Alice Et Fred 1- Un Moment D'Égarement
Alice et Fred, voilà une histoire en deux parties, que jai écrite il y a 5 ans. Une éternité. Je débutais alors ma carrière » décrvaillone » amateure (ou amatrice).
Cette histoire, je vous la livre telle quelle, sans retouches.
Aujourdhui, à la relecture, jy trouve quelques défauts et maladresses. Peut-être quaujourdhui, je my serais prise autrement. Ais la réécrire partiellement serait une petite trahison envers moi-même.
Voilà donc Alice et Fred. Jespère que ce texte de jeunesse vous plaira. A lépoque, je me suis beaucoup investie dans sa rédaction.
Bonne lecture.
ALICE ET FRED 1 Un moment dégarement :
ALICE
Alice sest levée du lit dun seul coup, elle a récupéré ses vêtements sur le fauteuil. Elle a enfilé sa culotte et remis son soutien-gorge :
Tu pars déjà ? lui dit son amant, nu sur le lit.
Oui.
On se revoit quand ?
Je ne sais pas.
La semaine prochaine ?
Je ne pense pas quon se revoie, dit-elle en embarquant son sac à main, son manteau et en quittant la pièce précipitamment.
Elle dévala quatre à quatre les marches de limmeuble, ouvrit fébrilement sa voiture, démarra en trombe.
Alice avait honte delle. Elle venait de tromper celui quelle aimait depuis plus de dix ans, son mari.
Quest-ce qui lui était passé par la tête, bon sang ?
Pourquoi ? Elle était heureuse en couple. Bien sûr, pendant ces années il y avait eu des hauts, des bas, mais globalement, ils formaient un couple équilibré et heureux.
Bien sûr, ils navaient pas ds. Elle ne pouvait pas en avoir. Pourtant lui, qui en voulait tant, était resté. Jamais, il ne lui avait reproché quoi que ce soit. Belle preuve. Ils parlaient dadopter, ils étaient encore jeunes, 36 et 35 ans.
Pourquoi avait-elle cédé à ce type ? Elle en avait eu très envie.
Pourquoi nétait-elle pas passée à autre chose.
Pourquoi ? Aussitôt après elle avait regretté. Elle avait apprécié quil lui fasse la cour. Ça flattait son ego, cest sûr ! Un homme, plutôt beau qui me drague, cest plaisant, ça rassure.
Le petit jeu du non, mais on entrouvre une porte et finalement un non qui voulait dire oui auquel elle avait joué. Elle lavait laissé faire. Elle avait laissé son prétendant entrer doucement dans son esprit lidée que ce nétait rien, juste une envie quon pouvait satisfaire, sans conséquence. Plutôt que de doucher ses espoirs une bonne fois pour toutes.
Oh bien, sûr, il ne lui avait pas présenté les choses comme ça. Deux mois quil la poursuivait de ses assiduités, de ses petits cadeaux. Combien de fois, avait-elle reculé, lui avait-elle dit quil perdait son temps, quelle aimait son mari.
Et puis lenvie de le faire avait pris le dessus. Elle ne se raisonnait plus. Celui qui allait devenir son amant avait gagné. Elle commençait à se persuader elle-même, quen effet, ça ne portait pas à conséquence. Une incartade, rien de plus.
Alice avait fini par accepter ce rendez-vous, un samedi midi au restaurant. Il était drôle, lui disait quelle était belle. Il était charmant. Non, charmeur plutôt, ce nest pas tout à fait la même chose. Le bon vin avait fait tomber ses derniers remparts. Elle avait dit oui, lorsquil lui avait demandé de laccompagner chez lui.
Gauche, dabord, empruntée, elle sétait ensuite lâchée. Lexcitation lavait prise. Laction de lalcool sûrement. Il avait été tendre, ne lavait pas bousculée, ils avaient fait lamour. Sur le coup, elle y avait pris du plaisir, elle en avait tellement envie depuis plusieurs semaines.
Aussitôt après les doutes sétaient emparés delle.
Pourquoi ? Quest-ce quelle en avait tiré ? Du plaisir ? Oui, cest sûr, mais du plaisir elle en avait aussi quand elle faisait lamour avec son mari. Avec ce type, ça avait été même moins bien. Il manquait quelque chose. Elle ne laimait pas. Ça changeait pas mal de choses. Oui, elle avait pris son pied, comme on dit vulgairement. Il manquait toutefois cette sorte de plénitude autant physique que cérébrale quelle connaissait avec son mari, ou quelle avait connu avec ses précédents amoureux. Elle avait baisé oui, mais elle navait pas fait lamour. Les gestes, les caresses étaient les mêmes, mais non, ce nétait pas du tout la même chose. Ils nétaient pas à lunisson, elle et lui.
La routine ? Quelle connerie ! La routine, cest aussi un autre nom pour le ciment qui unit un couple. Il y a des routines qui sont loin dêtre désagréables à vivre. Des routines pas si routinières que ça !
Elle regrettait. Elle avait honte même. Elle se dégoûtait. Tout ça pour ça.
Une chose est sûre, elle ne recommencerait pas. La libido, les envies, cest une chose, lhonnêteté une autre.
Fred nen saurait rien. Elle ne voulait pas le blesser. Tirer un trait sur cette affaire, sur ce désastre. Ne jamais revoir cet homme.
Elle sarrêta au bord de la route, pour sécher les larmes qui coulaient de ses yeux, se recoiffer, arranger ses vêtements, revoir son maquillage. Difficile de se regarder dans le rétroviseur. Cette honte qui la tenaillait. Il fallait repartir maintenant, le soir commençait déjà à tomber en cette fin daprès-midi de novembre.
En arrivant devant chez elle, elle sétonna de trouver le portail grand ouvert. La voiture de Sophie, sa sur, était garée devant la maison, à côté de celle de Fred.
Sophie était là. Ça lui permettrait de donner le change, de ne pas se retrouver tout de suite en tête à tête avec Fred. Elle pourrait doucement reprendre ses esprits.
Il y avait de la lumière dans le séjour. Alice a récupéré les paquets quelle avait laissés dans le coffre de la voiture. Son alibi ! Elle avait dit à Fred quelle avait prévu une journée shopping avec sa meilleure amie, Sonia. Elle était passée le matin, avant son rendez-vous au restaurant, au centre commercial, avait acheté quelques bricoles pour donner le change. Elle avait tout calculé. Quelle honte ! Elle était tombée bas. Pitoyable ! Ça allait être compliqué de se regarder dans une glace pendant un bon moment.
Le séjour était peu éclairé. Sophie était assise sur le canapé, seule, la mine défaite.
Quest-ce qui se passe ? Où est Fred ? dit Alice surprise.
Lis ça, lui dit sa sur en lui tendant une feuille de papier.
Alice se décomposa. Tout sécroulait autour delle.
FRED
Tout a commencé lors de ce foutu mariage. Je navais pas envie dy aller. Les mariages, ça me gonfle. Deux familles qui ne se connaissent pas qui sont censées faire la fête ensemble. Souvent ça tombe à plat et on sy emmerde ferme.
Là, cétait celui dune vague cousine dAlice, quils navaient pas vue depuis des lustres. Aucune excuse valable pour refuser. On y était allé donc. Tant pis.
Cétait gagné davance, je my suis ennuyé. Je naime pas trop danser. Alice, de son côté aime ça. Javais fait un effort au début me secouant sur la piste de danse sur les rythmes que lon entend habituellement à loccasion de ce genre de fêtes. De la grande musique quoi !
Et puis il y avait ce type, que javais repéré. Je ne le connaissais pas. Sûrement un membre de lautre famille, ou un vague ami de la mariée ou du marié. En tout cas, il lorgnait sur mon épouse sans arrêt et sans vergogne.
Vu mon regard, il avait fini par séloigner, je lavais oublié.
Jétais retourné masseoir, jen avais marre de cette musique, de me trémousser.
En revenant, le type était à côté dAlice. Il dansait, lui parlant à loreille, elle sesclaffait. Ils riaient ensemble.
Je ne suis pas forcement jaloux. Cest surtout que jai confiance en Alice. Si ce type allait trop loin, elle saurait le remettre à sa place sans problème.
Le DJ annonça les slows. Alice allait quitter la piste de danse, quand lautre la rattrapa pas le bras. Il linvitait à danser un slow.
Ce gus commençait à ménerver sérieusement. Il se croyait où, lui.
Je me raisonnai.
Sil devenait trop entreprenant, je naurais même pas à intervertir, Alice lenverrait paître.
Dabord à distance raisonnable, leur corps se rapprochait régulièrement au fur à mesure de la danse. Ils narrêtaient pas de parler. Alice pencha sa tête en arrière, elle riait. Ce type lui faisait du charme.
Je voyais mal depuis ma place, mais jeus le sentiment que la main du type, dabord dans le dos de ma femme, descendait vers ses fesses. Je me levai, plus de doute, la main de lhomme était sur le haut de la fesse dAlice. Et elle ne disait rien ? Encore trente secondes et il allait lui toucher le cul.
La chanson venait de finir, un autre slow débutait. Manifestement, le type allait continuer. Je pris Alice par le bras :
Vous permettez que je danse avec ma femme ?
Euh, oui bien sûr, me répondit le type avec un air narquois.
Je pris Alice dans mes bras et nous avons dansé :
Quest-ce qui tarrive mon chéri ?
Ça serait bien que tu arrêtes de te montrer en spectacle.
Comment ça ?
Ce type te pelote le cul et tu te laisses faire ?
Tu te fais des idées, on samuse cest tout, on rigole !
Écoute Alice, jai vu ce que jai vu, je ne suis pas aveugle.
Mais tu es jaloux, me dit-elle en riant, cest trop mignon !
Tu sais que jai confiance en toi, mais il y a quelques limites tout de même. Tu as bu un peu, tu supportes mal lalcool, tu ne te rends pas pleinement compte de ce que ce type est en train de faire.
Arrête, dansons, me dit-elle en se serrant contre moi et en posant sa tête contre mon épaule.
Jétais rassuré. À vrai dire, je navais pas vraiment eu peur. Cette fameuse confiance toujours. Ce qui ménervait, cétait lattitude du type.
Nous sommes retournés à notre place. Le type était à lautre bout de la salle.
Vers deux heures du matin, jai proposé à Alice de rentrer. Elle était également fatiguée. Elle avait légèrement abusé de lalcool et avait envie de dormir.
Elle me dit quelle devait aller au lavabo se rafraîchir, quelle passait saluer quelques membres de sa famille, quelle me rejoignait à la voiture aussitôt après.
Je lattendais dehors. Le type était là en train de fumer. Il me lançait toujours ce même regard narquois. Je lignorais. Il sapprocha de moi :
Sans rancune, mec ? me dit-il
Sans rancune de quoi ?
Bon, écoute, on sest compris toi et moi, on est des hommes on sait ce que cest !
Écoutez, foutez-moi la paix. À moi et surtout à ma femme. Si je vous revois tourner autour delle
Oui ? Tu vas faire quoi ? Dis-moi que je rigole !
Je ne suis pas dun tempérament bagarreur. La dernière fois que jen étais venu aux mains, ça remontait à longtemps, mais là, le coup de tête est parti tout seul.
Ce type et sa morgue, cen était trop. Je latteignis au front. Dommage, un peu plus bas et je lui cassais le nez, furent les premières pensées qui me vinrent.
Lautre se retrouva les quatre fers en lair sur la pelouse. Deux hommes qui se trouvaient là, laidèrent à se relever, et sûrement pour que ça ne senvenime pas, lont entraîné vers les lavabos.
Cest juste après quAlice sortit de la salle :
Quest-ce qui se passe ? me dit-elle
Jen sais rien, sûrement un type qui a eu un malaise ou qui a trop picolé !
Ah ! On y va ? me dit-elle.
Elle navait pas reconnu lautre lascar.
Jétais plutôt fier de moi et requinqué. Cet épisode mavait remis de bonnes humeurs. Javais lavé mon honneur et surtout celui de ma femme.
En rentrant, je fus surpris. Alice lorsquelle boit un peu trop, sendort rapidement. Là, alors que je me déshabillai assis sur le lit, elle sagenouilla devant moi, sortit mon sexe et le prit dans sa bouche. Sa langue courait dessus, puis elle lengouffrait à nouveau. Elle y mettait du cur !
Elle me repoussa sur le lit, saccroupit au-dessus de moi, passant sa robe par-dessus ses épaules. Je lui caressai les seins à travers le tissu du soutien-gorge, je réussis à le lui retirer pour prendre sa poitrine nue à pleine main. Ses tétons étaient tout durs et raides. Mes mains descendent sur son ventre.
Alice sest relevée pour enlever sa culotte, elle vint ensuite sempaler sur mon sexe en me chevauchant.
Alice a joui très rapidement, elle sécroula dabord sur moi, membrassant, me donnant sa langue.
Attends, me dit-elle en se dirigeant vers la salle de bain.
Elle revint rapidement de la salle de bain, se mit en levrette devant moi, me présentant ses fesses. Elle sollicitait une sodomie.
Nous ne pratiquions pas souvent la sodomie. Alice nen était pas forcement friande. Elle me laissait faire de temps en temps, mais cétait la première fois quelle me demandait de la prendre par là.
Elle dordinaire, amatrice de préliminaires, de caresses, de baisers, me laissant linitiative, avait pris les choses en main, était passée directement au coït, puis me réclamait une sodomie. Bon, on ne va pas chercher à comprendre ! Ce que femme veut ! Et puis, je ne nétais pas trop à plaindre du traitement quelle me réservait !
Elle était allée dans la salle de bain senduire les fesses dun gel quelconque. La pénétration se fit aisément, jy allais tout de même en douceur. Une fois entièrement en elle, je commençais de petits va-et-vient. Alice se mordait la lèvre inférieure. Elle poussait des petits cris. Elle qui ne prenait quun plaisir mesuré dhabitude avec cette pénétration, là elle se déchaînait. Je jouis en elle et nous écroulâmes sur le lit lun à côté de lautre, repus.
Alice passa sa nuisette et sendormit très rapidement.
Les effets de lalcool à retardement, me dis-je.
Moi, jeus du mal à trouver le sommeil, malgré lheure tardive. Je repensais à cette soirée, à lautre con, à notre retour à la maison, aux initiatives dAlice.
Je nai plus trop repensé à cette histoire les jours qui ont suivi. Je finis par loublier presque complètement.
Parfois, le souvenir me revenait, mais ce que jen retenais, cest le coup de boule que javais mis au gugusse. Jétais bien conscient que moi qui ne me battais jamais, javais eu finalement beaucoup de chance. Javais frappé à laveuglette, par instinct. Cétait plus leffet de surprise qui mavait permis de men sortir indemne, plutôt que ma technique de combat. Je ne fanfaronnais pas avec ça, si je navais pas eu la chance de taper juste du premier coup, lautre naurait fait quune bouchée de moi.
Je finis par oublier complètement.
Fred, samedi, jai prévu une journée shopping avec Sonia.
Daccord.
On a rendez-vous dans la matinée, on mangera un truc vite fait près du centre commercial et je rentrerai dans laprès-midi.
Pas de problème !
Tu métonnes quil ny a pas de problème. Ces journées shopping avec Sonia, sa meilleure amie, ça mévitait la sacrée corvée de la suivre dans les magasins. Jai horreur de ça.
Le lendemain, jai rencontré Sonia dans la rue :
Salut, Sonia, ça va ?
Oh, salut Fred ! Oui bien, et toi ?
Nous avons papoté deux minutes avant quelle ne me dise :
Comment va Alice, ça fait quelques jours que je nai pas de ses nouvelles ?
Elle va bien, mais vous vous voyez samedi, je crois !
Hein ? Ah ? Je
Bon faut que je te laisse, je dois passer à lécole chercher les s.
Son hésitation ma paru bizarre. Elle a bafouillé, sans me répondre vraiment. Pourtant, ces journées shopping entre filles, elle aimait ça autant quAlice. Bizarre, vraiment. Après elle était pressée, lécole, en plus il pleuvait à verse ce jour-là
Jai repensé à ça à, plusieurs reprises au cours de la semaine. Javais confiance. Après lhistoire du mariage, en septembre, je métais posé quelques questions, mais il fallait vraiment que jarrête de me faire mon cinéma.
Le vendredi soir suivant, jai demandé à Alice :
Tu as rendez-vous à quelle heure demain avec Sonia ?
Euh, 11 heures, pourquoi ?
Rien, comme ça.
Le samedi matin, une autre chose attira mon attention, la tenue dAlice. Dhabitude pour ces journées marathons, elle se mettait en tenue de combat : jean, chaussures confortables
Là, elle était habillée plutôt sexy, jupe courte, petit haut légèrement décolleté, jambes gainées de noir : classe, mais sexy. Elle enfila des escarpins à talons hauts.
À 10 h 45, elle membrassa et partit. Je voulus en avoir le cur net.
Jai masqué mon numéro sur mon portable et jai appelé chez Sonia. Elle habite à trente kilomètres dici, si elle veut être à lheure au centre commercial, elle a dû prendre la route depuis plus dune demi-heure.
Cest son mari qui ma répondu :
Allo ?
Allo, bonjour, Sonia est là ? dis-je en modifiant ma voix.
Sonia, cest pour toi !
Jentendis la voix de Sonia au fond :
Jarrive, chéri ! Cest qui ?
De la part de qui ?
Jai raccroché.
Sonia était chez elle. Donc pas au centre commercial. Ça confirmait mes doutes de la semaine, après notre rencontre.
Le temps de mon appel, Alice avait sorti sa voiture du garage et passait le portail de la maison.
Jattrapai mes clés de voiture, jallai la suivre. Je voulus en avoir le cur net.
En sortant à mon tour dans la rue, je vis la voiture rouge dAlice tourner au carrefour. Je pris cette direction et la suivis à distance respectable.
Quel idiot, tu narrêtes pas de parler de confiance et là, au premier doute, tu la suis comme un imbécile. Arrête donc de jouer au détective privé.
Je métais presque persuadé de faire demi-tour, quand un dernier doute menvahit : sa tenue, ce nétait vraiment pas normal. Même si Sonia était malade et avait annulé au dernier moment, pourquoi pas, cest plausible. Mais la tenue, ça ne collait pas. Et puis Sonia, daprès ce que javais entendu de loin au téléphone navait pas vraiment lair malade !
Je vais en avoir le cur net. Au pire, jaurais perdu mon temps et je rentrerais à la maison la queue entre les jambes, mais rassuré !
Après un trajet de dix minutes, Alice se gara près du centre commercial. Eh bien voilà ! Fin de lhistoire ! Elle va vraiment faire du shopping et Sonia a dû avoir un empêchement. Rien de plus. Je me garai à quelques mètres. Pourquoi ai-je attendu au lieu de faire demi-tour ? Franchement je nen sais rien ! Jétais euphorique. Juste avant, je commençais à paniquer, mais là jétais complètement rassuré.
Je fus surpris de voir Alice sortir au bout de dix minutes avec deux sacs quelle plaça dans son coffre, puis elle entra dans sa voiture. Je la vis prendre son portable et téléphoner. Je mattendais presque à entendre le mien sonner. Mais non. Elle discuté un quart dheure. Puis je la vis remettre son portable dans son sac, démarrer sa voiture et partir.
Langoisse me tenaillait à nouveau. Je lai suivie.
Elle prit la direction du centre-ville. Elle se gara près de la mairie, descendit de sa voiture, regarda lheure et se dirigea vers la rue commerciale.
Dautres courses ? En centre-ville ? Il est presque midi, elle va peut-être aller sacheter un truc à manger ?
Jai continué de la suivre, à pied cette fois. Elle regardait sa montre sans arrêt. Elle sarrêtait devant les vitrines, mais javais limpression quelle ne les regardait pas vraiment. Elle tuait le temps.
Elle regarda sa montre une fois de plus et traversa la rue. Elle entra dans un restaurant en face. Cétait létablissement le plus chic de la ville. Nous y étions allés quelques fois dîner ensemble.
Ce nétait pas un déjeuner improvisé entre deux séries de magasins ! Elle avait rendez-vous, cest sûr ! Mais avec qui ? Un homme ? Non, ce nest pas possible ! Il devait y avoir une explication. Jallais lui en parler, elle me dirait !
Pourquoi ma-t-elle dit quelle passait la journée avec Sonia alors que manifestement ce nétait pas vrai ?
Cest là que mon monde sest écroulé. Lautre con qui arrive et qui entre dans le restaurant. Celui du jour du mariage ! Cest pas vrai !
Putain, je vais lui casser la tête à lui et Alice, il va falloir quelle mexplique ! Bon, on est dans une petite ville, on va éviter le scandale en pleine rue. Mais ça, je le promets, on va sexpliquer ! Je fis les cent pas, essayant de me calmer. Je pris sur moi pour ne pas aller dans le restau foutre ma main dans la figure de lautre et peut-être dans celle dAlice aussi. La confiance ? Mon cul oui !
Je métais approché du restaurant, javais presque la main sur la poignée. La raison a pris le dessus. Jaurai mon explication, mais pas là, je nétais pas en état. Jai levé la tête avant de tourner les talons et je les ai vus. Elle était de dos, elle riait apparemment. Il lui tendait un petit paquet cadeau.
Je nen pouvais plus. Il fallait que je parte, sinon, jallais tout casser.
Me raisonnant, je suis retourné dans ma voiture. Et là, je me suis écroulé. Les larmes mont coulé sur le visage. Elle mavait trahi. Javais toute confiance en elle. Elle me trompait avec ce type-là. Y en avait-il eu dautres avant ? Est-ce que jétais cocu depuis longtemps ? Depuis le début ? La salope !
Jétais effondré. Jaurais sûrement dû rentrer et attendre ma femme, pour mexpliquer avec elle. Jai attendu là pourtant, dans la voiture.
Ils sont sortis une heure après. Quest-ce que jallais faire ? Ma colère était retombée, mais jétais au trente-sixième dessous, en pleine déprime.
Ils prirent le trottoir. Le bras du type autour de la taille dAlice. Il faisait de grands gestes avec son autre bras en lui parlant, comme un couple damoureux lambda. Elle lécoutait en hochant la tête. Elle était heureuse. Elle était bien avec lui. Comme elle était avec moi avant tout ça !
Pourquoi je les ai suivis ? Jaurais vraiment dû men aller (oui, je sais, ça fait au moins trois fois, que je dis ça !). Arrivé devant un immeuble, il a tapé le code dentrée. Il a bloqué la porte avec son pied et il la embrassée. Elle lui a rendu son baiser. La connaissant bien, je lai trouvé tendue, mais elle lui a tout de même rendu.
Ils sont entrés. La porte sest refermée, je ne pouvais pas aller plus loin.
Au moins, je connaissais ladresse de lautre. Je pourrai revenir et lui casser la gueule.
Je nen avais même plus envie, là, maintenant. Je suis rentré.
Jai écrit une longue lettre, reprenant tout ce que je viens de décrire
ALICE
Oh mon Dieu, mon Dieu ! Quest-ce que jai fait !
Alice venait de sécrouler dans le fauteuil. Elle venait de lire la lettre écrite par Fred.
Les derniers mots disaient :
Jai décidé den finir Alice. Je taimais plus que tout, je taime encore, mais je ne peux pas continuer. Tu étais tout pour moi, jaurais décroché la lune pour toi. Là cest trop.
Je vais avaler tous les comprimés de ta boîte de somnifères. Je pense nêtre pas assez courageux pour une mort plus violente, tu me disais toujours que jétais douillet. Et puis on prend ce qui nous tombe sous la main, je nai pas darme à feu. Se jeter sous un train ou dans le vide, cest compliqué, cest instantané. Cest sûr quau dernier moment, jaurais renoncé. Le fameux instinct de survie. Les médicaments, cest une mort différée, pas immédiate. Linstinct de survie ne joue pas à fond, devient moins un frein. On avale et il ne se passe rien tout de suite. On part plus tard, en douceur, sans en avoir conscience. Tout le monde est lâche face à la mort. Même si on veut mettre fin à ses jours. Je vais prendre ces foutus cachets et partir en douceur.
Je taime, mais je ne sais pas si je pourrais te pardonner. Jaurais pu si tu avais fait ça sur un coup de tête, sans réfléchir, mais là, non, tu cogitais ça depuis le mois de septembre. Cétait mûrement réfléchi, tout était planifié, pensé. Comme je viens de lécrire, je ne suis pas sûr de pourvoir te pardonner. Je nai pas lintention de vivre avec ça. Cest au-dessus de mes forces.
Comme je te lai dit, jaurais pu comprendre en dautres circonstances. Moi-même, jai eu des envies, des occasions même. Sauf que jamais, je ne lai fait.
Adieu, Alice, je taimais.
Il est mo
Non, il nest pas mort, lui répondit Sophie, lui coupant la parole, en insistant bien sur le mot « mort ».
Où est-il ?
À lhôpital. Jétais venue pour vous voir. Javais quelque chose à vous annoncer. Une bonne nouvelle, mon mariage ! Je lai trouvé par terre devant le canapé. Avec cette
lettre, lui dit Sophie dun ton glacial.
À lhôpital ? Alors il est vivant ?
Oui, je suis arrivée à temps, jai appelé les pompiers, ils lont emmené pour lui faire un lavage destomac. Je suis restée auprès de lui après, puisque tu nétais pas là
Et quil ny avait personne dautre ! Jai essayé de tappeler.
Alice sortit son portable de son sac. Il était éteint depuis midi. Elle avait oublié de le remettre en marche :
Sophie, 11 appels en absence
Sophie, 8 messages.
Oh mon Dieu, co
co
comment
Jy vais, je vais à lhôpital.
Pas la peine, ils mont demandé de partir. Je serais encore là-bas sinon. Il est tiré daffaire, mais avec la dose de somnifères quil a dans lorganisme, il va dormir jusquà demain matin. Il devrait rester un jour ou deux en observation après. Ils craignent surtout quil ne retente de se suicider.
Je vais passer la nuit auprès de lui, jy vais.
Ça métonnerait quil te laisser rentrer, ils mont demandé de partir, jai insisté pour rester, mais ils nont pas voulu. Ils croyaient que cétait moi sa femme.
Mais je suis sa
femme
Sa femme ? Vraiment Alice ?
Sophie se leva, prit son manteau et quitta la pièce sans un regard, sans un mot pour sa sur complètement effondrée.
Alice ne dormit pas de la nuit. Avec ses caprices, son mari avait failli mourir. Elle lui avait fait du mal. Sûrement quil ne lui pardonnera pas son incartade. Il allait demander le divorce. Elle laimait, elle en était sûre. Sa coucherie lui avait vraiment mis ça en évidence. Comme si elle pouvait en douter. Comme si elle avait besoin dune preuve !
Quelle gourde. Quelle conne. Il était trop tard pour regretter. Elle laimait tant !
Il laimait et elle sétait comportée comme une
salope ! La reine des salopes.
Demain, elle irait le voir. Elle essaierait de recoller les morceaux de son couple, de sa vie. Elle nenvisageait même pas comment vivre sans lui. Elle sest rappelée le jour où le médecin leur avait annoncé quelle naurait jamais ds. Il lavait soutenue, aidée à remonter la pente. Cest à cette époque quelle avait pris ses satanés cachets. Grâce à lui, elle était sortie de ces semaines de dépression. Et elle lavait trahi. De la pire des manières.
Le lendemain, Alice se présenta à lhôpital et demanda son mari.
Ah, ça ne va pas être possible ma ptite dame, lui répondit la femme à laccueil après avoir consulté son ordinateur.
Mais je suis sa femme, je peux le voir quand même !
En principe oui, mais là, non !
Comment ça ?
Il est sorti il y a deux heures. Tôt ce matin.
Comment ça, cest impossible, il nétait pas en état de
Le médecin de garde na pas voulu, mais il a signé une décharge pour partir. Son état physique étant correct, le médecin la laissé sortir.
Cest légal ?
Oui, cest légal puisquil a signé une décharge. On ne retient personne de force ici.
Une heure ! On a dû se croiser, il est rentré à la maison. Alice repartit dans lautre sens.
La maison était vide. Il nétait pas encore arrivé ? Il nétait pas en voiture, cest ça, jai été plus vite que lui.
Ses derniers espoirs se sont évanouis quand Alice découvrit que Fred était déjà passé. Il avait emporté ses affaires et deux valises. Et puis sa voiture à lui nétait plus devant la maison. Elle ne lavait pas remarquée en arrivant.
Elle tenta de lappeler des dizaines de fois sur son portable. Elle tombait directement sur la messagerie. Il nétait pas ouvert. Elle laissa des messages, elle demandait pardon, elle pleurait, suppliait.
Le lendemain, lundi, donc, Alice se rendit au travail de Fred. Là elle pensait pouvoir le voir. Enfin peut-être. On lui annonça quil avait envoyé un mail la veille au patron, lui annonçant quil démissionnait, quon lui paye son salaire, quil ne reviendrait pas. Tout le monde en parlait dans la boîte !
Complètement anéantie, Alice rentra chez elle.
Un mail arriva, elle le consulta sur son portable. Cétait lui ! Cétait Fred !
Le contenu était plutôt laconique. Il lui annonçait quil partait, quelle naurait plus de ses nouvelles, quil avait passé le cap, il ne cherchera plus à se . Il avait vidé tous les comptes à la banque, mais seulement de la moitié de ce quils contenaient. Elle pouvait garder la maison et tout le reste. Lui nen avait plus besoin, il commençait une autre vie. Il ny aurait pas de divorce. Il navait plus envie de la voir, même pour divorcer.
Alice prit la boîte de somnifères qui traînait encore sur la table du salon. Même ça cétait vide.
A suivre
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