Jules & Nathan - 14

Jules semblait totalement euphorique, à la manière d’un gamin devant un nouveau jouet.
Occupé par les examens de routine qu’il pratiquait et sa discussion avec le pompier,
il ne sentait pas la paire d’yeux qui l’épiait, le dévisageait, le dévorait
littéralement du regard. Son stéthoscope aux oreilles, il écoutait à la fois la
respiration du patient, et le récit du pompier. Et Greg’, qui était censé noter ses
instructions sur le dossier, était en réalité plus occupé à ne pas perdre une seule
miette du spectacle de son séduisant professeur.
- « Grégory ? Y’a rien sur votre dossier là… Grégory ? »
- « Oui quoi ? »
Se retournant, Grégory vit l’infirmière en chef, loin d’être aimable, qui le regardait
par-dessus ses lunettes.
- « Pourquoi vous ne notez rien sur le dossier ? »
Jules, qui semblait bien rire avec le pompier, interrompit sa discussion pour voler au
secours de son externe : « Mais laissez-le tranquille un peu ! Il n’a rien noté parce-
que je n’ai encore rien dit… »
Grégory, qui savait pertinemment que Jules mentait pour le couvrir, le regardait avec
de grands yeux qui révélaient sa surprise. Il semblait très touché par cette
attention, signe que son professeur semblait s’intéresser à lui et à s’y attacher.
Peut-être qu’il n’était pas si inaccessible finalement ?
- « De toute façon c’est un cas léger, on saura s’en charger seul, merci. »
Jules se retourna pour faire un clin d’œil à Gregory, puis poussa le brancard vers
l’intérieur des urgences.
Ils arrivèrent dans une salle d’examen et installèrent le patient, puis Jules répéta
ses consignes à Grégory pour qu’il les note dans le dossier.
- « … et puis un bilan biologique. Greg’, y’a un truc qui ne va pas ? Tu parais
ailleurs depuis ce matin. Je veux bien te sauver la mise avec l’infirmière chef parce-
que c’est une chieuse, mais il faut t’en mettre un coup… La dernière fois t’étais
plein d’énergie, ça faisait plaisir, et puis là tu parais tout triste.

»
- « Je suis désolé, mais je te l’ai dit je manque de sommeil. Je vais prendre un
bon café et puis ça ira mieux. »
- « Si c’est pour les raisons que je crois, ça devrait plutôt te mettre en forme
normalement… Mais bon je te comprends. Quand j’étais à ta place, je passais mes
soirées entre les filles et les livres et j’avais parfois du mal à tenir aussi ! »
disait Jules, arborant encore son sourire de tombeur, tout en finissant d’examiner
l’arcade de son patient endormi.
- « Les filles ? Mais je croyais que vous… enfin que tu… avec Nathan, euh le Dr.
Lafargue… fin… »
- « Ahah ! T’es trop mignon quand tu paniques ! » disait Jules, qui rigolait de
bon cœur. « Oui, je suis avec Nathan mais c’est très récent. On n’était ni l’un ni
l’autre attirés par les mecs avant… Enfin bon, je n’vais pas te raconter ma vie non
plus. »
- « Désolé, je pensais que vous étiez ensemble depuis longtemps. Tu veux que je
suture ? »
- « Oui tiens, prends le kit sur le plateau là… En fait, on se connait depuis
longtemps avec Nath’. On était déjà ensemble au lycée, mais ça n’allait pas plus loin,
on était trop attirés par les filles à l’époque. Ensuite on a fait médecine ensemble,
on faisait du sport aussi ensemble, ‘fin on se quittait jamais quoi… Et puis y’a
environ une semaine, sans trop savoir pourquoi, même si on commençait déjà à se
tourner un peu autour, bah on a fini par aller plus loin et par se mettre ensemble. »
- « Ah ouais c’est très récent. Mais du coup, ça ne doit pas énormément te
changer… ? »
- « Si ! Depuis qu’on est ensemble c’est carrément différent. Notre relation a
vraiment changée. Au-delà de… ‘fin voilà quoi. Je sais pas pourquoi j’te raconte tout
ça d’ailleurs… »
- « Il parait que j’ai une tête de psy. Déjà au bahut, tout le monde venait se
confier à moi ! » disait Grégory en souriant.
- « Ouais, enfin tu n’es pas là pour m’écouter raconter ma vie.
»
- « Pas de soucis t’inquiètes… En tout cas vous avez l’air heureux ensemble… »
Intérieurement, Grégory espérait de toutes ses forces que Jules lui réponde que non,
que finalement il irait bien voir ailleurs.
- « Il est juste… génial. On est complice, vu qu’on se connait déjà. Il est
canon, il me fait rire, il prend soins de moi… Bref, un mec idéal. Je ne sais pas s’il
pourrait en dire autant de moi. »
- « Bah j’vois pas pourquoi ! T’es tout aussi canon et tout aussi drôle que lui
! » répondit Grégory du tac au tac.
Jules releva la tête pour regarder Grégory, dans un sentiment mêlé entre surprise et
incompréhension. Ce genre d’incompréhension qui lui faisait lever un sourcil, ce qui
le rendait assez craquant.
- « Euh… c’est gentil, merci. » dit Jules, sur un ton calme et posé.
- « Je… je disais ça comme ça ! ‘fin je veux dire, on ne peut pas dire que tu
sois dégueulace comme mec… »
- « Je pense que tu devrais t’arrêter là avant de dire une connerie. »
- « Non c’est pas du tout ça ! Au contraire… Euh… bon je… je vais prendre une
pause si tu veux bien ? »
- « Oui, je pense que ce sera préférable. Je vais finir ce patient. »

Grégory sortit de la pièce et fila aussitôt en salle de repos, bousculant presque
Nathan dans le couloir. Ce dernier entra alors dans la salle d’examen où Jules
exercait.
- « Y’a un problème Jules ? »
- « Je ne sais pas. »
- « Comment ça tu ne sais pas ? »
- « Bah je ne sais pas si je dois te le dire en fait… »
- « C’est un peu tard maintenant. Tu lui as fait quoi ? »
- « De l’effet apparemment. Tu comprends, ça doit être mon nouveau parfum… Ou
mon nouveau boxer ?! »
- « T’es sérieux là ? »
- « Nathan, pas de crise de jalousie s’il te plait. Ce n’est pas ma faute… »
- « En même temps… » disait Nathan, tout en fermant la porte derrière lui, après
s’être assuré que personne ne le voyait entrer.

- « En même temps quoi ? »
- « En même temps, je comprends qu’il soit impossible de te résister… Si
seulement j’avais eu un prof aussi canon que toi pendant mon externat…» Nathan se
tenait appuyé contre la porte, ses bras croisés dans son dos, mordant ses lèvres en
observant son compagnon finir de suturer.
- « Je te rappelle qu’à l’époque tu aimais les filles… »
Nathan s’approcha de Jules jusqu’à arriver derrière lui, et passa ses bras autour de
son cou.
- « Tu sais… j’aimerai bien finir ce qui a été commencé ce matin… » chuchotait-
il dans son oreille.
- « Nath’, y’a un patient là… » répondait Jules en souriant.
- « Bah ok… Super. Et Gregory s’il te saute dessus, tu lui diras que t’es gêné
par le patient ou pas ? »
- « Je lui dirais que j’ai déjà un super coup dans mon lit, et que je n’ai pas
envie d’en changer. »
- « M’ouais… Tu dis ça pour te rattr…»
- « Si c’était le cas, je ne serais pas en train de te dire que je fais une
pause dans cinq minutes pour aller me reposer dans le vestiaire des hommes, et que mis
à part Greg, nous sommes les seuls mecs de garde aujourd’hui. »
- « Et ? »
- « Et que j’ai très envie que tu m’y retrouves pour me sauter dessus. »
- « Je ne sais pas si je dois accepter… » disait Nathan en souriant.
Jules se leva brusquement et pris la tête de Nathan dans ses mains pour l’embrasser à
pleine bouche, le poussant brutalement contre le plan de travail au fond de la salle.
Il décrocha ses lèvres pour passer ses mains sous la tunique de son amant et lui ôter,
pour finalement la jeter sur le côté.
- « Je croyais qu’il y avait un patient ? »
- « Il est sous sédatif, et je n’arriverai pas à te résister plus longtemps
Nath’ ! »
Jules déboutonnait sa chemise tout en embrassant à nouveau langoureusement son
compagnon, tandis que ce dernier s’occupait de dégrafer sa ceinture puis son jean.

- « J’ai bien cru que tu allais me faire languir… »
- « Nath’, tu sais bien que je ne sais pas te dire non. »
Nathan était assez touché par cet aveu de Jules, vu qu’il n’était pas simple pour lui
d’avouer ce qui pourrait s’apparenter à une « faiblesse ». Une fois la chemise de son
compagnon déboutonnée, il glissa ses mains dans son dos, au contact du tissu et de
cette peau à la fois brûlante et douce.
Jules lui, plaça sa main dans la nuque de son compagnon et s’occupa désormais
d’embrasser son cou, mordillant sa peau pour y laisser une marque de suçon. Son autre
main elle, s’attardait sur la descente de reins de son amant, la caressant à pleines
mains. Serrant Nathan dans ses bras, il l’amena s’allonger à même le sol, et le
contact du carrelage froid sur son dos nu, fit parcourir un frisson sur l’ensemble de
son corps.
Jules se retrouvait maintenant à califourchon sur Nathan, finissant d’enlever sa
chemise avant de la rouler et de la jeter au loin, puis de se pencher à nouveau vers
les lèvres de son compagnon.
Ses mains baladeuses se dirigeaient à présent vers l’élastique du pantalon de bloc de
son homme. Il défie le nœud puis entama de le descendre, jusqu’à parvenir à lui
enlever totalement. Ce fut ensuite au tour de son boxer mauve de suivre, dévoilant le
sexe dressé de Nathan, qui n’attendait plus que la bouche de Jules. Mais ce dernier ne
comptait pas en rester là dans l’effeuillage, et son slim rejoint la pile de vêtements
qui s’amoncelait autour d’eux. Ils vinrent alors se placer en soixante-neuf, et
prirent respectivement le sexe de l'autre entre leurs lèvres pour commencer réellement
les festivités.
Ils s’activaient chacun respectivement sur le membre de l’autre dans le plus grand
silence, pour ne pas attirer l’attention. Seules leurs respirations puissantes et
haletantes, accompagnées des bruits de succions, troublaient le silence de la salle où
ne régnait que le « bip » sonore des scops du patient.
Après ce long moment de plaisir partagé, Nathan commença à réclamer la suite « Jules,
vas-y prends moi ! »
Il n’eut pour réponse qu’un large sourire de son compagnon, revenu au-dessus lui. Il
écarta ses cuisses, et sa langue vint s’attarder sur son trou durant quelques minutes,
avant de laisser sa place au membre de Jules. Le passage fut d’abord douloureux, puis
une fois correctement installé dans ses entrailles, Jules commença ses coups de reins.
Ses mains étaient de part et d’autres de Nathan, et elles servaient d’appui à son
limage intensif. Voyant qu’il commençait à laisser échapper de légers gémissements,
Jules vint l’embrasser langoureusement afin d’ ses cris. Lorsqu’il le sentait
sur le point de craquer, il ralentissait son rythme pour préférer des coups puissants
où il s’enfonçait au plus profond de son homme. Nathan avait enserré ses bras autour
du cou de Jules, et on sentait qu’une vague de plaisir le traversait à chaque coup
imposant de son compagnon. Puis il reprenait son rythme intensif, toujours collé à son
amant qui le serrait contre lui. Soudain, dans un coup puissant où il s’enfonçait
jusqu’à la garde, Jules déversa un flot de sperme à l’intérieur de Nathan qui, se
masturbant vivement, ne tarda pas à la rejoindre par de longs jets sur son torse.
Ils reprirent leur souffle, se regardant dans les yeux en souriant. Jules vint déposer
ses lèvres sur celles de Nathan, puis sa langue glissa sur son menton, avant de
défiler sur son torse pour venir récupérer sa semence.

Une fois remis de leurs émotions, Jules et Nathan se rhabillèrent dans la
précipitation, puis sortirent de la pièce en faisant mine de discuter du cas du
patient, pour éviter toute suspicion. Une fois dans les vestiaires, Nathan amena Jules
contre le casier et l’embrassa à nouveau langoureusement, ses mains sur chacune de ses
joues. Ils se regardaient sans un mot, comme si ils n’avaient pas besoin de parler
pour se comprendre.
Sa tasse de café à la main, Grégory entra dans le vestiaire, tombant nez à nez sur les
deux hommes contre le casier.
- « Oula, excusez-moi… Je… Je suis désolé. »
- « C’est rien, c’est rien… » disait Nathan, s’écartant doucement de Jules pour
se diriger vers son casier.
Jules se tourna également vers son casier pour y prendre sa blouse, l’enfila puis
rajusta son col, avant de passer une main dans ses cheveux pour les remettre en place.
- « Hum… bon Grégory, tu as bossé tes dossiers ? »
- « Oui, j’ai une pneumonie d’origine bactérienne à vous montrer. Euh, à te
montrer. »
- « Alors en avant ! » dit Jules, passant son stéthoscope autour de son cou,
évitant à tout prix de croiser son regard. « A toute à l’heure Nath’ ! »
- « Je t’attendrai ici… »
- « Ça marche. »

Et ce fut ainsi que se déroula le reste de la journée. Grégory semblait ne plus savoir
où se mettre, et détournait au maximum son regard de son professeur. Il se plongeait
dans les dossiers où sur les patients pour ne pas avoir croisé le regard de Jules. Sa
réaction de fuite totalement incontrôlée, avait été comme un véritable aveu. Mais
après avoir tendu l’oreille derrière la porte de la salle d’examen, et entendu les
ébats des deux médecins, il savait maintenant : que Jules était un bon coup, mais que
malheureusement il semblait totalement épris de Nathan et inaccessible.
- « Tu as entendu des crépitants aux deux bases Grégory ? Grégory ? »
- « Euh… oui il me semble, enfin… »
- « Hé Gregory, regarde-moi… »
Il releva alors la tête, et se retrouva à nouveau face à son séduisant professeur. Sa
légère barbe de trois jours, ses yeux d’un bleu profond, sa mèche châtain qui
traversait son front, son col dégrafé cerné d’une cravate desserrée…
- « Grégory, y’en a pas tant que ça, ok ? Je ne t’en veux pas, ce n’est pas
grave. Donc reprends-toi. »
- « Ok… merci Jules. »
- « Alors, tu as écouté les deux bases ? » …

Les heures défilaient et la fin de la garde approchait enfin. Jules retrouva Nathan
dans le vestiaire comme prévu. Il se dirigea vers son casier et y rangea sa blouse.
Nathan lui, ôtait sa tunique et son pantalon pour les donner à la lingerie. Jules
ferma son casier, enfila sa veste de costume grise, puis appuya son épaule contre la
porte pour observer son compagnon en train de se changer.
- « Vous savez que vous êtes carrément craquant comme mec ? » lança Jules.
- « Oui, mon mec me le dit souvent. »
- « Il doit être très chanceux dis-donc… »
- « Et moi donc. SI vous saviez… C’est un dieu au plumard. »
- « Bah vous me le présenterez… »
- « Il est hors de question que je le partage ! »
Jules passa ses bras autour de la taille de Nathan et vint placer ses mains sur son
ventre, posant sa tête sur son épaule. Il resta ainsi un moment, tandis que Nathan
finissait de fermer son sac à dos. Il déposa un baiser sur sa joue, puis attrapa sa
besace sur le banc : « Je t’invite à diner ! »
- « Autre choses que des sandwichs mayo périmés j’espère ? »
- « Le resto’ que tu veux ! »
- « Ça me va. »
Et c’est ainsi qu’ils quittèrent les urgences, discutant du resto qu’ils allaient
essayer. Croisant Grégory, ils lui lancèrent un « A demain Greg’ ! » et sortirent par
les portes battantes. Ce dernier répondit « A demain ! » puis fixa les portes, avant
de soupirer et de reprendre un dossier sur le comptoir.

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