Dur! Dur! Dur (4)

L'intermède amoureux de mon copain Gilbert me ramène vers le grand événement du jour: la réapparition de l'Auguste. D'abord je me souviens d'avoir omis de lui transmettre la demande de son ex beau-frère. Vite, je note la chose sur un post-it, que je colle au frigo, afin de réparer lors de notre prochaine entrevue. Ensuite, je me demande ce que peut bien motiver ce rendez-vous pris lors d'une rencontre organisée de façon à ce qu'elle soit un hasard. Ses ruses n'ont jamais été des plus fines. Beaucoup d'idées assaillent mon pauvre esprit en voie d'endormissement. Une seule émerge entre toutes: je dois mettre les choses au point avec lui. Il me faut cesser cette valse hésitation que je vis à cause de lui, valse qui me mène de la rage à la haine, de la colère à l'amour. M'armer de courage devient primordial. Deux solutions sont à envisager et nulle autre: ou on baise à vie où on se sépare à vie.
Aussitôt connues ces vérités incontournables, j'en aperçois les avantages et les inconvénients. Côté avantage, la liste est vite établie. Cet homme me plaît vraiment, je suis hyper sensible à tout ce qui émane de lui. Une fois son affection donnée, il ne la retire plus, quoi qu'il advienne, c'est le genre de type à ça. Les inconvénients pullulent. Prétentieux, macho, grossier, compliqué à souhait, irrésolu dans ses choix, brutal, impossible à vivre, j'en passe certainement. Si jamais il m'acceptait comme compagnon je vivrais un enfer. Mais vivre un enfer avec l'homme qu'on aime, n'est-ce pas le paradis s'il vous aime en retour? Reste que je devrais devenir le plus patient des amoureux et faire mon deuil de mes petits caprices ou de mes petites envies personnelles car Monsieur ne doit supporter que ce qui est supportable à savoir lui et ses caprices ou manies. Et là, c'est la catastrophe: je caprice beaucoup quand j'aime, toujours à chercher la preuve d'amour que l'autre veut bien me porter. Quelle victoire si tout cela arrivait! J'en jouis d'avance bien que rien ne soit encore arrivé.

En parlant de jouir, voilà que je me branle comme si le fait de penser à l'Auguste m'obligeait à assouvir de tels plaisirs. Mai oui, c'est bien ça! Penser à lui provoque chez moi un irrésistible besoin de me branler. L'éjaculation est longue à venir. Elle se réduit à quelques gouttes. J'ai beaucoup donné chez Gilbert. Néanmoins, elle est totale. Mes tripes frémissent, mon cœur s'affole, ma tête explose. J'aperçois des milliers de têtes d'Auguste. L'apothéose passée, j'en reviens à des considérations plus terre à terre. Une chose me surprend: comment se fait-il que je me rappelle si peu souvent de sa petite bite pendant lamentablement sur une énorme bourse contenant deux grosses couilles? Probablement parce que je ne veux conserver que de belles images de lui. C'est aussi cela l'amour. Enfin je crois.
Sur ces belles pensées, mes rêves remplacent la réalité. Je m'endors plein d'espoir, heureux de vivre dans l'attente de l'être aimé.

*****


Je peste, je fulmine! Le salaud m'a posé un lapin! Je l'ai attendu plus d'une heure! Il a foutu mon dimanche en l'air. Pourtant je m'étais réservé pour lui, m'affermissant dans mes bonnes intentions. Lui parler de notre avenir commun ou non et si avenir commun il devait y avoir le concrétiser le soir même. Dans cette dernière éventualité, je n'ai pas dragué, je suis resté vierge et pur deux jours durant, après avoir annulé mon rendez-vous de samedi avec Jason. Pas même une seule branlette depuis vendredi soir. Pour être tout à fait honnête, ma séance chez Gilbert en compagnie d'Amédée m'avait mis à plat. J'oubliais la pignole finale à la maison. Donc, en fait, j'ai pris un repos sexuel grandement mérité. Mais il me faut bien trouver plein de griefs contre l'Auguste. C'est ça la mauvaise foi! Et j'en ai!
Me voilà à la maison, un soupçon triste, un tant soit peu déçu. Et dire que j'envisageais une vie avec lui! Mais qu'est-ce que je suis fleur bleue! En parlant de fleur, un espoir fleurit: la petite loupiote du répondeur m'indique un message en attente.
J'appuie, j'écoute. La douce voix à effrayer tous les Dracula du monde se fait entendre.
<< - Tu es bien un pédé ponctuel! Déjà parti pour me retrouver. Je n'y serai pas. Ma voiture est en rade. Ce sera pour une prochaine car c'est sûr, prochaine il y aura et dans pas longtemps: juste le temps nécessaire aux réparations. >>

Sa première phrase semble avoir été prononcée sur un ton très légèrement plaisantin, mais vraiment très légèrement. La dernière longue phrase, par contre, me laisse augurer d'un meilleur avenir. Elle a été dite avec fermeté, assurance presque comme une provocation ou un défi. Maintenant je maudis les véhicules toujours en panne! Bien la peine de les payer aussi cher! Encore ma mauvaise foi.

Dring! Gilbert se pointe à l'improviste, tout guilleret. Cette bonne âme vient me consoler de mes déboires mêlés d'espérance, sans le savoir d'ailleurs. Nous buvons un pot. J'écoute sa joie éclater dans ses mots. Je contemple son bonheur rayonner dans ses yeux. J'admire sa simplicité d'amant comblé. Son Amédée s'est déclaré, juste après mon départ, comme je m'en doutais. Depuis, tous deux ne quittent plus le lit, enfin presque jamais: il faut bien se maintenir en forme si on veut baiser convenablement.
Comme nous l'avons tacitement convenu il y a fort longtemps, Gilbert m'invite à l'inviter à manger. À l'heure actuelle, son chéri dîne chez ses parents, rituel de chaque dimanche soir. Le couple se retrouvera vers 23h et se jettera à nouveau dans la fornication avec délectation. Baiser quand on s'aime c'est le summum des plaisirs. Mon visiteur croit bon de me présenter quelques excuses pour le trio infernal de vendredi. Je lui demande d'oublier mais je ne précise pas que c'était merveilleux et que j'espérais hypocritement d'autres occasions du même acabit incluant les mêmes participants. Surtout ne pas prononcer un seul mot pouvant porter ombrage à l'ivresse sentimentale de mon copain. Il me décrit dans le détail les qualités, les défauts (mais en a-t-il vraiment?) de son amant.
À chaque qualificatif, je transpose sur mon Auguste l'imaginant riant aux éclats, me mignotant le derrière en chantant, jouant d'un doigt avec ma queue en cours de levage, que sais-je encore! Gilbert, lui, profite de tout ça! Comme il a raison d'exploser tant il est heureux! Deux larmes s'apprêtent à quitter mes yeux. Je refoule ces deux indisciplinées. Même des larmes de joie inquièteraient mon Gilbert. Il me quitte vers 22h30, babillant toujours et encore, m'assurant que lors de sa prochaine visite il me narrera sans faute tout ce qu'il n'a pas eu le temps de dire.
Cet ouragan de joie me laisse pensif. Plutôt non! Il me laisse sans pensées. Je conserve uniquement l'image d'un Gilbert fou d'amour partagé. Cela ne me quitte pas sous la douche, m'empêche de lire la première nouvelle du huitième jour du "Décaméron", me berce jusqu'à l'endormissement complet. Le bonheur de mon copain irradie tout ce qu'il côtoie, distribue un peu de félicitée autour de lui. C'est pour cela aussi que je l'apprécie tant: il partage tout, sauf son homme dorénavant. Du coup, ma main se porte innocemment sur ma bite en effervescence qu'elle englobe sans lui prodiguer ces mouvements masturbatoires que l'on apprécie tant dans les moments de solitude. Quelque chose me dit que j'aurais ce que je désire.

*****

<< - Je suis à 5 minutes de chez toi, à pied. J'arrive! >>

Grognon a parlé, grognon décide. Je me dois d'obéir, je lui dois soumission! Cette intention que j'estime avilissante pour moi, dure quelques secondes: pas question de jouer les carpettes d'un mec, quel qu'il soit! Cependant, j'ai presque sauté de joie en l'écoutant au téléphone. J'en suis presque sûr: MON Auguste m'arrive! Je tremble de tous mes os, je sue, j'ai peur, j'ai envie de rire ou de pleurer. Je ne sais plus! Je ne vois plus! Je ne crois plus! Si, j'entends! La sonnette de l'interphone extérieur, installé depuis quatre semaines, se manifeste: IL est là, MON Auguste! Reprenons notre sang-froid, c'est indispensable.
Surtout ne pas montrer mon émoi. Bon, tout rentre dans l'ordre grâce à quelques rapides exercices respiratoires. Je sèche mes mains contre mon pantalon. Je tâte mon front, machinalement, comme pour m'ausculter: suis-je fiévreux? Non. Dans la glace du couloir, je constate que je ne sue pas, que mon visage ne rosit pas. J'ouvre la porte alors que l'ascenseur n'a pas encore atteint l'étage. Je me retire dans la cuisine cherchant quelque occupation urgente. Justement, un robinet fuit: joints nases probablement. Je m'affaire, clé en mains. Et là, j'ouïs le bonjour le plus inédit de ma vie:
<< - Mon pédé favori n'accueille pas son homme? >>

La voix est presque enjouée rieuse, même s'il faut y mettre de la volonté pour distinguer enjouement et rire. C'est que je commence à véritablement le deviner, mon Auguste. Je crie:
<< - Les inondations n'épargnent pas les pédés. >>

La réponse ne se fait pas attendre:
<< - Laisse le mec agir! >>

Il me pousse, une vraie manie. En quelques minutes, le robinet redevient étanche quand on le lui demande. Durant la réparation, je suis resté près de l'Auguste devenu mon Auguste, la bouche close, sans faire un geste. Maintenant, il se lave les mains. Je m'empare d'une serviette, la lui tends. Il me fixe dans les yeux, le visage fermé. Pour la première fois depuis que l'on se connaît, il parle avec une voix douce:
<< - Pourquoi tu ne veux pas de moi? >>

Envoyez, c'est pesé! En pleine poire! Je bafouille:
<< - Je n'ai jamais rien dit de tel! Je languis après toi, au contraire! >>

C'est tout! Mon courage m'abandonne. Où est ma résolution de ne pas me soumettre? C'est foutu! Il m'a eu! Et puis non! Je dois reprendre le dessus vite fait. Je renaude:
<< - Et tu m'emmerdes! Macho hétéro que tu es, comment veux-tu que je m'aventure à te proposer la botte quand tu ne cesses de me harceler par des vexations? Vouloir de toi? Pour subir ton humeur éternellement atrabilaire? Pour supporter ton manque total de respect envers moi? Pour assouvir tes penchants de pédé que tu tiens à sans arrêt? Très peu pour moi! C'est vrai, j'ai langui de toi. C'est vrai, j'ai longtemps espéré t'avoir à moi! Mais ça s'arrête là! >>

Ouf! Voilà qui me fait le plus grand bien! Il en a pris plein pour son grade l'éternel insatisfait. Tiens! Il ne dit rien. Devant mes yeux ébahis, le vilain rictus se métamorphose en sourire resplendissant: mon Auguste m'adresse personnellement le plus beau des sourires. Reprenant sa voix cajoleuse, il reconnaît:
<< - Que veux-tu, c'est moi. Si j'avais été autrement, serais-tu amoureux de moi?
- Amoureux, c'est vite dit. Peut-être un peu épris, je te l'accorde.
- Bravo! C'est un bon début. >>

Ses deux bras puissants entourent ma taille, me pressent contre lui. Pour la première fois les lèvres de mon Auguste se collent aux miennes. Alors que nos langues se croisent sensuellement, une question me tarabuste: mais qu'est-ce qui a provoqué ce revirement? La réponse, il me la donnera près d'un an plus tard. On sépare nos bouches: respiration oblige. J'en profite pour lui annoncer, comme si cela ne pouvait attendre:
<< - Ton ex beau-frère est venu me voir l'autre jour. Il te cherche pour une histoire de signature.
- Je le contacterai demain. Il t'a parlé longtemps? >>

Le ton est redevenu glacial: sujet sensible en vue, sois prudent Éric!
<< - Pas très. Tu sais que je ne tiens pas particulièrement à discuter avec eux.
- C'est bon, n'en parlons plus. >>

La voix se radoucit.
Mon calvaire commence: je vais aimer et être aimé dans la douleur! Chaque minute je devrai faire attention à mes propos, mes gestes. Surtout il ne faudra pas le brusquer si je veux arriver à mes fins.
Mais foin de ce qui adviendra! Pour le moment mon Auguste s'empare de moi, me transporte dans la chambre tel un sac de ciment, me jette sur le lit se plaque contre moi. Ses yeux sourient. Ils jettent des étincelles d'amour. Je le crois vraiment, je le sens ainsi. Je l'entends soupirer:
<< - Enfin, tu es à moi. >>

Si ça n'est pas un aveu d'amour, je veux bien devenir ascète! C'est trop pour ma sensibilité. J'ai le choix entre m'évanouir ou pleurer. Mon système lacrymal prend de dessus. Une telle orgie de sanglots ne m'avait pas submergé depuis fort longtemps. Je sens deux grosses mains s'emparer de ma tête tandis que tout mon corps est victime de soubresauts. J'arrive à articuler:
<< - Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? >>

Il m'impose le silence, me susurrant:
<< - Nous en parlerons plus tard. Pour l'instant, soyons heureux ensemble. >>

Évidemment que je veux être heureux avec lui! Il a raison, remettons les pourquoi à plus tard. Cette poussée de pleurs joyeux m'a épuisé. Je ferme les yeux comme pour dormir.

Les mains quittent mon visage, dénudent mon corps pendant que les lèvres se posent ça et là irradiant ma peau de petits bécots. J'imagine les épaules larges, la poitrine musclée, les pectoraux savamment tracés, le dos puissant, le cou solide de mon Auguste. Je dessine mentalement les cuisses, le sexe, les fesses. Je peux ouvrir mes yeux. Et là je vois ce que j'avais imaginé, tel que je l'avais imaginé mieux que je ne l'avais entrçu une certaine nuit sur le canapé. L'amour ne m'a pas trompé. L'homme dans tout ce qu'il a de virilité vraie, saine, m'apparaît. Un système pileux des plus raisonnables, là où il faut, agréable au toucher. Cependant, une exception retient plus particulièrement mon attention. Mes yeux hagards contemplent un membre qui, de minuscule, se développe, grossit, se dresse majestueusement telle une masse lourde soulevée par un treuil invisible. La chose aux proportions énormes resplendit devant moi. Un mandrin de 25 cm au bas mot, sur 7 de diamètre! Et raide, droit sans mollesse! Le gland rougeoyant, humide, demande mes lèvres. Une de mes mains hésite avant de tâter ce bâton de chair dure, vivace. Je suis ébloui. Mes tripes bouillonnent dans l'attente de se voir bousculées par cet engin merveilleux. Je le sens déjà en moi. L'inquiétude de prendre un braquemart pareil dans mon anus ne m'effleure même pas. Je sais qu'il ne sera que douceur durant toute la pénétration. Je devine un pilonnage de grande volée. Mon cerveau décuple les plaisirs de ma vision, mon corps décuple les décharges électriques dues aux splendeurs qui, maintenant, se couchent sur moi. Cette fois, je crois que je vais tomber dans les pommes. Des papillotes dansent devant mes yeux. Je tente de récupérer. Mes doigts enserrent la queue invraisemblable, inoubliable. Tout juste s'ils arrivent à en faire le tour. Alors ils s'aventurent aux testicules. Petites boules dans un sac que je malaxe avec délicatesse. A l'inverse de la bite qui de minuscule devient géante, les couilles d'imposantes se tissent quand la bandaison s'en vient. Je sens que je m'éloigne de la scène, de toutes ces réalités fabuleuses. Je pars. Les sons des baisers s'étouffent dans une sorte d'atmosphère cotonneuse. Je m'enfonce dans une zone inconnue appelée néant où je compte bien me prélasser tant partir ainsi gavé de bonheur, me paraît l'unique avenir possible pour ma petite personne.
Lorsque mon subconscient daigne laisser la place à mon conscient, je reviens à la vie. Mon Auguste est là, tout ému:
<< - Pour te faire de l'effet, je te fais de l'effet! Ça promet! Tu m'as fichu une de ces trouilles! Ça t'arrive souvent ce genre de malaise?
- C'est trop beau. Tu es trop beau! Jamais un truc pareil ne m'était arrivé auparavant. >>

Je souris, heureux de le voir s'inquiéter pour moi. Je me redresse un peu, colle mes lèvres aux siennes, entoure son cou avec mes bras. Il apprécie. Mes sens reprennent leur activité normale. Mon pouls s'accélère au contact de l'Aimé qui admire ma plastique fort quelconque au demeurant. Tant mieux s'il se contente de peu! Je constate qu'il est toujours à poil comme moi. Je l'attire, l'obligeant à s'allonger sur moi. Au niveau de mon ventre, la chose grossit de nouveau. L'appendice pénien gigantesque renaît, uniquement parce que mon Auguste meurt d'envie de me fourrer. Je provoque chez lui cette levée massive, cet engorgement de sève que j'entrevois mentalement. Partie la petite chose brinquebalante! Voilà l'engin qui en impose. Pas de précipitation de la part de mon homme. Il supplie presque:
<< - Tu veux bien? >>

Oh que oui, je veux bien! Pour le lui prouver, j'avale le gland que je frictionne avec ma langue. Je pourlèche la verge dans son entier, m'attardant en divers points névralgiques. Je l'entends ronronner mon Auguste, tel un chat venant de manger sa pâtée. Il jubile le mâle! Il caresse mes fesses, enfonce un doigt dans mon cul. Putain quelle maestria! Des phalanges coquines se pressent dans l'antre anal, le font tressaillir, portant à ébullition mes sens déjà à fleur. Ma bite flirte avec la bouche de mon aimé. Cette dernière reste fermée: exploit interdit. Ma main frôle le duvet de son arrière-train. Un doigt veut folâtrer aux environs de son anus. Là encore, exploit interdit. Que de choses à lui faire admettre! Que de travail en perspective! J'y arriverai, promis! Pour une première, je me contenterai donc du rôle dit passif. Je m'appliquerai à le jouer. J'y mettrai toute mon âme, le corps y étant déjà dans son entier. Pour l'heure, pensons à jouir de notre amour. Mon cul est à la fête: la langue le fouille, le trifouille, le farfouille avec complaisance! Il s'y prend bien le salaud! À croire qu'il a fait ça toute sa vie. J'enfouis ma tête dans un oreiller afin d' mes gémissements. Il cesse de me r de plaisir, retombe en contemplation devant mes appâts, squattant ma bouche avec sa langue fureteuse. Entre deux pelles, j'admire la bite fière, orgueilleuse, impatiente d'honorer ma rosette. Je m'impatiente aussi. Il le comprend:
<< - Tu la veux?
- Et comment!
- T'inquiète! J'irai doucement. Tiens, une capote. >>

Il tend l'objet format maxi de chez maxi. J'encapuchonne la chose raide, fais signe à mon homme de s'allonger. Il tient sa queue à la base. La voilà dressée tel un mât, magnifique dans sa sensualité. Je me place, accroupi, au dessus. Doucement, je descends sur la verge érigée, prête à me perforer. Elle pénètre dans mon orifice anal, le comble peu à peu. Aucune hésitation de ma part, aucun recul. La pénétration s'effectue continument. Je le tiens enfin, mon Auguste. Plus jamais il ne me quittera. J'en fais le serment. Sa bite remplira mon cul à jamais. Dorénavant, je ne pourrai plus me passer d'elle. Je la sens se trémousser dans mes entrailles. Elle vibre au rythme de mes lever-baisser. Elle m'aime, je la vénère. Je mords mes lèvres afin de ne pas hurler tant mon bonheur me submerge. J'éprouve beaucoup de mal à ne pas retomber dans les pommes. J'inspire, j'expire, comme si j'effectuais un exercice sportif. Le moindre de mes nerfs se révolte face à tant de plaisir. Dans une sorte de balancement, je me penche afin d'attr la bouche de mon Auguste avec mes lèvres, ce qui amène la sortie presque complète de la bite. Puis je reprends la position assise, laissant l'engin s'enfouir dans mes entrailles. Ainsi je savoure la totalité du membre. Malheureusement, nos corps réagissent trop vite, le foutre jaillit sur nos ventres, sur le drap. J'en mets partout. Jamais je n'avais éjaculé une telle quantité de sperme. Mon Auguste s'enfonce plus, si c'était possible. Je le devine au bord de l'explosion. Il rue, il sue, il jouit. Mon Auguste retire doucement sa bite du fourreau offert. Un vide m'oppresse quelques secondes. Afin de le compenser, je me blottis dans les bras de mon mec. Maintenant je peux dire que je rejoins Gilbert au pays des fous de bonheur. Crevés par une telle intensité charnelle, mentale, nous restons à nous contempler entre deux caresses, entre deux baisers, bites raides se frottant l'une contre l'autre. Harassés, on s'endort, satisfaits de nous, enlacés.

*****


Je n'arrive pas à sortir mes nuits d'amour de ma tête. Je les revis sans cesse, même au travail. On nargue ma mine réjouie, mon entrain presque trop joyeux, mon empressement à voir tout merveilleux. L'amour vous dis-je, l'amour! Je ne marche plus, je plane! Depuis cinq semaines je suis un bonheur à moi seul.
Cela dit, l'attente se fait longue. Voilà deux jours que je ne l'ai pas vu! Je sais que nous devons procéder lentement, par pallier successif. Il n'est pas prêt à se laisser aller. D'ailleurs il n'est prêt à rien, mon Auguste! Déjà, il devra accepter la vérité sur sa sexualité. Et ça, ce n'est pas pour demain. Il vient quand il en éprouve le besoin, sans prévenir. Il passe quelques heures, une nuit, une journée avec moi. Nous restons toujours au lit à épuiser nos réserves de foutre. Il repart comme il est venu, après m'avoir couvert de douces caresses, de baisers langoureux, après avoir parcouru mon corps avec sa langue. Certes, ses visites sont plus fréquentes depuis deux semaines. Cela me comble dans une certaine mesure. Mais je le veux tout à moi! Je ne sais rien de ce qu'il fait, où il va, qui il fréquente, en dehors de moi. Jamais il ne veut sortir en ma compagnie, trouvant sans cesse l'excuse de vivre heureux en tête-à-tête. Gilbert nous a invités: mon Auguste s'est défilé. Je lui suis fidèle de corps et d'âme. Je vis dans une sorte de béatitude totale. Cela ne m'empêche nullement de voir la réalité telle qu'elle est.
Afin de faire en sorte que ses absences soient supportables, je me refaits le film de nos derniers ébats. Chaque fois, mon cerveau restitue l'image impressionnante de ce vit, son réveil, son développement. Je revois ce gland, sorte de chapeau sur une colonne, duquel gouttent quelques perles translucides que je prends plaisir à déguster, contre toute prudence. Ma peau, de concert avec mon esprit, me ressort les moindres frémissements, les moindres tressaillements afin que je les déguste façon virtuelle.
Passées ce genre de séance en solitaire, sans me masturber, je me retrouve encore plus désemparé. Je rencontre énormément de difficulté à surmonter ces instants d'attente. Heureusement, les amis me sortent ces mauvaises impressions de la tête.

Jason doit passer me voir. Il s'est absenté quelques mois pour un stage à l'étranger. Nous dînerons ensemble. Je m'occupe à la cuisine. J'ai tant de choses à lui raconter. Justement, il appelle par l'interphone. J'appuie sur le bouton d'ouverture de la porte, sans même demander qui est là. Deux minutes plus tard je trouve mon Auguste devant la porte. Il me saute dessus, m'embrasse, enfonce ses deux vastes mains sous mon jean afin de palper mes fesses et de laisser ses doigts procéder à quelque incursion dans mon trou. Je défaille à chaque fois, lui offrant mes lèvres et mon cul. Il frotte sa queue contre mes arrières. Je la sens gonfler. Je l'imagine perforant le tissu de nos pantalons, de nos slips, et s'embrochant dans mon corps, vigoureusement, implacablement. Il active le balancement, se cambre presque. Ses doigts se font inquisiteurs, s'avancent plus à fond dans mon tréfonds. Sa bouche happe mon cou, y applique un suçon des familles. Dans un râle, mon Auguste gémit:
<< - J'avais une urgence. Excuse d'avoir joui seul. Je vais me rattr dès maintenant. >>

Ce disant, il retire ses mains de mes fesses, baisse mon jean qu'accompagne le caleçon. Ses doigts s'emparent de ma queue frémissante, érigée, roide. Il me branle avec douceur mais non sans énergie. De nouveau, des phalanges s'aventurent entre mes fesses, s'en vont tournebouler mon trou et émouvoir la prostate. Mes jambes tremblent, ma queue éjecte son foutre. Ma gorge émet un gargouillis prouvant ma satisfaction. De longues traînées blanchâtres strient le parquet.

Une fois nos personnes nettoyées, tout comme le plancher d'ailleurs, je retourne dans la cuisine où mon Auguste m'accompagne:
<< - Je meurs de faim, fais-nous à manger, Éric! >>

Il regarde autour de lui, aperçoit divers préparatifs culinaires en cours, demande:
<< - Comment savais-tu que j'allais venir? >>

Bon! Il est grand temps de lui donner sa première leçon, au macho que j'adule. Calmement mais fermement, je lui explique:
<< - Mon Auguste, tu fais ta vie selon ton bon plaisir. Je le respecte. Comprends donc que je fasse ma vie selon mon bon plaisir, respecte-le. Tu as le beau rôle: tu viens quand tu veux, sans prévenir, tu pars comme tu es venu, agissant comme si j'étais à ta disposition. Je ne te pose aucune question. Ne m'en pose donc pas. Ce n'est pas toi que j'attendais mais un ami que je n'ai pas vu depuis plusieurs mois. Nous dînons ensemble.
- Mais je suis avec toi, chez moi ici!
- Non, tu es chez moi. Je ne sais pas où tu vis le reste du temps. Tu connais tout de moi, je ne sais rien de toi. Nous ne vivons pas ensemble. Nous ne partageons pratiquement rien, mis à part de folles heures de baise pour lesquelles je te dois une éternelle reconnaissance et un bonheur sans pareil. Cela précisé, nous n'en sommes qu'à ce stade, et rien d'autre. Je suis ton amant caché. Celui avec qui tu ne veux jamais te montrer. Celui que tu ne veux jamais montrer. Je n'y vois aucun inconvénient mais acceptes-en les conséquences à savoir que j'ai une vie en dehors de toi tout comme tu en as une en dehors de moi. Le hasard a voulu que jusqu'à présent tes visites arrivaient lorsque j'étais libre. Ce soir il n'en est rien. >>

Ses yeux passent par différentes phases. De la douceur amoureuse, ils virent à la crainte puis à la colère. Le regard devenu noir, les mâchoires serrées n'augurent rien de bon. Je me dis que notre première dispute commence et suppute sur la suite. Comme s'il se forçait au calme, il concède:
<< - Si tu vois les choses comme ça, je n'ai rien à dire.
- Je ne les vois pas comme ça, je les vis comme ça, je les supporte comme ça. C'est différent. Tu agis envers moi comme si j'étais ta chose, celle que tu viens baiser lorsque l'envie te prend. À t'entendre, je devrais me tenir à ta disposition, exclusivement, sans jamais rien demander, sans jamais vivre en dehors de toi. >>

Maintenant son visage vire au livide. S'il continue, ses dents vont s'enfoncer dans la gencive à force de serrer les mâchoires. Il prononce d'une voix sourde, menaçante:
<< - Tu veux d'autres amants, c'est bien ça?
- Pour ce qui est de ce sujet, nous en reparlerons une autre fois. Je suis comblé avec toi sur ce plan, en tout cas pour le moment.
- Alors qu'est-ce que tu veux?
- Et voilà! En dehors de la baise, rien ne compte. Je dis être comblé sexuellement et toi tu ne comprends pas ce qui peut me manquer. Je veux avoir un véritable amant qui n'ait aucune honte à sortir avec moi, à me montrer. Je veux quelqu'un qui ne se cache pas, qui ne cache pas notre amour! Je ne veux pas d'un courant d'air doté d'une grosse bite et se satisfaisant de parties de jambes en l'air aussi merveilleuses soient elles. >>

J'en suis arrivé à crier la dernière phrase. Il marmonne, fou de rage:
<< - Les pédés ça veut toujours vous foutre le grappin dessus. Pire que les femmes! >>

Il se dirige vers la porte. Je m'interpose afin de lui hurler dans les oreilles:
<< - Et toi, espèce de connard, qu'est-ce que tu es? Tu baises avec un homme, tu es autant pédé que lui, même si c'est toi qui encule. Fourres-toi bien dans le crâne que tu es un sale pédé comme moi! Et en plus tu es un pédé hypocrite! Une tante honteuse! >>

Heureusement, les portes des appartements sont solides. La mienne claque faisant trembler les murs! Mon Auguste est parti en fulminant:
<< - Je m'en vais pour éviter de te casser la gueule! >>

Je n'ai pas le temps de réfléchir à ce qui vient de se produire, déjà l'ascenseur remonte portant Jason jusqu'à moi. Il s'exclame, à peine arrivé:
<< - J'ai croisé un fou. Qu'est-ce qui se passe dans ton immeuble? J'ai entendu un sacré bruit de porte: certainement le dingue qui a eu une scène avec sa mémère. >>

Je parlerai de mon Auguste à Jason une autre fois. Inutile de lui dire que le dingue c'est lui, la mémère c'est moi. Je me distrais en demandant:
<< - Tu vas me raconter tes exploits internationaux, Jason, je suis impatient de savoir.
- Tiens! Tu ne me dis plus mon Jason?
- Euh… c'est vrai j'ai oublié. Simple distraction de ma part.
- Tu es sûr que tout va bien? Tu me parais bizarre, Éric.
- En fait, le fou que tu as croisé c'est mon Auguste. Je t'en ai parlé dans mes lettres. Nous venons d'avoir une explication plutôt houleuse.
- Je tombe mal, si j'ai bien compris.
- Non, c'est lui qui tombe mal. Mais oublions cela. >>

Tout en picorant quelques morceaux dans mon assiette, j'écoute d'une oreille distraite les aventures de mon ami. Sa façon de conter relève du grand art. Il sait captiver l'attention. Ce soir, je suis un mauvais auditoire. Heureusement, Jason ne s'en rend pas compte, pris par son récit comme il l'est. Dessert, café, pousse café, mon invité manifeste le désir de regagner ses pénates afin de se reposer: fuseaux horaires obligent. Je pousse un ouf mental car j'ai grand besoin de me retrouver seul, de faire le point. Bisous très affectueux, on se sépare, je ferme la porte après l'avoir minutieusement inspectée pour m'assurer qu'elle n'a pas souffert du choc de tout à l'heure.

*****

<< - C'est toi?
- Bien sûr que c'est moi, mon Auguste.
- Je peux venir d'ici une heure?
- Je t'attends.
- J'arrive. >>

Le voilà tout penaud, on dirait. Pas de gros câlins intempestifs en guise de bonjour. A peine un bonjour oral avec bisou au coin des lèvres, bisou furtif, discret, autant que distrait. Je ne suis pas fier de savoir mon mec dans cet état. Mais c'est indispensable si je veux préserver l'amour liant notre couple.
Il boit son café. Il attend, il m'attend. Il observe, il m'observe en douce. Je devine: il veut connaître mon humeur. Mais je me goure totalement. Il me lorgne, tout bonnement, avec ses yeux d'amoureux. Il attaque, gentiment:
<< - Tu sais, je crois que tu as raison. Tu es pédé mais pas femme au foyer. Tu n'as aucun compte à me rendre concernant ta vie quand je ne suis pas avec toi. Je mélangeais un peu tout ça. C'est nouveau pour moi. S'agissant du reste, je sais que je suis pédé moi aussi. Mais j'ai beaucoup de mal à l'admettre. >>

Il fait une pause espérant une réaction de ma part. Je ne veux pas le décevoir mais au contraire l'encourager:
<< - Et ça n'est pas depuis que tu me connais, si j'en crois ton ex beau-frère. Vous avez fricoté tous les deux, il me l'a dit.
- Je sais, il m'a rapporté les confidences qu'il t'a faites lorsque je suis allé lui signer le déblocage de ses fonds. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à me mettre dans la peau d'un pédé. Pourtant, je suis pédé! C'est promis, mon Riquet, nous sortirons ensemble. >>

Le Riquet est tout chose de s'entendre appeler par ce surnom. On avance à pas lents mais on avance! Je me rapproche de lui. Il pince ma joue droite, yeux noirs vachards, menace:
<< - Si cette belle gueule couche avec quelqu'un d'autre que moi, je la massacre au point qu'elle ne se reconnaîtra plus elle-même. En échange, je ferai tout pour la contenter si elle est patiente. >>

Le bonheur se lit de nouveau dans son regard quand il propose:
<< - Si je t'aide à cuisiner, on mange ensemble avant de passer une soirée en vieux couple encore friand de baise? >>

Je fonds, je me liquéfie, je défaille. Je ne vais tout de même pas retomber dans les vapes! Je réagis:
<< - Reste dîner mon Auguste et dormir, tant que tu veux. >>

Je devine une petite perle scintiller au coin de chacun de ses yeux: larmes ou illusion? J'aime à croire en la première solution.
Il ne me laisse pas le temps de me remettre, se dirige droit vers le frigo puis le congélateur, claironne:
<< - Attention! Le chef entre en action! >>

En fait de soirée de vieux couple encore friand de baise, nous passons le temps à se raconter. Mon Auguste se dévoile. Il s'étend sur sa capacité à dissimuler, à vivre en acteur éternel afin de se cacher des autres et de lui-même, profitant de mon attention particulière à ses paroles pour cajoler mon pénis avec deux doigts. Il relate les ruses employées depuis que nous sommes amoureux l'un de l'autre. C'est au tour de mes cheveux de subir une incursion digitale et de mes lèvres de recevoir les siennes avec langue inquisitrice. Il continue son discours. Dès qu'il quitte mon appartement, il mène une vie dite de "normalités", s'affairant en occupations diverses, paradant dans les mondanités, souvent accompagné d'une sienne cousine éloignée fort jolie, dont le métier est de tenir compagnie aux hommes esseulés. Il se tait quelques secondes afin de palper mes fesses à deux mains. Pauvre Auguste s'obligeant à jouer la comédie à longueur de journée! Durant son récit, lui retournant ses politesses, je glisse mes doigts dans tous les poils de son corps: cheveux, bras, torse, ventre, pubis, cuisses, jambes. Je l'écoute avec intérêt: il en a besoin, c'est vital pour lui. J'ose une léchouille sur son gland humide et perlant. Seconde pause silencieuse. Il semble épuisé par ce flot de confidences. Il termine:
<< - Avant de venir, ce soir, j'ai commis une dernière chose te concernant, sans t'en parler. C'est assez difficile à expliquer. Je préfère te montrer. >>

Il se lève, bite en avant, ce qui provoque dans ma tête un émoi érotique vite transmis au reste du corps. Mon Auguste ouvre un porte-documents, en retire plusieurs feuillets et un jeu de clés. Un peu tremblant, c'est du moins mon impression, il suggère:
<< - Lis! C'est à toi! >>

Les mots défilent devant mes yeux: offre d'achat de toutes les parts d'une petite société spécialisée dans la vente et la réparation de tous appareils électroménager, ma profession! Le document est à mon nom. Je constate qu'une somme importante a déjà été versée en acompte. Mon Auguste complète verbalement:
<< - Toi tu t'occupes de la partie purement technique, moi je gère. Nous travaillerons ensemble. Comme ça, tu ne diras plus que je te cache.
- Mais avec quel argent tu as payé?
- La vente de mes parts dans mon ancienne affaire avec mon ex beau-frère et la vente de l'appartement, dont j'étais le propriétaire exclusif, dans lequel je vivais avec ma femme. Remarque que ça ne suffit pas à régler l'achat de ta future Société. Il te faudra emprunter. À ce propos, si tu acceptes de devenir ton patron avec moi comme gestionnaire, une banque est toute disposée à t'avancer les fonds nécessaires.
- Mais toi, tu n'auras plus rien.
- Si, j'ai encore quelques biens, mis à part toi Riquet!
- Comme meuble, je n'ai guère de valeur.
- Pour moi si! >>

Il s'affale sur moi, froissant les documents destinés à sceller notre avenir, me roule une pelle divine. Son énorme engin se glisse contre le mien. Le mouvement des bas-ventres extirpe certains grognements. Cessant de nous exciter, il questionne doucement:
<< - Alors, qu'est-ce que tu en penses, Riquet?
- Je ne sais pas, je ne sais plus. Bien sûr c'est inespéré pour moi. Mais toi? Es-tu certain de vouloir prendre cette voie?
- Certain! Cependant as-tu bien noté où se trouve le siège social de la Société? >>

Je reprends les papiers: si nous concluons l'affaire, je devrais emménager à B… soit à près de 400 km du lieu où je vis actuellement. J'ai un léger mouvement de recul. Mon Auguste s'en rend compte. D'un doigté précis, il me rapproche en plaçant plusieurs phalanges dans mon trou qu'il titille ardemment. Il croit nécessaire d'expliquer, précipitamment:
<< - D'abord tu ne piqueras pas les clients de ton patron actuel. Ensuite, et surtout, si tu veux que mon attitude à ton égard soit vraiment celle d'un amant, alors je préfère que cela se fasse dans une ville où nous sommes inconnus. Je sais, je te demande un énorme sacrifice. Ici, tu as tes amis. Ta famille n'est pas trop loin. Là-bas, il en ira tout autrement. Concernant tes parents, nous pourrons les faire venir. J'ai visité les lieux. À l'autre bout de la ville se trouvent plusieurs petites maisons non habitées mais encore bien entretenues. Les propriétaires cherchent à s'en débarrasser. S'ils acceptent de vendre la leur ici, ils pourront en acheter une autre là-bas. La transaction est aisée. Je m'en chargerai. Non! Ne dis rien maintenant. Réfléchis, tu as encore un mois avant de donner une réponse définitive. >>

Je ne comprends pas bien les raisons le poussant à quitter notre ville actuelle. Pas question de le chahuter à ce sujet. En tout état de cause, il m'importe peu de vivre ici où là. Le principal, c'est de bien vivre, de vivre heureux en compagnie du mec que j'aime.
Je l'admire, mon Auguste. Par moments on dirait un gros méchant chien venant quémander une caresse à son maître. Ces moments sont extrêmement rares, donc d'autant plus appréciés par moi. Tout cela vaut bien une pelle magistrale. Il cède à mon désir, y répond avec fougue. Sa queue s'appuie sur mon ventre, de plus en plus, comme si elle voulait pénétrer. Je la prends en main, commence une lente masturbation, aidée par la mouille abondante de son engin.
<< - Tu es gentil d'avoir pensé à mes parents. Seulement ils ne quitteront jamais leur maison. Mon frère aîné y est né, y est décédé. J'y suis né. Trop de souvenirs les attachent à leur demeure. Pour ce qui est de les visiter, je le fais rarement. C'est eux qui se déplacent. Ils préfèrent disant qu'ils ont tout le temps. Les voyages ne leur font pas peur. C'est d'accord, mon Auguste, ne perdons pas de temps! Je signe de suite.
- Bravo, mon Riquet! >>

Tout juste est-il arrivé à prononcer ces trois mots qu'il s'attelle aux friponneries d'usage le soir dans un lit avant d'éteindre la lumière. Avec une force que je ne luis connaissais pas, il m'étreint. Ses grandes mains me tripotent fermement avant de laisser certains doigts s'enfouir entre mes fesses. L'opération doigté, brève mais intense, s'achève rapidement libérant la place pour un mandrin aux proportions gigantesques. La baise devient un peu brutale, comme s'il avait peur que je me refuse ou que j'interrompe la séance. J'adore quand il retire son vit de mon anus, presque complètement, avant de l'enfoncer au maximum avec lenteur. Je sens bien cette barre de chair qui écarte mes boyaux, barre que je serre à l'aide de mes muscles anaux afin de savourer plus à loisir cette sodomie. Une main de mon Auguste s'en vient folâtrer avec ma bite qu'elle empoigne. Pas même dix allers-retours pour que je crache la purée, immédiatement suivi par mon homme qui arrose copieusement ma personne.
Douche entrecoupée de gâteries polissonnes couronnées d'aspersions murales au jus de spermatozoïdes. Pour la première fois, je l'ai laissé jouir dans ma bouche, au terme d'une pipe d'enfer.
Nous regagnons le lit, jambes un tantinet flageolantes. Bien serrés l'un contre l'autre, ma tête sur sa poitrine, ma main droite sur sa queue, je l'écoute respirer doucement. Trente secondes plus tard j'entends son doux ronronnement de dormeur. Il a dû passer par de sacrées inquiétudes en attendant ma réaction à sa proposition. Combien de fois s'est-il demandé si je l'aimais toujours? Quel travail s'est produit dans sa tête pour en arriver à de telles concessions afin de me garder auprès de lui? Je contemple l'homme que j'aime se reposer en toute quiétude maintenant que son bonheur futur semble assuré. Je redécouvre son corps. Un rai de lune éclaire la couche me permettant ainsi de contempler cette longue bite reposant sur le haut de sa cuisse. Elle ne se rabougrit plus, probablement dans l'espoir de nouveaux ébats. Délicatement, je frôle les couilles qui ne me paraissent plus trop grosses. Je dépose un petit baiser sur le gland puis reprend ma position première. Mon Auguste tourne sa tête vers moi. Un rapide bécot sur ses lèvres et je suis prêt à le rejoindre dans les bras de Morphée.


À suivre …

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