Ile-D'Yeu 2
jpj, 9/2012
Après ça ils ont rustiné et regonflé le Bombard. Ils ont dit, on va visiter l'île, on va louer des vélos à la boutique là-haut à coté du gastro.
Moi j'ai pas voulu suivre. En vélo je suis une fidèle et je ne prends mon pied qu'avec le mien. Alors ne me parlez pas de location de bicyclette.
Le grand timide non plus n'a pas voulu retourner sur l'île.
Je leur ai dit, achetez des crabes, je les ferai cuire et on les mangera à midi. Ils sont partis.
On est restés tous les deux sur le bateau. Je ne savais pas son nom tant il était resté discret et coit.
J'ai dit, je vais nager, ce sera ma toilette. Il a plongé juste après moi. On était tous les deux naufragés solitaires perdus loin du monde et des hommes. Et tous nus dans l'eau salée.
C'est pas facile de faire l'Amour dans l'eau. Il vaut mieux ne pas s'y risquer et se contenter des préliminaires. Et c'est drôlement sympa les préliminaires dans l'eau quand on n'a pas pied et pas grand chose pour s'accrocher. C'est léger, furtif, presqu'aérien.
On est remonté sur le bateau et j'ai dit on va bronzer en attendant qu'ils reviennent. Quand on a été secs et que le cagnard s'est mis à taper on s'est mutuellement oins de crème solaire. L'un couché l'autre tartinant et vice versa. Le gars n'était pas si timide. Il me passait les doigts partout. J'aime beaucoup ça. Faut reconnaître qu'un doigt et une noisette de crème c'est bon de chez bon...
Je n'étais pas de reste, d'autant que je sais où passer, c'est un peu mon métier. Parfois les garçons ont des réticences mais quand on les a apprivoisés, leur petit trou devient le barycentre de leur cerveau.
Mon grand timide était attendri comme un steak d'étoilé. On se parlait assis sur la serviette à coté du mat, sur le dessus du bateau. Il était en lotus et moi je remontais ses roupettes et sa hampe, à deux mains pour que la crème anti UV pénètre bien. Alors j'ai eu une pulsion et suis venue m'empaler, en lotus aussi, assise sur lui.
Quand est venu le plaisir, à l'unisson, nous ne bougions plus depuis longtemps. Tout était dans nos têtes.
Je peux dire quand même que la cascade de convulsions et les giclées synchrones méritaient le voyage.
Sûr qu'il avait le méat collé au col de mon utérus et que pas un spermato ne s'est égaré ailleurs que là où il pouvait être utile.
Après ça on est restés immobiles, lui toujours superbement bandé en moi et moi dolente dans ses bras.
Il a fallu le clapot du canot pour nous tirer de cette léthargie. Les copains revenaient avec les crabes.
Nous avons quitté l'île d'Yeu, cap sur l'île de Houat. J'avais remis mon corsaire car j'avais des vues sur Paul, le seul des mousquetaires que je n'avais pas encore connu. Et pourtant il m'avait avoué son intérêt. Le temps avait viré au frais et j'avais mis un pull bleu par dessus mon teeshirt, des chaussettes de laine et mes tennis. Le pull bleu, fin et serré me moulait les seins.
Ce corsaire était un vrai pousse-au-crime. Une fille normale, je veux dire avec touffe, n'aurait jamais pu porter ça. Mais moi qui étais lisse comme une gamine, ça m'allait impec. Rien ne se voyait, rien ne dépassait, les tissus des deux jambes se croisaient et se recouvraient devant et derrière, cachant mes fentes. Juste voir que c'était ouvert en dessous turbinait limagination des garçons de façon incroyable.
Fallait juste veiller à ce qu'ils n'y mettent pas la main... pour ne pas rompre le charme.
Paul était à la barre et moi je lui tournais autour. Je pensais, bandes-tu ou es-tu avachi. C'est lui qui avait commencé avec ces histoires de bandaison. Les autres étaient au carré à l'abri et calculaient des caps pour ne pas rater l'île ce soir. Moi j'étais assise sous le vent, en face de Paul et je le regardais.
Bandait-il vraiment ? Comment le savoir ?
Est-ce bien utile de bander tout le temps comme ça pour rien alors que c'est pas le moment ?
Est-ce que ce n'est pas une sorte de déviance, de perversité ?
Moi je ne mouille que quand c'est utile.
Sinon, ma zigounette reste clean, enfin sèche et repliée...
En quelque sorte c'est automatique chez moi
Faudra que j'en parle aux copines
Ca nous fera encore de belles après midi de bavassage
Bon mais ce Paul ; il veut ou il veut pas
On va pas attendre Houat.
Enfin j'étais là et lui en face et rien n'avançait sauf les idées dans ma tête à tourner en rond en se bousculant pour savoir s'il bandait ou pas.
Parce que j'en ai connu des garçons présomptueux mais qui, à l'usage se révélaient fatigués
Ce Paul serait-il de cette espèce ?
Je lui ai dit, tu as aimé les crabes ? Faut dire que tout juste péchés et encore tièdes de cuisson, c'est cent fois meilleur que quand ils ont trainé des mois en chambre froide. Alors il s'est ouvert et je ne pouvais plus l'arrêter. Il parlait de tout, de pèche, de navigation, de tempêtes, de traversées, du vent, des récifs, de sa Bretagne.
Moi je buvais ses paroles et je ne pensais plus du tout au reste.
Il m'a raconté une solitaire jusqu'aux Antilles pour livrer un voilier. Il m'a dit voilà un truc où j'aurais du emmener une fille comme toi. Et on y est revenu.
Il m'a dit, tu vois en bateau très vite on n'a plus rien à faire et on se met à penser qu'à ça. Là on est un groupe et puis il y a les mouillages et puis ça ne dure pas longtemps, une semaine seulement. Mais en long cours on pense qu'à ça et on ne peut que tout seul alors c'est plutôt tristounet.
Il me dit, toi tu es une allumeuse, tu nous cherches. J'ai dis, oui j'aime les yeux des garçons qui brillent. Il m'a dit, tu aimes surtout les faire bander. On était encore revenu à la bandaison. J'ai dit, je suis peut être une allumeuse mais je suis aussi une bonne éteindeuse. Il m'a dit, c'est vrai tu as l'air d'avoir une belle santé et de la générosité.
On a passé l'après midi ainsi à parler de ça, que de ça, de mes désirs, de mes fantasmes, des réflexes de mon corps, de ma plénitude après l'Amour, de ses bandaisons perpétuelles, de ses plaisirs solitaires, des maelströms de son esprit quand il était amoureux et ça lui arrivait souvent, des filles qu'il avait connues, de celles qu'il avait aimées, de celles qu'il avait oubliées.
C'est incroyable le nombre d'Amours esquissées à tout jamais oubliées qui reviennent à la mémoire quand on a une complicité amoureuse avec quelqu'un... et qu'on se dévoile un peu
Houat, le mouillage, le resto, je n'avais qu'une hâte : qu'on revienne à bord pour me coucher et que Paul me rejoigne. Nous n'avions rien dit, rien convenu mais je savais qu'il viendrait, il est venu.
C'était vrai cette histoire de bandaison perpétuelle... Ou presque, parce que c'est vrai aussi que je suis une bonne éteindeuse...
Je me suis réveillée la main serrée dessus, comme si j'avais voulu veiller sur un trésor vivant.
Au matin, les trois autres ont investi ma cabine, apportant sur un plateau le café, le thé, du pain et des charcutailles. Ca rigolait et ils ont dit, Paul, tu as gagné la princesse, tu es prince, nous te ferons roi ce soir à la fête à Belle-Ile. Moi j'étais bien, je m'étais fait des copains et je n'en n'étais pas peu fière.
Pour la traversée jusqu'à Belle-Ile, le soleil était revenu, soleil de juillet chaud et cuisant. Je bronzais sur le pont et ils étaient venus tous les quatre, à tour de rôle, me tartiner pile et face. Chacun m'avait subrepticement investi d'un doigt discret, complice, pour exprimer son amitié et aussi la connivence...
Moi, je savais que cette affaire de mousquetaires devait trouver un épilogue, une chute et vite, avant qu'on passe en turbulences.
Fallait tenir encore plusieurs jours, jusqu'au retour à la Rochelle, comment allais-je m'en sortir ? Et j'étais là nue au soleil couvée par ces quatre garçons et je sentais approcher le moment où le courant s'accélère, où la paisible rivière se transforme en rapides jusqu'à la cascade déferlante.
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