Gageure -Fin-
Durant un peu plus d'une semaine, je suis accaparé par plusieurs autres petites
affaires, filatures pour l'essentiel. Le tout-venant, quoi! Chaque soir, je plie
bagage dans mon appartement pour les défaire dans celui de Martin. D'ailleurs, on ne
peut pas dire qu'on soit tout à cette installation. On s'occupe plus de froisser les
draps du lit, de secouer le canapé, grâce à nos galipettes à répétition, que de
transborder mes affaires des cartons aux étagères et placards. On baise heureux, on
baise dans le bonheur. Et on tient à en profiter un max.
Concernant Abdel, rien d'autre à faire que d'attendre. J'ai lancé plusieurs hameçons
dans la pêche aux preuves. Mes experts à moi sont sur le pied de guerre. Pas des
experts de la loi, agréés veux-je dire. Des experts discrets qui, contre quelques
"menues monnaies", se sacrifient pour la bonne cause. Pardon, la menue monnaie se
distribue, dans ces cas, en gros billets. Mais tout à un prix! Et puis, ça fait partie
intégrante des frais que Madame à promis de couvrir sans barguigner.
Une innovation dans ma vie et celle de mon Martin. Nous voilà tous deux habillés en
pingouin! On veut faire honneur à Tom. Une première, pensez! Fallait bien se mettre
sur son 31! Alors on a loué ces fringues d'un autre âge. Remarque, ça nous va impec!
On s'admire, on se trouve beaux comme des aristocrates en goguette! Du coup, j'ai
promis à mon Martin qu'on ferait un vrai souper, en cabinet particulier, comme dans le
temps de jadis. Il en frétille d'avance. Il pense surtout à ce qu'on fera après (ou
pendant, pourquoi pas!). Un gourmand du cul, je ne vous dis pas!
Donc, fringués comac, on se faufile parmi la gente érudite, riche, grande classe. Moi
et Martin on ne moufte pas, seule manière d'éviter les gaffes. Le Tom nous fait un
petit signe amical: l'a pas trop le temps de tailler une bavette en notre compagnie.
On ne lui en veut pas, on sait ce que c'est que le travail. On aperçoit Yves qui
s'empresse de venir nous congratuler. Il nous dirige vers le buffet. Petite coupette
de champagne. On trinque. Une sonnette agresse nos tympans. C'est temps de rentrer
dans la loge.
On n'a rien vu, ou presque. Moi et Martin, on se donnait des coups de coude pour ne
pas s'endormir. OK, nos prouesses nocturnes trop souvent réitérées altèrent notre
capacité à rester éveillés. Notre vie amoureuse, bien remplies par les délits de chair
en tous genres, nous épuise. Mais quand même! A-t-on le droit d'administrer, à de
braves gens qui ont fait l'effort de s'habiller à l'ancienne, des âneries pareilles?
Je vous le demande. J'entends, ici ou là, durant la sortie, que c'est merveilleux,
inoubliable. Certains discutent du pourquoi du comment de la chose, dissèquent les
motivations de l'auteur, le jeu des acteurs, et je sais plus quoi encore.
Pour la forme, je tiens à complimenter Tom. Le pauvre, on ne va pas lui dire qu'on
s'est emmerdés à en crever. Ce genre de pièce, c'est probablement son truc à lui. Tom
parti saluer ailleurs, Yves nous rejoint, nous apporte son soutien:
<< - Ce n'est même pas un navet, c'est une atrocité! Enfin, j'espère que Tom va s'en
sortir! Il a englouti une fortune dans ce spectacle. Heureusement, les critiques sont
très bonnes. Mais le public, lui
. >>
Je ne suis pas le grand futé du siècle, mais je pige que le Tom a foutu son va-tout
dans cette pièce. Tout fiérot, je remarque:
<< - Les gens trouvaient plein de trucs intéressants là où y'avait rien à comprendre.
- Mais, dis-moi, tu deviens mondain, Monsieur le détective privé! Tu as tout
compris.
- Ah bon! Mais c'est pas pour ça que je repiquerai au truc. >>
Et mon Martin de maugréer:
<< - Moi non plus.
Enfin Tom s'en vient nous revoir. A l'air gentillet le vieillot! Nous prendrait
presque pour ses petits-s. Il résume sa soirée:
<< - Je crois qu'on fera les frais, pour le moins. Je n'en espérais pas tant! Mais
quel malheur que cette pièce! Deux acteurs majeurs malades en dernière minute, la
décoratrice hors course pour cause de divorce! >>
Là-dessus, le Tom s'esquive après nous avoir plaqué un bisou sur la joue. Yves risque:
<< - Si vous n'avez rien à faire, on peut aller souper tous les trois? >>
Je le vois venir le galapiat! Il espèrerait quelques incongruités sexuelles de notre
part que ça n'aurait rien d'étonnant. Tout doux, mon bon, on a prévu un souper en
amoureux, yeux dans les yeux, bouche contre bouche, mais seulement à deux. Il
comprend. Pour le consoler, on lui promet de passer le voir, chez lui, demain dans
l'après-midi, histoire de faire trempette cul-cul dans sa jolie piscine. Son il
brille de nouveau.
*****
Je ne suis pas trop à l'aise dans ce resto hyper-super chic. Enfin jusqu'au moment où
les innombrables valets nous laissent en paix. C'est qu'il y en a du monde pour vous
servir avec courbettes à l'appui. Doivent avoir des problèmes de dos, ces gens-là, à
force de se plier en politesses de toutes sortes. Ça vaut bien un gros pourboire à la
sortie.
L'endroit est douillet, décoré joliment, avec goût, enfin avec le goût passe partout:
faut choquer personne, ça va de soi. Les pas sont étouffés, les voix aussi.
La langouste thermidor, une splendeur, le civet de marcassin divin, le petit blanc de
derrière les fagots à pleurer d'émerveillement, le grand bourgogne du chef un vrai
miracle pour le palais. On y va d'un colonel. Comme dessert, quand on a trop mangé,
rien de tel qu'un sorbet avec un peu beaucoup de vodka pour faire glisser le tout.
Un peu rougeaudes nos tronches, à moi et Martin. On s'active lentement sur une fine
Napoléon hors d'âge, accompagnée d'un café serré (faut bien rester éveillés si on veut
s'éclater).
Que vois-je? Mon Martin qui, délicatement, met une main devant sa bouche, petit doigt
écarté, et nous fait un petit rototo de gourmand repus. Imaginez ce costaud, à la
tronche de malfrat patenté, de truand en passe de violences, qui s'excuse, petit doigt
en l'air. Je le trouve trop mignon.
Je me lève, tourne la clé de la porte: on n'a besoin de personne pour ce que je compte
faire. Mon Martin vire ses jolis yeux vers moi, interrogatifs. Il comprend au moment
où je retire ma veste, façon strip-tease. Je m'assieds sur ses genoux. Le polisson
s'active à ouvrir ma braguette, sortir ma barre déjà en érection. Il penche son
auguste tête afin que sa bouche puisse gober la chose. On ne peut pas savoir ce que
c'est une pipe de mon Martin! J'espère que personne d'autre que moi ne le saura. Un
délice, un supplice merveilleux! Et dire que j'hésitais à me lier pour toujours avec
lui! J'ai failli passer à côté de çà! Je me soulève un chouia, ma queue glisse entre
ses lèvres goulues. Mon suceur favori prend le temps de me supplier:
<< - Vas-y, lâche toi. Je veux tout avaler. >>
Qu'à cela ne tienne, mon grand chéri. Et de le laisser traire ma longue et grosse bite
qui explose dans sa bouche en quatre ou cinq giclées. Il se pourlèche les babines, mon
croquignolet adoré. Alors je quitte ses genoux, lui tire le froc de son frac, mets à
l'air son poitrail viril et velu. Sa queue surgit du calbute, telle le serpent d'une
boîte surprise. Le gland rouge, dégoulinant, attend impatiemment la suite. Je
m'assieds dessus, le laissant entrer, fouailler mes entrailles qui s'émoustillent de
ce traitement. Il me trifouille les intestins avec vigueur.
portable qui m'appelle mais je n'en ai strictement rien à foutre! Mon principal
intérêt, pour l'heure, c'est cette bite qui s'ingénie à électriser mes tripes. La sève
s'écoule, mon Martin s'agite sous les spasmes de l'éjaculation. J'admire son sourire
béat, une fois l'acte consommé. Il rayonne de bonheur, mon Martin! On croirait un gros
nounours qui vient de déguster deux tonnes de miel! Comment ne pas aimer un machin
comme ça!
On se rhabille. J'ouvre la porte par un tour de clé, m'assieds, appelle le maître
d'hôtel, lui tends ma carte bancaire. Pas une seconde je ne pense à la douloureuse que
j'enfouis dans une poche sans la regarder. À passer dans les frais de représentation!
Sur le chemin du retour, je vole, je flotte, je batifole dans les nuages. Mon Martin
me suit, me précède, me devance, me ratt. L'osmose, quoi!
Rien de tel qu'un bon gros dodo après une journée faste! On ne s'en prive pas. Au
petit matin, je me réveille, queue dans le derrière de mon Martin. Je lui injecte une
dose de foutre, lui administre une gymnastique du poignet. Il éjacule dans ma main. La
journée s'annonce idéale.
*****
Mon Martin et moi, on a fait la grasse. Ce n'est pas le tout mais on doit se rendre
chez Yves. Chose promise, chose due!
Déjà midi passé! Faut grouiller. Douche, un peu de ménage (l'est un chouia maniaque
mon nounours), on enfile
les vêtements entre deux coquineries sans grandes
conséquences ou/et deux pelles majestueuses. Ça prend du temps tout ça. Et voilà qu'on
est déjà à 15 heures révolues.
Je ne conduis pas. La flemme. Et puis je me délecte à tâter la bite de mon mec pendant
qu'il tient le volant. Il ne peut rien faire, je suis libre de lui titiller ce que je
veux, dans la mesure du raisonnable, sécurité oblige. Mon bigophone de poche se
manifeste. Je ne réponds pas. Par contre, je me souviens qu'a couiné hier, au resto.
J'attends quelques minutes et j'écoute les messages. Un de mes experts a appelé les
deux fois. Bingo, j'ai mon mobile de crime et la preuve. Toujours le pognon, la
jalousie, la haine! Saletés! Du coup, je délaisse la quéquette de mon mec qui grogne:
<< - Qu'est-ce t'as? Tu parais bien jouasse.
- L'enquête Gilles est bouclée, mon adoré! C'est fini. Y'a plus qu'à mettre ta
baronne au parfum. Après, ça me regarde plus. Tu comprends ce que ça veut dire?
- Ouais, on va travailler ensemble. Alors reprend tes douceurs sur ma queue.
Perdre les bonnes habitudes, c'est pas bon.
- Et ça t'intéresse pas de savoir.
- Ça viendra bien. Et puis, aujourd'hui on est de congé, non? Le taf, c'est pour
demain. Allez, suce ma queue! Promis, tu mettras la tienne au chaud. On va s'arrêter
dans un petit coin de ma connaissance.
- On est en retard, mon Loulou.
- Autant l'être d'une heure que d'une minute. C'est plus classe. >>
J'astique la verge, voracement, avec moult bruits de succion. La voiture ralentit, se
gare. Sitôt le véhicule arrêté, mon Martin baisse son froc, tend ses jolies fesses,
m'ordonne:
<< - Même punition que ce matin quand on s'est réveillé! >>
Il sait combien j'aime ce genre de châtiment! Ma queue se rebiffe, à peine la
braguette ouverte. Pas le temps de se défroquer complètement. On sort de la voiture,
on se couche à même l'herbe après avoir jeté une couverture. En moins de deux, ma
queue pistonne la tuyauterie de mon adoré qui bougonne tant et plus, priant les cieux
que la chose dure éternellement. Je voudrais bien, mais faut respecter ses amis quand
ils vous invitent. Et han! Et han! Le foutre arrose la prostate de mon Martin qui
brame:
<< - T'as une bite d'enfer, mon mec. Maintenant, occupes-toi de la mienne. >>
Tout à ses ordres! Et hop! L'engin se trouve à l'abri, généreusement titillé par une
langue polissonne. Je ne ménage pas mes gâteries buccales. Mon Martin se tend, râle
ferme. Sa queue grossit, me semble-t-il. Elle éjecte son sperme qui tapisse ma bouche
avec de s'infiltrer lentement dans mon gosier. Je secoue mon adoré qui rêvasse, béat,
comme à l'accoutumée après une séance de ce genre:
<< - Allez, fissa mon joli! C'est pas le tout de se bourrer mais on est à la bourre!
>>
Parole! Sitôt repris le volant, il se croit sur un circuit de compétition, mon
professionnel garde du corps! Je jure de mettre un cierge si on s'en sort indemnes et
sans amende. Il ralentit, pile devant la grille, me regarde tout sourire, baisse les
yeux sur ma braguette, constate:
<< - T'as vu que t'as giclé sur ton jean's. Ça se voit encore. >>
Heureusement pour moi, Yves ne s'en aperçoit pas, trop occupé à jouer au maître de
maison impeccable, parfait, soucieux de ses seuls invités. Madame Loué, Tom,
accompagnés d'un gentilhomme très collet monté et porteur d'une serviette en cuir
qu'il tient serrée sur ses genoux. J'espère qu'il n'est pas dans cette position depuis
trop longtemps, sinon le pauvre biquet va avoir des crampes. On se congratule, heureux
de se retrouver, comme de vieux amis qui se seraient perdus de vue. Madame me prend à
part, expose:
<< - Mon petit doigt m'a dit que vous aviez atteint notre but, cher ami.
- Vous avez un petit doigt pesant plus de cent kilos et frisant les 2 mètres. Je
savais pas que vous l'aviez baptisé Martin, votre petit doigt.
- C'est la dernière fois que Martin vous fait une niche.
- Ouais! Va m'entendre le Maousse!
- Ne le grondez pas. Il m'a bien trahie, moi aussi.
- Bon, ça va. Je vous en veux pas. Après tout, vous êtes pour quelque chose si
aujourd'hui je suis le plus heureux des hommes!
- Je n'ai plus besoin de garde du corps. Maintenant, un conseiller en divers
domaines me devient plus précieux.
- Je vous félicite! Mais me dites pas que c'est ce malingre, le coincé du genou
qui retient son cartable comme le pauvre monde retient la vérole.
- Vous le trouvez coincé?
- Statufié, le monolithe! Glacé le gratte papiers!
- C'est un grand timide, en public.
- Faudra lui apprendre à se fringuer comme y faut, pas en rat d'archives, si
vous voyez ce que je veux dire.
- Vous allez nous dire ce que vous avez découvert?
- Y me manque un tout petit truc. Je suis un saint Thomas, moi. J'aime voir par
moi-même les pièces.
- Si je comprends, on doit vous fournir une preuve de l'innocence d'Abdel.
- Effectivement. Mais tant que je ne l'ai pas vue
. Passez nous voir à la
maison, demain.
- Et après?
- À vous de lancer la machine judiciaire.
- Pas moi, mon cher, pas moi, mais le petit gratte papiers que vous voyez assis,
coincé sous sa serviette de cuir.
- C'est quoi, le bonhomme?
- Une sommité dans le domaine juridique. Il n'a aucune spécialité et il les a
toutes. Ce serait bien long à vous expliquer.
- À propos d'explication, pourquoi cette visite tous en chur chez Yves?
- Rien que de très ordinaire. Je tenais à discuter avec Yves et Tom en vu de
réparer les euh
disons les maladresses de mon défunt mari. Une grande partie a été
réglée ces derniers mois. D'où la présence de la serviette de cuir et de l'homme qui
veille sur elle.
- Décidément, je vous reconnais plus. Je paris que vous voulez plus du baise
main!
- Et croyez que je suis soulagée de ne plus avoir à subir ces simagrées! Tenez,
je vais même vous demander de m'appeler Clémence, à l'avenir.
- Moi c'est Juju pour les amis. Mon vrai prénom est réservé à Martin. Mais ça me
gêne de vous appeler Clémence devant les autres, surtout mon Martin.
- Puisque vous tenez absolument au mystère de votre prénom, dans ce cas, ce sera
Juju, bien que je connaisse celui de votre naissance. Pour Martin, il y a belle
lurette qu'il m'appelle par mon prénom, quand nous sommes seuls. Une perle que vous
avez là. Prenez-en soin. >>
*****
Les voilà partis, Clémence, Tom et le gratte papiers. Yves nous explique dans les
grandes lignes les tripatouillages de feu Loué père, les torts causés, les suites (et
fins) envisagées. De façon claire, Yves m'annonce:
<< - J'espère, nous espérons tous, que tu éviteras de mentionner ces histoires-là.
- Dans la mesure où cela n'empêchera pas la libération d'Abdel
- Parfait! Nous n'en attendions pas moins de toi.
- Service, Monseigneur, service! Jamais je déplairais à une dame qui m'a
autorisé à l'appeler par son prénom. >>
Je n'ai pas encore dit, mais mon adoré a une sérieuse tendance à devenir écarlate
lorsque quelque chose le gêne, le contrarie. Il beugle son étonnement:
<< - Parce que Madame veut que tu l'appelles Clémence?
- Ben oui mon mastard. Et je crois que cette autorisation vaut pour toi, depuis
des années de bons et loyaux services et tant de choses en commun. >>
Cette fois, il rosit: la timidité, certains souvenirs affleurant son cerveau,
probablement. Je lui sauterais presque sur le paletot tant il me charme. Yves
toussote:
<<- Un dernier point sur les affaires. Tom et moi avons décidé de participer au
règlement de tes honoraires. Après tout, en découvrant la vérité, tu nous retires pas
mal de voiles qui assombrissaient nos relations.
- Je n'ai pas encore révélé le coupable, ou la coupable.
- Parce qu'il se pourrait que ce soit la?
- Si tu es libre, passe chez nous, enfin chez Martin plutôt. Invite Tom. >>
Le Martin bondit:
<< - C'est chez toi autant que chez moi! >>
Le voilà encore tout rouge. Je biche de le voir se rebiffer de la sorte. Je reprends:
<< - Donc chez nous vers 20 heures. On se fera une petite fête policière.
- Soit! comme vous voudrez! Demain chez vous, 20h. >>
Martin me fait les gros yeux. Profitant de ce que notre hôte se dirige vers les
cuisines afin de donner quelques consignes, il me serine:
<< - J'ai plus de chez moi, y'a qu'un chez nous! On est deux pour tout!
- Dis, ma bite m'appartient, je te la prête, mon cul aussi, mais je te les donne
pas. >>
Aïe! Aïe! Apprécie pas ma plaisanterie le doux et tendre. Le rouge du visage passe au
cramoisi, à l'écarlate. Vite, une médication a effet immédiat. Je lui prends les
lèvres avec les miennes, fourre ma langue près de la sienne. Une fois cette première
intervention d'urgence effectuée, je passe à la contrition:
<< - Excuse, mon Martin, je te taquinais. Bien sûr que je suis tout à toi et que t'es
tout à moi. On n'est plus qu'un, toi et moi.
- Ah ça, ça me plaît mieux! Ça me botte même. Vas pour deux qui font qu'un! >>
Ouf! J'ai évité de justesse la catastrophe. Va falloir que je fasse très attention.
Ultra sensible mon Maousse, même susceptible. L'est fragile dans son genre. Bon dieu
que je l'aime!
Yves nous rejoint, la mine tristounette:
<< - La surprise culinaire, c'est qu'il n'y a rien à manger ou presque. On va au
restaurant, je vous invite. >>
Mon Martin, dubitatif, ne semble guère enchanté par cette perspective. Il suggère:
<< - Et si on s'offrait un chiche-kebab. Je sais où en trouver. C'est ouvert le
dimanche. Ça serait plus sympa que le resto. Ça me dit pas trop, deux soirs de suite.
J'offre le plat, Yves tu offre le pinard.
- Pourquoi pas! >>
Sans plus attendre, mon Martin prend les clés de voiture. Yves l'interrompe:
<< - Laisse, on y va tous ensemble. Roger, mon chauffeur, nous y conduira en
limousine. >>
C'est une voiture longue comme un jour sans pain qui stationne devant un resto arabe.
On rit comme des fous en voyant la tronche des passants. En attendant notre commande,
on joue aux billes, sur le trottoir, avec des boules de papier: dingos, on est
dingos. Pas grave puisqu'on se marre.
Finalement, on s'installe dans le resto.
Un régal ce chiche-kebab! Les patrons sont vachement sympas. Yves devient l'homme
beau, simple, lui-même, qu'il devrait toujours être. Je le sens bien dans sa peau.
Quant à mon Martin, il vit au paradis, une jambe contre la mienne, une main baladeuse
de temps à autres. Ce que ne manque pas d'observer le fils de la maison dont la
braguette s'émeut à tout va, d'où une absence de deux minutes afin de calmer
l'ébullition de ses roubignolles.
On rentre un peu pompettes, joyeux pour le moins. La soirée se termine dans la
piscine, à poil. Les corps se rencontrent, se convoitent, s'attirent.
La partouze se déroule à même l'herbe. Roger, le chauffeur et amant occasionnel
d'Yves, participe au mélange des chairs. Un peu dans les vaps, j'ai beaucoup de mal
pour apprécier les ébats. Je vois que mon Martin n'est pas mieux loti que moi. Mais
les deux autres ne s'en aperçoivent pas. Ils nous enfilent gaillardement, alors que
mon Martin et moi on se connecte en 69. Le Roger jouit dans un beuglement assez
ahurissant. Yves le suit de près, plus discret, mais aussi secoué. Moi et Martin, on
ne veut pas se finir maintenant, on s'y sent pas. Moralité, on n'a pas le tempérament
à picoler. Roger s'endort dans les bras d'Yves. Je secoue mon mec pour qu'on aille
dans notre chambre.
On s'endort vite fait. Vers cinq heures du mat, on se fini correctement, gentiment,
merveilleusement, avant de repiquer au roupillon.
*****
L'a mis les petits plats dans les grands mon adoré de Maousse!
Je lance un sourire en coin à Clémence. Son Charles de juriste a jetée le costume
ringard aux orties, remplacé par un ensemble en jeans du meilleur effet. Il me paraît
plus beau, Monsieur le gratte papiers!
Tom, plus mondaine que jamais, moins peinturluré que toujours, papillonne autour de
mon Martin qui le bouscule gentiment. Tout se déroule paisiblement. D'un coup,
Clémence s'écrie:
<< - Alors, Juju, quand nous direz-vous le résultat de vos investigations de fin
limier?
- Dès l'arrivée d'Yves. >>
Drelin, drelin! Quand on parle du loup
non, ici il ne montre pas sa queue, on l'a
déjà vue hier soir près de la piscine! Bisou à tous. Même Charles s'y met. Qu'est-ce
qu'il ne ferait pas pour les beaux yeux de sa belle Dame!
On ingurgite l'apéro. Moi et mon Martin, on limite les dégâts. Pas question de se
nouer l'aiguillette à cause de l'alcool. Un apéro, une coupe de champagne et basta!
Car faut préciser que le repas se fait au champagne, celui de Clémence de la réserve
amoureusement conçue par feu son époux. Clémence revient à la charge:
<< - Alors, Juju, vous avouez?
- Volontiers d'autant que ça ne coupera l'appétit de personne ici. >>
Et tout ce petit monde de s'asseoir, qui sur le sofa, qui dans les fauteuils, face à
moi. Le souvenir de films policiers retraçant les histoires de Mme Christie, de prénom
Agatha, refont surface. Comme le célèbre Hercule Poirot, les protagonistes sont là,
curieux de connaître la vérité, ou l'appréhendant. Tout ça parce que mon Martin a
voulu coucouner ces gens avant que je les fasse frissonner grâce au suspense! Bon, ne
les faisons pas attendre:
<< - Ne m'interrompez pas, je suis pas un grand discoureur et je perds vite le fil de
ce que je dis, quand c'est un peu long. D'accord? (tout le monde opine).
Parfait. Après avoir interviewé tous les intéressés, j'ai envisagé une possibilité: et
si Gilles n'avait pas été victime d'un ? Cette voix n'a pas été exploitée par
le passé. J'ai donc imaginé un scénario tout à fait différent.
Gilles s'attarde au domicile que je qualifierai de conjugal. Abdel, dont les cours à
la fac et son service à l'hôpital l'appellent, quitte leur appartement. À peine est-il
sorti, qu'arrive un visiteur inattendu que Gilles ne peut éconduire: son père. Ce
dernier vient supplier son fils de ne pas révéler ses manigances dans lesquelles y l'a
impliqué à son insu. C'était une manie, chez feu Mr Loué, que d'imiter la signature de
ses proches pour couvrir ses magouilles. L'avait commencé avec son épouse qui menaçait
d'en appeler aux tribunaux. Mr Loué père se trouvait donc face à une situation
inextricable. L'avait tant magouillé que plus rien ni personne ne pouvait le sortir de
ses embarras. C'est à ce moment qu'y a songé à fiston, imité sa signature. Ce qui lui
procurait quelques répits. L'homme a toujours vécu ainsi, de répit en répit, usant de
faux. Un coup de fil apprend à Gilles les frasques paternelles. Y menace lui aussi.
Quand je dis frasques, escroqueries serait plus approprié. Gilles, donc, reçoit cette
visite inopinée. Gilles menace de porter plainte contre X, son père ordonne de n'en
rien faire. Pensez: le ministère! Lui un important personnage! Y doit certainement
ajouter que Gilles risque de perdre sa place à la télé. Le ton monte. On sait Loué
père lâche, mou. Seulement y se trouve acculé. Alors sa rancur l'étouffe. L'a
supporté l'homosexualité de ce fils dégénéré. L'a avalé la pilule de l'amant arabe! Et
maintenant, cette engeance va l'écraser, l'achever. Loué père n'a plus peur, son
instinct de survie l'envahit. Y bouscule son fils, histoire de lui foutre la trouille
en le menaçant physiquement. Papa conserve en mémoire ce cliché qui veut que les
homosexuels soient des pétochards. Mais Gilles résiste, se rebiffe. D'un geste
colérique, le père frappe Gilles qui tombe, entraînant la statuette. Il se fracasse le
crâne contre cette statuette et perd connaissance.
Entre Fernande qui prend son service à 8h au lieu de 9h comme à l'accoutumée. Ce
qu'elle n'a jamais mentionnée. Ce jour-là, exceptionnellement, elle commençait à 8h.
Ce que personne ne savait c'est que Fernande était la maîtresse occasionnelle de Loué
père. Fernande vouait une passion pour son amant, le seul qu'elle ait jamais eu dans
sa vie. Quand elle voit la scène du drame, elle comprend. Si jamais l'affaire est
éventée, finis les amours, adieu à son aimé. Certes, elle porte une affection presque
maternelle, sans borne, à Gilles. Mais depuis quelques temps le jeune lui échappe, au
profit de cet arabe qu'elle haït et qui s'est installé ici. Alors elle prend les
choses en mains, demande à Loué père de s'esquiver discrètement en sortant de
l'immeuble, probablement par la porte des poubelles. Voilà l'amant sauvé, c'est déjà
ça. Gilles, inconscient, respire toujours, difficilement il est vrai. La blessure
saigne. Y perd beaucoup de sang. Alors une autre rancur submerge Fernande: celle de
la mère abandonnée par son fils chéri. Car elle en était là, presque à croire que
Gilles était son fils. Elle veut le punir pour toutes ses infidélités. Elle trouve le
moyen de le garder pour elle, plus jamais y ne l'abandonnera. Pour cela, elle le
laisse mourir. Avant de quitter les lieux, elle se soucie de savoir si le père n'a pas
laissé de traces douteuses. Rien, apparemment, puisqu'il a renversé la statuette avec
son bras. Qu'y ait ses empreintes digitales à lui et elle, rien de plus normal! Elle
quitte donc l'endroit et se promet de revenir à 9h, faisant celle qui prend son
travail à l'heure habituelle. Rappelons que personne ne l'a vue entrer, ce jour-là, ni
même sortir! Idem pour le père.
Gilles décède aux environs de 8h45, comme l'affirme l'autopsie. Abdel, juste avant un
cours, s'aperçoit qu'y lui manque un bouquin. Y revient à la maison aux environs de
8h55, trouve le corps de Gilles. Cinq minutes plus tard, Fernande fait son entrée
officielle, si je puis dire. Elle voit Abdel agenouillé, effondré, muet, en larmes,
près du cadavre. Pour la femme de ménage, c'est la solution idéale qui tombe du ciel.
Elle comprend tout le profit qu'elle peut en tirer. Par la même occasion, elle compte
bien s'attacher définitivement Loué père qui, sans hésitation, devrait divorcer de
Clémence. Plus tard, Loué père approuvera, promettra tout ce qu'on voudra, mais
précisera que rien ne doit être entrepris avant la condamnation ferme d'Abdel.
Tout se déroule comme prévu, pour Fernande et Loué père.
Depuis plusieurs mois, elle serinait le même refrain à Tom, à Yves, qui en arrivaient
à la croire: Gilles voulait virer Abdel. Car ne l'oublions pas, Fernande travaillait
un jour par semaine chez Yves, un jour par semaine chez Tom, un jour par semaine chez
les Loué et un jour par semaine chez Gilles et Abdel! On la croit, puisqu'elle est
fort bien placée pour voir ce qui se passe chez les uns et les autres. Même à Clémence
qu'elle déteste, espérant la détourner de son amour maternel, elle dénigre sans
vergogne le fils défunt.
Abdel encaisse sans broncher les 20 ans de réclusion, ne fait pas appel, trop abattu
par la perte de Gilles. Son sort lui est indifférent puisque plus personne ne l'aime
comme Gilles l'aimait. Car si Gilles lui était infidèle sexuellement, y ne l'a jamais
trompé sentimentalement. Difficile à comprendre mais pourtant véridique. Voilà qui
arrange Loué père et sa maîtresse!
Par la suite, Fernande soutire quelques subsides de son complice, dont un retrait sur
le compte de Clémence à l'aide d'une signature imitée. Rappelons que Clémence détient
personnellement la totalité de la fortune du ménage. Son mari n'a rien en propre. Y
s'est contenté de dilapider ce qu'y gagnait, en cadeaux dispendieux afin d'épater ses
amis, ses relations.
Clémence comprend qu'il y a un coup fourré entre la femme de ménage et son mari, un
m'as-tu-vu de première catégorie, le Loué père. La séparation devient imminente. Là-
dessus, certaines malversations ressortent qui entrent dans un tout autre domaine bien
plus important. Loué doit être évincé, coûte que coûte.
Lors d'une promenade, Martin, garde du corps et chauffeur, suit ses patrons, loin
derrière eux, les laissant discuter. Loué père tient en laisse la chienne Bonnie. Vous
connaissez tous la suite. Mais Martin a un doute. Doute qui persistera jusqu'à ces
dernières semaines. Sa patronne, son amie et sa confidente en fait, a-t-elle ou non
poussé son mari, résolvant ainsi tous ses problèmes? C'est grâce à ce doute qu'y m'a
dévoilé, que j'ai compris que le ménage s'apprêtait à divorcer. Nul n'était au courant
à l'époque. Je suppose que Clémence acceptait d'effacer les ardoises de son futur ex,
en échange de quoi il acceptait le divorce à ses dépens exclusifs et démissionnait du
ministère.
Donc l'affaire se résume à coups et blessures volontaires avec mort sans intention de
la donner, pour Loué père.
Concernant Fernande, à non assistance à personne en danger, faux témoignage,
dissimulation de preuves, sans compter entrave à la justice. M'est avis qu'elle va
passer quelques temps à l'ombre.
Voilà, tout est là, dans ce dossier, les preuves qui feront condamner Fernande.
Maître Charles, mon petit discours était enregistré en même temps que je vous exposais
les faits. Espérons que ça a bien fonctionné.
Voilà! Tout est terminé. Quand Clémence m'a engagé, elle m'a parlé de gageure. J'ai
relevé. Mais plus jamais je recommencerai pareil défi. Faut savoir ses limites, ses
capacités. Je connais les miennes. Je suis allé au-delà, une fois, je recommencerai
plus jamais. Et puis, y'a mon Martin et je tiens à passer une longue vie à ses côtés,
en bonne santé. Ce genre d'affaire, ça vous bouffe trop, ça vous fout en l'air. Merci
quand même, Clémence, de m'avoir fait connaître mon Martin. >>
****
Tendrement allongés sur notre lit dit conjugal, moi et mon Martin on se fricote
joyeusement. Il ne peut pas s'empêcher de fourrer ses doigts sur ma queue, celui-là!
Et moi, je ne peux pas me retenir de glisser les miens de doigts dans sa toison. Je me
souviens à haute voix:
<< - Déjà presqu'un un an qu'Abdel est sorti du trou! Ça passe vite, mon Martin!
- Ouais! Dis, ta queue, elle a grossit ou quoi?
- Tu voudrais bien, gros gourmand!
- L'a donné aucune nouvelle depuis, l'Abdel. Remarque, je le comprends. Y'a aussi que
la Clémence l'a pas laissé se débiner sans un paquet de biffetons de 500! Lève tes
pattes que j'y foute ma langue sur ton trou.
- Vas-y, lèche-moi la rosette. Hum
un vrai délice. Au fait, j'ai oublié de te dire
que le Yves va se marida. On est invité à la nouba, mon Martin. Pas la peine de
répondre, continue de fouiller mon cul. L'a viré de bord l'Yves. Y parle plus que
mômes et vie de famille, le mec! Faudra y faire un cadeau sur la liste de mariage,
comme on dit. >>
Martin pousse des grognements étouffés par mes fesses. Je repousse sa belle tête, au
bord de l'éjaculation tant il travaille bien mes arrières:
<< - Pas de suite, mon grand. Laisse-moi toucher tes roubignolles. Coules toi contre
moi. Comme ça! Serre mes jambes entre les tiennes. Je me sens petit contre toi.
- T'es petit contre moi, Honoré! Un minus presque! Au fait, quand c'est qu'on emménage
dans le nouveau bureau?
- Une semaine encore avant de t'enfiler sur le beau canapé au boulot, mon gros matou!
- Non, c'est moi le premier qui t'en mettrais un coup. Heureusement que Clémence a
raqué un bon paquet. Sinon on serait resté dans l'autre bureau minable.
- Ouais. Mais c'était mon premier bureau, Martin. Le Tom et l'Yves ont participé
aussi. >>
Dring! Dring! Qu'il fait le téléphone. C'est le beau Maître Charles, dit Charles le
déconneur. Fernande vient juste d'être condamnée à 5 ans de prison ferme. Tout
heureux, mon Martin enfourne ma grosse queue entre ses lèvres. Il la triture
goulument, avec salivation conséquente. Il en fait du bruit en aspirant ma matraque!
Un vorace! Je continue mes pensées à voix haute:
<< - L'a changé du tout au tout le Charles. Un vrai rigolard maintenant. Oublie pas
les couilles, Martin, gobe-les bien avec douceur, comme tu sais si bien faire. Là
.
Putain t'as la sucette dans le sang! Fourre-moi un doigt dans le cul, pendant que t'es
dans la région. Tu sais, paraît qu'y a eu de gros Ouf de poussés chez ceux de la
haute. Y z'étaient vachement joices qu'on parle pas du merdier foutu par le père Loué.
Y nous auraient presque remis une médaille, ces cons-là, si y'avait pas fallu
tout ça! ... >>
Martin lève la tête, me regarde d'un il outragé, décrète:
<< - T'as pas tôt fini de dégoiser. Occupes toi donc un peu de mes fesses ou de ma
bite. Je suis seul à bosser ici!
- Ben quoi? Y'a pas de mal à se laisser aller. Et tu bosses bien, faut dire! >>
Bon! Je ne vais pas le laisser travailler en solitaire, mon Martin. Petite gymnastique
et ma bouche rejoint sa queue. J'avale le tout. Je l'ingurgite. Je le régurgite. Ça
rentre. Ça sort. Ça durcit vachement. Ça grossit un max. mes mains palpent, tâtent,
titillent. Comme par un heureux hasard, deux de mes doigts s'enfoncent dans le fion
vénéré de mon presque époux. Les siens s'agitent dans mon trou, les polissons!
<< - Change pas de main, mon Martin, je sens que ça vient!
- Et toi, Honoré, continue de me doigté, je vais juter! >>
Explosion générale avec arrosage de l'environnement. On se roule une pelle tout en se
roulant dans nos coulées de foutre et en se jurant que c'est pour la vie, qu'on
s'aime!
FIN
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