elle marcherait devant eux dans la rue. Quelque chose de propice au striptease, pensa-t-elle. Elle adorait se dévêtir devant son homme, faire glisser lentement les bretelles de son soutien-gorge, cacher ses seins avec les mains, se tourner lentement pour offrir ses fesses en spectacle, écarter la ficelle de son string pour laisser entrevoir une partie du fruit défendu
Mais elle navait plus dhomme depuis trois mois.
Elle chassa ses pensées et tourna à droite au coin dune rue piétonne afin de se rendre dans une boutique quelle connaissait bien et qui proposait de très jolis habits. Elle était à une cinquantaine de mètres de léchoppe quand elle vit un homme portant un masque vénitien argenté qui savança vers elle et lui tendit une carte quelle prit machinalement en continuant son chemin. Néanmoins la curiosité lemporta et elle y jeta un il avant darriver au pas de porte du magasin. La carte était toute blanche et on pouvait y lire un petit texte qui avait été imprimé en son centre :
« Si vous voulez passer une soirée inoubliable appeler le 06 35 22 XX XX. »
Après lavoir lu, elle se retourna pour vérifier si lhomme au masque était toujours là, mais il avait disparu. Elle se demanda un instant sil ne sagissait pas dune technique de drague orchestrée par un gars qui se croyait plus malin que les autres et rangea la carte dans la poche arrière de son jeans, puis entra dans la boutique.
Quand elle fut à la maison, elle fit couler de leau dans la baignoire et déballa ses achats quelle déposa sur son lit. De retour dans la salle de bain elle parfuma le bain avec des huiles essentielles relaxantes, et se déshabilla. Elisa était une belle femme de trente cinq ans, blonde, les cheveux au carré, avec de grands yeux bleus pales qui éclairaient un visage aux traits harmonieux. Son corps était splendide avec de longues jambes fuselées, des fesses aux galbes enivrants, des hanches on ne peut plus féminines et une poitrine de taille moyenne mais dont les seins bien ronds avaient une forme qui appelait les mains baladeuses de ses amants.
Elle resta une demi-heure dans la chaleur parfumée des eaux du bain mais ne put sempêcher de penser à cette carte. Elle narrêtait pas de sinterroger à son sujet. Etait-ce une mauvaise blague ? Y avait-il dautres femmes à qui la carte avait été distribuée ou bien était-elle la seule élue ? Toutes ces questions excitaient sa curiosité et quand elle sortit de leau elle ne fut pas surprise de fouiller dans les poches arrière de son jeans pour en extirper la carte. Elle hésita quelques minutes, mais la curiosité féminine étant sans limite, elle décrocha son téléphone et pianota le numéro indiqué sur la carte.
Elle avait la gorge nouée et la bouche sèche comme si elle venait davaler une cuillère à soupe de sable. Son cur cognait fort et semblait remonter dans sa gorge. Une, deux, puis trois sonneries. Elle allait raccrocher quand une voix masculine répondit :
- Allo. Oui ?
- Allo, bredouilla-t-elle. Je vous appelle
En fait
- Oui je sais pourquoi vous appelez. Détendez-vous.
- Alors vous pouvez men dire plus car moi, en revanche je ne sais pas pourquoi je vous appelle. Enfin je veux dire
- Certainement parce que vous voulez passer une soirée inoubliable, la coupa lhomme sur un ton enjoué.
Avant quelle ait pu répondre quoi que ce soit, il avait raccroché. Son palpitant battait la chamade. Et des vagues dangoisse commencèrent à se briser à lintérieur de son crâner et la mirent mal à laise. Qui était cet homme ? Celui au masque vénitien ? Et si cétait un désaxé ? Peut-être il la violerait et la ait, enterrant son cadavre au fin fond dune forêt. Son imagination semballait et elle souhaitait la diriger vers des pensées plus sereines mais létrangeté de la situation nengendrait que de nouvelles idées encore plus macabres. Et sils étaient plusieurs ? Peut-être quun la conduirait quelque part pendant que ses complices cambriolerait son appart ? Ou alors ils la prendraient tous de force et lassassineraient ensuite. Si elle continuait ainsi elle allait devenir folle avec toutes ces conjectures. La peur entravait sa réflexion. Son corps était pris de tremblements et elle se dit quune cigarette lui ferait du bien.
Elle venait de rallumer la seconde avec le mégot de la première quand le son strident de la sonnette retentit. Sa respiration fut coupée nette et elle crut un instant quelle ne pourrait pas se lever de son sofa. Soudain elle se posa la question qui aurait du lui venir à lesprit en premier : Comment pouvait-il venir la chercher alors quelle ne lui avait pas donné son adresse ? Cette interrogation ponctuée par une seconde sonnerie la terrorisa et elle dut attendre la cinquième pour se lever et décrocher son interphone.
- Bonsoir. Je suis venu vous chercher. Je vous attends en bas. Prenez le temps quil vous faut je sais comment sont les femmes, dit-il en riant.
- Jarrive dans cinq minutes, répliqua-t-elle en raccrochant.
Pourquoi avait-elle dit cela ? Elle aurait du lui dire daller se faire foutre et reprendre sa vie en oubliant cette histoire délirante. Mais déjà elle retirait son peignoir, et enfilait un string noir et son porte-jarretelle assorti quelle dissimula sous la robe rouge quelle venait dacheter.
Arrivée dans la rue, elle aperçut une longue limousine blanche aux vitres fumées. La vitre côté conducteur sabaissa et un homme aux cheveux courts, ayant entamé la trentaine, lui fit signer dapprocher. Il sortit du véhicule, la salua, ouvrit la porte arrière et la laissa monter. Cétait la première fois quelle entrait dans une limousine et les films quelle avait vus ne mentaient pas. Il y avait vraiment beaucoup despace. Un seau à champagne, duquel une excellente bouteille dépassait, était posé sur une tablette. Le chauffeur lui tendit une flute quelle remplit et but en quelques gorgées Il lui expliqua ensuite quil devait lui bander les yeux pour que la surprise soit réussie. La surprise ? se demanda-t-elle. Qui pourrait bien vouloir lui faire une surprise ? Narrivant pas à répondre, à contre cur, elle accepta de passer le bandeau même si elle sentait une imminente panique sourdre en elle. Pour atténuer sa peur il lui proposa un autre verre quelle accepta et siffla aussi vite que le premier.
Elle interrogea le chauffeur sur lendroit dans lequel il la conduisait mais il se contenta de lui répondre que cela devait rester secret pour quelle passe une soirée inoubliable. A la troisième coupe de champagne elle commença à se relaxer et à apprécier la situation dans laquelle elle sétait fourrée. Cela faisait trois mois que Fred et elle avait rompu car elle avait découvert, un jour où il avait oublié de fermer une page internet, quil sadonnait à des dialogues coquins avec des inconnues. Elle lavait mise à la porte sans quil ait pu se justifier et, parfois, il lui arrivait despérer davoir agi autrement. Cela faisait aussi trois mois que personne ne lavait touchée ! Elle avait bien essayé de se masturber, une fois ou deux, mais avait renoncé au cours de lacte, se trouvant stupide, la main entre les cuisses, seule sur son canapé.
Quand il ôta le bandeau, elle constata quils avaient quitté la ville et quand elle regarda sa montre elle vit quil était 21h30. Cela faisait donc plus dune heure quils roulaient et se trouvaient maintenant au milieu de la campagne. Prise dans son imaginaire érotique, elle navait même pas remarqué le petit chemin quavait emprunté la limousine. La voiture était arrêtée devant une immense grille en fer forgé entourée par un haut mur qui courait le long du parc de cette splendide propriété. Derrière le portail un chemin de cailloux blancs menait à un ancien manoir. Lhomme descendit du véhicule, poussa le portail, et retourna dans la limousine quil fit avancer jusquau perron de la demeure. Il sortit, ouvrit la porte à Elisa et lui souhaita une agréable soirée une fois quil fit à nouveau au volant, puis, il fit demi tour et la voiture sortit de la propriété et disparut dans le lointain.
Elle grimpa la volée de marches du perron et arriva devant une porte massive en chêne munie dun heurtoir. Son rythme cardiaque avait ralenti mais elle avait toujours les mains moites et une sensation de vide sidéral dans lestomac. Ne voyant aucune sonnette, elle souleva le heurtoir et labattit sur son montant en laiton en forme de tête de lion. Lalcool avait contribué à calmer un peu son anxiété et elle se sentait relativement calme au vue de cette situation inhabituelle dans laquelle elle sétait mise. Elle allait recommencer à utiliser le heurtoir quand la porte souvrit. Un homme portant un masque vénitien noir au long nez laccueillit en un « bonsoir » suivi dun « suivez-moi.» Sans même lui retournez sa politesse elle le suivit dans le vestibule jusquà la porte à gauche de lentrée quil ouvrit. Cette dernière donnait sur un long couloir sombre éclairé par quelques torches. Les murs étaient en pierres apparentes et donnait au lieu un cachet rustique qui nétait pas pour lui déplaire. Elle avait limpression de circuler dans un lieu appartenant à une autre époque. Au bout du corridor, une haute double porte ouverte menait sur une vaste salle dans laquelle six personnes, masquées, discutaient autour dun verre de champagne. Deux dentre elles tournaient le dos à Elisa et semblaient être des femmes à en juger par la longueur de leur chevelure brune et blonde qui descendait à mi-dos. Les hommes, vêtus tous de costumes noirs et de chemises blanches, étaient assis sur un grand sofa noir en forme de haricot. Les femmes, chacune dans un fauteuil en cuir étaient face aux hommes. Derrière eux, un feu brûlait dans lâtre dune immense cheminée dépoque. Au centre de la pièce une longue table avait été dressée avec ses amuse-gueules et ses paniers de fruits. Trois assiettes avaient été disposées face à face de chaque côté et une avait été mise en bout.
Pour le moment Elisa était restée devant la grande entrée et une pensée trottait dans son esprit. Pourquoi étaient-ils tous masqués alors quelle avait le visage découvert ? Elle décida de poser la question à lhomme qui lavait dirigée vers cette salle. Il lui répondit quelle navait pas besoin dêtre masquée car tout le monde la connaissait déjà, ponctuant sa phrase dun bref rire étrange qui donna limpression à Elisa davoir reçu un coup de poing porté dans le plexus. Il venait de dire que les personnes masquées la connaissaient. Mais qui étaient-ils ? Des amis ? Des collègues de travail ? Ou lhomme avait peut-être menti pour lui faire peur ? La situation prenait une tournure encore plus hallucinante quelle lavait imaginée et une panique incontrôlable commença à la gagner. Lhomme à ses côtés lui expliqua quil était temps pour lui de partir et joignit le geste à la parole en rebroussant chemin. Elle allait lui demander autre chose avant quil ne disparaisse mais se ravisa. Si les gens masqués faisaient partie de ses amis ou même de ces connaissances, elle ne risquait rien. Cétait certainement une surprise pour lui faire plaisir. Pourtant ce nest pas ton anniversaire ma petite, se dit-elle. Mais elle inspira, expira, et entra dans cette grande salle faiblement éclairée, perchée sur ses escarpins rouges.
Tout le monde lobserva savancer dans la pièce, ce qui la mit encore plus mal à laise. Elle tenta de dissimuler ses émotions et se dirigea vers le groupe qui avait cessé de discuter dès son entrée. Tous les regards étaient braqués sur elle et semblaient scruter les tréfonds de son âme derrière les masques quelle trouvait inquiétants. Quand elle fut à un mètre deux, un des hommes se leva et lui fit signe de sasseoir à sa place. Comme hypnotisée, elle posa son postérieur à lendroit indiqué et il revint sasseoir à ses côtés. Elle était assise au milieu des quatre hommes qui, en y regardant de plus près, avaient tous la même coupe (les cheveux rasés), et à peu près le même gabarit (plutôt bien foutus, certainement pour ne pas être reconnus, pensa-t-elle). Maintenant elle pouvait mieux voir les deux femmes qui lui faisaient face. Une portait une robe noire fendue (une brune au teint halé) sur le côté à partir du bas des cuisses et des escarpins argentés. Lautre (une blonde à la peau claire) revêtait une mini-jupe en cuir, des bas résilles noirs, des bottes en cuir avec des lacets sur le côté remontant jusquau dessus du genou et un chemisier en soie noir avec une large ouverture au niveau du décolleté. Tous la saluèrent de la tête mais personne ne parla. Lautre homme à ses côtés se leva et alla lui chercher une coupe de champagne quil lui tendit. Elle la prit et la porta à ses lèvres quand une douce musique classique séchappa denceintes cachées derrière la tapisserie des murs.
Le silence fut rompu par la femme à la robe fendue qui sadressa au groupe en proposant un jeu. Tous acceptèrent et elle se mit debout pour aller chercher une boite en carton dans un tiroir dune commode, de laquelle elle sortit un plateau de jeu, des pions et des dés. Les règles étaient on ne peut plus simples. Chaque joueur avait un pion quil faisait avancer sur le quadrillage du plateau en fonction du résultat des dés. Certaines cases « défis » ou « questions » amenaient les joueurs à piocher dans les deux tas de cartes disposées au centre du plateau de jeu.
Elisa venait de terminer sa seconde coupe de champagne, ce qui portait sa consommation dalcool à cinq verres, et commençait à se sentir passablement éméchée. Ce fut un des hommes qui piocha en premier une carte « question » qui cherchait à savoir sil avait déjà eu des pensées homosexuelles et si oui, lesquelles. Lhomme répondit quil en avait déjà eu et quil se voyait sucer une grosse queue noire. Le ton du jeu était donné Elisa songea un instant à se lever et à quitter le manoir. Mais cétait à son tour de jeter les dés et, sans hésiter, elle les prit et fit quatre. Quatre cases plus loin son pion arrivait sur une case « question » que lut un des hommes :
-Tarrive-t-il de penser à dautres personnes lorsque tu fais lamour avec ton partenaire ? »
- Oui cela mest arrivé quelque fois, répondit-elle. »
- Et peux-tu nous décrire tes pensées ?
- Cela fait partie de la question ? Voulut-elle savoir.
- Non.
- Dans ce cas je ny répondrai pas. Au suivant. Finit-elle par dire
Le jeu continua ainsi prêt de deux heures au cours desquelles un homme avoua sêtre fait sodomiser par une de ses partenaires avec un gode-ceinture. Un autre confessa une branlette dans les sous-vêtements de sa belle-sur. Un dut même se déshabiller devant la femme en mini-jupe, faisant un striptease intégral. Il exhiba même sa verge devant le visage de la blonde ce qui fit rire tout le monde. Elisa fut même obligée de montrer ses seins. Elle le fit mais les gens neurent quun bref aperçu de ses mamelons quelle dévoila et dissimula aussi vite quelle les avait sortis. Les deux autres femmes eurent pour gage de se rouler des pelles en seffleurant la poitrine. Elisa refusa de lécher le sein de la blonde et, sous la protestation des hommes, accepta de caresser les fesses dun mec en mimant une fellation. Les deux filles révélèrent avoir eu des rapports sexuels avec deux hommes en même temps pour lune, et un homme et une autre femme pour lautre. Elisa admit avoir déjà eu envie de coucher avec une autre femme et finit par accepter que la brune lui tripote la poitrine un court instant. Cela la Dérangea mais en même temps elle ne pouvait ignorer lexcitation qui déferlait entre ses cuisses. Son string était trempé ! Elle le sentait ! Alors elle rougit, ce qui provoqua des rires auxquels elle se joignit.
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