Amour En Musique 26

"La fessée"
Je retenais mon souffle. J'étais subjugué. J'étais excité. Les mots de Laura, leur crudité, m'excitaient. Au plus haut point.La fessée qu'elle m'avait donné était toute récente, toute chaude. Elle aussi, elle m'avait excité. Ça n'avait pas été une humiliation. Oh... non. Je l'avais ressentie comme un plaisir au plus profond de moi. Je me suis rendu compte... que j'aimais. C'était jouer. C'était passer un moment agréable mais aussi des plus coquins, à deux. C'était mettre du piment à la sensualité déjà ambiante de nos ébats. C'était... faire l'amour. Ni plus, ni moins. - Benoit... Mon Benoit... Ça... va? J'avais déjà entendu ça quelque part ! Ça avait été quand j'allais et venais dans son vagin, en missionnaire et que je la prenais de plus en plus vite, de plus en plus fort, sans l'épargner ni lui laisser le moindre répit. Mon sexe dans son vagin tout mouillé et deux doigts sur son clitoris... Ça l'avait fait jouir fort. Ça avait été un bel orgasme qu'elle avait eu. C'était MOI qui le lui avait donné. Quant à moi, l'intensité de nos efforts mêlée au plaisir et au rythme et enfin à l'orgasme de Laura, j'en avais... perdu connaissance. Quand j'ai retrouvé mes esprits, Laura avait été câline et m'avait demandé comment je me sentais. Là, c'était un tout autre contexte. Là, c'était elle qui avait le dessus sur moi. 'Give Me More' de Tara McDonald... - Hmmm... Oui, ma belle... Je dis pas ça pour te faire plaisir. Je me sens vraiment bien. Et pour tout te dire... ça m'a surpris, cette fessée... Mais... curieusement... j'ai aimé... Je m'y attendais pas une seconde... Mais voilà... Ça m'a plu. Soupir.Gémissement.Sanglot. - Chéri... Ce que tu me dis là... c'est pile-poil la réaction dont j'ai rêvé, que j'attendais de toi. Mais je pensais une nouvelle fois pas que mes fantasmes, mes désirs deviendraient un jour réalité... Mon amour... Mon Benoit... Tu... vas... aimer... Là, c'était comme si elle avait laissé sa phrase en suspens.

Comme si, à plusieurs reprises déjà, elle laissait pleinement s'exprimer son côté plus... sensuel, énigmatique. C'était comme si elle m'encourageait à ce que je me laisse faire, à ce que je la laisse continuer dans cette voie, à ce qu'on aille plus loin, elle et moi. Ensemble. - Ma belle... Tu es douce et pourtant... tu es audacieuse. Tu oses et pourtant... tu restes sexy. C'est ce que j'aime chez toi, ma jolie rousse. Ça aurait pu me faire peur... J'aurais pu ne pas aimer ça... Mais non. Je découvre... que j'aime... Si tu veux me redonner la fessée... moi... je veux... - Benoit ? Je suis sur le cul, là... T'aimes ça ? - Hmm... Hmm... 'La Tortura' de Shakira et Alejandro Sanz... - Be... noit! Tu cachais donc bien ton jeu, petit coquin ! Je savais que tu n'étais pas lisse, que tu étais curieux... J'en ai pas fini avec toi, mon amour ! Je finirai par révéler TOUT ce que tu caches, Benoit... C'est comme ça. Et dieu sait qu'elle en était capable, Laura! Quand elle disait quelque chose, ce n'était pas par hasard, ce n'était pas pour ne rien en faire. Quand elle disait quelque chose, elle en faisait toujours quelque chose, Laura, c'était toujours quelque chose qui finissait par se produire, tôt ou tard. - Be... noit! Je pensais que mes mains sur tes fesses... mes lèvres sur tes fesses... ce serait déjà beaucoup... Et là... toi? Tu... Tu me dis que si l'envie me prend de t'en redonner, des fessées... je... peux? Oh! Mon Be... noit! Tu m'excites encore un peu plus, là ! Je bous à l'intérieur ! Crois-moi ! Pu... tain! Laura se lâchait. Elle était peut-être crue, salace mais... en ce qui me concernait... c'était comme ça que je la voulais, dont avais envie d'elle. Rappelons-nous que j'étais corps et âme et sexe à elle... Et ses mots... son tempérament... son comportement... J'étais tombé pour elle. C'était aussi simple que ça. Je me demande si, par hasard, je n'éxagerais rien quand je me cambrais, quand je faisais se dandiner mes fesses... Et puis, un nouveau bruit sonore, audible s'est fait entendre dans la chambre.
Le bruit a été un peu plus retentissant que le précédent de ce type que j'avais entendu. Et puis j'ai réalisé... - Chhhhh... Laura venait de me donner la fessée, une nouvelle fois. À l'exception près que celle-là a été un peu plus forte. Bien sûr, sur le coup, c'est de la douleur que j'ai ressenti. Ça avait été cuisant. J'ai senti ma peau comme être mordue. Ma peau s'est réchauffée. Et puis bah non, en fait. La douleur a laissé sa place et c'était de l'excitation... et du plaisir que j'ai ressenti peu de temps après seulement. 'Master and Servant' de Depeche Mode... - Ce n'est que du plaisir, mon Benoit... N'oublie pas... Ses mains étaient posées sur mes fesses dodues. Elles étaient chaudes. À leur contact, mes fesses, elles aussi, s'étaient soudainement réchauffées. Était-ce dû à la chaleur de sa main? À l'intensité, à la vigueur, à l'effet, au degré un peu plus supérieur de violence de son geste ? Passé le cap de la surprise et de la douleur, je me laissais gagner par l'excitation. J'en étais sur le cul mais j'étais émoustillé. J'ai senti des petites tapes sur mon scrotum. L'effet fut immédiat: j'étais excité. Ces petites tapes furent aussitôt remplacées par une main qui s'est saisie avec douceur mais assurance de la base de mon érection. J'étais très dur et je sentais cette main entamer des petits va-et-vient. - Oooohhhh... Aaaahhhh... Hmmmmmm... Haaaaannnn...---------------------
"Ce n'est que du plaisir..."
Principles of Lust de groupe new age Enigma…Les caresses que Laura me prodiguait étaient à la fois tendres et fermes. À la fois douces et sûres. Elle s'y connaissait bien en matière de baisers et de caresses,cette petite. C'était ma première fois et elle gardait toujours cet aspect en considération dans un coin de sa tête. Cependant… Oui, cependant… elle aussi, ne l'oublions pas : j'étais sa chasse gardée, elle avait tellement attendu ce moment et à présent que LE moment… CE moment était arrivé, elle avait encore et toujours l'intention d'en profiter et ce, jusqu'à la dernière seconde.
Le reste n'avait pas d'importance.Laura avait le visage posé contre ma fesse gauche. De sa main droite, elle menait des va-et-vient langoureux, amples sur mon érection toute dure, gorgée de sang à l'extrême. Elle me tenait par la hampe et elle faisait attention à ne pas être soudainement brusque dans ses mouvements. C'est fragile, le sexe masculin, et elle n'aurait pas supporté de me blesser, je le sais. «Je ne vais pas te faire de mal, mon Benoit… Laisse-toi aller… Ce n'est que du plaisir...»: c'était ce qu'elle m'avait dit un tout petit peu avant en m'adressant l'un de ces regards intenses dont elle avait le secret.– Benoit… J'ai le cœur qui bat si fort dans ma poitrine… Tu sais pas à quel point…Oh que si, j'en avais plus ou moins conscience… Laura avait beau être maîtresse des débats, de nos ébats… ça ne l'empêchait pas de garder cette touche sensible qui faisait que je lui faisais confiance, que je me laissais aller… que j'aimais tout ce que nous faisions, tous les deux. Oh… oui, j'aimais ça. Elle m'initiait aux plaisirs de la chair, à cette belle chose qu'est le sexe, gentiment mais sûrement.– Ta queue est dure, Benoit! Elle l'est tout le temps… J'aime ça… Elle… est… à… moi. Oui… Rien qu'à moi.Dieu sait que Laura, la jolie rousse, ma petite amie lubrique, ne se contentait pas de paroles osées, suffisantes. Ce qu'elle appréciait par-dessus tout, Laura, c'était d'associer les actes aux paroles. Que les paroles soient concrètes, qu'elles ne soient pas juste des lettres jetées sur papiers et puis voilà. Les paroles dans le vent, ça ne l'intéressait pas.– Ma main va et vient doucement, chéri… Je m'occupe de toi… C'est si sensible, un pénis… Alors… mes va-et-vient sont lents sur ta queue… Ce n'est que du plaisir…Je n'étais pas en position de force, je n'avais pas à prendre de décision. J'étais à quatre pattes, je n'avais pas à réfléchir. La femme avait pris les devants, ce n'était que du plaisir et je me laissais aller.– Mes lèvres sur ta peau… Elles sont douces… Elles sont chaudes… Elles sont mouillées… Je t'embrasse, joli mystérieux… Je sors ma langue… Elle aussi, elle est humide… Elle aussi, elle a envie…Les mots se transformaient en actes.
– Ce n'est que du plaisir, mon Benoit… Du… plaisir...Voix aguicheuse, émoustillante. Lèvres pulpeuses, mouillées.– J'ai envie que tu… jouisses… de ma sensualité, mon cœur… Et là, je te préviens… Je ne compte pas m'arrêter...Aussitôt dit, aussitôt fait… J'avais de nouveau les fesses écartées. De la salive coulait sur ma raie. Ma croupe était outrageusement mise en évidence. Je n'étais pas en mesure de dire, d'exiger quoique ce soit. C'était Laura qui disait et qui faisait. Un point c'était tout.– Ce n'est que du plaisir… Ne l'oublies pas, Benoit...Un puis deux puis trois et puis tout pleins de coups de langue… Elle me les distillait avec parcimonie parce qu'elle était soucieuse de mon confort… et de mon plaisir.Sa langue était, elle aussi, humide. Elle butinait autour de ma corolle anale, elle multipliait les allers-retours entre mon anus et mes testicules, et c'était toujours agréable. À travers les caresses, j'apprenais au fur et à mesure que mon corps y était sensible, à ces caresses. Mes tétons réagissaient à la moindre succion, au moindre coup de langue, au moindre pincement, à la moindre morsure, aussi légère fusse t-elle. J'étais sensible du cul tout autant et quand on s'occupait de moi dans cette zone, je réalisais que ça m'excitait… et que j'y prenais bien du plaisir. Ce n'était donc que du plaisir… Oui.– Ma main qui te prend, mon Benoit… Ma langue qui va et qui vient… Tu me donnes faim, chéri… Alors je… continue...Que pouvais-je faire d'autant que gémir en réaction, alors? Ses caresses étaient légères, subtiles, dosées. Tout ce que je pouvais faire, c'était justement de me laisser faire. C'était de prendre les sensations telles qu'elles me venaient et de les faire miennes. C'était de prendre le plaisir quand il se présentait. J'ai poussé un gémissement bruyant, éloquent.– C'est ça… C'est ça! Oui, mon amour! C'est comme ça que j'ai envie de t'entendre! Alors je… continue…Lèvres rose cerise, langue joueuse… Salive tiède, caresses douces mais assurées… Il n'y avait pas de doute possible. Laura s'y connaissait en matière de caresses, quelles qu'elles fussent. Oui. Elle savait quelle intensité, quelle douceur, quelle légèreté, quelle fermeté elle devait y mettre. C'était un équilibre délicat, instable et si le moindre ingrédient était sur-dosé ou, à l'inverse, soupesé, cet équilibre du plaisir n'était plus le même. Autant Laura aimait se faire coquine, elle aimait oser… Autant les sensations et le plaisir devaient être divers et variés mais ils devaient rester tout autant jouissifs. Ça, c'est fortement ancré en elle.– Oui, mon chéri… Je te lèche le cul parce que je sais que… tu aimes ça… Si l'on m'avait dit… Non… Je veux pas y penser. Je ne pense qu'à toi et tu… es… à… moi.Sitôt ces paroles prononcées, Laura s'est tout de suite remise à l’œuvre. Deux mains douces et qui ne portaient pas les traces du temps qui passe… Des lèvres pulpeuses et qui étaient humides, juste à souhait… Une langue qui était audacieuse et qui savait distiller des caresses riches en plaisir, dévastatrices.– Mon amour… Ma main sur ta queue… Ma bouche sur ton cul… Je veux que tu jouisses, ché… ri… J'ai envie de ton sperme… Je veux te sentir sur moi… S'il te plaît.Les mouvements de sa main étaient plus… amples. Je me laissais faire. J'étais son partenaire… sa victime consentante. Son petit ami, par contre, d'abord et avant tout. Mes fesses écartées, mon dos cambré, mes bras et mes coudes à même la couette… Mes mouvements étaient limités et c'était un euphémisme.– Mon Benoit… Mon amour… Tu es à moi… Je ne m'en lasse pas… Et ce n'est que du plaisir… Ce n'est que du plaisir… Ne l'oublies pas, ça, mon mystérieux...Dès lors, tout en me masturbant de sa main droite, Laura a, cette fois, jeté son dévolu sur mon trou du cul. De la salive qui coulait… Des lèvres qui embrassaient mes fesses, l'une après l'autre, goulûment… Une langue qui a compris que son heure était venue et qu'elle devait distiller ses coups avec plus… d'expression.'Lo-Hi' de The Black Keys...– Haaan… Oh oui! Vas-y! Vas-y! Oh ma jolie… rousse! Tu vas...– Je sais, mon chéri… Tu as du plaisir… Tu n'y résistes pas… Tu… vas… aimer. Tu vas voir… Tu vas jouir...-----------------"Bien plus qu'un piège d'amour et de sexe..."J'étais à quatre pattes et je m'offrais désormais ouvertement à cette jeune femme rousse qui était officiellement ma petite amie depuis peu. Ça faisait depuis belle lurette que j'avais laissé mon conscient sur le bas-côté de la route. Mon moi plus intime parlait. C'était lui qui s'exprimait pour moi. Et là, toute raison me quittait. Les algorithmes des matheux et autres scientifiques étaient bien trop complexes pour moi, en pleins ébats. Mes composants, mes ingrédients à moi, c'étaient la complicité, le désir, le lâcher-prise. Laura… Mon amour… 
    'Des attractions désastre' de Étienne Daho… 
    Peu importe ce qu'il se passait, je savais que j'étais en sécurité aux côtés de Laura. La clé de tout ce que nous vivions jusqu'à présent, c'était le consentement. C'était la réciprocité. Laura et moi étions corps et âme, l'un et l'autre. L'un à l'autre. Laura était extravertie, excentrique sur les bords. Sa sensualité était exacerbée à présent qu'elle avait fait main basse sur moi. Qu'elle ne change rien. Qu'elle maintienne le cap. C'était ce qu'il me plaisait chez elle. Oh… oui. Que Laura reste elle-même. Qu'elle ne soit plus tout à fait elle, qu'elle ne soit pas une autre non plus. Laura était LA femme pour qui les hommes aient, pour laquelle ils se battraient. J'avais déposé mon libre-arbitre sur l'autel de l'amour, naissant qui plus est. 
    – Chéri! Tu es un plat de choix, là! Si seulement tu savais à quel point tu me donnes envie… Ma main sur ta queue… toute dure… Mes fluides… sur ton anus… Ils y rentrent… Je te marque… de mon empreinte… Tu… es… à… moi. Mais à double sens, mystérieux… Moi aussi, je suis à toi… N'oublies… jamais… ça, bébé…
     J'ai gémi. Il ne pouvait pas en être autrement. Laura, aussi sensuelle et audacieuse soit-elle, était d'abord et avant tout délicate. La chaleur humaine, c'était un concept qui lui parlait.
    'Comme c'est bon' de la chanteuse français Jenifer… 
    – Chéri… J'ai jamais été aussi bien… Et ça, c'est parce que toi et moi… On est sur la même longueur d'onde… On se comprend… Et là, tu te laisses faire… Tu ME laisses faire parce que t'as confiance en moi, mon mystérieux… Tu peux…
    J'ai poussé un long soupir. J'étais en total abandon. En PLS comme on dit de plus en plus, à notre époque. J'aimais cette sensation. Je voulais y goûter, encore et encore. Je brûlais de me donner entièrement , définitivement à Laura. Cette rouquine, lubrique à souhait, avait réussi de main de maître à ce que nous en arrivions là. Elle avait fait main basse sur moi, subtilement et voilà que nous en étions là, désormais, on-ne-peut-plus intimes.
    J'ai débranché la partie consciente de mon cerveau. Les notions de bien et de mal ne m'importaient plus. Mon cœur pulsait. Des parties de mon corps étaient en contact direct avec les draps à présent humides. Ça n'avait pas d'importance, comme détail. Non. C'était le contexte idéal. Une mise en scène des plus romantiques et osées simultanément. J'en étais reconnaissant à Laura. Ce n'était pas pour rien que j'étais subjugué et dès lors, je la regardais avec amour, avec désir, avec admiration. Avec vénération, même, à certains égards.
    Trop de chocolats et trop de délicatesse, ce n'étaient pas pour elle, m'avait-elle dit, au tout début… J'en suis sûr, désormais… Ça avait été une armure, une façade qu'elle avait revêtu au préalable. Les circonstances ont fait que son amour pour moi et sa sensibilité à fleur de peau l'avaient trahie. Elle transpirait l'amour et le désir, Laura. Désormais, c'était juste impossible qu'elle se mente à elle-même. Mais… à mon avis… la glace était brisée depuis longtemps, à ce moment-là. Laura se laissait aller et elle était tout aussi à nu que moi. Oui.
    'Don't Fight It, Feel It' des Primal Scream...
    – Benoit… Redresse-toi. Quitte ta position. Tu n'es pas mon soumis. Oui… Tu es mon petit copain. Je VEUX que l'on s'embrasse. 
    – Mais… Laura… Je croyais… que… 
    – Benoit… On s'amuse… et j'a-dore ça… Mais… tu es bien plus que ça. Et puis… C'est bien plus qu'un piège d'amour et de sexe… dans lequel tu es… 
    – C'est joli, ce que tu viens de dire là, ma jolie rousse. Ça sonnerait bien dans une chanson… 
    – Quand je te disais que tu me rendrais heureuse si tu m'écrivais une chanson… Dis: tu le ferais pour moi?
    – Pour toi, je ferais beaucoup de choses, Lau… ra… Regarde-moi.
    – Je te regarde, mon Benoit.
    Elle me souriait. Ses yeux brillaient particulièrement. J'aimais leur éclat. Laura me faisait fondre. Elle me rendait fou. Elle seule.
    J'ai pris la liberté de me relever et de m'accroupir sur le lit à la couette tout humide de nos fluides divers. Laura n'a pas semblé réfléchir un instant et elle en a fait de même. Je me suis tourné légèrement pour lui faire face. J'ai  planté mon regard dans le sien. Elle, elle était dans l'expectatif. Elle se mordait la lèvre. Je mourais d'envie de l'embrasser. Mais… en même temps… moi aussi, je me rendais compte que j'aimais jouer. J'ai fait alors des miennes et je m'en suis donné à coeur joie.
    – Benoit… Tu joues avec moi… C'est pas bien de jouer comme ça, tu sais?
    Elle avait donc ce cinquième as. C'était donc comme tout à l'heure, quand elle m'avait demandé d'enlever mon jean et que j'avais un peu joué avec ses nerfs. Oui… je la soupçonnais de l'avoir, ce cinquième as. Mais c'était ainsi qu'elle me plaisait, Laura. Oui. Elle n'était pas dupe, elle n'était pas idiote. Elle est tout sauf ça.
    – Tes lèvres, Laura.
    – Mmmh, oui, chéri… Ça me dit bien… Viens… Elles sont à toi… 
    Nous n'avions pas besoin de nous parler plus. C'étaient des choses où toute raison nous quittait et où l'on se mettait en mode «pilotage automatique». On se laissait aller, alors.
    'Tu boca' de Cabas… 
    C'était un petit baiser, au départ, où l'on prenait le temps de savourer nos lèvres qui se touchaient. Laura… C'étaient des détails auxquels elle était particulièrement sensible. Ça aussi, ça me plaisait. Nous nous regardions. Laura avait décidément les yeux éclatants. De bonheur, de désir. Ils étaient dilatés. Ils étaient beaux. Ils étaient expressifs. De la voir ainsi, tout en joie, ça faisait de moi l'homme le plus heureux sur Terre. Car c'était précisément ce qui me préoccupait: la savoir avec le sourire, les yeux brillants, fofolle. Oui. Je voulais faire arrêt sur image et que Laura reste comme ça.
    Elle m'a tendu le bout de ses lèvres et j'ai pris ça comme une invitation à ne surtout pas différer. Je n'ai pas laissé passer l'occasion. J'ai approché mes lèvres et nous avons échangé un nouveau baiser. C'était grisant, à chaque fois. Nous nous embrassions… parce que nous aimions ça, tout simplement. Nous nous embrassions… parce que nous en tirions du plaisir, et ça nous plaisait. Nous nous embrassions… parce que nous étions insatiables l'un de l'autre, c'était impossible de nous séparer. Pour tout dire, nous n'en avions pas la moindre envie, de ça.
    – Benoit… Quand tu m'embrasses… Je calcule rien, d'autant plus… Tu es tellement doux avec toi… Si gentil… J'arrive pas à y croire… On est là… Dans un lit… Je… Je… 
    Elle n'a pas terminé sa phrase. Elle n'a pas pris la peine de réprimer les sanglots qu'elle a eu, de nouveau. Je l'ai observée, attentivement. Elle semblait incrédule. Subjuguée. Bouche bée. Je la regardais, d'autant plus, et je la confrontais à la réalité de la situation. J'ai lâché ses yeux, l'espace d'un instant. Mes yeux se sont posés sur les bougies et sur les lumières qui étaient réglées de telle sorte qu'elles soient tamisées. Mes yeux se sont arrêtés sur les pétales de rose et sur la couette désormais froissée. Et puis ils sont revenus sur Laura. Je lui ai souri et j'avais bien conscience que je devais avoir l'air idiot. Je m'en fichais.
    'Madame Rêve' de Alain Bashung… 
    – J'aime la mise en scène que tu as créé, ma jolie rousse. Ton piège d'amour et de sexe… Tu t'es donnée les moyens de me séduire, chérie. Là, c'est moi qui suis sur le cul. Parce que t'as fait tout ça. Parce que t'es si jolie. Lau… ra… 
    – Be… noit… 
    – Lau… ra… 
    – Je t'aime.
    – Moi aussi, je t'aime. 
    Nous nous sommes remis à nous embrasser. Nous ne pouvions pas nous en empêcher, c'était aussi simple que ça. Qui a dit que les mises en bouche ne devaient être que des entrées en matière, juste un apéritif? Embrasser, c'est tellement… bon. 
    J'ai pris le visage de Laura entre mes mains et je lui ai tendue mes lèvres. Je lui ai caressée les joues du bout des doigts, délicatement. Mes yeux se sont fixés dans les siens. J'ai rencontré deux prunelles fermées. Je savais ce que ça signifiait. Elle, elle avait confiance, elle se laissait aller. Elle, elle aimait ça, elle y prenait du plaisir.
    – Benoit… J'ai le cœur qui bat la chamade. Si fort… Trop vite… Si tu ne fais rien, je… 
    Elle a tout de suite après fait semblant de faire la moue. Je le savais.
    – Benoit… Je voudrais… que tu sentes mon cœur battre sous tes doigts, contre ton oreille… Ferme les yeux, joli mystérieux…
    Encore une excentricité typiquement Laura, ça… Néanmoins… Émoustillé… Titillé…. Je me laissais volontiers prendre au jeu. J'ai fermé les yeux.
    – Là… Tu peux les rouvrir, mon cœur.  
    J'ai ouvert doucement les yeux. Je leur ai laissés le temps de se dilater. Et là… j'ai perdu la raison. Laura empaumait ses seins et elle les pressait, l'un contre l'autre. Elle me souriait. Rhoo…

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