Nelly
/Misa/février 2011
Nelly
Ch1/3
Je viens de minstaller en région parisienne, toute fraîche arrivée de ma Bretagne, et en cinq semaines, ma vie a changé du tout au tout.
Je mappelle Nelly, jai 25 ans et je suis prof de maths . Enfin, toute nouvelle prof de maths : cest mon premier vrai poste de titulaire. Ah oui ! célibataire. Enfin presque. Jai profité de mon départ de Bretagne pour quitter Jonathan avec qui je sortais depuis quelques mois et avec qui jai passé mes vacances sur la côte landaise. Un peu coincé, le garçon ; je le traînais dans des coins où tout le monde bronzait nu, sauf lui. Il saccrochait à son bermuda. Coincé, collant, radin ; jai pas trop de chance avec mes petits amis ; Jonathan, je métais laissée prendre par ses yeux de cocker
et pendant trois mois jai promené un cocker en laisse ! ça me changeait de celui davant qui couchait plus souvent avec mes copines quavec moi !
A peine installée ici, je me retrouve acoquinée avec Didier, un autre cas, du type scotch ! ça doit venir de moi
En fait, je les choisis pas ; cest eux qui me choisissent, et comme une imbécile, je me laisse faire. Didier
je vous dirai plus tard
Ne croyez pas non plus quil suffit de claquer des doigts pour sortir avec moi, non, cest pas ça ! Je ne sais pas my prendre, cest tout. Je ne suis pas sortie avec tant de garçons que ça, et rarement plus de 3 mois ! Jétais occupée à travailler ; fille sérieuse ; la fifille à sa maman. Et puis je suis bien toute seule ; le « frottement des corps » ne me manque pas. Non pas que ça ne mintéresse pas, mais jai toujours été déçue. Le grand frisson, lextase, connaît pas ! En tout cas pas avec eux. Et même toute seule, ce nest pas si évident. Soit je suis mal fichue, soit mes copines exagèrent.
Bon, assez parlé davant ! oublié, tout ça, mon histoire ! jy viens
La troisième semaine après la rentrée. Cest là que tout à commencé.
Je faisais quelques courses un samedi après-midi dans la galerie marchande dune grande surface, bien décidée à dépenser en fringues une partie de largent gagné pendant lété. Javais déjà choisi et essayé unmèches brunes collées sur le front pantalon et je me promenais dans les rayons depuis une dizaine de minutes pour choisir des t-shirts, peut-être un chemisier, des sous-vêtements, avant de passer en caisse.
Je me suis aperçue, au début amusée et surprise, puis gênée, de lintérêt que je provoquais parmi les clients du magasin, sans trouver la moindre explication ; je nai rien vu de particulier qui soit susceptible de justifier les regards de ceux que je croisais en fouillant dans les rayons, les sourires bizarres, les yeux qui se détournaient brusquement.
Sans être prétentieuse, je sais que mon physique attire lil. Ce nest pas parce que je choisis mal mes copains et que je prends pas mon pied avec eux que je suis moche ! je suis très brune, cheveux mi-longs, frisés, de grands yeux noirs, et tout le monde me dit que jai un très joli cul et de belles jambes. Euh
tout le monde le dit pas comme ça ! pas ma mère ! mais mes frères, oui ! et je vois bien que mes copines sont un peu jalouses ! jusquau moment où elles voient les boulets que je traîne
par contre, jai oublié davoir des seins
on peut pas tout avoir !
Mon histoire, pardon ! jy retourne
Donc jattirais lattention, des regards bizarres, et ça commençait à minquiéter et à magacer.
Les bras chargés des vêtements essayés peu de temps avant, de plus en plus agacée, jai arrêté de me promener entre les présentoirs et je suis allée faire la queue à la caisse. Et ça a continué
mais pourquoi ? Dans la file dattente devant les caisses, deux messieurs qui attendaient derrière moi souriaient bêtement et fuyaient mon regard quand je tournais la tête vers eux..
Aucun doute ! tous ces gens en avaient après moi sans que jarrive à deviner pourquoi, et peu à peu la colère a remplacé lagacement.
Quand une jeune femme sest approchée et a enlevé de sur ses propres épaules son gilet de laine pour men entourer les hanches, je me suis dabord reculée, me demandant ce que cette fille me voulait, et puis devant linsistance et le regard sérieux, je lai laissée faire ; la jeune femme a noué sur ma taille les deux manches du gilet dun gros nud et ma prise par le bras.
- Venez
allez, venez avec moi
- Mais enfin ! quest-ce quil se passe ?
- Suivez -moi !
Les vêtements sur un bras, lautre maintenu par une main de la jeune femme, en résistant un peu malgré tout, inquiète, je lai suivie jusquà la zone dessayage où dans une cabine libre, le rideau refermé dans notre dos, la fille a dénoué le gilet sur mon ventre.
- Mais, enfin
quest-ce quil y a ?
Comme il ny avait pas de miroir dans la cabine, la jeune femme a passé une main dans mon dos :
- Vous avez un problème
là !
En même temps que jentendais ces mots, jai senti le contact dune main fraîche se poser dans son dos et un doigt parcourir lentement le sillon entre mes fesses.
Jai brusquement laissé tomber les vêtements à mes pieds en portant une main à ma bouche, lautre dans mon dos où sattardait la main étrangère. Jai senti sous mes doigts la couture déchirée de mon pantalon, me rendant compte avec horreur que je venais de me promener dans le magasin les fesses à lair pendant un bon moment.
Les larmes me sont venues aux yeux ; jai rejeté mes sandalettes de coups de pieds nerveux et enlevé mon pantalon pour mieux me rendre compte des dégâts. En le levant à deux bras devant moi, jai constaté que la couture avait cédé quelques centimètres sous la taille, presque jusquà lentrejambe, et que les clients navaient pas eu un simple aperçu mais bien une vision nette de mes fesses, dautant quavec ce pantalon en stretch très moulant, par souci desthétique, pour quon nen voit pas la marque disgracieuse, je ne portais jamais de dessous.
- Oh non !
Jai enfoui mon visage dans le pantalon déchiré pour y noyer mes larmes de honte. Je revoyais les visages, les regards, de tous ceux que javais croisés, qui sétaient amusés de mon infortune, sans rien me dire, et des deux messieurs qui faisaient la queue derrière moi. Un long moment, jai sangloté, le pantalon chiffonné dans les poings pressés sur mes yeux et mes joues, le front appuyé sur lépaule de la seule qui avait eu pitié de moi en me cachant de sa veste et en me conduisant dans cette cabine.
La jeune femme mentourait de ses bras, attendant que je me reprenne, tapotant doucement mon dos dune main rassurante :
- Allez, allez
cest rien
restez ici, un moment
ils seront tous partis
vous avez le temps
Cest vrai que je ne voulais sous aucun prétexte croiser à nouveau le regard de tous ceux qui sétaient bien moqués de moi ! Montrer mes fesses sur une plage lété, daccord ! mais dans un magasin !
- Vous aviez choisi un pantalon, je crois, je vais le passer en caisse, donnez
Elle a pris le pantalon corsaire, a quitté la cabine. Je nai même pas pensé à lui donner de largent pour régler, trop perturbée pour réfléchir.
A son retour, je navais pas bougé, jétais figée dans la même position, les mains toujours crispées sur le pantalon déchiré que je serrais contre moi. La jeune femme a posé au sol le sac de plastique et ma essuyé les joues et les yeux avec un mouchoir de papier, puis ma tendu le pantalon corsaire en passant assez naturellement au tutoiement :
- Pleure plus, cest fini !
tiens, jai fait enlever les étiquettes
euh
moi ça me gêne pas que tu restes comme ça, mais il vaudrait mieux te rhabiller
Pour la première fois, je me suis rendue compte que depuis que la jeune femme mavait conduite dans la cabine, jétais quasiment nue, ne portant plus que son petit boléro blanc descendant à peine à hauteur du nombril, et que la jeune femme ne se privait pas en souriant gentiment de sattarder sur la broussaille noire de mon ventre.
Je me suis sentie rougir et lui ai tourné le dos pour enfiler le corsaire, rougissant de plus belle à la remarque qui a fusé dans un rire :
- Jaime bien ce côté-là aussi
Très pressée de quitter le magasin sans croiser personne, jai abandonné dans la cabine les autres petits achats que javais prévus. Cest seulement une fois sortie du magasin que brusquement je me suis souvenue que je navais pas remboursé le pantalon que je portais à la jeune femme qui me tenait le bras :
- Je toffre à déjeuner, daccord ? Et puis il faut que je te rembourse, quand même !
- Mais jespère bien ! Si tu ne le fais pas, je récupère le pantalon, là, tout de suite !
On sest installées sur deux angles de la banquette de velours rouge où le serveur du Bistrot Romain nous a accompagnées.
- Timagines pas à quel point jai honte ! et tous ces gens qui rigolaient ! je voyais bien quil se passait un truc bizarre
et pas un qui mait prévenue ! heureusement que tétais là !
- Oh ! tu sais, cétait plutôt joli, jen ai un peu profité aussi !
Elle sest penchée en posant sa main sur la mienne :
- Jai hésité, figure-toi ! tu étais superbe !
- Oooh ! Cest vrai ? tas hésité ?
- Euh
non ! je rigole. Jaurais même volontiers giflé les deux mecs qui se rinçaient lil derrière toi à la caisse !
Jai remarqué sa main qui se posait souvent sur la mienne, pour souligner un propos au début, puis sans prétexte, son regard sur moi quand je relevais les yeux, le genou appuyé au mien sous la table.
Jétais un peu gênée, surtout étonnée de prendre plaisir à ce regard et ces contacts, amusée aussi en pensant quun garçon qui maurait draguée ne sy serait pas pris autrement. Mais je me grondais dune idée aussi bête : « voyons, cest une fille ! ». A plusieurs moments, un peu troublée, jai dû mexcuser davoir perdu le fil de la conversation quand ces pensées trottaient dans ma tête.
On a parlé de travail, des vacances dété finies depuis peu, du petit chat que javais adopté et des bêtises quil faisait ; en fait, on a évité tous les sujets personnels, pas évoqué de trop près nos vies, et on sest quittées à la porte du restaurant presque étrangères.
Arrivée à ma voiture, je regrettais de lavoir quittée si vite, mapercevant que je ne connaissais même pas son prénom. Faire demi-tour, la chercher ?
Mais non, trop de monde
je ne la retrouverais jamais
et quoi dire ? oh ! quelle surprise ! le monde est petit ! tu tappelles comment ? tes sympa, je voudrais mieux te connaître
jai pas quun chat, jai aussi un copain
tas de beaux yeux
cest vrai quelle a de beaux yeux, un joli visage
Didier jouait sur sa console quand je suis rentrée, encore habillé du caleçon et du t-shirt avec lesquels il avait dormi ; il a à peine levé la tête, na pas dit un mot
na bien sûr pas proposé de maider à ranger les courses, na pas remarqué que je portais un autre pantalon que celui avec lequel jétais partie. Il ma claqué une ou deux fois les fesses quand je passais entre lui et lécran
un samedi comme un autre, un samedi qui ressemblait beaucoup trop aux deux précédents.
Depuis deux semaines, il passait plus de temps chez moi que dans son propre appartement et envahissait peu à peu le trois pièces de ses sacs de vêtements, de ses jeux vidéo. Il avait même eu le culot un soir de la semaine dinviter un de ses copains de travail que je ne connaissais pas, sans même me prévenir. Javais dû menfermer dans la chambre pour être au calme !
On navait jamais évoqué léventualité de vivre ensemble, et je nen avais aucune envie ; il sincrustait petit à petit, amenait son linge sale, restait manger quand son frigo était vide, sans jamais proposer de partager les frais.
La situation commençait à magacer mais je navais pas encore trouvé loccasion de lui en parler franchement.
Toute la semaine jai pensé à linconnue, amusée de mêtre fait draguer par une femme, ce qui ne faisait plus aucun doute pour moi, une chose qui ne métait jamais arrivée avant et à laquelle je me surprenais à prendre plaisir. Jétais partagée entre plusieurs sentiments : en même temps troublée parce que cétait une jolie jeune femme qui mavait draguée, et honteuse de ce trouble parce que justement cétait une femme. Je regrettais de navoir aucun moyen de la revoir et paradoxalement, jen étais en même temps rassurée ; la rencontre nourrissait un petit fantasme innocent qui naurait pas de suite. Au fil des jours, le souvenir de son visage perdait de sa netteté ; seuls me revenaient en mémoire les yeux rieurs, la robe bleue, la sensation agréable et le frisson de sa main sur la mienne.
Hello Nelly,
Pour lanniversaire dun accident de couture,
Samedi 15 vers midi ?
Clara
Bien sûr jai immédiatement su de qui venait le bristol.
Mon chèque ! Elle avait eu ladresse sur le chèque que javais fait pour lui rembourser mon pantalon.
Je me suis surprise à sourire et à rougir en serrant le petit mot entre mes doigts.
Bien sûr il y avait ce petit frisson de plaisir, mais il y avait aussi les questions
Et si je métais fait des idées ? Et si justement javais raison ? Si cette fille mavait vraiment draguée ? Quelle attitude prendre ? Enfin quoi ! Moi ? Une fille ?
Bon, je dois être honnête, sans doute parce que je croyais cette rencontre sans lendemain, aussi parce que cétait nouveau, et surtout parce que Didier commençait à sérieusement magacer, javais un peu fantasmé sur cette fille
un matin, cest en pensant à ses grands yeux et ses mains sur moi que je métais caressée
et pour une fois, cétait venu facilement
mais maintenant que jallais la revoir, que cétait bien concret, je ne savais plus quelle attitude adopter.
Une femme ? impossible, non je
je suis
quoi ? normale ? et y penser comme ça me faisait honte. Lhomosexualité ne me choquait pas
mais moi ? ça change tout ! Et puis, franchement, une fille! sortir avec une fille ? et
cest comment lamour avec une fille ?
Le matin même où jai reçu son petit mot, Didier ma fait lamour
vite fait
lui il aime le matin ; pas moi ; je lui avais dit pourtant que jaimais pas, mais il sen fichait un peu.
Il sétait invité une nouvelle fois la veille au soir, sans prévenir, avait jeté son linge sale dans un coin de la salle de bain, son sac dans la chambre avant de me rejoindre dans le salon, pour enfin dire bonjour :
- Salut ma puce !
- Salut, tas plus de forfait ? ça se fait de prévenir quand tarrives, tu savais pas ?
- Oh ! Toujours en colère ? Allez, bisou !
Jaurais voulu écarter les mains quil avait glissé sous la ceinture de mon jogging
et jai laissé faire
javais pas envie de son baiser pourtant
je savais comment ça allait finir : on navait pas fait lamour depuis le week-end dernier ; javais pas envie, mais jai pas résisté. Il membrassait en plongeant ses deux mains sous le jogging. Il ma caressé les fesses par-dessus la culotte pendant son baiser, baissé le jogging qui le gênait. Dune main glissée entre nous il a défait le bouton de son jeans et ouvert sa braguette.
Les premières fois, jaimais cette envie un peu brusque, quil ait ce désir pressé de moi ; au début
Toujours il allait droit à mes fesses et
et voilà, il ma retournée dans ses bras, a glissé la main dans ma culotte pour tout de suite me fouiller dun doigt en attirant une de mes mains vers son sexe à lui, déjà bandé, que jai dégagé du caleçon. Sans même me déshabiller, il ma poussée vers le canapé où je me suis appuyée des deux bras ; il a tiré mon pantalon et ma culotte sur mes genoux et ma pénétrée, accroché à mes hanches. Jétais sèche. Heureusement pour moi, il avait un sexe assez moyen et il jouissait vite
mais comment jai pu aimer ça ? ne serait-ce quune seule fois ? parce que je me sentais un peu perdue ?
On sétaient rencontrés à la soirée daccueil du Lycée où il accompagnait des collègues déjà en poste, et
et je me retrouvais à quatre pattes sur la moquette du salon
et ce matin
à me faire sauter à peine réveillée
il ne me faisait pas lamour, il me baisait
et comme une conne je le laissais faire, sans y prendre aucun plaisir !
Il se cramponnait à mes hanches et je guettais la crispation de ses mains, pressée quil en finisse !
- Ça va, tas pris ton pied ?
- Oh ma puce, pardon
ça faisait longtemps
Hier, dans le salon, il sest essuyé avec un mouchoir en papier et ma claqué les fesses de lautre main
très élégant !
Et le matin, déjà, vite, se moquant complètement que je ny prenne, moi, aucun plaisir. Il fallait que jarrête ça ! Didier nétait quune erreur sur pied !
Mais de là à le remplacer par une fille
enfin
une jolie fille
et puis je suis pas obsédée de sexe, je me fais un film
une fille ? des caresses ? ben oui ! comment autrement ! comme je fais moi !
elle me draguait, cest sûr, pourtant elle a pas lair de
de quoi ? ça a lair de quoi une lesbienne ?
ses yeux, sa main
Clara
cest joli, Clara
Jai hésité sur la tenue pour le rendez-vous avec Clara, me trouvant bête de seulement y penser, et jai posé sur le lit une petite robe légère qui mettait mon bronzage dété en valeur, une jolie culotte en dentelle blanche. Jétais en train de lenfiler quand Didier ma rejointe dans la chambre :
- Waouh, drôle de tenue pour faire des courses ! tas lintention de draguer ?
Apparemment il appréciait : son caleçon de coton était déformé dune érection naissante. Il sest approché et ma poussée sur le lit.
- Non, arrête ! cest pas le moment !
- Y a pas de moment pour ça, ma puce, regarde si cest pas le moment !
Dune main, il a baissé son caleçon, lélastique accrochant son sexe déjà tendu, et il me caressait la joue de lautre :
- Ça te fait pas envie ?
Non, ça ne me faisait pas du tout envie ! mais il se frottait contre ma bouche en retenant ma tête de sa main quil avait glissé dans mon cou. Javais envie de le mordre ! et je lai pas mordu
pour la troisième fois depuis la veille au soir jai cédé. Quelle conne ! Il a écarté la main que javançais vers lui. Il ne voulait pas de ma main, que de ma bouche
une main dans mes cheveux, lautre dans mon cou, il sest servi de ma bouche comme le matin de mon sexe. Une chance
il jouit vite
et peu
parce quil ne ma pas relâchée quand il a joui, me plaquant au contraire sur son sexe jusquà ce quil ramollisse entre mes lèvres. Il na même pas vu les larmes dans mes yeux quand je suis partie dans la salle de bains me rincer la bouche en emportant ma robe.
Il était déjà retourné jouer sur sa console de jeux quand je suis partie.
Je suis arrivée devant le Bistrot Romain avec une demi-heure davance, lesprit encore occupé de Didier, de sa goujaterie et de ma faiblesse à tout accepter passivement. Jétais perdue dans mes pensées quand jai senti une main sur mon bras. Clara, tout sourire. Elle ma fait une bise sur la joue et moi je suis restée toute bête, Didier encore en tête, elle si jolie, et sa voix douce :
- Tu es encore plus jolie que je men souvenais
allez viens, je temmène !
Cest moi sans réfléchir, qui ai glissé ma main dans la sienne quand elle ma entraînée vers le parking :
- On va pas au resto ?
- Je temmène chez moi, jai préparé un petit truc simple, ça sera plus sympa quau resto. Ça tembête ?
- Non, non, ça va
Son appartement était lumineux ; Clara avait préparé la table du déjeuner devant une grande baie vitrée ouvrant sur une terrasse orientée plein sud. Après avoir préparé deux verres de jus de fruits quelle a posé sur la table basse en verre, elle ma rejointe sur le canapé, sasseyant une jambe repliée sous ses fesses, son genou au contact de mes jambes :
- Pas trop surprise par mon petit mot ?
- Un peu surprise, oui, mais jétais contente
heureusement que je tai fait un chèque, finalement !
Le bras posé sur le dossier du canapé, Clara jouait tout doucement dun doigt avec une mèche de mes cheveux :
- Jai hésité
je ne savais pas trop si tu aurais envie de me revoir
Je nai pas su quoi répondre. Je continuais à penser à mon impulsion de lui prendre la main jusquà sa voiture, qui sans doute lencourageait maintenant à jouer avec mes cheveux
son genou contre mes jambes, son parfum, sa voix douce
et le souvenir de mes caresses en pensant à elle
mon stupide abandon avec Didier
tout tournait, en désordre ! Et puis, malgré tout ça, je me sentais bien ! Cest moi qui ai tout déclenché
jai penché la tête vers la main qui jouait dans mes cheveux, jai fermé les yeux, et moi qui métais posé tant de questions et avais ri de me faire draguer par une fille, là, jattendais.
Ses doigts qui glissent dans mes cheveux, une main sur ma joue
les mains qui mabandonnent, lassise qui se déforme à côté de moi
une main qui écarte une mèche de cheveu sur mon front
un souffle sur mes lèvres, un baiser tout doux sur mes lèvres
je nai pas su rendre le baiser aux lèvres qui se pressaient plus fort sur les miennes, jétais comme spectatrice
lui dire
-
jai jamais fait ça
Clara a ouvert plus grands ses yeux étonnés, un murmure
- De quoi tu parles ?
-
jamais embrassé une fille
Clara a souri, me caressant le visage de ses deux mains, et sest reculée un peu :
- Je vais trop vite ? pardon, je ne veux pas te bousculer
je croyais
- Non, cest moi
je sais pas vraiment si
- Jai beaucoup pensé à toi, peut-être trop
- Moi aussi jai pensé à toi !
Sur une nouvelle impulsion, presque avec brusquerie, jai posé un baiser sur les lèvres de Clara et me suis reculée tout aussi brusquement ; je sentais mes joues devenir brûlantes.
Elle me regardait dans les yeux quand sa main a abandonné ma joue, a glissé sur le bras que je gardais replié autour de ma taille, caressant mon cou du dos des doigts avant de descendre encore, deffleurer du dos dun doigt larrondi de mon sein à travers la mince étoffe de la robe.
Il y avait bien longtemps que je navais pas ressenti ça
dune main tremblante sur son bras, je lai attirée vers moi, je voulais ses lèvres, je voulais partager son baiser. Plus de questions, du désir. Je sentais mes seins durcis, mon ventre noué du seul contact furtif de sa main.
A quel moment je métais décidée ? je ne sais plus. Dans la voiture, peut-être
Un peu par défi, sans doute aussi à cause de Didier
oui, je crois que cest dans la voiture que javais pensé : « si vraiment elle me drague
».
Clara na pas répondu pas à linvitation de mes lèvres. Elle sest redressée, a retiré sa main de mon corsage et sest levée, me redressant dune main ferme. Un long moment elle ma regardé dans les yeux, soudain sérieuse, et moi jai souri de la voir se mordre la lèvre.
Elle ma entrainée à sa suite vers lescalier à claire voix qui monte vers la loggia, et sur le palier, au pied du grand lit qui occupe presque tout lespace :
- Tu trembles Nelly
- Aide-moi !
Clara ma tourné le dos et les deux bras rejetés dans son dos au-dessus de sa tête, a commencé à abaisser la fermeture éclair de sa robe :
- Toi, aide-moi !
Jai hésité un instant, et puis jai vu ses épaules contractées, le petit mouvement de ses doigts qui se serraient, et bizarrement cest sa nervosité qui ma rassurée
« si vraiment elle me drague
» mais je navais pas imaginé si loin
Jai abaissé la fermeture éclair de sa robe jusquau bas du dos et des deux mains sur ses épaules, je lai fait glisser sur ses bras «
je déshabille une inconnue, ça va trop vite
»
les mains sur ses hanches, les doigts sous la taille élastiquée de la robe, effleurant la peau douce et dorée de soleil, la robe tombée au sol en corole autour de ses jambes minces
Debout dans le dos de Clara, je me suis arrêtée, bras ballants, détaillant le dos bronzé barré de la ligne du soutien-gorge bleu, les hanches arrondies soulignées dun slip assorti.
- Continue
sil te plaît, continue
Je me sentais un peu dépassée, une grosse boule dans la gorge et le ventre serré. Javais imaginé
quoi ? un baiser ? à peine
des gestes ? même pas
je navais rien mis de concret derrière ce « si vraiment elle me drague
». Je me sentais tremblante. Et je voyais ses poings crispés, le frisson qui secouait ses épaules
alors jai dégrafé son soutien-gorge, fait glisser les bretelles sur ses bras, et Clara a attiré mes mains sur ses seins. Chauds. Elastiques. Et si lourds. Toute ma gêne disparaissait derrière létonnement de les trouver si lourds, de la sensation de douceur. Clara sest reculée, sappuyant de tout son dos contre moi, un bras relevé au-dessus de sa tête pour enfouir ses doigts dans mes cheveux :
-
jai tellement pensé à toi
Moi aussi javais pensé à elle, mais sans image, sans idée précise, et jamais à la tenir nue dans mes bras. Javais du mal à imaginer ce quétait lamour avec une femme, et voilà quelle soffrait, si vite, sans me laisser le temps de réfléchir. Menfuir ? Tout arrêter ? je ny ai pas pensé une seule seconde !
Toutes les questions que je métais posées navaient plus aucun sens. Je ne pensais plus quà son corps chaud et nu contre le mien, sous mes mains. Les bras levés, elle attirait mon visage dans son cou. Je devinais son attente, aux tremblements de son corps, à la crispation de ses doigts dans mes cheveux, à sa respiration plus rapide et plus profonde, je savais, je reconnaissais son désir, et je connaissais les réponses, les gestes, je savais.
Plus de timidité. Mes mains sont remontées sur ses seins, appréciant le frottement du téton sur mes paumes, mes doigts plus fermes, pour presser la chaleur souple des chairs, rouler les tétons dardés entre le pouce et lindex des deux mains, pincer doucement, puis plus fort en réponse au soupir de plaisir. Cest si facile.
Ces plaisirs-là, je les connaissais, je les connaissais bien, très souvent expérimentés ; sur moi ; être douce ; et moins douce ; jai reconnu ce corps et ses besoins comme je me connaissais moi, comme je connaissais mon corps que je sentais réagir lui aussi, depuis que javais commencé à la déshabiller.
Bien sûr, cest pour elle que jai continué, pour elle
et pour moi. Pour rien au monde je ne me serais arrêtée ; jétais pleine du désir de la toucher, de la caresser, de sentir sa peau sous mes doigts et sous mes lèvres.
Je lai embrassée au creux du cou, chassant du nez les mèches de cheveux pour remonter derrière loreille ; jai abandonné le sein de ma main droite pour descendre très lentement, effleurant du bout des doigts la peau tendue sur les cotes saillantes de la cambrure de Clara, larrondi du ventre sous le nombril, et glisser vers laine, le haut de la cuisse, remonter en griffant doucement.
Cest Clara qui, impatiente, a guidé ma main sur son ventre, et qui de ses deux mains a descendu elle-même son slip sur ses cuisses avant de remonter ses bras en arrière à nouveau en murmurant :
- Continue
continue
Jai été surprise de trouver sous mes doigts le sexe totalement lisse ; toujours appuyée de son dos contre moi, Clara a écarté ses jambes, étirant à presque le déchirer le slip abaissé, libérant le passage à la main entière que je plongeais profondément entre ses jambes ouvertes, puis remontais, me faisant légère jusquà sentir le renflement délicieusement doux du mont de Vénus sous ma paume, étirant et pressant sous mes doigts serrés les lèvres fines. Clara a gémi, tremblé dans mes bras, son bassin projeté en avant contre ma main, expiré un long soupir de libération quand jai ouvert du majeur ses lèvres les plus fines, tout de suite trempé dune liqueur chaude et collante dont je percevais le parfum lourd et épicé. Jai plongé le doigt plus profond, écartant les chairs collées jusquà lentrée du vagin, puis remonté à frôler lurètre, remonté plus haut, ouvrant les lèvres à deux doigts écartés, effleuré du majeur le clitoris à demi caché ; dun mouvement tournant du poignet, doigts à plat sur la tige durcie du petit bourgeon dégagé du repli de chairs tendres, jai accéléré le rythme, doigts appuyés fortement, de plus en plus rapides, reproduisant pour Clara les gestes que javais pour moi au secret de mon lit.
Clara se cramponnait à mes cheveux à pleins poings, corps tendu et crispé ; elle a poussé une plainte de dépit qui ma fait sourire quand jai bloqué ma main et suis redescendue plus bas entre ses lèvres, gémi de plaisir quand je lai pénétrée de deux doigts, sest cambrée à nouveau sous mes doigts qui reprenaient tout en haut de la fente leur ronde lente et régulière, comme jaime me caresser moi, étonnée et ravie de lui donner ce que jaimais. Accompagnée de petits bruits humides, de sa plainte de gorge, je ne me suis plus arrêtée, nest plus changé de rythme, jusquà la sentir se raidir entre mes bras, la soutenant du bras passé sur sa taille quand ses genoux ont cédé et quelle a resserré les cuisses sur ma main.
Je suis restée immobile un instant, le temps de sentir Clara se relâcher et quand jai senti ses jambes se détendre, jai replongé mes doigts profondément au creux de son sexe détrempé pour reprendre dune caresse plus rapide, évitant précautionneusement le clitoris que je sais pour moi trop sensible et presque douloureux après lorgasme, lui arrachant une nouvelle longue plainte avant quelle néchappe cette fois à mes bras et se retourne dun bloc, mèches brunes collées sur le front, me serre très fort dans ses bras et enfin membrasse, le baiser refusé plus tôt sur le canapé, long et profond baiser quon a partagé longtemps.
encore ? une suite ? mais tout est dit, non ? presque tout
allez
il y a une suite!
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