Ah! La Famille!
Evoquer sans dire vraiment, des horreurs, sous-entendues
vous me connaissez, cest
pas une pudeur un peu bébête, je ne suis pas comme ça ! Je ne suis pas de celles qui
hésitent à entrebâiller une chatte ou à soupeser une paire de couilles !
Cest un jeu ! je me suis amusée à parler de cul dans un style plus ampoulé que de
coutume, en faisant quelques phrases bien longues et bien embrouillées, en ajoutant
pleins dadjectifs et de petits mots qui ne servent à rien.
Appelons ça du « cul-ampoule ».
Je me suis amusée, jespère que vous aimerez.
Ah ! La famille !
Misa - 11/2012
Depuis que jhabite Paris, à ma plus grande joie ( ! ), deux fois par an, des cousins
de province, que je nai pas besoin dinviter puisquils savent très bien sinviter
eux-mêmes investissent mon appartement pour quelques jours pendant les vacances
scolaires.
Une chambre, une grande pièce à vivre avec cuisine américaine, une salle de bains et
toilettes intégrées, cest très confortable tout au long de lannée pour moi seule,
beaucoup moins lorsque quatre personnes supplémentaires sy installent et y prennent
leurs aises !
En bons envahisseurs, dès leur première visite il y a deux ans, ils avaient en
priorité réglés les problèmes dintendance : les s avaient foncé vers le
réfrigérateur dès la porte palière ouverte en réponse à leur impérieux coup de
sonnette et les parents avaient gérés le couchage.
Mon oncle et ma tante ayant jugé que ma chambre était celle qui était la plus pratique
pour eux, sans que nous en ayons le moins du monde discuté, cest sur mon lit que mon
oncle avait posé leurs valises en traversant le salon au pas de charge avant même
davoir sacrifié au rituel des embrassades daccueil. Restait à pourvoir au couchage
de leurs deux s ! Ayant évalué la situation tel un général de brigade sur un
terrain de manuvre, son manteau encore sur ses épaules, ma tante avait tranché : bien
que garçon et fille et malgré leur âge, ils avaient treize et onze ans, le tout énoncé
dun ton de reproche non déguisé de lexigüité de mon appartement, ils partageraient
le canapé du salon !
Quant à moi
lorsquils mhonorent de leur présence, depuis cette toute première
fois, jinstalle un matelas pneumatique derrière le comptoir de la cuisine américaine,
entre lévier et la poubelle.
organisation était la plus conforme en assénant deux arguments quelle jugeait
incontestables : en premier lieu, mais cétait accessoire à ses yeux, je disposerais
ainsi de lintimité nécessaire à une jeune fille, et surtout, cétait la meilleure
solution pour préserver la décence et la moralité qui pourrait souffrir de la
promiscuité entre ses jeunes s et moi, sil marrivait par exemple de me
découvrir dans la nuit.
Lan dernier ils ont visité Versailles à Pâques et le Louvres en mai. Cette année
cétait Tour Eiffel et Notre-Dame, balade en bateau-mouche aux vacances de printemps.
Pour le pont du mois de mai, ils ont des RTT : autant en profiter, ils ont décidé
daller à Eurodisney, oubliant, mais on ne peut penser à tout, de sinquiéter si moi
aussi javais des RTT. Pour ce qui est des billets daccès au Parc, il leur a paru
évident que jaurai plus de facilités queux à me les procurer.
Cest sans doute pour ne pas me mettre mal-à-laise avec de triviales questions
dargent quils ne mont pas demandé combien je les avais payés.
Une famille adorable ! des gens dune exquise délicatesse, maintes fois démontrée lors
de leurs visites précédentes !
Ainsi, mon oncle na pas manqué à se confondre en plates excuses, fort longues,
dailleurs, les yeux baissés tout ce temps, un jour où il a eu besoin de la salle de
bains alors que jy faisais ma toilette, ayant oublié, bien sûr, que le verrou ne
fonctionnait plus ; cest certainement pour ne pas membarrasser en mettant en
évidence ce défaut de mon appartement quil na pas proposé de le réparer lui-même.
Cest bien dommage, parce que son fils semblait avoir le même problème dincontinence
à des moments fort peu opportuns pour la préservation de nos pudeurs respectives ;
jutilisais pourtant très peu ma salle de bains dans la journée, et très vite, ma
tante et ma petite cousine en ayant souvent lemploi, préférant pour mes ablutions les
premières heures de la nuit, celles où la libido de mes oncle et tante sexprimait de
la manière la plus sonore, expression ponctuée des ricanements de mon petit cousin et
des soupirs de sa sur.
Et dune discrétion exemplaire !
Il faut voir quelles précautions ils prennaient pour ne pas troubler mon sommeil, que
je simulait très bien pour éviter les situations embarrassantes, lorsque assoiffés
dans la nuit ils viennaient se servir un verre deau au robinet de lévier,
contournant le comptoir derrière lequel je dormais ; dans le plus grand silence, mon
oncle avait chaque fois la délicatesse de remettre en place, en partant, le drap que
son fils avait écarté plus tôt ; si la curiosité est une qualité comme le dit souvent
sa mère, ce garçon ira loin, en étant largement pourvu : il sinformait,
discrètement, toutes les nuits, même quand sa sur, qui avait soif elle aussi parfois,
lui avait chuchoté quil serait déçu puisque je portais une culotte ce soir-là encore.
La seule à navoir jamais eu soif la nuit est ma tante, ce dont je me doutais depuis
longtemps, toute la famille lappelant « le chameau ». Longtemps javais cru que ce
surnom lui venait de son rire si particulier, mais peut-être nétait-il finalement dû
quà sa résistance à la soif ? Sa curiosité me concernant était moins anatomique que
celle des autres membres de la famille, se limitant à sinquiéter du peu de confort
que je devais éprouver à porter des sous-vêtements aussi légers, sa sollicitude à mon
égard sur ce point layant poussée à vérifier le contenu de mes tiroirs. Peut-être
est-ce elle qui lan dernier, voulant méviter un vilain rhume, avait fait disparaître
deux strings, alors que javais bêtement soupçonné dautres motifs à leur disparition,
mauvaise fille mal-pensante que je suis !
Je vous ai dit que tout le monde appelait ma tante « le chameau ». Alors autant tout
dire ! Je dois vous avouer que dans notre famille, beaucoup, honte à eux pour tant de
malveillance, désignent leurs s par « les merdeux ». Mon oncle est le seul parmi
eux à ne pas avoir de petit nom à lui, sans doute parce quil est englobé dans
lappellation générale, « les Bidochons », qui regroupe les membres de cette charmante
famille.
« Gros dégueulasse », mais réserve oblige, personne ne lappelle ainsi, dautant
quaccoupler Reiser et Brétécher sans leur accord eût été pour le moins cavalier.
Vous comprenez mieux la joie, exprimée dès la première ligne, que jéprouvais à les
voir débarquer chez moi un jeudi de mai ?
De leurs précédentes visites, jai tiré quelques enseignements et pris des mesures que
peut-être vous trouverez mesquines ! Que nenni ! Mon seul but pour chacune delles
était uniquement de rendre leur séjour plus agréable !
Ainsi, jai soudoyé le concierge de mon immeuble pour quil vienne poser un verrou
tout neuf sur la porte de la salle de bains dont jai aveuglé limposte dun nouveau
film autocollant opaque appliqué, celui-là contrairement à lancien, depuis
lintérieur.
Vous comprendrez sans peine les motifs justifiant la pose du verrou sur cette porte,
dont le défaut avait par le passé été cause de rencontres embarrassantes dans une
pièce où habituellement lintimité est appréciée !
Quoi de plus désagréable en effet pour mon oncle que dêtre inopinément surpris dans
le plus simple appareil alors quil profitait de labsence de sa petite famille, et «
pensait-il » de la mienne, pour faire sa toilette. Il sétait montré tellement navré
de mimposer ce spectacle quil mavait suivie jusque dans le salon tout en continuant
énergiquement sa toilette intime, à main nue, pour me présenter, entre autres choses,
ses excuses, dautant plus appuyées quil avait en me suivant tâché la moquette en
cours de route.
Ce verrou aurait aussi lavantage de préserver son fils de la découverte prématurée,
il a maintenant douze ans seulement, ce cher ange, des mystères du corps féminin, que
bien involontairement jaurais pu lui dévoiler quand jétais moi-même à ma toilette,
malgré lhabitude que javais prise pendant leurs séjours de ne jamais me séparer de
mes sous-vêtements, sauf pour en changer, de manière furtive et discrète, toutes
lumières éteintes, la nuit, sous le drap de mon couchage.
Mon jeune cousin, très innocemment bien sûr, le jour où il mavait surprise assise sur
le siège des toilettes, les jambes cachées sous un drap de bains, avait patienté
sagement adossé au lavabo que jen finisse de mes contorsions pour me rendre visible
sans risque de leffaroucher et que je libère la place pour my succéder sans attendre
cependant que je lui cède lusage des lieux. En toute candeur, il avait baissé aux
chevilles pantalon et slip pour se libérer dun éclaboussement sonore digne de celui
de son père en me souriant aimablement. Jaurais préféré quà cette occasion il se
concentre mieux sur ce quil faisait au lieu de me suivre du regard en souriant, ne se
rendant pas compte quil ne tournait pas que la tête.
A cause de ce verrou défectueux, je connaissais donc en détail, bien involontairement,
non seulement, lanatomie de mon oncle et de son fils, mais également celle de ma
cousine qui le soir se déshabillait dans le salon avant daller chercher son vêtement
de nuit dans la salle de bains, sattardant parfois à discuter avec son frère entre
les deux.
Ma tante et moi étions finalement les seules à tant bien que mal préserver notre
pudeur.
Mais pourquoi aveugler limposte, vous questionnez-vous sans doute ? Tout simplement
pour éviter lun de ses stupides accidents domestiques qui aurait pu gâcher leurs
vacances lan dernier, quand sortant de cette même salle de bains trop précipitamment,
javais failli renverser la chaise sur laquelle ma cousine était montée, alors que,
ma-t-elle expliqué, elle vérifiait quil ny avait personne à lintérieur : « pour
pas déranger », autre marque louable de délicatesse et de discrétion si développée
dans cette famille !
Le problème de la salle de bains étant résolu jai acheté des packs deau en bouteille
et des gobelets de plastique que je mettrai à leur disposition, proche de leurs
couchages respectifs, leur évitant ainsi les aléas de pérégrinations nocturnes jusquà
lévier de la cuisine et mon propre couchage où ils pourraient être gênés de
surprendre une chair malencontreusement exposée malgré lattention toute particulière
que je porte à bien me couvrir pour la nuit. En prévision dune nouvelle rupture
inopinée de la fermeture éclair de mon sac de couchage intervenue dès le deuxième soir
de leur première visite de lannée, jai acheté un pyjama qui remplacera le simple t-
shirt que je portais auparavant.
Ces quelques précautions élémentaires prises, jai aussi pensé à la tranquillité
desprit de ma tante, chère âme qui sétait inquiétée de ma santé, peut-être même de
ma moralité, en faisant disparaître de mes tiroirs les quelques dessous coquins et
fanfreluches que jy range. Jen ai rempli un carton que jai stocké pour le temps de
leur séjour dans la cave de mon immeuble, dont je prétendrai, vilaine menteuse, avoir
perdu la clé pour que ne se reproduise pas le fâcheux incident de lan dernier : ma
petite cousine, qui avait alors seulement treize ans, avait été très affectée,
quasiment traumatisée, quand elle avait été surprise en tenue dEve dans cette cave
avec le fils de notre concierge, qui lavait contrainte, avait-elle sangloté, à une
séance danatomie comparée. Qui aurait pu imaginer que ce petit garçon chétif de huit
ans puisse imposer une telle ignominie à ma chère cousine nourrie à la choucroute et à
qui je rendais moi-même quelques kilos !
Je croyais avoir pensé à tout quand ils ont poussé la porte de mon appartement ! La
cérémonie des trois bises à laquelle il faut sacrifier dès laccueil, le soir au
coucher, le matin au lever, et lorsquon se quitte, ma hélas rappelé que tous les
risques ne peuvent être prévenus !
Jai en effet eu droit à un coup dil incendiaire du « chameau » quand mon oncle ma
dûment bisée dune lippe gourmande : me souvenant quil avait les bras trop longs et
quil ne pourrait donc raisonnablement éviter de les reposer sur mes fesses, je
métais penchée en avant, en oubliant hélas que je lui présentais mes seins en lui
proposant mes joues. Elle a vu dans cette attitude une marque de lubricité et de
provocation de ma part à ainsi mettre en avant des appâts trop tentants.
Heureusement, dune pointe de cet humour prisé dans leur famille, « tas grossi, toi »
a-t-il dit en soupesant lun de mes seins, mon oncle a détendu latmosphère.
Je me suis crue absoute de cette première faute par le rire de ma tante, celui-là même
dont je pensais plus jeune quil était à lorigine de son surnom, accompagnant cette
saillie, mais jai vite déchanté en la voyant derechef pincer le nez quand mon petit
cousin a vérifié le constat de son père de sa petite main innocente.
Après avoir critiqué mon chemisier trop moulant, elle aurait sans doute aussi trouvé à
redire à ma jupe trop légère si elle avait entendu ma gentille cousine informer son
frère que je portais des collants et non des bas, ce quelle venait de vérifier dune
main sous ma jupe pendant que sa mère essuyait sur mes joues de ses lèvres sèches les
traces humides des bises de mon oncle.
Aucune fausse note dans la chambre quils se sont bien naturellement appropriée,
fidèles à leurs habitudes de réquisition ! Les draps, ceux que je réservais uniquement
à leur venue, avaient été soigneusement désinfectés et plusieurs lavages leur avaient
redonné leur blancheur dorigine.
Ils ont parfumé la chambre dune douce odeur de lavande lorsque ma tante a ouvert le
lit pour en faire un examen méticuleux. Jai craint un instant quun réflexe pavlovien
associé à ces senteurs ne crée quelques odorants désagréments pendant leur séjour
quand elle ma dit quelle aurait préféré « senteurs des bois » pour sa literie depuis
quelle réservait chez elle le parfum lavande à ses toilettes.
Autre point rassurant dès ces premiers moments, les s navaient rien perdu de
leurs facultés dadaptation et avaient bonne mémoire : lui ouvrait déjà le
réfrigérateur, et sa sur, debout sur une chaise, penchée au-dessus de mon évier, se
souvenait à lévidence au fond de quel placard je rangeais le pot de Nutella. Mon
petit cousin ma confirmé dune remarque avoir bien compris ce que lui avait susurré
sa sur plus tôt en me soufflant « elle, cest des bas » , alors quen la regardant
fouiller dans mon placard, moi javais pensé : « tiens ! elle met des strings ».
Ce premier soir, après avoir pris possession des lieux et regardé « La roue de la
fortune », ils ny manquaient jamais, mon oncle soulignant chaque apparition de «
Madame silicone » dun soupir admiratif, mon oncle et ma tante sont partis dîner au
restaurant thaïlandais où ils se rendaient à chacune de leurs visites à Paris.
Cette fois encore, ils ont oublié de me proposer de les accompagner, nen doutons pas
pour moffrir le plaisir de la compagnie de mes petits cousins, pas invités eux non
plus, cétait bien inutile, puisquils avaient déjà largement pillé mon frigo.
Tous ont remarqué la pose du nouveau verrou. Si mon oncle ne mavait adressé quun
bref regard où javais cru deviner un brin dironie en sortant de la salle de bains où
nul ne pouvait ignorer dans lappartement ce quil était allé y faire malgré le volume
exagéré du son de la télévision, mon petit cousin affichait quant à lui sur le visage
un curieux mélange de déception et de colère après y avoir posé ses affaires de
toilettes, renonçant sans doute par contrariété à se laver les dents comme cétait son
intention déclarée. Affalé dans le canapé, il avait marmonné quelques mots à ladresse
de sa sur dont je navais compris que « verrou » et « salope » et me jetait des
regards assassins pendant que jinstallais mon couchage à la place qui métait
dévolue.
Lorsque vers onze heures, prête pour la nuit, je suis sortie de la salle de bains, le
petit sourire de ma cousine sest effacé et son frère a haussé les épaules dun air
contrarié. Sans doute ne trouvaient-ils pas aussi amusant que moi une semaine plus tôt
au Galeries Lafayette ce brave Snoopy dormant sur le toit de sa niche qui ornait le
haut de mon pyjama, le pantalon étant uni.
Bien que jen aie vérifié le fonctionnement la veille, je nai pas réussi à remonter
la fermeture éclair de mon sac de couchage plus haut que mes mollets : ces fermetures
! bien capricieuses parfois !
Je lisais allongée sur mon matelas pneumatique, casque audio aux oreilles pour
atténuer le son de la télévision, lorsque ma cousine, la première de la soirée, a fait
une incursion dans mon petit espace au prétexte de prendre un paquet de gâteau dans un
placard. Elle avait revêtu sa tenue de nuit, qui se résumait pour lessentiel à avoir
enlevé les vêtements quelle portait en arrivant, en partie tout au moins, puisquelle
avait gardé son petit débardeur orné dun gros cur entouré de strass, juste assez
court pour que le piercing de son nombril soit visible et fièrement afficher par sa
tenue minimaliste quelle appartenait au club des vraies blondes.
Contrairement à lannée précédente, je métais installée de sorte à être face à
lentrée du petit couloir entre lévier et le comptoir séparant la cuisine de la pièce
à vivre, ce qui mévitait dêtre surprise par une arrivée intempestive dans mon
espace, mais, qui avait le désavantage de me placer face au couloir dentrée et à la
porte de la salle de bains, et donc dêtre agressée par la lumière à chaque fois que
quelquun sy rendait.
Cest grâce à cette disposition que jai pu être rassurée sur la pudeur de mon petit
cousin, tout au moins vis-à-vis de moi. Alors que je lavais vu sortir totalement nu
quelques minutes plus tôt de la salle de bains, apparemment aussi libre de sexposer
ainsi à sa sur quelle létait avec lui, il avait enfilé un slip pour venir à son
tour chercher des gâteaux. Javais pensé à leur fournir de leau et des gobelets de
plastique, jai noté quil faudrait aussi, pour leur confort, bien entendu, mettre des
biscuits à leur disposition le lendemain. Le pauvre garçon ma semblé avoir un sérieux
problème que de simples biscuits étaient impropres à résoudre, son slip étant
anormalement déformé dune excroissance lui barrant le ventre sous lélastique
distendu, assortie vers sa hanche dun médaillon dhumidité colorant en sombre le bleu
ciel de son slip. Il a grignoté deux ou trois gâteaux adossé à lévier, se grattant
parfois dune main distraite, sans doute gêné de létroitesse du son vêtement au
regard de ce qui lencombrait, avant de regagner le salon où sa sur avait entre temps
éteint la télévision et la lumière.
Après quelques rires et grognements, petits cris aigus et soupirs, la lumière ma à
nouveau blessé les yeux, et bien involontairement jai pu constater, parce quil ne
portait plus de sous-vêtement, que son embarras avait disparu.
Je me suis ensuite endormie, et nai même pas entendu rentrer mon oncle et ma tante,
soit quils aient été plus silencieux quils ne létaient les fois précédentes, soit
que le léger calmant que javais pris nait été plus efficace que je ne my attendais
; à ma liste entamée pour les s : « biscuits », jai ajouté « pas de calmant »,
préférant finalement être dérangée à un sommeil trop lourd !
Réveillée la première à 6h30 le lendemain matin, la journée consacrée à Eurodisney,
jai rangé mon couchage dans le placard du couloir et suis allée me préparer dans la
salle de bains, abandonnant loption chemisier-jupe de la veille pour une autre plus
appropriée : sweat-jeans. Nayant préparé aucune solution de rechange et ne sachant
quoi faire dautre, jai remis dans le panier à linge la petite culotte que jy avais
pourtant déjà mis la veille et qui traînait au pied de la baignoire ; après avoir
rebouché les flacons de vernis à ongles, et mon pot de crème Nivéa, jeté la bouteille
de dissolvant vide, nettoyé le lavabo et lavé la lunette des toilettes, jai pris une
douche et me suis habillée, prête à affronter une nouvelle journée.
Jai tiré le drap, qui semblait avoir glissé sur leurs jambes pendant ma toilette sur
le postérieur rebondi de ma cousine et lérection matinale de son frère chez qui jai
deviné un talent à simuler le sommeil égal au mien, avant de ranger le salon et de
commencer à préparer le petit-déjeuner, mettant la cafetière en marche et disposant
sur un plateau bols et petites cuillères, sucre, beurre et confitures. Aux premiers
signes de réveils, toux et grognements dans la chambre, mouvements sous les draps dans
le salon, jai posé le plateau sur le comptoir avec le petit mot préparé « Partie
acheter pain et croissants », bien en évidence contre la bouteille de jus dorange, et
je suis sortie de lappartement, laissant le champ libre à mes chers cousins pour
quils organisent à leur gré leur ballet matinal : ils avaient pour projet dêtre
prêts à partir de chez moi vers 9h00, et je ne voulais aucunement les distraire ou les
encombrer de ma présence.
Jai donc pris mon temps pour acheter une baguette et huit croissants, prendre moi-
même un solide petit-déjeuner dans le café au coin de la rue en lisant les nouvelles
du jour, et ne suis remontée chez moi quà 8h30.
Les mines étaient sombres quand jai déposé les quatre billets dentrée au Parc
Disney, et annoncé à ma tante qui sétonnait du nombre de billets, dun ton contrit et
désolé, que, à mon grand regret, je ne les y accompagnais pas, nayant pu obtenir de
journée de congé.
Mon oncle, pantalon de toile orange et chemisette hawaïenne aux boutonnières
distendues où les palmiers adoptaient de plaisantes courbures au rebond de son ventre,
sac-à-dos sur une épaule tout gonflé dun gilet pour madame, dun pantalon pour
madame, de chaussures de sport pour madame, dune trousse de toilette pour madame, de
K-Way pour les s, dont ils ne voulaient pourtant pas, a entraîné sa troupe vers
le métro le plus proche, en râlant parce que ma tante sétait habillée « comme pour
aller à la messe », robe noire et petit collier, escarpins à hauts talons compris.
Il navait par contre rien trouvé de déplacé à la mini-jupe flottante en vichy de sa
fille portée plus haut que nécessaire sur sa taille ni à son petit haut, dont je
naurais su dire si cétait un mini-débardeur ou un haut de maillot de bain, mais dont
je voyais bien quil était trop petit de deux tailles, comme dailleurs sa petite
culotte rose qui attirait lil à chaque pas dautant quelle nécessitait de
fréquentes remises en place dun doigt pour éviter quelle ne glisse trop profondément
entre les chairs généreuses quelle avait du mal à contenir, le disputant en intérêt
au palmier qui la couronnait, prisonnier dun énorme chouchou vert fluo.
A côté delle, son frère passait inaperçu avec son baggy et son caleçon apparent, ses
trois t-shirts de longueurs différentes superposés et son bandana. Tous les deux
avaient un gros casque audio autour du cou et traînaient à leur suite une vingtaine de
centimètres de lacets de leurs baskets qui leur donnait cet air si cool quaffectionne
les ados.
Est-ce que jai honte de leur avoir menti ? Oh que non ! A aucun prix je naurais
voulu les accompagner !
Dune part, javais un bien meilleur projet pour la journée : la passer avec mon petit
ami ! et dautre part, et je nen suis pas fière, je manque totalement de la dose
dautodérision nécessaire à mafficher en leur compagnie, fusse au milieu dinconnus !
Mon petit ami avait beaucoup ri lorsque je lui avais raconté les premières visites de
mes cousins, soulignant souvent mes propos dune moue incrédule, et sétait moqué de
mes ruses en préparant leur venue, mavait accusée dexagération éhontée.
Pour lui démontrer ma bonne foi, je lui avais demandé de se trouver devant mon
immeuble ce matin-là, de guetter le couple accompagné de deux jeunes ados qui
sortirait de chez moi entre 8h45 et 9h15, me refusant à toute description malgré son
insistance étant persuadée quil les reconnaîtrait pour mes cousins au premier coup
dil, et de les suivre jusque dans le métro en se postant à portée de voix sans se
faire remarquer, quelques stations tout au moins, le temps de les observer et de se
faire une opinion.
Je souhaitais surtout le préparer à les rencontrer, puisque je souhaitais linviter à
un apéritif le lendemain midi, craignant, sil ny était préparé, soit un trop grand
choc le figeant de consternation, soit une crise de fou-rire dont leffet serait
pénible à tous.
Lorsquil ma rejointe à lappartement vers dix heures, après un long silence, lair
inquiet, il ma seulement demandé avec lair suppliant de qui veut être rassuré si
toute ma famille leur ressemblait ou sil sagissait de spécimens uniques. Il a
alterné consternation et fou-rire en me racontant sa filature, se débarrassant pour
moi seule des deux réactions que je redoutais en leur présence. Il était prêt pour le
lendemain.
Nous avons passé une agréable journée, notamment en salissant davantage les draps du
canapé quils ne létait déjà des jeux ueux de mes deux petits cousins, et en
récupérant ma petite culotte qui avait glissé sous le canapé, en fin daprès-midi,
jai pu constater que sils connaissaient le bon usage des préservatifs, ils
ignoraient tout de la fonction dune poubelle.
Je dormais, au moins lont-ils cru, quand ils sont rentrés à presque minuit, dans un
silence auquel ils ne mavaient pas habitués, sans doute éreintés par leur longue
journée. Au sortir de la salle de bains, ma tante avait perdu lattitude de général de
brigade quelle affichait de coutume : elle avait la mine défaite et a regagné la
chambre du pas traînant dun soldat fatigué par une longue marche.
Mon oncle semblait avoir perdu sa truculence et cest dune voix éteinte et peu
convaincue quil a conseillé à sa fille en la croisant devant la porte de la salle de
bains de « couvrir son gros cul » en le lui claquant dune main molle, lautre étant
occupée à le soulager de quelques irritations dune entrejambe quil mavait exhibée
plus glorieuse en dautres temps.
Je nai aperçu mon petit cousin que fugitivement dans la faible clarté provenant de la
rue par la fenêtre dont personne navait pensé à tirer les rideaux ; sa sur venait de
le congédier dun « fais pas chier » endormi et cest en ombre chinoise au pied de mon
matelas pneumatique que je lai deviné se libérer des tensions de la journée.
Ils ont dormi tard le lendemain et ma cousine navait pas encore terminé sa toilette
lorsque mon petit ami est arrivé.
Après les présentations et quelques remarques graveleuses, mon oncle a raconté la
journée de la veille, ponctuant fréquemment son discours en rotant sa bière, souvent
interrompu par ma tante qui sétait mise en frais en lhonneur de mon invité.
Elle aurait dû éviter le maquillage, comme tout un chacun devrait sabstenir de faire
ce pour quoi il na aucun talent. Elle croisait régulièrement les jambes pour tour à
tour masser un pied puis lautre, quelle avait rougis et gonflés, exposant à tous les
imprudents qui baissaient les yeux ses cuisses blanches étranglées par des Dim-up. Par
bonheur, létroitesse de sa jupe combinée à lopulence de ses cuisses nous préservait
de visions plus profondes.
Mon petit cousin boudait sur le canapé écouteurs aux oreilles, et le seul son quon
lait entendu émettre nest survenu quau sortir de sa sur de la salle de bains,
sorte de hennissement mêlé de hoquets et de temps dapnées assez inquiétants. Elle
ignorait la présence de mon petit ami, et en le découvrant en notre compagnie après
quelques pas dans le salon, vêtue en tout et pour tout dun soutien-gorge et des
oreilles de Minnie achetées la veille, ses joues ont immédiatement pris lexacte
couleur des pois rouges des oreilles de plastique plantées dans sa chevelure et elle a
réussi une imitation quasi parfaite dune carpe sortie de son élément naturel ; elle a
fait un brusque demi-tour et a disparu en tremblement de postérieur et battements de
bras, imitant cette fois avec un talent certain la course affolée dune poule
effrayée, assortissant cette tentative denvol de petits cris très réussis eux aussi.
Comme je faisais innocemment remarquer quelle aurait pu dire bonjour à mon invité,
mon oncle, après avoir pris le temps dun rot à peine masqué par le claquement de la
porte de la salle de bains, a fait un clin dil à mon ami : « Quand elle vous
connaîtra mieux
! » , les audibles points de suspension se voulant rassurant quant à
politesse future de sa fille. Pour ce qui est du tout aussi remarquable point
dexclamation que jai perçu dans son commentaire, jose à peine imaginer à quelle
promesse il pouvait correspondre.
Mon oncle et ma tante avait lair hagard lorsque je leur ai confié les clés de
lappartement en leur demandant de les laisser au concierge en partant, qui me les
remettraient à mon retour du week-end que je passais à Honfleur avec mon ami.
Mon oncle a décapsulé une nouvelle bouteille de bière en plissant le front, sachant
que cétait la dernière, ayant lui-même sorti le seul pack de six que contenait mon
réfrigérateur.
Ma tante faisait des yeux le triste constat du désordre ambiant en sachant quelle
seule désormais pourrait y remédier.
Mon petit cousin avait écarté lun des écouteurs de ses oreilles et me regardait
fixement dun air égaré ; lui savait que ma réserve de gâteaux était épuisée et que le
frigo était vide pour y avoir largement contribué.
Nous navons pas pu dire au revoir à ma cousine : pour la première fois, elle avait
tiré le verrou.
Je pense que lan prochain, ils visiteront une autre ville que Paris.
Misa 11/2012
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