Mon Amant Portugais
L'un de mes meilleurs amants de l'époque ne fut pas un Apollon, mais nous fîmes l'amour dans les bras l'un de l'autre, des heures durant, et je m'étais dit ce soir-là: mon dieu, Yvan, plus besoin de chercher, il est là ton nirvana!
Je ne pensais pas ment au mec, mais à la façon tendre et caressante dont nous faisions l'amour.
La rencontre fut absolument fortuite, bien que deux étages seulement nous séparaient.
C'était au mois de juin en plein pendant la coupe du monde de foot qui se déroulait cette année-là en Allemagne.
L'immeuble ancien que j'occupais, rue du Faubourg Saint-Martin, donnait sur un passage, fermé aux deux entrées par une porte cochère.
Le passage, étroit mais aéré et baigné de soleil (quand les nuages voulurent bien s'effacer...), laissait aux occupants des lieux un espace tranquille, que mon voisin du rez-de-chaussée avait squatté pour ses affaires.
En effet, il était artisan empailleur, et parfois, il s'installait au grand air, à la lueur du jour pour retaper de vieilles chaises, achetées principalement dans des brocantes. Il y en avait partout, toutes sans âge, poussiéreuses et défoncées, et lorsque je passais devant son local, je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'il plus ou moins indiscret, à tout ce bric-à-brac de meubles entreposés dans un désordre indescriptible.
L'artisan n'était pas toujours présent, mais son cafoutche était en permanence ouvert à tous les vents.
Un soir que je rentrais assez tard du boulot, il était là, et je pus enfin mettre un visage et un nom sur ce voisin énigmatique.
- Bonsoir! fis-je, en laissant paraître un certain étonnement de le voir travailler à cette heure tardive. Encore au boulot?
- Bonsoir, répondit-il, en levant les yeux vers moi. Oui, je profite des derniers rayons du soleil pour m'avancer un peu. Il faut savourer ce bel été, n'est-ce-pas?
- Oui, on va pas se plaindre, il fait beau et chaud! rétorquais-je banalement.
- Ah oui? et depuis longtemps? c'est quoi votre nom?
- Je m'appelle Yvan et on peut dire que ça fait un bail que j'habite ici, vous savez! J'avoue que je passe devant chez vous tous les jours, mais on vous aperçoit rarement...
- C'est qu'on a sans doute pas les mêmes horaires... Moi, c'est Franck. J'ai emménagé l'hiver dernier, mais mon atelier n'a que quelques mois d'existence... Entre voisins, on peut se tutoyer.
- Pas de souci Franck... Si t'as besoin, n'hésite pas, tu sais où j'habite... Bon courage et bonne soirée!
Je venais de quitter mon voisin en lui laissant une opportunité d'ouverture dans ma vie, qui me surprit moi-même. Je ne connaissais pas ce mec, et c'était tout juste si je ne lui avais pas laissé les clefs de mon appart...
En plus, on ne pouvait pas dire que ce Franck fût mon type d'homme, il semblait même provenir d'une autre planète, à cent lieues de mon univers...
Le mec baraqué comme une armoire-penderie à porte coulissante, chevelu, tirant sur le brun avec des reflets blonds, mal rasé, un anneau à chaque lobe, genre baba cool marginal, la chemisette colorée largement ouverte sur un poitrail velu, une force de la nature dont j'aurais eu peine à donner un âge précis. Il me paraissait avoir entre quarante et cinquante ans, pour préserver une marge d'erreur...
Lui-même devait me prendre pour un fonctionnaire insipide d'un quelconque ministère, avec mon costume bien ajusté, la cravate desserrée sur une chemise classique, un porte-document en faux cuir à la main. Avec mon corps plat et lisse, surmonté d'un visage imberbe recouvert de fins cheveux brun coupés court, je devais lui sembler bien aseptisé, un merdeux de première en fait!
Les choses en restèrent là, mais quelques jours plus tard, j'eus droit à sa visite en fin de soirée, et c'est ainsi que commença notre rencontre amoureuse, qui évolua progressivement en une véritable amitié.
N'attendant en principe personne, j'avais déjà revêtu ma tenue de nuit, c'est-à-dire un simple bas de pyjama. Qu'importe, j'ouvris à Franck, qui s'exclama en ricanant :
- Tu vas déjà te pieuter?
- Non, rentre, j'attendais personne, c'est tout!
- T'inquiète pas, je ne serai pas long... J'ai simplement une faveur à te demander...
- Ben... oui, j't'écoute, répondis-je, surpris de sa requête, et surtout impatient de connaître la faveur que je vais devoir examiner avec, je le sentais déjà, une très grande bienveillance...
- Tu sais, je n'ai pas la télé à l'atelier, et je suis fan de foot, surtout quand c'est le Portugal qui joue! Ma famille est de Lisbonne... Demain après-midi, il y a le quart de final Portugal Angleterre, tu pourrais me permettre de le regarder chez toi?
- Beuh... si c'est que cela... Attends, je vais te donner un double de ma clef.
J'étais finalement un peu déçu de sa demande, je m'attendais à quelque chose de plus croustillant, de plus personnel, de plus émouvant...
Je me mis à chercher mon double de clef avec fébrilité. Évidemment, elle n'était pas à sa place, et je m'affairais dans le salon, ouvrant tiroirs sur tiroirs. Je sentais dans le même temps, le regard insistant de Franck posé sur mon corps à demi-nu, et ça commençait à me troubler.
L'armoire à glace allait-elle briser mon miroir? Pour le moment, le miroir auquel j'ai l'habitude de me confesser, n'était que fissuré...
Ma tenue de nuit pas très moulante, concédait à mon sexe flasque, une large liberté de mouvement. Mais il en usa sans retenue, à tel point que je sentis bientôt le gland, qui avait pris ses aises, se frotter contre le tissu. C'est le signal d'alerte, au delà duquel, soit, on retourne bien gentiment à la case départ, soit, on passe crânement la vitesse supérieure. Le jeans bien rempli de Franck incitait plutôt à la deuxième variante, mais heureusement, j'avais un plan B: celui de me projeter au lendemain, où j'aurai à affronter mon supérieur hiérarchique qui m'avait convié à un entretien.
- Ah voilà, j'ai enfin mis la main de dessus, beuh... façon de parler bien sûr!
- T'es trop sympa, Yann, je te revaudrai ça...
- Non, moi c'est Yvan!
- Pardon, Yvan... Tu vis seul?
La question anodine qui n'en est pas une... Dès qu'un mec écorne un petit coin de ton intimité, c'est qu'il a une idée derrière la tête. Du coup, l'entretien du lendemain avec mon supérieur hiérarchique, s'était soudain mué en une simple digue, incapable de contenir un tsunami...
Ma zigounette s'était remise à gravir les échelons. Je présentais maintenant le profil type du mec incapable de retenir ses pulsions devant un inconnu. Je n'avais qu'une seule envie, qu'il s'en aille avec ma clef, ce Portos, et vite, avant que ça ne dé et que je ne passe la vitesse supérieure.
Franck me serra la main, sans même que je prenne le temps de lui donner le minimum de consignes, censées lui éviter de me mettre le bordel, là où tout était rangé. Il faut dire qu'il avait les yeux rivés sur la pointe de mon pyjama, tandis que les miens lorgnaient l'épais repli de sa braguette.
- Allez, salut Franck, on se voit demain soir à mon retour du boulot... Bonne soirée!
Le bougre dévalait déjà l'escalier, ma clef dans sa poche de pantalon, et il me salua d'une main, sans se retourner, à la façon de Peter Falk dans la série américaine Columbo. Il me lança en effet un:
- Juste une dernière chose... Merci voisin, et à demain !
Je claquais la porte, furieux contre moi-même. Furieux pour mon indécent moment d'égarement, doublement furieux, car rien n'indiquait clairement que Franck soit gay, et triplement furieux, parce que je m'interrogeais sur la manière dont demain, il allait se comporter chez moi. Allait-il inviter des copains, organiser une beuverie, une sauterie, un tripot, ou quelque chose du genre?
J'y pensai toute la nuit, tantôt en positivant sur son corps viril dont je finis par admettre la fascination, tantôt en me désolant de récupérer mon appart bourré de ses vieux rotins cannés.
C'est dire si ce cocktail comateux avait mis mon attirail dans tous ses états... Il s'était amusé à jouer au yoyo une bonne partie de la nuit!
La nuit fut longue, mais pas tant que la journée. J'avais les yeux rivés sur ma montre et la pendule du bureau, attendant avec impatience la fin du boulot. Suis con, j'aurais du penser à décaler mes RTT ce jour-là!
18 heures 30 pétantes... j'enfile ma veste, salue la compagnie et me dirige vers les marches d'escalier qui me déversent dans le halo estival de la rue. Je viens gonfler le flot de fonctionnaires qui s'engouffre dans la bouche du métro Balard.
Je suis un parisien chanceux. Une demi-heure seulement me sépare de mon domicile, proche de la gare de l'Est.
Le temps d'embarquer mon courrier et les pubs qui encombraient ma boîte, de jeter un coup d'il dans l'atelier pour m'assurer de l'absence de Franck, je grimpai au second.
La clef cliqueta dans la serrure, et je pénétrai dans mon chez moi.
Chez moi, il y avait lui, devant mon plasma, braillant les hourras d'un stade. Il me sourit, me demanda poliment comment s'était passée ma journée, puis il m'offrit l'une de mes bières qu'il sortit du frigo.
- Santé ! fis-je sobrement, en trinquant ma canette avec lui.
Tous les scrupules de la veille s'étaient soudain évanouis. Franck était seul, il n'avait pas mis le souk chez moi, et j'avais une irrésistible envie de m'amuser, de faire la fête, et de m'envoyer en l'air... si l'occasion se présentait.
- Qui gagne alors... tes amis portos? criais-je de ma chambre entrouverte, où je me mettais à l'aise, troquant le costume contre un short et un tee-shirt, pour me mettre au diapason de ses propres fringues.
Franck se leva du sofa pour venir me rejoindre. C'était justement l'objectif visé.
Me fichant comme d'une guigne du résultat du match, je voulais qu'il m'observe en petite tenue, pour tester ses réactions et dissiper mes doutes sur son orientation sexuelle. Il est gay ce balèze, ou non? Faut bien que je le sache...
J'étais en slip lorsqu'il poussa la porte de ma chambre.
- Oh! excuse-moi, je savais pas... me dit-il, confus. Zéro à zéro, et c'est bientôt la fin de la partie... continua-t-il d'un filet de voix menu, peu en accord avec son physique de déménageur.
- T'inquiète, je ne suis qu'un homme... Tu sais comment c'est fait en principe, ricanais-je.
- Eh bien, reste dans cette tenue... Si tu le souhaites, dès que l'arbitre siffle la fin du match, je peux te faire un petit massage... j'ai été kiné dans une vie antérieure. Après tout, je te suis redevable!
Je n'avais pas prévu cette entorse au programme. J'en fus quelque peu perturbé, comme toujours lorsque je n'ai pas prise sur les choses, mais bien vite ma curiosité s'éveilla. Je n'avais jamais essayé les massages, et je montrai pour la proposition de Franck un grand enthousiaste.
- Non, tu blagues ou quoi?... T'as été masseur? mais dans les cures thermales pour petites vieilles, ou bien le genre... massage thaïlandais?
- Moque-toi... facile... C'est comme tu le sens, Yvan...
- Ah! c'est bien... tu t'es pas gouré sur mon prénom, cette fois... Bien sûr que je veux tenter l'expérience. Jamais encore fait. Mais... c'est... c'est du massage thaï? insistai-je de nouveau.
- Non, moi, je suis adepte du massage chinois, celui qui décontracte les muscles et qui soulage les douleurs du bas du dos. Ça détend aussi, c'est un excellent antistress.
- Ça me va au poil, Franck. Entre les chefs qui me mettent la pression, et mes journées passées devant les écrans d'ordi, c'est pas bon pour la santé!
On s'installa devant le téléviseur, côte à côte sur le divan pour les dernières minutes du match. J'étais toujours revêtu de mon seul slip, un slip que je faisais vivre avec bonheur, en gesticulant à la moindre action de jeu.
Le match enfin se termina, se soldant par un nul entre les deux équipes, zéro partout.
- On va dans ta chambre? me demanda Franck, soudain impatient.
- Bien, allonge-toi sur le lit, Yvan, c'est pas l'idéal, mais on n'a rien d'autre. T'as pas de lésion musculaire, de contraction particulière, ni rien de la sorte?
- Non, à ma connaissance... Je reste en slip comme ça?
- Oui en slip, et sur le ventre, la tête couché sur le côté... Tiens, aide-toi de ton oreiller... Moi, aussi, je me mets à l'aise.
Franck retira son tee-shirt, dévoilant ainsi un impressionnant poitrail velu, recouvert partiellement de quelques tatouages aux inscriptions chinoises bien mystérieuses.
- Putain, t'es sacré baraqué comme mec! tu ne m'casses pas, hein?
Je voulais ainsi détendre l'atmosphère, mais c'était surtout pour calmer mon trouble.
Ce mec m'impressionnait par son gabarit viril et ses bras musclés, autant que pouvaient l'être mes chevilles de randonneur...
- Bon, t'es prêt?
Je m'allongeai sur le lit, la tête sur le côté, en attendant le miracle.
Accroupi au dessus de mon bassin, Franck se fit doux, caressant et tonique à la fois. Il me frictionna le haut du dos, la nuque, puis s'attarda sur le bas du dos, avant de s'écarter pour frictionner mes jambes, les cuisses, et les bras. Ses gestes semblaient précis et faisaient du bien, là où je sentais des faiblesses. Je devinais ses puissantes paluches se balader partout sur mon corps, ses phalanges presser, pousser et pétrir mes muscles de bureaucrate sédentaire.
Franck me massait sans un mot, et moi, je me laissais aller au plaisir des sens en ne pensant à rien...
Pendant les premières minutes de la séance en tout cas, car plus le massage s'éternisait et plus je fantasmais sur le corps de mon Portos.
Je m'interrogeais sur ce qu'il pensait à l'instant même: s'il était hétéro, il se la jouerait pro et me masserait sérieux jusqu'au bout, en se concentrant sur sa technique. S'il était gay, le contact avec ma peau glabre et les poils soyeux de mes jambes devrait lui faire des trucs, et ça dérait ment avant la fin de la séance...
Tant pis, je me lâche et je laisse faire dame nature, me convainquais-je. Franck avait réussi à détendre mes muscles, sauf un: celui qui entre les jambes, gambadait dans le slibard.
Mon masseur me plia une jambe, puis l'autre, il les ramena toutes deux contre son visage, ce qui dégagea mon sexe un tantinet comprimé. Mon érection était maintenant bien visible, mais lui, regardait ailleurs... pourvu qu'il ne me demande pas de me m'allonger sur le dos...
- Bien, susurra Franck, allonge-toi sur le dos, maintenant...
- Bingo Yvan! t'assumes à présent...
J'entrepris un lent demi-tour salto pour me ratatiner timidement sur le dos. Je ne savais plus où me mettre, car mon sexe formait une belle barre rigide, moulée dans mon slip blanc, testé au baril d'Ariel.
- Excuse-moi Franck, j'voulais pas... c'est parti tout seul!
- Ne t'excuse pas, c'est pas vilain à voir...
Il en avait trop dit, ou pas assez. Je voulais être fixé sur ses préférences.
- T'aimes bien le corps des hommes?
- J'aime ce qui est beau et sensuel, et certains hommes le sont...
- Dois-je prendre ça pour un compliment?
Franck sourit:
- Ne t'inquiète pas, j'ai quarante balais passés, et j'ai vécu. Plus rien n'est vierge chez moi, si tu veux savoir.
- Non, mais... ça te regarde, j'voulais pas être indiscret... te mettre dans l'embarras...
Je fis preuve là d'une belle hypocrisie. Je savais maintenant que mon Franck avait goûté de la bite. Il était gay, ou bi comme moi, ce qui me le rendait encore plus attirant, sensuel, sympathique.
Je fermais les yeux, le sourire aux lèvres.
Mon masseur se frotta plusieurs fois les mains, puis il attaqua mes cuisses avec la même douceur et tonicité, mais en venant effleurer systématiquement la base de mon sous-vêtement bombé.
J'étais aux anges... Je doute que ce geste fasse parti de la technique chinoise de relaxation!
Je frissonnai lorsque je sentis sa paume recouvrir mon sexe par dessus le slip. Il me massa doucement les testicules et s'aventura plus haut sur la hampe de ma verge. Tout était déjà bien gonflé, dur, rigide, prêt à l'emploi.
- Dis Franck, c'est pas de la technique chinoise, tes caresses, là?
- Je peux descendre ton slip? me demanda-t-il, presque en s'excusant de sa hardiesse.
Qu'il était mignon, mon quadra! Il me demandait mon autorisation, à moi, son cadet de plus de dix ans!
- Tu peux, tu peux, répondis-je dans un soupir impatient.
L'instant précis où je dévoile mon intimité à mon nouveau partenaire, est toujours un grand moment d'intense émotion. Que ce soit cinq minutes à la sauvette dans un bois, une heure sur le matelas d'une cabine de sauna, ou bien dans un lit à la bourgeoise, j'ai régulièrement le sentiment que c'est ma première fois. C'est comme si je faisais don de mon pucelage, à chacun des hommes ou des femmes qui me passèrent sur le corps...
Franck fourra ses mains vigoureuses dans mon slip qu'il retira avec délicatesse, graduellement, laissant paraître peu à peu une partie toujours plus à nue de mon intimité, comme différentes pièces d'un puzzle vues à travers un kaléidoscope. Désormais à ses côtés en tenue d'Adam, le slip tombé sur le parquet, j'attendis en frémissant le premier contact charnel avec son corps si peu comparable au mien. Mais lui, garda le short et son regard tendu continua à fixer ma sensuelle nudité. Il semblait troublé, indécis, il n'osa encore porter sa main sur mon sexe allongé, posé sur ma toison bouclée.
- Que c'est beau un sexe d'homme, murmura-t-il.
- Il est craquant mon bâton de berger?... Alors, entame-le, Franck, entame-le, suppliais-je.
Franck soupira et s'avança entre mes cuisses. La sensation de bonheur fut immédiate. J'ignorais à quand remontait son dernier contact avec un mec, mais mon artisan dirigeait les opérations avec dextérité. Tout en sensualité, par petites touches aussi précises que ses palper-rouler de tout à l'heure, mon bas-ventre se lubrifia de sa mouille chaude et abondante. Il m'enveloppa de son odeur comme l'araignée enveloppe sa proie de son cocon. Je n'étais plus moi, j'étais lui.
Entreprenant et désormais avide de plaisir, Franck enfin se déshabilla.
Friand de quéquettes, je baissais d'instinct les yeux sur la sienne. Elle se dressait fièrement, lourde et épaisse, le gland bleuâtre vaillant, prêt à déplacer les montagnes. D'instinct également, je savais que ce calibre était incompatible avec ce que je souhaitais offrir. Son sexe recourbé comme un pic de forage, me paraissait trop impressionnant pour qu'il s'amuse à percer mon tunnel. Faut pas exagérer non plus... small is beautiful...
En revanche, je savais que j'aurai beaucoup de plaisir à le cajoler jusqu'à faire sauter le bouchon de Champagne pour faire mousser les bulles de son nectar!
- Viens m'embrasser, répondis-je en lui prenant la main.
Je m'étais redressé sur le lit, assis en tailleur, et lui m'enveloppa la taille de ses jambes musculeuses.
Nous brouillâmes nos ADN pendant de longues, de très longues minutes. Franck savait se servir de sa langue, une langue dure et épaisse qui me pénétra la bouche avec autant de force qu'un sexe. Ses lèvres charnues se firent quenottes, et nous frottions nos frimousses l'une contre l'autre, comme le font les animaux d'un même clan. Langues dans le creux des oreilles, au fond des aisselles buissonneuses suant le musc, menton imberbe contre menton râpeux, chevelures caressées, flattées, ébouriffées, sublime sensation de l'indécence partagée.
Je haletais de plaisir dans un parfum de sueur et de sexe...
Franck s'allongea sur le dos et je me couchai sur lui, mon sexe contre le sien, ma bouche contre la sienne. Mes doigts fouineurs cajolèrent les boucles épaisses de son intimité et la peau soyeuse de ses cuisses. Il écarta les jambes afin de faciliter mes caresses. Je me glissais alors, là où il le souhaitait que j'aille. Prendre en pleine main un aussi beau jouet est un ravissement dont je ne me lassais pas. J'ai joué avec, sans modération, comme le gamin manipule ses soldats de plomb.
J'engloutis délicatement le Miko chocolat que je suçai et siphonnai jusqu'à plus soif, tant est si bien que je finis par tomber sur le bâtonnet. Franck était loin d'être novice en amour. Il maîtrisa sa jouissance pour faire durer le plaisir. Des larmes de bonheur s'écoulèrent sporadiquement, sans que les bulles de Champagne ne m'explosent au visage.
- Pas tout de suite Yvan, pas tout de suite! murmura-t-il.
On se sourit, on se comprit.
Ses deux mamelons pointaient de chaque côté de son torse viril, épais, fermes, provocants. Irrésistiblement provocants... Un détail de l'anatomie humaine aussi érogène que les fesses ou les cuisses. On peut me faire chavirer rien qu'en sirotant mes tétons. Un plaisir intense se diffuse alors par toutes les nervures de ma peau, au point que parfois, la sève mielleuse exulte...
Je m'occupai donc de son torse d'athlète avec beaucoup d'application. Des pincements et des rouler de doigt, des caresses du nez et des lapements sirupeux sur ses tétons dressés, suffirent pour que Franck rende les armes.
Mon nouvel amant n'arrêta pas de râler et je le sentais proche de l'implosion. Je savais que quelques coups de rein vigoureux allaient le faire basculer lui-aussi dans le monde enchanté des Bisounours.
Nous criâmes papa maman dans une même euphorie, aussi longtemps que durèrent nos lâcher volcaniques.
Nous restâmes longtemps immobiles l'un sur l'autre sans prononcer une seule parole, nos ventres collés par le plaisir. L'odeur âcre de semences mêlées envahit le lit. Je me dressai un instant, laissant s'écouler le jus de nos jouissances. Le corps velu de Franck luisait de longues frisettes perlées et d'accroche-cur, entortillés par la sueur et l'amour.
Franck se lova affectueusement, le corps serré contre mes reins, les jambes repliées, en position ftale. Il finit par nous recouvrir du drap malgré la chaleur qui régnait dans la pièce. Il me murmura des mots tendres à l'oreille tout en me caressant le visage. Je fus ému par la délicatesse de ses sentiments et la tendresse de ses gestes.
Mon sexe frémit de nouveau. Il glissa un bras au dessus de mon bassin et enveloppa ma queue dévoyée de sa paume robuste. Il la câlina délicatement, délicieusement, comme s'il s'agissait d'un objet de valeur.
Je jouis dans ses doigts tout mon amour et ma reconnaissance, sans un murmure, et moins puissamment que tout à l'heure, mais bien plus intensément.
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