La Vie De Martin - 07
Chapitre 7 : Laisser son passé derrière soi
Nous sommes les deux nus dans le lit encore humides de notre douche matinale. Je suis assis tandis quil est allongé entre mes jambes. Je lui coiffe ses cheveux devenus plus longs tout en profitant en silence de la présence de chacun. Je me sens parfaitement bien après mes aveux de la nuit et une nouvelle étape vient dêtre franchie. Je sens néanmoins quAntoine nest pas si apaisé que ça. Je nai pas accès à son visage pour voir ses traits. Je me tente à le questionner :
« Tu te sens bien ? »
« Oui oui pourquoi ? »
Je sens dans sa voix une certaine intonation qui me confirme mon intuition. Jenlève mes mains de ses cheveux pour les placer sur son torse et lenlacer. Je lui réponds :
« Antoine, je sais que quelque chose ne va pas. Je ne te forcerai pas à en parler mais sache que je suis là pour toi si besoin. »
Il réplique un simple « merci » perdu dans son soupir. Le silence revient et je replace mes mains dans ses cheveux comme avant. Les minutes passent et, au bout dun certain temps, Antoine brise le silence :
« Comment tu as assumé ton homosexualité envers ceux qui tont toujours connu hétéro ? »
Sa question est trop sérieuse pour être répondue à la légère. Je savais quelle viendrait un jour car je suis sa première relation homosexuelle et quaprès sa propre acceptation, il allait penser à celle des autres. Lofficialisation hier a sûrement dû le bousculer un peu plus. Je le décolle de moi afin de me placer de manière à pouvoir le regarder dans les yeux. Une fois nos regards ancrés lun dans lautre, je remarque lanxiété qui émane de lhomme que jaime. Je respire profondément et commence à lui répondre :
« Jai grandi en sachant que jaimais les gars et ça a toujours été compliqué pour moi dévoluer dans ce monde. Jai dû me cacher, me punir dêtre différent et jai tenté dêtre « normal ».
Antoine mécoute avec attention et réfléchit à mes mots. Il me demande alors la réaction des potes du lycée. Je rigole et réplique :
« Mais quest-ce que jen ai à faire de leur opinion ? Ils ne vivent pas avec moi. Dailleurs la plupart ne le savent pas mais le supposent
Antoine quand je te parlais dofficialisation, le fait que lon se considère entre nous comme un couple en est une. Tu nes pas obligé de lafficher nulle part et à toi de savoir si tu veux le dire ou non. Je ne te forcerai jamais à rien et on prendra le temps quil faudra. Après concrètement, tu es dans une ville nouvelle où personne ne te connait et tu as la chance de te présenter sans artifice, les gens taccepteront comme ça
Et pour tes parents, tu le feras quand tu te sentiras. Mais garde en tête que tu nes redevable de personne concernant ta sexualité. »
Je viens lembrasser et le regarder amoureusement. Il a un geste de recul et me questionne :
« Et Julien ? Tu crois quil le sait ? »
Jexplose de rire sans retenue. Jai du mal à reprendre ma respiration mais je le fais pour lui répondre.
« Antoine, tes si naïf ? Julien est au courant depuis la fois où il sest réveillé dans ma chambre en vacances. Il sait les sentiments que jai éprouvé pour toi et ce nest pas pour rien quil ta fait venir dans ma chambre quand tu es arrivé en août.
Antoine avoue quil est un peu trop naïf sur le coup mais se sent rassuré que ça ne pose aucun problème à Julien. Je me lève pour aller boire un verre quand mon portable vibre. Cest un message de Karim qui minvite à son anniversaire. Il mexplique quil voudrait bien me voir mais quil préfère me prévenir quil y aura Samir. Il précise quil ny a pas que sa bande et que les gars ont avoué que je leur manque et quils ont été cons de prendre parti pour Samir.
Je lui demande un petit temps pour réfléchir et lui donne une réponse dans la semaine. Antoine voit mon état de préoccupation et me demande ce quil se passe. Je lui explique et il me dit que ce serait bien que jy aille pour Karim et que si je veux il peut maccompagner. Je le stoppe directement sur sa dernière proposition car je ne veux pas assister à un nouveau combat de coqs.
***
La semaine est passée et jai finalement accepté de me rendre chez Karim. Je me dis quil y aura assez de personnes pour léviter. On nest pas obligé de se calculer. Jentre dans son appartement et lui saute dans les bras pour lui souhaiter un bon anniversaire et lui donner un cadeau. Il me fait ensuite aller dans le salon où je retrouve tous ses potes. Il y a déjà une quinzaine de personnes. Je dois être dans les derniers et javais calculé ça en sachant que sa bande arriverait en premier. Je naurai donc pas besoin de trop le voir. Mis-à-part sa bande, je ne connais pas les autres et vient me présenter. Jarrive inévitablement face à Samir. Il a laissé pousser ses cheveux sur le dessus et ça lui va plutôt bien. Je lui dis bonjour en lui serrant la main car je ne suis pas un connard et je le regarde me sourire.
La soirée est bien entamée et les gars sont venus chacun leur tour sexcuser de leur comportement passé face à moi.
Il est 4h30 du matin et la fête se termine doucement. Il ne reste plus que la bande qui a décidé de dormir ici. Jai dit à Karim que jenvisagerais sur le moment. Vu lheure, je ne me vois pas appeler Antoine pour lui de venir me chercher en voiture. Jaurais pu aussi aller chez moi mais jai oublié les clés chez Antoine et ça ne le fait pas si jappelle Julien à cette heure-là. Jai donc décidé de rester.
On est presque prêt à aller se coucher quand Samir apparait et me demande sil peut me parler. Jaccepte et le suis sur le balcon afin dêtre tranquille. On met nos vestes car il commence à faire froid avec lhiver en approche. Il sallume un joint et men propose mais je refuse. Je nai pas particulièrement envie de lui parler mais je ne suis pas réfractaire à écouter ce quil a à me dire. Il tire sur son joint et après avoir avalé la fumée, il commence à parler :
« Je suis désolé Antoine pour ce que je tai fait. Je sais que tu ne voudras pas me pardonner mais je voulais mexcuser. Jai été con et ne tai pas fait confiance là où jaurais dû. »
Ses excuses me touchent car je vois quil a enfin compris que coucher avec un gars parce que je réfléchis trop longtemps nétait pas la bonne option. Je commence alors à lui dire que jaccepte ses excuses et que je le pardonne en même temps. Je lui explique que si cela est arrivé, cest pour une raison et que cela aurait peut-être été une erreur de se pacser. On discute dans le plus grand des calmes et cest la première fois depuis notre rupture que ça nous arrive.
Je lécoute parler et raconter comment il a vécu la rupture et je sais que certains passages sont mensongers comme celui du fait quil ne couche plus avec le mec alors quun des potes me la confirmé ce soir.
Cela ne dure pas plus de deux secondes avant que je le repousse et lui demande ce quil fait. Je commence à sentir la rage monter tandis quil commence à me dire de revenir et de recommencer avec lui. Il dit maimer et ne penser quà moi et quil nest rien sans moi. Je suis énervé et toute cette discussion et ce « baiser » me font prendre conscience que je nai plus aucun sentiment pour lui. Je le regarde fixement et le répond sèchement :
« Doù tu membrasses comme ça ? Tas toujours été égoïste enfaite ! Tu tes même pas demandé si javais un nouveau copain avant de membrasser. »
Samir se fige et me regarde les yeux perdus. Je savais que jallais provoquer quelque chose en lui et javais besoin de le signifier pour montrer que jétais passé à autre chose. Il me reprend ses esprits et me dit :
« Je savais bien que tu tapais lautre qui a joué aux chevaliers à ton anniversaire ! »
Lentendre insulter Antoine de la sorte me met hors de moi :
« Ferme ta gueule et parles pas dAntoine comme ça. Il a toujours été un de mes soutiens et ne ma jamais vu comme son objet mais comme un prolongement de lui-même. Tomber amoureux de lui est la plus belle chose qui me soit arrivée et jignore aujourdhui comment jai pu autant souffrir de notre rupture. Tu ne méritais pas que je sois aussi mal car avec du recul, notre relation étouffait de ton égoïsme. Je nattends plus rien de toi et même si je tai aimé pendant toute notre relation, il ny aura plus de futur. Alors oublie moi. »
Mon ton est devenu plus fort et Karim débarque sur le balcon alerté par ma voix. Il demande ce quil y a. Je me retourne et lui dis que ce gars ma embrassé en pensant que jen ai encore à faire de sa gueule. Je viens ensuite le prendre dans mes bras et lui dire que je men vais car je ne peux pas rester ici avec Samir dans la même pièce. Je prends alors mes affaires et trace en disant aurevoir à ceux encore éveillé.
***
Réveillé par mon appel, Antoine arrive avec sa voiture devant limmeuble. Le temps quil se lève et débarque, mon énervement ne sest pas réellement calmé et je repense à ce baiser et mon envie de le lancer par-dessus le balcon.
Je rentre dans la voiture et regarde la tête encore endormie de mon gars qui me demande ce quil sest passé pour que je lappelle à 5h. Je suis encore énervé et ne me vois pas rentrer tout de suite. Je lui demande daller en direction de la mer. Il écoute sans broncher et voit quil naura pas de réponse de suite à sa question.
La voiture trace en direction de la mer et je suis en ébullition. Comment jai pu faire confiance à ce gars ? Pourquoi je ne lai pas frappé ? Pourquoi je suis resté tant de temps avec ce connard ? Jen viens à me faire des remarques à voix haute à me dire que je suis con. Je me rends compte que ses excuses navaient que pour but de me récupérer et quil nen pensait rien. Je minsulte en me disant naïf de lavoir cru et de lui avoir accordé ce temps de parole.
Antoine a saisi depuis le départ que mon problème vient de Samir mais il était compliqué pour lui de se concentrer sur sa conduite et sur mon état. Il me laisse donc dans mes pensées assassines le temps du trajet et lorsque lon arrive sur la plage, la nuit laisse peu à peu place à laube. On est seul et il me prend dans ses bras avant de me demander de tout lui raconter.
Je commence alors à sortir toutes les insultes du monde en parlant de la scène et je le regarde attentif. Il me laisse mexprimer et lorsque jai fini, il sapproche de moi et prend mes mains dans les siennes. Il me pose alors une seule question :
« Cest qui que tu aimes ? Lui ou moi ? »
Je le regarde, perturbé de sa question et répond limite par un air insultant.
« Ben toi ! Jen ai rien à foutre de sa gueule ! Je ne sais pas pourquoi je suis allé avec. »
Antoine se rapproche un peu plus pour que jarrête de parler et continue :
« Tu as vécu ce que tu devais vivre. Il fait partie de ton passé et il a tenté désespérément de te récupérer. Tu es prêt à vivre ton présent en acceptant ton passé ? »
« Oui, je crois. »
« Alors perds pas ton énergie avec cette histoire de baiser volé et profites de ce qui tentoure dans le présent. Tu es tellement dans cette histoire que tu nas pas vu que tu nous as emmené sur une plage déserte où lon va pouvoir regarder le lever de soleil. »
Il me décolle pour me montrer ce qui nous entoure.
« Ça cest ton présent. Samir cest ton passé. Détache-toi définitivement de lui et vis pleinement le moment présent. Tu peux pas revenir sur tes choix passés mais tu peux décider comment appréhender ton présent. Alors maintenant je te laisse deux options, celui de continuer à repenser à tes choix de mecs désastreux ou celui de profiter avec moi ce moment magique. »
Ses paroles me calment instantanément et mamène à prendre conscience de létat dans lequel je me suis mis. Il est vrai que ma réaction est incompréhensible. Au fond, jétais énervé de ce baiser car je ne voulais pas et me sentais traitre face à ma relation avec Antoine. Le voir dans ce calme surprenant me permet de relativiser et de prendre ses conseils. Je regarde autour de moi et voit les plages, la mer calme et le ciel qui séclaircit petit à petit. Je pose à nouveau mon regard sur Antoine, plus amoureux que jamais.
« Cest avec toi que je veux être. Merci. Tu ne men veux pas ? »
« Il ny a que toi qui doit te pardonner, mon amour »
Je mapproche et lembrasse. Notre étreinte nous permet de nous réchauffer un peu car il fait froid. Il me propose de retourner dans la voiture et de se poser au chaud en attendant le lever de soleil. Une fois dans la voiture, je le regarde et lui dit :
« Et toi fais attention quand tu me dis que je fais des choix de mecs désastreux parce que je te rappelle que tu es avec moi. »
« Ouais sauf que cest moi qui tai choisi en premier. »
« Mais nimporte quoi. »
« Qui cest qui sest assis sur tes genoux en premier ? »
« Et qui cest qui a passé toute la journée à te mater avant ça ? »
« Je le savais que tu me matais ! Je voulais vérifier ça en me mettant sur tes genoux. »
« Et tu tes fait prendre au piège tout seul parce que tu pensais pas que ça te plairait autant. Donc, à ce moment-là tu ne mavais pas encore choisi. »
« Okey tas gagné. Mais saches que cest le plus beau piège quon mait tendu. »
Nos sourires nostalgiques de cette rencontre il y a plus dun an trahissent notre amour réciproque. Nous nous embrassons langoureusement en se caressant comme lon peut étant donné quon est dans la voiture.
« Finalement, sil ne tavait pas embrassé, on ne serait pas là à attendre un lever de soleil devant la mer »
« Oui ben ça va trouve lui pas des excuses non plus. »
Je le regarde rigoler en sachant que sa taquinerie allait me piquer un peu. Il revient tout sourire prendre mon visage dans sa main gauche et déposer un baiser en assurant que les siens valent bien plus. Je le taquine en lui disant quil nen sait rien mais ça ne marche pas, il sait déjà que je laime éperdument.
Le soleil commence à se lever et je le fais remarquer à Antoine. Il vient alors membrasser et me dit de profiter. Je ne comprends pas son besoin de me dire ça jusquà ce quil déboutonne mon pantalon et sort ma queue encore endormie. Il la prend de suite dans sa bouche et je commence à lui demander sil est sérieux. Au lieu de me répondre, il place sa main sur ma bouche comme pour me dire de me taire. Je me relaxe donc et regarde le jour se lever alors que mon gars me suce dans la voiture.
Elle est maintenant totalement dressée et il la masturbe par moment tout en léchant le gland. Japprécie le moment et ne sait plus trop où focaliser mon attention. Ma main vient se glisser sous son jogging pour avoir accès à ses fesses et je ferme les yeux pour profiter. Jaimerais bien lenculer maintenant mais des gens commencent à passer pour faire du sport et on serait trop repérable. Dailleurs un mec qui est passé trop près nous a capté et son sourire a trahit son excitation. Je finis par ne plus en pouvoir et je jouis dans sa bouche. Malgré la fatigue qui suit lorgasme, je ne me vois pas le laisser sans retour et le relève pour sortir sa queue de son jogging et le sucer à mon tour.
Une fois libéré de nos pulsions sexuelles, je déclare avoir une faim énorme. Il me propose de sarrêter dans une boulangerie avant de rentrer puis de passer la journée à faire des bêtises.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!