Vous Cherchez Une Baby-Sitter?(Chapitre 1)
Chapitre 1 Samedi 8 avril
- Allo ? Philippe ?
cest moi ! Pour demain soir, cest bon !
-
- Non, une de ses copines !
-
- Elle passera en fin daprès-midi, je verrai bien ! tu rentres tard ?
-
- Philippe
ça sarrange, on va avoir une soirée à nous pour
nous retrouver
Bon, je te laisse, à ce soir !
Nina est contente : leur première sortie depuis la naissance des jumeaux ! Les DVD et
les plateaux télé, cest bien, mais une sortie ciné et un restaurant, cest tellement
mieux ! Pas une seule sortie depuis six mois ! Et puis peut-être quau retour
ça
fait quoi ? deux mois avant le terme, les jumeaux ont trois mois
cinq mois quils
nont pas fait lamour ! Cinq mois ! Cest sa faute, elle le sait, elle trouve
toujours une bonne raison pour léviter. Elle se couche avant lui : elle est si
fatiguée ! Elle veille les jumeaux dans un fauteuil quelle a installé dans leur
chambre : parce que lun tousse un peu, que lautre a vomi
En fait, ce ne sont que
de mauvaises excuses, fabriquées : elle se surprend à réfléchir dans la semaine à
lexcuse quelle va trouver pour le week-end !
Et puis
elle se trouve moche ! Elle a pris deux tailles ! porte les robes quelle
mettait au quatrième mois. Devant la glace de la salle de bains, elle prend à pleines
mains la peau un peu distendue de son ventre, tourne et retourne pour se regarder sous
tous les angles, fait une grimace en voyant la peau dorange sur ses cuisses et ses
fesses, les fines lignes blanches des vergetures sur son ventre et ses seins. Elle
dépense une fortune en crèmes et onguents divers ! Rien ny fait ! Elle ne saime pas,
alors elle se cache de lui.
Une fois ou deux, il a avancé la main vers elle. Elle a fait semblant de dormir.
Samedi dernier, il était plus insistant. Il la embrassée, a posé une main sur ses
seins.
mécaniquement
ça la vexé
il a retiré sa main et lui a tourné le dos, sans un mot.
Quelle conne ! Mais cest vrai quelle était fatiguée
Il na rien dit. Pas un mot. Mais elle sest bien rendu compte le lendemain quil
faisait la tête. Et elle savait quil avait raison.
Elle en a parlé, un peu, à sa sur qui prenait des nouvelles au téléphone dans la
semaine. Cest elle qui la convaincue dorganiser un week-end pour eux deux, qui la
convaincue de se bouger.
Elle na rien dit à Philippe avant le jeudi soir, avant davoir tout prévu : elle a
choisi le film, réservé le resto, elle sest même acheté de jolis dessous !
Cest la jeune-fille qui devait garder les s qui a failli tout gâcher : elle
avait un empêchement, elle ne pouvait plus venir.
Elle avait déjà dit à Philippe ce quelle avait prévu quand la jeune-fille a téléphoné
pour annuler. Tout tombait à leau.
Et ce matin, la jeune-fille a rappelé : elle était embêtée de nous faire faux-bon et
avait trouvé une remplaçante, une de ses copines.
La baby-sitter « de secours » sest présentée dans laprès-midi. Cest une étudiante.
Elle a remis à Nina une liste dadresses et de numéros de téléphone de familles chez
qui elle a gardé des s. Elle est sympathique, souriante, et ce qui a plu tout de
suite à Nina, cest quelle lui a demandé très vite à voir les s et lui a remis
une liste à compléter : où elle pourra les joindre, qui dautre appeler sil y a le
moindre problème, ce quelle doit faire et quand, pour les biberons, pour changer les
s, leurs heures de sommeil.
Cest elle qui les a sortis de leurs berceaux pour les prendre dans ses bras et
sinstaller avec eux dans le fauteuil de la chambre. Elle sait sy prendre, a des
gestes sûrs et prudents, et mieux que tout, les jumeaux lui sourient
- Elodie, pour moi cest daccord ! Vous pouvez venir vers 19h30 ? ça vous
convient ?
- Oui, cest daccord, pas de souci ! Mais vous savez, je peux rester dès
maintenant ! je suppose que vous devez vous préparer ; je moccuperais deux, vous
pourrez prendre votre temps.
- Euh
oui, mais
- Jai lhabitude, Madame. Cest important, la première sortie.
- Eh bien
daccord ! Merci !
Elle lui a fait visiter la maison, lui a montré tout ce dont elle pourrait avoir
besoin, quelle avait préparé bien en évidence sur la table de la cuisine.
Elle a deux heures devant elle. Deux heures tout à elle.
Elle a confié les jumeaux à Elodie et a pris un bain, lesprit tranquille.
Elle a entendu frapper à la porte de la salle de bains :
- Madame ? Jonathan a besoin dêtre changé !
- Oui ?
Nina a été surprise de voir Elodie ouvrir la porte et entrer, poser lun des jumeaux
sur la table à langer. Elle sest enfoncée sous la mousse du bain, trop surprise pour
protester. Son « oui », après tout, pouvait être compris comme une invitation à entrer
!
Après lui avoir adressé un sourire, Elodie ne sest plus du tout occupée delle. Nina
la regardée allonger Jonathan et retirer la couche, le nettoyer dun coton imbibé de
lait, jouer avec lui avant de lui remettre une couche propre. Elle lui faisait de
petits baisers sur le ventre en lui tenant les jambes, lui souriait. Le bébé semblait
ravi.
Nina était un peu vexée de le voir si content et de lentendre rire avec une inconnue,
et en même temps pleinement rassurée. Elodie lui jetait de petits coups dil en
souriant :
- Ils sentent drôlement bon, vos sels de bains ! cest agréable un bain !
- Je vais commencer à fondre, il vaudrait mieux que je sorte !
Elodie tenait Jonathan dans un bras, au pied de la baignoire, lui faisait de petites
chatouilles :
- Oh, ne bougez pas, je vous fais passer votre serviette !
Elle a attrapé dune main le drap de bain préparé sur le lavabo, et la tendu à Nina,
tout en continuant à faire de petits baisers sur les joues du bébé.
Nina sest sentie un peu gênée, un peu bête, même, et sest finalement levée dans la
baignoire pour senvelopper très vite dans la serviette.
Elodie lobservait en souriant :
- On croirait jamais que vous avez eu des jumeaux il y a si peu de temps !
Nina a rougi sous le compliment :
- Cest gentil, mais cest pas tout à fait vrai !
- Je vous laisse, pardon. Je ramène ce petit bonhomme voir son frère.
Elle sest retournée avant de fermer la porte :
- Cétait sincère, Madame, vous êtes très belle !
Nina est restée un moment devant la glace un peu embuée, un grand sourire aux lèvres.
Un compliment, cest toujours bon à prendre ; et excellent pour le moral.
Elle chantonnait enveloppée dans le drap noué autour de sa poitrine, massant une de
ses jambes le pied posé sur le rebord de la baignoire quand Elodie a à nouveau ouvert
la porte :
- Deuxième bébé !!! Allez jeune-homme ! A votre tour !
Elle la changé et a joué avec Jérémy comme plus tôt avec son frère, lui a fait des
chatouilles et des baisers à lui aussi, a brusquement éclaté de rire :
- Ah ! ah ! on ne me surprend pas comme ça, petit monsieur ! Non non non !
Elle tenait devant elle une serviette pour se protéger du jet de pipi du bébé qui
riait :
- Le lait froid, ça leur fait souvent ça !
Nina riait aussi :
- Moi je me fais encore surprendre
- Oh , ça marrive aussi, mais je commence à avoir lhabitude ! Je vais le
remettre dans son lit, vous voulez que je vous mette de la crème dans le dos ?
- Non, je voudrais pas
- Allez, il faut vous faire belle ! ça ne me dérange pas ! Je reviens !
Nina était tellement surprise quelle na pas su protester avant quElodie ne
disparaisse avec le bébé, puis revienne quelques minutes plus tard :
- Vous savez, je travaille très souvent dans une maison de soins , pour des
accidentés de la route, des handicapés, des personnes âgées, aussi, pour payer mon
loyer ! Je suis masseuse en chef ! Ils adorent ça !
Votre médecin ne vous a rien
prescrit ? Il y en a qui le font ! ça aide à récupérer, pour le ventre, surtout.
Samedi dernier, la dame dont je garde la petite fille, je lai massée, mais je me
souviens plus du nom de la crème. Je pourrais me renseigner, si vous voulez. Elle dit
que cest efficace
ah ! mais si, cest la même que la vôtre ! elle sent bon, en
plus. Cest votre pharmacien qui vous la conseillée ?
Nina était noyée sous le flot continu de paroles. Pendant la brève absence dElodie,
elle sétait préparée à repousser sa proposition, et elle était là, elle racontait sa
vie, avait versé la crème sur ses mains et commençait à lui masser les épaules !
- Vous navez pas une barrette, ou un chouchou ? Il faudrait attacher vos
cheveux !
Nina était en train de nouer un élastique sur ses cheveux quand elle a senti Elodie
dénouer la serviette et commencer à lui masser le dos. Elle en est restée interdite.
Dans le miroir, elle sest vue, elle, bouche grande ouverte de surprise, a vu Elodie
par-dessus son épaule, concentrée sur le massage, de ses omoplates à ses reins et ses
flancs. Elle sest trouvée ridicule avec ses yeux écarquillés et sa bouche béante :
elle a fermé la bouche et na rien dit.
Elle regardait Elodie dans le miroir, qui était concentrée, un petit bout de langue
coincé entre ses dents. Et elle appréciait ses mains fermes, les gestes sûrs.
- Vous avez une jolie peau ! Hier jai massé une dame, elle doit avoir plus de
soixante ans, elle a dû avoir un problème de santé, elle ne ma pas dit ; elle était
vraiment maigre, avec la peau distendue, je sentais tous ses os, javais même peur de
lui faire mal !
- Moi, vous ne devez pas sentir les os !
- Un peu quand même ! vous avez pris beaucoup ?
- Vingt six kilos ! et jen ai encore dix à perdre
- Vous exagérez ! pas tant que ça ! Vous ne voulez pas vous allonger ? ça serait
plus pratique ! On pourrait étendre le drap de bain dans la chambre des jumeaux, je
les entends gazouiller ! jai juste besoin dun oreiller, et par terre, cest le mieux
! vous venez ?
Elle avait déjà le flacon à la main, une serviette de toilette sur lépaule, et le
drap de bains plié sur le bras, elle ouvrait la porte de la salle de bains.
Nina est restée un instant devant le miroir en riant : cette fille était incroyable,
une tornade. En secouant la tête et en riant, delle-même et de la situation, elle la
suivie, raflant son peignoir au passage quelle a serré contre elle. Elle navait
vraiment pas lhabitude de se montrer nue devant des inconnues, et récemment, elle se
cachait même de Philippe ; et là, chez elle, à poil dans son couloir, sans discuter !
Elodie a étalé le drap de bain sur la moquette et la faite sallonger à plat ventre
en posant une serviette sur ses fesses. Elle lui a glissé un petit oreiller sous la
joue et lui a fait lever les bras au-dessus de sa tête.
Agenouillée à côté delle, elle a repris le massage de son dos, du cou aux reins, des
épaules aux flancs. Peut-être parce quaucune main étrangère ne lavait touchée depuis
longtemps, elle était très consciente de leffleurement des mains sous ses bras, tout
au bord des seins écrasés sous son torse, sur le haut de ses fesses. Et, ce qui
létonnait le plus, cest quelle se sentait bien, incroyablement bien, là, allongée
nue ou presque dans la chambre des jumeaux qui gazouillaient gentiment dans leurs
berceaux. Elle a fermé les yeux.
Elle a froncé plus fort les paupières, puis a souri, en sentant la serviette glisser
de ses fesses à ses cuisses, les mains dElodie pincer et masser du creux de la taille
à ses hanches, pétrir ses fesses.
Elle entendait le souffle bloqué puis relâché dElodie accompagnant la pression de ses
mains.
Elle a ensuite massé ses jambes, des fesses aux mollets.
Nina avait au début été gênée de se montrer nue, et puis
elle ny pensait plus du
tout !
jusquau moment où Elodie lui a demandé de se tourner sur le dos
- Non
Elodie, je
je ferais moi-même, ce nest pas la peine, je vous assure
- Allez ! Je comprends, remarquez ! Mais vous savez, jai lhabitude !
- Mais moi pas !
- Je vous assure, allez, jai les mains pleines de crème de toute façon !
Nina a poussé un grand soupir et sest retournée.
- Vous savez, ça reviendra vite ! La dame que je masse, elle a eu sa fille il y
a
4 mois, et elle avait plus de vergetures que vous, je vous assure, et ça ne se
voit presque plus !
- Vous êtes en train de me vendre vos services de masseuse ?
- Euh
non ! jy pensais pas ! mais pourquoi pas ! Après tout !
Elle lui a massé le ventre et les cuisses, puis les seins, et Nina, si elle ressentait
encore un peu de gêne, se sentait toute alanguie, et les mains, pourtant fermes, sans
aucun geste ambigu, avait fait naître une curieuse tension dont elle navait pas
lhabitude.
- Voilà, cest terminé !
Non ! ne bougez pas ! Je reviens ! Mettez-vous à plat
ventre !
Elle a quitté la pièce en courant et est revenue très vite avec un autre drap de bain.
Elle en a couvert entièrement le dos et les épaules de Nina, a ajouté la serviette sur
ses mollets, puis a étalé son peignoir par-dessus :
- Voilà ! Dix minutes de repos complets obligatoires !
-
vous êtes étudiante en quoi ?
- Je suis en troisième année de médecine.
- Eh bien je ne suis peut-être pas le meilleur juge, mais cétait très agréable,
en tout cas ! Kiné vous irait très bien !
- Merci ! Kiné, ça me plairait !
Madame ?
- Oui ?
- Cest un peu
vous ne men voudrez pas ? Je
bon ! Vous savez, moi, je suis
nature, un peu trop, même ! On me le dit souvent et ça me joue des tours ! Mais je
suis comme ça, alors jespère que vous ne men voudrez pas
Jai vu que vous vous
étiez rasée les jambes et
un peu le pubis, et
dessous
mais
pas bien
Nina a éclaté de rire. Elodie voyait son dos secoué de hoquets.
- Je ne vous en veux pas du tout. Merci de me lavoir dit. Je voulais me faire
belle pour mon mari, et je ny arrive pas bien.
- Ah
cest une soirée
retrouvailles ?
- Mmm
un peu ça, oui
- Attendez !
Elle est revenue avec le petit rasoir à main quelle avait trouvé sur le bord de la
baignoire.
- Allez ! Position gynéco ! On discute pas ! Vous serez belle pour le grand soir
! Après tout, je suis pas encore toubib, mais ça viendra !
Nina riait :
- Moi je cherchais juste une baby-sitter ! pas une masseuse esthéticienne !
Dabord le massage, les petites retouches de rasage ensuite
Nina pour la première
fois depuis son accouchement sentait au creux de son ventre une tension quelle
navait pas éprouvée depuis si longtemps, qui était bien rare, dailleurs. Cétait
curieux ; et rassurant.
Elle sétait rallongée sous le drap de bain quElodie avait bordé autour delle pour
quelle ait bien chaud. Etendue sur la moquette ainsi enveloppée, presque somnolente,
elle regardait Elodie qui avait pris les jumeaux dans ses bras et sétait assise dans
le fauteuil.
Cest comme ça que Philippe les a trouvées en rentrant. Ni lune ni lautre ne lavait
entendu arriver. Il était debout à lentrée de la chambre, les mains sur les hanches :
- Quest-ce qui se passe ?
Nina sest soulevée sur un coude, le rouge aux joues dêtre surprise ainsi :
- Mais
je tai pas entendu arriver !
- Je vois ça, oui. Bonjour mademoiselle. Je vous serrerez la main plus tard, je
vois que vous avez les bras bien occupés !
- Bonjour Monsieur. Je vais leur faire faire un petit tour
Elodie a quitté la chambre avec les s dans ses bras.
Philippe sest agenouillé à côté de Nina pour lui déposer un baiser sur le front :
- Cest un nouveau jeu ?
- Ordre médical : repos complet après un massage !
- Un massage ?
- Cette jeune-fille fait médecine ! et elle masse drôlement bien !
- Je pourrais essayer aussi ?
- De me masser ? si tu veux ! mais tu pensais plutôt te faire masser toi, je
suppose ?
- Si cest si bien que ça
Philippe a baissé la voix :
- Alors, si je comprends bien, elle reste ? Elle te plaît ?
- Oui, elle ma lair très bien. Je suis rassurée. On peut sortir tranquilles !
- Et
tu sors comme ça, ou tu thabilles un peu ?
- Je vais enfiler un ou deux trucs, quand même !
- Cest mieux
Nina la embrassé en enfilant son peignoir :
- Patience, Monsieur
((Voilà
vous trouvez sans doute que cest un peu long, et vous êtes restés sur votre
faim !
Il ne sest rien passé !
Je suis comme ça : longue à planter le décor.
Bon
Vous connaissez Nina : mère de deux jumeaux depuis trois mois, inquiète de ne plus
être aussi séduisante, inquiète de délaisser Philippe, son mari, dont elle pense quil
doit trouver le temps long. Difficile de renouer avec le sexe ! Pourtant cest une
très belle femme, je vous assure. Cheveux châtains aux épaules, assez grande. Elle se
plaint de kilos superflus, mais en fait, ça lui va bien.
Vous connaissez Elodie : étudiante en médecine qui multiplie les petits boulots pour
payer son loyer. Je ne vous lai pas encore montrée, cest vrai ! Brune, cheveux
courts et frisés, mince, à peine plus petite que Nina, des yeux magnifiques qui lui
mangent le visage, plus gris que bleus, et de petites tâches de rousseur sur les
joues. Elle a vingt et un ans et on lui en donne dix-huit.
Vous les voyez mieux ?
Tout ça pour
rien ?
Cétait le décor. Il faut un début, toujours. Et je prends mon temps.
Comme Nina vient de le dire à Philippe :
- Patience
Dailleurs, pourquoi attendre ? Nina et Philippe sont partis, les jumeaux dorment
Elodie ? Que fait donc Elodie en attendant leur retour ?))
Elle se promène dans lappartement.
Dans le salon elle regarde les photos sur le grand meuble : eux avant, eux pendant,
eux après. Avant cest vrai quelle était plus mince, une jolie fille au bord de la
mer, une jolie mariée, une jolie femme, enceinte, les jumeaux dans les bras ; quelques
photos avec lui, dautres sans, jamais lui seul. Et les jumeaux, les jumeaux, et
encore les jumeaux.
Elle ouvre les portes du meuble : des bougies, des revues, et
des trucs
elle
sourit, tout le monde empile tout un tas de trucs. Et puis des DVD, de la musique
aussi, des livres. Un bar. Elle prend un verre, y verse un peu de Jet27, continue sa
visite.
Elle abandonne son jeans sur le dossier du canapé.
Dans la chambre elle sassoit sur le grand lit : en face, lécran plat dune
télévision et dessous un vieux magnétoscope VHS, une armoire en bois sombre avec deux
portes miroirs au milieu, une commode le long du mur, deux tables de chevet.
Elle enlève son t-shirt, se regarde dans les miroirs de larmoire, ouvre les portes, y
voit le lit dans son dos, imagine le jeu dimages, le couple sur le lit, imagine la
belle Nina
Dedans, il y a des draps en haut, des pulls et des chemisiers dessous, une pile de t-
shirt. Tout en bas, des boîtes : maillots de bains, vêtements de sport. La porte de
gauche, ce sont des vêtements à lui ; même des chaussures de ville, en bas. Derrière
la porte de droite, des robes et des manteaux sur des cintres, une boîte sur une
étagère au-dessus. Elle sort une veste bleu marine à boutons dorés, lenfile et
sobserve dans les miroirs, la remet sur son cintre, essaie un court gilet de laine
sans manches.
Dans le tiroir de la table de chevet, il y a un polar de Coben, une boîte de
préservatifs et un stylobille, un paquet de mouchoirs jetables.
Elle fait le tour du lit, ouvre le tiroir de lautre table de nuit : cachets pour la
migraine, vieille boîte de pilule, la notice de la télé et deux télécommandes.
Elle sapproche de la commode après avoir enlevé le gilet. Dans le tiroir de gauche,
elle trouve des chaussettes et des bas, quelques soutiens-gorge quelle déplie : 90C,
des anciens, ceux davant les jumeaux. En se rappelant de son massage, elle sait
quaujourdhui elle met sans doute des bonnets E.
Les culottes, les slips, et oh
de jolis strings sont dans le tiroir de droite. Elle
enlève sa petite culotte et enfile un string ficelle en tulle noir, transparent. En
fouillant plus loin, elle trouve un autre string, enlève et range celui quelle porte,
enfile le dernier et se place devant le miroir, louvre dune main
« hey, Nina ! un
string fendu ! ».
Rien damusant dans les autres tiroirs de la commode.
Elle remet le gilet dans larmoire et tire vers elle la boîte de létagère du dessus.
Des foulards en vrac et
« ah ! voilà, voilà
Nina et Philippe, Philippe et Nina
eh ! eh ! ». Elle pose sur le pied du lit un gode et des boules de geisha, une
ceinture pour gode. Au fond du carton, il y a aussi deux cassettes VHS.
Elle récupère les télécommandes dans la table de chevet de Nina, allume la télé et le
magnétoscope et glisse lune des cassettes dans lappareil.
Ecran noir, parasites blancs
et
Nina, assise au bord du lit, nue, cachant ses
seins dans ses bras serrés sur sa poitrine, jambes serrées. Pas de son, mais elle
semble protester. Elle a lair gênée, presque en colère, tourne la tête de côté. Il
tourne autour delle, sapproche ; sa main entre dans le champ, essaie décarter les
bras de Nina, qui le repousse, tire la langue
parasites à nouveau
Tous les deux
sur le lit ; elle, à plat ventre ; elle se cache en tenant un oreiller sur sa tête,
jolies fesses, dessinées en blanc sur son corps bronzé ; lui, allongé à côté delle,
caresse son dos, il est nu aussi, torse maigre, il bande ? pas impressionnant du tout,
le monsieur !
Pendant un quart dheure, elle les regarde faire lamour. Il a eu du mal à la décider
et elle a fini par oublier un peu la caméra, un peu seulement, elle jetait parfois un
coup dil vers lobjectif, elle ne sest jamais vraiment libérée, a lair de
sennuyer.
Sur la seconde cassette, il la filme pendant quelle dort ; il écarte le drap,
doucement ; la caméra est fixe. Elle se réveille, le repousse puis cède avec un
soupir. Il lui enlève son short en satin et son top, la caresse, la tourne en travers
du lit. Tête-bêche au-dessus delle, il penche son visage entre les jambes levées de
Nina. Elle détourne la tête du sexe au-dessus delle.
Elle est belle, et elle a lair triste.
Elodie range tout après un passage à la salle de bains ; dabord elle remet tout en
ordre dans létat où elle a trouvé les choses, puis elle écarte les foulards pour que
les jouets de Nina soient à découverts dans le carton, quelle tourne dun quart de
tour.
Nina se souviendra ? sapercevra que le carton a changé de position ? se posera des
questions ? Elle voudrait la charmante rougeur de ses joues, comme plus tôt dans la
salle de bains quand elle a dénoué la serviette, son air paniqué quand elle massait
ses cuisses
« eh oui ! jai bien vu que ça te plaisait, jolie Nina ! ».
Ou lui ? Lui sen apercevra ? Il imaginera que sa femme si réservée sadonne aux
plaisirs solitaires en son absence ? Il lui en parlera ? Bien sûr elle dira que non,
protestera en rougissant ? Elle se fâchera peut-être. Et lui, ça lexcitera dimaginer
sa prude Nina, nue sur son lit et jouant avec son gode ?
Et si ce soir elle ne lui accordait rien ? Si elle se refuse encore ? Là, ça le
mettrait en colère ?
Elle pense un instant à laisser une des deux cassettes dans le magnétoscope, mais non,
elle y renonce, ce serait trop !
Elle range aussi le string fendu, hésite à le laisser en évidence par-dessus les
autres sous-vêtements, mais là aussi ce serait trop
Elle refait le lit, vérifie quelle ne laisse aucune trace de son passage autre que
celles, volontaires, quelle a laissées dans larmoire.
Les jumeaux dorment calmement. Elle arrange leurs couvertures, leur fait un bisou sur
le front, et regagne le salon.
11h40. Elle éteint toutes les lumières, récupère son jean sur le canapé et retourne
dans la chambre des jumeaux. Elle pose son jean sur le dossier du fauteuil et étale la
courtepointe qui couvre le fauteuil sur la moquette, sallonge dessus.
Elle lit en attendant leur retour à la faible lumière de la veilleuse, puis sendort.
A 1h20, une main sur son épaule la secoue doucement ; elle sent le glissement de la
courtepointe quon tire sur elle pour la recouvrir.
(à suivre )
Eh oui ! parce quelle reviendra chez eux ! une baby-sitter, masseuse, esthéticienne
on fait appel à elle
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!