Eve & Julie

La salle est plongée dans le noir, le film a commencé depuis un bon quart d'heure.
J'ai suivi les cinq premières minutes, après la main droite d'Eve est venue se poser sur ma cuisse.
Elle part du genoux et remonte lentement, pour redescendre ensuite. Elle me fait perdre la tête.

Je suis Julie, homosexuelle depuis toujours. Mes amis s'inquiètent de mon célibat prolongé (un peu
plus d'un an) à la suite d'une longue relation terminée en désastre. Ils me sortent donc assez
souvent,
me présentent des amies à eux, bi ou homo, en espérant me caser, mais rien y fait.
Je ne cherche pas, je suis bien seule, derrière mon sourire ultra bright, mon regard bleu azur et ma
blondeur naturelle, je me suis construit une petite carapace pour me planquer des blessures et me
remettre de celles reçues. Une "belle femme courtisée par messieurs et blessée par mesdames" vous
diront mes amis.

Mais aujourd'hui... Ils m'ont fait sortir, Marie, Jess et Walid, pour me présenter Eve, une hétéro
(aux
dernières nouvelles) qui est un peu dans la meme situation que moi: seule depuis 9 mois après 3 ans
d'amour fou avec un "gentleman". Destinées à devenir amies, sans plus. Et même si cette belle brune
aux yeux noisettes est taillée comme un top model, cela me convenait...

Jusqu'au caresses! Nos trois amis sont absorbés par le film. Eve, elle, pose sa tete sur mon épaule,
innocente, alors que sa main remonte lentement le bas de ma robe en mousseline jusqu'à l'aine
quand je la sens qui embrasse mon cou juste sous mon oreille discretement. Je vais perdre le
controle si elle continue... Ne pas vouloir se caser ne signifie pas pouvoir resister à de tels
assauts.

Je prends sa main dans la mienne, la serre fort et lui chuchote:
_ Arrêtes, s'il te plait.
_D'accord.
Elle serre ma main en retour et repose sa tete sur mon épaule.

Je dépose un baiser sur sa tête et me
lève en prétextant l'envie d'aller aux toilettes. Je dois juste me calmer. Elle m'a excité comme
rarement j'y
étais arrivée ces derniers mois, me contentant de plaisirs solitares.

Je m'arrête dans le couloir qui mène aux sanitaires, totalement vide, juste ce qu'il me faut. Je
m'adosse
au mur, juste sous une lumière et regarde droit devant moi. Seigneur... Elle l'a brisé ma petite
carapace,
sans un mot, qu'avec des gestes tendres... Je sens mes jambes trembler et me laisse glisser au sol.

La porte du couloir claque, les pas de quelqu'un qui trottine résonnent, mon regard reste fixé au
mur
face à moi. Les pas ralentissent et se rapprochent.
_ Ca va Julie? Eve... elle semble inquiète. Je la regarde et souris tristement.
_ Oui ça va ne t'en fais pas. Tu peux retourner avec les autres, j'arrive dans cinq minutes, je ne
voulais
pas vous inquiéter.
_ Julie... Je suis désolée. Je n'aurais pas du faire ça... Pardon. J'ai passé trois ans avec un mec
génial
jusqu'à ce qu'il me trompe, et les neuf derniers mois à prendre du plaisir à droite et à gauche,
sans
réfléchir. J'ai découvert et aimé les amours saphiques pendant cette période, et quand Jess m'a
parlé
de toi, je me suis dit pourquoi pas... En te voyant, je n'ai pas réfléchit ni pensé plus soin que
mon désir
de te caresser. Je suis désolée. Terriblement... Je ... Pardon...

Une larme solitaire glisse le long de sa joue et tombe sur le sol. J'incline ma tête sur le coté, un
sourire
sincère s'affiche sur mes lèvres.
_T'en fais pas Eve, je comprends, j'ai juste... Perdu l'habitude d'être touchée avec une telle force
par des
attentions comme celles que tu as eu. Je me cache sans cesse derrière une armure. Et tu l'as brisé,
tu
m'as montré et fait redécouvrir des choses que j'avais oublié.

Je lui tends une main:
_Tu m'aides à me lever please?

Elle me tire à elle, on se retrouve face à face, aussi grandes l'une que l'autre. Brune face à
Blonde. Une
autre larme coule sur sa joue, je l'essuie du pouce et remets une mèche de cheveux derrière son
oreille.
Nos regards se croisent et je lui souris:
_Tu es toute pardonnée. Viens avec moi, on va secher ces larmes et rafraichir ce maquillage qui
coule.
Je la prend par la main et l'entraine vers les toilettes. Face aux glaces, je lui tends des
lingettes
démaquillantes qui ne me quittent jamais, et je sors ma trousse pour qu'elle trouve de quoi se
refaire
une beauté, elle n'a pas prit son sac.

Appuyée contre un mur, je l'observe dans les miroirs, nos regards se croisent, on se sourit. Elle se
retourne:
_Fini!
Elle est maquillée plus simplement, mascara, eyeliner et un peu de crayon noir pour des yeux
charbonneux.
_ Woaow, un vrai mannequin!
_Te moques pas Julie, c'est toi le mannequin!
_Tu l'es autant que moi alors, je réponds en riant.
Elle rougit un peu, à cause du compliment peut-être? Je fouille dans mon bazard et sors un gloss
transparent, me tourne vers elle et le lui met comme par habitude, puis je recule pour l'admirer.
_Magnifique!
_Merci... Elle rougit encore. On y retourne?

Je range la trousse à maquillage dans mon sac pendant qu'elle sort, puis je la suis. Grande, fine,
féminine
une femme splendide. Mais même de dos, je sens qu'elle est encore gênée de son comportement.
Sans réfléchir, je prends une grosse voix masculine:
_Wesh mamwazel t'es so sexy t'as pas un 06?
Elle se retourne, cherchant du regard qui a pu dire ça, puis éclate de rire en comprenant.
Je m'arrête près d'elle alors qu'elle reprend son soufle et lui fait un bruyant bisou sur la joue:
_Arretes de t'en vouloir! T'es pardonnée!
_Je suis désolée, j'aurais pas du.

Elle baisse la tête, honteuse. Je saisis une de ses mains, et caresse son bras de l'autre, en
remontant jusqu'à
son visage. Je prends son menton dans ma main et relève sa tête. Une mèche brune s'échappe, je la
replace
derrière son oreille et nous nous regardons droit dans les yeux.
_ Je suis désolée dit elle en me serrant la main.
Je serre plus fort et l'attire contre moi.
_Arrêtes.
_Tu es si belle...Avant de te voir je n'y pensais pas, après je me suis dit pourquoi pas? Pardon...
Je la sens sangloter doucement, j'embrasse à nouveau sa joue et m'écarte:
_Arrêtes Ève. Tu es splendide toi aussi. Et je dire que je suis insensible à tes caresses et que je
ne te les
rendrais pas serait mentir.
_Me rendre la pareille?
Je vois la surprise dans ses yeux. Je ne lui laisse pas le temps de dire un mot de plus et prends
ses lèvres.
Nous sommes adultes, plus d'excuse. Une main sur sa taille, l'autre dans son dos, je la serre contre
moi.
Son dos se détend, ses lèvres dansent avec les miennes, ses mains s'attachent dans mon cou et nous
rapprochent encore. Sa langue vient trouver la mienne, et elles combattent, caressent l'autre,
avides de
contact. Ève se laisse aller contre moi, on ne réfléchit plus, on agit.
Lentement je m'écarte, la pousse vers le mur du couloir et abandonne mon sac au sol. Je viens me
plaquer contre elle, la mordille dans le cou alors que mes mains parcourent son corps, passent sous
sa robe
de coton pour caresser ses cuisses comme elle le faisait dans la salle.
Elle me serre contre elle encore, sa respiration devient saccadée:
_caresses moi... encore, s'il... te plait... plus haut...
le nez dans son cou, je remonte une main sur sa poitrine alors que l'autre se glisse sous la fine
dentelle de
son string. Elle m'ouvre un passage vers son intimité en écartant ses cuisses à ma main qui cherche
son plaisir.

Je caresse douce et légère ses grandes levres alors qu'elle passe ses mains sous ma robe pour
presque
m'arracher le string transparent que je porte, puis elle me caresse à son tour avec le besoin qu'ont
tous les
amants de donner du plaisir,le plus de plaisir possible. Elle griffe légèrement mes grandes levres
en m'arrachant
un gémissement de plaisir, que je lui fait payer en glissant deux doigts, puis trois en elle.
Elle se crispe de plaisir en me sentant l'envahir, caresse mon entrée humide avant de m'investir a
son tour
de deux doigts fins. Son pouce caresse mon clitoris au meme rythme que ses va et viens.
Elle me fait monter de plus en plus haut... c'est trop tot... pour l'amener aussi haut que moi, je
sors mon
index de son fourreau, le fait jouer sur son périnée alors que mon pouce entame la meme danse que le
sien.
Nos bouches sont attirées l'une par l'autre, les langues dansent étouffant les plaintes de plaisir,
nos mains
s'agitent dans la chaleur de l'autre sur le meme rythme, rapide et profond, envahissant. Le plaisir
monte,
de plus en plus fort, insoutenable. Ensemble, la vague de plaisir nous emporte, serrées l'une contre
l'autre,
nous nous laissons glisser au sol pour subir les derniers spasmes de plaisir.
pendant quelques minutes nous restons là, immobiles comme une image indécente de l'amour.
Lentement, le brouillard de la jouissance s'évapore, je la regarde, ses yeux sont clos, comme si
elle refusait
de sortir d'un reve. ma main quitte son sein alors que l'autre recouvre ses cuisses avec sa robe
pour ne plus
offrir cette vue indécente de son corps à quelqu'un qui pourrait nous surprendre. Elle se
recroqueville contre
le mur come une animal blessé. Je remonte mon string maintenant détendu d'une main, léchant sur
l'autre ce
qu'il reste de son plaisir._Ève?
elle leve les yeux sur moi et me sourit tristement:
_Je sais, c'est tout ce que tu as à m'offrir. Allons nous nettoyer.
Nous retournons vers les toilettes pour nous rafraichir. Je repense a sa phrase, "c'est tout ce que
tu as a m'offrir."
Elle passe derrière moi pour sortir, je l'attrappe par le poignet et l'attire contre moi, son regard
est si triste, blessé...
_Tu te trompes tu sais?
_ comment ça julie?
_Je suis seule depuis trop longtemps, cachée derrière des apparences. Tu arrives et tu torpilles mes
protections
en 10 min. Et tu penses t'en sortir avec une jouissance dans un couloir sordide?
_Je comprends pas...
_ève, je te veux. contre moi, sur moi, en moi, pour une heure une journée tout le temps que tu veux
bien m'accorder.
_on se connait à peine...
_ et on vient de se donner le premier plaisir . (Je me laisse aller contre elle, le nez dans ses
cheveux) j'ai jamais ressenti
ça pour quelqu'un...Meme en si peu de temps je peux dire que tu me rends dingue...Je crois que je
tombe amoureuse.
_J'ai peur julie... Je connais le plaisir entre femmes, pas l'amour... Et si je suis trop proches de
copines, tu va vouloir
que je les laisse et c'est hors que question.
_il n'est pas question de laisser qui que ce soit. juste de toi et moi. de tenter le coup ou pas.
son regard se perd dans le vague , ses sourcils se froncent et elle secoue la tete. jai perdu.
_tu sais julie, ils ne savent pas que j'aime les femmes. walid jess et marie.
_ils n'en sauront rien. je ne dirais rien.
_ils le sauront. jamais je ne pourrais tenir plus de 5minutes sans t'embrasser!!
elle m'embrasse a pleine bouche avec un sourire. Mon téléphone sonne, elle me le tend, c'est jess:
-vous etes ou le film est fini, vous prenez votre pied ou quoi?
_ on l'a prit, on vous rejoint dehors.
-vous l'avez=tuuut=
_On a prit quoi?
_notre pied. tu viens?
En sortant, elle se cache derrière mon épaule un peu inquiète des réactions de nos amis. Cathy, la
copine de Walid,
nathan et steeve, les mecs de Jess et marie les ont rejoint avant notre arrivée. Les mecs sifflent
et applaudissent,
Jess s'approche de moi sérieuse:
_ tu lui brises le coeur je te tue.
Marie s'approche d'Ève:
_et tu lui brises c'est moi qui te tue!
Avec un sourire, on se regarde l'une l'autre et on répond en même temps:
_Je veux en prendre soin pas lui briser!

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