L'Amant Du Siège 2a
Il me vient à lesprit le souvenir dun passager sur un vol à destination de Sao Paulo. On ne peut pas dire que ce soit une ville festive comme Rio ou Salvador de Baya, mais il y a de quoi faire du lèche vitrine. Je moccupais de la classe Affaire sur un Boeing 777-200. Je métais reposée toute la journée et je me sentais prête à affronter onze heure trente. Le décollage était prévu à 23h30. Il ny avait quune vingtaine de passagers sur trente-cinq sièges. Le vol sannonçait relativement calme.
Lhomme était assis au siège 2A, côté hublot, il était quasiment seul sur sa rangée. Il navait pas lair dêtre un homme daffaire comme ceux qui voyagent habituellement dans ce genre de cabine. Il mesurait un bon mètre quatre-vingt-cinq, son corps était athlétique, il était brun avec de beaux yeux noirs. Il avait une petite quarantaine. Il devait plaire à beaucoup de femmes. Il avait de lassurance sans paraitre prétentieux. De lamour et de la douceur se dégageaient de son visage.
Il ne mavait pas lâchée du regard depuis son arrivée à bord. Jétais persuadée quil était brésilien, mais quand je lui ai laissé le menu et quil ma remerciée, je nai décelé aucun accent latin. Je suis habituée aux regards désireux des hommes, mais le sien était différent de ceux que javais connus auparavant. Il ny avait pas de perversion ou de désir sadique. Cela marrivait très rarement, mais il ma troublée, de sorte que dès que jen avais loccasion, je cherchais son regard.
Ce petit jeu entre nous a duré jusquaux premiers plateaux repas, une heure environ après le décollage. Il était dans ma rangée. Au fond de moi, je me disais que javais de la chance. Au moment de lui proposer un café, sa réponse était original et même surprenante.
- Vous désirez un thé ou un café ?
- Un thé. Mais seulement si jai le privilège de le boire avec vous, me dit-il avec un large sourire.
En règle générale, jai des tas de réponses toutes faites pour refuser ce genre de propositions.
Mais là, son regard perçant, son sourire généreux et sa voix si douce mont perturbée. Je lui ai bredouillé :
- Pourquoi pas.
- Dici une demi-heure, ça ira pour vous ?
- Non, dici une heure le temps de terminer et de voir avec mon collègue pour notre pause.
- Vendu ! Alors à tout à lheure.
Je suis repartie avec mon plateau. Le visage rougit par la honte. Je narrivais pas à croire que
Javais accepté linvitation dun passager. Javais trois ans de vol derrière moi et cela ne métait jamais arrivé auparavant. Je sentais en moi la gêne dune petite fille qui a fait une bêtise. Cependant, jétais excitée et jattendais avec impatience le moment où il viendrait me rejoindre
Cela faisait trois heures et demie que nous avions quitté Paris. La plupart des voyageurs dormaient ou regardaient un film sur leur écran privé. Jétais seule dans mon galet, mon collègue était parti se reposer. Mon passager ne se fit pas attendre bien longtemps. Il arriva avec sa petite tasse pour son thé. Je laccueilli avec un timide sourire. Javais du mal à cacher mes mains tremblantes. Jétais persuadée que le bruit des battements de mon cur couvrait le ronflement sourd des réacteurs.
Sans dire un mot, il posa sa tasse, sapprocha de moi et mattrapa délicatement par la taille et me tira vers lui. Jétais comme une poupée de chiffon, je le laissais faire. Je ne savais pas comment réagir. Il approcha sa bouche de la mienne et membrassa tendrement. Ses lèvres étaient si douces. Sa langue caressait la mienne avec délicatesse. A ce moment-là, il pouvait faire ce quil voulait de moi. Jétais comme envoutée. Plus rien navais dimportance, les autres passagers, mon collègue, ou même le commandant de bord et ses copilotes qui pouvaient surgir dun instant à lautre. Cétait comme si il mavait jeté un sort.
Sans men rendre compte, je me suis retrouvée plaquée contre les caissons, ma robe entièrement ouverte.
Ayant achevé son uvre, il se releva et me regarda avec un sourire satisfait. Mes yeux étaient plein de reconnaissance. Nous sommes restés un moment à nous regarder. Il avait tellement dassurance. Jétais encore intimidée, mais je ne pouvais pas détacher mon regard du sien. Il membrassa une dernière fois, les lèvres transpirantes de mon fluide corporel.
- Merci pour le thé, me dit-il avec humour.
Il retourna sassoir à sa place. Je suis restée dans mon galet encore abasourdie de la scène qui venait de se déroulée. Jétais à la fois actrice et spectatrice. Je me suis rhabillée. Je suis allée aux toilettes pour massurer que jétais toujours présentable. Je suis repassée dans les rangs pour vérifier que tout se passait bien. La plupart des passagers dormaient à poing fermé. Quand je suis arrivée au niveau du siège 2A, la place était vide.
Je suis allée chercher le plan de la cabine avec la liste des passagers. Aucun voyageur nétait prévu à cette place. Je suis repassée dans les rangs me disant que mon amant énigmatique avait préféré un autre siège, mais je ne lai pas vu.
A lapproche de notre arrivée vers les côtes brésiliennes, jai demandé à mon collègue si il savait où était passé le passager du 2A.
- Pardon ? me demanda-t-il étonné.
- Oui, répondis-je, le grand brun au style un peu décontract.
- Il ny a personne au 2A.
- Mais il était là pour les premiers plateaux repas.
- Il ny a jamais eu personne assis au 2A. Tu as du rêver. Désolé.
-
D'autres récits à venir sur mon blog: http://www.nymphe-hotesse.fr
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