Tribulations Routières (1)
La jeunesse! Période où l'on trouve tout délicieux, infect, merveilleux, dégueulasse. Période des extrêmes, à n'en pas douter. Période de l'inconscience, faute d'expérience, bien entendu! Période durant laquelle on perd confiance envers les adultes: ils mentent tant, allant du Père Noël aux excuses les plus débiles afin d'expliquer leurs manquements ou leurs faiblesses en tous genres. Période où le corps se forge, l'esprit se modèle. Période des excès, cela va de soi. Période des découvertes, des plus belles comme des plus moches. Que l'on souffre! Que l'on saute de joie! On s'ouvre à la vie, en somme!
Comme tout un chacun, aux âges de l'adolescence puis des années suivantes, je me contentais de vivre à plein poumons espérant un jour connaître enfin le bonheur tel que je le concevais. Aujourd'hui, grand dadais, après bien des révisions à la baisse concernant mes conceptions du bonheur, je suis heureux de ce que je possède. Je devrais dire que je connais un bonheur beaucoup plus réaliste que celui dont je rêvais. Et ce n'est déjà pas si mal. Tant d'autres n'ont même pas rencontré un ersatz de bonheur ou ne serait-ce qu'un aperçu du bonheur! Je ne me plains pas.
Donc, au temps de ma jeunesse, je me laissais vivre au gré de mes fantaisies, allant d'un corps à un autre. Au début, mon principal objectif résidait dans le fait que je voulais essayer "la machine". Pour fonctionner, elle fonctionnait! Je prenais un énorme plaisir à ce qu'il conviendrait de nommer une période de rodage. Par la suite, à chaque rencontre, j'espérais tomber sur l'Unique, l'Irremplaçable, le Fabuleux Amour. Aux sortirs des ébats, dépité de me voir remercié avec plus ou moins de chaleur humaine, d'élégance, de reconnaissance, je me consolais en me promettant de butiner ailleurs, séant, afin de persévérer dans ma quête. Ma manie de la bougeotte me menait en divers coins de notre belle planète en cours de destruction. Comme beaucoup de jeunes, faute de détenir le nerf de la guerre, à savoir de l'argent, j'utilisais le mode de transport le moins cher: l'auto-stop.
Ainsi, cette brave dame, la trentaine à peine dépassée, dont l'arrière train se trémoussait infatigablement sur son siège. Intrigué par cette danse de Saint-Guy, danse moins connue sous le nom de chorée, je m'inquiétais de sa santé. La femme, rougeoyante, m'expulse sans coup férir de son quatre roues, m'admonestant d'importance. Or, au moment où elle se penche afin d'ouvrir la portière de mon côté, un étrange objet, échappant à tout contrôle de ladite dame, émerge de dessous sa très courte jupette. Je fixais la chose, ébahi de contempler une bite en caoutchouc. Je voyais, pour la première fois de ma vie, un godemiché.
Que dire de ce retraité de la plus belle facture, sérieux, pondéré, aux allures de futur béatifié, qui ne cessait de vaticiner sur l'avenir de notre monde qui, selon lui, devenait chaque jour plus incroyant que la veille, vilipendant les murs légères de nos contemporains et, entre autres, la liberté sexuelle. Ce brave homme conduisait d'une seule main, l'autre s'occupant activement, et à l'évidence, de câliner sa bite qui semblait ne plus guère s'émouvoir. Il pratiquait de la sorte à des fins purement consolatrices de sa pieuse solitude. Cette occupation dans des circonstances identiques, et à des fins théutiques, nous la retrouverons un peu plus loin, mais pour une toute autre raison, dans un contexte moins hypocrite.
Je me garderais bien d'oublier le douanier, jeune homme charmant, bien fait de sa personne, dont le sujet de conversation, pour l'essentiel, résidait dans la non-raideur de sa queue.
<< - Suceur de bites, pédé, fous le camp de ma voiture! >>
Je me fais un devoir de citer Pierre, un homme frisant la quarantaine, bouffi de gentillesse, dont le seul plaisir consistait à dormir avec un autre mec, en le tenant dans ses bras. Heureusement, ce soir là, éreinté par une journée caniculaire, usé d'avoir brûlé mon pouce aux rayons d'un soleil torride, je ne demandais pas mieux qu'un bon matelas, du repos. Nous voilà, Pierre et moi, à poil, dans ce grand lit d'un motel relativement miteux, l'un contre l'autre, ma tête sur sa poitrine, dormant comme des bienheureux, nous caressant de temps à autres sans jamais aller tâter plus bas que la taille.
<< - Tu sais, j'aime pas dormir seul mais je suis pas pédé. >>
Encore un! Celui-là était gentil, doux, reconnaissant et caressant. Pas si mal quand même.
L'inévitable nymphomane, dragueuse d'auto-stoppeur, avait une autre marotte: elle s'adonnait et se donnait aux pédés. Une vraie tête chercheuse, la femelle, qui détectait sans faille le pédé dont elle ferait sa victime. Pas fainéante la gamine (25 ans environ)! La main fureteuse s'activait vélocement, ouvrant les braguettes avant même qu'on ne puisse l'en empêcher, happant la bite ainsi libérée avec une voracité à toute épreuve, suçant, bavant, léchant, tout en dirigeant un doigt vers l'anus du mâle nouvellement soumis à ses caprices. Je renâclais sur le régime qu'elle m'infligeait, expliquant en long et en large que les femmes, moi, nenni, pas question. Plus je la suppliais de me ficher la paix, plus cela l'excitait. De guerre lasse, la queue en feu, je me laissais faire, espérant une éjaculation prompte et salvatrice. Les dieux accédaient à mon vu en me faisant jouir illico. La face inondée de sperme, la belle tentait de baisser sa culotte tout en continuant de me branler afin de maintenir mon vit bien roide. À la vue de son sexe, fente rosâtre vaguement cachée par des plis de chairs, au pubis extrêmement pileux, la nausée s'emparait de moi. Elle, fulminant contre l'exiguÏté de l'endroit, dans lequel nous nous ébattions qui retardait son bref strip-tease, n'envisageait qu'une chose: s'enfiler mon braquemart dans sa moule.
<< - T'es une vraie tante toi! >>
Au moins je connaissais sexuellement le sexe opposé et n'en étais pas peu fier! Je saurai, en quelque sorte, de quoi je parle, dorénavant!
Ces péripéties, comme tant d'autres, restent dans ma mémoire, telles des uvres littéraires, si l'on peut dire. Néanmoins, cette vie de globe-trotter m'a beaucoup apporté de connaissances en de multiples domaines. Faute d'avoir compris qu'apprendre durant sa scolarité était indispensable, je me suis rattrapé en musardant un peu partout, en observant, en écoutant, en cherchant, en lisant.
Par la suite, nécessité faisant loi, l'obligation de travailler devait me mener vers un emploi qui, en quelque sorte, me permettrait de papillonner à travers le monde, dans la mesure du possible. C'est ainsi que je passais mon permis de conduire classe touriste puis classe poids lourd. Après bien des vicissitudes, je trouvais enfin un emploi à ma convenance. Une seule ombre subsistait au tableau: je ne serai plus celui qui tend le pouce, mais celui qui ouvre ma portière à un tendeur de pouce. Car, foi de pédé, pas question d'embarquer une gueuse. J'aime trop les hommes pour ne me consacrer qu'à leur bien-être. Je passais de la jeunesse à la
seconde jeunesse, celle durant laquelle on comprend mieux la vie, enfin tout au moins le suppose-t-on.
*****
Le cur tout ému, je grimpe dans ce camion que je trouve le plus merveilleux de tous les camions de l'univers. Certes, ce n'est pas à vraiment parler un poids lourd (une remorque d'à peine 15t), nous n'allons pas à l'autre bout du monde. Mais cela représente l'avenir. Pour ce premier voyage, j'accompagne un collègue, vieux briscard d'une cinquantaine d'années, aux yeux malicieux, à la mine fringante, à la braguette fort bien garnie me semble-t-il. Car, sachez-le, la première chose que je regarde chez un homme (discrètement bien sûr), c'est la braguette. Durant tout le temps qu'il conduit, je ne cesse de l'observer, chopant ici et là sa moue un tantinet rébarbative lorsqu'il parle "patrons", sa manie de replacer fréquemment sa bite sous son jean, son sourire méchant dès qu'il aborde un sujet concernant sa femme mégère non apprivoisée et ses s galopins indisciplinés. Il détient un charme fou, je rêve de sentir ses bras m'écraser, ses lèvres s'appesantir sur les miennes dans un baiser langoureux. Et cette façon qu'il a de me lancer:
<< - Tout va bien, gamin? >>
L'il que je juge égrillard oblige mes pulsations cardiaques à augmenter, d'où érection. Comme je voudrais sa grosse bosse plantée dans mon corps, la sentir frémir sous la jouissance! Seulement voilà! Je ne suis pas au sauna. Ici aucun geste équivoque n'est permis sous peine de se voir rejeter par la profession ou peu s'en faut. Heureusement, lorsque je prends mon tour de conduite, mes pensées voguent vers d'autres cieux. En outre, mon collègue et moi bavardons souvent, évoquant des choses et d'autres, comme on dit. En fait, Jules me questionne sur ma vie, ma famille, mes supposées conquêtes amoureuses. Je me sens mal à l'aise, détestant mentir. Il insiste, le malotru, me complimentant sur mon physique, vantant ce qu'il nomme mon aura sensuelle. Je provoque, souhaitant entendre en retour une proposition non déguisée:
<< - Tu me dragues ou quoi?
- Qui sait
>>
Pantois que je suis! Ma bonne étoile continuerait-elle à me choyer en m'envoyant un équipier bi? Car il ne saurait être 100% pédé puisqu'il est marié et père de famille, selon ses dires. Nous sommes silencieux. Je me concentre sur la route quand une main vient distraire mon attention. Je regarde le volant: mes dix doigts le tiennent avec délicatesse. Donc, la main qui effleure ma cuisse droite ne m'appartient pas. Un regard furtif vers l'endroit caressé: la grosse paluche de Jules exerce une pression significative. Dès cet instant, mon seul souci reste de trouver un coin où se garer afin de poursuivre cette conversation en toute quiétude. Heureusement, nous roulons sur une départementale, les petits chemins calmes ne manquent pas. Je stoppe le véhicule. Jules murmure:
<< - Je sens qu'on va se régaler, gamin! >>
Et de se jeter sur ma personne comme un loup affamé sur un gibier. C'est qu'il mordille mes seins avec maestria, le coquin! Ses doigts volètent sur mon corps qu'ils déshabillent. Ses brusqueries m'enchantent bien que je sois un adepte inconditionnel de la douceur. Il me malaxe, me triture, me lèche. Mon postérieur ne le laisse pas indifférent, bien au contraire. Certains attouchements montrent son désir de m'administrer une sodomie en règle, ce que je ne saurai refuser. Ma bouche est en feu: les baisers se multiplient. Je tente une diversion afin de nous mettre à l'aise:
<< - On va sur la couchette?
- Pas le temps, faut qu'on soit là-bas dans quatre heures. On fera le grand jeu plus tard. Là j'ai trop envie de te baiser. >>
Je me contenterai donc du "petit jeu". Les préliminaires expédiés à la vitesse grand V, on passe de suite au plat de résistance. Je regrette de ne pouvoir sucer cette queue aux proportions divines, de ne pas lécher ces couilles au pendant admirable, de ne pas fourrer ma langue dans ce trou velu. Ce sera pour la prochaine fois, celle du grand jeu probablement! Suit une gymnastique assez rocambolesque afin de nous mettre en position. Me voilà pattes en l'air, jean aux chevilles. Le voilà jean aux chevilles, à genou, bite encapuchonnée pointant vers mon anus où elle s'enfourne promptement mais délicieusement. Il s'y prend comme un dieu, le bougre! La séance de pistonnage dure peu, trop peu à mon goût. Il avait une sacrée envie le Jules! Maintenant il se contorsionne tout en éjaculant dans la capote. Je sens sa queue vibrer dans mon cul. Aussitôt l'ultime giclée expulsée, il se retire, jette le latex dehors, se rhabille, maugrée:
<< - Bon, je vais pisser et après tu appuies sur le champignon, gamin. >>
Là, je n'apprécie pas du tout. Je gueule:
<< - Et moi alors? Je suis qu'un trou à boucher, c'est ça? J'ai pas le droit de jouir?
- Qu'est-ce tu veux que je fasse? Je vais pas te branler quand même? Je suis pas pédé, moi! >>
Adieu veaux, vaches, cochons! Adieu rêves de virées en compagnie d'un Jules aimant, baisant, se faisant baiser! Je remarque un gros connard de macho sortant du camion, s'arrêtant devant un buisson, écartant les jambes. Où est passé mon bel amant de tout à l'heure? J'aperçois un filet d'urine jaunâtre coulant à ses pieds. Je ne réfléchis pas, je démarre, j'hurle:
<< - Je te laisse tout le temps de penser aux autres, connard. Au retour, je te reprendrais. >>
Jules n'a pas le temps de secouer sa bite afin d'éjecter les dernières gouttes que je le plante là, comme un con qu'il est. Dans le rétroviseur, je vois la silhouette diminuer, immobile. Ah mais! On a son quant à soi, nous autres pédés! Je ne suis pas méchant: passées dix minutes je rebrousse chemin pour apercevoir mon Jules, penaud, avachi sur le rebord du fossé. Je devine son soupir de soulagement en voyant le camion stopper presque en face de lui. Il se précipite, monte, s'assied, en grommelant:
<< - Faut comprendre, j'ai pas l'habitude de ces trucs, moi, tu sais.
- Raconte pas de char, Jules. Je suis pas le premier que tu sautes. T'es un habitué, ça fait aucun doute. Seulement faut que tu restes un mec, un vrai. Si tu baises comme ça avec bobonne, elle doit pas grimper au plafond tous les jours, la pauvre. Tu dois souvent la laisser sur sa faim. Dommage parce que tu embrasses bien, tu es câlin, avant d'avoir joui. T'as vraiment besoin de prendre des cours de baise, mec, et vite fait si tu veux pas mourir connard.
- Doucement, gamin! Va pas trop loin.
- Je dis ce que je pense.
- Cette histoire reste entre nous, hein? Moi je dirais pas que tu m'as laissé en plan.
- Ben voyons! Si tu disais ça au patron, il en demanderait les raisons et je n'hésiterais pas une seconde. J'aime pas mentir. Je déteste ça, même. >>
Le reste du voyage se déroule dans la plus parfaite ignorance l'un de l'autre. Arrivés à bon port, nous déchargeons les marchandises sans mot dire puis gagnons l'hôtel où nous devons passer la nuit. Économies obligent, nous dormirons dans une chambre à deux grands lits.
Le sommeil ne vient pas. Je ne décolère plus tant ma déception s'avère grande de n'avoir pu empaler ce connard de Jules. Ma bite, prête à exploser, demande assouvissement. Ma main l'agrippe doucement, lui procurant quelque soulagement à l'aide d'une manipulation que les onanistes connaissent bien. Je me contracte de plus en plus, comprenant que le jus monte au point de déborder. Je ne fais pas gaffe à mon Jules qui, sans que je ne m'en aperçoive, se lève, vient se glisser contre moi, d'une voix douce que je ne luis connais pas, susurre à mon oreille, tout en allumant la lampe de chevet:
<< - On y va pour le grand jeu? Je vais te prouver que je suis pas un connard. >>
J'opine mentalement. Pas besoin de paroles, il sent que je suis toute attente, tout désir. La féerie commence, le mot n'est pas trop fort. De ses lèvres charnues, il picore ma bouche, comme par jeu. Une main s'introduit sous mon Tee-shirt allant d'un téton à l'autre. Deux jambes enserrent les miennes, me bloquant contre le corps chaud, sensuel, d'un Jules super excité. Je sens sa queue soulever la toile du slip, pressée de quitter sa prison de coton. La mienne, polissonne, me rappelle l'étroitesse de son abri par plusieurs mouvements relativement douloureux. Je la libère derechef puis m'empresse de pratiquer la même opération avec celle de mon partenaire. Ce dernier libère mes jambes afin de nous permettre un déshabillage rapide bien que succinct. L'opération terminée, il se colle à nouveau contre moi. Cette fois, nos peaux entrent totalement en osmose, nos bites se chiffonnent l'une contre l'autre, grandement lubrifiées par le liquide translucide qui s'en dégage. Nos lèvres ne se dessoudent pas, nos langues continuent leur ballet sempiternel d'attouchements, de chevauchements. Nos mains explorent le moindre recoin du corps de l'autre, s'attardant dans les endroits sensibles. Grâce à cette "visite" manuelle j'apprends que mon Jules possède un anus fort émoustillé dès qu'on le frictionne d'un ou plusieurs doigts. Mon envie de l'enculer s'en trouve revigorée et je me promets de passer à l'action dès que faire se pourra. Au préalable, nos cavités buccales aiment à connaître la bite du partenaire. Nous ne nous en privons pas en pratiquant séant une pipe dite baveuse. Le courage nous force à avaler l'engin dans son entier malgré la taille relativement conséquente de l'un, à savoir Jules. J'aime cet instant où l'on ingurgite la queue, où le nez se colle contre le pubis respirant les effluves intimes. Quelques gouttes salées agrémentent la saveur de la fellation. Les couilles subissent un nettoyage en règle, on les gobe, on les malaxe avec la langue. De là, on se dirige vers la rosette afin de la congratuler par une petite intromission linguale. À peine j'effleure celle de mon Jules que le voilà tout frétillant, grognant de plaisir, m'invectivant parce que je ne le baise pas assez vite. Tout doux mon bon, j'arrive! Juste le temps de mettre une capote et je suis tout à toi. Pas besoin de lubrifiant, le cul mouille tant et plus. Je pénètre tout de go entre les deux fesses offertes. L'entrée s'avère aisée, mon enculé glousse comme une poule pondant un uf (ou presque). Je te le pistonne à souhait, espérant le contenter tant il exige de prouesses. Il aime la sodomie, cette fripouille! Hardi les mecs, donnons-nous à fond et moi je vais au fond. Tout en persévérant dans mes prouesses "enculatoires", je tends un bras vers mon sac de voyage situé entre nos deux lits. Je chope mon gode, bite de secours en période de manque. Je revêts la chose d'un préservatif, retire ma bite du cul en feu de mon Jules et la remplace par le morceau de latex aux dimensions impressionnantes. Avec une patience incroyable, j'insère l'objet millimètre par millimètre dans ce fion dont le propriétaire réclame plus et encore plus. J'interromps fréquemment cette pénétration afin de graisser le gode que je réintroduis aussitôt. Ce petit jeu dure quelques minutes, histoire de bien bourrer mon Jules qui couine de plaisir. Ensuite, je reprends l'acte sexuel normal en enculant moi-même l'anus exposé et déjà bien éclaté. Mes mains ne cessent de voyager sur ce corps musclé, humide de sueur. Nous adoptons plusieurs positions afin de varier les sensations. Finalement, je me vois assis sur mon Jules, sa queue encapuchonnée dans mon trou, frétillant du croupion. Sans savoir comment, nous nous retrouvons au sol, sur la moquette, totalement trempés, soufflant, grognant. Je sens la queue de mon enculeur se raidir encore plus dans mon cul. Ses spasmes ne laissent aucun doute sur son éjaculation en cours. Mes doigts touchent à peine ma pine qui s'émeut et lâche son foutre un peu partout. Je m'affale sur mon Jules. Nous reprenons nos esprits, gagnons la douche non sans quelques papouilles bien senties et deux pelles bien appliquées. Nous laissons l'eau chaude couler sur nos corps, l'un en face de l'autre. Nous constatons que nos sexes se relèvent. Je n'hésite pas, retourne mon Jules qui se campe sur ses deux jambes écartées, mains appuyées au mur. Je lui fourre ma langue entre les fesses, puis quelques doigts. Le coquin avait prévu! Il me tend un préservatif. Pas besoin de dessin. Les précautions d'usage prises, je "renfourne" mon Jules qui couine de nouveau. Je le branle en même temps. Plus de fioritures, faut qu'on dorme! Allons droit vers le lâcher de foutre! Je le lime tout d'un trait, sans pause aux fins de câlineries. Il ne demande rien d'autre. La purée monte, envahit mon organisme avant de se jeter dans la capote. Mon Jules se contracte, mes doigts s'activent sur sa bite qui éjecte le sperme contre le mur. Les jambes molles, nous séparons nos corps que nous lavons avec application, mutuellement. Nous décidons de dormir dans un seul lit.
Pantelant que je suis! Haletant! Je me blottis contre mon homme, mon mec, mon mâle que je viens de baiser à deux reprises. Il s'endort, un doux ronflement le prouve. Trois baises dans la journée, cela vous crève un cinquantenaire! Je souris, heureux de ces instants de plénitude sexuelle et plus si affinité.
Un rayon de soleil filtre à travers les persiennes, chatouille ma joue, frôle mes yeux. Je suis ébloui au moment où mes paupières se soulèvent. Je me retourne afin de contempler la raison de mon bonheur nocturne: personne. J'entends un bruit de rasoir électrique. L'homme procède à sa toilette. Je traînasse sans penser au boulot. Jules, habillé, revient dans la chambre, me bouscule:
<< - Allez ouste! Grouille on a du taf. T'as tout juste cinq minutes pour sauter du pieu et te jeter dans ton froc. Je t'attends en bas au petit déj. >>
Le voilà parti. Comme j'aimerais rester à respirer son odeur sur les draps et, pourquoi pas, sur son corps! Le boulot d'abord, le cul après, dit-on.
La journée se passe sans anicroches. Nous rentrons au bercail. Je suis fier de ma première mission. Jules regagne le domicile conjugal, moi mon petit appartement dans un simili HLM. Je m'imagine déjà nos prochaines expéditions, notre vie de couple durant ces longues heures de trajet. Je n'envierais jamais son existence d'époux et de père de famille. Cela représente une autre partie de lui, elle ne me concerne en rien.
L'aube me voit arriver transi au bureau afin d'y recevoir le programme du jour. Le patron m'annonce:
<< - Ton équipier habituel c'est Daniel. Vas le retrouver, il doit être au garage. Tu verras avec lui pour aujourd'hui. Demain vous partez pour l'Espagne. >>
Sympa le Daniel mais pas mon genre question bagatelle. Nous voilà partis tous deux charger des meubles. Au tournant d'une conversation je lui demande, l'air de rien:
<< - Jules il est où?
- Parti. Hier c'était son dernier jour dans la boîte. C'est toi qui le remplace. >>
Et moi qui espérais faire ma vie professionnelle dans les bras dudit Jules
*****
Je déteste ruminer mes déceptions. Aussitôt les premiers effets désastreux passés, je les oublie avec empressement. Ou, pour le moins, je les remise au plus profond de ma mémoire, là où j'aurais beaucoup de mal de les retrouver. Donc Jules devient une affaire classée. Comme précédemment annoncé, Daniel ne représente pas, à mes yeux, un modèle de charme. Cependant il s'avère être un fort bon compagnon de route, direction Espagne.
La nuit pluvieuse n'apporte rien de bon. Cependant nous devons à tout prix arriver dans les délais prévus, idem pour le retour. Complètement crevé, je tente de dormir quelques minutes avant de relayer Daniel qui ne cesse de pester contre ce temps pourri, histoire de se tenir éveillé. Dans mon demi-sommeil, j'enregistre comme un bruit régulier, une sorte de ahanement voire des gémissements étouffés. Sans trop réfléchir à ce que je fais, je pointe mon nez dans la cabine, en silence. J'aperçois Daniel, une main sur le volant, une autre sur sa bite raide, se donnant du plaisir. Une manière comme une autre de se tenir en éveil. La vue de ce sexe en érection, aux proportions plus que convenables, émoustille mes sens si bien que ma main se faufile dans mon jean afin d'y câliner ma queue en effervescence. Je ne retiens pas un soupir de satisfaction qui attire l'attention d'un Daniel surpris de me voir l'observer. Il se contente de remarquer:
<< - Tu peux pas dormir avec ce temps pourri. Bienvenue pour me tenir compagnie. J'en ai bien besoin. >>
Comment prendre cette remarque? Serait-ce une proposition déguisée? Je me tiens sur mes gardes. L'expérience avec Jules, mon incorrigible manie de m'attacher dès que je baise avec un mec, m'ont apporté trop de désagréments. Je fais signe qu'il s'agit bien d'insomnie. Afin de dissiper tout malentendu, ou ce que je pense être tel, je propose de prendre le relais au volant. Mon co-équipier accepte volontiers, retirant ses doigts de sa verge. Lors d'un bref arrêt, nous changeons de place. Daniel se met côté passager: il ne veut pas dormir avant la pause prévue, dans quelques heures. Son pantalon reste gonflé par une bite encore raide. Cette image s'incruste dans mon crâne amenant un supplément d'excitation chez moi. Comme quoi, même si un mec n'est pas mon genre, il me fait bander dans certaines situations érotiques
Que la chair est faible!!!
Enfin la pause! Deux hommes harassés s'affalent sur leur matelas. L'état d'extrême fatigue dans lequel nous nous trouvons nous empêche de plonger dans le sommeil. Pour moi, s'ajoute l'exiguïté de l'endroit et la présence d'une autre personne auxquelles je ne suis pas habitué. J'entends mon collègue tourner, virer, soupirer, geindre:
<< - Putain j'arrive pas à roupiller! >>
Je lui annonce que moi non plus. Il décide:
<< - Faut employer les grands moyens. >>
Sans plus attendre, il commence à se branler vigoureusement, presque rageusement. Je devine le mouvement masturbatoire, j'entends la respiration qui devient de plus en plus rapide puis le grognement annonçant l'éjaculation. Daniel bouge afin de s'emparer d'un mouchoir en papier, s'essuie, constate:
<< - Et toi, tu te fais pas dormir? Tu sais, faut pas t'en faire. On se branle pour se faire dormir et quand on conduit, on se branle pour éviter de s'endormir. C'est courant chez nous. >>
Je comprends: cette branlette n'était qu'un somnifère, rien de plus. Pas de quoi fouetter un chat, en somme, mais pas de quoi espérer une séance inopinée de galipettes cochonnes. En compensation de ma déception, je me fais dormir, comme Daniel qui lui ronfle déjà alors que mon mouchoir a beaucoup de mal à contenir le flot de foutre que je lui administre.
Nous sommes dans un resto routier, la mine déconfite par les heures de route. Nous projetons un vrai repos, une fois la paella indigène avalée. Demain grasse matinée: déchargement et chargement du camion pas avant 9h, puis retour au pays. Tout à coup, sans raison apparente, Daniel ricane doucement:
<< - Alors comme ça, le Jules il a tenté de t'avoir toi aussi?
- Ça veut dire quoi ton truc?
- Tu sais de quoi je parle, fais pas l'innocent. Oh! T'es pas le premier! Il est de la jaquette le Jules. Ses histoires de femme et d's c'est des bobards. Mais c'est un mec vachement sympa et bosseur en plus. Chez lui, c'est un rite: faut qu'il se fasse les nouveaux. Enfin, il tente de se les faire. J'y ai eu droit moi aussi. Y tombe toujours sur un os.
- Ben pas avec moi. On s'est même bien régalé moi et lui. >>
Crétin de moi! Ma langue parle trop vite. Pas pris le temps de la réflexion! J'attends la réaction avec inquiétude. Ma réponse provoque un silence ébahi de la part de Daniel qui finit par hausser les épaules avant de clore le sujet:
<< - Au moins, comme ça, je suis au parfum. J'aime les situations nettes. Mais crois pas que le fait qu'on se branle côte à côte pour se faire dormir soit une façon de te draguer. J'aime la gueuse moi. Remarque, tu me feras pas de concurrence côté femmes et je te ferai pas concurrence côté mecs. On se disputera pas pour une histoire de cul. T'inquiète, j'en parlerai à personne. Ça restera entre nous. C'est assez mal vu chez nous, mec. >>
Cette mise au point effectuée en toute simplicité, je pense qu'une nouvelle amitié peut se nouer entre Daniel et moi. Je suis heureux qu'aucun mensonge ne s'infiltre dans cette relation.
À suivre
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