Mes Deux Copines Et Moi
jpj, 8/2012
A l'époque j'étais jeune-homme. J'avais une bonne-amie que l'on appelait Malou.
Malou était « différente » mais je ne savais pas vraiment en quoi... Elle avait des
copines et avec ces copines elle passait des après-midi entières à bavasser et à
glander dans sa chambre d'étudiante ou au café Jules, rue de l'Université.
Plusieurs fois, quand même, j'ai eu un petit éclair de lucidité surtout le jour où est
passée à Montpellier une fille de son village qu'elle a aussitôt invitée à déjeuner
chez moi. Je ne reconnaissais plus ma Malou : elle était prévenante, douce, tendre
avec cette grande conne que j'ai immédiatement prise en grippe et que j'ai virée au
plus vite.
Un jour Malou a rencontré Léa. Léa je la connaissais déjà : c'était la petite sur de
l'amie d'un de mes copains. J'aimais bien Léa : elle était fraîche, elle avait un
fiancé italien qu'on ne voyait jamais, elle ressemblait à ces filles de chez Laura
Ashley.
Avec Léa j'avais des intimités en longues discussions pour refaire le monde en
enculant les mouches.
C'est là que j'ai compris que Malou « lui plaisait ». Elle me disait cette fille doit
avoir un corps fabuleux, non ? Elle me disait aimer son odeur et encore plein de
choses. C'était de l'attirance amoureuse. Elle me disait tu as de la chance d'être
avec cette fille...
Il est arrivé un soir que, de retour d'un cinéma tous les trois, on est monté chez moi
pour continuer le débat sur le film ou sur autre chose. Tard, j'ai proposé aux filles
de rester dormir. J'ai dit : je prendrai le petit lit du séjour et vous le grand lit
de la chambre.
Ne m'endormant pas, je les ai rejointes dans la chambre et j'ai dit : je m'embête tout
seul, est-ce que je peux rester avec vous ? Elles ont dit oui, viens.
Elles étaient toutes nues sous le drap.
Malou c'est normal, ce sont ses habitudes au lit. Léa, je ne sais pas, mais c'était
surement parce qu'elle n'avait rien apporté.
Elles étaient dans les bras l'une de l'autre, très tendrement, très chastement
emmêlées. Je me suis collé contre Malou et je n'ai pas bougé. Je sentais, j'entendais
qu'elles s'embrassaient doucement. Les petites fesses de Malou étaient contre moi.
Malou a senti que j'étais là. Elle a cambré les reins à ma rencontre. Elle était
trempée. Je lui ai fait l'Amour doucement, discrètement. Sa tête venait en arrière me
noyant de cheveux. Sa copine lui caressait le visage et moi je les prenais toutes deux
dans mes grands bras, serrées très fort.
Malou s'est mise à chanter comme ça lui arrive parfois. J'aime bien quand elle chante
car je « sens » mieux comment y faire. Léa a posé sa bouche en guise de bâillon et le
chant est devenu plus sourd.
Quand Malou est partie dans sa cascade de convulsions intimes, Léa l'a serrée et lui a
pris la nuque d'une main forte pour l'attirer au creux de son épaule.
Je me suis endormi contre elles et ne sais rien de plus.
Le lendemain dimanche, après ma douche je suis retourné dans le lit. Malou dormait.
Malou dort toujours beaucoup. Léa m'a souri et elle venue contre moi. Elle m'a dit :
« moi aussi » ; Léa n'est pas compliquée. Elle a passé lentement sa main de haut en
bas, de mon cou à mes genoux, un coup à gauche un coup à droite et jamais au milieu,
longtemps.
Quand j'ai été en elle, elle m'a dit aujourd'hui je suis féconde. A la fin, je te
prendrai dans ma bouche.
Quand Malou s'est réveillée les lèvres de Léa sentaient l'amour. Malou s'est
encafournée sous la couette. Léa lui caressait le visage à deux mains, l'attirant. Je
suis parti acheter le pain.
En revenant, les deux filles étaient bras dessus bras dessous, les têtes en biais à
touche sur l'oreiller, le drap bien tiré sous le menton, souriantes.
déjeuner personne n'a parlé.
Cette affaire ne s'est jamais reproduite ; je n'ai jamais revu Léa qui est partie pour
l'Italie et Malou et moi nous nous sommes séparés quelques jours après...
C'est bien plus tard, en voyant ce poster intitulé « The Kiss » que j'ai écrit ces
quelques lignes...
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