Journal D'Un Apprenti -Fin-
Dans tout cela, que devient Augustin ? Je noublie pas mon doux facteur, son effacement momentané dans lattente de ma décision. Que devient-il ? Il ne donne aucune nouvelle et moi je ne me donne aucune peine de lui en envoyer. Peut-être a-t-il trouvé chaussure à son pied, comme on dit ? Ce serait vraiment dommage pour moi. Quel genre de bonhomme plairait à Augustin ? Soyons sérieux, je ne suis pas le seul à lui convenir ! Le petite pointe de jalousie revient lorsque jimagine Augustin rentrant chez lui, retrouvant un amant devenu attitré, oubliant jusquà mon existence. La peur sempare de moi : suis-je un jaloux invétéré ? Cest pire lorsque je pense à son corps, à son pénis généreux, à ses fesses avenantes, à sa bouche accueillante. Si tout ceci devait « appartenir » à un autre que moi ? Parfois, il marrive de rêver quil se fourvoie dans des bras inconnus, bras qui ne sont pas les miens. Les types beaux, mieux que moi, sont légion. Un gars comme Augustin naurait pas de mal à trouver plus sexy que moi.
Je suis pour ainsi dire seul. Je nentretiens aucun lien amical avec les gens chez qui je travaille. Ils maiment bien, comme ils disent. Sans plus. Restent mes parents qui, de loin en loin, veillent sur moi mais se gardent de me questionner, peu désireux dentendre mes turpitudes et moi de les leur révéler. Donc, sil ny avait Bernard, je me retrouverais seul avec, comme épée de Damoclès, les deux frères cochons toujours susceptibles de me rendre une vie pas possible voire de me faire perdre mon emploi. À ce propos, je suis étonné de navoir aucune nouvelle de mes patrons, si ce nest téléphoniquement. Plusieurs raisons font quils néprouvent guère lenvie de venir couler quelques jours sereins dans leur propriété secondaire.
Donc, je dois me faire de nouveaux amis et, pourquoi pas ?, tenter une vie commune avec Augustin.
-----
Mi-juin. La saison estivale commence sous un ciel des plus cléments. Les touristes, moins nombreux cette année pour cause de crise pétrolière, nen sont pas moins agréables à regarder pour certains dentre eux.
Dernier dimanche du mois. Je vais en ville achever la liquidation de lappartement dAdrien. La date limite approche dangereusement.
Une journée suffit amplement. Je ferme tout dans lappartement. Je retire létiquette portant les nom et prénom du dorénavant ex-locataire et vais rendre les clés à lagence ouverte même les jours fériés. Les remplaçants doivent emménager dans le courant de la semaine à venir.
Avant-hier, jai sauté Bernard dans la buanderie, à sa demande pressante. Ma queue le comblait, selon ses dires. Il ma enfilé peu après dans la cuisine et nous avons conclue la séance dans la baignoire à coups de godes, de fellations, de masturbations. Ces ébats précipités passés, il a fait son bagage et rejoint les siens. Aujourdhui, toute la famille se traîne sur une longue file de voitures en vue de vacances méritées. Il sera de retour le dernier lundi de juillet. Il ma promis une fiesta du cul, jurant que le mien lui manquera.
Lundi, triste journée. Personne à la maison qui mattend. Je nattends personne. Heureusement, toujours à me suivre, mon Voyou de chien ne cesse de réclamer son dû de caresses, de jeux, de pitance, de courses, de promenades.
Dans la soirée, je reçois un coup de fil de mon vieux beau de patron : il loue la propriété à la semaine, la seconde de juillet et les deux premières daoût, à des amis.
Ces différents événements me poussent à, enfin, prendre contact avec Augustin. Oh ! Pas une longue lettre. Non ! Juste une carte postale, sous enveloppe, portant ces mots :
« Coucou ! Cest Daniel qui pense à toi et espère que tu ne las pas oublié. Plein de gros poutous partout. »
Lattente fébrile commence.
Normalement, je dois prendre trois semaines de vacances en septembre.
Petit mot à Adrien qui me donne son accord pour que jaille le voir. Il écrit se charger de tout pour le voyage.
Je décide de partir deux jours avant, pour Paris, où je resterai chez Marco en attendant de prendre lavion. Dune pierre deux coups, en somme.
Dici là, je me morfonds, niquant du touriste qui me nique. Rien de bien palpitant. Je crois que je me suis coincé tout seul dans une sorte de cercle formé dAdrien, Marco, Bernard, Augustin. Sorti de ces quatre là, je ne vis pas. Idiot, non ? Je me sens pour ainsi dire orphelin de famille gay, pour reprendre lexpression dAdrien.
La nostalgie des amants perdus ou partis se trouve revigorée lorsque je reçois un courrier dAugustin. Deux pages, recto-verso, dune écriture serrée. Il se déclare éperdument amoureux de moi, mais naccepte plus de me voir papillonner en dehors de sa personne.
-----
Les locataires de la propriété ne sont ni embêtants ni exigeants. Les premiers, un couple de gens âgés, passent leur temps sur une chaise longue, à lombre. Le soir, ils se couchent tôt. Le matin, ils sortent tard. Les seconds débarquent avec une nombreuse nichée. Je prête attention à ce quils ne détériorent rien. Les troisièmes ne viendront pas : annulation de dernière minute.
Mon patron voudrait que je remette mes vacances afin de servir de guide aux visiteurs candidats à lachat. Il napprécie guère mon refus poli mais ferme. Nous arrivons tout de même à nous entendre : il remet à octobre lopération vente.
Déjà fin juillet. Que le temps passe vite malgré mon impatience de partir sous dautres cieux, en farniente. Bernard, de retour, bronzé plus quà laccoutumée, me comble de ses chairs comme sil voulait rattr un retard : la fiesta promise et promesse tenue. Alors que nous soufflons entre deux ébats torrides, je lui annonce mon départ en vacances, dans un mois :
<< -
Adrien minvite là-bas.
- Tu vas tenvoyer en lair façon G.I ?
- Façon Adrien, oui cest sûr. Ton invitation à passer un weekend chez toi, ça tient toujours ?
- Je veux, oui ! Ma femme ma même demandé de te relancer.
- Je reviens de Boston le vendredi 29 vers 20h à Orly. Je peux faire une halte chez toi et je rentre ici avec toi.
- Eh ben voilà ! Quand tu veux, tu peux, mon lapin !
- Par contre, tu vas devoir chercher à te loger avant mon départ. Mon patron vend tout. Je ne sais pas si les nouveaux me garderont. En attendant, personne ici durant mes vacances.
- Ten fais pas ! Je savais bien que ça pouvait pas durer. Je reviendrai à lhôtel, comme avant et comme les autres ! >>
La conversation sachève culs à lair, bites au garde à vous, foutre fusant dans lair histoire de voir qui a le plus gros jet et qui gicle le plus loin. Gamins, va ! Surtout, quen fin de compte, seules quelques gouttes sortent des méats pour cause dépuisement général de la source. On sendort museau-museau, bites en mains.
Les plus réticents à ces vacances sont les parents, cela va de soi. Que vais-je faire là-bas ? Dans quelle ville ? Surtout pas New York, il sy passe trop dhorreurs. Etc. Je calme mon petit monde, rappelant Adrien, un rat de laboratoire qui exècre les situations dangereuses, comme les lieux de risques. Papa se dit content de garder Voyou tandis que maman peste pour son beau mobilier qui pourrait servir de nonos au jeune toutou.
La veille du départ, Bernard emballe ses affaires. Pas mal daffaires, en vérité. Toute sa garde robe ou presque. Nous discutons des derniers détails pour les retrouvailles puis dînons léger, à poil, les jambes sentrecroisant, les pieds se congratulant. Un tantinet émoustillé, je me glisse sous la table. Japproche ma bouche dune bite bien raide, la gobe, lui impose un coulissement bien salivé. Le sucé rugit de plaisir, avançant son bassin afin de mieux senfoncer dans ma gorge. Je triture délicatement ses couilles et memplois à accéder à sa rosette que je doigte malgré la position assise de mon souffre-douleur. Bernard mordonne de continuer. Jobtempère, activant le rythme. Au moment de jouir, il repousse ma tête dune main, suggère de se retrouver sur le lit. Enlacés, lèvres jointes, langues sexcitant mutuellement, bite contre queue, nous gagnons la chambre où nous nous affalons sur la couche, toujours scellés par une pelle des plus voraces. Bernard se détache afin de libérer sa bouche qui sen va avaler ma pine plus que turgescente. Il a pris du galon, le coquin, en matière de sucette friponne ! Putain les lèvres qui aspirent, lèchent, repoussent, taquinent mon gland rougeoyant! Sa langue furète du côté de la hampe, des roubignolles, de lanus, annonçant une sodomie à venir et dont je serai la victime bien volontaire. Je lui prouve un désir identique en lui tendant les fesses trempées de salive. Il saffaire à menculer sans plus de tergiversation. Je la sens coulisser, me pilonner, me pistonner. Elle sort, elle rentre, mille et une fois, agaçant ma prostate qui sémeut et irradie mon corps en entier. Il métourdit de mots tendres, de qualificatifs amoureux, prononcés avec une voix des plus sensuelles, sur un timbre que je ne lui connaissais pas. Enfin, il pousse un grognement sapprochant du râle, laissant ses bourses se vider dans mes intestins. Lécoulement de son sperme séternise, virulent, copieux, comme pour me rappeler ce que je perds. Dix minutes plus tard, il me présente ses arrières que je noie de mon foutre après lavoir baisé avec force et vigueur.
Une fois les baises de circonstances bien appliquées, jai beaucoup de mal à dormir, imaginant ce que seront les prochaines semaines. En tout cas, je les vois plus que sensationnelles, emplies de choses merveilleuses, de moments excitants. Adrien en est le garant, selon moi.
Bernard se réveille à deux reprises, sévertue à calmer mon insomnie par une médication de son cru logeant sa tête entre mes jambes et sa bite devant ma bouche ou casant sa queue dans mon trou quand ce n'est pas ma mienne dans le sien. Résultat, au petit matin, deux gars pantelants, les yeux bordés de valises innommables, tentent dentamer une journée qui savère chargée.
-----
7h30 du matin : Paris sous la brume automnale. Marco, très homme du monde, prend mon sac de voyage, constate :
<< - Cest tout ce que temportes ?
- Les laveries ça existe. Pas besoin de 36 malles.
- Tu portes pas tes outils de baise avec toi ?
- Tu es fou ! Et la douane ! Tu me vois passer avec des godes ? >>
Une certaine gêne transparait chez Marco. Sa voiture de fonction se dirige vers le périphérique. Il me raconte sa vie de famille, tout en conduisant, les exploits de son fils, exploits géniaux selon lui. Enfin, il parle de notre programme :
<< -
Bobonne est dans sa famille avec le môme. Y rentrent demain après-midi. On fera un gueuleton tous ensemble demain soir. Ce quon avait prévu, cest foutu. Ya des trucs qui me sont tombés dessus, juste hier. Rien à faire pour les éviter. Pour aujourdhui, je te laisse la casbah et on se retrouve vers 7h ce soir. Scuse pour les changements, pas ma faute. >>
Arrivés sur place, juste quelques pelles en guise de bienvenue. Marco me montre ma chambre, laisse un jeu de clés et sesbigne. Je me retrouve gros jean comme devant, ne sachant que faire. Nous sommes en banlieue, jignore où prendre un moyen de transport.
Après une douche rapide, je sors acheter un plan de Paris, quémander quelques renseignements.
Me voilà aventurier, tentant daller visiter deux ou trois monuments. Direction le Louvre que je rêve dexplorer depuis longtemps. Je sais que je ne verrai que peu de choses mais ça ne fait rien. Arrêt Concorde. Adrien ma parlé de ce jardin des Tuileries. Je le traverse lentement. Il nest que 10h. Peu de gens se baladent. Dix minutes plus tard je marche à grands pas dans les galeries afin den voir un maximum. Je suis un peu déçu par la Joconde mais ouvre de grandes mirettes en face de la Vénus de Milo.
13h, mon estomac crie famine. Où manger ? Sous les arcades rue de Rivoli, je vois un petit restaurant portant lautre nom du célèbre tableau ci-dessus nommé. Une vingtaine de tables, beaucoup de monde. Jattends quune place se libère. Une femme âgée derrière la caisse, un barman au comptoir, deux serveurs dans la salle. La démarche du personnel masculin ne laisse aucun doute quant à son orientation sexuelle. Aucun deux ne cache son penchant pour les hommes. Pourtant, la clientèle se compose essentiellement de couples mixtes, probablement des personnes travaillant dans le quartier. Déjeuner rapide. Ici, on sert bien, bon et vite. Au moment de payer laddition, salée selon mes critères financiers, le serveur moffre un digestif. La clientèle déserte le lieu. Je discute avec Ismaël qui, sans ambages, me propose la botte dans son studio non loin dici. Jaccepte. Laffaire est rondement menée, lhomme se dit pressé, ne bénéficiant que dune coupure dune heure, exceptionnellement. Je ne suis pas en très grande forme. Une nuit en sauteries avec Bernard, une autre dans le train sans dormir, la déception suite à laccueil froid de Marco, nont guère contribué à conserver une forme éblouissante. Malgré tout, jadmire le corps dIsmaël. Il mériterait sa place dans une des galeries du palais den face. Que dire de sa queue ? Un chef duvre ! Dommage que je nai pu en profiter comme il se doit. Lui se dit satisfait de notre rencontre. Simple politesse ou est-il réellement content de moi ? Jai peine à le croire.
16h, jardin des Tuileries. La faune homosexuelle pullule. Des habitués pour la plupart. Ils se saluent, taillent une bavette en attendant de trouver la perle qui les fera monter au 7ème ciel. Ma personne fait lobjet de bien des regards et, probablement, de bien des conversations. Je suis tout nouveau, alors
Mais je ne drague pas, pris par une espèce de trac pas possible à cause du demi fiasco subi avec Ismaël. Alors je déambule sur les Champs Élysées, ruminant de mauvaises pensées.
17h, je prends le métro puis le bus, afin de regagner le logis de Marco. Ces transports en commun me guérissent à jamais dhabiter une grande ville et, à fortiori, Paris !
Nouvelle douche. Je mallonge, plonge dans un sommeil réparateur. Marco me réveille gentiment en se lovant contre moi, bisous dans le cou. Je mapprête à une corrida cochonne. Malheureusement, Marco ne réagit pas comme il convient. Il déclare, contrit :
<< - Jai pas eu le courage de te le dire mais je bande plus pour les gonzes. Je croyais quavec toi ça serait différent. Scuse de pas être à la hauteur, Daniel. Mais je tai quand même à la bonne, mon petit mec ! Jen pince toujours pour toi, mais pas pareil quavant. Tu piges ? >>
Pas besoin de longues explications. Marco a honte de nous deux, ne se lavoue pas. Ce voyage commence mal. Je décide :
<< - Bon, OK! Je vais à lhôtel pour éviter que tu passes deux jours gêné et honteux. >>
Marco ne dit mot, la tête basse. Il me laisse partir, inerte, soulagé je crois. Que sest-il passé ? Je me dis que ce nest pas important, juste les aléas de la vie.
Mes préoccupations dérivent vers limmédiat : se loger. Je trouve un hôtel dans mes cordes boursières, pas trop moche, propre.
Restaurant histoire de se consoler, où je retrouve Ismaël qui me propose de passer la nuit chez lui. Tant pis pour lhôtel. Je suis un peu étonné de ce goût de revenez-y. Il mannonce que lui-même nétait pas tout à fait dans son assiette.
On se ratt de cet après-midi et je sais ce que se faire bourrer veut dire. Son long manche circoncis mapporte frémissements, sensations fortes. Certes, lhomme ne veut pas que lon insère quoi que ce soit entre ses fesses et surtout pas une queue de chair. Certes, lhomme abhorre sucer. Mais il se ratt en pelles inouïes, en succions diverses sur le corps, en léchages surprises, en caresses énergiques mais cause dinondation de plaisirs. En outre, dune résistance hors du commun, il lime durant des heures, dans toutes les positions possibles pour nos organismes, ne cherchant pas à épater mais à complaire. Que dire de labondance de ses giclées de spermatozoïdes, de leur longueur ? Enfin, lhomme sait lart supposé dOnan ! De ma courte vie je nai connu pareil masturbateur ! Ses mains, ses doigts, procèdent avec un brio sans pareil qui me laisse pantelant une fois le jus éjecté.
Nous nous endormons au petit matin alors que la pâleur de laube pointe à lhorizon, passés deux très longs ébats.
10h réveil. Ultimes câlins, séparation définitive avec regrets de ne pouvoir rester plus longtemps en compagnie lun de lautre.
Un peu abasourdi par ces dernières 24h, je me rends à Orly, prends une chambre à lhôtel proche de laéroport, passe un coup de fil à Adrien pour le prévenir de mon arrivée, comme convenu. Sa voix me semble traînante, hésitante, peu enjouée, inhabituellement triste. Je pense lavoir réveillé.
Je nai envie de rien. Jerre dans cette chambre, comme un crétin, alors que jaurais pu rester à Paris pour visiter quelque chose. Jimagine laccueil dAdrien, à Boston.
Dun coup, un éclair de génie traverse mon esprit. Que fais-je ici ? Partir aux USA, oui, mais pourquoi ? Voir Adrien, évidemment. Tient-il tellement à me voir débarquer chez lui, comme je lai fait chez Marco ? Après tout, je ne suis quun provincial, pour eux, quun plouc de qui on a honte ! Depuis combien de temps on ne sest pas vu, parlé, moi et Adrien ? Jai le sentiment quil a accepté ma venue uniquement pour respecter un engagement pris lors de son départ définitif de chez nous. Marco, aussi, avait pris un engagement, mais au titre de lamitié, sous réserve que cela ne dérange en rien sa vie de famille. Alors ?
Je décroche le téléphone pour les États Unis, le numéro dAdrien, pour la seconde fois. Lorsque je lui demande si ma venue est vraiment désirée, il répond : franchement non. Alors je lui annonce lannulation de mon voyage. Il se dit soulagé parce quayant beaucoup trop de travail. On se fait la promesse dune revoyure prochaine. Tant pis pour le beau passeport tout neuf avec visa US ! Je récupère quand même une bonne partie de largent avancé pour le billet davion: petite compensation offerte par Adrien.
De laéroport à la gare : un train part dans une heure. Jappelle Augustin, lui annonce mon retour. Il pousse un cri de joie, promet de mattendre à larrivée. Au tour de mes parents qui sétonnent de ce revirement tout en sinquiétant de savoir si quelque malheur ne sétait pas produit. J'explique.
Maintenant, le cur léger, lâme sereine, je moffre un retour en wagon-lit, 1ère classe, après mêtre restauré dans une « gargote » aux multiples étoiles.
-----
Détendu, je me retrouve sur le quai. Maman, papa, sont là, accompagnés dun Voyou fort bruyant, fort remuant en reconnaissant ma voix. Gros câlins à tout ce petit monde. Alors que nous sortons de la gare, japerçois une voiture des PTT et un Augustin appuyé contre le capot qui hésite, constatant que je suis en compagnie. Suivi par la parentèle et le chien, je mapproche de mon facteur, le présente tandis que Voyou continue de manifester son contentement et fait savoir son amitié pour nous tous. Maman insiste pour que nous déjeunions tous ensemble. Papa hésite, puis :
<< - On sest déjà rencontré, nest-ce pas Augustin ?
- Oui, monsieur. On se voit quand vous avez un recommandé ou un colis. Je suis votre facteur. Mais ces temps-ci, jai fait une autre tournée. >>
Papa hoche la tête tandis que maman sort sa bourde coutumière :
<< - Un fonctionnaire, cest mieux quun ancien bagnard, nest-ce pas mon fils ? >>
Comme quoi, tout se sait dans notre patelin. Papa lui file un léger coup de coude en nous enjoignant de ne pas « faire attention ».
Durant tout le repas, jai comme limpression dêtre la fiancée qui vient de présenter lélu de son cur à ses parents, à moins que ce ne soit Augustin la fiancée, qui sait
Les miens, de parents, posent nombre de questions à celui quils pourraient appeler leur gendre. Ce dernier ne rechigne pas à répondre même si, souvent, il reste évasif.
En fin d'après-midi, papa et lui sont copains comme cochons (fans de sports et de voitures) tandis que maman ne cesse de combler Augustin de compliments pour lui avoir réparé sa machine à tricoter. Agréé par les miens, mon homme !
Je me sens tout drôle en débarquant à la maison, Voyou sautillant de joie en retrouvant ses habitudes et Augustin sattelant à préparer un apéritif. Afin de reprendre contenance, je vide mon sac de voyage. Jentends, venant de la cuisine :
<< - Alors, quest-ce tu vas branler pendant tes vacances ici ?
- Toi, si tu veux bien.
- Chouette programme ! Mais je bosse, moi, même si je suis fonctionnaire, faut pas croire.
- Je tattendrai en te préparant des bons petits plats, si tu es daccord.
- Ouais ! La classe, un gonze à la maison rien que pour ma pomme ! Seulement, avant, faut quon cause. Quest-ce tu comptes faire avec moi, à part me branler ?
- Comment ça ?
- Je suis le régulier ou un bouche-trou en attendant que tu refasses ton harem ?
- Si on faisait un essai ? Moi, toi, seuls en tête-à-tête. Quest-ce que tu en penses, Augustin ?
- Donc cest que tes pas sûr de toi.
- Sûr, je ne sais pas. Mais mon annulation pour les USA montre que je ne tiens pas particulièrement à partir loin de toi, entre autres. Marco nest plus là, Adrien non plus. Bernard est reparti vivre à lhôtel et je ne tiens pas à le reprendre. Alors, à ton avis, pourquoi je suis revenu avant la fin de mes vacances ? >>
Augustin apporte deux martinis. Les verres posés sur un coin de table, il entoure ma taille avec ses bras :
<< - Daccord, on fait un essai, comme tu dis. Chez toi ou chez moi ?
- Ici, on sera mieux. Personne ne viendra nous embêter. Après, eh bien on décidera ! Noublie pas que jai de grandes chances de me retrouver à la rue.
- Jhébergerais ce joli petit clochard à lanatomie inoubliable. Daniel, je taime pour de bon. Dingue de toi ! Jétais malheureux ces derniers mois. Plus dune fois jai failli tappeler. >>
Il me renverse sur le lit auprès duquel nous étions revenus. Sa bouche voluptueuse enveloppe la mienne, sa langue se fourvoie avec la mienne. Il est beau cet Augustin là ! Je le lui dis dune voix toute chose. Je redécouvre son corps musclé qui enserre le mien. Je suis comme frêle à ses côtés malgré ma corpulence non négligeable.
Je devine un avenir serein : aucune obligation, aucune attache soumise à condition, un homme avec moi le temps dune vie (peut-être).
La bouche se faufile entre mes jambes pour aller saccoquiner avec ma rosette. Mes fesses se trémoussent au contact humide et tiède.
Je viens, sans men rendre compte, de rayer trois amants de ma carte des amours. Les trois plus anciens.
La queue énorme senfourne entre mes lèvres. Je la déguste tout en continuant mon délire mental.
En fait, deux de ces amants se sont rayés deux-mêmes. Ils nont plus besoin de moi, je deviens une gêne pour eux. Ils effacent un passé afin dentamer un avenir totalement différent pour chacun de nous, séparément.
Le présent se manifeste en menvoyant plusieurs giclées de sperme au fond de la gorge. Jen avale un maximum nempêchant nullement une coulée aux commissures. Augustin essuie le trop plein avant de sasseoir sur moi, empalé par ma bite quil rudoie agréablement.
Suis-je marié, en quelque sorte ? Tout y est y compris présentation à la famille.
Ma matraque coulisse à merveille dans cette caverne de la jouissance. Lamant embroché se plie afin de porter ses lèvres aux miennes. Sa queue mouillée frotte sur mon ventre, bande de nouveau. Je la devine tressautant contre ma peau. Je pousse ma bite afin de mieux pénétrer lhomme qui me fait lhonneur de rester à mes côtés.
Au moins, lhorizon séclaircit excepté que je ne sais quelle attitude prendre avec Bernard. Je ne me pose plus de questions sur mes envies, mes choix. Dorénavant, un seul cas me préoccupe : Augustin. Encore quil ny ait aucune difficulté à vouloir sefforcer à vivre avec un être aussi charmant. Efforcer nest peut-être pas le mot. Disons chercher à le garder le plus longtemps possible.
Mon corps se tend laissant un geyser de foutre inonder les entrailles dun Augustin qui se crispe sous sa propre éjaculation. Essoufflés, nous passons aux mignardises de laprès. Il murmure de tendres mots, je lui en susurre. Comme deux jouvenceaux, nous nous amusons à nous aimer.
ÉPILOGUE
Le cas « Bernard » se règle de façon étrange. Je reçois une demande de facture au nom de Société Daniel
. Surpris, je téléphone à lenvoyeur. On mannonce que Bernard bénéficiait de défraiements pour son hébergement en déplacement mais quil manque les factures idoines que je dois fournir. Je rétorque que je ne suis pas un hôtel ou quelque chose de semblable mais un ami qui lhébergeait à titre gracieux. Depuis, plus de nouvelles dudit Bernard qui se faisait du fric sur mon dos.
Deux semaines après ce « voyage désorganisé », je reçois un cadeau dAdrien : toute une garde robe en jeans et une panoplie de « sex toys » comme cest écrit sur les boîtes. Il dit regretter ma non-venue tout en la saluant : pincé le gars, par un jeune noir aux yeux de biche, selon la description. Mes remerciements seront les derniers mots que nous échangerons.
Marco saccroche à sa famille quil complète avec deux jumeaux, des garçons aussi. Lorsquil repassera dans la région, une envie subite de revenez-y le mènera jusquà notre logis. Il sébattra toute une nuit entre Augustin et moi. Ensuite, il regagnera ses pénates pour toujours et moubliera.
La propriété ne se vend pas, manque dargent, crise oblige. Mes patrons, après mûres réflexions, la conservent et moi par la même occasion. Monsieur jette un il concupiscent sur mon fessier, lorsquil paraît. Mais il rengaine ses envies en apercevant la musculature dAugustin. Les frères ne réapparaissent plus dans le coin, trop occupés par leurs affaires, au ravissement de Madame et au grand dam de Monsieur.
Madame et Monsieur qui me comblent de louanges, acceptant la présence permanente de mon homme, chouchoutant un Voyou, devenu adulte donc énorme, qui ne demande que ça.
Quant à nous deux, moi et Augustin, nous vivons ensemble, dans une entente faite de libertés. Ses écarts compensent les miens. Il sest habitué à cette idée qui, au demeurant, ne semble plus lui déplaire.
Maintenant, se pose la question suivante : vais-je continuer à végéter ainsi ou tenter une aventure afin de connaître une destinée plus glorieuse ? Jy pense, Augustin my encourage, tout en espérant que, lui aussi, cherchera à grimper les échelons, comme on dit. En cas de réussite, notre couple résistera-t-il ? Nous sommes conscients de cela et cest sûrement pour cette raison que nous hésitons à passer le Rubicon. Abandonner cette sorte de quiétude, dans la pauvreté, pour affronter tant dinquiétudes dans laisance, nous rebute quelque peu.
Et puis, nous avons tant dautres expériences à connaître, seuls ou en couple. Sans omettre notre Voyou de chien qui aime beaucoup la campagne et notre compagnie en plein air.
FIN
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!