Invisible
Maintenant, je suis une vraie femme. Je lai fait.
Cest pas arrivé comme je lavais imaginé, mais cétait bien quand même.
Avant je faisais toute seule. Je me cachais. Je croyais que cétait mal. Je fais
encore, mais maintenant je suis une vraie femme.
Je vais vous raconter depuis le début. Enfin, pas tout depuis le début, ce serait trop
long, mais un peu, pour que me connaissiez un peu.
Quand cest arrivé, je suivais une fille.
Oui, avant, je suivais des gens. Je le fais encore de temps en temps, mais moins
souvent.
Elle était très jolie. Cest pour ça que je lavais choisie.
Vous voulez la voir ? Je vais essayer
Elle était plus grande que moi. Ça vous aide pas, vous me connaissez pas ! Alors,
disons à peu près 1m70 . Elle portait souvent des chaussures à talons, qui la
grandissaient encore.
Des mi-bottes avec ses jeans. Des escarpins avec sa mini-jupe noire. Des bottes en
daim sur des leggings moulants. Toujours quelques centimètres supplémentaires.
Pas innocent, ces talons. Parce quelle avait de belles jambes et que les talons
augmentaient la cambrure de ses reins.
Je sais. Jai essayé. Mais avec moi, ça fait pas pareil.
Elle faisait exprès, je crois, et moi jaimais beaucoup ! et jétais pas la seule !
Tous ceux qui la croisaient, les hommes, les femmes, de tous les âges, se retournaient
pour admirer ses fesses, je les voyais faire. Et aucune trace de sous-vêtements. Soit
elle nen portait pas, soit elle ne portait que des strings, invisibles sous ses
tenues moulantes.
Moi jen mets pas, des strings. Jen ai pas. Parfois je les regarde dans les grands
magasins, je les touche. Mais jen nai jamais essayé. Ça ne mirait pas, je crois. Et
puis jose pas. Quand une vendeuse sapproche, je les repose et je pars.
Lorsquelle portait ses leggings noirs de coton fin, elle mettait en général une
petite veste courte, qui ne cachait rien, au contraire, mettait en évidence sa chute
de reins, la montrait, la désignait à lil.
Je devine ce que pensaient ceux qui se retournaient sur son passage :
- Waouh ! quel cul !
Moi aussi la première fois où je lai vue, cest ce que jai pensé.
Je sais. Jobserve. Je suis pas idiote.
Je voyais bien leur réaction. Ce petit sourire sur leurs lèvres, les sourcils levés,
le coup dil sur ses fesses quand ils se retournaient en la croisant.
Je sais. Jobserve. Je lai suivie si souvent.
Je ramenais les images dans ma chambre.
Cétait récent.
Avant elle, cétait Jean-Pierre, le gars de la compta, que je suivais. Cétait
différent, lui. Il était beau aussi, cest sûr, mais cétait surtout ce que
jimaginais avec lui qui me plaisait, depuis le début.
Même au travail.
Jattendais pas de rentrer au foyer.
Je menfermais dans les toilettes pour le faire.
Et puis un jour où je le suivais, je lai vu avec une autre fille.
Jai arrêté avec lui.
Je lavais choisie elle. Elle. Je ne connais pas son prénom. Je lappelle « elle ».
Cétait bien avec elle aussi. Quand je rentrais dans ma chambre le soir, je fermais
les yeux, jimaginais quelle était là, quelle sallongeait près de moi, quon
faisait des câlins.
Lui, Jean-Pierre, jimaginais quil se couchait sur moi. Je savais déjà que cest
comme ça quon fait. Avec elle, jimaginais juste quelle gardait sa main sur la
mienne. Cétait bien aussi.
Figurez-vous quelle avait aussi des seins ! Vous en en doutiez ? Ben oui, cétait une
fille ! Mais quels seins ! Ronds, gonflés, hauts perchés et lourds. Eux, elle les
habillait.
Je ne me souviens pas les avoir devinés libres sous ses chemisiers ou ses petits tops.
Et faites-moi confiance, je guettais ! Là aussi ses talons faisaient de leffet,
projetaient sa poitrine en avant du creusement des reins.
Les miens sont tous petits et tous plats. Cest moins joli.
papier dans le soutien-gorge, pour les faire paraître plus gros, mais cest pas comme
les siens.
Vous la voyez, maintenant ?
Mais cest pas trop important. Je veux juste vous dire ce que je faisais quand cest
arrivé, que vous me connaissiez un peu mieux.
Et vous avez deviné, je suis un peu jalouse. Jaimerais avoir soit ses jambes et ses
fesses, soit ses seins, soit son visage et ses yeux. Au hasard. Une de ces trois
choses. Pourquoi tout pour elle et rien pour moi ?
Bon, elle aurait pu avoir une voix de canard, un rire idiot, être complètement
stupide, ou méchante ou
pas fréquentable, je sais pas, avoir un défaut, une tare,
sentir mauvais.
Comment savoir ? Lui parler ? Pour dire quoi ? Sous quel prétexte ?
Il y a des personnes, comme ça, qui mintimident.
Jaimerais bien, je nose pas.
Et puis pourquoi lapprocher ? Pourtant jen avais envie !
Moi, depuis toujours, personne ne sintéresse à moi. On me regarde, sans me voir, sans
vouloir me voir. On me sourit et on me tourne le dos. On ne me parle pas, ou dune
manière que je naime pas. Comme à une , comme à une simple desprit.
Ce sont des idiots.
Parce que jai une tête trop ronde ? des lunettes trop épaisses ? un visage trop plat
?
Je ne suis pas jolie, moi, je sais bien. Et puis les noms quils me donnent ... comme
si je les entendait pas !
Un jour, jai osé. Une ruse. Je suis pas si bête, vous allez voir !
- Oh
pardon ! Je suis désolée ! Quelle idiote ! Je vous ai brûlée ? Oh
je
suis
Il fallait que je sache. Pendant des semaines, à toutes les pauses, je cherchais
désespérément comment my prendre. Pour un mot, un regard.
A dix heures les bureaux se vidaient, les fumeurs descendaient sur le parvis au pied
de limmeuble.
Je ne fume pas, mais je descendais quand même, avec Sonia le plus souvent, pour une
coupure, pour discuter, pour boire un café pris au distributeur dans le hall.
quelle serait peut-être là, « elle »
En prenant la pause, dans lascenseur, je ne pensais quà ça. « Est-ce quelle sera là
aujourdhui ? ».
Pour me calmer un peu, avant la pause, jallais dans les toilettes, ou dans le
vestiaire, et je me touchais. Sonia, elle dit « jouir ». Maintenant je connais le mot
qui va avec ce que je fais.
Tous les jours je la cherchais des yeux, je guettais les portes à tambours.
Sonia avait fini par sapercevoir de quelque chose. Ma nervosité en la guettant, mon
petit manège pour mapprocher delle.
Je me croyais discrète ? Transparente ! et ça la faisait rire. Elle se moquait de
moi.
Sonia ma vue la bousculer. Elle savait que javais fait exprès. Elle sest éloignée
en cachant son fou-rire dans ses mains.
Plusieurs fois on avait parlé d « elle ». Sonia se moquait. Cest elle qui avait dit
quelle aurait sûrement une voix de canard ou une haleine horrible.
- Dis
Elle est belle, daccord ! Mais
cest bizarre cette fixation que tu
fais sur elle ! On dirait presque que tes amoureuse ! Un mec, bon, je comprendrais !
Mais toi, et elle
Elle mavait vue rougir, détourner la tête, mavait donné un petit coup dans lépaule.
- Eh ! Mais
tu rougis ! Tes amoureuse dune fille ?
On ne se connaissait pas si bien que ça, en dehors du boulot, Sonia et moi. On
travaillait ensemble. On discutait. Chacune racontait son week-end, ses petites
histoires. Collègues de travail, mais pas vraiment amies. Cétait ma chef. On faisait
le ménage des quatre étages de bureaux, et je vidais les poubelles ou je nettoyais les
toilettes pendant quelle distribuait le courrier.
Jai protesté. Trop, sans doute. Mal.
Elle ne sest plus moquée après ce jour-là. De petites piques, parfois, mais plutôt
gentiment. Je préférais ses moqueries. Je naimais pas ce pli sur son front, ce petit
sourire, comme si jétais malade.
de me faire du bien. Cest elle qui ma dit daller dans le vestiaire quand javais
envie, que si on me surprenait, ça irait mal. Jai pas bien compris pourquoi, mais je
fais comme elle ma dit. Des fois elle vient avec moi. Elle sassoit sur le banc et
elle attend que jai fini. Elle dit que cest pour surveiller que personne vienne,
mais je sais bien quelle regarde. Moi, ça mest égal.
« Elle » na pas eu lair fâchée :
- Cest rien.
Elle souriait en essuyant sur sa main une trace de café.
Jai bredouillé encore quelques excuses, elle a souri en me tendant le mouchoir tâché
avec lequel elle sétait essuyé la main, est partie vers lentrée de limmeuble sans
rajouter un mot. Jai gardé dans la main le mouchoir de papier, les yeux fixés sur le
balancement des fesses qui séloignaient.
Elle sest retournée. Elle ma regardée. Un sourire encore. Un petit geste de la main.
- Ferme la bouche, elle est partie ! Donne-moi ça ! A moins que tu le gardes en
souvenir ?
Jai gardé le mouchoir dans ma main.
Je pouvais pas le mettre dans une poche de mon tablier, je les avais décousues.
Je les découds encore maintenant. Cest mieux. Comme ça, quand jai envie, je peux me
toucher sans que personne sen aperçoive. Les mains dans les poches, et voilà ! Je
suis pas si idiote que ça. Jy ai pensé toute seule !
Sonia avait glissé son bras sous le mien pour retourner vers les portes tournantes.
Dans lascenseur, pressées contre la paroi tout au fond, elle sest penchée vers moi :
- Alors
elle a une voix de canard, ta chérie ?
Elle riait. Serrait mon bras au creux du sien. Me bousculait de petits coups dépaule
en continuant à rire.
Jai continué à la suivre, presque tous les soirs.
Je prenais le RER derrière elle. Jattendais sous un porche devant une superette où
elle entrait. Je lisais un magazine adossée à un kiosque pendant quelle sasseyait à
la terrasse dun café. Je nabandonnais que lorsquelle poussait la lourde porte verte
de limmeuble où elle rentrait finalement. Et moi, je rentrais au foyer.
Un jour Sonia ma parlé :
- Je tai suivie, hier soir !
- Quoi ?
- Hier, je tai suivie
Tu fais ça depuis longtemps ?
- De quoi tu parles ?
- Arrête
arrête ça ! Cest pas sain, cest
ça se fait pas ! Cest pas bien !
Cest du harcèlement ! Tu sais que tu pourrais avoir des ennuis ?
Arrêter ? Pourquoi
Je ne faisais de mal à personne ! Et puis
à moi, je me faisais
du bien !
« Elle ». Elle me voyait à peine. Jétais transparente pour elle.
Moi Je rentrais le soir avec son image. Je fermais les yeux, et elle était là, avec
moi, dans ma chambre, allongée sur mon lit à côté de moi, sa main sur la mienne sous
les draps.
- Mais
elle ne sait pas
je ne fais rien de mal ! Et puis de quoi tu te mêles
? Quest-ce que ça peut faire ?
- Tu suis une inconnue ! Tu te rends même pas compte
et si elle sen
apercevait, hein ? Tu ferais quoi ?
Je me cachais. Je me cachais bien. Jamais elle ne ma vue. Jamais. Avant elle, Jean-
Pierre non plus ne sétait jamais aperçu de rien.
Je suis prudente, invisible.
Même quand je traînais en faisant semblant de laver par terre dans les toilettes, il
ne me voyait pas, ne faisait pas attention à moi. Je rentrais dans la cabine à côté et
jenlevais mon tablier pour me toucher. Il ne sen est jamais douté.
Personne ne me voit.
Voilà, vous me connaissez un peu maintenant, vous savez comment cétait avant que je
devienne une vraie femme. Cest maintenant que je vais vous raconter comment cest
arrivé.
Un samedi, Sonia mavait invitée. Cétait son anniversaire. Son mari avait aussi
invité un ami, mais il nétait pas venu, il avait téléphoné au dernier moment. On
nétait que tous les trois.
Son mari est gentil, il a raconté des histoires, mais je faisais par très attention.
Sonia sen est aperçue et ma un peu grondée après le repas, pendant que je laidais à
faire la vaisselle.
- Tes dans les nuages ! técoutes même pas ! Il fait des efforts, pourtant !
dhabitude, il parle pas autant.
- Jécoutais !
- Tavais lair ailleurs ! Tu lui répondais même pas ! Tétais gênée ?
- Un peu.
- Bah, tu sais, les mecs cest toujours un peu comme ça ! Deux femmes autour
dune table, faut quils parlent de cul ! Et puis il te draguait pas vraiment, cétait
juste pour rigoler.
- Je sais bien, il ferait pas ça devant toi.
- Oh ça ! ça le gênerait pas ! Et puis même ! cest pas si grave. Moi ça
mamuserait plutôt !
Cest vrai quau début je mennuyais un peu. Pas tellement le fait quon soit que tous
les trois. Je préférais. Je suis pas très à laise avec les inconnus.
Et puis jai pas lhabitude de boire du Champagne. Après lapéritif, la tête me
tournait un peu.
Pendant le repas, je faisais exprès de ne rien dire. Deux fois jai essayé décarter
son pied, mais il a fini par le glisser jusquentre mes cuisses, alors quand il a
raconté des histoires osées dabord, et puis après quand il parlait de dessous
coquins, jai préféré faire semblant de pas écouter. Jétais gênée. Et puis son pied,
là. Ça me rendait aussi mouillée que le soir dans mon lit. Et puis il me servait
souvent à boire.
Je savais pas quoi faire.
Jai pas lhabitude.
Cest compliqué, les autres.
- Bon, ça suffit ! Les casseroles, je ferai ça demain ! Il est temps de souffler
les bougies ! Amène le gâteau, je prends le Champagne ! Et puis décoince-toi un peu,
cest la fête, ce soir !
Hugo a ouvert le Champagne et Sonia a soufflé ses bougies. Ils se sont embrassés et
puis Sonia ma embrassée. Hugo ma embrassé lui aussi et Sonia riait.
Leur lèvres humides, cétait bizarre, pas comme quand jy pensais, avec les autres,
avec « elle ».
Eux, je vous ai pas dit. Je ne vous les ai pas montrés. Vous voulez ?
Sonia est une petite brune. Elle fêtait ses 36 ans. Elle se teint les cheveux en blond
cendré, mais en fait elle est brune, je le sais. Jai bien vue à travers sa culotte
quand on se change dans les vestiaires, elle est brune en bas, comme moi. Elle a un
joli visage, des joues pleines et des yeux rieurs. Elle est plus forte que moi. Un
jour, on a fait des courses ensemble et elle sest acheté un pantalon, du 42. Moi je
mets du 40. Elle shabille trop moulant, toujours un peu boudinée, mais ça la gêne
pas, pas complexée du tout. Au contraire elle en rit souvent :
- Les hommes préfèrent les femmes comme nous ! les mannequins, cest bien dans
les magazines, mais dans un lit, cest différent !
Hugo est plus jeune quelle. Elle dit toujours « mon mari », mais en fait ils ne sont
pas mariés. Il perd un peu ses cheveux et a un petit ventre qui bouge quand il rit. Il
ressemble au directeur du foyer où jhabite. Ça vous aide pas, je sais, vous
connaissez pas mon foyer, mais il lui ressemble.
Il a une tête sympathique, mais je naurais pas choisi de le suivre, lui.
Sonia sest assise sur le canapé à côté de moi. Elle ma enlevé mes lunettes et ma
ébouriffé les cheveux.
- Alors, tes pas bien, là ? Tes pas mieux quà suivre ta « copine » partout
dans les rues ?
Sonia a raconté « elle » à Hugo. Ils se moquaient un peu de moi. Hugo caressait mon
genou et Sonia avait posé son bras autour de mes épaules. Javais chaud. La tête me
tournait un peu.
- Cest vrai que tu suis une fille partout ? Taimes les filles ? Pas les hommes
?
- Avant cétait un garçon
- Ah ! mais je savais pas ! Tu mas jamais raconté ! tes une petite cachotière,
toi ! Tétais amoureuse dun garçon ?
- Je suis pas amoureuse deux. Cest juste comme ça. Parce quils sont beaux !
- Et dans ton foyer, ils le savent, ce que tu fais ? Tas le droit de sortir ?
- Il faut que je rentre à 10 heures.
- Pas ce soir ! Tu te souviens ? On a demandé la permission !
- Oui, tas fait une lettre pour le directeur, je me rappelle.
- Et tu vois, tes bien avec nous, là, non ?
- Oui, ça va.
- Tes sûre ?
Sonia me caressait les cheveux et je sentais la main dHugo sur ma cuisse presque
contre ma culotte. Cest Sonia qui avait fait remonter ma robe.
- Tu sais, jai raconté à Hugo. Il est au courant. Alors si tas envie, te gênes
pas. Cest comme avec moi dans le vestiaire. Tu veux ? Tu veux montrer à Hugo comment
tu fais ?
Elle avait deviné. Elle me connaissait bien. Elle se doutait que javais envie. Depuis
que jétais arrivée chez eux, javais fait quune seule fois, dans les toilettes.
Sonia a vu que jhésitais un peu quand même, alors elle a pris ma main dans la sienne
et elle la posée sur mon ventre, comme jimaginais qu « elle » faisait. Cest ça qui
ma décidé. Jai mis la main sous ma jupe.
- Attends, tu seras mieux, tu vas voir !
Sonia a soulevé la jupe sur ma taille et elle sest mise à genoux devant moi pour
menlever ma culotte. Hugo avait retiré sa main de ma cuisse et sétait reculé un peu.
Sonia a repris ma main et la poussée entre mes jambes. Jai voulu écarter Sonia pour
me mettre comme je fais dhabitude, les jambes tendues, les cuisses bien serrées, mais
elle a pas voulu bouger. Au contraire elle ma écarté les jambes en grand. Jaimais
pas bien, mais comme on riait tous les trois, je suis restée comme ça quand même, et
cest bien aussi, surtout quand elle a mis un doigt dedans pendant que je frottais en
haut.
Jai fait longtemps. Jai « joui » plusieurs fois. Cest là quelle a dit ça a Hugo :
- Regarde, elle jouit encore ! Continue ! Continue encore ! Jouis encore !
Je risquais pas darrêter ! Cétait bien ! De sentir son doigt qui bougeait dedans et
la main dHugo sur ma poitrine, ça me donnait encore plus envie que dhabitude.
Cétait la première fois que quelquun me touchait en même temps.
Je métais déjà touchée devant Sonia, et avant avec les amies du foyer, devant Kévin
aussi, mais ils me touchaient pas, eux.
Quand je me suis arrêtée, Sonia est allée éteindre la grande lumière du salon et elle
a enlevé sa robe avant de se rasseoir. Ça ma fait rire parce que des poils tout noirs
dépassaient un peu sur les côtés de sa petite culotte. Cétait marrant.
On a encore bu du Champagne.
Sonia sest touchée entre les jambes, comme moi avant, et puis elle sest mise à
genoux entre la table du salon et le canapé et a baissé le pantalon dHugo.
Jai pas été trop surprise de voir son sexe tout droit parce quau foyer, quand il
réussissait à séchapper de sa chambre, Kévin venait frapper à ma porte. Il baissait
son pantalon et secouait son sexe dune main devant moi. Le surveillant de nuit le
grondait en le ramenant dans sa chambre. Kévin faisait ça aussi devant les deux autres
filles du foyer. On en parlait au petit déjeuner avant daller au travail. On riait.
Sonia a pris le sexe dans sa main et elle le serrait doucement entre ses doigts en
montant et en descendant, plus doucement que Kévin le faisait.
Elle ma regardé :
- Tu veux essayer ? Tu vas voir, cest doux, cest chaud ! Donne ta main !
Elle a pris ma main dans la sienne pendant un moment pour me montrer, et puis elle ma
laissée faire toute seule.
Javais jamais tenu le sexe dun garçon dans ma main avant. Avec Kévin, jaurais pu.
Il aurait bien voulu, lui, je crois. Mais les surveillants nauraient pas laissé
faire.
Hugo avait lair de trouver ça bien. Il fermait les yeux en me touchant les seins.
Sonia riait :
- Elle se débrouille bien, la petite ? Taimes ça ? Et toi, taimes bien ? Tu
veux lui donner un baiser ? Regarde ! Regarde comment on fait ! ils aiment ça les
hommes ! Regarde !
Je continuais à le tenir tout droit dans ma main et elle la pris dans sa bouche. Elle
le suçait comme un grand sucre dorge.
- A toi, vas-y ! suce-le toi aussi ! tu vas voir, cest bon !
On sest déshabillés dans la chambre. On était tout nus tous les trois. Hugo sest
couché sur le dos et Sonia ma dit de me mettre au-dessus de lui. Elle tenait son sexe
tout droit entre mes jambes et elle le frottait contre moi pendant que je me frottais
encore. Ça ma fait mal quand elle ma fait asseoir dessus, mais elle me faisait
bouger en me tenant par la taille et lui, il bougeait aussi. Ça brûlait un peu, mais
cétait bien quand même.
Jai vu que javais saigné que quand je me suis relevée. Le sang était tout mélangé
avec un liquide visqueux que Sonia a lavé avec un gant :
- Voilà, maintenant tes une vraie femme !
Jai raconté aux copines du foyer le lendemain. Elles ont posé pleins de questions et
je leur ai bien raconté, comme à vous. Elles étaient jalouses. Kévin aussi écoutait.
Il ma dit quil voulait essayer.
Laprès-midi, cest le directeur du foyer qui a voulu que je lui raconte à lui aussi.
Dhabitude, il venait pas le dimanche. Il ma dit quil était venu exprès pour écouter
mon histoire.
Maintenant, comme je suis une vraie femme, il y a toujours un surveillant qui memmène
au travail le matin et qui vient me chercher le soir.
Je vois plus Sonia. Elle a dû changer de travail, on ma pas dit. Cest dommage.
Jaurais bien voulu retourner chez elle encore.
Au directeur, je lui ai pas raconté que je suivais des gens. Ça, je le dis quà vous.
Maintenant, je sais dans quel bureau « elle » travaille. Je vais la voir quand je
peux. Je reste dans le couloir, les mains dans les poches de mon tablier, personne
fait attention à moi.
Je vous le dis à vous, mais ne le dites pas au directeur. Des fois, il se fâche.
Misa 09/2012
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