Jules & Nathan - 6
Réajustant sa cravate, Jules prit une grande respiration puis déverrouilla la porte pour sortir, lair de rien, faisant mine de répondre à des messages sur son téléphone.
- « Ah ! Docteur Myringo ! Les pompiers nous amènent une douleur thoracique, ça vous intéresse ? »
- « Evidemment ! Allez sur le parking, je vous rejoins.»
Une fois que les infirmières avaient tourné le dos pour lui emboiter le pas vers le parking des ambulances, Jules frappa à la porte de la lingerie pour donner le signal, avant de se diriger lui aussi vers la sortie.
Nathan ouvrit alors la porte, passa rapidement la tête, puis sortit à son tour dans le couloir.
- « Tiens vous étiez dans la lingerie M. Lafargue ? »
- « Hein ? »
Se retournant, il vit que Nathalie était au bureau des infirmières et regardait dans sa direction.
- «
euh, oui, je
je cherchais un nouveau pyjama pour
pour mon casier. Hum. »
- « Les nouveaux vous seront distribués lors de leur arrivée, comme dhabitude. Jétais sûr davoir vu M. Myringo en sortir juste avant
»
- « Oui euh, oh, on
on discutait dun patient. Alors cest quoi le dossier suivant ? »
Changeant le sujet, Nathan ne pouvait pas cacher son inquiétude ni son stress face à la possible découverte de sa relation avec Jules.
- « Bilan biologique complet avec bilan lipidique, les enzymes cardiaques, recherche des toxiques et un ECG
Et faites aussi un cliché du thorax. » disait Jules, donnant ses instructions en poussant le brancard.
- « Jules ! Viens voir
»
- « Mettez-le dans la deuxième réa, jarrive pour lexam. »
Jules se dirigea vers Nathan, qui le tira par la manche pour se mettre légèrement à lécart pour discuter :
- « Quest-ce quil y a Nath ? » demanda Jules inquiet.
- « Ya quon est grillés. Nathalie sait quon était à deux dans la lingerie
»
- « Hé Nath, calme-toi. Tout le monde sait quon est deux bons potes, la première chose à laquelle on pense cnest pas quon senvoie en lair dans la lingerie.
Jules arborait son grand sourire enjôleur pour réconforter Nathan, et sapprêtait à placer sa main sur sa joue pour lembrasser lorsquil fut interrompu par Nathalie arrivant dans leurs dos : « Dr. Myringo, les constantes de votre patient saffolent
On passe la trinitrine ?».
- « Et depuis quand on prescrit avant de diagnostiquer ? » disait Jules, souriant, en repartant avec linfirmière au chevet de son patient.
Suite aux propos de Jules, Nathan était moins inquiet. Après tout cest vrai, pourquoi les gens penseraient-ils aussitôt à ce genre de relation entre eux ? Ils sont bons potes, ce nétait pas la première fois que Jules lui rendait service en soccupant dun de ses patients, ou quon les voyait discuter dans un coin.
Retournant au bureau des infirmières pour enfin prendre son nouveau dossier, il surprit une discussion entre Marc et Lola, deux aides-soignants, qui discutaient à voix basse
- « Hé, regarde jai retrouvé un emballage de capote dans la lingerie ? »
- « Je me demande bien qui ça peut être encore
»
- « Je suis toujours sidéré de voir que des membres du personnel nont que ça à faire
»
Nathan, livide, au bord du malaise, prit son dossier et sen alla examiner son patient. Durant tout linterrogatoire et lexamen clinique, il se sentait mal, avait limpression que tout le monde le regardait dune façon étrange. Dans sa tête il se demandait pourquoi ils avaient fait cela sur leur lieu de travail, alors quils souhaitaient se cacher. Mais dun autre côté, il avait tellement pris son pied avec Jules dans cette lingerie quil nhésiterait pas à recommencer si loccasion se présentait, quitte à devoir en assumer les conséquences par la suite. Après mûre réflexion, pendant quil suturait le bras du type, il décidait donc de se dire « Tant pis », et que de toute façon vu quils nétaient pas prêts de sarrêter là, et bien ça finirait bien par se savoir.
Sortant de la salle de soins, il vit Jules qui lui, sortait de la salle de réa, et ils se retrouvèrent donc au bureau à remplir leurs dossiers mutuels.
- « Alors ton patient, ça va ? »
- « Au début on pensait à un cocaïnomane qui faisait un infarc, mais en fait cétait un marfanique qui disséquait son aorte. Donc il est monté au bloc. Et toi ? »
- « Un mec qui a trop bu lors dun mariage, et qui est tombé dans les débris de son verre. Donc plaies multiples sur le bras
moi qui naime pas la couture, jai été servi. »
Sans décoller les yeux de son dossier Jules eut un large sourire. Nathan sétait accoudé au comptoir, tenant sa tête dans sa main, et il le regardait fixement pour ne pas dire le matait. Il observait le regard concentré de Jules sur son dossier, sa manie de décoller légèrement ses lèvres lorsquil réfléchissait, ses cheveux qui commençaient à partir dans tous les sens en fin de garde tant il passait sa main dedans, son col dégrafé, sa cravate dénouée... Mais sa longue blouse blanche le privait de tout matage au-dessus des genoux ce qui le décevait beaucoup.
Toujours sans détourner la tête, Jules lui chuchota tout en souriant « Cest sûr quon va se poser des questions si on te voit me mater comme ça. »
- « Qui te dit que je nessaye pas de men empêcher ?
»
Jules tourna alors la tête et eut la vision de Nathan, accoudé au comptoir, le col en V de son pyjama laissant voir une grande partie de son torse, arborant un léger sourire narquois. Puis de là, son regard glissa directement sur ses fesses musclées, mises en avant par sa position, ce qui avait une forte tendance à initier une bosse dans son jean. Pendant quà son tour il matait ouvertement Nathan, se mordant légèrement les lèvres, ce dernier lui chuchota :
- « Ya une rumeur qui tourne comme quoi on a trouvé un emballage de préservatif dans la lingerie. Ajouté au fait quon nous y ait vus disparaitre ensemble durant un moment, je pense ne plus avoir à me cacher longtemps
»
Sur ces mots Jules fronça les sourcils « De quoi ?! » sexclama-t-il.
- « La prochaine fois tu apprendras à mieux faire disparaitre tes traces. Peut-être que je gémissais plus fort que toi, mais je nai pas laissé de preuves au moins. »
- « Et cette blague, cest tout ce que tinspire notre situation là ? »
Du personnel commençait à réapparaitre dans le couloir, Nathan sétait donc approché encore plus pour chuchoter à loreille de Jules :
- « De toute façon Jules, ça finira bien par se savoir si on continue. Et vu les sentiments que jai pour toi, évidemment que je veux continuer, je veux menvoyer en lair avec toi autant de fois que je peux. Après, si toi tu nas pas de sentiments pour moi, je comprends que tu souhaites garder le secret du fait que tu te tapes un mec pour le plaiz et que ça
»
Coupant sa phrase, Jules avait sauté sur ses lèvres, passant ses mains sur ses joues, pour se mettre à lembrasser tendrement. Un lourd silence se fit alors entendre dans tout le service. Tout le monde sétait arrêté, et les fixait ébahis. Même si la rumeur était émergente, personne ne soupçonnait encore les deux internes de coucher ensemble. Et surtout personne ne sy attendait. Jules semblait ne plus vouloir quitter la bouche de Nathan, et lorsquil décolla enfin ses lèvres, il prit aussitôt un dossier pour se diriger vers une salle de soins, sans même prononcer un mot pour ne pas briser le silence glacé qui régnait encore. Sur son passage, les infirmières tournaient la tête pour le suivre du regard disparaitre derrière la porte de la salle 2. Nathan, toujours accoudé au comptoir des infirmières, semblait pétrifié, surpris par la réaction de son compagnon, et en suspens par rapport à celles quauraient les autres, même sil savait davance quil nen aurait rien à faire. Se redressant doucement, il prit la direction de la salle de repos.
En salle 2, Jules examinait un patient victime de difficultés respiratoires. Son stéthoscope rouge aux oreilles, il était censé écouter son murmure respiratoire, appliquant le pavillon du stéthoscope sur le bas du dos.
- «
mais il ma dit, à lépoque, que ce nétait pas trop grave docteur. »
Jules sortit de sa réflexion, remit son stéthoscope autour de son cou, et attrapa un tabouret pour sasseoir aux côtés du patient.
- « Donc vous avez été malade pendant lhiver cest cela ? » demanda-t-il en replaçant ses cheveux avec sa main.
- « Oui, cest cque jviens de dire pendant dix minutes
Ça fait un mois que je tousse, mais jpeux pas arrêter de bosser en cmoment. Et là dpuis une semaine cest horrible. »
- « Et je suppose que vous êtes ici parce-que vous navez pas de mutuelle ? »
- « Bah non, jai pas les moyens
»
Jules marqua un temps durant lesquels il observa attentivement son patient.
- « Apparemment, vous avez pourtant les moyens de fumer plusieurs paquets de cigarettes par semaine, à en juger par vos doigts et vos dents jaunis et par le paquet que jai vu dépasser de votre poche en entrant. Quand on devra vous enlever un poumon par une intervention à plus de 10 000, là, vous les aurez les moyens ? »
Le patient regardait Jules les yeux écarquillés, surpris par la virulence de sa réflexion.
- « Jai
jai un cancer docteur ? Cest ça ? »
- « Vous avez une bronchite. Prenez ce que je vous prescris pendant sept jours, restez chez vous au chaud, et surtout
prenez une mutuelle » disait-il en rédigeant son ordonnance.
- « Euh
ok. »
Tendant son ordonnance au patient, Jules ajouta : « Ou une convention obsèques, au choix. » puis il claqua la porte.
Juste après être sorti de la salle, Jules se précipita sur le parking des ambulances pour y prendre lair. Sappuyant contre un mur, il prit sa tête dans ses mains. Lui, qui avait toujours fait son maximum pour être aimable avec ses patients et ne jamais porter de jugement sur eux, sétait emporté sur un pauvre gars pour se défouler. Retirant ses mains de ses yeux, il vit alors apparaitre Laura, la relève interne qui arrivait pour sa garde de 19h.
- « Tu es déjà prêt à partir Jules ? »
- « Euh
non, non non. Tu
tu es déjà là ? »
- « Oui. Jai vu avec ton grand ami Nathan pour quon inverse nos gardes. Je vais faire les nuits à sa place, comme ça vous bosserez ensemble, ça doit te faire plaisir non ? De bosser avec lui et plus avec moi. »
- « Laura
Ce nest pas mon grand ami Nathan, mais mon petit-ami Nathan déjà. Tu en concluras donc que oui, je suis content de faire mes gardes avec lui. En revanche non, je ne suis pas content de ne plus les faire avec toi. Evidemment ce ne sera plus jamais la même relation entre nous, on a déjà couché ensemble plus dune fois, on sest déjà engueulé plus dune fois
mais ça ne mempêchera pas de te considérer comme mon amie et mon égale. »
Laura, abasourdie, avait vue apparaitre une grimace détonnement sur son visage, ce genre de grimace qui vous fait reculer la tête.
- « Ton
ton petit-ami ? Tu
tu es sérieux ? »
- « On ne peut plus sérieux. » disait-il en séloignant par les portes automatiques, les mains dans les poches de sa blouse.
Après être à son tour passé au casier, avoir rangé sa blouse et de nouveau enfilé son manteau gris, il attrapa sa sacoche et pris la direction de la sortie. Nathan, lattendait dans le couloir, sac à dos sur lépaule. Il passa alors son bras autour de son cou, déposa un baiser sur sa joue, et ils partirent ainsi en riant pour regagner la voiture de Jules.
- « Va falloir fêter ça mon Jules. »
- « Jai ma petite idée sur la question
»
La voiture à peine garée, le bouton de lascenseur à peine enclenché, Jules sauta sur les lèvres de Nathan, fit tomber son manteau à terre et glissant ses mains par-dessous, ôta son T-Shirt. Nathan lui, tenait Jules par la nuque pour lembrasser encore plus fougueusement. Les portes de lascenseur souvrirent, les deux amoureux ramassèrent leurs affaires par terre et se mirent à courir vers la porte de lappart. A peine fut-elle ouverte, puis refermée, quils lâchèrent tout ce quils avaient dans leurs mains pour aussitôt se jeter sur le canapé. Ils étaient impatients de fêter dignement leur coming-out professionnel. Jules, déjà torse-nu, à califourchon sur Nathan, dégrafait son jean, le faisait glisser, pour rapidement le jeter sur le côté. Même procédé pour son boxer. Puis il se jeta sur la bite de Nathan pour la dévorer. Il pompait allégrement ce membre de chair, le tenant dune main, et caressant ses abdos et pectoraux de lautre. Quand il ne pompait pas, il descendait sur ses bourses pour mieux remonter ensuite sur sa tige, quil léchait de bas en haut. Lâchant les abdos, sa main, ou plus exactement son doigt, pris la direction de lanus de Nath où il pénétrait lentement. Nathan dailleurs nen pouvait plus, contrairement à lépisode de la lingerie ici il ne se retenait pas et gémissait joyeusement, allant même jusquà pousser de légers cris lorsque Jules aventurait un doigt. Après quelques minutes, le passage saméliorant, ce dernier passa alors à deux doigts, tout en remontant pour maintenant lembrasser à pleine bouche et couvrir ses cris. Nathan avait repris sa bite en main pour se masturber au rythme des doigts et de londulation des épaules de Jules et dans un grand cri étouffé, de longs jets de sperme vinrent séchouer en partie sur son torse, en partie sur celui de Jules juste au-dessus. Jules lâcha enfin les lèvres de Nathan pour le regarder dans les yeux avec un grand sourire :
- « Eh ben, on entend que là tu nas plus peur dêtre découvert
»
Nathan arbora alors lui aussi un grand sourire avant de tendre sa tête pour revenir embrasser Jules, puis lui chuchoter à loreille « Jules
» essoufflé, il peinait à parler « Jules jai très envie de toi là
».
Posant ses mains sur ses pectoraux et poussant un grand coup, il fit tomber Jules du sofa pour lamener allongé sur la moquette. A son tour il saffaira à ôter rapidement son slim, à le jeter au loin, et à venir se positionner à califourchon sur lui. Une main attrapa le sexe de Jules pour le présenter à lentrée de son trou, lautre était appliquée sur son grand pectoral gauche pour le caresser doucement. Nathan sempala ainsi sur les 18cm de son amant, marqua un temps, puis sallongeant totalement sur lui, vint lembrasser tendrement tout en commençant à onduler son bassin. Puis ses ondulations sintensifièrent, ses gémissements et son souffle aussi. Il avait désormais posé ses deux mains sur les pectoraux de Jules, sur lesquels il prenait appui pour mieux sactiver sur son homme. Son homme qui lui, avait placé ses mains sur sa taille pour accompagner ses mouvements.
Les deux amants sactivaient, cette fois-ci on nentendait pas que leur souffle, mais aussi les gémissements de plaisir de ces deux mecs qui semblaient maintenant totalement émancipés dans leur relation.
Jules se releva, releva ses jambes, pour prendre totalement Nathan dans ses bras et lembrasser langoureusement. Puis, après avoir activé légèrement le rythme, Jules ne pût sempêcher de crier en déversant un flot de semence dans les entrailles de Nathan, très content de sentir en lui ce liquide chaud, signe du plaisir quil avait su donner à son mec.
Ils tombèrent alors littéralement lun sur lautre au sol. Nathan, en replaçant correctement la mèche de Jules du bout de ses doigts, en profita pour lui chuchoter : « Là au moins, tu risques pas de te faire capter en laissant trainer un emballage au sol
».
- « Comique va ! »
Cest dans un fou rire que Nathan vint délicatement poser sa tête sur les pectoraux de Jules, et quils sendormirent là, épuisés de leurs ébats et de leur journée.
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