Histoires De La Bienheureuse Agnès H1- 6
1ère Histoire - Soir doctobre en Beaujolais 6 -
Episode 6/ 6 : Où le lecteur arrive enfin au dénouement de lhistoire...
Remarque préliminaire : Pour la compréhension de lhistoire, il est très utile davoir lu les 5 épisodes précédents.
Quand elle se réveilla, elle était à demi-étendue dans le fauteuil près de la cheminée, enveloppée dans une couverture. Les pieds déchaussés reposant par terre et les cuisses ouvertes. Elle avait ses cheveux dans la figure et en ouvrant les yeux, elle ne vit que la cheminée qui la dominait sur sa gauche. Elle tourna la tête légèrement à droite ; le crâne lui faisait un mal terrible, comme si on avait tapé dessus pendant des heures
Elle aperçut comme dans un brouillard, la Bernadette assise au bout de la table de ferme, qui la regardait séveiller en buvant un bol de café
- "Alors, on se réveille ?", lui dit-elle brutalement et sans ménagement. Agnès narrivait pas émerger ni à faire du sens avec ce quelle voyait autour delle. La Bernadette continuait sur un ton de reproche :
- " Eh ben, ma cochonne ça en été une fête, hein, pas vrai ?... Pour une cuite, ça en est une belle ! Tu as eu beau faire ta mijaurée, hein, mais là, cest sous ton vrai jour quon ta vue !... Comme ils disent : cest dans le vin quon voit la vérité, hein, pas vrai ? ". Agnès avait du mal à suivre ce que la grande bonne femme débitait
Quest-ce quelle faisait là ? Où était-elle au juste ?
Où étaient les autres ? Quest-ce quelle racontait donc la vieille pocharde ? La Bernadette, tout en buvant son café à petits coups, continuait dun ton plein de sous entendus :
- " Ben vrai !... Saoule crevée, que tu étais, ma salope !... Ah, faut pas ten promettre, hein toi, faut ten donner !... Et que je te branle les types et que je te les suce
Tu narrêtais pas de demander à boire, à boire et encore à boire !... Ah, ça, tu ten tenais une bonne, ma cochonne
! Et que tu te branles la chagatte en gueulant des obscénités !.
Agnès ne réalisait pas bien
Elle navait aucun souvenir
En tout cas, rien de ce que lui racontait cette vieille folle
Il lui semblait quelle parlait dune autre femme
En tout cas, que ce quelle disait ne sétait pas passé ! Non, ce nétait pas possible
Elle devait faire cela pour la contrer encore
Mais où prenait-elle tout ce quelle racontait ?
- " Et ça ne sest pas arrêté là !... Pense donc !... Quand tu as été pleine de foutre et de décharge, tu tes mise les fesses sur le bord de la table et il a fallu quArmand te verse le vin à même la bouteille dans la bouche et entre les seins
Et les autres, hommes et femmes dailleurs, devaient se mettre dessous tes cuisses ouvertes pour boire à même la gouttière de ta chatte de pute et te lèchent pour ne pas en perdre une goutte !... "
- " Arrêtez !... Taisez-vous, vieille sorcière !... Vous racontez nimporte quoi !...", dit Agnès dans un sursaut dénergie et de révolte
La Bernadette se leva comme sous un coup de fouet et vint vers Agnès, la dominant de toute sa taille :
- " Ah, je raconte nimporte quoi ?!.
Ce nest pas vrai, non ce nest pas vrai se répétait Agnès dans sa tête meurtrie
Non, elle navait pas pu faire ça, cest sûr ! Il lui revint cependant quà plusieurs reprises dans des soirées et surtout dans des saunas et des hammams, elle avait effectivement pratiqué "la douche dorée" par des hommes et des femmes dailleurs, mais cétaient dans des conditions bien particulières et pas ce soir, non
Pas ce soir, évidemment ! (Voir lhistoire : "Soirées en douches dorées "). La Bernadette continuait son récit doutrances :
- " Une pute, jte dis !... Même les hommes nen revenaient pas de voir une femelle demander de la bite et des orgies comme tu las fais !... Ensuite, tu as voulu te mettre à califourchon sur un tonneau pour pisser dedans par la bonde !... Pour laisser à la cave un souvenir de cette soirée, que tu disais !... Il a fallu quArmand et les deux jeunes te descendent et te ramènent ici de force à la maison, tandis quen traversant la cour, tu chantais à tue-tête des chansons, à faire honte à un corps de garde ! ".
Agnès qui se réveillait maintenant peu à peu, nen croyait pas ses oreilles. Elle commençait à sentir son corps qui sortait lentement de lankylose de la soulographie.
- " Tout ce que vous racontez, cest faux !... Et dabord, où sont les autres, hein ? Pourquoi êtes-vous toute seule ici. Et la Toinette ? Où est la Toinette
Pourquoi ne vient-elle pas à mon secours ?... "
- " Eh ben, en voilà des questions !... Je vais quand même te répondre, mais doucement, hein !... Les autres ? On voit bien que tu ne sais rien à la coutume des vendanges ici, toi, la dame putassière de la ville
La Brigitte comme chaque année à la fin des vendanges, couchent avec les trois jeunes étudiants. Eh oui, cest une coutume : la patronne honore les vendangeurs pour que le vin soit bon !... En contre partie, le patron lui, couche avec les jeunes filles
Cette année, il a surtout dû dormir avec elles, parce que vu létat dans lequel il était !... Et pendant ce temps, le Françou et Armand soccupent de moi
Mais cette année jai dû restée à te surveiller, depuis que lon ta ramenée ici, ivre morte ! ''.
- '' Mais
? Et Toinette, je ne vois pas Toinette ?'', insista Agnès.
- '' La Toinette, elle dort
'', dit dun ton calme la Bernadette.
- '' Elle dort ?'', demanda Agnès, surprise.
- '' Oui, elle dort, affirma la bonne femme, tu nas peut-être pas remarqué, mais après quelle tait eu amenée à la cave, Brigitte est ressortie derrière elle pour lui préparer sa tisane ; elle y a versé un somnifère
Et ce qui est amusant cest que le somnifère vient dune des ampoules que tu as données au vieux !'' Elle rit de cette situation cocasse.
- '' Un somnifère ? Mais pourquoi ? ''.
- '' Pour que la Toinette ne revienne pas dans la cave de façon imprévue et contre carre nos plans !'', expliqua la Bernadette.
Agnès remettait peu à peu les choses en place dans sa tête
Ainsi cette histoire était un coup monté de toutes pièces et la Toinette ne faisait pas partie de complot. Et le vieux, alors était-il réellement malade ? Agnès le demanda à la Bernadette :
- '' Et pour le grand-père alors ? Quen est-il comment va-t-il ? Etait-il malade ? ''
- '' Oh lui, il ne va ni mieux ni plus mal quavant
'', répondit Bernadette dun ton détaché.
- '' Mais alors sa maladie cétait aussi de la frime ? '', senquit Agnès
- '' Eh oui, lui rétorqua la Bernadette amusée, tout était de la frime, figure-toi
Comment te faire venir ici autrement ? Hein
Si on tavait dit quune partouse était prévue, serais-tu venue ?... Non, tu préfères les soirées guindées de Lyon ou de Macon, ou encore les après-midi aux saunas de Villefranche, plutôt que les soirées avec des ploucs !... De plus nous, nous étions contents
Nous avons une soirée comme ça chaque année, alors autant en profiter !
Et il faut dire que pour une soirée super, ça a été super ! Même pour toi, salope, tu nauras pas pu faire la mijaurée bien longtemps ; tu nauras pu faire que la salope une fois de plus ! Et tu en aurais davantage profité si tu navais pas pris ton air pincé de bourgeoise faussement distinguée !...''
Cétait donc ça ! Agnès réalisait quelle avait été piégée, attirée dans ce traquenard où elle sétait mis toute seule dans la gueule du loup ! Mais comment cette vieille peau savait-elle tout cela ? Et surtout à quel titre lui reprochait-on ce genre de situations de sa vie privée ?
- '' Tu mens à ton mari, salope !... Tu vas te faire baiser des après-midis et des soirées entières sans que ton mari le sache !... Hein, ose donc dire que ce nest pas vrai !... En fait, tu vas faire la pute, mais gratuitement et pour ton seul plaisir !... Pire quune pute, puisque tu ne te fais même pas payer, trainée !...
- '' Mais enfin quest-ce que cela peut bien vous faire à vous ?... En quoi cela vous regarde-t-il ? '', se défendit Agnès, sûre de son bon droit.
- '' Justement, cela nous concerne ici plus que tu ne peux limaginer, salope !, lui asséna Bernadette. Que tu te fasses baiser et par plusieurs mâles dun coup, ça on sen fout, mais pas avec nimporte qui ! Voilà, cest tout ! ''
Agnès en toute franchise avec elle-même, ne comprenait pas ce que la grande garce voulait insinuer. Elle était dans limpasse dune quelconque explication plausible à ses yeux.
- '' Mais enfin insista-t-elle, en quoi cela vous regarde-t-il et quest-ce que vous me reprochez exactement ? ''
- '' Oh, moi rien, reconnut la Bernadette, mais pour Brigitte, la patronne, ce nest pas pareil à ce qui semble
''.
- '' La patronne ?, répliqua Agnès, mais en quoi et de quel droit ?... ''
La Bernadette neut pas le temps de répondre. Brigitte sencadrait dans la porte dentrée. Elle avait repris sa petite robe dété et sans doute navait-elle rien dessous, car elle tenait à la main les fringues sales et maculées de tâches dAgnès : sa robe dété, son soutien gorge qui avait été blanc et son slip à petits motifs bleus. Dans lautre main, elle tenait son petit slip jaune de la veille, sale lui aussi, quelle jeta dans un coin de la pièce.
- '' Alors la petite putain est réveillée ? On peut dire que tu ten sois payé cette nuit ma salope
! Jespère que tu as mal au cul et à ta chatte après tous les coups de bites que tu tes prise !... '' Il y eut un petit temps. Agnès nosait répondre de peur de trop en dire avant que lautre nabatte enfin ses cartes
- '' Alors cochonne, reprit la Brigitte, sans doute tu veux savoir ce qui tas amené là et à participer à cette nuit dorgie ? Hein, la belle bourgeoise dont le cul est soi-disant propret !... Et bien je vais te le dire, au moins en partie ! Tu connais un médecin qui se prénomme Charles G.? ''
Agnès resta silencieuse un instant, ne reconnectant pas tout de suite ce à quoi la Brigitte faisait allusion.
- '' Allons, allons, un petit effort, persifla la rousse, un grand brun dans les quarante ans, plutôt beau mec
Alors ça te revient ? ''. Oui, ça revenait à Agnès en effet, un médecin de lhôpital de C
, un beau gars avec qui elle avait eu une aventure qui avait duré plus dun an et qui sétait terminée il y avait quelques mois. Cétait un type sympa, bon amant, et avec qui elle senvoyait en lair chaque fois que possible, faisait des soirées échangistes et allait dans les saunas, etc. (Voir le récit : '' Laventure du beau Charles '')
- '' Eh bien, cest le mari de ma sur !'', laissa tomber la Brigitte du haut de sa position sur la tête dAgnès
Un silence gêné suivi cette révélation. Agnès était soudainement asphyxiée. Son corps ne lui faisait plus mal, son esprit venait de se centrer sur cette information.
- '' Mais cest terminé
Terminé depuis plusieurs mois !...'', tenta de se défendre Agnès.
- '' Peut-être, continua la Brigitte, mais avec tes murs de pute, tu lui as mis la fièvre dans le sang, et cest lui qui lavoue en plus !... Et ça ne métonne pas, à voir ce que jai vu cette nuit, je le crois volontiers !... Et maintenant, il ne peut plus vivre une vie normale de couple avec ma sur. Il la quittée et il vit avec une jeune pute de Lyon qui va le mettre sur la paille
Voilà !... Et ma sur te tient pour responsable de ce qui arrive, parce que cest toi qui las complètement dévoyé
!'' A cet instant, Brigitte sapprocha delle, menaçante. Agnès sentait que lautre pourrait la frapper à tout moment. Et elle garda un silence prudent et restait sur ces gardes.
- '' Tu nes quune sale catin, continua la patronne dun ton menaçant
Une traînée !... On tas vue à luvre !... Quand ma sur ma demandé de laider à te donner une leçon, jétais loin du compte !... Jétais loin de penser tout ce que tu pouvais faire
Salope, tu as vu comment tu te conduis ? Et avec des hommes que tu ne connais même pas !... Tu nes quune pute !! ''
- '' Ah, parce que voilà la Mère la morale !... Vous pensez être la mieux placée pour ça ?... Vous croyez que vous êtes meilleure et que vous valez mieux ? Je vous ai vue aussi cette nuit et vous naviez rien à menvier !... Hein !'', se rebiffa Agnès.
- '' Oui, mais moi, salope, mon mari est au courant !... Il sait que de temps en temps jai besoin de me faire baiser par dautres que lui ! Et il me donne sa bénédiction !... Ici à la campagne, comment crois-tu que lon a un peu de distraction, hein ?... Il y a Armand, louvrier et Françou le voisin, et aux vendanges, les jeunots !... Dailleurs, je sais que la Bernadette ici présente sen occupe aussi du patron, hein, Bernadette ?, la femme acquiesça. Non, mais quest-ce que tu crois, que lon na pas les mêmes besoins que vous à la ville et que toi ?
Combien de fois tu te fais baiser dans un même mois, par des hommes et parfois pas plusieurs, qui ne sont pas ton mari, hein, combien de fois ?... Et en plus, il nest même pas au courant ! Que tu fasses la pute, passe encore
Que tu ne le dises pas à ton mari, je men fous, aussi
Mais que tu débauches les hommes des autres, alors là ça non, salle garce !
Je te garantis que tu vas payer ça ! Je vais te faire une réputation, moi tu vas voir ! Métonnerait que cela naille pas jusquaux oreilles de ton cocu de mari !... Et là, je pense quil sera content de savoir ce qui sest passé ici et ce que tu fais de tes temps libres en général !
''
- '' Oui, on sait tout insista la Bernadette, on te suit à tour de rôle les uns ou les autres et on sait tout ce que tu fais
Tes parties de jambes en lair à Lyon et pas quavec Charles
Et à plusieurs endroits en plus
Les séances des après-midis entiers dans les saunas de M
.,
ou encore celui de V
., hein
Et les partouses ici et là avec les gens de la haute !... Hein, cest pas vrai peut-être ?
- '' Laisse Bernadette, laisse-nous maintenant, merci de ton aide
Vas te laver et te reposer un peu. '' La Bernadette sortit presquà regrets, en balançant à ladresse dAgnès.
- '' Sale garce ! Tu sais ce que tu mériterais ? Ce serait dattr la vérole !... '' Et elle cracha de côté en sortant.
Brigitte tenait dans sa main droite un petit carnet noir et rouge dont elle menaça un instant Agnès :
- '' Tu vois, mignonne, repris Brigitte dun air méprisant et supérieur, on sait tout de toi depuis le mois davril tout est consigné au jour le jour dans ce petit carnet que ton mari recevra si tu ne te plie pas à ce que lon te demande ''. Agnès esquissa un sourire un peu incrédule. Ce qui parut ne pas plaire à la Brigitte. Elle ouvrit le calepin au hasard et dun air très supérieur :
- '' Tu ne me crois pas ? Tu veux un exemple ? Eh bien en voici un : entre la fin juin et la fin septembre, sur les trois mois dété, tu es allée huit fois à lhôtel '' Première Classe '' de M
Tu sais celui où lon paie avec une carte, donc très discret, huit fois avec six hommes différents, à part un avec lequel tu es revenu deux fois, les autres étaient tous différents (Récit : '' Un été bien chaud ''). Tu sais comment on appelle une femme qui va dans un même hôtel avec des hommes différents ?... Non ?... Eh bien on appelle cela une putain
Voilà !... Ca te suffit ?... Tu veux un autre exemple ?... Un soir de la fin juillet après une réunion de travail à V
, tu as retrouvé un homme, sans doute un de tes collègues, un grand brun, dans les Bois dAlix, en dessous de P
le M
. Après des préliminaires dans la voiture au cours desquels tu las sucé, il ta prise en levrette sur le siège arrière de ta voiture. Tu lui as ensuite toi-même enlevé le préservatif pour quil te décharge sur les seins après que tu laies eu branlé. Tu las ensuite sucé de nouveau
Alors ?... Il ten faut dautres ? '' (Voir lhistoire : '' Le brun des Bois dAlix")
Un silence gêné suivi le récit de la patronne. Agnès était abasourdie de tant de précisions et de détails. Elle eut été incapable de les fournir elle-même, mais le fait que ceux-ci lui soient rappelés, authentifiait le récit sans contestation possible
Et la Brigitte ajouta, lair vainqueur et supérieur :
- '' Et pour être complète, jajouterai quà propos de la nuit dernière, tous ceux présents ici, les étudiants, le Françou, la Bernadette, Armand
Enfin tous quoi
! Témoigneront si besoin pas écrit pour ton mari !
Agnès se sentait piégée, prise dans une nasse qui se refermait sur elle. Elle demanda timidement en levant les yeux vers la Brigitte qui, debout près delle la dominait de sa hauteur :
- '' Mais que dois-je faire, grand Dieu ?
Que dois-je faire pour ce cauchemar sarrête
, puis suppliante, elle ajouta : dite-le moi, je le ferai, je vous assure au je ferai tout ce vous me demanderez !... ''
- '' Mais cest très simple, dit Brigitte en riant, il te suffit de voir Charles, de le raisonner, pour quil revienne avec sa femme !... Tu vois cest simple
''
- '' Mais cest impossible ce que vous me demandez !, répondit Agnès, paniquée, je ne le vois plus depuis des mois ! Et puis il ne mécoutera pas ! Il va menvoyer paître ! ''
- '' Cest ton problème, ce nest pas le mien ! Voyons nous sommes à la mi doctobre, eh bien, sil nest pas revenu avec Solange à Noël, ton mari recevra un joli carnet et quelques manuscrits pour ses étrennes
! ''
- '' Mais vous voyez bien que cest
'' voulu négocier Agnès.
- '' Suffit !, coupa Brigitte, tu as le contrat en main tu te débrouilles, hein ! Je ne veux rien savoir ! Tu as un peu plus de deux mois !... Deux mois, tu entends ! Et maintenant, tu files
Et tu vas te faire baiser ailleurs ! File, tu entends, jai assez vu pour aujourdhui de salopes dans ton genre
Allez, tire-toi !...
- '' Avant de partir, je voudrais me laver un peu
demanda-t-elle timidement.
- '' Sûrement pas !, tonitrua Brigitte. Att tes nippes, reprend ta voiture et dégage sur le champ ! '' Elle poussa les affaires dans les bras dAgnès, lui arracha la couverture qui la recouvrait encore partiellement, et la regarda shabiller avec un sourie mauvais au coin des lèvres. Agnès sétait mise à pleurer à chaudes larmes. Son désarroi était tel, quelle ne pouvait shabiller correctement : mettant son slip à lenvers, ne parvenant pas à ré-agrafer son soutien gorge et enfilant sa robe derrière devant. Lhabillage dura plusieurs minutes durant lesquelles, Agnès abasourdie, incapable de réfléchir sinterrogeait sur ce qui allait advenir de cette histoire
Elle prit son sac dinfirmière qui était resté sur la table et sortit léchine courbée, sans un mot et sans un regard en arrière. Il avait plu un bonne partie de la nuit et la boue quelle avait trouvée la veille lui paraissait encore plus gluante et collante
En fait elle ne faisait nullement attention où elle mettait les pieds qui senfonçaient dans la boue qui lui remplissait ses chaussures
Elle ny prêtait que peu dattention, la tête prise par cette histoire, ne sachant comment y faire face
De plus, elle se sentait sale et puante, lodeur de la vinasse collait à ses affaires et rien que cela la mettait mal à laise dans sa peau et la rendait vulnérable.
Elle atteignit la voiture, et démarra aussi vite quelle le put. Au moment où elle faisait le demi-tour, elle vit surgir devant le nez de la voiture, le grand escogriffe rouquin, qui avait sorti son engin déjà fortement bandé et qui faisait mine de se branler, sous lil goguenard du Françou qui était resté à lentrée de la grange
Sans répondre, elle tourna rapidement sous le porche et sortit sur le chemin.
Ouf !... Il lui semblait que le cauchemar était définitivement derrière elle. La montre du tableau de bord de la voiture indiquait 9h 40. On devait se demander ce quelle faisait. Pierre à qui elle navait pas laissé de mot hier soir devait être inquiet
Pourtant elle savait quavant midi, il nalerterait personne. Cela lui était arrivé maintes fois de découcher et de ne rentrer quà midi, voire dans laprès-midi
Elle redescendit le chemin à virages vers la Croix couverte
Quand elle serait là, se disait-elle, elle aviserait. Partant de ce carrefour, elle connaissait un petit chemin qui partait dans les vignes avec une petite fontaine. Lendroit était très tranquille. Elle y avait eu plusieurs rendez-vous du temps, où juste installée dans la région, elle retrouvait un jeune dentiste de V
quelle avait soigné à domicile pour une jambe cassée (Voir le récit : '' Soins particuliers à domicile '').
Sans y avoir ses habitudes, elle connaissait bien lendroit et cela la rassurait. Quand elle fut à la Croix couverte, elle tourna dans le chemin. Rien navait changé depuis près de dix ans maintenant. Les murets de pierres sèches étaient toujours là, peut-être un peu plus effondrés
Elle aperçut bientôt les quelques arbres qui délimitaient le petit espace de la fontaine. Elle arriva et laissant sa voiture au milieu du chemin, il ne passe jamais personne ici, elle se précipita vers le trou en dessous de la fontaine. Il y avait de leau, de la belle eau fraiche. Elle se coucha à même le sol herbu, humide encore de la pluie de la nuit et trempa ses bras en entier dans leau claire
Elle sinonda le visage, le cou, se mouilla les cheveux
Elle se remit brusquement sur pied, quitta rapidement sa robe quelle immergea dans leau, frottant au mieux les plus grosses tâches. Puis elle tordit le morceau détoffe léger et, après lavoir tant bien que mal défroissé, alla létaler au fait dun arbrisseau, au soleil du matin.
Puis elle quitta aussi prestement son soutien gorge et son slip. Elle saccroupit un instant sous les arbres, et urina avec beaucoup de plaisir. Cependant la miction raviva ses douleurs. Ses trous lui faisaient. Lacidité de lurine lui piquait les lèvres quelle écartait de ses mains le plus possible, pour éviter le contact direct du liquide chaud qui lui brûlait la vulve. Ensuite toujours accroupie, elle pencha la tête en avant pour observer son entrejambes. Sa fente était rougie, sans doute par les frottements des bites et des mains. Le fondement dont elle apercevait juste le bord antérieur était lui aussi très rouge et boursoufflé. Dans son examen, les lèvres de sa vulve lui semblaient très distendues tant elles étaient pendantes dans son entrecuisses et tant elles lui faisaient mal. Et puis le trou, surtout ce trou énorme dont elle avait si honte parfois et dont elle était si fière à dautres moments
Le trou lui paraissait encore plus grand, plus immense que dhabitude
Même quelquun qui naurait rien su de la nuit quelle venait de passer, aurait pu deviner quelle sétait pris des bites à répétition !... Limage de la bite difforme du Françou, simposa encore à elle. Image omniprésente dun vit dexception qui malgré la situation lui avait fait tant de bien
Limage lincitait à se branler. Elle passa un doigt sur son clito qui était déjà très tendu à la seule évocation du membre. Elle se caressa un bref instant
Non, malgré son envie, le cur ny était pas ce matin et puis surtout la vulve était trop sensible pour être de nouveau entreprise
Elle se releva et descendit dans la fontaine. Elle avait de leau jusquaux genoux ; leau était fraiche et cela lui fit du bien
Elle saccroupit à demi, de façon à ce que la surface de leau vienne juste effleurer ses fesses ouvertes et elle saspergea la chatte et le derrière puis toute la fente
Elle sintroduisit un doigt dans le con pour bien le laver en profondeur, le cul aussi et elle se frotta toute la vulve, bien à fond
Enfin autant que la douleur lui permettait. Ensuite, elle descendit ses fesses dans leau presque complètement et urina encore un coup dans leau cette fois. Elle adorait pisser dans leau, cétait pour elle presquune jouissance, en tout cas un grand plaisir des sens
Elle se frotta aussi les jambes striées de coulures de vinasse et de foutre. Le torse et les seins aussi ; les épaules et tout le visage. Enfin, elle se revivait petit à petit, au fur et à mesure quelle se sentait propre de nouveau
Elle resta ainsi un long moment à demi assise dans la fontaine, cela lui remémora quelle procédait jadis exactement comme cela quand elle sétait fait baiser à plusieurs reprises par le jeune dentiste qui nhésitait jamais à la couvrir de foutre dedans et sur elle
Elle sortit enfin de leau, ségoutta un peu en sébrouant comme un jeune chien, et sans le complexe de se cacher le moins du monde, elle alla jusquà sa voiture. En femme prévoyante et libérée, elle avait pris lhabitude davoir toujours dans son coffre de voiture, une petite étoffe enroulée comme un chiffon. En réalité ce petit rouleau constituait un change : un T-shirt qui emballait un slip propre et un soutien gorge. Certes lun comme lautre nétaient pas tout neuf, le T-shirt était un peu passé, mais ils pouvaient rendre service. La preuve
Cétait pour elle une renaissance de se sentir propre sur elle et ''dans elle''. Elle se sentait revivre et prête à affronter toutes les difficultés et elle savait que dans les jours à venir, celles-là nallaient pas manquer
Sa robe nétait pas sèche, loin de là et, sans sencombrer de toute pudibonderie, elle alla la décrocher et la tenant à bout de bras, elle se mit à courir comme une folle remontant un rang de vigne
La robe flottait telle une bannière au vent du matin et dans le soleil naissant. Agnès riait à gorge déployée, à la fois de se sentir propre et heureuse, et aussi du bonheur dêtre une femme et pouvoir quand elle en avait envie dêtre baisée et de faire lamour. Elle avait conscience que ce tempérament de feu que lui avait donné la nature, sa nature, était un privilège et une richesse et parfois aussi, une source dennuis. A cet instant, elle plaignait les femmes qui ne pouvaient connaître cela, soit parce quelles se linterdisaient, soit que pour dautres, leur entourage par exemple, leur interdisaient cette liberté suprême
Après deux ou trois courses dans les rangs de vignes, la robe nétait toujours pas sèche. Elle décida alors de reprendre sa voiture et tout en roulant de la tenir à lextérieur par la fenêtre de la portière, au vent. Elle fit faire demi-tour au véhicule et repartit pour redescendre vers C
, par les petites routes où lon croisait rarement quelquun à cette heure-là du matin et surtout que les vendanges étaient maintenant terminées.
Conduisant dune main, elle tint la robe dété ainsi, au vent et à lapproche de L
, elle sarrêta sur le bord de la route et descendant à peine de la voiture, enfila sa robe encore très humide. Certes, celle-ci était évidemment très froissée et encore largement tachée, mais peu importe elle était habillée pour traverser les villages.
Après une petite vingtaine de minutes, elle vit sa maison se profiler au bout de la descente. Elle atteignit lentrée, tout était fermé. Sans doute Pierre était-il reparti à ses affaires. Elle prit ses clés dans sa voiture, ouvrit la porte. Personne. Un billet sur le petit meuble de lentrée
Pierre avait griffonné sur une page de bloc :
- '' Je nai pas de nouvelles de toi depuis hier soir. Sans doute un appel durgence suivi dun coup dur
A moins que ce soit un bon moment en perspective pour toi
Je tembrasse. Appelle-moi
''. Agnès le connaissait trop pour ne pas déceler de linquiétude dans lécriture et dans le choix des mots
Double inquiétude : quil soit arrivé quelque chose dembêtant et de fâcheux pour elle, dans son métier et son travail ; inquiétude aussi quil soit arrivé quelque chose dembêtant
pour lui, cest-à-dire une belle rencontre,
pour elle !
Agnès décocha le téléphone à côté sur le petit meuble, composa un numéro. Il y eut plusieurs sonneries au bout du fil. Puis quelquun décocha.
- '' Pierre ?'' fit Agnès
- '' Non, cest son collègue. Pierre est en réunion
'', fit une voix dhomme.
- '' Je suis sa femme
Faites-lui dire que tout va bien ! Merci
''
- '' Que tout va bien ?
Daccord, je vais lui dire. ''
- '' Merci, au revoir monsieur. '' Elle raccrocha.
Elle resta une petite minute pensive, la main sur le combiné quelle venait de reposer. Puis ouvrant un tiroir du petit meuble, elle en sortit un petit carnet. Le feuilleta et, lisant, elle composa un autre numéro. Deux sonneries, puis trois, puis quatre. Enfin quelquun décrocha.
- '' Allo, Charles ?
'', fit Agnès.
Fin de lhistoire I (6/6).
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