Ma Soumission...

" Fais moi un récit , Chienne"....
.....Quand cette phrase , cette demande, cette exigence est arrivée sur l'écran de mon ordinateur, j'ai trouvé ca plutôt facile et ludique.
Facile , parce que ce n'est que mettre des mots les uns après les autres qui sont ancrés dans mon esprit .
Ludique, parce qu'écrire pour moi ne me demande pas forcement un effort .
Puis, finalement, les jours passent et je n'arrive pas à m'y mettre. L'exigence se fait plus pressante.
Je me dois d 'obéir. Pour Lui.
Mais mettre des mots sur ma soumission, c 'est aussi en quelques sortes l'accepter encore davantage. C 'est accepter que je lâche quelque chose de moi qui ne m'appartient plus. C'est inscrire là sur cette page blanche mon engagement, mon cheminement. Mon appartenance. C'est marquer de mes mots la manière dont IL marque son territoire, dont IL marque mon corps et mes pensées.
Faire ce récit, c 'est évoquer les clichés que j'avais sur cette notion de soumission, mon incompréhension face à ce que je m'imaginais comme une pratique à mille lieux de me correspondre, ma résistance et mon lacher-prise.
Faire ce récit, c 'est pour Lui. Et en à peine quelques phrases, je me rend compte que c 'est aussi pour moi.
Et parler de Moi, c 'est parler de Lui.
Lui est Mon Maitre.

Il y a quelques semaines, si on m'avait dit qu'un jour j’appellerais un homme ainsi, j'aurais franchement ris aux éclats tant cette pensée me paraissait ridicule et si étrangère. Voire même intolérable.

J'ai 35 ans, ma vie sexuelle s 'est plus qu'épanouie avec les années. Je me connais, je sais ce que j'aime, je sais ce que les hommes aiment. Et je m'en régale. Avec presque une certaine avidité. Parce qu'il faut le dire et le répéter : le désir, le plaisir, la jouissance de la chair n'a pas d 'égal.
J'ai joui des hommes qui me donnaient en échanges de mes gestes. J'ai joui de leurs coups de butoirs, j'ai jouis de leur langue que je dirigeais sans aucune pudeur.

Le plaisir par et dans l'autre. Comme moi je le décidais.

Monsieur est un ancien amant. Un amant qui m'a bien baisé. Relation éphémère, mais emprunte d'une jouissance peu ordinaire puisque j'ai pris un plaisir fou avec lui. Il y a quelques semaines, après un long silence d 'un coté comme de l'autre, le contact se refait. Le hasard parfois à ses raisons que la raison ne connait pas.
Banalités échangées. Chacun demande à l'autre un bilan rapide de ces mois écoulés en prenant bien soin de souligner le plaisir charnel commun partagé .
Réminiscences fortes agréables à l'évocation de ses moments . Je sens une certaine excitation qui commence à naitre entre mes cuisses. Pendant que nous échangeons sur notre partie de sexe , je ne peux m’empêcher de penser à sa queue dure et tendue de plaisir que ma langue et ma bouche ont découvert ce jour là.
La conversation prend une tournure particulière sur ce qui pourrait éventuellement se reproduire. Je me sens humide. il me donne à nouveau envie de le coller contre le canapé, de m'assoir sur lui, de caresser mon clito contre sa verge par de va-et-vients lancinants.
Un jeu débute, rapidement. Il me cherche, me provoque. Il devine que je suis attentive à ses mots , il devine mon excitation alors que je tente de la dissimuler me disant que je lui donnerais quand même pas ce plaisir de connaitre mon état.
Puis il m'annonce , presque comme un coup de bluff, qu'un jour , je l'appellerais " MONSIEUR"........

à suivre.