Gageure (3)
Je gigote la tête. Un truc chatouille une de mes oreilles. Une brise s'en vient aérer mon conduit d'eustache. J'ouvre un il. Maousse, rigolard ce matin, me susurre d'un air mutin que c'est l'heure du réveil. Je sors mes jambes du pieu, m'assieds. Il rouscaille:
<< - J'ai dit du réveil, pas de se tirer du lit! On a encore des trucs à faire. >>
Et il me montre les occupations en question. Ses lèvres avalent ma queue. Ses mains s'emparent de mes fesses. La pipe! Une goulue, comme je les adore! Il suce dur mon Maousse! L'arrive même à gober tout mon mandrin, sa bouche frôlant mes poils du pubis. Ça lui provoque de drôles de spasmes, à mon doux qui devient écarlate et laisse s'échapper de gros filets de salive. J'ai les couilles trempées, la bite aussi. Je le calme: pourquoi cette voracité matutinale? Répond pas, le gueux. Il me fourre deux doigts dans le fion, un préservatif entre mes lèvres. Pigé! Changement de position. J'habille la queue de Maousse, avec ma bouche, mes mains occupées à lui triturer les miches ou les tétons. Ensuite, à califourchon sur lui, je le gratifie d'un énergique lever-baisser qui le porte au nirvana. Il beugle sa joie de me sauter. Alors que c'est moi qui saute au dessus de lui! Qu'importe la sémantique, comme dirait Madame Loué! Le principal, c'est ce que je tiens entre les fesses: une bite qui me perfore à satiété. Ensemble, on vide nos couilles déjà trop pleines, on se lave au sperme, on colle nos lèvres, on plaque nos langues l'une contre l'autre, on fait museau-museau.
Je suis encore tout émoustillé par la partie matinale de jambes en l'air. Mais a bien fallu se séparer. À regrets! Dur de quitter un corps tout brûlant avec un charme pareil, une telle pratique.
J'ai chargé Maousse d'aller visiter l'Alexandre, histoire de lui rappeler notre bon souvenir. J'ai bien précisé de juste lui montrer qu'on le surveille. Moi, je file cuisiner l'Yves copain préféré de feu Gilles.
Rien à jeter chez Yves! Dommage qu'il croit nécessaire de se trafiquer la binette avec des épilations, des crèmes. Ça le féminise "môchement", alors que tout, chez lui, respire le mâle, le vrai, le beau. Y'en a comme ça, qui croient s'embellir, en "s'affinant" comme ils disent, alors qu'ils ont déjà tout. Comme si un mec fait et bien fait, ce n'était pas beau au naturel. Enfin, chacun ses goûts, comme on dit! Très mondain, le môssieur. Ça gâche ce qui restait de merveilleux chez lui. Bon, d'accord! Je suis un fervent de l'homme, du jules, du vrai, à l'état brut. Je ne suis pas contre quelques petits "arrangements" esthétiques dans la mesure où il y a d'importantes erreurs de la nature. Mais je suis contre vouloir paraître physiquement ce qu'on n'est pas. Ça prouve que mentalement, c'est pareil: on cache qui on est vraiment.
Donc l'Yves "trafiqué" s'inquiète de l'objet de ma visite. Madame Loué n'a rien dit, se contentant de l'exhorter à me recevoir. J'explique. L'écoute attentivement, un bon point pour lui. Au moins, il s'intéresse à ce que je dis. À la fin de mon récit, il l'annonce:
<< - Je ne puis rien pour vous. Je n'étais pas là à l'époque.
- Oui, au fait, où étiez-vous?
- Il y a si longtemps! Pensez si je m'en souviens! Je suis quelqu'un de très pris, vous savez. Voyons un peu que je réfléchisse
ah oui! J'étais chez Tom, vous savez, l'acteur! Nous batifolions dans la propriété d'un de nos amis communs, à Nice.
- Oui, je vois, la star des années lointaines! Y' avait quelqu'un d'autre avec vous?
- Non, pas que je me souvienne. Mais Tom est la probité même. Nul ne saurait mettre sa parole en doute.
- Pas même les petits minets à qui y promet monts et merveilles et qu'y jette aux orties une fois sa libido satisfaite? J'ai pris quelques infos sur lui. Si je comprends bien, vous et lui, vous fournissez mutuellement un alibi.
- Vous ne m'accusez pas d'avoir tué mon meilleur ami, tout de même?
- Vous auriez pu.
- Je n'avais aucune raison d'envoyer Abdel en prison.
- Si, une bonne. Y vous a jeté plusieurs fois, refusant de coucher avec vous. Vous aimez pas beaucoup qu'on vous résiste, qu'on vous refuse quoi que ce soit. Je me suis également renseigné sur vous. Mais revenons-en à l'époque des faits. Le couple Gilles/Abdel, n'allait pas très bien, je crois.
- C'est le moins que l'on puisse dire. D'ailleurs, Gilles s'apprêtait à le fiche dehors, sans aucune forme de procès. Leur femme de ménage a été témoin, à plusieurs reprises, de scènes très pénibles.
- À ce point là?
- Oui, à ce point là. Et je ne cherchais pas à empêcher Gilles de quitter Abdel.
- Évidemment, vous teniez votre vengeance sur Abdel. D'autant que Gilles était votre amant avant de rencontrer Abdel. Pour vous, ça devait pas être facile de les voir vivre ensemble. Vous auriez jeté quelques cordes de discorde entre eux que ça aurait rien d'étonnant. À moins que vous comptiez récupérer Abdel.
- Je ne vous permets pas!
- Sachez tout de même qu'Abdel vous supportait exclusivement parce que vous étiez le meilleur ami de Gilles et qu'y respectait cette amitié qu'y jugeait sincère.
- Et alors! Que voulez-vous que cela me fasse?
- Vous trouvez pas étonnant que, lors de l'enquête policière, de l'instruction, qu'on vous a pas appelé comme témoin, vous et votre copain la grande star des temps jadis?
- Pourquoi nous aurait-on interrogés? Nous n'avions rien à voir dans cette histoire.
- Yves, vous aviez beaucoup à voir, au contraire.
- Alors je serais suspect! Comme c'est risible!
- Risible, ça le sera peut-être moins. Vous pourriez fort intéresser la justice en cas de révision du procès. Mais soyez tranquille! Vous êtes pas le seul! Je suis convaincu que le a été commis par un proche de Gilles. Y peut pas en être autrement. J'avance lentement mais sûrement. Bon, je dois vous quitter. Puis-je vous dire un truc un peu personnel, qu'a rien à voir avec l'affaire?
- Je vous en prie.
- Vous êtes perspicace. Voilà! Vous devriez moins vous pommader, vous épiler, et tout le tremblement. Vous êtes très beau au naturel, d'une virilité magnifique, si je puis dire, si j'en juge d'après les photos sur l'étagère. Vous vous gâchez à vous "démasculiniser" de la sorte. >>
Peut pas dire que nos adieux soient des plus chaleureux. M'a juste répondu d'un signe de tête quand j'ai dit au-revoir. Fait partie du gratin, le Monsieur, mais apprécie pas beaucoup la critique quand il s'agit de lui. N'aime que les compliments, le narcissique!
*****
Maousse au rapport! Il narre son expédition auprès du fameux Alexandre. Tout baigne
à cause de quelques baignes, justement. Lorsque mon doux et tendre, acolyte temporaire, arrivait devant la maison du susdit, il l'a vu se diriger vers celle de Jérôme, tenter d'y pénétrer sans autorisation évidente. Alors, mon costaud s'est permis quelques horions bien placés sur le malotru qu'un fourgon de police s'est empressé d'embarquer à la suite d'un appel dudit Jérôme. L'était recherché pour quelques peccadilles, le cher Alexandre: vol à mains armées, entre autres. Le voilà casé pour plusieurs années, d'autant qu'il récidivait. Va pouvoir user de ses charmes en taule, le mécréant. L'en aura bien besoin.
Le bigophone s'ébranle. Je réponds. Tiens, justement, Jérôme! Remerciements, proposition d'honoraires supplémentaires de sa part. Je refuse considérant que nous assurions le service après-vente. Autres mercis chaleureux. Il dit pousser un gros soulagement, définitif celui-là. Du coup, nous voilà invités ce soir, moi et Maousse. Ça nous changera les idées, une petite sortie.
Je raccroche.
À mon tour de faire part à Maousse de mon entrevue avec le gentil Yves à la tronche trafiquée. Il note:
<< - C'est une pute, ça oui! Mais pas un criminel. Je le vois pas tuant comme ça. Y se servirait des mots, des rumeurs, pour abattre quelqu'un.
- Y peut aussi bien saisir une statuette sous le coup de la colère et la lancer sur la tête de l'autre. C'est le genre capricieux, l'Yves: je veux tout, de suite, voilà ce qu'y est!
- Y t'a pas dragué?
- Non. Remarque, je l'ai assaisonné de mes soupçons sans lui laisser le temps de me jeter ses illades racoleuses.
- Y va pas tarder à réparer l'oubli, t'en fais pas! Rien ne l'arrête. Dommage qu'y a pas appris à baiser. Un corps à faire bander un aveugle! Un vrai gâchis pour des baiseurs consciencieux comme nous. Y l'aime que deux choses: sucer, se faire enculer. Tout le reste, y connaît pas, y veut pas.
- Ah parce que lui aussi
- Ben qu'est-ce tu veux, l'était souvent chez Gilles à tourner autour de moi. J'ai cédé pour avoir la paix.
- Seulement pour avoir la paix?
- Oui, bon, parce qu'y me bottait! Voilà, t'es content?
- C'est ta vie, mon grand, c'est ta vie! Y'a pas de honte à s'être tronché l'Yves. >>
Je n'insiste pas trop. Comme je l'ai dit, Maousse est un délicat. L'a peur de me blesser en parlant de ses aventures amoureuses. C'est, du moins, ce que je crois discerner.
La douche, se changer, ça n'est pas une mince affaire quand on ne cesse de se tripatouiller, de s'embrasser à bouche que veux tu! On arrive à enfiler le caleçon et voilà qu'une main s'enfourne dessous et va triturer la bite qu'il tente d'abriter malgré la raideur de la chose. Quand on remet le vêtement en place, c'est l'autre main qui exige un tour d'inspection aux environs de la rosette, pour une virée genre spéléologie anale. Et tout à l'avenant. On rigole moi et Maousse. Finalement, les calbutes tombent pour de bon. Les jambes s'entrecroisent. Les bras entourent les corps. Les bouches se connectent dans une pelle de bon aloi. D'un coup, deux bras puissants soulèvent ma frêle carcasse portant ma queue au niveau des lèvres du Maousse. Elles gobent mon engin, lui infligent une sucée des familles qui provoque immanquablement une échappée de foutre maculant le beau visage de mon suceur. Avec application, je lèche entièrement cette figure avenante, une fois ramené au sol. Il apprécie, le croquignolet. La preuve: deux de ses doigts s'insèrent dans mon fion qui s'ouvre automatiquement, désireux de laisser passer quelque rondeur de chair plus génératrice de plaisir. Sitôt pensé, sitôt fait, la chose revêtue du latex envahit mes intestins qu'elle taquine tant et plus, surtout à proximité de la prostate. D'où irradiations dans toutes mes entrailles. Il souffle le Maousse, au rythme de ses coups de boutoir. Je le supplie de me sodomiser avec virulence. Il obéit jusqu'au moment où il ne tient plus: ses roubignolles crachent leur jus. Repos des corps momentanément assouvis. Douche polissonne. Dommage, pas le temps de préciser nos envies pour une suite cochonne, de les satisfaire.
Afin de couper court à nos excentricités lubriques, j'appelle la taule où se morfond Abdel. Quand je décline mon identité, on se confond en amabilités. On me passe l'infirmerie, la dame feuillette son grand registre, enfin celui d'il y a trois ans, trouve les lignes qui m'intéressent:
<< - Oui, Monsieur, Abdel a effectivement été soigné pour une blessure au genou qu'il avait très enflé. Le médecin l'a revu plusieurs fois à ce sujet
. >>
Elle donne d'autres précisions. Je me confonds en remerciements pour son obligeance et en excuses pour l'avoir dérangé, histoire de montrer que je sais me tenir et reconnaître les services rendus par nos administrations. Je parcours vite fait le dossier de l'arrestation: aucune mention du genou blessé. Cela a-t-il vraiment d'importance? Je ne sais pas trop.
Dring!!!! J'ouvre! Un joli petit livreur bien moche me tend un gros bouquet accompagné d'un mot et d'un paquet. Je prends le tout, lui donne un biffeton pour le récompenser de sa frimousse que Frankenstein ne renierait pas. La porte fermée, je fourre les fleurs dans un grand vieux pot de cornichons mangés depuis longtemps, j'ajoute la flotte. Maousse m'observe, façon narquois. Je lis le mot: plein de mercis de la part du Jérôme. J'ouvre le paquet: une bouteille d'un vieux porto datant du début du siècle (le 20ème!). Mégote pas pour les mercis, le gentillet. Ça me touche.
En parlant de toucher, une main me distrait des préoccupations du moment. Elle soulève mon tee-shirt, s'en va jusqu'à mon téton droit. Deux doigts pincent gentiment ce dernier. Une autre main s'affaire au niveau de mon bas-ventre, plonge dans mon caleçon, titille ma queue qui se déploie de tout son long. Maousse glousse:
<< - Alors, on en demande? On va en avoir! >>
J'ai rien demandé, mais j'aimerais bien en avoir. Je le lui dis, en gloussant moi aussi. Ses lèvres déposent en gros bisou dans mon cou. Sa langue se faufile dans une de mes oreilles. Le salaud connaît mes points faibles. L'en profite. Ça m'excite à mort. S'il continue, je le viole! Il continue, le bougre. La main dans mon calecif devient plus coquine. Elle branle doucement mon engin. De temps en temps, le pouce glisse sur le gland afin d'étaler la mouille. Je devine une queue s'appuyer contre ma raie, la taquiner comme si elle demandait un droit d'entrer. Je ferme les yeux non sans avoir vu, au préalable, la pendule. D'une voix faiblarde, pour ne pas dire mourante, je murmure:
<< - On va être en retard, Maousse. >>
Le gredin ricane mentalement, je le devine. Il n'en continue pas moins ses agaceries qui ne m'agacent pas le moins de monde, mais qui font que je bande comme un taureau, que je mouille que ça en est pas possible! Les chutes du Niagara! Mes tétons sont libérés. Je sens mon caleçon descendre sur mes chevilles. Un doigt applique le gel froid sur ma rosette. L'avait tout préparé, le vicieux! Enfin, la barre habillée pénètre dans mes entrailles, m'obligeant à pousser un petit cri de satisfaction. Nous ahanons de concert, tandis que le va-et-vient imposé par Maousse nous emmène au septième ciel. Putain que c'est bon de se faire mettre par un type expérimenté! C'est encore meilleur quand on sait qu'on va lui retourner la politesse. J'écarte un peu plus mes jambes afin de nous procurer plus de plaisir. Quelques contorsions, et on se roule une pelle éternelle. Je tiens ses fesses, Il me branle. D'un coup, il me soulève, m'obligeant à lever mes jambes. Il me porte, comme un balluchon, ventre contre ventre, mes bras autour de son cou. Avec sa puissance, il m'impose un léger mouvement de bas en haut. Sa queue provoque ma prostate qui s'affole. Les respirations s'accélèrent. Les grognements marquent l'imminence des portes du paradis. Et là, Maousse me pose délicatement au sol, se retire, m'abandonne, me délaisse. Je suis sur le point de le , de le massacrer! Il sourit, applique une capote sur ma bite, tend son joli fessier musclé, l'oint de gel. J'entre dans son intimité, manifestant ma reconnaissance en le bourrant du mieux possible. Je comprends son bonheur. Il le proclame en se serrant contre moi, en se collant contre moi. Nouvelles contorsions, nouvelle pelle. Il se penche, je me retire pour rentrer. Je recommence ce petit manège une dizaine de fois. Mon braquemart glisse merveilleusement dans cet anus. Ma bouche émet les sons avertisseurs. Je gicle tout en continuant mon va-et-vient. J'entends Maousse râler. Je prends sa queue en main. Je le finis. Le foutre s'écoule, engluant mes doigts.
Merde! On va être à la bourre! Troisième douche, on saute dans les vêtements.
Pimpants, brillants, tout propres comme des sous neufs, on se pointe chez Jérôme qui nous accueille triomphalement, pourrait-on dire. De trois qu'on devait être, on passe à près de vingt! Eh bé! Il tenait à fêter ce qu'il appelle sa libération, le petit. Le petit plus grand que moi. Son visage reprend une couleur plus normale. Les meurtrissures commencent à disparaître. Je remarque également le joli sourire. L'est à croquer! Je suis un fan des sourires. Pour moi, un sourire vaut toutes les illuminations du monde. Un sourire donne un air intelligent au plus stupide des mecs. Je dis mille fois ma reconnaissance pour les fleurs et surtout la bouteille. Pas de quoi, qu'il répond, pas de quoi! On va au salon. La démarche de notre hôte attire mes regards. Le balancement discret, mais ô combien évocateur, de ses arrières, provoque un certain émoi dans mon caleçon. Maousse glisse à mon oreille:
<< - Mettable le giron, qu'est-ce t'en penses? >>
J'approuve d'un signe de tête, souhaitant que le giron en question n'ait pas entendu. Peine perdue. Il nous regarde, nouveau sourire, constate:
<< - Le giron met, on ne le met pas. Je suis à votre disposition. >>
Et de nous gratifier d'une illade provocatrice. Maousse, serviable, susurre pour moi seul:
<< - Je dis pas non, et toi? On ferait un joli trio, tu crois pas? >>
J'approuve.
Pas une seule seconde, Jérôme ne cesse de nous appeler ses sauveurs. Pressés de questions, on comprend vite que cette soirée sera une véritable corvée. Tous s'esbaudissent au récit de nos "hauts faits". Ça papillonne autour de nous espérant quelques privautés de notre part, héros supposés. Une véritable volière dans cette soirée entre hommes. Battements de cils, gestes évanescents, voix haut-perchées, rien ne manque! Maousse réussit à se détacher d'un groupe de quatre mâles en rupture de virilité, me confie:
<< - Ben tu vois, c'était comme avec le Gilles. Y se gavait de ce genre de fiesta pour qu'on l'admire. Là, c'est nous. >>
Maintenant je pige. Le Jérôme, 100% enculeur, s'entoure de folasses toujours prêtes à présenter leurs fesses dans le but de subir quelque sodomie avec retombée lucrative si possible. Je parie qu'elles se l'arrachent. Ça doit pas être joli, joli, entre elles, sous l'apparence de copinage! Et lui, coq de basse-cour, se pavane, hésitant à choisir la poulette bénéficiaire de sa semence. Ben dis donc! Doit pas rire tous les jours avec ces gallinacés en furie! Mais ce soir, il fait la gueule, le Jérôme. Ça ne se passe pas comme il veut, le coq! Tout le monde le dédaigne. On en a que pour nos zigues! C'est vrai qu'on fait un peu chair fraîche. Lui, c'est le menu dont on commence à avoir ras le bol. Ça continue de caqueter. Je chope çà et là quelques bribes de phrase sibyllines:
<< -
Paraît qu'Alexandre est en prison
. Dommage
.. la Jérôme était jalouse de lui.
-
Ma chérie, nous voilà rendus à la case départ
. Jérôme nous veut toutes
>>
Et là, une idée éclaire ma lanterne de la comprenette! Je me suis fait avoir comme un bleu! Le Jérôme n'a jamais été l'amant de l'Alexandre. Ce dernier chassait dans le harem du premier, voilà le truc. En outre, il lui avait piqué deux ou trois babioles de prix. Du coup, je bande plus pour le maître de maison. Non parce qu'il a cherché à se débarrasser d'un gêneur, mais parce qu'il m'a menti. Il m'a pris pour un con, tout bonnement. Discrètement, je trempe un mouchoir dans un verre d'eau, m'approche du Jérôme, passe le linge humide sur son il beurré pour
enlever le maquillage. Il ne dit rien, moi non plus. Autour de nous, la volaille ne caquète plus, hypnotisée par ce qu'elle voit. Du cinéma! Tout ça c'était du cinéma et rien que du cinéma. De victime héroïque, le Jérôme passe au sinistre rôle de vilain mouchard et de pleutre. Maousse écarquille ses mirettes. Je lui prends la main, l'entraîne dehors:
<< - Allez, mon tout beau. Tu devras te contenter de ma pomme pour cette nuit.
- Tu veux pas savoir
- Rien! Je veux rien savoir. Le client est roi, même s'y nous prend pour des cons. Et puis, un malfrat est en taule grâce à tout ça. Y'a aussi les fleurs et la boutanche. >>
Tout en parlant, j'aperçois sur le trottoir d'en face, une personne au passé somptueux, au devenir tristounet: la super star en décomposition. Tiens! Je le croyais aux mains des experts en esthétique, rayon des chefs d'uvre en péril! Putain, je suis mauvais et bête! Comment je serais à son âge, hein? Faut y penser! Encore faudrait que j'y arrive, à son âge. Bon, je me fends de quelques pas à sa rencontre. Lance un bonsoir très déférent. De suite il me dit qu'il n'a pas de stylo pour l'autographe. Je lui rétorque:
<< - J'en veux pas de votre gribouillis. Savez que j'enquête sur l'affaire Gilles Loué, à la demande de sa mère. Alors pourquoi vous esquiver quand on veut vous parler?
- J'étais très occupé, comprenez-vous
- Je sais: le spectacle. Ça vous empêche pas de traîner par ici.
- Je suis invité chez mon ami Jérôme.
- Drôle de pote, votre Jérôme! Bon, je passe demain vers 14h. Dites pas non, on m'a dit que vous seriez seul chez vous. Allez, l'artiste, à la revoyure! >>
On se barre avec Maousse, en se léchant le museau, en se palpant les fesses ou les braguettes, pressés de connecter nos corps, qu'on est.
*****
Dans la voiture, je me promets de rester poli, gentil, et tout et tout, envers la star décrépite. Après tout, ce n'est pas sa faute si, lui, Tom, connaît sa période d'effondrement physique, malgré les ravalements successifs. Nous passerons tous par là un jour ou l'autre, avec ou sans ravalement. Faut bien se le mettre sous le crâne. Donc, je sonne à la grille, pourri de bonnes intentions. Il y a aussi que je n'aime pas faire de peine aux vieux. Ils sont assez chagrinés comme ça par leur âge et les misères qui s'y rattachent. Et voilà t-y pas que j'aperçois une sorte de fantôme hyper maquillé, vêtu comme un minet de 20 ans, sautant tel un cabri. Et là, je commets la gaffe irréparable, celle qui vous fâche à jamais avec la victime:
<< - Je vous dérange peut-être? Vous étiez prêt pour la scène? >>
Ça été plus fort que moi, c'est sorti sans m'avertir. Bien sûr, de suite je regrette. Le sourire du Tom s'efface, les lèvres se pincent, les narines aussi. Les yeux résistent aux larmes qui commencent à poindre. Ce n'est pas une bourde mais une grosse connerie que je viens de commettre, quasi un crime! Je n'avais pas le droit de le blesser comme ça. Chacun a sa façon de vivre. On peut critiquer, mais on ne doit pas blesser. Tom s'assied sur un muret, sort un petit mouchoir de sa poche de pantalon couleur bleu pastel, tamponne ses yeux délicatement. Satan murmure dans mon cerveau: "son rimmel va couler". Je me secoue, cherche à réparer l'irréparable. Finalement, je dis bêtement:
<< - Excusez, je plaisantais mais j'ai été méchant. Je n'avais pas l'intention de vous blesser. Je suis un peu rustre par moment. >>
Il renifle un coup discret, se re-tamponne sous les yeux, aux coins de yeux. Entre deux sanglots retenus, il déclare, d'une vois profonde, magnifique, dernier vestige de sa splendeur passée:
<< - Que voulez-vous savoir de moi?
- Laissez, ça ne fait rien. J'ai assez déconné comme ça. Je reviendrais quand on aura oublié ma connerie. Encore toutes mes excuses. >>
Je prends le chemin de ma voiture. Tom me rappelle:
<< - Non, restez, qu'on en finisse! >>
Silencieux, je m'installe à ses côtés, sur le muret. Il soupire un bon coup puis:
<< - Je connaissais très bien le couple Gilles, Abdel. Je ne vous cache pas que j'ai quelque peu fricoté avec Gilles, mais rien de bien sérieux. Quelques baisers par-ci, quelques caresses par-là. Ça n'a pas été plus loin. En fait, ça n'accrochait pas entre nous, si vous voyez ce que je veux dire. Je le soupçonne de s'être laissé faire uniquement par politesse et non par plaisir. Je sais être clairvoyant, vous savez. Inutile de me rappeler mes travers, je les connais parfaitement. S'agissant d'Abdel, je n'ai jamais ménagé mes efforts pour le draguer. Vous comprenez, j'étais amoureux de lui, épris à un point qu'on ne peut imaginer. Ce côté insaisissable, ce sourire poli parfois énigmatique, j'en raffolais. Malheureusement, il m'a nettement fait comprendre que je n'étais pas son genre. D'ailleurs, personne n'était son genre. Il était fou de Gilles. Abdel ne regardait aucun autre homme. Par contre, dès qu'il était avec Gilles, son visage devenait rayonnant. Mais Gilles, lui, passées les folies de la passion, la fierté d'être le centre d'intérêt d'un aussi beau garçon, s'est très vite détourné de lui pour s'aller folâtrer un peu partout avec n'importe qui. Je parle d'un désintérêt charnel, pas sentimental. Gilles était ainsi. Fernande, sa femme de ménage, exagère quand elle parle de séparation, de disputes orageuses, d'éclats dramatiques. Abdel n'a jamais su que Gilles courait le guilledou à tout va, j'en suis certain. Je ne crois pas qu'encore aujourd'hui il le sache. Au procès, personne n'a soulevé le sujet. De toute façon, cette affaire a été traitée vite fait, bien fait, comme si tout le monde était pressé d'en finir, y compris Abdel. Le jour de la mort de Gilles, je n'étais pas chez moi, mais chez des amis, à Nice. Yves devait m'y accompagner. Mais il n'est pas venu alléguant je ne sais plus quelle excuse. Il tenait à cacher ses amours du jour. Cela dit, il n'était pas chez Gilles ce jour là, mais dans un bouge infâme d'où des amis et moi sommes allés le tirer. Depuis plusieurs semaines, il courait après une espèce de brute. Ça s'est terminé par une tournante, comme ils appellent cela. Presque mort, Yves a trouvé la force de se traîner jusqu'à un téléphone pour nous appeler au secours. Un bien sinistre souvenir, croyez-moi.
- Pourquoi y' a rien dit?
- Il n'aime guère parler de ce triste épisode de sa vie. Il en a vraiment honte à telle enseigne que même nous, qui connaissons cet événement, l'avons aidé, ne pouvons en parler devant lui. Je vous demande toute la discrétion à ce sujet. Ne le blessez pas inutilement. >>
Je baisse la tête, comme un gamin qu'on gronde. L'a raison, j'ai déjà blessé une personne, ça suffit pour aujourd'hui. Il ajoute:
<< - Gilles était un gentil garçon. Farfelu, évanescent mais intelligent, travailleur, amical et sincère dans tout ce qu'il faisait, pensait ou disait. Par contre, égocentrique, égoïste comme personne, narcissique aussi. Je crois qu'il a aimé Abdel et qu'il l'aimait toujours mais ne voulait plus lui accorder l'exclusivité charnelle. Concernant Abdel, je suis persuadé mordicus qu'il n'a pas commis ce crime. Même s'il avait connu les passades de Gilles, il n'aurait jamais commis un tel acte.
- J'ai vu Abdel à la prison. Je lui ai appris les infidélités de Gilles. Il voulait pas le croire. J'ai insisté. Il s'est rendu à l'évidence.
- Pourquoi avoir fait cela? C'est salir la mémoire de Gilles à ses yeux! C'est aussi enfoncer Abdel dans un chagrin plus profond, si besoin était.
- Je l'ai fait parce qu'Abdel ne coopère pas. Nous cherchons à l'innocenter et ça ne l'intéresse pas, ça le laisse froid. Quand l'a su la vérité, sa position a quelque peu changée bien que ce ne soit pas la franche coopération.
- Ah je vois! Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas. Je ferais ce que je peux pour sortir Abdel de son trou. Dans mon cur, quelque part, brille une lueur pour lui.
- Même témoigner dans le cadre d'un nouveau procès? Ça risque de pas arranger votre image de marque. Votre agent sera peut-être pas d'accord.
- Ça ne regarde que moi, et je le ferais si besoin. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi son avocat nous a totalement ignorés. Nous aurions pu témoigner en faveur d'Abdel.
- À l'époque, y jugeait vos témoignages dangereux.
- Pour être honnête, il n'avait pas tort. Nous en voulions à Abdel, de sa froideur. Oh, certes! Il était correct avec nous, repoussait nos avances avec un certain tact. Mais on sentait qu'il aurait préféré nous éviter. Nous étions, très
comment dire?
très perturbés, en ce temps-là.
- On m'en a parlé. Pas besoin de détails. >>
Je sais que je n'en apprendrais pas plus avec Tom. Toutefois, nous parlons de choses et d'autres, de la météo, du dernier film, de son prochain rôle (un grand-père), mais surtout du spectacle dont la première se déroule sous peu. Avant de se séparer, il m'absout:
<< - Vous savez, quand j'étais jeune, je réagissais comme vous avec les vieux. Si vous saviez comme ça fait mal, les vacheries de jeunes!
- Maintenant, je sais. Je vous promets de faire attention
>>
On se quitte, copains comme cochons! On doit se revoir dans une petite quinzaine, lors d'une première pour laquelle il m'a donné deux places.
*****
Maousse semble tout chose. Il s'informe:
<< - Dis, je me rappelle plus ton vrai prénom. C'est quoi déjà?
- Juju.
- C'est pas un prénom, ça.
- Ben j'aime pas trop le mien. Et puis j'y suis pas habitué. Personne s'en sert.
- Allez! Dis-le, quoi!
- Pourquoi t'as besoin de savoir, hein? Qu'est-ce t'en as à foutre de mon vrai prénom?
- Comme ça, parce que je m'intéresse à toi.
- Bon d'accord. Mais tu te fous pas de moi. Voilà, c'est Honoré, mon vrai prénom.
- Ah bon! c'est vieux ce truc, mais j'aime assez. Je trouve pas vilain. Y'a pas de honte à s'appeler Honoré. Ça sonne bien. Ça fait classe, en tout cas, moi je trouve. Au fait, pourquoi Juju?
- T'es bien curieux, Maousse! Je t'en pose des questions sur ta vie privée, moi? Je me souviens plus comment c'est venu, Juju. Mes parents ont eu cette idée. Y regrettaient Honoré qu'y trouvaient trop ringard. J'étais tout petit à l'époque. C'est resté depuis ce temps-là.
- Ça te vexerait si je t'appelais par ton prénom, le vrai?
- Je sais pas trop, j'ai pas l'habitude.
- Juste entre nous, quand on est que tous deux. Un truc à nous quoi!
- Et tu veux que je t'appelle Martin, c'est ça?
- Ah ouais!
- Alors, finis Maousse et Freluquet?
- Non. Eux restent quand on n'est pas seuls, tu piges? Les prénoms, c'est que pour toi et moi, en tête à tête, un lien intime si tu veux.
- Va pour le petit secret en forme de lien intime. >>
Ce que je complète pour Martin, dit Maousse pour les non-intimes, c'est que maman et papa se sont mordus les doigts de m'avoir affublé de ce vieux prénom qui, lors de ma naissance, sortait de l'ordinaire. Par la suite, s'apercevant de la moquerie de mes petits camarades d'école, ils ont déchanté. Moi, je m'en foutais totalement. J'étais un hargneux, un teigneux, et je n'hésitais pas à donner des coups, de genou de préférence et là où ça fait très mal. Dans l'école, tout le monde à vite compris. Après, tous me fichaient la paix avec mon prénom. Par la suite, ce tout le monde a oublié mon prénom pour ne se souvenir que du surnom: Juju.
Je change de sujet:
<< - On n'avance pas. Si je crois Tom, lui et Yves sont à éliminer des suspects. Je crois qu'y a de la vérité dans ce qu'y dit. Je vérifierais tout à l'heure, mais j'en suis presque sûr et certain. Alors qu'est-ce qui reste? Abdel, la mère de Gilles dite Madame et la femme de ménage Fernande.
- Pourquoi pas un voleur?
- Non, impossible! N'oublie pas que, quand Fernande est arrivée, elle a ouvert la porte avec sa clé. La serrure était intacte, personne l'avait e.
- Qui te dit qu'elle était fermée à clé. Ce genre de porte a pas de poignée. Y faut une clé pour l'ouvrir. Mais ça veut pas dire que la serrure était fermée à double tour.
- D'accord! Mais quelle importance! De toute façon y fallait une clé. Je crois bien que je patauge. En plus, j'y mets pas tout le temps qu'y faudrait. Je me sens pas dans ces trucs là. C'est pas pour moi les s. Et puis ce milieu friqué, ça me fout les glandes!
- Lâche pas, Honoré. T'inquiète, moi j'ai l'habitude avec eux. Sont pas méchants, tu sais. Tout juste vaniteux.
- Ça, c'est toi qui le dis! On se tue chez eux aussi. La preuve!
- T'as des couilles ou quoi? T'en as, je les ai palpées et elles sont belles. Alors, fonce, Honoré, fonce et arrête de chialer. >>
Je suis ému de m'entendre appeler par mon vrai prénom. La dernière fois c'était
.à l'école. Ça fait un bail. Et il a dit que j'ai de belles couilles. Ça me rend tout fier de moi. Mon ex-Maousse en public, suggère:
<< - Dans ta liste des suspects, tu oublies deux personnes: y'a moi, y'a le père de Gilles qui vivait à cette époque.
- Pour le papa, difficile de l'interroger. C'est drôle mais les gens qu'habitent au cimetière y parlent plus jamais! Quelle idée! Je dois me contenter de ce qu'y a déclaré à l'époque. Remarque, je devrais chercher un peu plus à le connaître. Y'a peut-être des trucs à glaner. Toi, c'est autre chose, mais je te fais confiance. Je sais pas pourquoi, mais je te fais confiance. Peut-être qu'on n'aurait pas dû baiser ensemble. Maintenant, je suis partial.
- Tu regrettes?
- Non, je regrette pas, au contraire. Tu me parais innocent comme l'agneau qui vient de naître. À moins que
t'étais amoureux du Gilles ou quoi?
- Oh non! Même le Tom y pourrait te le dire. Je t'ai dit, un coup de queue et ça été fini! Je suis pas le genre à rester en contemplation devant un type qui se contemple à longueur de journée. Poireauter durant des heures devant la porte de la salle de bain avant que Sa Majesté ait fini de se faire une beauté, très peu pour moi. Y m'a fait le coup une fois, pas deux! Et au lit, j'aime qu'on participe à plein, t'as dû t'en rendre compte, non? Lui, c'était "moi je fais la belle, toi tu fais tout le boulot!" Une grosse connasse quoi!
- Ça, pour participer à plein, tu participes. Pour ça que je remets le couvert avec toi, mon gros loulou. Bon, c'est pas le tout, mais y'a du taf. Je crois que je vais bavasser un peu avec l'Abdel. Mais avant, faut que je titille Madame. Elle cache quelque chose, j'en suis sûr et certain.
- Vas-y mollo. C'est une femme bien, chouette et tout ça. Je lui dois beaucoup et on est pas mal dans ce cas.
- Parce que tu me le demandes si gentiment, j'irai doucement. Mais j'avais pas l'intention de la tabasser, Maousse. Je sais y faire avec les dames, même si je les honore pas comme elles le voudraient. >>
La visite se trouve remise à un peu plus tard. Maousse tente plusieurs approches destinées à me distraire de ma tâche et de m'amener au lit. Ses regards concupiscents ne trompent pas. Tout comme le gonflement de sa braguette. Je ne cède pas: faut ce qu'y faut! Le boulot, c'est primordial, non? Dépité, mon mastard va à la salle de bain, une main dans sa poche qui remue étrangement. Poussé par une curiosité très saine, je zieute en entrouvrant la porte. Assis sur les chiottes, le falzar aux chevilles, une main sur sa queue, une autre sous son cul, le beau Martin s'inflige un lot de consolation, aidé par un gode des familles. Il se pistonne allégrement le trou, agite sa pine dans le tuyau formé par ses doigts. De temps à autres, laissant son gode stationné dans ses entrailles, il libère cette main afin de congratuler ses tétons après avoir copieusement salivé. Ma pine à moi se rebiffe dangereusement. Seconde inspection anale avec pilonnage artificiel, pour Maousse. Grognements, râles. L'artiste se cambre, dos appuyé sur le réservoir d'eau du chiotte, tend ses jambes, soulève et rabaisse son bassin à maintes reprises tout en admirant les jets de crème d'homme qui s'élancent avant de choir sur le carrelage. Pressions sur le gland afin de faire sortir les ultimes gouttes. C'est à ce moment que ma queue expulse son jus, trempant slip et pantalon. Je sens une coulure le long de la jambe. Une voix caverneuse explose:
<< - Tu t'es bien rincé l'il, vicieux que t'es? >>
À suivre
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!