Équitation (1)
Pour ce dressage elle sinspirait du dressage des chevaux. Une monture bien dressée
obéit à la moindre pression de son cavalier qui na pas besoin déperons ou à la plus
douce sollicitation des rennes dans sa bouche.
Mais avant cela il lui faudra chausser ses bottes, assouplir sa cravache et
apprivoiser sa future monture.
Lapprocher doucement, le rassurer, lui faire admettre sa presence, sa stature
superieure, qui finira par simposer comme evidente a ses cotés, qui instaurera leurs
positions respectives, lui a quatre pattes, elle debout, cavaliere désirée et
désirable.
Alors il sera temps de léquiper, lui faire revetir pour seuls habits un collier, un
baillon qui entravera ses mots, son droit a exprimer ses decisions, car dès lors, la
laisse dans les mains, elle seule dirige, guide, éduque
Les premiers pas seront hesitants, les premiers coups de cravaches cinglants. Il
apprendra a se mouvoir de façon naturelle, son dos epousant lassise de sa cavalière.
Il réagira a la cruelle caresse du cuir des bottes contre ses flancs, aux douces
paroles qui sinsinuent dans son esprit et impriment a son corps les mouvements
souhaités, il apprendra a hater le pas sur les conseils dune cravache impatiente, a
le ralentir suite a limprevisible etranglement qui serrera son cou.
Bien sur toutes les sensations nen seront que plus exacerbées : une caresse pour le
flatter sur le crane, un souffle pour le troubler dans le cou, la morsure du cuir sur
les fesses, lirradiante chaleur sur les cuisses apres quun talon sy soit
volontairement heurté
Elle veut quil sattache à son parfum, à ses odeurs corporelles, à la texture de sa
peau, à sa voix tour à tour charmeuse et autoritaire.
Il doit être convaincu que seule la vision de son sexe dressé et son obéissance
aveugle lintéressent.
légère caresse anodine suffiront à le faire bander comme par réflexe.
Son nouveau poulain lui plaisait et il avait accepté son emprise immédiatement.
Bien sûr ces petits jeunes nétaient pas difficiles à manoeuvrer mais elle le faisait
par la seule force de son autorité, sans même utiliser le langage conventionnel.
Il nétait pas question ni desclave ni de maîtresse mais elle voulait les marquer
plus profondément, plus durablement. Ils étaient libres daccepter lascendant quelle
prenait sur eux ou de partir quand bon leur semblait.
Attacher un esclave cest lui fournir une excuse, elle voulait quils perdent toute
leur volonté, qu'ils redoutent de venir la voir mais ne puissent se passer d'elle,
comme d'une drogue.
Plus tard elle se promettait daffronter des étalons plus rétifs, elle sy préparait
Arrivera telle à me chevaucher ? ...
Enfin le vent glaçant du début dannée avait été chassé par un écrasant soleil
printanier, les vêtements sétiolaient, les jambes et avants bras se découvraient, les
peaux se coloraient délicatement, bref une véritable petite saison des amours.
Il était un jeune homme dune trentaine dannées, un beau gaillard comme lon pourrait
dire, 1m80, musclé, avec un véritable surplus de testostérone, qui lui assurait une
libido débordante, le crâne rasé, son allure ne laissait apparaître que confiance en
soi et une évidente virilité qui lui amenait irrémédiablement des jeunes filles, se
révélant la plupart du temps soumises et cherchant une figure protectrice, dans ses
robustes bras.
Rien naurait pu laisser deviner la suite des événements
Il travaillait dans un milieu dhommes, le genre dendroit ou le machisme simpose
sans même quon sen aperçoive, les blagues graveleuses, les appellations féminines
pour moquer tel ou tel collègue, les sifflements dans la rue pour faire retourner une
petite jupette
Pour autant son métier nétait guère valorisant, uniquement destiné à soulever des
choses lourdes, il ne recommandait pas beaucoup de capacités intellectuelles.
Et cest alors quil établissait la pose de barrières dans un hippodrome juste avant
une course hippique, quil croisa son regard pour la première fois, un regard qui
allait bouleverser sa vie à jamais.
Ce qui le frappa en premier lieu ce fut son allure, la plupart des invités et
spectateurs étaient pour loccasion habillés de façon plutôt chic, mais là cette jeune
femme avait une prestance naturelle qui détonnait, elle se démarquait de toutes par un
mélange de grâce et dautorité, ce fut ça qui lattira immédiatement
Le choix de sa
robe, noire, stricte, classe, caressant un corps à se damner, terriblement sexy
Lorsquelle se retourna et vint planter son regard dans le sien, il ne put refreiner
le réflexe de baisser les yeux, qui se retrouvèrent alors subjugués par les bottes,
était ce du cuir, et là sur les cotés des petites boucles
Elles épousaient à la
perfection le galbe de ses mollets, et cachaient jalousement des pieds quil savait
déjà divins
Toutes a ses réflexions, il nesquissa pas le moindre geste lorsque les bottes
savancèrent dans sa direction, ce fut comme de lhypnose, le lent mouvement des
jambes, limpression quelles changeaient à chaque fois, quil fallait à chaque fois
les redécouvrir, toujours avec le même trouble
« Pourriez-vous mindiquer lendroit où les nettoyer »
Une voix cristalline ou rauque, encore un mélange indéfinissable mais enchanteur, les
mots qui résonnent, les ondes sonores qui glissent en lui comme une douce chaleur.
« Je vous demande pardon Madame ? »
Il est temps de se reprendre, un petit sourire de circonstance, les yeux dans les
yeux, la machine de séduction est en marche.
« Mes bottes, vous semblez les trouver sales vu la manière peu discrète dont vous les
fixiez il y a quelques secondes »
Le rouge aux joues
Il se retrouve en train de rougir devant cette jeune femme qui
semble plus jeune que lui, un comble
Surtout que la garce ne semble pas décidée a le
lâcher du regard, et ses yeux
Mon dieu ses yeux
ils sont perçants, impossible de
sen détourner, de leur cacher quoique ce soit, ça serait donc ça lire au fond des
yeux ? en tout cas il narrive pas a cacher grand chose et dans un baroud dhonneur
tente de sauver les apparences en tournant la situation a la dérision, son seul
échappatoire :
« Rassurez vous, vous êtes bien trop ravissante pour quon le remarque »
Toujours cette tentative de sourire charmeur, et en retour toujours ce regard intense,
et labsence démotions sur son visage
Lui au contraire est un véritable livre
ouvert, rougissant, les yeux fuyants, dansant dune jambe a lautre.
« Ça avait pourtant lair de vous choquer vous »
Elle ne le laisserait pas sen sortir, il allait devoir sortir le grand jeu, et si
elle voulait le déstabiliser, elle allait avoir du répondant en face :
« Oui mais moi je dois être un fétichiste »
« Ça je lavais deviné depuis longtemps, donc je réitère ma question, où vas-tu
nettoyer mes bottes »
Elle avait répondu du tac au tac, alors même quil esquissait un air coquin pour
accen sa phrase, ça lavait saisi du coup en plein vol et le sourire fripon désiré
cétait transformé en air hagard, la bouche légèrement entrouverte, le regard figé.
« Bon suis moi »
Le ton nattendait aucune réponse, aucun refus, il était lunique voie à suivre. Elle
sétait mise à le tutoyer soudainement, et supposait quil était incapable de prendre
les choses en main, et ça ne lavait absolument pas choqué, ça lui plaisait au
contraire, dans son esprit il tentait de tourner cela a son avantage en se convaincant
que cétait une occasion a saisir, quau pire ça ferait rigoler les copains, mais plus
profondément il était troublé, impossible de le nier, cétait la première fois quil
était déboussolé de la sorte
Et il la suivit, délaissant ses obligations, jusqu'à un box ou était enfermé un
magnifique pur sang a la robe brune, aux muscles saillants, a la crinière sombre. Sans
un regard pour lui depuis quelle lui avait demandé de la suivre, elle passa sa main
sur le dos de lanimal, flattant sa croupe.
« Cest mon champion, je lai dressé moi-même »
Cette fille était propriétaire dun aussi beau cheval de course ? il était pourtant
habitué à voir la richesse dans cette station balnéaire, la jeunesse dorée qui
paradait dans les rues, ses petites bourgeoises quil prenait un malin plaisir à
baiser sauvagement comme pour prendre sa revanche sur eux tous
Là il était devant une
fille quil dépassait dune tête, au corps délicat, aux longs cheveux fins, au parfum
envoûtant
et elle posait sa botte sur le bord dun petit muret, son regard acier
allant de mes yeux à celle ci.
Le message a le mérite dêtre clair
(à suivre)
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