Les Lectures De Muriel
Les lectures de Muriel
Lundi.
Serge ma laissée seule devant la télé. « Docteur House » ne le branchait pas. Moi jaime bien.
Je me suis préparé un chocolat comme je les aime : un petit bol, un tiers de lait au fond à peine tiédi au micro-ondes et plein de Nesquick par-dessus, vraiment plein ! Cest pâteux, épais, impossible de faire fondre toute la poudre ! Jadore ! Serge, ça lénerve. Lui, il dose
cest un doseur
et puis jai ramassé du bout du doigt les dernières traces de poudre sur les parois
quand je fais ça, il ne dit rien, mais je vois bien quil secoue la tête ! Men fous ! Cest bon !
Passage à la salle de bains, rapide, pas de toilette du soir ; le chemisier dans le panier à linge, mon jean sur la patère ; le soutien-gorge
je le remettrai demain. Jai gardé ma culotte. Je dors presque toujours avec ma culotte du jour
pas vous ? moi si ! et un grand tee-shirt informe !
Au début, je mettais des nuisettes
maintenant elles restent bien au chaud dans larmoire ; susent pas !
ça tire-bouchonne, ça remonte, et puis cest froid ! et puis ça fait un peu
« dis-donc chéri, tu tapproches ? »
ça allait au début ; et on est mariés depuis six ans. Alors sil veut sapprocher et que je suis en forme, jenlèverai ma culotte !
Pas ce soir. On est lundi
Quoi ? cest pas comme ça chez vous ? même le lundi ? eh ben pas Serge !
Lui, il a préparé ses affaires pour demain ; une chemise quil a mise sur un cintre ; blanche ; un slip, noir ; des chaussettes, noires. Jai essayé de lui faire acheter des chemises plus funs. Je lui en ai même offert. Elles sont dans larmoire ; susent pas. Je mettrai les nuisettes à côté, se tiendront compagnie ! Je parie que son costume aussi est prêt, suspendu devant le dressing ; gris, ben voyons ! il en a trois, des costards : un gris, un gris, et un gris ! Et une cravate est sûrement posée sur lépaule du costume : bleue. Il en pas mal, des cravates (cadeau facile, quand tas pas didée !), il en met surtout trois aussi ; la bleue, une autre qui est
moins bleue, et une autre, presque du même bleu, mais avec des petites rayures ! waouh ! jour de fête !
Bon, sympa, il a laissé ma lampe de chevet allumée.
Mes lunettes, mon livre. Je lis toujours un peu avant de dormir, pas longtemps, juste pour mendormir doucement.
Sophie ma refilé tout un sac de polars. Elle a fait exprès ou pas, jen sais rien, mais il y avait un bouquin de cul dans le tas. Je lai commencé hier soir
mais cétait dimanche
alors même si ça mavait donné des idées
ça commençait doucement, je me suis endormie vite.
Jai ouvert sur le marque-page, une carte postale que Sophie avait oublié dans le livre, datée de lété dernier, signée « Paul », connais pas
« Souvenir de Biarritz », jai lu, il lui envoie de « doux bisous » avec la recette de la piperade, un romantique de table ! à loccasion je lui demanderai qui cest
Chapitre deux
cétait quoi déjà ? je feuillette
ouais une blonde qui se frottait tout partout sous la douche avec plein dadjectifs
« jolie pulpeuse douce satinée galbée caressante »
tu métonnes ! ça maurait épatée si elle avait eu un peu de cellulite et de la peau dorange sur les cuisses ! et un bouton sur le nez ? non non ! elle est « superbement belle terriblement sensuelle »
il y a plein dadverbes, aussi ! et ça finissait sur un coup de sonnette à la porte dentrée
Non, mais qui a écrit ça ?
Dick Horse ? tu parles dun pseudo !
il a pas fait ça ! jy crois pas ! Tu vas voir que Barbie va sortir de la douche en petite tenue affriolante et que cest Ken qui sonne !
moi si jouvrais, ce serait dans mon vieux peignoir éponge et à tous les coups, cest le vieux den face qui aurait sonné
Je me suis réveillée en sursaut en sentant le livre me glisser des mains ; ça marrive
et cest normal puisque je lis pour mendormir ! Jai glissé la carte postale deux pages en arrière, certaine de navoir pas vraiment lu en commençant à fermer les yeux, et puis, la scène damour était pas trop mal ; je la relirai demain !
Jai posé mes lunettes et le livre sur la table de nuit avant déteindre la lumière et de fermer les yeux sur limage du grand blond qui « besognait » Barbie et annonçait quil allait « soccuper de sa petite chatte de salope » appuyée à la table de la cuisine en « pétrissant ses hanches de ses doigts nerveux »
pendant que la femme de ménage, « laccorte brune, roulait ses tétons érigés entre ses doigts ».
Je me suis endormie avec cette idée
et sans bien savoir si cétait Serge derrière moi ou un grand blond
qui « besognait ma petite chatte »
Lui, il cause pas quand on fait lamour. Euh
moi non plus. Je crois que jaimerai bien, des fois. Mais déjà quil ferme les yeux et que le plus souvent on éteint la lumière ! Et puis je sais pas si ça me plairait vraiment quil me traite de « salope ». Quoi que ! Dans le feu de laction ! Enfin, le feu, je mentends
petites braises, ces derniers temps !
Jai rêvé dans la nuit ; et dans mon rêve, cétait pas Serge
Mardi.
Il sest levé le premier, comme tous les jours. Il a arrêté le réveil dès la première sonnerie et a posé le pied par terre aussitôt. Moi, ça, jy arrive pas ! il me faut du temps ; rêvasser encore un peu.
Jai entendu le bruit de la cafetière qui crachotait, leau de la douche qui coulait. Jattends toujours de savoir quil est sous la douche ; certains matins jai envie et dautres non ; ce matin cest oui, quelques restes de rêves de la nuit, sans doute, nourris des images avec lesquelles je me suis endormie. On fait rarement lamour le matin. En tout cas pas en semaine. Moi jaime bien, mais pas lui. Alors de temps en temps, pas si souvent, je me caresse pendant que Serge prend sa douche. Vite. Avant même daller aux toilettes. Les jambes tendues et serrées sous la couette à peine soulevée de la main gauche, uniquement sur le clito, en évitant dappuyer sur la vessie de la paume de ma main. Ce matin, jai pris mon temps, parce que javais plein dimages derrière mes paupières closes, que je sentais que ça allait être bon. Je sais. Je sais toujours au début si ça va être bien ou pas quand je me caresse. Jarrive toujours à me faire jouir, presque toujours plutôt, mais cest plus ou moins bien.
Serge se rasait quand je suis entrée dans la salle de bains. Ni grand, ni blond, ni nu
il naime pas rester nu. Même après lamour, il renfile vite fait son caleçon de nuit. Pas de deuxième service ! Cest ma faute ? jy suis peut-être pour quelque chose
six ans, il se lasse
il a toujours été comme ça, et jai rien fait pour que ça change. Ça pourrait être mieux, et en même temps, cest pas si mal. Cest moi qui me lasse ? Jai pas envie de le tromper, non, mais un peu de fantaisie, ce serait bien !
- Salut Muriel, tu vas bien ?
- Bonjour Sophie ! et toi ?
- Je suis là depuis cinq minutes et il mest déjà tombé dessus !
Elle me montrait dun signe de tête le bureau du patron.
- Des soucis ?
- Comme dhab à la fin du mois ! faut quil signe les chèques et ça lui file des boutons ! Tes toute belle ce matin ! Cest nouveau ?
- Jai fait les soldes, samedi !
Elle ma fait tourner devant elle en me tenant par les épaules pour détailler mon nouvel ensemble pantalon et petit gilet assorti.
Elle sest penchée vers moi et a baissé la voix en me donnant deux petites tapes sur le haut des fesses :
- Waouh ! et madame a mis un string !
- Ça se voit ?
- Ce qui se voit, cest justement quon voit rien ! Alors
ça devrait lui plaire !
Cette fois elle regardait vers le bureau du planning, le bureau que je partage avec Marc. Cétait une petite plaisanterie entre nous, parce quil ma un peu dragué au pot de fin dannée et quil me fait les yeux doux.
- Bon, jy vais avant quil sénerve, à plus.
Sophie est partie vers le bureau du patron, son gros parapheur sous le bras en tortillant des fesses. Elle aussi devait porter un string
La première chose qui mest venue à lidée en entrant dans mon bureau et en mavançant pour serrer la main à Marc, cest quil était grand et blond.
Vers dix heures, Sophie est passée nous voir et ma offert un café ; debout derrière ma chaise, elle tripotait mon chouchou pendant que je finissais une saisie sur mon micro. Cest une tactile. Pas avec tout le monde, mais avec moi, oui. Elle me touche le bras, passe sa main sur mes cheveux, et puis ça lamuse de voir la tête de Marc quand elle me prend par la taille pour aller à la machine à café !
- A moi aussi, tu men offres un ?
- Allez, profite, cest mon jour de bonté ! mais demain, cest ton tour !
- Pas de problème !
On a un peu parlé chiffons en buvant notre café, et Sophie arrangeait dun doigt le col de mon chemisier, tirait sur mon gilet. Marc la regardait faire avec un sourire amusé.
- Cest quoi, ce sourire ?
- Oh rien, je regarde, cest tout ! jaime bien
cest
agréable !
Sophie ma regardée en haussant les sourcils et les épaules, continuant à arranger mon gilet et en remettant dun doigt mon chemisier sous la taille du pantalon, entraînant un nouveau commentaire de Marc :
- Arrête, Sophie ! ça va finir par se voir !
- Quest-ce que tu racontes ?
-
toutes les deux
- Ah ça y est ! Tes bien un mec ! Deux nanas, ça vous fait rêver, hein ?
Marc haussait les épaules en riant, Sophie faisait semblant dêtre en colère, et moi, moi javais des images pleins la tête et les joues rouges
la bonne qui pelotait les seins de Barbie pendant que Marc
NON !! Ken, pas Marc ! ça va pas, moi, ce matin !
- Tu viens manger ?
- Deux minutes, Sophie ! Je finis un truc, on a encore un litige sur une livraison, comme la semaine dernière, la même réceptionnaire !
- Et cest pas le dernier ! Cest moi qui ai géré le premier litige, une drôle de salope, cette nana ! Elle se croit tout permis parce quelle a un beau cul !
- Oh ! Marc, quel langage ! Cest comme ça que tu traites les femmes ?
- Ça marrive ...
et cest reparti ! et Sophie qui me masse les épaules pendant que je finis de remplir le formulaire ! Hier, je trouvais normal et gentil tous ces petits gestes de Sophie, le langage cru de Marc me dérangeait à peine, et ce matin ! Jinterprète tout à travers mes lectures ! faut que je me calme, moi !
- Eh merde ! je me suis trompée de case !
- Ténerve pas Muriel, allez, viens, tu feras ça après manger, ça ira mieux !
heureusement que jai un gilet ! jai les seins tout durs ! et Sophie qui continue à me tripoter les épaules !
Je me suis couchée en même temps que Serge, une vague idée derrière la tête ; peut-être que
Et puis il ma tourné le dos en se couchant et quand jai avancé une jambe contre les siennes sous la couette, il ma tapoté le genou dune main dans son dos et a repris sa position de sommeil
bon ! cest vrai quon nest que mardi ! Même pas en colère, pas vraiment frustrée non plus ; juste déçue.
Pas sommeil. Jai rallumé ma lampe de chevet, redressé mon oreiller, et jai sorti mon livre du tiroir de la table de nuit.
Un chapitre, juste un chapitre
Jai retrouvée Barbie accoudée sur la table de sa cuisine, Ken dans son dos qui promettait « je vais la défoncer, ta petite chatte » et voulait savoir, il était inquiet Ken ? « tu la sens bien ma grosse queue ? dis-moi que tu la sens », et Barbie ne se faisait pas prier « oh oui, vas-y ! plus fort ! oui ! je laime ta grosse queue», et entre deux encouragements à son étalon elle « broutait le minou » de la bonne qui sétait assise face à Barbie sur la table de cuisine « cuisses béantes sur son antre inondé de cyprine ».
Jamais Serge ne ma demandé si jaimais sa grosse queue ; dailleurs je ne suis pas très sûre quil en ait une grosse. Jai pas beaucoup déléments de comparaison, mais dans mon souvenir, mon petit copain en terminale était mieux doté par la nature. Cest pas si important, après tout ! Mais je sais que ça les travaille, les hommes ; je fais bien, moi, attention à mes seins, alors pourquoi eux auraient pas le droit de sinquiéter de la taille de leur sexe ?
Jamais non plus il ne ma dit quil voulait me défoncer ma petite chatte. Pour ce qui est de la défoncer, il nest pas équipé, et en plus, il est plutôt inquiet de me faire mal ; sil savait ! moi jaimerais bien, souvent, quil y aille plus fort ; mais je lui dis pas. Jimagine même pas sa tête si je me mettais à lui dire « vas-y, défonce ma petite chatte », déjà quil ose à peine y toucher ! Même la regarder, il hésite ! Six ans de mariage et il détourne la tête quand je prends ma douche !
Pourquoi jai les yeux qui piquent, moi, tout dun coup ?
Jai posé mes lunettes et mon livre, mais jai eu du mal à mendormir. Trop de questions à la con. Je laime, alors pourquoi
je laime ou je laime bien ?
pas pareil. Quest-ce quil marrive ?
Mercredi.
- Oh ! tas de petits yeux, toi ! ça va pas ?
- Bof
je sais pas
- Le boulot ? encore des ennuis ?
- Oh, non
- Viens-là, raconte à ta copine !
Sophie ma passé un bras sur les épaules pour me secouer gentiment. Jai senti mes yeux commencer à me brûler, comme ça, sans vraie raison ; fatiguée.
Le serveur a débarrassé nos assiettes. Javais à peine touché à ma salade. Sophie a attendu quil desserve et pose les deux coupes de fraises devant nous.
- Tas des ennuis, Muriel ?
Jai haussé les épaules :
- Des conneries. Cest rien !
- Des conneries qui te font pleurer ! je tai jamais vue comme ça
cest chez toi ? Ton ours te fait des misères ?
- Pfff, mon ours
ou moi, je sais pas !
- Il découche ?
- Hun !! Lui ? eh, tu le connais
- Euh, oui, je déconnais ! ça va plus, tous les deux ?
- Jen sais rien. Il
il me regarde plus, je sais pas
ça doit être moi
- Eh, oh ! sil te regarde plus, cest le roi des cons ! tes belle comme un cur ! et il est bien le seul à pas sen apercevoir ! Je lai toujours trouvé un peu coincé, ton mari !
- Un peu ? un peu coincé ? ça, tu peux le dire ! Rien que ce matin, jai fait exprès de me déshabiller devant lui pendant quil sortait de la douche
- Waouh ! quel exploit ! ça fait combien de temps que vous êtes mariés, déjà ?
- Te fous pas de moi ! Il sest enveloppé vite fait dans sa serviette et il ma tourné le dos, même pas un regard ! jaurais eu quatre seins et un nez rouge, il aurait rien vu !
- Et
au lit ?
- Je te dirai ça après le week-end
et samedi dernier il a oublié
arrête de rigoler ! cest pas drôle !
- Pardon
excuse-moi
Sophie continuait à rire en se mordant les lèvres et en me pressant lépaule de la main.
- Moi, jaurais pas tourné la tête
tas vraiment quatre seins ? Mmmm
- Arrête !
- Je déconne pas !
- Sophie !
- Ben quoi ! une jolie femme nue, moi, je regarde !
et pourquoi, je lai vue tout dun coup avec un petit tablier blanc de bonne ? assise sur la table de ma cuisine ?
- Et si tu soulevais ta jupe à peine plus haut, tu verrais les yeux de Marc lui sortir de la tête ! alors à poil ! ouuuuh ! je te laisse imaginer !
et voilà, encore une fois, comme la veille, Ken avait les traits de Marc !
- Je sais bien que cest pas ça qui va arranger les choses dans ton couple, Muriel
mais au moins, sache que tu es
très désirable !
- Cest ta faute, aussi
- Hein ? Quoi ?
- Ton livre
avec les polars que tu mas filé
y en avait un
différent !
- Ah
tu las trouvé !
- Ooooh !! cest pas un hasard ?
- Pas vraiment
le début est nase, mais après, il y a des trucs pas mal !
- Jen suis quau début et tu vois le résultat ! Jy crois pas que taies fait exprès !
- Tu men veux ? Je te voyais toute
pardon, comme éteinte ! Je pensais que ça tamuserait !
- Tu vois le résultat
comme si la vie ressemblait à ces trucs-là ! Je suis conne, des fois !
- Figure-toi que si, la vie peut ressembler à ça !
et cette remarque-là, plus la bise quelle a posée sur ma joue et son joli sourire, ça na rien arrangé !
Ce soir, jai encore essayé. Plus, jaurais pas pu ! Je voulais savoir ? je sais ! Je linspire pas ! Bon, je me suis quand même pas mise à miauler en me frottant à lui dans le lit en lui disant des mots cochons ! Non ! Jaurais dû ? Eh ! Faut pas exagérer, quand même !
Au prétexte de me choisir un tee-shirt pour la nuit, je me suis tortillée un long moment à poil devant larmoire ; jai cherché tout en haut, sur la pointe des pieds, tout en bas, bien cambrée
Je me faisais leffet dêtre une strip-teaseuse en pleine démo, et honnêtement, jamais javais fait ça avant ! Pas le fait dêtre nue, non ! Jai aucun problème avec ça, et je ne me suis jamais cachée de lui. Mais ce soir, je faisais exprès, je prenais des pauses, jétais aguicheuse. Et tout ça pour mapercevoir que non seulement il me tournait le dos, mais quen plus il avait tiré le bord de la couette bien haut sur sa tête. Les bras men tombaient ! Et jétais dautant plus fâchée, que moi, ce petit sketch mavait émoustillée. Je suis restée un moment debout au pied du lit, le tee-shirt prétexte pendant de mes mains, à mi-chemin entre les larmes et la colère. Et en même temps excitée ! Jaurais pu faire nimporte quoi, là au pied du lit, il ne sen serait pas aperçu. Et jen ai eu envie. Lidée, simplement lidée de me caresser, là, comme ça, ma fait monter une énorme bouffée de chaleur au visage. Je ne lai pas fait. Jaurais voulu en être capable.
Je me suis couchée et jai lu.
Jai vu Barbie « jouir en soulignant dun long cri un incroyable orgasme », et Marc, non Ken, « inonder le vagin enflammé à longs traits » pendant que la bonne, Sophie ? « enfonçait deux doigts au cur de son antre brûlant ». Il parle de son sexe comme dun antre ; cest pas la tanière dun ours, un antre ? Et Barbie qui crie en jouissant ; je crie pas moi, pourtant il marrive de jouir ; peut-être parce que jai pas des orgasmes extraordinaires ! Pour ça, il faudrait quil jouisse à longs traits
cest quil est économe, Serge
des fois je me lave même pas après, je messuie avec ma culotte pendant quil renfile son caleçon vite fait.
Et jai rêvé encore ; il y avait Marc, et Sophie, et
Barbie ?
Sommeil agité. Jaurai des cernes sous les yeux demain.
Jeudi.
Pas de fantaisie, ce soir. Pas la peine. Pas envie. Jai bouquiné sur le canapé du salon.
ils sont partis à la campagne, pour le week-end, avec la bonne (ben voyons) ; ils se sont arrêtés en route, parce quil faisait beau, que lherbe était verte. Ah ! ça, je connais ; je fais pas souvent ; au début, oui, mais plus depuis
longtemps, ça le gênait ! moi je croyais que tous les hommes aimaient, lui ça le gênait ; parce quil ne me rendait jamais la pareille ? peut-être ; je crois que jaurais aimé pourtant ! « les mâchoires distendues, elle suçait le membre turgescent »
javais pas vraiment les mâchoires distendues, moi ! elle avale ? moi, une fois ; une seule fois, avant Serge.
ah non, ça, jamais : « prépare-la bien, oui, lèche bien, encore
je vais texploser le cul, ma petite pute ». Jai jamais embrassé une fille, alors quelle me lèche entre les fesses, pas la peine dy penser ! et pour le reste « je vais tenculer, je vais te faire couiner, salope », si Serge y a pensé, il a pas donné suite. Moi jy ai pensé, je laurais laissé faire, je crois. A quoi il rêve, lui ?
Il a mis deux pages à l « enculer » et Sophie, la bonne, pendant ce temps-là avait la bouche où moi javais la main depuis quatre pages. On a joui ensemble. Jai remis ma culotte avant de rejoindre Serge dans le lit. Il ronflait doucement.
Vendredi.
La réunion de bilan dans la matinée, comme toutes les fins de mois, a été animée. Jétais un peu dans les vaps, pas attentive, et heureusement je navais aucune intervention à faire, je rêvais un peu. Sophie était la plus détendue, efficace, présentait les dossiers au patron avant même quil ne les réclame. Je mangerai au restau avec elle à midi, litalien, après la réunion, comme toutes les fins de mois.
Marc et son adjoint sont venus aussi. On avait le temps, laprès-midi de libre, le bonheur des RTT.
Sophie ma invité à prendre le café chez elle, Marc a suivi, son adjoint est parti.
Je vous raconte ? Juste un peu
Sophie mavait dit «
la vie peut ressembler à ça
», elle avait raison, et tort aussi : cest vachement mieux que dans les livres !
Sophie était partie préparer le café et Marc était assis dans le canapé. Jétais devant la baie vitrée, je rêvassais en regardant le petit square au pied de limmeuble, le bac à sable et le petit manège. Je rêvais. Jai senti une main sur ma hanche, un autre qui jouait avec mes cheveux, tout doucement. Javais lhabitude. Sophie a souvent de petits gestes comme ceux-là. Je vous ai déjà dit, une tactile. Jai fermé les yeux en me laissant aller.
Je vous jure que je croyais que cétait Sophie.
Je me suis mise à rire en sentant la main remonter de ma hanche sur mon sein, sans len empêcher :
- Tu pousses un peu, non ?
Je riais. La main était légère. Elle est redescendue sur ma hanche, ma quittée, et les deux mains étaient dans mes cheveux, les écartaient derrière mes oreilles, jouaient avec les mèches. Jai toujours aimé quon touche mes cheveux. Je me suis retournée et
Marc ma embrassée, avant que je ne puisse dire le moindre mot.
Je me suis laissée faire.
Parce que cétait doux, ses lèvres à peine appuyées sur ma bouche ; parce quil ne brusquait rien ; parce que ce baiser allait si bien avec mon humeur.
Il sest écarté et Sophie était là, sa cafetière à la main, quelle a posé sur la table avec un énorme sourire aux lèvres avant de nous rejoindre près de la baie vitrée. Elle a passé un bras autour de la taille de Marc et lautre autour de mes épaules :
- Je voulais être la première
Elle a appuyé son front contre le mien en glissant ses doigts sous mes cheveux sur la nuque, et ma attirée vers sa bouche. Pas un instant je nai pensé à refuser ce baiser. Et cétait un vrai baiser, de toute sa bouche, et cétait bon, vous nimaginez pas comme cétait bon. Et le second baiser de Marc aussi.
Marc a défait sa cravate et Sophie riait. Elle riait et je riais aussi quand elle a commencé a déboutonner mon petit gilet noir.
- Laisse-la faire toute seule, déshabille-toi aussi.
Je savais ce que je faisais, et en même temps jétais dans un rêve éveillé, celui qui maccompagnait depuis quelques jours. Mais je savais ce que je faisais. Et on riait en nous déshabillant au milieu du salon ; pressés ; Marc a failli tomber en enlevant ses chaussures ; on riait ; Sophie a gagné, de peu, suivie de Marc ; ils mencourageaient à me dépêcher, sans maider.
Elle était nue, il était nu, jétais nue, et les rires se sont éteints.
- Ici ?
- Attends
aidez-moi !
Sophie a soulevé la cafetière de la table et Marc et moi avons déplacé la table du salon, libérant le tapis :
- Maintenant je sais pourquoi jai acheté ce tapis !
Marc sest allongé et ma attirée sur lui.
Peu importe à qui étaient les mains, les lèvres
la seule certitude est quen moi, au creux de mon ventre, cétait lui, quoi que
pas toujours !
Et laprès-midi a filé
- Désolé, Sophie, jai besoin dune pause !
- Tant pis pour toi !
Nos jeux lont réveillé.
On sest quittés peu après dix-neuf heures. En riant de la chemise froissée de Marc, et du café froid, en nous souhaitant un bon week-end. Pas de promesses, pas de rendez-vous, pas de gêne. On se retrouverait, on le savait, alors pourquoi en parler.
Me sentir coupable ? Même pas
la vie peut ressembler à ça !
Misa 06/2011.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!