Jules & Nathan - Saison 02 - Episode 6

- « 57, 58, 59 et… 17h ! Le docteur Jules Myringo a terminé sa garde et rentre
chez lui dormir trois jours de suite pour récupérer. »
- « Euh, Jules ? Tu parles tout seul ? »
Jules se retourna et vit Ophélie dans le cadre de la porte de la salle de garde.
- « Disons que je me parle à moi-même… Quoiqu’il en soit, j’ai fini mon service
! »
- « Euh… y’a un externe des urgences qui a téléphoné, un certain Grégory,
apparemment un patient arrive et il semblerait qu’il t’ait demandé. »
- « Ah bon ? Mais c’est qui ? »
- « J’en sais rien, il m’a juste dit qu’ils ne pouvaient pas le garder en bas et
vu qu’il a seize ans on peut s’en charger. »
- « Ils sont mignons mais je connais personne de cet âge moi, et puis il n’est
plus en pédiatrie normalement à seize ans… »
- « De toute façon c’est trop tard, il doit déjà être dans l’ascenseur. »
- « Et merde… il semblerait que l’on veuille une fois encore m’empêcher de
rentrer chez moi. »
Jules se leva, attrapa son stéthoscope sur la table et le passa autour de son cou,
puis s’engagea dans le couloir aux côtés d’Ophélie.
- « On n’a pas son dossier, rien ? »
- « Non, il doit surement arriver avec. »
- « C’est bizarre que ce ne soit pas Nathan qui m’ait appelé pour me le dire… »
Alors qu’il tournait au bout du couloir pour se retrouver face aux portes vitrées de
l’accueil, Jules compris aussitôt la situation en voyant le frère de Nathan installé
sur un brancard. Aussitôt il se précipita vers lui et vers les pompiers qui
l’accompagnaient.
- « C’est quoi ce bordel ? Maxime, qu’est-ce qu’il se passe ? »
- « Rien ! C’est le bahut qui a tenu à ce que je vienne ici… On peut discuter en
privé s’il te plait ?
- « Ouais bien sûr. Merci messieurs je m’en occupe ».


Jules amena Maxime dans une chambre, l’installa sur le lit, puis tira un tabouret pour
s’asseoir à ses côtés.


- « T’es salement amoché à l’arcade, comment tu t’es fait ça ? Et pourquoi ton
frère ne s’en charge pas ? »
- « Non ! Ne prévient pas Nathan ! Après il va encore vouloir s’en mêler… »
- « Attends… c’est pour ça que tu m’as demandé ? Pour ne pas croiser ton frère.
Pourquoi tu ne veux pas le mettre au courant ? »
- « Parce-que ça ne le regarde pas. Je suis juste tombé dans les escaliers du
lycée, rien de grave. »
- « Ça c’est à moi d’en juger. »
- « S’il te plait Jules, je te fais confiance, ne dis rien à Nathan. »
- « C’est pas évident ce que tu me demande… Je n’ai jamais menti à ton frère. »
- « S’il te plait Jules… » implorait Maxime, qui avait attrapé le bras de Jules
qui lui désinfectait sa blessure.
- « Ok mais à une condition. »
- « Laquelle ? »
- « Que tu arrêtes de me prendre pour un con et que tu me dises ce qu’il s’est
vraiment passé. T’es pas tombé dans les escaliers… »
Maxime tourna alors la tête et refusa de répondre, et lorsque Jules voulut soulever
son hoodie pour l’examiner il refusa aussitôt et tenta de se lever du lit.
- « Putain en fait t’es pareil que Nath’ ! On n’peut pas te faire confiance ! »
- « Hé mec, rassieds-toi ! » dit Jules tandis qu’il le recollait dans le lit. «
D’abord tu peux me faire confiance, et à ton frère aussi. Mais si tu me dis vraiment
ce qu’il t’est arrivé et si tu me laisses te soigner, je te promets de ne rien répéter
à Nathan. »
- « Tu promets ? »
- « Oui. »
Maxime remonta alors son sweat et laissa apparaitre de nombreux hématomes éparpillés
sur son torse, et lorsqu’il l’enleva totalement Jules découvrit également des
hématomes dans son dos.
- « Je me suis battu avec des mecs du lycée… Sauf que c’est moi qui ait mangé. »
Jules resta muet et bouche-bée devant ces marques. Il ne savait réellement plus quoi
dire.
- « Et ça dure depuis quand ? »
- « De quoi depuis quand ? Ça vient d’arriver… »
- « Maxime, pourquoi tu essaies de me mentir… ? Tu sais quand même que je peux
différencier des bleus récents et anciens… »
- « Ok, bon ça dure depuis la rentrée… Voilà ! »
- « Et ton parrain n’est pas au courant non plus je présume ? »
- « Non, je m’arrange pour les dissimuler et quand je me douche je ferme le
verrou de la salle de bains pour ne pas être surpris.
»
- « Ok… bah on va s’occuper de tout ça. Mais tu vas devoir m’aider à monter un
bobard à ton frère qui explique que je ne rentre pas… »
- « C’est vrai que tu ne lui as jamais menti ? »
- « Oui c’est vrai. »
- « Alors merci, vraiment. »

Après les examens et les premiers soins, Jules revint voir Maxime dans sa chambre et
s’installa à nouveau sur le tabouret à côté du lit. Maxime lui tournait la tête et
regardait fixement par la fenêtre.
- « Je sors bientôt ? »
- « Maxime… tu ne m’as pas tout dit. »
- « Bien sûr que si. » dit-il en se retournant pour le fixer de ses yeux bleus.
- « Max… la confiance ça marche dans les deux sens. Tu ne peux pas me demander
de mentir à ton frère, et à côté de ça ne me raconter que ce que tu souhaites … Si je
fais ça c’est pour t’aider… »
- « Bah oui, je t’ai tout raconté ! »
- « Arrête Max ! » s’énerva Jules en sortant les radios du dossier « Là ancienne
fracture, là encore une… une ici… sept en tout ! Elles ne datent pas toutes de la
rentrée ! Et ne me fait pas croire que tu as réussi à cacher sept fractures à ton
parrain ! »
Maxime s’enferma dans son silence et regarda à nouveau par la fenêtre.
- « C’est lui n’est-ce pas ? Y’a pas que les mecs de l’école… »
Jules scrutait les moindres gestes de Maxime, à la recherche du moindre indice qui
pourrait lui permettre de le comprendre. Malgré ses cheveux blonds et lisses et ses
yeux bleus, Maxime ressemblait beaucoup à son frère, et Jules retrouvait en lui
beaucoup de Nathan, de ses manies, de ses mimiques, mais aussi et surtout de son
caractère.
- « Maxime… pourquoi tu ne veux pas me faire confiance ? »
- « Je te fais confiance Jules… c’est juste que… »
Jules sentait comme des sanglots dans sa voix, et décida donc de remettre la
discussion à plus tard.
- « Ecoute, on va… »
- « Jules ? Nathan est à l’accueil, il voudrait te voir.
» dit Ophélie qui
avait passé sa tête à la porte.
- « Quoi ?! Euh… dis-lui de m’attendre et de ne pas bouger, j’arrive ! Surtout
tu lui dis de m’attendre ! Ok ? »
- « Euh… oui. »
- « Maxime, repose-toi d’accord ? Je m’occupe de ton frère et je reviens. »


Jules sortit de la chambre en précipitation, courut rejoindre Nathan qu’il prit par la
main et emmena dans la salle de garde où il l’embrassa tendrement.
- « Qu’est-ce que tu fais là ? »
- « Bah je viens te chercher… on rentre ensemble non ? »
- « Ah oui… euh, bah je dois rester encore un peu en fait… J’ai un patient qui a
besoin de moi… »
- « Ah… bah tu me rejoins chez moi alors ? »
- « Euh bah si je ne finis pas trop tard, oui… »
- « Ça va Jules ? Tu as l’air… bizarre. »
- « Moi ? Non, tout va bien. »
- « Ok… du coup je passe la soirée et la nuit seul quoi ? »
- « Bah j’te cache pas que je risque de rester tard, oui… »
- « Bon. En sortant avec un médecin je savais à quoi m’attendre de toute façon…
»
- « Je suis désolé… » dit Jules avant de venir embrasser Nathan, « Je ferais
tout pour revenir le plus tôt possible. Ou alors…»
- « Ou alors ? »
- « Ou alors on pourrait prendre un peu d’avance… »
Jules poussa Nathan et l’amena s’allonger sur la table tout en l’embrassant et en
commençant à le déshabiller.
- « Jules ! N’importe qui peut rentrer… »
- « Et alors ? Tu as quelque chose à cacher ? » dit-il en souriant.
Nathan tira alors sur sa blouse pour l’amener se coller contre lui et l’embrasser,
avant de déboutonner sa chemise et de glisser sa main dessous pour caresser son dos.
Jules quant à lui eut vite fait de déboutonner le jean de son amant, de faire glisser
son boxer, et de commencer à s’occuper de son sexe déjà en érection. Tandis qu’il le
pompait joyeusement, que sa langue tournait autour de son gland quand elle ne sortait
pas pour lécher ce membre vigoureux sur toute sa hauteur, Jules présentait déjà un
doigt à l’entrée de l’orifice de son partenaire.

Nathan se releva au bord de la table, plaça son bras autour du cou de Jules et l’amena
contre lui pour l’embrasser langoureusement, tandis que ses mains baladeuses se
glissaient sous sa chemise ouverte pour caresser son dos ou venir tâter ses pectoraux
et ses abdos. Jules lui ôta son t-shirt qu’il lança sur le côté, puis commença à
déposer des baisers sur son torse tout en descendant, passant par son nombril, ses
plis inguinaux, pour arriver vers son sexe qu’il engloutit de nouveau. Une fois encore
sa langue et ses doigts experts se mirent à l’œuvre pour le plus grand plaisir de
Nathan qui, levant la tête vers le plafond se mordait les lèvres pour se retenir de
gémir et d’attirer l’attention. Jules ramena Nathan s’allonger sur la table, il ôta
ses deux doigts de son trou pour les remplacer par sa langue habile. Nathan se
retenait déjà, mais cette possibilité de se faire surprendre là avec son homme
l’excitait au plus haut point. Après de longues minutes, lorsque Jules eut terminé, il
s’empara d’un préservatif qu’il enfila sur le champ avant de commencer à pénétrer son
amant au bord de la table. Il commença par s’enfoncer centimètre par centimètre, puis
une fois installé débuta ses coups de reins, à chaque fois plus puissants obligeant
Nathan à s’agripper à son cou pour ne pas reculer à chaque fois. Ce dernier couvrait
de baisers le visage et le cou de Jules et l’encourageait à continuer en le lui
chuchotant à l’oreille. L’un comme l’autre faisaient des efforts surhumains pour se
retenir de gémir et ne pas se faire découvrir, mais leurs regards qui se dévoraient
suffisaient à jauger le plaisir intense qu’ils prenaient. Jules embrassait et léchait
son torse avec la même ardeur qu’il donnait à ses coups de butoir, et lorsqu’il
semblait ralentir Nathan l’attrapait par le col de sa blouse pour l’amener contre lui
et l’encourager par des « Encore ! » chuchotés à son oreille. L’excitation, ce plaisir
qu’il prenait, ne tardèrent pas à faire jouir Jules, et Nathan se masturbant au rythme
des assauts vint à son tour expédier ses jets de sperme crémeux sur son torse. Jules
termina par quelques coups puissants tandis qu’il embrassait langoureusement Nathan,
puis ils se nettoyèrent et se rhabillèrent tous deux avant de se quitter.

- « Je ne te vois pas ce soir alors ? »
- « Malheureusement non Nath’. Je suis vraiment désolé… »
- « Considère que tu es déjà pardonné… tu as de la chance que je sois de bonne
humeur ! »
Ils se sourirent puis s’embrassèrent. Jules raccompagna Nathan avant de reprendre
aussitôt la direction de la chambre de son frère.

- « Je viens de mentir à ton frère… Maintenant si tu veux me parler, je
t’écoute. »
- « Qu’est-ce que tu veux savoir ? »
- « La question n’est pas ce que je veux savoir… mais ce que tu veux me dire.
Quoique tu me dises, je ferais tout pour t’aider Max… »
- « Ok… alors… »
Jules resta près d’une heure assis à côté de Maxime à l’écouter parler, sans dire un
seul mot, sans l’interrompre une seule fois, attentif à tout ce qu’il disait.
Plusieurs fois il dut se lever pour prendre un mouchoir et le tendre à Maxime, qui
semblait avoir du mal à se confesser. Une fois terminé, Jules prit Max dans ses bras,
puis lui conseilla d’essayer de dormir et lui promis de revenir au plus vite. Il
sortit de la chambre, partit se changer puis enfourcha sa moto.



- « Bonsoir Monsieur. »
- « Bonsoir, vous êtes bien Olivier, le parrain de Maxime ? »
- « Euh oui… et vous, vous êtes qui ? »
- « Un de ses amis. Je viens parce-que j’ai une question en fait… »
- « Ah bon ? »
- « Oui. »
Jules le regarda en souriant un instant, puis d’un coup sec lui envoya son poing à la
figure. Olivier se retint de tomber à la renverse, le nez en sang, puis tenta de
riposter, mais Jules l’attrapa, lui fit une clé de bras et le plaqua contre le mur.
- « La voilà ma question connard, tu oserais me frapper moi ? Hein ? Les gamins
de seize ans y’a pas de problèmes, mais sur un mec tu oserais ? Répond ! »
- « Qu… quoi ? »
- « Ecoute-moi bien … si j’apprends que tu lèves encore une fois la main sur
Max, ou sur n’importe qui… je reviens m’occuper de toi. C’est clair ? »
- « Mais, vous… »
- « Est-ce que c’est clair ?! »
Le mec fit un geste de tête pour acquiescer, puis ferma les yeux.
- « Super. » dit Jules en le lâchant pour le laisser glisser contre le mur,
avant de réajuster son blouson et de sortir pour remonter sur sa moto.

De retour à l’hôpital Jules retourna aussitôt au chevet de Maxime. Il posa son casque
sur le lit et attrapa le dossier médical au bord du lit : « Tu vas pouvoir sortir
Maxime. »
- « Quoi ? »
- « Tu dormiras chez moi ce soir, et demain je te ramènerai chez toi. J’ai eu
une petite discussion avec ton parrain et normalement les choses devraient rentrer
dans l’ordre. »
- « D’accord. »
Jules posa le dossier et vint s’asseoir au bord du lit « Et au moindre problème, tu
m’appelles d’accord ? N’importe quand, je viendrais. »


Jules et Maxime arrivèrent donc à l’appartement. Jules prit le manteau de Maxime avant
de lui dire « Tu vas prendre mon lit, tu as besoin de te reposer. Si tu veux prendre
une douche, c’est à côté. Si tu as besoin de quelque chose tu me le dis ok ? »
- « Jules ? »
- « Oui ? »
- « Merci beaucoup. Vraiment. »
- « C’est normal Max. Fais comme chez toi ! »
Jules s’installa à même le sol et sortit ses dossiers sur la table basse pour les
travailler, tandis que Maxime prit sa douche avant de se diriger vers la chambre où il
s’endormit aussitôt.
Quelques heures plus tard Maxime était réveillé, il devait être aux alentours de deux
heures du matin. Il se leva, entrouvrit la porte et découvrit Jules toujours assis au
sol à remplir ses dossiers.
- « Tu ne dors jamais ? »
- « Si, mais seulement quand j’en ai le temps… Et toi, tu ne dors pas ? »
- « Je n’y arrive pas. »
Jules se retourna et sourit à la vue de ce petit mec qui ressemblait tant à Nathan,
surtout dans ce T-shirt trop grand qui appartenait à son frère, si ce n’est qu’il
était blond et qu’il avait les yeux bleus clairs.
- « Et tu penses savoir pourquoi ? »
- « J’ai pas envie de rentrer… Je n’ai jamais eu envie de rentrer en fait… Tu
sais, j’avais tellement honte face à Nathan, de montrer que je pouvais être si faible…
‘fin... »
- « Ok ok, je vois… » dit Jules, avec ce sourire réconfortant et compréhensif
qu’il savait afficher. Il attrapa un coussin sur le sofa, le plaça au sol puis dit «
Viens t’asseoir... J’ai tout le temps qu’il te faudra. »
Durant le reste de la nuit et jusqu’à l’aube, Jules et Maxime restèrent assis là, en
tailleur, à discuter de tout ce qui le tracassait, Jules lui apportait son oreille
attentive et Maxime se libérait enfin d’un poids qu’il ne savait plus porter.

Il était près de huit heures du matin lorsque Jules ouvrit les yeux, le nez encore
collé sur ses dossiers où il s’était endormi alors que Maxime lui s’était endormi dans
le canapé. Il se leva, remonta la couverture qui le couvrait, puis prit la direction
de la cuisine pour s’y faire un café. Il était désormais coincé dans une situation des
plus complexes : Devait-il avertir Nathan des agissements du parrain de Max, et alors
trahir sa confiance durement gagnée ? Ou au contraire, devait-il le cacher à Nathan et
donc mentir à l’homme qu’il aimait ? Et puis cette situation n’était que transitoire,
il ne pouvait pas laisser Maxime continuer de vivre chez son parrain, mais alors où
irait-il ? Il fallait que Nathan soit prévenu… mais que faire de sa promesse envers
Max ?
Il resta un moment appuyé contre le comptoir de la cuisine, sa tasse de café à la
main, regardant Maxime dormir dans son sofa, sans pour autant trouver une réponse qui
lui convenait.

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