Jules & Nathan - 9

Jules regardait son père s’avancer doucement vers lui dans un silence complet. Il sentait dans son dos la main de sa mère qu’elle n’avait toujours pas enlevée, et le peu de chaleur qu’elle lui apportait l’aidait à tenir dans cette ambiance froide, et à faire courageusement face à son père. Par cette main il sentait tout son soutien, sa position dans son camp, sa position dans sa lutte face à son père, sa lutte pour le droit à un bonheur différent que celui qu’il voulait lui imposer. Pour elle peu importe son orientation professionnelle ou sa relation avec un homme, la seule chose qui lui importait était de voir son fils heureux. Et elle savait pertinemment que tant que ce conflit ne serait pas désamorcé, et sa relation validée par son père, il ne le serait pas. Après tout que pouvait-on vouloir d’autres pour son fils que le bonheur ? N’aurait-ce pas été de l’égoïsme que de se focaliser sur ce que cette relation leur apportait de mal à eux, plutôt que sur ce qu’elle apportait de bien à lui ?

François continuait d’avancer doucement vers son fils. Ses yeux rouges et embués de larmes, montraient que s’il n’avait pas déjà pleuré il ne tarderait pas à le faire. Cela lui pesait beaucoup l’absence de ce fils qu’il aimait tant, même s’il ne lui avait jamais vraiment dit. Sa fierté et son orgueil l’avaient toujours empêché de faire le premier pas vers la réconciliation, mais maintenant que c’était fait, c’était lui qui avait les cartes dans les mains.
Il arriva enfin au niveau de son fils, resta un moment face à lui en le regardant dans les yeux, puis il le serra très fort contre lui. Ses larmes coulèrent enfin, tout comme celles de son fils. Jules sentait dans cette étreinte, la sincérité que n’avait pas eue celle à son accueil. Il retrouvait enfin son père. Il balayait d’un grand coup cette relation tendue qui lui pourrissait l’esprit, ainsi que la peur de sa réaction face à sa nouvelle situation. Les deux hommes restèrent collés un moment, comme s’ils souhaitaient rattr dans l’instant tout ce temps perdu.

Puis Jules leur expliqua que cet homme c’était Nathan, son ami d’enfance qu’ils connaissaient bien. Qu’il ne s’y attendait pas ment mais qu’il n’avait jamais été aussi heureux avec quelqu’un que depuis ces derniers jours. Qu’il pensait avoir enfin trouvé quelqu’un qui lui permettrait de sortir la tête de son travail et de recouvrer une vie sociale et saine. Ses parents écoutaient, à la fois attentifs et réceptifs à son discours, puis après s’être de nouveau tous pris dans les bras et avoir promis de venir diner dès ce week-end, Jules reprit la direction de son appartement où Nathan devait bientôt le rejoindre.

Arrivant dans sa voiture, Jules vit qu’il avait laissé son portable sur la banquette, et qu’il avait déjà cinq appels en absence de Nathan, accompagnés d’une dizaine de textos expliquant qu’il attendait en bas de chez lui depuis un moment. Ne voulant pas gâcher sa surprise, Jules répondit simplement qu’il arrivait, puis il fit un détour par le commerce du coin avant de rentrer aussi vite que possible.
Une bouteille de champagne dans la main, un sac de nourriture à emporter dans l’autre, il gravit les escaliers à toute allure pour enfin arriver dans le couloir. Il découvrit alors Nathan, assis contre le mur, qui l’attendait. Le voyant arriver, il se leva et vint tendrement l’enlacer en plaçant ses bras autour de son cou. Puis, plaçant ses mains sur chacune de ses joues, il l’embrassa langoureusement. A son tour Jules vint enserrer sa taille :
- « Excuse-moi de t’avoir fait patienter. »
- « Tu as une idée du temps que j’ai passé assis dans ton couloir ? »
- « Je trouve ça très romantique… ».
Jules sourit, puis de nouveau ils s’embrassèrent, et rentrèrent dans l’appartement avant de reprendre leur discussion :
- « Sinon, pourquoi ce champagne ? »
- « Il se trouve que j’ai une bonne nouvelle à fêter. »
- « Quoi donc ? Le fait que tu aies réussi à rendre un mec dingue de toi au point de le faire patienter plus d’une heure devant ta porte ? »
- « Je dois avouer que ça c’est déjà pas mal.
Mais c’est pas ça. »
- « Alors, je t’écoute ? »
- « Je me suis réconcilié avec mon père ! » dit Jules euphorique.
Comme par mimétisme, Nathan ne put s’empêcher de sourire à son tour, et d’à nouveau prendre Jules dans ses bras pour le serrer très fort.
- « Mais c’est super ! »
- « Et je lui ai aussi parlé de nous, je lui ai tout expliqué, on mange chez eux samedi soir ! »
- « Génial champion ! Mais tu sais quoi ? Met ton champagne au frais, je sais comment fêter cela en attendant qu’il soit à température… »
Jules s’exécuta, puis vint rejoindre les bras de Nathan qui prit alors les devants. Il colla à nouveau ses lèvres sur celles de Jules, et pendant qu’ils se roulaient une pelle torride, il commença à dénouer sa cravate, puis à déboutonner un à un les boutons de sa chemise. Dès que l’ouverture fut suffisante, il y glissa une main. Il aimait caresser son torse, sentir le dessin de ses muscles, sa chaleur, sa peau douce qui n’opposait aucune résistance au glissement de ses doigts agiles. Jules se retrouva donc bientôt dévêtu, ne gardant que son boxer jaune vif qui il faut le dire, le rendait à la fois attendrissant et sexy ! Et à son tour il se mit à dessaper rapidement son mec, comme s’il ne supportait plus de le voir habillé, qu’il ne supportait plus de sentir ce tissu se glisser entre ses mains et la peau brûlante qu’il aimait tant effleurer. Pas un mot n’était prononcé, les bouches étaient collés et ne se desserraient que lorsqu’ils échangeaient un regard et un sourire.

Nathan amena Jules s’appuyer contre le bar puis amorça lentement sa descente, embrassant ou léchant tout ce qu’il pouvait embrasser ou lécher sur le passage. Ses lèvres se déposèrent bientôt sur le tissu du boxer, qu’elles effleurèrent un court instant. Puis il le fit descendre lentement, et ses lèvres entrèrent alors en contact avec le membre de Jules.
Il déposa d’abord quelques baisers dessus, puis l’effleura et le caressa avec la paume de sa main pendant qu’il embrassait tendrement les jolies bourses au-dessous.
Puis son attention revint sur ce vigoureux membre de chair, dressé, qui n’attendait plus que la langue experte de Nathan. Il commença par déposer le gland sur sa langue et à le faire glisser doucement, puis se mit à le suçoter délicatement, pour ensuite descendre progressivement sur toute la longueur de la tige. Il marqua un temps, puis recommença de nouveau et ainsi plusieurs fois. L’ayant saisi avec sa main, il donnait maintenant de grands coups de langue sur toute la hauteur, d’abord sur une face puis sur l’autre, avant de de nouveau la faire coulisser entre ses lèvres.
Jules, accoudé au comptoir, ne pouvait s’empêcher de gémir de plaisir ou de prononcer des petits « Ahh, Nath’ vas-y… », suite aux actions de Nathan. Il avait glissé une main dans ses cheveux qu’il caressait amoureusement, la descendant parfois sur sa nuque lorsque ce dernier levait les yeux en sa direction. Dans sa tête il se disait « C’est pas possible, ce mec est un dieu… ». Puis il lui fit signe de se relever, plaça une main sur chacune de ses fesses puis dit : « Tenté par une petite douche ? »

Finissant d’ôter le peu de vêtements qu’ils leur restaient sur le trajet de la salle de bains, ils se retrouvèrent rapidement sous l’eau bouillante de la douche, qui produisait un large nuage de vapeur dans la pièce. Jules commença par savonner tout le torse de Nathan, sa main ne négligeait aucun espace, puis il se mit à embrasser son cou lorsque ses mains s’aventurèrent dans son dos pour le savonner. Descendant le long de sa colonne, les doigts savonnés s’aventuraient maintenant sur les fesses musclées de Nathan et commençaient à vouloir s’immiscer dans ses entrailles. Nathan qui embrassait lui aussi le cou de Jules, eut un sursaut lorsque l’un des doigts aventureux de son compagnon fit son entrée, mordant alors sa chair presque au sang. S’en retournant à peine, Jules continuait son massage sensuel. Puis il amena Nathan se placer, son torse contre la vitre de la douche, puis s’abaissa pour se retrouver au niveau de son trou.
Sa langue en prit alors la direction puis s’activa dessus. Nathan, appuyé contre l’épaisse vitre, se cambrait de plus en plus pour sentir la langue de son amant investir plus profondément ses entrailles. Se libérant une main, il attrapa son sexe pour commencer à se branler en tentant de suivre le rythme des coups de langue de Jules. En prime de l’activité de Jules, il sentait l’eau bouillante de la douche ruisseler sur son dos et décontracter ses muscles les uns après les autres. Ne tenant plus face au plaisir qu’on lui donnait, il ne pouvait s’empêcher de gémir en réponse au travail de son mec qui s’activait sur son cul.
Après avoir légèrement décalé les pieds de Nathan et vérifié qu’il était bien en appui, Jules présenta cette fois-ci sa bite à son entrée.
Le passage ayant été facilité par la préparation de sa langue agile, il commença rapidement à limer son compagnon qui ne se retenait maintenant plus de crier de plaisir, et en redemandait même encore. Il s’appuyait parfois sur son épaule pour accompagner son mouvement, parfois sur ses hanches lorsqu’il avait des mouvements plus lents et langoureux. Il lui arrivait même de se libérer une main pour caresser tendrement le dos de son amant, passant du dessin de ses deux omoplates à la ligne de sa colonne vertébrale pour finir à l’entrée de ses fesses. Il alternait phase de limage intense où Nathan gémissait sans se retenir, à phase de limage plus lente où il lui laissait reprendre difficilement son souffle.
Cette chaleur, cette ambiance, cette eau bouillante ruisselant sur son corps, ce membre de chair qui s’enfonçait profondément à l’intérieur de lui à des rythmes soutenus ou ralentis, ce plaisir qu’il sentait monter en lui et envahir son être tout entier, firent que Nathan ne tarda pas à céder et à lâcher des jets de sperme sur la vitre de la douche, sa semence se mêlant aussitôt à l’eau pour être évacuée. Mais il en demandait encore, il en voulait toujours plus, et il ne fut heureux qu’en sentant un liquide chaud envahir son intérieur lorsque Jules à son tour y déchargea le contenu de ses bourses. Il se retourna alors pour de nouveau rouler une pelle magistrale à son compagnon, se rinçant des restes de leurs ébats par la même occasion. Jules passait ses bras autour de sa taille et le serrait très fort contre lui, ne voulant plus le lâcher, posant sa tête sur son épaule. Il restèrent ainsi un moment avant que Nathan se lance :
- « Merci Jules, merci pour tout ce plaisir… » murmura-t-il à son oreille.
- « Merci à toi de me rendre heureux Nath’. Mais tu… »
- « Oui ? »
- « Tu ne ressens pas l’envie de… Enfin je veux dire, de me prendre toi aussi ? »
Nathan ne souhaita pas répondre sur l’instant. Ils sortirent alors de derrière la vitre pour s’essuyer et ils ne renfilèrent qu’un boxer pour le reste de la soirée. Jules avait été rechercher le champagne ainsi que deux coupes, laissant les plats à emporter qu’il avait acheté vu qu’ils n’avaient pas spécialement d’appétit. Ils se glissèrent alors dans les draps pour boire leur champagne et Nathan se décida enfin à répondre :
- « Jules, pour répondre à ta question. »
- « Tu sais Nath’, si tu n’as pas envie de répondre je comprends. C’est juste que je ne voudrais pas que tu sois insatisfait dans nos rapports et que… »
- « Je suis loin d’être insatisfait ! J’aime sentir que je t’appartiens, que je m’offre à toi… Notre relation me convient parfaitement et il n’y a pas une fois où je ne prends pas mon pied avec toi Jules. J’aime beaucoup ressentir le fait que tu « me fais l’amour » tu vois ? Que tu es mon homme. Mais après si tu le souhaites… »
- « Ecoute. Si j’en ressent le besoin, ça viendra tout seul t’inquiètes… »
Jules vint s’asseoir contre la tête du lit, et Nathan vint s’asseoir entre ses jambes. Dans cette position il sentait alors le contact du torse musclé de Jules contre son dos, se sentait apaisé et heureux dans ses bras. Il laissait parfois sa tête partir à l’arrière pour venir se poser sur l’épaule de son compagnon, qui déposait alors des baisers sur sa joue ou dans son cou.
- « A ta réconciliation champion ! » lança Nathan en levant sa coupe.
- « Et à nous… »
- « Oui, et à nous. »
Ils se mirent alors à descendre les coupes unes à unes, et parlant de tout et de rien le niveau de la bouteille descendait. Jules expliquait en détails sa rencontre avec son père, sa réconciliation, l’échange qu’ils avaient eu dans le bureau de la maison familiale. En plus de ses parents, il appréhendait maintenant la réaction du reste de sa famille, de ses frères, notamment le plus vieux qu’il ne voyait plus beaucoup non plus. Mais maintenant que lui et son père étaient réunis, plus rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Tout en parlant il jouait sur les pectoraux ou les abdos de Nathan du bout de ses doigts. Il les effleurait, dessinait des formes, s’attardait parfois sur un de ses tétons. Posant ensuite sa coupe, il commença à lui masser sensuellement le dos. On sentait à la fois les doigts professionnels du médecin qui cherchaient à décontracter ses nœuds et ses muscles, mais aussi les doigts plus coquins de l’amant qui cherchaient le contact agréable de cette peau et des sensations agréables pour son partenaire.
Ils étaient capables de rester ainsi dans les bras l’un de l’autre des heures durant, sans d’autres activités que la discussion, les massages, les câlins ou les baisers.
- « Faudrait peut-être désinfecter cette morsure Jules… »
- « Ouais, au fait depuis quand es-tu cannibale ? » demandait Jules en souriant.
- « Désolé, je contrôlais pas. Tout est dans ta salle de bains ? »
- « Ouais dans le placard du lavabo. »
Nathan revint donc avec de quoi s’occuper de la légère blessure de Jules. Il se mit à califourchon sur lui, maintenu à l’arrière par les jambes du blessé. Imbibant une compresse de désinfectant, il vint doucement l’appliquer sur la morsure et Jules ne pouvait s’empêcher de sursauter.
- « Mais, arrête de bouger ! On dirait un gamin… »
- « Il ne me faut pas de fils ? »
- « Ça va j’suis pas un ours non plus… » disait Nathan en levant un de ses sourcils en signe d’étonnement.
- « Tu déconnes mais j’ai déjà eu un patient qui s’était fait mordre par sa femme dans des ébats torrides, j’ai été obligé de le suturer ! Je ne préfère pas te dire où. Et puis c’était pas propre… »
- « T’as pas des histoires moins crades à raconter ? » disait Nathan en appliquant un large pansement sur la morsure. « Tu gardes quelques jours comme ça et après faudra laisser à l’air libre. »
- « Merci docteur. Mais il me faudrait un bilan sanguin sans savoir ce que mon agresseur a pu me refiler… »
- « T’es con… ! » répondait Nathan en se marrant avant de venir l’embrasser de nouveau.

Comme deux gamins, ils continuèrent de veiller en chuchotant. Puis Jules, pour une fois, s’endormit le premier en serrant Nathan contre son torse.

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