Victor (1)

C'est qu'il est beau, le salaud! Rien que de le regarder, je bande! Bon! Faudrait pas que la chose reste à rebiquer dans mon jeans. J'oubliais de signaler que je déteste porter des slips et autres caleçons! Je me tiens toujours prêt au cas où… Or, pour être prêt le plus rapidement possible, évitons la surcharge de vêtements. Et puis j'aime bien sentir mes breloques se dandiner entre mes deux jambes, au rythme de la marche. Pas trop, bien sûr, sinon le frottement risquerait de provoquer quelques désagréments dont pâtirait mon intégrité physique la plus intime.
Je disais donc que ce salaud-là est un ravissement des yeux et… du reste, tout au moins je l'espère. Comme chacun sait, la beauté c'est très relatif, subjectif, selon le ressenti personnel. Je l'épie, je l'observe, je le lorgne, je le reluque, à en avoir mal à mes petites mirettes qui commencent à piquer. Et popaul qui s'excite bêtement. Voilà maintenant qu'il joue les mâts de tente, sauf que lui se met à l'horizontale, sorte de pointe en avant prouvant que je suis en de bonnes dispositions pour pratiquer quelques gymnastiques préconisées par le Kama-sutra. Soit dit en passant, je viens d'apprendre (ignorant que je suis!) que cette prose imagée fait partie de la littérature religieuse indienne, depuis l'an 500 (à peu près) suppose-t-on. Comme quoi, toutes les religions ne sont pas aveugles, irréalistes et bornées, dans le domaine sexuel.
Je m'égare une fois de plus. L'œil collé sur une lorgnette imaginaire, je ne le quitte pas des yeux. Il ne s'aperçoit de rien, heureusement. S'il m'abordait de quelque façon que ce soit, je ne saurais quoi lui dire tant je suis subjugué par son physique. Je me ressaisis enfin. On ne baise pas avec la beauté, on l'admire seulement. C'est un principe que je me suis toujours fixé et auquel je me soumets sans faiblesse aucune. Cela m'évite bien des ennuis, des remords, des regrets, mais surtout bien des déceptions. D'autant que je suis assez quelconque, même si l'on qualifie mon postérieur d'aimant à bites, et ma queue d'aimant à cul.

Allez savoir pourquoi! Mais je suis très fier de ces appréciations. On se contente de ce qu'on peut, pas vrai?
Vient le temps de détourner la tête. Mon adonis ne s'intéresse pas à ma petite personne (1m92). Pour lui, je n'ai rien d'un poids lourd (80kg) dans le domaine du charme. Allons quérir ailleurs une âme simple au corps simple, catégorie dans laquelle je suis. Ça, au moins, c'est baisable à moindre risque. D'ailleurs, je ne recherche pas le grand Amour. Je cherche à faire l'amour. C'est moins long à trouver, moins compliqué. Néanmoins, je ne peux pas baiser si un petit quelque chose de sentimental ne vient pas cimenter ces émois fugaces. En fait, mes baises sont de l'amour sous contrat à durée très déterminée, vraiment déterminée.
Mains dans les poches, je vais, je viens, déambule sous la charmille de ce parc. Question mecs, nada! Ils sont tous en vacances ou quoi? Plus une braguette en vue. Pas même un petit cul aux contours joliment arrondis à se mettre sous mes yeux bleus-gris ou gris-bleus, comme on voudra. Benêt que je suis! Tous se préparent pour la grande soirée du samedi. On se bichonne, on se pomponne, on se trifouille la binette, on traîne devant l'armoire en râlant que l'on a rien à se mettre pour aller quérir quelqu'un à mettre. En un mot, on s'apprête pour être le plus en beauté possible et faire tomber raides d'amour tous les mecs que l'on croisera dans la pénombre, zébrée de lasers, qui baigne la boîte où l'on se rendra. Moi, comme une andouille, je glande dans un parc vide de toute âme en quête de sexe, au lieu de m'occuper à m'embellir un tantinet. Quand je vous dis que je n'ai pas toute ma tête, en ce moment! Pourtant, je suis un fidèle des sorties en boîte le week-end. Là, je parle pour les nuits. La journée, je la consacre à visiter les bas-fonds d'un sauna, par exemple. Je ne suis pas le seul. Toute la congrégation, ou presque, des homos en folie, suit ce programme comme un seul homme (sic). Je ne rate jamais ce rituel, imitant ainsi les célèbres moutons de Panurge que nous sommes. Une exception: les vacances. Alors là, je m'éclate dans un coin perdu, loin du microcosme pédérastique. Si d'aventure je rencontre une bite à caresser, c'est par pur hasard. Mais ça n'a rien à voir avec le sujet du moment, je divague une fois de plus.
Dare-dare, je grimpe les escaliers, fonce dans mon appartement, squatte la salle de bain durant une bonne heure afin de rectifier tous les défauts de ma tendre frimousse. Comme à l'accoutumée, je me persuade que tout est parfait. Dans le but de prendre des forces, je m'accorde une plâtrée de pâtes à la carbonara (il faut des sucres lents si l'on veut se trémousser toute la nuit sur une piste de danse ou ce qui en tient lieu), suivie de quelques fruits, le tout arrosé de deux verres de pinard tiré de derrière les fagots. Pour clore la partie gastronomique de la soirée, j'avale un bon café. Enfin, présentable, après quelques ablutions buccales, je dévale les escaliers pour aller me jeter dans la bouche de métro contiguë à mon immeuble. Dès mon installation dans un wagon, je scrute l'étalage de mecs présents afin d'y trouver celui qui, susceptible de chérir uniquement d'autres mecs, saura me combler charnellement. Je suis gâté. Du mâle, il y a, en quantité. Mais gaffe! Ça sent le marlou, le blouson noir comme on disait du temps de mon pépé. Méfie mon tout beau! Tu es un délicat, un sensible qui n'aime guère les gnons, les horions, les baffes, les châtaignes et autres marrons. Et ceux-là doivent posséder une générosité incomparable quand il s'agit d'en donner. Imaginez huit loubards, âgés de 25 à 40 ans, approximativement, aux jeans serrés présentant une devanture très appétissante et une arrière-boutique des plus remuantes. Tous possèdent des épaules à damner le plus chaste des ermites. Ça sent le macho, le vrai, le pur! Ça ricane de tout, de n'importe quoi, afin de montrer que ça existe, que ça vit. Je m'imagine en tête à tête avec l'un d'eux. Il serait sûrement devant moi, tout penaud, fragile, ne demandant qu'une chose: qu'on l'aime, qu'on le prenne en considération, qu'on l'écoute. Les voilà qui descendent avec force éclats de voix. On impressionne pour s'impressionner soi-même. Ah la jeunesse supposée hétéro! Que vois-je? Une petite chose (façon de parler) toute mignonne, tassée sur son siège comme pour passer inaperçu. Il tranche sur ses camarades partis. Qu'il est trognon! On en mangerait! Mais pas ce soir. J'ai d'autres projets. Je veux un jules, un vrai! Un velu! Un bien membré! Un musclé avec une grosse voix de stentor! Un homme quoi! Toutefois, il convient de prévoir l'avenir. Faire du gringue au gentillet n'engage à rien si ce n'est pour disons demain après-midi.
Abordable, l'adorable créature, sans chichis. Il répond aimablement, avec le sourire de permanence, tel celui arboré par l'asiatique commerçant. Pas fier pour deux sous, le mignonnet. Il accepte mon rancart pour demain. Tout comme moi, ce soir il est pris: un repas de famille, vous savez ce que c'est! (on se vouvoie encore, mondanités obligent). Lui aussi c'est ce que c'est: un mensonge probablement.
Petit signe de la main accompagné d'un clin d'œil discret, et je descends du métro. Tel un cabri, certain que le petit biquet m'admire à travers les vitres, je bondis vers la sortie.

Un léger bruit me confirme qu'un mec me zieute à travers l'œilleton. La porte s'ouvre. Paco zozote:
<< - C'est toi, ma puce! T'es en beauté! Je te ferais bien une papouille! >>

Les trois mêmes phrases à chaque visiteur, chaque soir! Paco, mon doux, tu devrais potasser un dictionnaire, par exemple, surtout celui des synonymes, afin de renouveler un tant soit peu tes discours d'accueil. Allez! Tu mérites tout de même ton petit bisou auquel tu tiens tant. Ici, ne parlons pas du bon bisou franc et bien appliqué sur les joues. Ici, il s'agit du bisou mondain, celui consistant à approcher les visages sans qu'ils se touchent, à pincer les lèvres façon bouche en cul de poule et à émettre un léger bruit de succion. Il doit aimer ça car aucun entrant n'omet de se soumettre à ces simagrées devant un Paco fier de ce succès imposé par lui-même.
Geste éternel dans le petit espace séparant l'entrée de la boîte proprement dite: on se mire dans l'immense glace qui vous jette à la figure votre beauté plastique. Vous faites tous comme moi, vous stationnez, baba devant votre portrait, rassuré quant à votre plastique. À ce propos, vous ne trouvez pas drôle cette manie de passer des heures à s'embellir la trogne et le reste, à s'échiner afin de trouver les nippes qui mettront en valeur ce que vous venez de scrupuleusement ravaler, tout ça pour passer une nuit entière dans un local surchauffé par la chaleur des corps et les danses frénétiques, sous un éclairage des plus maigres nonobstant les projecteurs lasers qui strient l'atmosphère en empêchant de voir exactement à quoi on ressemble. Au petit matin, on pue la sueur en rentrant à la maison, seul ou accompagné, arborant des yeux aux valises impressionnantes, les oreilles bourdonnantes de la techno dont on s'est gavés durant des heures, le teint blafard dû à la fatigue et au manque de sommeil et que n'arrangent certes pas les néons du métro. Vous avez dû, tout comme moi, vous amouracher d'un hidalgo jugé inoubliable dans l'ambiance du lieu où l'on s'éclate pour renauder par la suite en constatant que le sublime présente l'envers de la médaille au petit jour! Scène de la même facture si c'est vous que l'on jugeait hidalgo dans la boîte et décevant à la sortie. Cela m'est advenu plus d'une fois! En somme, on se pomponne uniquement pour que l'on ne nous voit que fort déconfit quand la brise matinale fut venue. Triste, mais palpitante, destinée que la nôtre. Ici, je ne fais allusion qu'aux mecs sains, à savoir ceux qui ne sniffent pas quelques produits hallucinogènes ou n'avalent pas des pastilles qu'une pharmacopée de bon sens exclue parce que trop nocives pour la santé. Produits aux effets éphémères qui, une fois un certain laps de temps d'euphorie écoulée, vous transportent dans les affres de la soumission et de l'accoutumance dont on devine aisément les conséquences.
Et voilà maintenant que je donne dans le prêche! Que diable, je dois me ressaisir!
Ce soir, j'ai grand faim, je ne serai pas trop regardant. Ne lésinons pas sur la marchandise. La foule bigarrée s'agglutine en tous endroits, tout juste si l'on peut avancer vers une table, voire même en direction du bar. Quant à la piste de danse, la gente "gesticulatrice" l'accapare. Une fois de plus, je devrais jouer des coudes pour y accéder, si je tiens à me défouler. Mais que vois-je? Lui! Depuis combien de temps je ne l'ai pas vu, le croquignolet? Plusieurs mois, c'est sûr. Tiens! Tiens! Il fricote avec un de mes Ex. J'aime dire ça: un de mes Ex. L'expression sous-entend une vie amoureuse tumultueuse, variée, palpitante. En fait, je n'ai qu'un Ex, pas plus. Je parle, bien entendu, de relation sérieuse, pas d'une histoire de cul aussi brève que salace. Mais celui-là, il me fait mal à chaque fois que je l'aperçois. Je le croyais parti en quelque lieu où le travail importe plus que la vie, là où l'on vit pour travailler mais où l'on ne travaille jamais pour vivre. Il n'a pas l'air spécialement amoureux de son partenaire, l'Ex. À peine regarde-t-il son vis-à-vis. En vérité, il ne fricote pas. Il se dandine en face de lui. En somme, il danse. Mais je voudrais bien qu'il s'éloigne de la chose mignonnette afin de me permettre de m'en approcher sans avoir à palabrer avec Monsieur Ex. Opération fort aléatoire si l'on songe à la multitude de corps tassés les uns contre les autres. Déjà, réussir à bouger représente une victoire non négligeable. Je patienterai.
Une voix douce me susurre des cochonneries à l'oreille tandis qu'une main fureteuse s'inquiète de savoir si j'ai toujours la fesse ferme. Mon petit Armand me sourit, l'œil égrillard! Que fait-il là, lui qui a en horreur les antres à pédés, comme il dit? Il s'ennuie, le cher! Ses endroits favoris, désertés de tout mâle en quête de chair, le désolent. Il pense que lui et moi pourrions fusionner pour la nuit. La proposition m'intéresse dans la mesure où personne d'autre ne prendrait en considération mes charmes. Armand le sait, il nous connaît, puisqu'il pratique de la sorte envers moi. Nous sommes de vieux intimes. Pensez, voilà plus de quinze mois que nous sommes amis et complices! Il se perd dans la masse, l'œil fureteur, lui aussi cherchant le corps frère d'une nuit.

Je contemple depuis plus de trois heures, tout en frétillant de la croupe et du reste, au rythme de la techno. La salle s'aère peu à peu, les mecs gagnent d'autres endroits où s'éclater à moins qu'ils ne rentrent se la donner à fond (mais quoi donc, demande-t-il naïf?). Maigre chasse! Bide complet, oui! Trop de minets, de mecs à l'aspect apprêté, peu de naturel dans tout ça. J'aime, mais pas ce soir. La merveille entr'aperçue s'en est allée. Le seul vrai julot, c'est Monsieur Ex. Ça c'est du mâle! Mon popotin s'en souvient encore qui récrimine: il n'a plus été comblé de la sorte depuis trop longtemps. Un de mes copains dit souvent: "les hommes, c'est comme les truffes, c'est rare et ça coûte cher". Le spécimen brut de décoffrage se perd. Dommage! Enfin, les quelques-uns restants je me les goinfre à l'occasion. Heureusement pour moi, je n'ai pas encore dépassé les 23 ans! La beauté n'étant pas ma qualité première, même si je suis dans la moyenne voire un peu au-delà, ma jeunesse m'ouvre bien des bras. Comme j'aime l'homme fait, à savoir entre 30 et 45 ans (environ), je me prends rarement une veste, pour ne pas dire jamais. Faut savoir se contenter de ce que l'on peut avoir, dans ce domaine. Ainsi, on ne risque aucun déboire. Ah mon Ex! L'image de sa bite révoltée se fige dans mon crâne. J'en pleurerais presque tant elle me manque. Elle m'enivrait, elle me grisait, elle me portait aux paradis de la luxure. Je ferme les yeux afin de mieux savourer ce souvenir. Il ne manquait pas d'appétit, le gourmand. Chaque soir il m'honorait de ses assauts impudiques. Je les acceptais avec gratitude. Cette assiduité ne cessait jamais, même lorsqu'il me trompait, une de ses activités favorites par excellence. Toujours la queue raide, prête à me sodomiser à bite abattue! Et elle y allait la colérique! Il me faut arrêter ce retour sur le passé. Pour cela, il n'est qu'à me rappeler combien Monsieur Ex exigeait en échange de son affection, tant est qu'affection il puisse éprouver envers un de ses semblables. Le salaud m'en a fait voir de toutes les couleurs! Enfin, j'en suis sorti sans trop de bobo, et c'est là l'essentiel.

Je suis fatigué, mes pieds demandent un repos mérité. Je décide de rentrer. Auparavant, j'effectue une virée pédestre dans le parc voisin, histoire de lorgner les passants ou ce qu'il en reste. Décidément, la chance ne me sourit pas: jour sans. Je me rattrais demain, avec le joli cœur trouvé dans le métro. Pas une seconde je doute de ce rendez-vous. D'un coup, il me souvient mon copain Armand. Retour à la boîte où je le trouve languissant, sur un tabouret du bar, verre d'alcool en main. Le chérubin est complètement bourré. Pour la baise, je suis de la revue! Avec gentillesse, douceur, persuasion, j'arrive à le sortir de son ivrognerie accidentelle. Je le ramène chez lui où je le couche puis le quitte après un bisou sur sa bite, accompagné d'une petite léchouille sur le gland tout sec.

*****

Victor, il s'appelle Victor! Je reviens sur ma première impression de la veille. Finie la timidité, balayée le côté discret! Le mec fréquente le caïd, le costaud, celui qui en a, comme on dit. Il fait partie de la bande de loubards que j'ai croisée dans le métro. Sa relative tranquillité résultait tout bonnement d'une prise de substance illégale, selon les termes employés par les juristes. Aujourd'hui, la bête agit sans artifice. Sous son aspect un peu malingre, il cache une force insoupçonnée. Un paquet de nerfs le Monsieur! Mes yeux s'écarquillent en apercevant la poitrine soyeuse à souhait, tout comme bras et jambes. Mais la plus grande surprise émane de la queue hors proportions. Et je vais me la bouffer toute entière! J'avale ma salive tant mon désir de happer l'engin s'empare de ma personne. Il sent le rut. Je crois que mes fesses n'auront plus rien à réclamer, une fois la séance de baise achevée. Je m'apprête à le gratifier d'une pipe en guise d'entrée en matière. Mais il ne l'entend pas ainsi. Il exige autre chose en me tendant son cul, fort tentant au demeurant. Il me gueule à plusieurs reprises des "baise-moi, vas-y baise-moi!" Vos désirs sont des ordres, jeune homme! Je me désape, vite fait, bien fait. La vue des deux hémisphères ainsi présentés déclenche une réaction du côté de mon bas-ventre. Mes 19cm se déploient avec grâce, découvrant un gland violacé qui perle déjà. Je pose la chose au bord de l'anus que je taquine du bout de mon gland. Mes mains parcourent ce corps de petit mec dur à cuire. Il s'inquiète de savoir si je vais revêtir le latex protecteur. T'inquiète, mon bon, pas question de détruire un aussi beau service à baise. Je le rassure. Il admire ma dextérité: en quelques secondes, ma bite est sous couvert. Un peu de graissage afin de permettre un pistonnage indolore et j'entre dans les entrailles palpitantes de désir. Un râle de plaisir accueille cette intromission. Dire que c'est bon me paraît bien faible. Baiser c'est un délice! Lentement, profondément, j'encule mon Victor qui en demande encore et encore. Il n'aime pas, il déguste, il s'en repaît. Tout en le besognant à loisir, je revois son impressionnante queue. Je l'imagine se faufilant entre mes deux fesses, me tarabustant le fion. Tout en m'appliquant à lui titiller la prostate, je lui fais part de mon petit fantasme. Il maugrée un "t'en fais pas, mec, t'auras ton compte! ". Voilà qui est prometteur et me donne du cœur à l'ouvrage, si besoin était. Je redouble d'ardeur tout en prenant soin de ne pas gicler. Ce serait vraiment trop con de jouir si vite. Les injonctions ordurières de mon partenaire m'excitent tant et plus. Je me donne à fond, je vais au fond. Rien n'est meilleur dans la vie qu'une bonne séance de jambes en l'air. Nous en faisons l'expérience, une fois de plus. On ne s'en lasse jamais! On se croit inépuisable, inépuisé, tant on aimerait renouveler les exploits sexuels, les prolonger, les améliorer, les diviniser presque. Je tiens, entre mes mains, une paire de fesses qui pensent comme moi. Le mec, à qui elles appartiennent, se félicite de la bourre que je lui fais subir. Il m'invective de qualificatifs porno. J'ahane, je souffle, j'enfonce, je bourre, je débourre, j'enfonce de nouveau. Ça glisse à merveille. Le trou, bien dilaté, bien huilé, caresse ma bite toute émoustillée. Le temps de s'apprécier d'une façon autre se présente. Victor comprend, heureux de cet intermède. Sa bouche s'accapare de la mienne. Ses lèvres enveloppent les miennes. Sa langue vient chatouiller la mienne. Je devine ses mains folâtrer vers mes couilles qu'elles entourent avant de les faire rouler entre leurs doigts. Je suis un fana de la caresse! Lui aussi, apparemment. Je lui rends la politesse, non sans omettre de fourrer un ou deux doigts dans son cul afin de lui rappeler les minutes précédentes. Il tortille du croupion, en guise de remerciement. Nous ne parlons pas, n'émettons aucun son. Notre baiser nous en empêche. Il prend le relais en ce qui concerne le doigté anal en honorant mon anus de quelques phalanges. J'ai trop envie de son chibre, le lui fais savoir promptement. Pas bête ce garçon qui obtempère dans la seconde en habillant sa merveilleuse matraque et en la glissant dans mon tréfonds. Instants inoubliables que ceux durant lesquels on serre entre ses fesses une bite alerte, vivante, frétillante. Il s'agite, se tortille, se trémousse. Je le sens en moi, j'en bave de plaisir. Il pousse quelques "han" afin de scander sa rythmique de baise. Vas-y mon grand, je t'offre mon cul avec la plus grande joie pour notre bonheur à nous deux. Il en profite, j'en profite. Ce pistonnage en règle m'oblige à éjaculer. Moment délicieux où l'on oublie tout, où plus rien ne nous atteint, ni bien, ni mal, ni joie, ni peine. Corps et esprit jouissent à l'unisson, plus rien d'autre n'existe. Légèrement remis de cette apothéose, je participe de mon mieux aux instants identiques que vit mon partenaire. Ses jets de foutre s'accompagnent de plusieurs petites morsures dans mon dos. La jambe flageolante, nous nous affalons sur la moquette, lui sa bite toujours en moi. Caresses, baisers, composent ce repos. Vient l'heure où l'envie de sucer la queue de Victor m'obsède. Je le repousse afin de la sortir de moi, me retourne. Il s'est endormi. Je regarde l'objet de mes désirs, petite chose rabougrie qui ne demande qu'à grandir de nouveau. J'enlève la capote pleine, la dépose dans un cendrier. Je procède à un nettoyage délicat de la pine au repos: pas question d'avaler ne serait-ce qu'une goutte du sperme d'un mec inconnu. Cette occupation provoque la réaction attendue: la queue grossit. Enfin, je vais savourer cette chair si tentante! Et je ne m'en prive pas. Je fournis le maximum d'efforts afin de pouvoir enfourner le plus long morceau possible. Je mouille cette bite vénérée, je la pompe, je la lèche, je la suce, je l'engloutis, je l'ingurgite, je la régurgite. Je lui taille une pipe, en somme. Victor ouvre un œil, soupire d'aise, m'accompagne d'un balancement du bassin. Bientôt, il se positionne de façon à présenter ses lèvres face à mon pénis qu'il gobe voracement. Je l'entends s'adonner gloutonnement à une fellation sur ma personne. J'en frissonne. Nous nous dévouons sans faillir à cette tâche ô combien exaltante! Les élancements annonciateurs de foutre nous obligent à mettre un terme à nos succions respectives. Victor se retourne, fier de me présenter son cul que je lèche énergiquement. Quelques instants plus tard, sa rosette est là, à ma disposition. Re-capote, et hardi petits gars! Mon braquemart de nouveau bien au chaud congratule cet anus généreusement accueillant. Seconde fournée de giclées exécutée dans une atmosphère de grognements sourds.
Satisfaits de nous deux, nos corps enlacés se reposent. Nous sommes biens, détendus, comblés. Victor, sa tête contre mon cou, respire calmement, une main posée sur ma bite. Paisible, il dort. Fragile, il se laisse aller contre moi. Un dur à cuire aux énormes besoins d'affection, ce mec-là! J'en souris.

*****

Bien qu'étant un outil indispensable dans notre monde moderne, je n'en déteste pas moins le téléphone. Cet engin sonne toujours au moment le moins propice. Mais son plus grand défaut reste de vous éloigner physiquement dans un premier temps, puis sentimentalement dans un second temps, des gens que vous aimez. On prend très vite cette habitude de téléphoner afin d'avoir des nouvelles. Cela évite, trop souvent, de rendre une visite. Peu à peu, les coups de fil s'espacent. On devine aisément la suite. Dans d'autres cas, le téléphone est un moyen de satisfaction pour les bavards n'ayant rien à dire. Ces agglutinés du bigophone vous rasent à longueur de journée, pour des fadaises. Poli comme je suis, il m'est difficile de raccrocher sans l'accord de mon interlocuteur. Et leur faire dire "au revoir" est une tâche ardue. Pour moi, téléphone équivaut à urgence, sans plus, sauf, bien entendu, en ce qui concerne les intimes qui vivent éloignés les uns des autres. Quoique, dans ces cas là, je préfère écrire. Sans compter la nouveauté hyper énervante: le démarchage commerciale téléphonique que j'assimile volontiers à du harcèlement. Tout ça pour exprimer mon froncement de sourcils du moment en entendant le grelot manifester. Monsieur Ex s'exprime selon sa coutume: autoritaire, directe. Il annonce sa venue immédiate. Cela ne souffre aucune contestation de ma part, bien évidemment. Il se croit toujours au bon temps où je me soumettais à lui corps et âme. Il convient de lui montrer les changements intervenus depuis notre rupture. Je lui annonce un départ imminent pour cause de boulot. Impossible de le recevoir, j'ai autre chose de plus intéressant à faire. Voilà le message que je lui délivre, non sans quelque sentiment de plaisir. Le tyran hésite. La belle assurance s'envole. Il bredouille un ou deux mots inintelligibles et raccroche. Comme beaucoup de fiers-à-bras, il se dégonfle au premier signe de rebuffade. Sitôt le déclic entendu, le regret vient titiller mon cerveau. Pourquoi ne pas avoir accepté de le recevoir? Après tout, je ne l'aime plus, tout au moins je le crois. Mon moi caché vient à mon secours. Comme il me connaît bien. Si j'avais accepté cette visite, je tombais une fois de plus dans le piège de ce démon. C'est qu'il ne manque pas d'atouts, le monstre! Rien que d'y penser, j'en ai la queue toute raide. Je dois axer mes idées sur un tout autre sujet. Victor, par exemple. Quelle nuit dans ses bras! Ou plutôt, non. Quelle nuit dans mes bras. S'il ne me mignotait pas, il dormait tête sur ma poitrine, mon bras autour de lui, comme pour le protéger. Il est reparti au petit matin, sa bande de copains devant faire une virée motorisée prévue de longue date. Promis, il reviendra lors de son prochain repos, début semaine prochaine.

Cette fois-ci, la sonnette de l'interphone demande toute mon attention. Je réfléchis. Monsieur Ex insisterait-il, furieux de ma résistance? Comment le savoir lorsqu'on habite au 2ème étage avec vue impossible sur l'entrée du bâtiment? Je ne bouge pas. Re-sonnerie. Ne pas répondre pourrait être une ânerie s'il s'agissait d'un ami, d'une urgence quelconque. Je décroche. Armand s'annonce. Ce n'est pas dans ces habitudes de venir sans avoir, au préalable, prévenu par téléphone. Deux minutes plus tard, j'ouvre la porte à un mec tout penaud, la gueule de bois en prime. Le pauvret pleurniche des excuses, bredouille ses peines momentanées. J'éprouve une grande affection pour ce gars. Nous baisons de temps à autres, si l'on ne trouve rien ailleurs. Non pas que nous ne nous plaisions pas, que nous nous considérions comme roue de secours, loin de là! Parfois, même, il nous arrive de regretter de ne pas tomber amoureux l'un de l'autre. Sans être le parfait spécimen de la race mâle, Armand n'en est pas moins très viril, plus que moi même. Certes, son système pileux manque de générosité, ses pectoraux d'ampleur. Mais son allure vive, son regard souriant et intelligent, sa passion pour tout ce qui touche à l'art, aux arts, son intérêt pour l'autre quel qu'il soit, m'attirent. Alors quelle peut bien être la raison qui nous empêche de connaître le grand amour ensemble? Nous en avons discuté. Il éprouve à mon égard des sentiments identiques aux miens pour lui, bien que les causes diffèrent. Bon revenons-en à mon Armand du moment, à la mine piteuse. Mais c'est qu'il larmoie, le très cher. Deux gros véritables bisous sur ses joues humides viennent lui rappeler qu'il est en visite chez son meilleur ami. Il tente un sourire timide mais que je veux encourageant. Le voir ainsi, tout fragile, tout vacillant m'émeut plus que de raison. Je le prends dans mes bras, l'entraîne dans ma chambre où je l'allonge sur le lit. Il se laisse faire, le gredin. Eh bien non! Il renifle, m'assure ne pas avoir envie. Mon amour-propre blessé, je lui rétorque que tel n'était pas mon but, menteur que je suis. Son gros chagrin s'estompe. Armand vient de passer sa première gueule de bois, contre-coup de sa première cuite prise la veille. Il restera la journée à me tenir compagnie, comme souvent le dimanche. Mais qu'est-ce qui a bien pu motiver ce besoin d'alcool? Motus sur le sujet, il ne veut rien dire. Tout venant en son temps, je patienterai. Cependant j'aimerais m'épancher d'une autre manière. La nuit avec Victor, bien que fort mouvementée, ne m'a pas complètement assouvi. Mes sens, loin d'être apaisés, réclament plus de prouesses. Toutes choses que je m'évertue à faire entendre à mon visiteur qui, après une bonne sieste et des soins appropriés, me concède son corps. Je me jette sur lui avec voracité, à croire que je n'ai pas baisé depuis des mois. En réalité, je compte revivre avec lui le vécu en compagnie de Victor. Ma déception est grande. Si Armand cède à mes avances, son esprit ne suit pas. Il se laisse aller sans participer. Tout juste s'il bandouille. Rageur, je l'abandonne à poil sur le lit, me rend dans la salle de bain ou je pratique une masturbation vengeresse. En vérité, je ne prends quasiment aucun plaisir, mes besoins ne sont pas satisfaits. Dépité, je regagne la chambre où mon copain dort le plus paisiblement du monde. Je me rends compte d'une chose: jamais nous n'avons connu pareille situation, lui et moi. Nos rencontres se déroulaient dans la joie, l'amusement. Aujourd'hui, rien de tel. Armand vient vers moi afin de se soulager mentalement. Quelque chose ne va pas, chez lui. Il a besoin d'aide et non de baise comme cela était par le passé. Je dois me calmer, l'écouter. Depuis son arrivée, je ne lui ai montré qu'un mec lubrique ayant pour seul but de coucher avec lui. L'amitié, c'est comme le mariage: pour le meilleur et pour le pire. Allons nous rhabiller et préparer un bon dîner.

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Mine renfrognée oblige afin de conserver son aspect de dur à cuire, Victor entre dans l'appartement tout en ôtant son blouson. Foin de politesses verbales! Vivent les politesses gestuelles! Ses mains plaquent mes fesses, ses lèvres plaquent les miennes, son corps plaque le mien. La connexion s'établit. Les retrouvailles n'en sont pas puisque nous avons la sensation de ne nous être jamais séparés. Pourtant nous soupirons après toute cette semaine passée loin l'un de l'autre et estimée perdue. Contradiction des sentiments que tu nous compliques la vie! Mon visiteur manifeste son besoin de se sustenter. Il meurt de faim! Qu'à cela ne tienne, tout est prévu pour le ramener à la vie! La réanimation s'effectue dans les meilleures conditions possibles. En vérité, le mourant se portait fort bien, juste une légère faiblesse matinale passagère due à un manque de calories pris au petit déjeuner.
Je suis là, béat d'admiration, fourchette en l'air, occupé à contempler mon invité, bouche bée, tant mon bonheur est grand de le voir assis en face de moi. Serais-je déjà amoureux? Non! Je le trouve bandant à souhait, sans plus. Hypocrite, va! Tu baves rien qu'en le regardant! Bon, d'accord! J'en pince bien un peu beaucoup pour le Victor. Au-delà serait de l'exagération. Je chipote uniquement pour me cacher que je l'ai dans la peau, le mec. Il m'observe en douce, les mâchoires en action, l'œil relativement aimable. Entre deux bouchées il s'enquiert de mon problème. Rien répondis-je! Je songeais à mon boulot. Il ne me croit pas, c'est visible. Tant pis! Je ne lui dirai pas que j'étudiais mes sentiments envers lui. Il serait bien trop content de l'intérêt que je lui porte. Au fait, s'en doute-t-il? En général, mon visage exprime mon ressenti. Non, apparemment il n'est qu'intéressé par son assiette. Je grignote sans conviction, ne reconnaissant aucune saveur tant mon attention se trouve ailleurs. Voilà maintenant que j'imagine sa bite folâtrer aux environs de mon cul. Pas le moment! Je ne vais pas me lever avec une trique d'enfer. Il comprendrait de suite mon désintérêt pour la pitance. Il choisit cet instant pour m'annoncer son départ imminent. Il voulait juste me revoir un moment, histoire d'être ensemble le temps d'un repas, afin de mieux faire connaissance. Et vlan! Du coup, ma bite se racornit, se rabougrit, tisse, honteuse de s'être manifestée de façon aussi inopinée. Toutefois, le café avalé, l'oiseau ne s'envole pas de suite. Il prend quelques minutes aux fins de câlineries plus ou moins précises. Que c'est bon de le sentir tout contre moi, de le respirer, de l'aspirer. Il apprécie ces gâteries au point de le mentionner entre deux pelles magistrales. Pas le temps de lui répondre tant je suis occupé à savourer sa bouche, ses caresses. Après un ultime baiser, il s'en va tout en me jetant un merci pour le déjeuner.

Les corvées ménagères d'après repas achevées, je me retrouve comme un con. Bien sûr, je râle ferme. S'il compte me prendre pour un restaurant, il se goure, le joli Monsieur! Je ne vais certainement pas l'attendre toute une semaine afin de pouvoir l'admirer se bâfrer le lundi midi et me contenter de deux ou trois papouilles vite fait bien fait. Dès sa prochaine visite, les choses seront précisées. Je m'entête sur cette idée que c'est un pique assiette!
L'après-midi sera long. J'avais prévu une partie monumentale de jambes en l'air et je me retrouve bite en effervescence sans avoir rien pour la satisfaire, si ce n'est ma bonne main courageuse. Un envol en solitaire ne m'enchante guère. Je demande plus. Un petit tour dans les bois devrait m'apporter réconfort et consolation.


À suivre …