Collection Histoire Courte. La Montgolfière (1/1)

« Fais comme l'oiseau.
Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau.
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau.
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau.
D'aller plus haut. »

C’est en boucle que je chante ces quelques lignes de Michel Fugain.
Un jour il faudra que j’aille sur Internet apprendre la suite, mais c’est plus fort que moi, je reprends.

« Fais comme l'oiseau.
Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau.
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau.
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau.
D'aller plus haut. »

C’est dans ma montgolfière que je chante ces paroles à Tue-Tête.
Là-haut, je peux hurler cette chanson sans gêner mes voisins, je chante incroyablement faux.
Les montgolfières je les pratique depuis l’âge de 14 ans.
Un jour, je suis venu avec mes parents aux Montgolfiades pour ceux qui connaissent la prairie saint Nicolas le long de la Saône ou si vous préférez à la roseraie.
Un des participants était chargé de faire des baptêmes de l’air.
Le ballon était en point fixe montait et descendait au gré du pilote.
Cette montgolfière était payée par l’organisation et ces baptêmes étaient gratuits.
J’ai eu la chance de voir Chalon de haut avant de redescendre.
J’ai appris que ces engins montaient, volaient et redescendaient quand le gaz dans les grosses bouteilles venait à manquer.
Le gaz, c’est lui qui gonfle la toile.
Depuis les découvertes des frères Montgolfier, nos ballons à air chaud sont de plus en plus sophistiqués.
J’avais 22 ans quand j’ai pu rejoindre le club des aéronautes de Chalon où ils m’ont fait faire mes premiers vols en équipe puis comme pilote.
Trouvez des sponsors pour voler quand on est un petit employé d’usine ça a été la plus grande partie de mes temps de repos.
Mais j’y arrive et à 35 ans j’ai de nombreuses heures de vol.
Aujourd’hui, j’ai décollé du sud de Chalon pour un vol en individuel pour une course de précision.


Je suis seul dans une nacelle légère avec deux brûleurs alimentés par deux bouteilles de gaz.
J’ai fait un essai au départ tout fonctionnait bien.
J’arrive au bout de ma première bouteille aux dessus des bois de la Ferté.
C’est une forêt domaniale.
C’est à ce moment que je m’aperçois que la deuxième bouteille à un problème.
Il va falloir que je me pose.
Je regarde les possibilités, une seule est possible, le parc du château du comte et de la comtesse de la Cramouille, châtelains de père en fils depuis bien avant la révolution.
Je dis châtelain, je devrais dire châtelaine, car à ce que je sais de l’histoire de cette famille, c’est loin d’être jolie, jolie.
Sous la révolution, l’ancêtre de Victoria de la Cramouille a sauvé son château ses terres et surtout ses vignes avec son cul en se donnant à des sans-culottes.
Je dis l’ancêtre, car j’ignore l’âge de cette grande femme hautaine à ce qui est dit dans la région.
Ça c’était la plus vieille connue et ce jusqu’en 40.
La guerre faisant rage, la grand-mère de Victoria a hébergé quatre officiers allemands.
Les ragots disent qu’elle se tapait les quatre, c’est du moins ce qu’aurait rapporté une femme au service du couple.
La mère de Victoria après sa naissance a quitté le domaine et son père s’est pendu dans son parc.
On dit d’elle qu’elle serait alcoolique et vivrait en Espagne.
Tout ça sans aucune base étayée, rien que des bruits régionaux.

Attention j’arrive.
Venu du ciel, c’est dans la piscine que je pose la nacelle qui étant en osier m’empêche de me noyer.
J’entends appeler au secours quand le ballon se couche.
En me posant comme je l’ai pu, la personne qui hurle m’est cachée.
Je saute et repoussant le ballon, j’arrive à sauter dans l’eau et nager jusqu’à sortir de la toile du ballon.

• Restez calme, je vais repousser le ballon.
• C’est une manière d’enter chez les gens.
J’ai eu la frayeur de ma vie.

• Avec ces engins on se pose ou l’on peut.
Moi aussi j’ai eu la frayeur de ma vie, l’eau et moi ça fait deux.
Suis-moi.

Je me rends compte que je l’ai tutoyé, mais c’est une habitude pour moi, j’ai le tutoiement facile.

J’arrive à l’extirper du ballon qui se dégonfle de plus en plus.
C’est là que je vois que la comtesse est nue.
Se sachant invisible du reste de la planète, elle profitait du soleil du soir.
À aucun moment elle a dû penser que je tomberais du ciel.

• Mon maillot est resté sous ce tas de chiffons, allez me le chercher.
• Tu rêves mémé, surtout que tu es bien gaulée, tu es un régal pour les yeux.
J’adore ta foune blonde.

Précipitamment elle enlève ses mains de ses seins où elle les avait repliées pour cacher sa chatte.
Bien mal lui en prend.

• J’aime ta chatte, tes seins sont très bien, même s’ils plongent un peu.

J’offusque la bourgeoise qui elle aussi m’offusque, j’ai horreur de ces filles se croyant supérieur à nous.

• Viens au château, tu trouveras un peignoir.
• Il faut que je téléphone à ma voiture pour que je puisse charger mon ballon quand mes coéquipiers seront arrivés.
• Mon portable est sous votre machin et la ligne principale est coupée.

Nous nous dirigeons vers les quelques marches de l’escalier montant à la porte principale.
J’ai envie de m’amuser.

• Le comte t’a déjà dit que tu as un joli cul !
• Goujat.

En montant les marches, je suis à deux doigts de lui mettre la main au panier.
Dès le hall, une chose insolite m’intrigue.
Une ligne de peinture blanche semblant partager le château en deux.

• Venez vers la gauche, à droite vous risqueriez des coups de fusil.
• Des coups de fusil ?
Tu rigoles.
• Arrêtez de me tutoyer !
• Moi, si je veux te dire tu, c’est « tu ».
Alors cette ligne
• Nous sommes en instance de divorce avec mon mari.

Nos avocats ont trouvé cette solution pour éviter un bain de sang.
Soyez sans crainte, il est parti trois mois chasser le gros gibier en Afrique.
• Tu me rassures.

J’entre dans un salon où tous les murs sont tapissés de têtes d’animaux en voient de disparition.
La croupe de la comtesse est à ma portée, je lui mets ma main au cul.
Elle se retourne et essaye de me mettre une baigne.
J’att son poignet et je la force à se baisser en même temps que je sors mon sexe.
Toutes mes maîtresses, car je suis pour l’amour libre donc sans attache, me disent que je suis un bon coup.
Au pluriel, car c’est toujours deux à trois fois que je les baises quand je les ai attirés dans mes filets.
Un jour, j’ai fait monter une jolie brune dans ma nacelle.
Faire jouir cette brune à plus de 2 000 mètres de hauteur a été l’un de mes plus grands plaisirs surtout que le soir sur le plancher des vaches je l’ai tringlé une nouvelle fois.
Elle était mariée et j’ai eu toutes les peines du monde à m’en séparer, elle voulait toujours que je la fasse décoller même sur le plancher des vaches.
J’ai fini par appeler le mari qu’il vienne récupérer sa salope.
J’ignore ce qu’il en a fait, mais ma bite en a été débarrassée.

• Suce salope.

J’aime bien leur dire des mots crues.
Beaucoup de femmes quand vous les traitez de putes refusent de vous faire une petite gâterie.
Idem pour Victoria de la Cramouille qui me prend dans sa main et se met à me pomper.

• Que me faite vous faire, c’est la première fois.

Elle y retourne et libère mon sexe.

• C’est bon.

Et elle y retourne.
Je la laisse me pomper, je la relève.
Je veux garder mon avantage me doutant que cette femme prude cache une salope comme ses ancêtres.
Je l’aide à se relever et je lui offre ma bouche qu’elle attaque comme elle attaquait mon sexe.
Derrière elle, la ligne blanche passant sur le velours rouge, un canapé certainement d’époque nous tend les bras.

Je la pousse doucement, je la retourne afin qu’elle se mette à quatre pattes les seins posés sur le dossier et ayant enlevé mon pantalon, je la sexe la faisant hurler très rapidement de plaisir.
Me faire la comtesse de la Cramouille, c’est mon plus grand fait d’armes comme il y en a dans la salle à manger.
L’orgasme qui la ravage, est-il le premier de sa vie ?
C’est possible chez ces nobles.

La comtesse accrochée à mon bras me suit jusqu’à mon ballon me suppliant de revenir la voir.
Elle a de fortes chances que je revienne, ma queue vient de trouver un sponsor pour l’achat de mon gaz et de mes vols futurs.
Surtout que j’ai besoin d’un nouveau ballon.
Je vois déjà la pub sur ma toile.

« Vins du château de la Cramouille. »

La vie est belle
Les paroles d’une chanson me reviennent à la bouche.

« Fais comme l'oiseau.
Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau.
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau.
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau.
D'aller plus haut. »

La comtesse lâche mon bras.
Terminé de se cacher ses seins ou sa chatte, ce sont ses oreilles qu’elle se bouche.

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