A La Neige
Le plafond est bas; la route, sinueuse. Quelques fines gouttes viennent frapper le
pare brise. De ça et là, des tâches blanches viennent éclaircir le paysage : nous
approchons de notre futur petit refuge. Nous croisons quelques véhicules portant les
stigmates dune neige plus loin intense.
Bientôt, la pluie cède la place à des flocons de plus en plus intenses, brassés par un
vent soutenue. Le paysage est de plus en plus blanc. Les yeux rivés sur la route, nous
cherchons quelques panneaux indicateurs pour nous conforter sur notre destination.
Au fur et à mesure que nous avançons, la route se fait de plus en plus blanche. Les
véhicules, hésitants, ralentissent. Le temps commence à séclaircir.
Nous ne devrions plus être loin, nous rassurons-nous. Nous distinguons enfin ce qui
semble être le bureau de location. Chaudement vêtu, je tabonne un instant pour aller
chercher les clefs. Le froid est glacial et invite à s'abriter. Je ne mets pas
longtemps et je mempresse de saluer nos bailleurs pour me mettre au chaud et te
rejoindre. De leur dire, il a bien neigé cette nuit et ils ont pris du retard sur la
préparation des chalets.
Dans la voiture, blottie contre le portière tu mattends. Sitôt rentré, je cherche à
me réchauffer à tes côtés en plongeant mes mains dans ta doudoune. La chaleur de ton
visage est un régal, même si le contraste est violent. Tu ne manques pas de me le
faire comprendre et tu prends mon visage entre tes mains pour le réchauffer. La
douceur de ta peau est réconfortante.
Même si nous ne sommes à priori pas trop loin, nous ne nous attardons pas. Nous
reprenons la route.
Une neige épaisse recouvre désormais la campagne, rendu éblouissante par un soleil
lumineux. Nous suivons la route. Nous ne distinguons plus lasphalte dans le fond des
ornières que les voitures qui nous ont précédées ont infligé au manteau blanc.
un panneau nous rassure et nous inquiète à la fois. Il indique enfin clairement le
lieu de notre villégiature, mais à regarder la route, aucune voiture nest passée par
là depuis un moment. Les délinéateurs peinent à pointer au travers de la neige. Que
faire ? Je regarde autour et je discerne ce qui semble être un refuge pour voiture. Je
mavance pour nous y garer. Nous navons pas le choix : lheure est bien avancée et
nous ne pouvons pas faire demi tour. Prenant notre courage à deux mains, nous décidons
de laisser la voiture ici. Nous sortons, saisis par un froid intense que le soleil a
du mal à réchauffer. Nous nous répartissons quelques sacs, le minimum pour passer la
nuit. Un baton de ski chacun, jouvre le chemin.
Mon premier pas sur le chemin me surprend : je menfonce largement au dessus du genou.
En même temps, cela me conforte dans notre choix : nous ny serions jamais arrivé en
voiture !
Nous avançons péniblement. Je marrête un instant pour reprendre mon souffle et tenter
dapercevoir quelque chose. Soudain, je sens derrière ma tête un grand froid. Je passe
machinalement la main dans les cheveux, pour en retirer un peu de neige. Sans trop
bouger, je tourne la tête, le regard en coin. Droite, un large sourire sur les lèvres,
tu te félicites davoir atteind ta cible. Je feins de reprendre ma marche puis je me
penche subitement pour saisir de la neige et répliquer. Je fais mouche du premier coup
! Surprise, le visage partiellement couvert des éclats de ce projectile de fortune, tu
ne tardes pas à te resaisir. Sans suit une lutte acharnée. Nos tirs diminuant en
efficacité, nous tentons mutuellement de nous rapprocher. Au final, je me retrouve
juste à quelques centimètres de toi. Il est temps de sonner larmistice. Nos mains se
rapprochent et nos doigts boudinés tentent de se croiser, en vain. Jenlève alors mes
gants.
partiellement fondus qui sy égarent. En réponse, tu te blottis au cur de ma main
chaude. Je guide ton visage vers mes lèvres pour goûter à un baiser réconfortant. Un
agréable gout de beurre de cacao envie ma bouche. Je le savoure, tant pour sa saveur
que parce quil vient de toi.
- Jai froid, la nuit ne va pas tarder, dépêchons-nous, me réponds-tu.
Nous reprenons notre chemin. Au passage, je récupère mon sac abandonné dans la
bataille. Cette fois-ci côté à côte, nous faisons chemin, plus pour le plaisir de te
tenir par la main que pour éviter un autre tir félon.
Au détour dun virage, caché derrière un chêne séculaire, nous apercevons un toit.
Nous y sommes enfin. Le crépuscule est proche. Du haut des marches, nous avons une vue
magnifique sur la vallée.
Je fouille dans ma poche pour trouver les clefs. La porte, gonflée par lhumidité,
résiste, mais cède à un bon coup dépaule.
Le chalet est sombre. Une légère odeur acre sen dégage. Effectivement, ils nont pas
vraiment eu le temps de préparer notre arrivée... Je longe le mur et manque de tomber
en trébuchant sur le pied dune petite table... Au moins cela aura eu le mérite dêtre
salué par un de tes rires si chaud....
Je tire le rideau et nous découvrons enfin la beauté de ce lieu. De jolis meubles
typiques, qui donnent envie de passer la main dessus; une table massive et deux grands
bancs ; quelques chopes de bières pendent du plafond. Au fond de cette grande pièce,
l'âtre dune cheminée. Sur la table, avec une petite carte de bienvenue, trône une
bouteille de champagne.
Les bras serrés contre toi, tu implores :
- Brrr, je suis transite de froid,
A cette seule évocation, jabandonne vite nos affaires dans un coin. Je récupère
quelques bûches laissées à côté de la cheminée.
tapproches pour en capter la moindre chaleur. Un bout de papier, une allumette...
Nous guettons les premières flammèches qui ne se font pas prier.
Je suis là, encore accroupi à surveiller le feu, quand tu passes derrière moi. Tu
poses les mains sur mes épaules pour les saisir. Tu sembles te réposer sur moi, être
satisfaite dêtre enfin arrivée, dêtre avec moi.
Je me redresse tout en prenant ta main. Le feu commence à réchauffer mon dos. Jenlève
ton écharpe... Tu te laisses faire, transite de froid. Il faut dire aussi que notre
combat improvisé a laissé des traces...
Mes mains reviennent près de ton visage. Je dessine délicatement le contour de ton
visage. Je saisis la fermeture de ta doudoune. Les yeux fixés dans les tiens, je tire
méticuleusement la glissière. En aveugle, mes mains plongent dans cet épais manteau...
Huumm, une délicieuse chaleur y règne. Je remonte le long de tes hanches puis je
plonge les mains dans tes manches pour lôter. Tu te laisses faire, docile. Est-ce le
froid ?
Le gros pullover écru ne semble plus te faire effet.
- Dans les cas de grand froid, il ny a quun seul remède : la chaleur humaine !
Ma proposition suscite un léger sourire, minterrogeant sur mes intentions...
Je te serre au creux de mes bras. Jessaye de taccueilir, de tenvelopper autant que
je peux. Malicieusement, je saisis le bas du pull et je le remonte. Tu maccompagnes
en levant les bras. Je retrouve tes yeux mobservant, minterrogeant. Je passe alors
derrière toi pour texposer à la chaleur du foyer. Je passe les doigts sous les
bretelles de ton soutien gorge et je laisse tomber le long de tes bras. Je finis par
le dégraffer et instinctivement tu poses tes mains sur ta poitrine pour le tenir et
maintenir une certaine forme de pudeur. Quà cela ne tienne. Mes bras enveloppent tes
hanches et tout en sécartant à nouveau, je saisis au passage la boucle de ta
ceinture.
corps. Je défais un, puis deux et trois bouton de ton pantalon. Je maccroupis
doucement derrière toi, non sans parsemer quelques baisers le long de ton dos. Le
pantalon et le très joli string quil dissimule se laissent retirer sans résistance de
ta part. Jembrasse tes reins, le haut de tes fesses. Si je mécoutais, je les
dévorerais. Mais, une petite voix me dit dattendre.... Je te fais tourner vers moi et
jinflige à ton ventre la même peine quà ton dos. La peau est chaude et les baisers
sont un régal. Tu concèdes à lâcher prise et ton soutien gorge dévoile cette poitrine
si voluptueuse et désirable.... Quelle spectacle ! Mais, la nuit tombant, à contre
jour, je ne discerne pas tout...
- Je vais préparer le repas. En attendant, va prendre un bain ou une douche pour te
réchauffer.
Tu acquiesces, non sans un regard en coin, coquin et tu te diriges, nue, vers la salle
de bain.
Je mactive pour trouver assiettes et couvert. Le repas sera simple, nous navons que
quelques conserves. Rien de magique, sauf toi et le lieu. Au hasard de mes recherches,
je tombe sur quelques bougies. Le décor est planté. Je mets la table et mattèle à
préparer nos mets.
- Bonsoir, jeune homme, raisonne derrière moi.
Je me retourne. Un large sourire se devine dans la pénombre de la pièce. Tu ne portes
visiblement quun pull long et fin en Kashmir.
- Madame est très en beauté ce soir. Voulez-vous passer à table ?
- Volontier...
Je tire ta chaise, et commence le service. Seul le crépitement du feu vient rompre le
charme silencieux de cette soirée. Soudain, je sens ton pied contre ma jambe. Au
début, jai pensé à une maladresse. Mais le geste semble précis et intentionné. Tes
yeux me fixent, tout en continuant à manger. Je remplis ton verre dun vin que jai
pris la précaution dapporter pour ce soir. Tu joues avec le liquide, le faisant
tournoyer dans le verre.
Sans un mot, tu te lèves doucement. Un instant, de profil, je crois constater ton
excitation pointer au travers de ce fin pull. Tu laisses trainer les doigts le long de
la table, comme une invitation à te suivre. Tu me tournes le dos, là, au milieu de la
pièce. Tel un chat au soleil, tu tétires langoureusement. Tu téclipses dans la
chambre, pour en revenir avec une grosse couverture. Tu sembles mignorer, mais tu
sais combien la situation commence à exciter mon imagination.
Tu approches le lourd fauteil de la cheminée et tu étales au sol le plaid, par dessus
le tapis. Là, tu esquisses quelques ondulations lascives. Tu sais que je ne te quitte
pas des yeux... et tu en joues. Tu saisies ton pull et le retire lentement. Les
faibles et irrégulières lumières accentuent tes courbes par un jeu d'ombres. Voilà que
l'être de mes désirs est devant moi, comme une proie fière de l'être. Prête à être
consumée, qui aime attirer les désirs et qui souhaite me faire languir. Mais je dois
t'attendre, c'est à la proie de décider quand elle sera prise. Linvitation est
tentante... Jabondonne la table pour mapprocher. Tu disparais alors derrière le
fauteuil et je ne perçois plus que le bruit dun tissu quon effleure. Je mapproche :
tu tes glissée sous le plaid. Tout en me regardant, tu découvres une partie de ce lit
improvisé pour my inviter. Jôte mes vêtements, enfin, presque tous... Il ny a pas
de raison que tu sois la seul à faire languir lautre..
Je plonge dans ce nid douillé. Nos jambes se frôlent et jen ressens une douce chaleur
qui ne fait quaccroitre mon excitation.
Fébrile, je caresse du bout des doigts les lignes de ton visage. Tu en fermes les yeux
de plaisir. Ma main court le long de ta nuque, non sans quelques intentions. Au
passage, je saisis le plaid pour dévoiler à la lumière lancinante toute la beauté de
ton corps. Je saisis par la cheville la première jambe qui soffre à moi. Guettant ta
réaction du coin de loeil, jembrasse le dessus du pied. Puis, je glisse tendrement
sur lintérieur... Je remonte le long de la cheville. Mes baisers se font insistant,
dévorants. Jadore laisser courir ma langue sous ton genoux.
Maintenant, soffre à moi lintérieur de tes cuisses, accueillantes. Les jambes
légèrement fléchies, tu maccueilles. Les mains sur tes genoux, je dévoile à la
lumière cette intimité tant désirée. Je men approche, à grand renforts de baisers. Ma
bouche ne sait plus où donner de la langue. Je ne veux frustrer aucune de tes cuisses
!
Soudain, une idée me passe par la tête. Je me dirige alors vers la table pour saisir
la bouteille de champagne qui nous a été offerte. Munis de deux verres, je reviens
vers toi. Un instant inquiète, peut-être un peu déçu de cette interruption, tu me
souris. Je te tends une coupe et jouvre la bouteille. Hasard ou préméditation, le
liquide jaillit subitement sur le haut de ta poitrine.... Le champagne est froid, et
leffet se voit très rapidement sur ta poitrine... tu ten rends compte... Tu y
trempes les doigts et tu les portes à ta bouche pour les savourer.... Huum,... Je ne
peux pas résister... Je saisis ta main et je les gobe à mon tour. Je remarque au
passage que ta poitrine ruisselle du même liquide... Après mêtre assuré de navoir
laissé aucune trace de ce nectar sur tes doigts, jentreprends de suivre le cours de
cette rivière improvisée. De la base de ton cou, je descends sur le haut de ta
poitrine. Je lèche le haut de tes seins, puis je suis ce sillon qui les sépare.
Jinspecte la vallée de ton ventre. Je mattarde sur tes hanches qui nont su retenir
le précieux breuvage. Et au hasard de mon pèlerinage, je tombe sur une oasis, un point
deau. Ton nombril a conservé des traces et je my abreuve avant de reprendre mon
chemin. Sous lassaut de ma langue, ton ventre se contracte. Je vois tes mains serrer
la couverture. Je me serais bien arrêté si tu navais pas alors plongé ta main dans
mes cheveux pour inviter à persister... Mais le puit est à sec.... Je suis alors les
dernières traces qui disparaissent entre tes jambes... Prudemment, je men approche, à
petites lampés. Mais, à un moment où lautre, il faut que je me jette à leau.... et
le bout de ma langue touche délicatement ce petit point que tu dissimules dans ton
intimité. Tu te cambres en réponse à ma découverte et je profite de cette opportunité
pour finir ma quête... Je savoure les dernières gouttes....
Ton regard profond témoigne de ton émoi. Tu me demandes la suite... Redressé, je veux
mapprocher de toi pour nous unir... Tu nen as pas décidé ainsi. Tu m'embrasses alors
passionnément, ta langue est fougueuse, ta bouche entreprenante, tu me dévores
littéralement.
Tu me repousses mobligeant dans un premier temps à masseoir, puis tu mobliges à
mallonger. Je ne sais pas où tu veux en venir, mais je pense que je vais avoir le
revers de la médaille...
Immobilisé au sol, javoue aimer le laisser faire. Une main sur ma poitrine, tu viens
tasseoir sur mes jambes. Je ne bouge pas. Je nen ai pas envie. Jattends...
Je te sens bouillir...Tes mains parcourent ton corps, de ta poitrine jusquà tes
cuisses. Puis elles glissent vers mon bas ventre. Abillement, elles infligent à mon
intimité des caresses divines, sensuelles qui ne font que redoubler mon excitation. Tu
le vois bien, tu le sens bien... Tu te penches alors vers moi. Alors que je mattends
à gouter le feu qui est en toi, tu te retournes aussitôt, pour moffrir ton dos. Je ne
vois plus ce que tu fais, mais je nai pas à attendre longtemps pour comprendre. Tes
mains sactivent entre mes jambes, à labri de mon regard. Je dois deviner, ressentir
ce que tu me fais. Des sensations envahissent mon corps... Je me crispe de plaisir...
Soudain, les caresses sarrêtent alors que tu tinclines un peu en avant. Dans
lespace entre nous, japperçois tes mains qui me guident en toi. Lexcitation dans
laquelle tu mas mis, la précision de tes caresses et la position ne font quaccroitre
le plaisir que je ressens au moment où je commence à percevoir une douce chaleur
menvelopper... Tu assoies ta position, à tous les sens du terme... Les mains bien
posés sur mes cuisses, tu entames un lent et méthodique mouvement du bassin. Je nose
plus bougé... Je crois deviner enfin létat dans le lequel mes caresses tont mises
tout à lheure... Juste retour des choses dirons-nous... Le plaisir est partagé, au
regard de tes doux rales que tu émets. Je sens alors une de tes mains venir me
caresser entre mes jambes. Tu la plaques contre nous, pour profiter pleinement de
cette union. Tu ne veux rien perdre de chaque va-et-vient que tu inities avec
expertise. Tes mouvements saccélèrent, je voudrais me redresser pour me serrer contre
toi, mais je ne peux. Je ne veux plus... Tu te redresses une dernière fois. Ta
silhouette se découpe devant les flammes. Je serre les poings tant que je peux, en
même temps que tes mains se plantent dans mes cuisses... Je ne ressens rien de cette
emprise, car une véritable onde de plaisir menvie en même temps que toi...
Tu técroules le long de mes jambes. Je savoure dêtre encore en toi. Je me redresse
et je remonte les mains le long de tes hanches pour les laisser se perdre sur ta
poitrine. Tu viens me rejoindre en te plaquant contre moi. Nos cur battent si fort...
Tu ronds alors le silence :
- Navions nous pas prévu un dessert ?
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