La Vie De Martin - 08
Chapitre 8 : Un pas en avant, un pas de géant
Les semaines passent et se ressemblent plus ou moins. Mon amour pour Antoine ne fait que se renforcer et je ne ressens plus aucune pression. Mon pétage de câble sur la plage semble avoir eu lieu une éternité et les fois où jai revu Samir, je nai plus ressenti aucune émotion. Ni de haine, ni de dégoût. Rien. Comme si je regardais un passage de mon passé qui ma amené à être ce que je suis aujourdhui. Jai passé les fêtes de Noël avec Antoine car il ne souhaitait pas rentrer en Bourgogne pour profiter de la fraicheur du sud.
On est à la mi-janvier et je suis chez moi avec Julien, Coralie et Antoine. On se fait un repas tranquille lorsque Julien arrête la conversation pour annoncer un événement. Nous nous arrêtons tous de manger et je le vois regarder Coralie. Elle le regarde amoureusement avant de sadresser à nous :
« Julien et moi on va être parents ».
Je suis sous le choc et Antoine bondit sur sa chaise.
« Quoi ? Toi, Julien, papa ? Mais au lycée tu disais ne jamais vouloir de mioches ! »
Julien sourit et réplique :
« Toi, Antoine, gay ? Mais au lycée tu disais ne jamais pouvoir coucher avec un gars ! Il ny a que les cons qui ne changent pas davis. Et quand je vois Coralie, je nai plus aucune peur délever un avec elle. »
Il la regarde dun regard tellement amoureux. Je me fais la réflexion de vouloir quelquun qui me regarde comme ça avant de me souvenir quil y a déjà Antoine pour me regarder aussi intensément. Je me lève pour les féliciter et lever mon verre en leur honneur.
***
Le lendemain soir, je vais pour rejoindre lappartement dAntoine afin de passer la nuit chez lui. En chemin, je repense à lannonce de Julien. Sils vont avoir un bébé, ils vont avoir besoin dune chambre et je nai plus ma place. Ils pourraient emménager ailleurs mais dans tous les cas, je ne pourrai pas rester seul avec le prix du loyer.
Jarrive chez Antoine et frappe. Je lentends crier que cest ouvert et entre. Il semble au téléphone et parle assez froidement. Je vais me poser sur le canapé en ayant croisé son regard énervé depuis la chambre. Je ne sais pas ce quil se passe mais ça na pas lair joyeux. Il finit sa conversation. Je le suppose car jentends quelque chose voler, son portable sûrement, ajouté à un hurlement de colère. Je ne lai jamais vu comme ça. Je ne sais pas comment réagir.
Au bout de quelques minutes où je ne le vois pas venir, je me risque à aller dans la chambre. Je le retrouve sur le lit, assis, de dos. Je sens toute sa colère dans la chambre et peine à avancer vers lui. Je lui demande si ça va. Il me répond froidement « Non. ». Je viens par derrière lui et me pose contre son dos et lenlace de mes bras. Je lui demande sil veut me parler.
Il se lève soudainement en faisant virevolter mes bras. Pris par surprise, je me retrouve projeter à larrière sur le dos. Je me redresse sur le lit et le regarde sénerver à nouveau. Il rumine et tourne dans la chambre. Je ne lai clairement jamais vu comme ça et il me ferait limite peur. Je ne sais pas comment réagir et reste muet sur le lit. Finalement, il commence à parler sans me regarder :
« Jai envie de tout péter. La proprio a appelé et ma dit que son appartement a été incendié et quelle se voit dans lobligation de venir vivre ici. Elle respectera les délais de préavis mais je devrai men aller après ça. Puis mes parents mont appelé directement après pour me dire quils ont appris que jétais avec toi. »
Je reste stoïque sur le lit. Je redoutais le moment où il aurait à lannoncer à ses parents car, les connaissant un peu, je sais quils ne sont pas les plus ouverts desprit. Alors lapprendre par quelquun dautre que leur fils doit être encore pire.
« Quelquun a balancé que jétais avec toi ! Mais qui ? Cest un de la bande de sûr car peu le savent. Ils mont insulté de tous les noms et mon père disait que jai été perverti par toi et quil savait que je ne devais pas trainer avec des cas sociaux dans ton genre. (Je sais quil fait référence à ma famille et à ce que jai subi adolescent). Ils mont dit que jétais un menteur et quil avait honte de moi et honte deux même davoir un comme moi. »
Je le vois prêt à exploser. Antoine nest pas du genre à évacuer non plus par les pleurs et je vois que la colère est son seul moyen dévacuation pour le moment. Le problème est quil nest à rien de dégoupiller. Je mapproche de lui et viens le prendre par le bras. Il a un geste brusque pour me repousser et me jette à nouveau sur le lit.
« Lâche moi ! Si tu nétais pas venu à ces vacances, il ny aurait jamais eu tout ça et je serais resté en Bourgogne aussi heureux que je létais avant. Jaurais jamais dû taccorder de limportance. Maintenant je suis la honte de ma famille. »
Lentendre me rejeter la faute me fait monter mais je suis conscient que je ne dois pas non plus ménerver. Ça risquerait daggraver et je sais quil réagit par peur et pas contre moi. Je prends une large respiration puis me relève à nouveau. Je ne fais pas lerreur une deuxième fois de mavancer vers lui. Je lui demande juste de me regarder et je lui dis :
« Antoine, tu penses réellement ce que tu me dis ? Tu penses vraiment quêtre avec moi est un calvaire ? »
« Je
Je ne sais pas ! Vous membrouillez trop à tous vouloir me contrôler et dicter ce que je suis ou ce que je dois être ! »
Je réplique dun ton ferme et grave :
« Antoine !! Regarde-moi ! Dans les yeux ! »
Il peine à le faire mais son regard finit par croiser le mien. Je continue :
« A quel moment je tai demandé dêtre quelquun dautre que ce que tu es.
« JAI PAS PEUR ! Je suis en colère ! »
« Tu as peur Antoine et tu es en colère contre toi-même ! Je suis passé aussi par là mais jai eu la chance de pouvoir lannoncer en personne à mes parents. Celui qui a fait ça na pas de figure mais de toutes les manières, ça ne change rien à qui tu es. »
La colère est encore très présente mais il semble se contrôler un peu plus. Je lui tends une main pour voir sil est réceptif et il tend la sienne pour la prendre. Je ne maventure pas plus. Je me contente de le regarder et de lui dire :
« Tu vis un moment compliqué car tout est remis en cause. Tes deux mondes viennent de collapser en un seul et certaines parties ne sont pas compatibles. Tu apprendras à tout reconstruire ne tinquiètes pas. Et je serai là. Mais pour moment, tu dois évacuer et la colère nest pas la solution. Pars courir, va te jeter dans leau froide de la mer mais ne restes pas ici. Je tattendrai. »
Il me regarde avec un regard désastreux. Il passe devant moi et ne moffre quune caresse furtive sur le bras. Je pars sur le canapé et je le vois apparaitre avec sa tenue de sport. Il me dit quil va courir. Je suis content de voir quil suit mon conseil. Avant quil passe la porte, je larrête. Je mapproche et lui dis :
« Antoine, saches que je serais présent dès que tu le nécessiteras
Et ne ténerves pas trop envers tes parents. Sils taiment réellement, ils apprendront à taccepter. Si ce nest pas le cas alors ne ruine pas ta vie pour les croyances de personnes qui nont pas damour à te donner. »
Il ne madresse aucun mot. Juste un regard pour me dire quil ma entendu. Il sort et ferme la porte.
***
3h que je suis devant la télé à attendre son retour. Jai du mal à me centrer car je pense constamment à Antoine en espérant quil ne lui soit rien arrivé. Jaimerais lui envoyer un message mais je me retiens.
La porte souvre enfin. Antoine arrive. Il semble fatigué mais ses énergies sont plus apaisées et je ne ressens plus de colère. Je suis content de voir quil a réussi à évacuer. Il me regarde et me sourit furtivement. Il me dit de loin quil part se doucher.
La douche terminée, il vient en jogging sur le canapé, les cheveux encore mouillés. Il arbore une mine gênée. Il sassied et pose sa main sur ma cuisse. Je le regarde et il prend une longue inspiration.
« Pardonne moi Martin. »
Ces semblent lui avoir coûté énormément dénergie. Il relève le regard vers moi et poursuit après un silence.
« Pardon de tavoir parlé comme ça. Je nai aucune excuse et tu ne mérites pas la colère et la violence que je tai envoyée. Tu ne mérites pas non plus les mots que je tai dit. Je ne les pensais pas et tu avais raison. Jai peur. »
Il a les larmes qui montent aux yeux et je viens seulement passer mon bras autour de lui. Il vient instantanément sallonger sur mes jambes et je lentends commencer à pleurer en position de ftus.
« Jai tellement peur. »
Je lui caresse la tête pour le calmer ainsi que le dos.
« Ne tinquiète pas. Je suis là. Je te pardonne pour tes gestes déplacés. »
Le silence vient ensuite envahir la pièce et il continue de pleurer en silence sur moi. Nos mains se lient et il les porte à sa joue pour me sentir. Je ressens tellement de tristesse pour lui. Je ne lai jamais vu dans aucun de ces états et japprends toujours plus à le connaître.
Au bout dun bon quart dheure, il se relève et me regarde. Il a les yeux rouges et embués. Il se rapproche et me dit :
« Comment jai pu te dire que cétait de ta faute alors que tu es la personne qui ne ma jamais autant aimé ? Je taime Martin. Du genre, je taime vraiment. »
Je le regarde en souriant et lui dis juste « Je le sais » avant de venir lembrasser. On reste là à se câliner et à sembrasser avant de commander à manger pour regarder un film.
***
Je dors à moitié. Je suis partagé entre le rêve et la réalité car jentends tout de même quAntoine bouge beaucoup à mes côtés. Je finis par me réveiller et me retourner pour le regarder. Il me regarde, désolé de mavoir réveillé. Je lui dis que je ne le crois pas et quil a fait exprès. Il sourit et me dit :
« Bon javoue. Je me disais juste que maintenant que je dois déménager, ce serait peut-être loccasion de passer à autre chose. Coralie et Julien vont sûrement vouloir leur propre maison maintenant quils vont avoir un . Donc je me demandais si
tu voulais emménager avec moi. »
« Tes sérieux de me dire ça en pleine nuit ? Tu pouvais pas attendre demain ? »
« Bah tes mal placé pour me dire ça vu que tu mavais réveillé pour me dire que tu maimais. »
Je me retourne dans mon lit maintenant complètement réveillé. Il a lui aussi pensé au fait que je devrais partir prochainement et vu quil doit aussi bouger, sa demande parait logique. Le problème cest que ça me ramène à mon emménagement avec Samir. Je réfléchis un long moment sans rien dire. Je calcule les pours et les contres. Je me rends contre que les contres relèvent plus de mes peurs quautre chose et que je ne devais plus me fier à elles. Je sors enfin de mon silence
« Tu dors ? »
« Tu penses que jallais mendormir en deux minutes après mêtre pris un vent avec ma demande de vivre ensemble ? »
Je me relève pour venir me placer sur Antoine. Je me place au-dessus de son visage et vient lembrasser.
« Ça va cétait pas un vent, cétait un instant de réflexions. Mais oui, je le veux. »
« Je dois bien le prendre que taies eu besoin de 30 minutes pour réfléchir ? »
« Estime-toi déjà heureux que je taie répondu. Tu mas bien fait attendre 4h avant de texcuser. »
« Cest pas sympa ça ! »
« Ça va je rigole, laisse-moi mexcuser. »
Tout en souriant, je viens lembrasser avant de descendre sous la couette pour enlever son boxer. Je prends sa queue en bouche et la fait durcir en la tétant. Sa main bien se placer dans mes cheveux et il gémit de bonheur. La chaleur se faisant vite là-dessous, je jette la couverture pour me retrouver à lair libre. Il bande maintenant comme un cheval et je me délecte de sa queue en glissant mon doigt vers son anus. Il vient cependant marrêter pour me relever et membrasser.
« Cest à moi de me faire pardonner pour mon comportement. »
Il vient alors me retourner et se placer derrière moi. Il vire mon boxer et vient de suite me bouffer le cul. Je suis sûr quil avait capté que je me préparais tout lheure lorsque jétais parti me doucher au cas où. Puis on sest endormi de fatigue sans avoir loccasion de rien faire. Il est bien décidé à se rattr car il enfonce un premier doigt qui me déclenche un gémissement de plaisir. Son autre main vient me relever un peu pour me pincer un téton. Il membrasse dans le cou et me dit quil va me faire lamour comme jamais. Je lui att sa queue en réponse pour la placer à lentrée. Il se penche en avant pour ouvrir la table de nuit et chopper le lubrifiant.
Il senfonce en moi et vient respirer à mon oreille en me susurrant quil maime. Jen ai des frissons et je lui réponds que je laime aussi. Il commence alors ses vas et viens et comme promis, il me fait lamour comme jamais il ne la fait. Il na fait que de me rappeler quil maimait et que cest avec moi quil veut vivre. Nous nous lions damour toute la nuit pour finir par sendormir avec un excès dendorphine.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!